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BIBLIOTHEK
DES
LITTERARISCHEN VEREINS
IN STUTTGART.
CXVI.
PATES
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L'e UN.
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TÜBINGEN.
GEDRUCKT AUF KOSTEN DES LITTERARISCHEN VEREINS.
1873.
PROTECTOR
DES LITTERARISCHEN VEREINS IN STUTTGART:
SEINE MAJESTÄT DER KÖNIG.
=
VERWALTUNG:
Präsident:
Dr A. v. Keller, ordentlicher professor an der k. universitätin Tübingen.
Kassier:
Roller, universitäts-secretär in Tübingen.
Agent:
Fues, buchhändler in Tübingen.
*
GESELLSCHAFTSAUSSCHUSS:
Professor dr Barack, oberbibliothekar in Straßburg.
Geheimer hofrath dr Bartsch, ordentlicher professor an der g. univer-
sität in Heidelberg.
K. freiherr v. Cotta in Stuttgart.
Hofrath dr Hemsen, director der k. handbibliothek in Stuttgart.
Dr Holland, professor an der k. universität in Tübingen.
Dr E. v. Kausler, vicedirector des k. haus- und staatsarchivs in
Stuttgart. |
Dr Klüpfel, bibliothekar an der k. universität in Tübingen.
Director dr O. v. Klumpp in Stuttgart.
Dr Maurer, ordentlicher professor an der k. universität in München.
Dr Simrock, ordentlicher professor an der k. universität in Bonn.
Dr Vollmer in Stuttgart.
Dr Waitz, ordentlicher professor an der k. universität in Göttingen.
LI ROMANS
DE
DURMART LE GALOIS
ALTFRANZOSISCHES RITTERGEDICHT
ZUM ERSTEN MAL HERAUSGEGEBEN
VON
EDMUND STENGEL.
FÜR DEN LITTERARISCHEN VEREIN IN STUTTGART
NACH BESCHLUSS DES AUSSCHUSSES VOM SEPTEMBER 1871
GEDRUCKT VON H. LAUPP IN TÜBINGEN
1873.
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30
35
40
45
50
55
60
2
Mout par estoit de grant hateze
Et chevaliers de grant proece,
Joie maintint tot son jovent
Si venqui maint tornoiement,
Maint poigneis de mainte guerre,
Contre tos homes tint bien terre.
Moillier ot bone et sage et bele
Qui tos tens li sembla novele;
Quar il l’avoit par amor prise,
S’ot nom la roine Andelise,
Fille al roi de Danemarche.
Mais tres puisque Noe fist l’arche,
: Ne fu dame de sa valor,
Onkes nus ne vit belissor.
Li rois l’avoit molt desiree,
Lies fu, quant il l’ot esposee
Et a li n'en pesa de rien(s),
Qu’ele l’amoit de fin cuer bien,
Qnant par amors vindrent ensemble.
Ne lor falu. rien, ce me semble,
Tres plaisant vie demenerent,
Todis par amors s’entrammerent.
‘Li rois por sa tredoce amie
Faisoit mainte chevalerie,
Por li portoit guinples et manches .
' Et chaintures et conissances
Ja de li ne fust loins ne pres,
Qu'il ne le desiraist ades.
Por Jui et por li despisoit
L'ore, que nus enviellissoit
Et qu'il les covenra morir,
Ne l’un de l’atre departir.
Onques rois n’ama tant roine
De bone amor loial si fine ;
Quar par maintes fois li sembloit,
Q’onques de li eu n'avoit
Fors desiers et douces pensees ;
Lors revenoit a grans jornees
3
65 La ou il la quidoit trover;
Quar a li voloit rasembler.
Quant il estoient a sejor,
Adont mostroient lor amor
Li uns vers l’atre dolcement,
70 Ensemble aloient bien sovent
A desduit de chiens et d’oisealz.
Lor siecles estoit bons et beals;
Quar lı chevalier del pais
Estoient avuech eals todis
Et les dames et les puceles
Dont il i avoit molt de beles,
Notes vielles et chancons
Avoit todis en la maison,
Trestot prisoient la covine
80 Et del roi et de la roine.
Mais je ne vos conterai mie
De chief en chief tote lor vie.
=]
C1
N avint et bien fu seu,
Que la roine enchainte fu,
85 Tot son termine a droit porta,
Tant que d'un fil se delivra.
À cel enfant porter as fons
Ot molt halz clers et halz barons.
Quant baptizies fu et leves,
90 Par nom fu Durmars appeles.
Molt fu li rois joians et lies
De son novel fil, ce sachies.
Mais grans anuis seroit a dire,
Ne de conter to tire a tire
95 Comment cil enfes est norris.
Bien est gardes et bien servis,
Tant qu'il est venus a XV ans.
Beals est et gens et drois et grans,
*
88 molt halz] halt ist im ms. von gleicher hand in halz gebeßert.
1 *
ce 2:
100
105
110
115
126
180
135
4
Beles jambes ot et beals piez,
De cors estoit si bien tailliez,
Que nule riens n’i sofraignoit.
Lons bras et grandes mains avoit,
Lone col et droit et gros et blanc,
Si n’estoit mie mors de sanc;
Quar sor le blanc visage estoit
La colors ki l’enluminoit.
N’estoit pas lefrus ne anscais,
Vairs ot les uels, jolis et gais,
Beal front, bele boche et beal nez,
Les chevelz blons recerceles.
Pius estoit clers que nule gemme
Et si n’ot pas bealte de feme,
En la semblance de son vis
Estoit fiers et antres hardis;
Onques ne engiens ne nature
Ne fist si bele creature.
Sages estoit et envoisies
Et cortois et bien enseignies.
Et bealz parliers et clerveans
Et debonaire et acointans.
Largece et cortoisie a faire
Ce ne li pot onque desplaire;
Quar il en estoit costumiers.
Trestos les filz as chevaliers
De son pais avoit od lui,
N'i estoient pas a anui,
Mais a joie et a grant desduit,
Ensemble menoient grant bruit
De behorder et d’escremir
Et de riber et de saillir.
Durmars lor estoit bons compains
Et si n'avoit mie en desdains.
Les povres bachelers gentiuz
Il ne lor estoit mie eskiuz,
Ains lor donoit les riches dons.
5
Mais trop seroit li contes lons
A deviser tote s’enfance.
De ce ne sui pas en dotance,
Que Durmars li plus belz ne fust
140 Que l’om a cel tens coneust.
N’estoit pas d’entule maniere,
De boiz savoit et de riviere;
Et qui le veist a cheval
Bien poist dire del vassal,
145 Conques ne vit si bien seant,
Si apert ne mielz chevachant.
De tot son cuer l’amoit sa mere,
Et molt estoit bien de son pere.
Li rois avoit un sceneschal,
150 Prodome et vaillant et loial.
De la blanche cite estoit
Sceneschaus et si i manoit,
Molt i avoit riche maison,
‘ Palaiz et sale et halt doignon;
c 3: Li manoirs estoit bien fermes
156 De halz murs et de grans fosses.
Li sceneschals estoit molt riches,
Si n'estoit pas avers ne chiches.
Sa femme estoit bele et plaisant
160 Et si n'ot pas XVII ans,
Longe ert et droite et blonde et gente,
En li acesmer ert s’entente,
. Chantans estoit et envoisie,
Bien parlans et bien enseignie.
165 Li sceneschaus estoit d’eage.
De ce nel tien je mie a saige
Que si trejou(e)ne feme prist ;
Quar jov(e)nes viellece despist.
*
141 entule] das »t« ist undeutlich. Vielleicht ist zu emendieren:
Ni fu d’inutile m.
6
Bien va le diable chacant
170 Vielz hom sachies qui prent enfant.
Chevaliers fu li sceneschaz,
Riches est de linage haz,
El pais le servoient tot,
Li rois Jozefens l’amoit mot.
175 Por ce qu'il le savoit gentil
Li commande a garder son fil.
»Seneschaz, co a dit li rois,
»Molt estes sages et cortois,
Gardes mon fil et enseignies,
180 Je vuel que ses maistres soies.
N’ai cure que filz d[e] vilain
L'ait en baillie ne en (sa) main;
Quar ja vilain n'ierent si riche
Que lor conseil ne soient niche.
185 Lor enseignement est trop vilz.
Vos estes saiges et gentilz,
Gardes mon fil et aprendes,
Totes les teches li mostres
Dont ifl] puet venir a hautece
190 Et a honor et a proece.
A vostre ostel descendera;
Ja borjois nel herbegera.
Dusqu’adone qu’il iert plus senes.
Trop i verroit de nicetes.«
195 Li seneschaz ot et entent,
Que li rois le prise forment
Et que tant l'aime de son cuer;
Quar il ne vuelt a nesun fuer,
Qu’atres ait son fil en baillie.
200 Al seneschal nen poise mie,
Anchois li est et bon et bel.
Lors enmaine son damoisel
Li seneschalz a son ostel.
Et Durmars ne desiroit el
7
205 Qu’a veoir la seneschallsce, .
Molt est lies de si bele ostesse.
Or est Durmars et si vassal
A le maison le seneschal,
De plusors gius se desduisoient
210 Li damisel ki jou(e)ne estoient.
[237 r° c1: Nirai plus le conte enlongant.
Durmars aime la dame tant
Qu'il ne puet mangier ne dormir,
Force d’amor li fait jehir
215 A la dame tot sou pense;
Lui semble qu'il l'ait trop cele.
La dame de fin cuer l’amoit,
Mais nus hom ne s'enparcivoit;
Quar ele n’estoit pas volage
220 Si sot bien covrir son corage.
Un jor estoit aler chacier
Li seneschalz et arcoier,
Tot li valet Durmart ausi
I alerent, mais ge vos di,
225 Que Durmars se fait malhaities,
Quant il voit les palais voidies
Et qu'il i est sotainement.
En la chambre entre liement,
Volentiers s’i abandona,
230 Le seneschaucesse i trova
Qui plus estoit bele que fee.
Liez est, quant seule l'a trovee.
Ses meschines et ses pucelles
Estoient en altres chambreles.
235 La n’avoit que li seulement;
En un romans list et aprent,
Son damisel voit si se lieve.
*
215 Ms. penser.
8
»A! dame,c fait il, »molt me grieve
Que vos contre moi vos leves,
240 Bons jors vos soit hui ajornes
Si voirement com je le vuel.«
La dame respont sens orguel:
»Sire bien soies vos venus.«
Lors s’asient ambedui jus
245 Devant un lit qui molt fu bealz,
Ovres a flors et a oisealz.
La. dame dist al damisel:
»Sire moi ne fu mie bel,
Quant on ne me dist, que vos esties
250 Vains et pesans et dehaities ;
Je devoi or aler a vos.«
»Dame molt m’eust este dols,«
Fait Durmars, »li vostre venirs;
Quar en vos est tos mes desirs.
255 Dame vostre grande bealtez
Et vostre debonairetez,
Vos dols regars, vostre simplece
À mis mon cuer en grant destreee.
Certes dame je n'ai pensee
260 Qui ne soit a vos atornee.
Ceste amors est sens obliance,
En mon cuer est vostre semblance
Et nuit et jor mise et enclose.
Trop sui hardis, quant dire l’ose;
265 Mais force d’amors me soprent
Qui m'a done cest hardement.
c 2: Et se vers moi vos corecies,
De mort destroite sui jugies.
Dame merci.« Et dont se teut
270 Dumars que plus dire ne peut.
Adonc commenca a fermir,
Entremesler et a palir.
Quant il n'a pooir de plus dire,
*
260 MS. Qui nos ne. 270 que ist in qui zu ändern.
275
285
290
295
305
9
La dame l'esgarde et remire
De ses bealz uelz molt dolcement.
Color li vuet muer sovent,
Sel conoist molt bien a sa chiere,
À son vis et a sa maniere
Et entent bien a sa parole.
Qu’amors l’a mis a halte escole
La jou(e)ne dame ne fu mie
Del respondre trop esbahie.
»Sire,« dist ele, »ce sachies,
Trop lons plais est en la fin nies,
Miech vaut longe joie que corte;
Je ne pris mie une torte
Dame qui todis fait proier
Son ami, puis qu'ele l'a chier.
Mielz valt la joie et li desduis
Que lons respis et lons ennuis.
Certes, en lonc detriement
Ne gaaignent dames noient.
Mainte en a son ami perdu
Quil vossist avoir retenu.
Miech doit om sa joie haster
Que son tens perdre ne gaster.
J’ain mielz plus de joie en amor
Que mains de joie et plus dolor.
Vos estes sages et vaillans
Et bealz et jou(e)nes et plaisans;
Puisque vostre amors m'est donee,
Ne puis estre miech assenee:
Et se je ne vos fai. dangier,
Ja ne m'en deves mains prisier;
Quar de ce soies bien certains
Que vos estes li promerains
Que onkes amasse a nul jor,
Ne jamais n’aurai atre amor.
*
284 fin nies] Die beiden »n« undeutlich.
310
315
320
c 8:
825
380
335
340
10
Je vos ain de fin cuer entir;
Ja ne le m'oissies gehir,
Se (je) n’en fuisse requise avant;
Quar ce ne fust pas avenant.
Or est ensi, a vos m'otroi,
Je vos doins ma pensee et moi.«
»Dame,« ce dist li damisialz,
»Cis dons me senble asses plus bealz
Que dons qui onque fust dones,
De tot annui sui eschapes.«
Lors se trait Durmars pres de li
Et ele vers lui autresi,
Par I baisier s’amor li done.
Li uns plus l’atre n’araisone,
Ains fait chascuns sa volente.
D’amors se sunt asseure,
Baisent et acolent et rient
Et lor volente s’entredient.
L’uns change al altre de jujaz,
Molt lor semble lor desduis biaz.
Or a Durmars, quanque il vuet,
Que de nule rien ne se duet ;
Mais par l'enseignement son maistre
Ne fist il pas cele uevre naistre.
Quant il est ore de magnier
Li maistre serjanz fait drecier
La table et fait l’eve doner.
Lors se sunt assis al disner
Durmars et la dame ensement;
Quant il orent a lor talent
But et mangie, si se leverent,
A molt grant joie trespasserent
Cel jor qu’aine ne lor annuia.
Et li seneschaz repaira
De la forest ou il ot pris
Il cers si s’est el retor mis.
11
345 En la rote le seneschal
Ot grant noise et grant batestal.
Cil veneor lor cors sonoient,
Li vallet Durmart behordoient.
Tant se desduisent d'un et d'el,
350 Qu'il sunt revenu al ostel.
Li seneschalz est descendus :
Quant il est el palais venus,
Son damoisel trueve haitie,
A grant mervelle s’en fait lie.
355 El palais entrent li dansel
Dusqu’a LX damoisel
Qui por armes Durmart servoient,
Molt sunt lie, quant haitie le voient.
El palais fu la grans clartes,
360 Molt i ot cierges alumes
Et viandes apparillies.
Lors furent les tables drecies,
Quant ont lave, si sunt assis,
N'i a celui, ne soit servis
365 De riche mes a grant plante,
Et si ont a lor volente
Froit vin et san et aspre et cler.
Apres mangier ont fait oster
Les tables, quant il en est tans,
370 Li plusor font vieler chans
Et li alquant notes harper
Et li plusor vulent joer
As des, as tables, as esches.
Tel desduit menoient ades,
375 De jor en jor si faitement
Se desduisoient cointement.
Mais a Durmart riens ne plaisoit
Fors la dame que il amoit
v°cl: De fin cuer et ele lui si,
380 Que nus d’eaz II ne s'en covri.
Voiant la gent s'entrebaisoient,
385
390
895
400
405
410
415
12
Si que tretot l’aparcivoient.
Li seneschaz bien l’aparcoit
Et trestot lor covine voit;
Mais il est de si trehaut cuer,
Qu'il n'en daigna a nesun fuer
De rien sa feme chastoier.
Manoir s'en vait al gaut plenier
Un molt bel chastel qu'il i a;
Mais sa feme pas n’i mena,
Ains l'a avuech Durmart laissie.
Et Durmars faut de compaignie;
Tos les valles qui o lui furent,
Li damisel bien s'en parciurent,
‘Se lor torne a molt grant anui,
Trestot se departent de lui.
Nus n'est avuec lui demores
Fors uns chaitis I esgares
Qui demora por lui servir.
Or at Durmars tout son plaisir,
Puis que il est avuech s’amie.
Trois ans a mene ceste vie,
Qu’onques de li ne s’enlonga.
La gent le blament ca et la,
Trestot dient, que onques mais
Ne nasqui si tresbels malvais ;
Car de guerres ne de tornois
Ne li estoit mie II nois,
Chevaliers eschisvoit ades,
Ja son vuel ne li fussent pres.
Quant li rois Josefens le sot,
A grant merveille li desplot.
Li rois revint de Danemarche
O il ot fait garnir la marche,
Le roialme ot a justicier,
Siens estoit de part sa mollier.
II riches roialmes tenoit
420
425
480
c 2:
436
445
450
13
Li rois qui bien les justicoit,
Il estoit ames et cremus.
Quant en Gales est revenus,
Son fil ot blamer et despire,
Totes les gens en ot mesdire.
Tant en a li rois demande,
Que on li a dit et conte,
Comment ses filz.est engignies.
Li rois en est molt corocies
I jor a fait son fil mander,
Qu'il veigne tost a lui parler.
Durmars i vait, mais s’il osaist,
Molt volentiers s'en deportaist.
N’avoit o lui c’un escuier,
Al descendre tint son destrier,
Durmars est el polais montes,
Bealz est et gens, grans et leves,
A la mesure qu'il croissoit
Sa force et sa bealtes dobloit.
El palais avoit chevaliers,
Serjans, valles et escuiers.
Quant il voient venir Durmart,
Trestuit en getent lor eschars
Li uns al altre coiement.
Et Durmars n'es proisa noient,
Outre s’en va le chief leve,
Qu'il n’i a home salue
Deci qu'il vint devant son pere
Qui ne li fist pas chiere clere.
Devant le roi s’engenoilla,
Cortoisement le salua :
»Rois de Gales et des Danois
_Bon jor vos doinst dex li grans rois.e
Li rois respont ireement:
»Gars, je ne te salu noient,
Ne jamais jor ne t'amerai
ce 3:
14
Deci adont, qu'en toi verrai
Proece et sens et eortoisie ;
Mais de tot ce n’i voi je mie
Tu aimes luxure et perece.
Dehes ait bealies sens proece.
Tres beaz malvais enten a moi:
Bez que doit faire fi de roi?
Il doit amer les chevaliers
Et honorer et tenir chiers,
Donner lor doit les riches dons
Si doit hair faus et felons
Si doit le siecle resbadir,
Joie et proece mamtenir.
Fi de roi doit estre loialz,
Dignes et vrais et de cuer halz,
Ne doit estre luxurios :
Quar c'est I plais vilz et hontoz.
Tu fais pechie molt desloial
De la femme le seneschal
Que tu tiens, molt m'en esmervel.
Ce n’est mie par son consel;
Be tu le seneschal creoies,
Je sa femme ne h torroies.
Mais il n'en daigne semblant faire,
Ne parler de si fait afaire.
E! quar laisse ester ta folie,
Si feras sens et cortoisie,
Fais remander les damoisealz,
Tos les LX jovencialz
Que je fis o toi demorer
Por toi servir et honorer.
Trop tempre lor dones congie
fi m'en as forment corocie,
Remande les hastivement
Et je te di sens faillement,
De ci a II ans te ferai
Chevalier si t'adoberai,
Toi eentisme des compaignons.
495
505
510
515
520
15
Por ce est li respis si lons,
Qu’entreci et dont conoistras
Des armes et aprenderas.
Et se tu vuelz a el entendre
Del atrui te covient despendre;
Car del mien n’aurus n'i ja point,
Tant com tu soies en cest point,
Ne te donrai ne un ne el,
Ne n’eiterras en mon ostel.
Et se tu par outrequidance
Ne par nule desmesurance
Prens de mes homes ne del mien,
Je te ferai, saches tu bien,
De ma chartre veoir le fons.
Je t’ai mostrees II raisons,
Tien te a lequele (que) tu vielz;
Bial m’est, se tu en fais le mielz.«
Durmars a al roi respondu:
»Sire bien vos ai entendu,
Molt me plaist vostre ensengnemens,
Vos m’aves dit raison et sens,
Vostre chastoi ne hac je mie,
Mais asses miech me plaist m’amie
Cui je maintien et maintenrai,
Ja vostre consel n'en crerai.«
Li rois respont sens longe fable:
»Je te commant a vis diable;
Puis que tu vuelz estre malvais,
Enlonge moi si me tien pais.«
Lors s’est Durmars en pies leves,
Par maltalent s’en est tornes.
Del palais ist, tost s’en torna,
Qu’onkes a home n’i parla
Fors a son pere seulement.
Del ui se part ireement,
Droit a s’amie s’en revient,
16
D'autre choze ne li sovient
Que de hi et de son solas.
530 Ele l’acole de ses bras,
Quant il est revenus de cort.
»Dame,« fait il »a quel qu'il tort
Tos jors serons nos mais ensemble,
Atres desduis bons ne me semble
535 Que li vostre cors.« sel baisa,
Tot le chastoi lors li conta
Que ses peres li avoit fait,
De chief en chief li a retrait.
»Sire« fait ele, »ne vos chaut,
540 Mes cors ne m’amors ne vos faut;
Et quant vostre pere(s) morra,
Li roialmes vos eschara.
Lors s’assient apres ce mot
A uns eschais d’ivoire gros,
545 Joent desus un eschequier.
Mais trop vos poroit annuier,
f238 r°c 1: Se tos lor fais vos racontoie,
Molt de ma paine i gasteroie.
Co est et par jor et par nuit,
550 Qu’ensenble mainent lor desduit.
. Durmars engage les mantiaz,
Les chaintures et les jojaz;
Quar a despendre rien n'avoit,
Se là dame ne li donoit.
555 Entre lui et son escuier
N’avoient c’un ronci trotier.
Tot li chevalier del pais
Dient, que Durmars est faillis
Qui mener deust halte vie
560 Et maintenir chevalerie.
Mais de tot ce ne faisoit rien:
Li gentil home dient bien,
Que li roialmes iert perdus,
Tantost qu’il iert a lui venus;
17
5665 Molt aiment la vie son pere.
_ Revenir vuel a la matere.
Vait s’ent ivers, estez repaire,
Que li bealz tens suef s’esclaire,
Li boiz et li vergier florissent,
670 Des chans des oiseaz retentissent.
Ce fu al prinstens en paschor
Que li rois estoit a sejor
A la blanche cite en Gales,
Todis avoit plaines ses sales
675 De chevaliers et de desduit.
Ne croi pas, que ne li anuit
De son fil qui si est remes.
Par un matin s’estoit leves
Durmars et vestus et chacies,
80 Ses chevealz a aplanoies.
De la chambre s’entre el palais
Qui molt est riches et bienfeis,
A une fenestre s’apoie.
Voit el pre l’erbe qui verdoie,
586 Voit le tens bel et le jor cler,
Si ot les aloes chanter
Qui vers le ciel montent chantant.
De mainte chose vait pensant.
Durmars qui les chans escolta,
590 Tot son afaire recorda.
Molt li desplait et desagree
La vie que il a menee.
Il en appelet son vallet:
»Vien cha tost a moi Dionet.«
59 El Diones molt tost 1 va.
Durmars li dist: »Or enten cha,
Si m’ai dex, bien sai et voi,
Que c'est grant damages de moi.
Je sui filz a si tresprod ome,
600 Et l'on ne poroit dusqua Rome
Durmars
605
610
615
620
625
630
635
18
Trover si malvais com je sui;
Car je ne fai bien a nului,
N'a chevaliers n’a altre gent,
Mes afaires ne vaut noient.
Je deusse estre chevaliers,
Passe a trois ans tos entiers ;
Et se sai bien certainement,
Que je deusse hautement
Chevalerie maintenir
Et tot le pais resbaudir.
Trop ai ceste amor maintenue,
Je doi mais bien issir de mue,
Miech ain de la dame a partir
Que moi abaissier ne honir;
Quar on doit bien l’amor laissier
Dont on ne fait fors empirier.
La gent me blament, bien le sai,
Ja por ce ne m'esmairai;
Quar trest@ cil qui blame m'ont
Ains demi an mé proiseront.
Si vivent et je sui vivans,
Chascuns iert de moi biendisans.
Li rois est en ceste eite
Lasus en son palais pave,
G'irai a lui et si sarai,
Comfaite amor g'i troverai.
Se li rois ne me vuet aidier,
Ge m'irai allors porchacier.
Ge ne sui mie en trop grant soing,
Que je ne truisse ou pres ou loing
Qui tost me fera chevalier ;
Et je sai de voir sens quidier,
Que, quant je serai adoubes,
Ancois que li ans soit passes,
Ferai je tant par ma proece,
Que mes peres ara tristece
De ce qu'il ne m’ara aidie,
Mais de mon pris se fera lie.
19
Nus ne se doit desesperer,
Mais plus et plus al bien penser.
Diones li respont: »Bealz sire,
Je vos o sens et raison dire;
Mais quant li hom dist sens et bien, ,
Sı ne le fait, ce ne vaut rien.
645 Vos n’aries jamais honor
De tenir ci plus lonc sejor,
Ales a cort, ne dotes ja.
Vostre pere molt lies sera,
Se ıl vos voit a bien entendre,
650 Ne sares mie tant emprendre,
Cum il vos osera aidıer ;
Car il a le cuer haut et fier.
Durmars respont: »Tu as bien dit,
Je vois a cort, se dex m'ait.«
64
oo
655 Que que il parolent ensi,
La dame de la chambre issi,
D'un blanc diaspre ert acesmee,
Sı ot une manche affieblee,
c3: I cercle d'or qui molt fu bialz
660 Ot mis desor ses blons chevalz;
Ele voit Durmart trepensiv.
»Beals sire,« fait ele, podiv,
Quar me dites que vos penses.«
»Dame,c fait il, »bien le sares,
665 Je m’en irai a la cort ja
Savoir, se li rois m’aidera,
Tant que je me puisse mostrer
Al siecle et haltement ovrer.
Et por mon pere losangier ;
670 Me covient de vos eslongier;
Car ja li rois ne m'aideroit,
Tant cum il o vos me saroit.
Dame je vos puis bien amer
*
656 Ms. de la da chambre.
ao | Q *
675
680
685
690
695
20
Sens tojors o vos demorer,
Je m’envois, a deu vos comant.«
La dame respont en riant :
»Bialz douz amis, vos en ires,
Je ne sai, quant vos revenres.
Mais je vos di bien sens mentir:
Tant com je vos saraïr entir
Et vers moi fin amant et vrai,
De tot mon cuer vos amerai;
Et se je truis en vos bobance,
N'aile]s ja puis en moi fiance,
Je ne quit pas por vos derver,
Ains m'en sarai bien deporter.
Ne vos en requis premeraine,
Assı ne ferai jo derraine.
Deu proierai par sa merci,
Qu'il me racort a mon mari.«
»Dame,« fait Durmars, »vos dires
Trestot ice que vos vodres.«
.
A tant s’est de li departis,
Sens baisier est li congies pris.
Ele ne l'en tint pas trop tort;
Durmars s’envait droit vers la cort,
Mais de la dame vos di tant,
. Qu'ains nus ne vit a son semblant,
705
Qu’ele de cele departie
Fuist dolante ne corecie.
Je ne sai que ses cuers pensa,
Mais onque semblant n'en mostra.
Parmi le marchie qui fu lez
S'en est Durmars outrepassez ;
Borjois et dames l’esgarderent,
Li un as atres le mostrerent.
Coi[e]ment dient: Vez le la
*
707 Ms. coiment. Vgl. 441, 822 u. s. w.
21
Celui qui ja bons ne sera.
Quel oir a nos sire engenre ?
710 [eil maintenra le regne
Assiı cum une chamberiere.«
Cest mot disoient en derriere;
Mais Durmars les plusors oi,
Si que tresbien les entendi.
v’cl: Il et ses valles tant errerent,
716 Qu'el halt palais le roi entrerent.
Li rois fu d'une chambre issus
Ou ıl ot ses consealz tenus.
Cel jor fu esclariement,
72 N’ot od lui chevaliers que cent;
O lui ot dames et puceles
La roine L beles
Qui tos jors avuec li manoient,
Bien et volentiers le servoient.
Et trestote cele maisnie
Fu desduisans et envoisie.
=
72
or
Quant Durmars el palais entra,
Tote cele gent i trova.
Li plusor furent en estant,
13 Et si seoent li alquant,
N'avoient cure de tristor,
Ains escoltent I jugleor
Qui vielle par le palais,
Je ne sai ou notes ou lais.
Les dames et li chevalier
Qui furent el palais planier
Voient Durmart qui est venus;
Ains plus belz hom ne fu veus.
Plus de L se leverent,
140 Encontre lui molt tost alerent,
Si l'ont haltement bienveignie,
Et il a loi d’ome enseignie
À trestos lor salus rendi;
Ne fist pas semblant esbahı,
13
or
22
745 Ains s'en ala molt tost avant
La ou ıl vit le roi seant,
Si cum il dut le salua.
Ains li rois ne le regarda,
Ne de riens ne le respondi.
750 Et Durmars le laissa ensi,
Vers la roine en va todroit,
Et quant la roine le voit:
»Bealz filz,« fait ele, »bien veingnies,
Venes avant, si me baisies.«
755 »Dame,« fait il, »deus vos doinst joie
Si tregrande, con je voldroie.«
Tresdevant li s’engenoilla,
Et la roine le baisa
Plus de VII foiz en I tena[n]t.
760 Durmars se redrece en estant,
Si vait (en)contre les chevaliers.
Lors fu aprestes li mangiers,
Par le palais les tables metent
Cil qui par droit s’en entremetent.
Blanches napes, coutelz et sel
Veissies aval cel ostel.
Et Durmars saisi un bocler,
Sı vait al roi l’eve doner;
Et li rois maintenant lava,
770 Onques a son fil ne parla.
c 2: Vers la roine Durmars vient,
Si porte le bocler et tient.
El palais ot un escuier,
Filz estoit a un chevalier,
775 Li escuiers fu molt estolz
Et fel et deputaire et rolz,
Vient a Durmart, se li esrache
Le bocler et des mains li sache.
Puis li a dit: »Sire vassal,
780 A la feme le seneschal
Deussies vos l’eve doner,
«I
(er)
Qt
23
Nos le vos ferons esposer.
Je ne vos quit mie si digne,
Que vos doies servir roine.«
185 Durmars voit, que cil le laidinge,
Hauce le poing, si le blastinge,
Tel col li done enmi le piz,
Que cil chaiï tos estordiz,
Et, quant cil quide relever,
190 Durmars le va de pie boter.
Si le rabat tot estendu.
Ja l'eust mort et confundu,
Quant li chevalier li tolirent
Qui por li socorre i sorvinrent.
795 »Garcons malvais.« ce dist Durmars
»Molt esties folz et buinars,
Quant tu vers moi t'osas enprendre;
Je te ferai ardoir ou pendre.«
Li eschuiers est desconfis,
800 Tornes s'en est tos esbahis.
Et la roine lors parla:
»Par mon chief,« fait ele, »cis a
Reciute ore mavaise estrine,
Il entreprist male aatisne.
86 Nus biens ne vient al chief del tor
D’estriver contre son saignor.«
La roine s'en va manois
Seoir pardesus un halt dois.
Par le palais trestot laverent;
810 Quant sunt assis, lors aporterent
Les mes qui la dierent servir.
Durmars va un cotel saisir,
Si va devant le roi trainchier.
Les dames et li chevalier
*
794 Von gleicher hand später nachgetragen, dafür blieb die letzte
æile der spalte unbeschrieben. 803 paläographisch zuläßig wäre auch
estrine und escrine. 811 Ms. mes cil qui la, aber cil ist durchgestrichen.
LE
24
815 Et les pucelles ensement
Le voient si bel et si gent.
À mervelle l'ont esgarde,
Por ce qu'il ot si grant bealte:
Et de plusors dames ot la
820 Dont chascune le convoita.
Molt consillierent li baron,
Coiement dient sens tencon:
»Voies, com nostre damoisiaz
Est plaisans et apers et biaz;
825 Mais nos tenons a grant damage
De ce qu'en lui n'a vasselage.«
c 3: Ensi de Durmart consilloient
Et mainte chose en devisoient,
N'ai cure de plus eslongier.
830 Quant ce vient apres le mangier
Les tables ostent, ce fu drois.
Maintenant a lave li rois,
Apres fu li vins aportes
À copes d'or et a grans nes.
835 Li rois et la roine biurent
Et cil et celes qui la furent.
Durmars s’en vait al roi parler,
Molt sot bien sa raison conter.
Ge ne sai pas, quant qu'il dist la;
€e40 Quar les plusors mos consilla.
Mais tant parole sagement,
Que li rois l’escolte et entent
Et molt volentiers parler l'ot.
Il li respont al premier mot:
845 »Vuez tu donc a bonte entendre,
Poroit nus biens en toi descendre.«
»A! Sire,« Durmars lı respont,
*
845 auch dont paläographisch zuläßig, wie überhaupt t und c
kaum zu unterscheiden sind.
#
850
855
860
865
870
£239r°c1:
25
»De nule rien en tot cest mont
N’ai ju si tresgrant desirier
Com de mon pris a avancier ;
Et s’onque mais n'en fiz semblance,
Ce m'a fait jonece et enfance.
Qu’or me reconois et bien sai,
Que mon tens mal despendu ai,
Je sui de la dame partis
Por qui je perdoie mon pris,
Onque de li n’avanchai rien.«
»Certes,« fait li rois, »tu dis bien,
Laisse l(e) atant si te recroi,
N'est pas amors de fil a roi
Vers la feme d'un vavassor.
Filz de roi doit avoir amor
À haute pucelle roial
Ou a roine emperial ;
Mais vavassor et bacheler
Ci doivent haut et bas amer,
De fil a roi n'est pas ensi.
Quant je fu jones je tendi
A fille a roi de haut parage,
Tant que je l'oi par mariage.
C'est vostre mere, je l’ain tant,
Que tosjors va l'amors croissant.
Ele m'a molt proie de ti,
Et certes por l’amor de li
Cui filz tu es t’aiderai gie.«
Lors a li rois son fil baisie,
Atant est la pais atiree
Et la haine pardonee.
Tot cil del palais en sunt lie,
Or a Durmars bien esploitie. -
Molt en est la roine lie,
Le roi baise plus d’une fie
Et dist, qu’ele at grant desirier
De veoir son fil chevalier.
€
885
890
895
900
905
910
915
920
26
»Douce amie,« ce dist li rois,
»Il iert chevaliers ains II mois;
Quant vos a certes le voles,
A Pentecoste iert adobes.
Asses est cis termines cors,
Mains i a de LX jors.
Quant Durmars ces mos entendi,
Dedens son cuer s'en esjoi,
Tos ses valles a remandes.
Derechief sunt a lui remes,
Chevalier seront avuech lui.
D’une chose bien certains sui,
Que Durmars vuet querre son pris.
Il est envoisies et jolis,
Larges et frans et debonaire
Et si biaz, que nel sai retraire,
Bel set les chevaliers tenir
Et par doner et par joir.
Un jor ala parler al roi.
»Sire,« fait il, »entendes moi,
De la feme le seneschal
Vos proi por deu l’esperital,
Qu’a son marı le racordes
Et vostre conseil i metes.«
La roine ces mos entent.
»Sire,« dist ele, »penses ent,«
Li rois molt volentiers l’otroie
Et por son seneschal envoie,
Et sa mollier assi manderent,
Tant qu'a I jor les assemblerent.
Mainte parole i ot retraite,
Et tant que la pais i fu faite,
Onkes li seneschaz ne fist
Semblant, que sa feme haist.
Ô I l’enmaine a son hostel,
D’orenavent conterons d'el.
92
ot
93
(=)
93
[2 |
c 2:
940
945
950
955
27
Li douz mois de mai est entres,
De biaz jors est enlumines,
Li rosiers florist et li glais,
Molt est cis tens jolis et gais.
La flors de lis naist et blanchoie,
Li roseignoz maine grant joie.
Li rois Jozefens fait mander
Tos ses barons et assembler,
À sa cort assemblent et vienent
Tot cil qui de lui terre tienent.
La roine pas ne s'oblie ;
Car les dames somont et prie
Et les pucelles de parage,
Mainte en i ot cortoise et sage.
Totes celes de son pais.
I sunt venues, ce m'est vis,
Todroit al jor de Pentecoste.
La gens s’asemblet et ajoste
A la blanche cite en Gales.
Totes sunt joncies les sales
De roses et de flors de lis
Et de frez jons novels coillis,
N’i a chambre ne soit joncie
Et richement apparillie,
De la cite fu lı marchies
De fresche herbe trestos joncies
Et les rues tot atresi,
Cel jor i ot maint giu basti.
Moult fu la cors grans et planiere,
Gens i ot de mainte maniere,
De bachelers et de barons
I fa molt grande la foisons.
La ot mainte robe envoisie,
Mainte d’orfroi, mainte trechie
Mainte vaire, mainte d’ermine.
La cors me sembla pas frarine,
Mil chevaliers 1 ot et plus
Y60
965
970
975
980
990
28
Bien acesmes et bien vestus
Et mil que dames que pucelles
Vestues de robes novelles.
Ains que Durmars fuist adobes,
S'est il en son cuer porpenses,
Qu’ordenes de chevalerie
Doit estre de grant saignorie.
À un eveske (se) confessa,
Sains esperis li consilla,
De celle chose molt bien fist.
Li contes me tesmoinge et dist,
Que lors fu chevaliers novels
Lui centisme de jovencels,
Ale sunt a la haute messe.
La presse fu grans et espesse
Des chevaliers qui messe oirent,
Durmart regardent et remirent
Et trestot cil qui l’esgardoient
Li uns as altres le disoient,
Qu’onques en la crestiente
N’ot home de si grant bialte.
Chauces avoit d’un noir samis,
D’un(s) dra[p](s) de soie fu vestis
Batue a or, forre d’ermine,
La penne ert fresche et clere et fine
Et li coliers fu sebelins,
Fermal ot d’or a clers rubins,
Sa chainture si ert de sole,
Chascuns membres i reflamboie
Qui d’or ı est mis et fermes,
Molt est Durmars bien acesmes
Et molt semble bien chevaliers.
Les dames ont les cuers ligiers
De lui esgarder et veoir,
Chascune le vossist avoir.
Quant l'autre messe fu chantee,
Del mostier s’en .est retornee
68:
29
Tote la grans chevalerie.
9% La fors ot une praerie
100
=
100
a
1010
1015
1020
1025
1030
Qui devant la cite estoit,
Molt grans raingies i avoit
D’arbres plantes haus .et foillis,
Chascuns ert de novel floris.
Mais ne sai pas dire le numbre
Des gens cui il rendissent umbre,
Desore chantent h oisel,
Dex fist le tens et cler et bel,
Vers est li prez et plains de flors
Qui sunt de diverses colors,
Par lius i avoit fontenelles
Qui molt furent cleres et beles,
Li lius estoit molt delitables,
Drecies ı estoient les tables
Et desos les arbres assises ;
Et quant les napes furent mises,
Lors veissies l’eve doner,
Dames et chevaliers laver.
Quant ont lave, seoir s’en vont,
Li seneschal lor mestier font,
Trestot cil qui servir devoient
Sachies, que pas ne s’en faignoient.
Desos les arbres sunt assis
Duc et conte, prince et marchis;
Rens i avoit grans et planiers
De dames et de chevaliers
Et de molt cointes damoiseles.
La servoient IIC. puceles,
Jones, blondes et eschevies,
Totes enpurs les cors vesties
Et ducqu’a IIC. chevalier,
Jone bacheler et legier
O les pucelles vont servir.
Et si vos di sens escharnir,
Que a chascun mes aporter
Les oissies en halt chanter
30
Chanson d’amor(s) bien envoisie.
La fu joie bien essaucie,
1035 La n'ot estrive ne tencie,
Assez i ot but et mangie.
La ne vit om nului foler,,
Ne l'un desor l’atre boter.
Et si vos di trestot por voir:
1040 Li uns puet l'atre bien veoir
Des rens et de celes qui sisent,
Et apres mangier s’entremisent
Li serjant des napes oster.
Dont i oissies atemprer
10465 Mainte harpe, mainte vielle,
Molt fu la joie grans et belle.
Tot li escuier vont monter,
Cel jor veissies boorder
Mil damoiseaz frans et gentiuz.
1050 Tant dure la feste et li giuz,
Qu'il est plus de none passee.
v’c 1: Une grande noire nuee
Commenca le jor a torbler,
Et si fist semblant de toner.
1055 Li rois que l'on tenoit a sage
Ne vot pas atendre l'orage,
À sa gent dist: »Tost en alons,
En nostre cite nos metons.«
Quar li acesme s'en plaindroient
1060 De cest ore, s’il l’atendoient.
Sor II molt riches palefrois
. La roine monte et li rois,
Lors montent dames et puceles
Et chevalier et damoiseles,
1065 Trestot s’enforcent por l’ore.
Voirs est, que tant se sunt haste,
Que par la maistre porte entrerent
En la cite que pres troverent.
1070
1075
1080
1085
1090
109
CA
1100
1105
31
Durmars en est li plus lontains,
Venus i est trestot derrains
Et sist desor un grant destrier,
Si parloit a un chevalier
Qui maint afaire li ot dit.
Devant la maistre porte vit
Durmars un grant vilain ester,
Il le commence a esgarder,
Por ce qu’onques mais n'ot veu
Si grant home, ne si corsu.
D'une esclavine ert affiebles,
Bordon ot gros, si fu ferres.
Cil hom estoit tos blans chanus,
Sa barbe li avenoit jus “
Plus d’un pie aval sa poitrine;
Quant il voit Durmart, s’ı l’encline
Et puis par Ill fois se seigna
Et contremont sa main leva.
Et dist: »Je voi ci la merveille,
Mais ce[le] n'est mie parelle
Al atre merveille que vi,
L'autre est plus grande de cesti.«
Durmars s’areste al pelerin.
»Prodom,« fait il, »di moi la fin:
Quelz mervelle est ce que tu vois?
Por quoi te seignas tu III fois?«
»Sire,« fait il,« sens contredit
Vos sera ja conte et dit
Par queil raison je me seignai,
Senz escharnir le vos dirai.
Je tien a merveille provee
Vostre bealte demesuree.
Vostre beatez passe mesure,
Si est mervelle tote pure,
Si que l’on s'en doit bien seignier
Et durement esmervillier ;
D'autre rien ne me mervillai,
ce 2:
1110
1115
1125
1130
1135
+
1140
32
Quant je vos vi et encontrai.
Or vos ai dit et demostree
Grant partie de ma pensee,
L'une des mervelles saves,
Mais l’atre est plus grande asses.«
»A!« fait Durmars, »j’ai bien vi
Chu que tu m'as conte 1c1;
Mais se dex te doinst joie avoir,
Volentiers voldroie savoir
Del atre merveille plus grande.«
»Sire la rome d'Irlande
Ele est si bele et si bien faite,
Que ne porroit estre retraite
Sa grans bealtez enluminee
Qui sor totes est esmeree.
Ele at de beate sormontees,
Trestotes celes qui sunt nees;
Mais dex me m'a mie done
Tant de sens ne de dignite,
Que je deusse deviser
Sa grant bealte ne raconter.
Sa bealtes est et simple et lie
Jolie et doce et envoisie,
Sa bealtez n'est mie volage,
Ne esbahie, ne umbrage
Ains egt clere[e] especialz,
Et si senble digne et loialz.
Ele est de cors si avenans
Et de membres si treplaisans,
Que nus n’en saroit conte rendre;
En sa beate n'a que reprendre,
Nus ne la doit bealte nomer,
Mais fine mervelle clamer.
Et se n'a pas XVIII ans
La tresbele la tresvaillans,
Bien sai, que onques n’ot mari.
Ms ne doit estre sens ami :
1145
1150
1155
1160
C4:
1166
1170
1175
Durmars
33
Quar c’est la plus bele del mont
De trestotes celes qui sunt. Ù
Et vos qui de beate passes
Tos les homes que j'ai troves
Deves bien amer la plus bele
Qui roine est et jovencele.
Roine est et vos filz de roi,
Si avenroit bien, que vos doi
Eussies ensemble ajostees
Vos IT beates et assemblees.
Et certes, s’ensi avenoit,
Tres tos li mons en parleroit,
Si en series de plus halt pris,
Se de s’amor esties saisis.
Se vos pensies a grant proece,
N'a grant vigor n'a grant hatece,
Ja por nul peril ne lairies,
Que vos maintenant n'alissies
Querre la trebele roine;
Quar c’est une merveille fine.«
Durmars a trestot entendu,
Quant que cil li a despondu.
»Prodom,« fait il, »or enten cha,
Bien sai, plusors roines a
Manans en la terre d'Irlande;
Car c'est un isle molt tresgrande.
Mais di moi tost sens lonc sermon,
Comment cele roine a nom.«
»Sire,« fait cil, »ne sai que dire,
Mais assi m'ait nostre sire
Al jor que je le pou veoir,
Je mis trestot en nonchaloir
Le nom de li et des chastialz
Dont ele a molt riches et bealz.
»Prodom,« fait Durmars, »quar m'i mainne.«
»Sire,« fait cil, »por nule paine
Que je seusse deviser
1180
1185
1190
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34
Ne vos i sauroie mener:
Que molt i a felons passages
Et desvoians et trop savages.
Mais se vos querre le voles,
Si chevachies trestos armes:
Quar trop troveres aventures,
Perillozes et fors et dures.
Mais je ne quit, que vos soies
Si proz, que tel faiz enchargies.«
»Certes,« fait Durmars, »si ferai,
Trestot le fais enchargerai
De li querre et de li amer,
Del tot me vuel a lı doner.
Dorenavant sui ses amis,
Loins est li ainz dont je sui pris;
Aportees m'as telz novelles
Qui molt me sunt bones et beles,
Et tu 1 dois bien gaaignier.«
Lors li a fait C solz baillier
Son chambrelain qui lez lui fu
Et son mantel a or batu
Qui tos fu d’ermines forres.
Or est li vilains bien loes,
Monsaignor Durmart en mercie
Et si pres de lui s’umelie,
Qu’il li baise le destre pie.
Lors l'encline, si prent congie,
Atant s'en part sens plus atandre,
Je ne quier plus a lui entendre.
De monsaignor Durmart vuel dire,
Il est sens annui et sens ire;
Car une jolie pensee
S’est en lui mise et arestee.
Trestot en chevachant pensa,
Onques nus ne le destorba,
Ce li abeli durement,
Tres devant le palais descent.
1220
fA0r°el:
1225
1230
1235
245
1250
35
Assez est qui son cheval tient,
Et mesire Durmars s'en vient
Ens el palais qui molt es gens,
Molt i traeve de bones gens,
Harpes i sonent et vielles,
Dames i dansent et pucelles.
Atant vient mesire Durmars,
Et li chevalier de cent pars
Encontre lui tost se leverent,
Si cum il diurent, l’onorerent,
De molt bel respons l'ont trove
Tot cil qui ont a lui parle.
Mais dire me covient avant
Mesire Durmars maintenant
Voiant les barons s’abaudone
Si pres del roi, qu'il l’araisone.
»Sire,« fait il, »sens demorer
Me faites mais armes doner,
Es si me faites sens targier
Vostre millor cheval baillier.«
»Beaz filz,« ce respondi li rois,
»Ja n'est il guaires de tornois
Por coi vos doies armes prendre.«
»Sire,« fait il, »sens plus atendre
M’adobes, u je m’en irai
La ou jamais ne vos verrai.«
Et li rois respondi sens ire:
»Beaz filz dont vos covient il dire,
Quele aventure vos querres.«
»Sire, quant je serai armes,
Adont le vos dirai je bien,
Ja devant ce n’en sares rien.«
La roine est molt trespensee,
De son fil est espawiree,
Ele ne set que il vuet faire,
Mais ci me covient de li taire.
3 *
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ce 2:
1280
1285
36
Quant li rois vuet son fil haster,
Ses armes li fait aporter.
Et mesires Durmars osta
Son bliat, et on Li bailla
I porpoint molt riche et molt bel
D'un vert samit cler et novel.
Mesire Durmars l'a vestu,
Se l'a bien lacie et cosu,
Coute pointe de soie prendent
Dui chanbrelain, se li estendent
Deseure les fres jons novials
Ens el palais qui molt fu bialz.
Mesire Durmars s'est assis
D’amors et de joie pensis,
Chaces de fer li ont lacies
IT pucelles bien envoisies,
Dui chevalier li ont chaucies
(Uns) [Il] esperons d'or en ses pies;
Et puis a vestu en estant
Un blanc hauberc molt bien seant
Fort et ligier. de bone maille;
Lors li lacierent la ventaille
II pucelles bien acesmees,
Se li ont bien les mains armees;
Puis vesti sa cote a armer
D'un vermel samit d’outre mer,
Liepars d'or i avoit corans,
Fres et clers et rescintelans.
Mesire Durmars fu en pies,
Grans est, apers et bien taillies.
Quant la roine son fil voit
S1 bel et si gent et si droit,
De lui servir ne s'est pas fainte,
Une cainture li a cainte
De soie a membres d'or ovres,
Riches pieres i ot asses.
»Bealz filz,« fait ele, »je vos proi,
37
120 Cest joel portes de par moi
1295
1300
1305
1310
15
1320
1325
Et si soies mes chevaliers.«
»‚Dame,« fait il, »molt volentiers.«
Lor le baise plus de VII fois.
À ces paroles vint li rois,
Si vait son fil chaindre l’espee ;
Onques miedre ne fu portee
Ne en tornoi, ne en bataille.
Et par deseure la ventaille
Li ont fait lacier et fermer
I helme fort et dur et cler
Qui freschement fu toz dores.
Li helmes estoit corones
Dune riche corone d'or
Les pieres vale[n]t I tressor
Qui flamboient en la corone.
Et li rois son fil araisone:
»Beaz filz, or estes vos armes,
Or me dites, ou vos ires.«
»Sire rois, je le vos dirai,
Sachies de voir, que je querrai
La bele roine d'Irlande ;
Car fine amors le me commande.
C'est la mieldre et la plus bele
Qui soit ne dame, ne pucelle,
Ele est bone et bele a devise.
Presenter li voiz mon servise;
Car je sui siens trestos entiers.
Mais ja valles, ne chevaliers
Ne venra en ma compaignie;
Quar je ne vuel pas, que l’on die,
Se je truis alcune aventure
Qui soit perillose, ne dure,
Que li uevre soit achievee
Fors por moi et por ma pensee;
Quar se je chevaliers menoie
Et je aventures trovoie
1330
e3:
1335
1340
1345
1350
1360
38
Ou j'ocezisse X gaans,
Ja n'en seroit mes pris plus grans;
Ains diroit om communalment,
Que ce seroit fait par ma gent.«
Quant li rois entent ces paroles,
A pou qu'il ne les tint a foles.
»Bealz filz,« fait il, »en tot Yrlande
Qui si par est et large et grande
Ne sai roine a marier,
S’a vostre cors le vuel mander,
Que lues ne vos soit envoie.
Mar en feres chevalerie.«
»Sire,« fait il, »ce n'a mestier;
Je n'ai cure de plus targier,
Querre voiz la bele roine ;
Que li cuers me dist et devine,
Ke par li serai honores.«
»A!« fait li rois, »quar me nomes
Celle vostre novelle amie.«
»Sire son nom ne sai je mie,
N’onques encore ne la vi,
Mais tot mi penser sunt a li.
Quanque j'en sai, cest par atrui,
Si ma conquis, que ses hom sui.«
Li rois et la roine voient,
Que retenir ne le poroient,
Ne tant ne li sevent proier,
Qu’i vossist mener chevalier,
Vallet ne garcon ne serjant.
Et si l'en vont forment proiant
Chevalier, dames et pucelles ;
Mais ce ne lor vaut II ceneles.
Mesire Durmars arraina
Son pere et molt bel li proia
Des jov(e)nes bachelers ligiers
Qu'il fist avuec lui chevaliers,
Que bien lor face et les retiegne
1365
1370
1375
1385
ec]:
1390
1395
1400
39
De ci adont que il reviegne.
Et si revient, il lor fera
Trestot le bien que il porra.
Li bons rois lor acreanta
Tot quant que il li demanda,
La roine a son fil baisie
Plus de C fois et enbracie,
Et si disent mainte parole
Dont je ne tenrai mie escole.
Mesire Durmars congie prent
A celz del palais bonement,
Et trestuit icil qui la erent
A damedeu le commanderent.
I est fors del palais issus,
Et ses chevalz li fu tenus
Devant la loge tos covers
D’un drap de soie molt divers.
Ains plus riches ne fu veus
Et la selle estoit mise sus,
Li chevals fu bien enfernes
Et bien estrains et bien caingles
De menbres d’or i ot poitral;
Ne sai pas deviser cheval,
Mais cil ert bien taillies et grans,
Fors et delivres et corans,
Hardis et vistes sens faintise.
Ains malvaistes, ne coardise
Ne fu en cel destrier veue;
Car parmi une presse dure
De V C chevaliers lanchaist
Por tant que om li adrechaist.
Ains nus en presse, ne en cler
Nel vit drecier, ne eschiver,
Et si vos di, que il corroit
Et radement et tost et droit
Et s'es[t] de bones aventures
Et peneus contre paines dures,
1410
1415
1420
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1430
1435
40
De poil estoit luisans et bais,
De nule rien n’estoit malfais
Et si n’ot nul mehaing sor lui.
Mesire Durmars sor celui
Estoit montes, si prent l’escu
Et si l’a a son col pendu.
Bien vos sai l’escu deviser :
Pains estoit d'un sinople cler
A II liepars d'or esleves,
Corans et d’argent corones.
Maintenant a prise sa lance
C’une pucelle bele et france
Li a ens en sa main donee,
Et il l'en a molt merciee.
La lance ert de sinople tainte,
A liepars d’or fu molt bien painte,
Li fuz ert gros et lons et drois
Et li fers clers, tranchans et rois.
Mesire Durmars le paumoie
Et par les enarmes de soie
A mis son escu en chantel,
Molt s'en acesme bien et bel.
Tot cil qui en la place estoient
Molt volentiers le regardoient ;
Kar a cheval fu trop plaisant,
Drois et apers et bien seans.
>Bealz filz,« fait li rois Jozefens,
»Vos estes molt beaz et molt gens,
Gardex, que vos soies molt prouz
Et hardis et chevalerouz,
Et si gardes, que vos soies
Fins, cortois et bien entechies,
Ne soies mie beubencieres,
Ne vanteres ne trop parlieres;
Mais douz de cuer, de grant simplece,
Ames loiate et largece ;
Car loialtez et cortoisie
41
Avuech la grant chevalerie
Sient molt trebien et avienent;
1410 Quar le pris gardent et maintienent.
Avarisce haes de mort,
Ne soies pas a son acort.
Se vos estes faus et avers,
Ja vostre pris ne sera clers,
c2: Ains sera estains et noies;
6 Car uns avers mal entechies
Est de mainte chose blasmes
Dont I cortois seroit loes.
Mains hom par sa malvaise teche
140 Pert bien grant cri de sa proece.
Gardes, que ja n’aies faintise
D'onorer deu et sainte glise;
Quar sens deu amer et cremir
Ne puet nus a grant bien venir.
45 Bealz filz, se vostre honor ames,
Ces enseignemens retenes.«
Mesire Durmars respondi :
»Sire je vos ai bien oi,
Vostre enseingnement sunt molt vrai.
1460 Se deu plaist, je les cremerai.
A deu soies vos commandes,
Et vos, dame, ne m'obliés,
Proies deu, que il me defenge
De vilenie et de blastenge.«
La roine a cest mot sospire,
Et si n’ot pooir fors de dire:
»Beaz fiz, deus te consaut et gart,«
Et mesire Durmars s’enpart
Qui molt s’envait joians et lies,
WO Tost fu de la gent eslongies.
Li rois en. son palais s’eutorne,
La roine est pensive et morne
De son fil qu’ele en voit aler.
1465
1475
1480
1485
1490
1495
1500
1510
42
Mais de son duel lairons ester,
Ses cuers fust asses plus dolans,
Mais ıl ert costume a cel tens,
Que les aventures querroient
Li fil as rois qui dont estoient.
Quant il pooient eschiver
Et en lor pais retorner,
Adont tenoient les grans cors,
Li siecles n’estoit mie sors;
Quar on donoit les riches dons,
Jolis estoit trestos li mons.
Ce devoit molt a la gent plaire,
Or est li siecles d'altre afaire ;
Quar li riche home sunt malvais,
N’aiment fors riotes et plais.
Qui set losengier et mentir,
Reponre et mucier et trahir
Cil parole a cort baudement.
Or proions, qu'a si faite gent
Doinst damedeus annui et honte,
Je n'en tenrai ore plus conte,
Revenir vuel al aventure.
Mesire Durmars par droiture
Chevache toz seus et chemine,
Querre va la belle roine.
Bien a X liwes chevachie,
Ancois que il soit anuitie,
: Et quant li jors est declines,
En une forest est entres,
Parmi un grant chemin s’enva.
Et la nuis si noire espessa,
Qu'il ne pooit mie veoir
Le chief de son cheval paroir.
Que que il chevachoit ensi,
Une grande clarte choisi.
La clartes li semble de fu;
Tant a son droit chemin tenu,
1515
1520
1525
‘530
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1540
1545
43
Qu'il vient a un arbre tot droit.
Sachies, que cis arbres estoit
Tos chargies de cleres chandoilles
Ausi luisans ke sunt estoiles.
Des le pie desi an copier
Ne poist nus sa main tochier
Fors desor chandeilles ardans
Dont la fores est reluisans.
Mesire Durmars s’aresta
Qui cele merveille esgarda,
Mais il n’ot pas le cuer esmarbre;
Desore le copier del arbre
Vit un enfancon trestot nu
Qui plus clers et plus luisans fu
Que le chandoilles par verte.
Mais l’enfancon a remire
Mesire Durmars molt petit
Ausi qu'en trespassant le vit;
Quant mielz le quida esgarder
En la clarte qu'il veoit cler,
Tot a un fois est trespassee,
Et il de sa main destre armee
À fait le signe de la crois,
Et lors si oi une vois
Qui h dist: »Chevaliers va t’eut,
Ce saches tu certainement :
Se tu jamais vois les mervelles
Del enfancon et des chandelles,
Faire t’estue[t]ne lassier pas
Les commans que donques oras.
Se tu nes fais, tu seras mors
Et perdus en arme et en cors.
Mesire Durmars s’esbahi
De la vois que il e[n]tendi,
La terre ot croler et hocier
à
1541 Ms. nel.
1550
1555
f241rtc1:
1560
1565
1570
1575
1580
44
Desos les piez de son destrier.
A damedeu s'est commandes
Si s'est d'ilueques trestornes.
Lors s'en parti, tant chevacha
C'une priorie trova
De nonains molt bien estoree,
La porte li est defermee,
Ains qu'il i ait gaires huchie.
Icele nuit l'ont herbigie
Les nonains tot a son plaisir,
Richement le fisent servir,
Li chevalz fu bien aaisies.
Mesire Durmars s'est cochies,
Desi adont qu’il ajorna,
Que Iı eschielete sona
Por la messe del jor chanter,
De fin cuer le vait escolter
Mesire Durmars bonement
Et puis as nonains congie prent
Si est sor son cheval montes
De totes ses armes armes.
Lors chevace et tant esploita
Que dedens III jors mer passa,
Entres est en la terre grande
Que maintes gens claiment Yrlande.
Mais on ne doit mie arrester
A totes les choses conter
Quar ce seroit ennuis et hontes
Or primes commence li contes.
Par I matin souz chevacoit
Mesire Durmars qui estoit
De la nef issus et partis,
Lui semble que il soit garis,
Quant issus est fors de la mer;
Quar il voit le tens bel et cler,
Les pres virs et les boz foillis,
Tos li airs estoit esclarcis
45
Et si ot les chans des oiseaz.
Tant chevaca li damoiseaz
1585 Qu'en une grant forest entra,
Ains de cevachier ne fina,
Tant que il vint en I lande :
Qui vers estoit et bele et grande;
Ja estoit bien pres de midi,
1590 Quant mesire Durmars choisi
Un chevalier trestot arme
Sor un grant destrie[r] sejorne,
Parmi la lande s'en venoit
Li chevaliers si amenoit
1595 I leverier en une lasse,
Anchois que le conte vos lasse,
Vos dirai quel chose avint la.
Mesire Durmars se lancha
Fors de la voie en I sentier
1600 Por encontrer le chevalier,
Et li chevaliers vient vers lui,
La (u) il s'encontrerent andui,
S’a li uns l’atre salue.
| Mesire Durmars a parle
1605 A] chevalier en arrestant,
»Sire,« fait il, »par deu le -grant
Je quier la roine d’Yrlaude,
Mes cuers la desire et demande,
161 Ce est la tresplus bele nee
0 Qui onques fuist crestienee,
Atrement ne sai son nom dire
Mais la tresplus bele, beaz sire.
* Je sui ses liges chevaliers
161 Et ses fins amis droituriers ;
5 Se vos m'i saves assener
La u je le puisse trover,
Molt feres que bien ensegnies,
S'a cest besoi[n]g me consillies.«
C2
46
Li chevaliers respont briement :
1620 »Beaz sire quant tornoiement,
Quans pogneis ne quant estor
Aves vos vencu por s’amor?
Dites, quans chevaliers aves
En bataille por li outres?
1625 Se vos le voles desrainier,
Grant fais vos covient enbracier;
Quar molt doit al siecle valoir
Qui si haute amor vuet avoir.«
. Mesire Durmars respondi :
1630 »Sire chevaliers je vos di,
C'ainc a armes ne m'espr'ovai,
Nonques chevalier ni grevai.«
Et li chevaliers respont lors:
»Certes vassalz, dont est ce tors
1685 Et molt grans outrequiderie,
Quant avoir quides tel(e) amie
Com la roine d’Yrlande est.
Se m'ait dex, ves me ci prest
De dire, que droit n’i aves.
1640 Or endroit me fianceres,
Que jamais n'i penseres jor;
Hui gerpires li et s’amor,
Et se cis plais ne vos agree,
Vos ares vers moi la mellee.«
1645 »Üertes,« fait mesire Durmars,
»N'estes pas avers ne eschars
De parler ennuiosement,
Je n'en ferai ja sairement
D’amors guerpir por vo manace,
1660 Ains vuel, que li I de nos face
Al atre le piz qu'il pora.«
Et li chevaliers s'enlonga
De lui plus d’une grant traitie,
*
1625. 1626 Die reimworte sind wohl umzustellen.
47
Si a sa levriere atachie
165 A une branchete sapine,
Ja vora fornir s’aatine,
Vers monsaignor Durmart retorne.
Ce sachies, que pas ne sejorne
Mesire Durmars, que tost muet
1660 Vers le chevalier, quant qu'il puet,
L’escu devers son piz torne,
Puis a le frain abandone,
Bien set des esperons ferir,
Le cheval point par grant air,
665 Molt coroit tost et radement.
Li chevaliers pas nef atent,
Ains le va si tost encontrer;
Ce semble, qu'il doie voler.
C3: Lances baissies s’entrevienent,
670 Bel portent lor escus et tienent ;
La u se sunt entrevenu
N’ont pas failli, ains ont feru
Si roidement a icel poindre,
Que les escus font as bras joindre
1675 Et les bras font al cors hurter,
Andoi furent pres del verser.
Mais li chevaliers a brisie,
Sa lance est en trois esclichie;
Mesire Durmars pas ne faut,
1680 Ains fiert le chevalier si haut
Et si tres roidement l’enpaint,
Qu’en la sele pas ne remaint,
Ains li tot archons et estriers.
Roidement chiet li chevaliers,
185 x que tot le chief li estone;
Quar contre terre grant flat done.
‘Et mesire Durmars l’outra,
Quant il reguenchi, si trova
Le chevalier en son seant;
180 Ne pot relever en estant,
Si ot debrisies les rains,
48
Que tos en est floibes et vains.
Lors descent mesire Durmars
Qui n'est pas faintiz ne coars,
1695 Molt tost fiert en terre sa lance,
Del fuerre trait l'espee blanche,
Si la tient bien fer enpoingnie,
Molt justement l'a paumoie,
Si at le braz destre entese.
1700 Li chevaliers l'a regarde,
Quant il le voit ensi venir,
Bien le doit doter et cremir.
»Sire,« fait il, »por deu vos proi,
Que vos aies merci de moi,
1705 S'en vos a pitie ne franchise.«
Mesire Durmars sens faintise
A respondu le chevalier:
»Dont vos covient ıl fiancier,
Que vos feres ma volente.«
1710 »SBire,« fait il, »tot vostre gre
Ferai plainement sens faillir,
De quant que je porai fornir,
Par si que me saves la vie.e
»Par mon chief, vos n'i morres mie«
1715 Fait me sire Durmars, »amis,
Quant vos estes a mon devis.
De la roine que je quier
Me dites donques sens boisier
Noveles, se vos les saves,
1720 Et lors que de ci partires,
Vos en ires a grant esploit
A la blanche cite tot droit,
La maint la roine Andelise.
Salues le moi en tel guise,
vel: Qu’a li vos rendes prisonier
1726 De par son novel chevalier
Cui ele dona sa cainture;
49
Vostre prison n'iert pas trop dure.
Se vos vostre fiance ames,
1730 Icest voiage me feres.e
»Sire,« fait il, »n’en dotes rien,
A la roine irai je bien,
Celi a cui vos m’envoies;
Mais del atre sui desvoies,
1735 De celi que vos tant ames,
Que por son lige vos tenes.
Ne porquant al miez que je sai
Certes vos en avoierai,
Vos enmerres ceste levriere,
1740 Si gardes, qu’en nule maniere
Ne tornes voie cha ne la
Se celi non ou ele ira.
S’ele vient a chemin forchie,
Tost avera le chief baissie;
1745 S'ele arreste, si arrestes ;
La ou ele va si ales.
Assi me puist deus avancier,
Ne vos en sai mielz consellier.«
Li chevaliers atant si monte,
1760 Ensi con la matere conte,
Mesire Durmars li aida,
A damedeu le commanda.
Li: chevaliers par verite
S’en va vers la blanche cite,
1755 Quant il ara dit ses noveles,
Sachies, qu’eles ierent molt beles
Et a la roine et al roi
Qui de lor fil sunt en effroi,
Bien iert li chevaliers venus;
1760 Mais de lui ne vos dirai plus.
À monsaignor Durmart repaire
Li contes qui tot dis esclaire,
Durmars
50
N'est pas drois, que ci le vos lasse.
Mesire Durmars prent la lasse,
1765 A tot le levrier s'en torna
En la lande, plus n'aresta,
Ains l'a maintenant trespassee,
En la halte forest ramee
Est entres et molt entrepasse,
1770 Tant qu'il est plus de none basse.
Li chemins que il a trove
L’a vers une lande mene
Qui molt estoit et grans et lee,
Plus duroit d'une grant loee.
1775 Al entrer de la lande voit
I nain qui tos seuz chevacoit
De sor un grant ronci le trot,
Le visage ot plus noir d'un pot,
Li nains qui si estoit bochus
1780 Et froncies et lais et chanus
c.2: Une grant male avoit trossee,
Vestus de chemise ridee
Et sorcot de soie a son point
Molt se quidoit plaisant et joint;
1785 Li nains ert leffrus de devant,
A grosse vois venoit chantant.
Mesire Durmars l’aprocha,
Et, quant de pres le regarda,
Lors dist et si s’aficha bien,
1790 Qu’ains mais ne vit si laide rien,
Bien li semble d'infer issus.
Quant il est pres de lui venus,
»Figure,e fait il, »deus te saut.«
Et li nains li respont en haut:
1795 »Vos aies grant malaventure,
Quant vos me clamastes figure,
Sire chevaliers malsenes,
Cil escus est bien assenes
Que vos portes a vostre col,
1800 Je ne vos tien mie por fol;
1805
1O
3°
320
1825
1830
1855
51
Car ne sembles pas laidengies
Ne trop foles ne deprisies,
Vostres helmes est (et) clers et sains,
Vos ne fustes onques Gavains.«
Lors s'entorne li nains atant,
Del tost aler fu molt coitant.
Mesire Durmars le rapele
Por oir alcune novelle,
Mais ne li vaut ne tant ne quant,
Li nains le va trop eslongant,
XEt mesire Durmars le lait,
"Tot droit vers le chemin se trait
U sa levriere voit guenchir.
Parmi la lande voit venir
I chevalier trop bien monte
Sor I grant cheval abrieve,
Molt estoit riches lı destriers,
Armes estoit li chevaliers |
Molt richement a sa devise.
Et si vos dirai en quel guise:
Ses armes sunt totes dorees,
Molt richement enluminees,
Ses helmes fu dores trebien,
D'autre taint n'avoit sor lui rien,
Ses covertures et sa lance
Furent d’assi faite semblance,
Li chevaz desoz lui ambloit,
À grant mervelle bons estoit ;
Mais li chevaliers ert si grans.
Por I poi qu'il n’estoit gaans.
Quant mesire Durmars l’esgarde,
% À foi,« fait il, »mavais fus arde,
Celui qui la vient s'il n’est preuz;
Car molt est grans et mervilleuz.
Onque mais si grant chevalier
Ne vit nus hom, al mien quidier,
4*
c3:
1840
1845
1850
1855
1860
1865
1870
52
Cil doit craventer tot le mont,
Or ai je veu le dromont. «
Lors se sunt tant entraprochie,
Que l’uns a l’atre bienveignie.
Mesire Durmars franchement
L’a arainie promierement.
»A!« fait li chevaliers, »beaz sire,
Me saries vos novele dire
D'une roine que je quier, .
En Yrlande a a justicier
Et villes et chastiaz asses
Et si tregrans est sa biates,
Qu’en tot cest siecle n’a sa per;
Mais li ne sai je pas nomer,
De tot mon cuer l’aın et desir,
Et si n'en puis novele oir
Par nului qui soit en cest mont.«
Li grans chevaliers li respont:
»Beaz amis, lasse m'ent en pais,
Ja de li ne me parler mais,
Je ne sui pas ses messagiers.
Quidies, que soie noveliers ?
Certes, grant folie pensastes,
Quant por novelier m'enterchastes.
Ce que je vos ai salue
Vos aura hui molt deporte;
Se salue ne vos avoie,
Cele teste vos trancheroie.«
Quant mesire Durmars l’entent,
Se li respont molt asprement:
»(Dans) chevaliers por vos[tre] grandece,
Ne por tote vostre ruistece
N’aures vos mie de ma teste,
Onques, je quit, a haute feste
N’achatastes sı chier avoir,
Ma teste ne poes avoir
1875
1880
1885
1890
Sens vos trop duı
»Fui,« fait li gra
Car de rien ne m
Se je a toi me cc
Lors s’entorne, pl
Et mesire Durmaı
D'orguel et de fie
À pou, qu'il ne se
Mais ensi est la c
Qu'andui s'en par!
Et ce doit molt a
Chascuns s'en vait
Mesire Durmars ti
Parmi la lande qı
Son oire commence
Lors voit hors del
Une bele pucelle ;
Amblant venoit to
. Bor I blanc palefr
re]:
1895
1905
Qui ferm et suef |
Sanbue ot d’un ve
Et archons dores
Une corgie en sa
La pucele qui seul
Vestu avoit I chai
D'un blanc dyaspr
Estincele d’or arra
Mais de la pucelle
Qu’ele n’ot pas gu
Mais I manche bie
D’un blanc chainsi
Son vis et son col
Que ele avoit plus
Molt ert sa beatez
Sor ses espales ot
Ses cheviaz blons €
Molt les avoit cler:
1910
1915
1920
1925
1930
1935
1940
1945
54
E! deus cum ele estoit plaisans!
Ele ert tresesmereement
Del tot bienfaite entierement
De cors, de membres et de vis, _
Blanche estoit come flors de lis;
Mais ce ert de droite nature,
Sor li n’avoit atre tainture.
À visage de crucefiz
Avient li tains et li vernis,
Mais dame ne s’en doit meller,
Trop est viez chose a porpenser.
La pucele que je vos di
N’avoit pas a biate failli,
Ains avoit la color novele
Sor chascune blanche massele,
Beal nez avoit et blanc menton,
Ni avoit rien de mesprison,
La boche ot petite et vermelle,
Onques nus ne vit sa parelle,
Blanc et traitiz avoit le front,
N'ot si bienfait en tot le mont,
Vairs ot les iez et ameroz
Et simples et rians et doz,
N’avoit pas fole esgardeure,
Bien sembloit doce creature;
Mais nus ne poroit sa facon
Descrire par devision ;
Car ains si bele ne conurent
Trestot cil qui a son tens furent,
Ne totes celes ensement.
Mesire Durmars bonement
L'a esgardee al aprochier,
Son vis li voit en halt drecier.
Lors le commence a remirer,
Sa manche li voit deffubler,
Si l’a mise tresdevant li.
c2:
1960.
1955
1970
1975
1980
65
Et la soie grande merci,
Quant ele mostrer se daigna,
Molt grant cortoisie fist la.
Quant mesire Durmars le voit,
Si conoist molt bien et parchoit,
Qu’ains mais si trebele ne vit.
Lors l'aproche, se li a dit:
»Bien veignies, doce damoisele.«
Simplement respont la pucele:
»Dex vos conduie, beaz, doz sire.«
Mesire Durmars son frain tire,
»Bele,« fait il, »ne vos poist mie,
Ne le tenes a vilonie,
Se je volentiers vos esgart;
Quar assi ait dex de moi part,
Ains mais si trebele ne vi,
Com vos estes, por voir le di.
La plus bele estes, gel sai bien
De tot cest siecle terrien
Fors la roine d’Yrelande
De cui veoir sui molt en grande,
Tant m'a on fait de li entendre,
Que trestos me vois a li rendre,
Rendus m'i sui sens li veoir
Et sens le nom de li savoir,
Ne conois li ne son parage
Et si l'ain de tot mon corage.»
La damoisele en sorriant
Li a respondu maintenant:
»Ore, beaz sire damoisealz,
Aves vos eus ses juealz,
Ses salus, ne ses messagiers ?«
»Bele, se dex me puist aidier,
Onque son messagier nen oi,
Ne ses juealz, ce poise moi.«
»Sire,e dist la pucele sage,
»Ains mais en trestot mon aage
1985
1990
1995
c3:
2006
2010
2015
56
N'oi parler d’amor si fiere,
Vos ames d’estrange maniere;
Mais ja proverai erranment,
Se vos l’ames bien vraiement.
Par cele foi que li deves
Cele levriere me dones
Et si n'en ales plus tarjant,
Dones le moi tost et errant.«
Mesire Durmars sens plus dire
Li done, mais del cuer sospire.
Por le conjurement qu'il ot,
Apres li dist al promier mot:
»Doce damoisele, prenes
De par li ce que vos voles,
Et se vos en nule maniere,
Ma doce damoisele chiere,
Me saves ensengnier de li,
Consillies m’ent, je vos en pri.«
»Sire,« dist la pucele, »oies,
Quant vos a moi vos consillies,
Dont en venes la u g'irai,
Ains demain none vos menrai.
Devant Landoc en mi la pree,
Molt i veres grant assenblee
De chevaliers et de puceles
Et de dames cointes et beles,
Gens i ara de mainte geste;
Quar chascun an i a grant feste
Mesires Cardroains li ros
Qui molt est fiers et orguilloz.
Icele joie a establie
Por Ydain de Landoc s’amie,
Sor une perce en mi le pre
Aura un espervier mue.
Chascun an li met on ades,
Ce seit on bien et loins et pres;
Se damoisele vuet venir
>
&
a
57
Por l’espervier prendre et
S’amaint o li I chevalier
Trestot arme sor I destrie
Ja l’espervier ne bailleroit
Se le chevalier n’amenoit;
Quar a prendre cel esperv
Li covient dire et desraini
Que ele est plus bele d’Id
Contre monsaignor Cardro
Covient son chevalier com
Et s'il l'en puet l’orguel :
Yde a perdu son espervier
Et li atre l'a sens plaidier
Mais a celi molt meschero
Se son chevalier i perdoit
Car Ide le feroit honir
U en laide prison gesir.
»Mout est Cardroains fiers
Quant il a VII chevaliers
Qui par VII fois i sunt v
Bien a l’espervier defendu.
Venue sui por l’aventure
De V samaines d’erreure,
Bien en quit l’espervier p«
Nus ne le me puet contre
Car ju amain I chevalier
Tot le plus grant et le pl
Que l'on puist el siecle tr
Bien le poistes encontrer,
N'est encor gaires la avan
»Je ne vi onque mais sig
Fait mesire Durmars, »paı
Se c'est cil que j'ai encon
Totes ses armes sont a or
Il siet sor I grant cheval
Si a une doree sele.«
4
2065
2070
2075
2080
2085
2090
58
»Sire, c'est cil, fait la pucele,
Mais se vos a lui enquerres
Son covine, pas nel saures;
Car je ne il, beaz tresdoz sire,
Ne porons nului nos nons dire,
Dusqu’adone que nos resoions
Ens el pais dont nos venons.
Li grans chevaliers tient de moi
Molt grant saignorie par foi,
Et s’est il d’ausi grant pooir
Comme je sui al mien espoir,
Assez avons bors et cites
Et chastiaz et grans fermetes;
Mais je ne puis dire a nului
Ne mon estre, ne qui je sui,
Dusque je soie en la contree
La u je fui norie et nee.
Quant vos noveles ne saves
De la bele que vos querres,
Je vos lo qu’o moi enveingnies;
Car devant Landoc ce sachies
Seromes demain, ce me semble
Molt i veres de gens ensemble,
Vos lor demanderes noveles.
Dex doinst, qu’on les vos diet beles!
La pores vos tel chose aprendre
Dont je ne vos puis raison rendre,
Et se vos la n’en saves rien,
Dex avoier vos en puet bien.
Or pensons de tost chevacier,
S’ataindrons le grant chevalier
Qui molt est fel et orguilleuz,
Je sai bien qu'il est molt crueuz;
Mais par la foi que vos deves
A la rien(s) que vos plus ames,
Sıl vos dist nule felonie,
Ne respondes fors cortoisie ;
Mais soffres le tant seulement,
’
D
2096
0O
105
2110
2115
c 2:
2120
2125
59
Que nos sachons certainement
Comment il le fera demain
Envers monseignor Cardroain.«
Mesire Durmars li vaillans
Li a respondu come frans:
Ȇertes, ma doce damoisele,
Avues ce que vos estes bele,
Si saves vos molt bel parler,
Je ne doi mie renfuser, |
Que je ne voise ensenble vos.
Vostre conseil est bons et doz,
Certes, vostre commandement
Ferai je debonairement,
Et dex me doinst encore faire
Tel chose qu'il vos doie plaire;
Quar mes cuers le vuet et desire.«
Tant chevacierent sens plus dire,
Qu'il ataignent le chevalier
Utre la lande en un sentier
En arrestänt se regardoit,
La pucele contr(e)atendoit.
»Damoisele« fait il »venes,
Vostre palefroi plus hastes.
Se jo en la vostre contree
Vos avoi ore ramenee,
Jamais, assi me doinst dex joie,
De feme ne m’enconberroie;
Quar el chevacent par compas.
Venes I por plus que le pas;
Äves vos ore compaignon ?
Certes, je le tien a bricon
De ce, qu'il o vos s'acompaigne:
Jo ai en mon cuer grant engaingne.«
»A!« fait mesire Durm:rs »cheles
Jo ser volentiers les puceles,
Les dames et les chevaliers,
60
2130 G'ier ennuit mais vostre esquiers,
Je ne ving fors por vos servir,
Ensi vos porai jo soffrir.«
Fait li grans chevaliers: »Venes,
Puisque vos or servir deves.«
2185 [Lors chevacent tot le chemin,
Li jors aloit molt a declin,
Et quant de la forest issirent,
Lor nain troverent et choisirent
Desoz I grant chaine foillu.
2140 Devant le nain ot I grant fu
Qu'il avoit alume et fait,
De son fusil ot le fu trait,
Li charbon sunt bien enbrase.
Une grant piece de larde
2145 I] rostissoit li nains goces
Qui molt estoit voisoz et nes,
Et quant il voit venir sa gent,
Sı lor cria molt haltement:
»Venes ceste voie de cha,
2150 Vostre viande est preste ja.«
Lors s’en vont tot droit cele part,
Presque li nains de duel ne part,
Quant monsaignor Durmart choisi ;
Quar il set molt bien tot de fi,
2155 Que cil l’avoit clame figure.
»A!'« fait il »ques malaventure,
Sire chevaliers, vos amaine,
De vos veoir ai molt grant paine,
Figure me clamastes hui,
2160 De vostre venir dolans sui,
Je vuel savoir qui ci vos mande,
Venes vos por garder viande.«
Mesire Durmars en sosrist,
Al nain s’aproche, se li dist:
2165 »Nain, tu as molt hisdoz visage,
61
Ta maintiens bien ton droit usage;
Car nule rien[s] de ta facon
Ne doit-ja dire se mal non.«
La pucele rist de cest mot
170 Et li grans chevaliers qui l'ot,
35
21% D
21935
Mais li nains en est si ires,
Que por un poi, qu'il n'est creves.
Li chevalier atant descendent,
A I sapin lor escus pendent,
Mesire Durmars li cortois,
Li beaz li proz et li adrois
A descendue la pucele
Qui molt est debonaire et bele.
Li chevalier sunt desarme,
Refroidie se sunt et lave
À une molt clere fontaine
Qui la sorgoit et clere et saine.
Li nains a de sa male ostee
Blanche tualle et bienovree,
Si l'a maintenant estendue
Sor fechiere et sor herbe drue,
Sor la nape mist II coteaz,
Puis i met sel et beaz gasteaz,
Et lors si prent II esquieles
argent molt bones et molt beles,
Es esquieles met le haste
Li nains qui de servir se haste,
Del eave prent en I bocler,
Si fait les chevaliers laver,
Mais la pucele leve ancois;
Car ce est bien raisons et drois.
Lors s’asient, et li nains sert
Qui molt se fait viste et apert.
Mesire Durmars et la bele
Mangierent a une esquiele,
Li grans chevaliers mainga seulz;
2205
2210
2215
2220
2225
f243 r° c1:
2230
2235
62
Quar il estoit molt dangereuz.
Li nains lor aporte le vin
À une grant cope d'or fin,
Apres lor done II pastes
De faisans tenres et lardes,
Et li grans chevaliers maingue
Qui molt durement s'en aiue,
Tantost com sos pastes failli,
Le viande as atres saisi,
Tot le manga sens renfuser,
Si but grans trais del froit vin cler.
Nus ne vit onque chevalier
Ne tant boivre, ne tant mangier.
Mesire Durmars l’esgardoit,
Et la pucele s’esrioit.
Apres mangier lors se leverent,
Les chans des oisealz escolterent
Qui par la forest s’envoisoient.
Por la docor que il sentoient.
Mesire Durmars en estant
Fu deles le chevalier grant,
Et li grans chevaliers a dit,
C’onques plus bel arme ne vit,
Que mesire Durmars estoit.
La pucele dist bien por droit,
Qu’aine mais ne vit en son vivant
Si bel home ne si plaisant,
Et li nains respondi en haut,
Que dehetoit cui il en chaut.
La nuis vint et li Jors passa,
Li grans chevaliers araisna
Monsaignor Durmart fierement.
» Vassale fait il »tot erranment
Aparillies herbe et fechiere;
Quar a ma damoisele chiere
Feres son lit et puis le mien
2240
260
2265
2270
63
Desos cest arbre loins del sien
Et faites de I rains foillie
Por le serain que je n’ain mie,
Nos et nostre hernais gaities
Et les chevaz paistre laissies,
Gardes, que a nuit ne dormes,
Si chier com vostre vie aves;
Car se je dormant vos trovoie,
Par mon chief, je vos ociroie.«
A monsaignor Durmart sovient
Del conjurement qu'il bien tient;
Quar onques al grant chevalier
Ne vaut estriver, ne tencier,
Ains fist les lis et atorna
Por celi qui le conjura. .
Trop vos poroie deviser,
Dormir s'en vont et reposer,
La pucele pas ne dormi;
Quar lı velliers li abeli,
En penser ot mis son desduit,
En tel chose pense la nuit
Dont je ne vos dirai pas ore,
Bien le pores oir encore.
Ancois que l’abe soit crevee,
S’est la damoisele levee,
Si se vesti et acesma
D'itel(x) robe eum ele ot la.
Por la rosee porte en haut
Les pans de son riche bliaut,
Vers monsaignor Durmart s'en va;
Sachies, que dormant le trova,
Molt le vit bel en son dormant;
Car contre la lune luisant
Pot bien sa facon remirer.
Je ne sai pas a deviner,
S’ele ot talent de lui baisier,
Mais por docement envellier
2275
2280
c 2:
2286
2290
2295
2300
2305
64
Le baisa la bele III fois:
Lors s’est esvellies li Galois.
»A!« fait ele »beaz amis dolz,
Ne. dormes plus, esveillies vos;
Quar li grans chevaliers ersoir
S'aficha molt et dist por voir,
Que se il vos trovoit dormant,
Il vos ociroit maintenant:
Vos dotes petit sa manace.«
»Bele« fait il »ja deu ne place,
Que nus puist ma vie acordier,
Si ale eu mon desirier.«
La nuis trespasse et l'abe crieve
Et mesire Durmars se lieve,
Si met la sanbue et la sele
Sor le palefroi la pucele
Et puis ensele les chevals
Et si lor lace les poitrals,
Bien les covri et acesma
Et tot maintenant lues s’arma;
La pucele vallans et sage
Li a aidie de bon corage,
Quant li grans chevaliers s’esvelle,
Si voit, que tresbien s’aparelle
Mesire Durmars de servir.
»A!« fait li grans »or puis garir,
Puis que j'ai si bon esquier,
Ensi vos aroie jo chier.«
Quant la damoisele l’entent,
Tote en rogist de maltalent.
»Sire« dist ele »or entendes,
Quant a chevalier commandes,
Qu’il vos serve par estovoir,
Vos deves doblement valoir.«
»Bele« fait il »encor anqui
%
2277 Ms. dolz amis.
65
2310 Sarez vos bien com preuz je sui.«
I
2330
2335
2310
c3 :
Lors s’est armes et puis si monte,
Ne vuel pas alongier mon conte.
"Tost monterent et chevachierent,
Ce sachies, que tant esploitierent,
Qu'ancoïis que none soit passee,
*Sunt devant Landoc en la pree.
Mais ne sai pas nombre tenir
Des gens que la porent venir,
"Tot cil del pais i estoient ;
Car chascun an s’i assembloient,
Et d'atres lontaines contrees
X furent les gens assemblees.
Une perce tote duree
Avoit drecie en mi la pree,
Sor la perce ot I espervier
Bel et plaisant, trestot muïier.
XII chevalier le gardoient
Qui par proece molt valoient,
Ceaz i avoit on fait venir
Por droite justice a tenir,
Por ce qu'il estoient vaillant
Et de halt linage poissant.
Entor l’esperrier charoloient
VXXII puceles qui chantoient,
Chevalier et dames assi
I caroloient sens estri,
Des atres giuz que l'on i fait
Ne vos tenrai conte ne plait.
Loins de la perce une traitie
Avoit une tente fichie,
Cardroins se siet en la tente
Dejoste s’amie la gente,
Tos armes atent s’aventure
Cardroains qui de pais n’a cure.
245 De fors la tente ert ses escus
Durmarg
EX
66
A un molt haut arbre pendus,
Li escus fu mien escient
Vermes a une aigle d’argant.
Cardroains quide bien sens falle
2350 L’espervier avoir sens batalle,
Mais cil qui en la pree estwient
Le grant chevalier venir voient.
Parmi la presse de la gent
S'est abandones fierement,
2355 La damoiselle apres lui vient,
Et mesire Durmars li tient
Compaignie molt volentiers,
Tote jor fu ses chevaliers,
Deriere alz chevacoit li nains
2860 Qui de felonie fu plains.
Cil qui sunt en la praerie
_ Voient bien cele compaignie,
Del grant chevalier dient tuit,
Que se Cardroains ne s'en fuit,
2366 Il l’avera lues estrangle,
Ja vers lui n'aura poeste,
Et si dient, que la pucele .
Est a devise la plus bele
De trestotes celes qui sunt,
2370 Ne qui furent, ne qui seront, .
Por voir le jurent et affient,
Et de monsaignor Durmart dient,
Qu’ains si bel chevalier arme
Ne virent sor cheval monte.
2375 De mainte chose illoc parlerent
Mais en poi d’eure s’asemblerent
Tot entor le grant chevalier,
Ja est venus al espervier,
Sa damoisele a apelee:
2380 »Venes avant tresbele nee,
L'espervier prenes maintenant.«
67
La pucele se trait avant,
De la perce s’est aprochie,
Tost a la longe deslacie,
La main sengstre avant ten
Et li esperviers sus sailli.
Sens esbatre et sens effreer
La bele J'en quide porter.
Mais Yde en set ja la nove
Kardroain son ami apele.
»Sire« dist ele »quar monte
De proece estes renomes,
Ce dist on par tot cest pai:
_ Mes esperviers est ja saisis;
ot
Se vos ne le me poes rendr
De moi ne deves joie atend:
: »Damoisele,« fait il »bien s
“ Que l’espervier vos renderai
—
=:
ww
Ja de ce ne soies dotans.«
Lors fu Ide lie et joians,
Son ami a trois foiz baisie,
Puis li a son elme lacie
Et si li a chainte l’espee
Qui fu trainchans, bien ami
5 Kardroains ist fors de la te
I esquiers sens longe atente
Li a son cheval amene,
Le frain mis.et tot ensele.
Li chevalz fu grans et apeı
D'un drap de soie ert tos €
Mesire Cardroains 1 monte.
»Dex !« fait il »gardes moi
* Lors pent son escu a son c
Ne sembla ne niche(s) ne f
Mais bons chevaliers-par se
Molt tost a saisie sa lance.
La fu Ide bien acesmee
2420
2425
2430
2440
2445
2450
c 2:
68
Sor I grant palefroi montee,
Vers la perce s'en vait amblant;
Et Cardroains vait galopant
Sor frain, son escu en chantel.
E, deus cum il le porte bel!
Atant remanent les caroles,
Ja i ara ruistes paroles.
De Landoc Ide i est venue
Vers la perce tot irascue,
De maltalent s'est molt irie,
Tost a la pucele arraisnie.
»Certes« fait ele »grant oltrage
Et grant orguel et grant folage
Fesistes hui et commenchastes,
Quant vos mon espervier ballastes,
La raison voldroie savoir
Comment vos le quidies avoir.<
La bele pucele respont:
»Par mon chief vos le sares dont
Par quel raison je le baillai,
Ne comment je l’enporterai :
Mes chevaliers le conquerra
Vers le vostre que je voi la,
Lors ne saures en l’espervier
Que clamer ne que chalengier.
La raison vos en ai mostree,
Bien voi, que vos estes iree,
Vostre plaisir vos lairai dire;
Mais vos ne deves päa mesdire,
À nos n’afiert pas li tenciers,
Bien en covingne as chevaliers.«
Lors tesmoignierent mainte gent
Qu'ele ot parlet molt sagement. _
Cardroains ot ire-et pesance,
Vers le grant chevalier s’avance
»Vassal«e dist il »entendes moi!
69
Tesmoingnies vos sor vostre foi,
2455 Que vostre pucele a conquis
Par bealte de cors et de vis
L’espervier que tenir li voi?«
»Cardroaine fait il »mal le croi,
Que vos le demandes a certes,
#60 Trop sunt les provances apertes,
Miez vaut ses regars seulement
Que de vo damoisele cent.«
»Par deuc fait Cardroains li fiers,
»Vos aves menti grans clochiers,
65 #Par mon cors le vos proverai.«
»Certes« fait li grans »poi m’esmai
De ceste batalle or endroit;
Quar je sai bien, que ju gi droit,
Et se j'avoie bien grant tort,
O0 Se t’averoie jo lors mort,
Tu n’oseroies ja emprendre
Vers moi l’espervier a defendre.«
Quant Cardroains l'a a[n]tendu,
Fierement li a respondu:
75 ‚Sire grans chevaliers rubestes,
Bien voi, que vos bobenciers estes.
Por mon chief, je vos voi ferir,
Comment qu'il en doie avenir.«
La lance paumoie et brandist,
480 ]; grans chevaliers s’esbahist ;
Quant il li voit tel semblant faire,
Ce ne li puet joir ne plaire.
»Cardroain« fait il »arrestes,
Bien voi, que vos estes ires,
Je ne quier plus vers vos contendre,
Je vos ferai l’espervier rendge.«
2485
»Avoi« fait la pucelé »sire,
Comment osastes vos ce dire ?
Mon espervier ne lor rendroie
243
2495
251N)
c à:
2510
2515
2520
2525
70
Pur tos les chastear de Chalvose :
Vos lor gabes al mien espoir,<
»Ce sachies, ains le di por voir.e
Fait li grans chevaliers »amie,
Je ne me combaterai mie,
Mais por ce que je sui si grans
Et si membrus et si parans,
Quidai Cardroaim esmaier
Et sens mes membres travillier
En quidai l'espervier porter.
Or voi, qu'il l’estuet demorer,
Rendes lor tost, je vos en proi:
Quar par le foi que je vos doi,
Se je Cardroain ocioie,
Chevalerie abasseroie.
Tant me crien de moi et de lui,
Que de nos II n'iert bataille hui.«
La pucele est molt esbahie,
Tost fu par la resne saisie.
Damoisele Ide et Cardroains
I lancierent molt tost lor mains:
Lors li dient vos envenres
La ou jamais joie n'ares.
Quant la bele s’ot manecier,
Des iex commence a larmoier,
Maint chevalier en sunt dolant,
Por ce qu'ele estoit si plaisant ; :
Mais por le gre lor damoïsele
Voloient saisir la pucele
Et metre jus del palefroi. _
Or est la bele en grant eftroi,
Entor li voit la presse drue.
Mesire Dyrmars s’esvertue;
Quant ıl le voit en tel balance,
Par mi la presse des gens lance,
Les le grant chevalier passa,
A pou, que son pie ne haucha.
71
S'il ne quidast avoir mespris,
Ja l'eust feru sor le pis,
Por ce qu'il le voit si malvais.
2530 Outre s'en vait de grant eslais
Mesire Durmars radement,
Trestot la presse de la gent
A son cheval en abat jus,
Plus de XXX tos estendus.
#85 »Kardroaine fait il vestes coi,
Molt faites ore grant desroi,
. Qu'i la pucele laidengies. “
Li esperviers li est jugies; |
Quar plus bele est que vostre amie.
ÆO Et s’il est nus qui m'en desdie,
De bataille sui aprestes
Vers vostre corm se vos voles.«
Kardrogins l'ot si s’en aire.
»Vassal« fait il »bien pores dire,
Ains que de ei soies partis,
Que de folie estes sopris,
Vostre mors est hui aprochie.«
Lors a la pucele laissie,
LU Maintenant se traient les gens
‚SO Arriere plus de IL arpens,
Tost s’asisent et acoisierent.
Li doi chevalier s’eslongierent
Plus de plain arpent mesure,
= Fier furent et bien acesme,
>B5 D'orguel et de fierte fremirent,
Les chies de lor chevalz guenchissent
Li uns vers l’atre sens targier;
Ja les feront tost adrecier, u
2e Les fers des lances regarderent,
GO Les escus des cotes hurterent,
Es mains lor volent les enarmes,.
- ic
0 + €:
AS M, saisie laissie. CT À
15
f244r0c1:
2566
2570
2575
2580
2685
2590
2595
72
Andoi sunt bienseant as armes,
Devant lor pis les escus joignent.
Lors brochent les chevaz et poingnent,
Et li destrier bien se remurent,
Droit alerent et tost corurent.
Li chevalier lor lances baissent,
Fer les tienent et bien s’eslaissent,
Al aprochier pas ne se faignent,
Roidement fierent et ataignent
Sor le[s] escus al encontrer,
I font les lances assener
Si bien, que nus d’eaz doz ne faut.
Mesire Durmars le fiert haut,
Et Cardroains le fiert plus bas,
Il ne josterent mie a gas;
Quar les riches escus pereierent
Et les blans haubers demallierent,
Si que par mi se sunt passees
Les lances roides et planees. _
Es cors des chevaliers floterent,
Et li cheval s’entrehurterent .
Et de poitrines et de frons
Et li chevalier des blasons;
Et li auberc se desmaillierent,
Si que tot li cercle froissierent.
Li cheval trebuchent andoi,
Et li chevalier gisent coi
En mi le champ tot estone,
Bien semblerent mort u pasme.
Tost se relievent li cheval,
A terre gisent li vassal, |
D'une .grant liee planiere
Ne fisent il semblant ne chiere,
Qu'il se poissent removoir.
Cil qe de pres les vont veoir
Dient bien, qu'il sunt andui mort,
73
Si qu'il n’i a mais nul resort.
A icest mot en piez se drece
2600 Mesire Durmars par vistece,
Ses sens li estoit revenus;
Lors ne sembla mie esperdus,
L'espee trait et fer le tient,
Tot droit vers Cardroain s'en vient.
‘2605 Mais il ne le daingne assaillir,
Quant il le voit si coi gesir,
Une grant piece l'esgarda,
C’ongues cil ne se remua.
»Certese fait mesires Durmars,
#10 »Chevaliers seroie coars,
Se sor cest mort home feroie,
Trop grant vilonie feroie,
Miech me vient estanchier ma plaie,
Que H sans fors del cors me raie;
«Je me sen trop-affebloie,
C'est por ce que j'ai trop saignie.«
215
Lors n'i fait plus longe raison,
De son. cors oste le troncon,
Mais d’une chose bien li vait;
Car tot le fer en a fors trait,
N'i a pas le pegnon laissie,
Ains l’a del troncon delacie;
Lons estoit et si ert de soie,
A tot le pegnon tient sa voie
Tot droit al riv d’une fontaine
Qui d’iloc estoit molt prochaine, :
N'i avoit pas demi arpent,
Venus 1 est tot eranment.
«
2620
c2:
2625
2530 Mesire Durmars a oste
Son escu & liepars ovre, %”
Sor son escu gete s’espee
Qui d'or ert crosie et letrees
2635
2640
2615
2650
2655
2660
2665
.
74
Lors est abaissies al ruisel,
Tant i wee le pegnoncel,
Que tos li sans en est ales.
Ja se vossist estre bendes,
Son blanc aubere amont solieve;
Mais sa plaie forment li grieve,
Neporquant il l'a bien sentu,
Qu'il n’est feru fors el voit bu
S'il a qui sa plaie li gart,
Ne qui, qu'il ait de mort regart.
La pucele avuec cui il vint, |
La bele qui l’espervier tint +
Li alaist volentiers aidier iv
Sens commander et sens proier;
Mais por ce q'on ne li laissa,
Molt dolente s'en consiera.
Mesire Durmars s’est bendes; +.
Al miech qu'il pot s'est atornes,
Il a sa plaie restanchie
Del pegnoncel l’a bien faissie.
Mais il a molt de sanc perdu, -
A son col repent son escu .:*
Si reprent s’espee en sa main,
Lors s'en reva vers Cardroain
Qui giut el pre tos estendus;
Car par mi le cuer fu ferus.
Tot cil qui la sunt dient bien,
Que de vie n’i a mais rien.
Uns chevaliers s'est avancies
Molt proz et molt bien enseingnies,
Monsaignor Durmart en apele.
»Sire« fait il »vostre pucele
[A] l'espervier, ce m'est avis,
Fierement H aves conquis,
*
2640 das »t« in voit ist im ms. undeutlich.
2670
2675
c3:
#80
85
2690
2695
2700
75
Tost aves mort bon chevalier.
Mais li plaindres n'i a mestier.
Puisque vostre lance est froee,
La costume est en ceste pree,
Qu’atre lance vos baillerons,
Ne ja nul mal ne vos ferons.«
»Sire« dist il »vostre merci,
La costume ain je bien ensi.«
Lors est sor son cheval montes
Mesire Durmars tos navres,
Li chevaliers li a donee
Grosse lance roide et planee, -
Puis li a dit et consillie:
»Beaz sire, aies de vos pitie,
N’arestes plus ci longement,
Por amor deu ales vos ent;
Car mesires Bruns de Morois
Qui molt est hardis et cortois
Vodra ja vengnier Cardroain
Que il tient a frere germain.
Bruns de Morois est molt hardis
Et mioit-bons chevaliers eslis,
Quant ceste feste a assemblee,
Chascun an se met a celee-
En I vergier molt pres de ci,
Et quant il set bien tot de fi,
Que ses frere(s) en a le plus bel,
Lors s’en reva a son chastel,
Que ja si ne se mostrera.
Mais je quit bien, quant il sara,
Que ses frere est mors et ontres,
Lors venra ci tos aires,
Molt par iert grans ses maltalens;
Ales vos ent, si feres sens.«
Quant cil a sa raison finie,
Mesire Durmars l'en mercie
Del consel qu'il li a done;
76
Drois est, qu'il l'en sache bon gre,
2705 Maintenant d'iloc se parti, .
Et la damoisele atresi 2
S'en est ensemble o lui tornee :;.;, -
Mais ce li plaist molt et agree, «+
Qu’ele enporte son espervier. =
2710 Lors commencent a chevacier, :
Et quant il furent loins des gens
II traities u Ill arpens,
A monsaignor Durmart paxole
La pucele qui n'est pas fole.
2715. »Ha« fait ele »beaz sire dos,
Tos mes services est en vos,
Salve m’onor vos servirai
De quanques servir vos porai;
Car vos m’aves hui bien tense[e]
2720 Et de grant annui delivree.
Mes grans chevaliers me falli
Mais vos, la vostre grant merci,
M'aidastes bien come prodom,’
Sire, dites moi vostre nom.« +; .
2725 »Üertes« fait il, chu est bien roh,
J'ai a nom Durmars li Galois,, =
Si sui fiz le roi Jozefent
À cui tote Gales apent,
Et si est rois de Danemarche,
2730° Il a este en mainte marche
De grant proece renomes.«
»Sire« dist ele »bien sembles
cl: De bon estre et de haute gent,
Il me poise molt durement
2735 De ce, que vos estes navres.
Bien voi, que trop estes greves,
Vos m’aves fait molt gent socors,
Guerredones vos iert aillors,
Se vos venes en mon pais,
77
2% De ce dont vos estes pensais
Molt bien vos en avoierai,
Sachies, que je vos mosterai
La tresbele roine gente
Qui tant vos plaist et atalente;
2745 Mais je ne. vos en dirai plus,
Dusque vos esteres venus
Ensemble o moi en ma contree :
Car el pais u je fui nee
Me covient ancois revenir,
50 Que plus en puisse descovrir.
De plus enquerre et demander
Me deves bien respit doner
Deci qu'en mon pais, beaz sire.«
Ce ne doi je pas contredire,«
Fait mesire Durmars »por voir,
Vos me faites grant joie avoir
De ce que vos m'aves promis,
Moi semble que.je sui garis;
Quar tel promesse m'aves faite
V
> Qui tot me conforte et rehaite.
Beneois soit vostre cors gens
Et vostre dolz acointemens ;
Bien sui porpenses et garnis,
_ Que ja duc en vostre pais
Nule rien ne vos enquerrai
Et de vos servir tant ferai,
Que ja mes cuers n’en iert faintis.«
»Sire« dist ele »grans mercis.<
À cest mot d'errer s’enforcierent,
© Mais de noient ne se gaitierent
Del grant chevalier qui venoit
Et qui durement se penoit
De monsaignor Durmart ataindre ;
Quar grever le voloit sens faindre.
*S Li grans malvais de pute orine
Savoit bien tote la covine,
" 18
Que li Galois ert si navres,
Qu'il ot del sanc perdu asses;
Quar ses nains li avoit nuncie
2180 Qui tot l'afaire ot espiie.
Molt quide bien li grans crueuz,
Que mesire Durmars li preuz .
Soit por sa plaie lues conquis. .
La bele pucele a cler vis
2785 Se regarde, si voit venir
Le grant chevalier par air, :
Monsaignor Durmart le mostra.
»Sire« dist ele »je voi la
c.2: Le grant chevalier qui vos siut,
2790 Je quit que mal faire vos viut.
Mais je vos di par droite foi,
Plus me crien de vos que de moi.«
»Bele« fait mesire Durmars,
»Li grans chevaliers est coars,
2795 Je le conois ja si tresbien,
_ Que mes cuers ne le dote rien.«
Bors ‘se tient coi(s) et si s'areste,
De son cheval guenchist la teste
Vers le grant chevalier qui vient,
2800 L'escu par les enarmes tient.
Et li grans chevaliers li crie:
»Vassal, molt faites grant folie,
»Quant vos la pucele enmenes,
Malgre vostre, le me laires;
2805 Mar veistes sa compaingnie.«
Lors muet a li lance baissie,
Molt fait le cheval tost aler;
Et mesire Durmars li ber
Le vait encontrer fierement
2810 Et molt chevalerosement
A boute son escu avant,
Baisse la lance al fer tranchant.
79
Li chevalier si droit s’adrecent
Grans merveille est si ne se blecent;
2815 Quar si tost corent li destrier,
Qu'il font le fu des fers lancier.
La pucele s'en esbahi,
Mesire Durmars voiant li
Broche et adrece et esperone,
820 La terre bondist et resone
Desoz les pies de son cheval.
"Lost assemblerent li vassal ;
Mais li grans chevaliers failli,
Qu’al aprochier tost s’esperdi.
> Na un poi son frain tire
Et si l'eschive tot de gre;
Quar a hurter pas ne requiert,
Et mesire Durmars le fiert
Moidement, sens nule fallance,
> Si que le cler fer de la lance
Li a mis desoz le menton,
A tot le deerain arcon
Le fait jus voler trestot plat,
Si qu’al chaoir rent molt grant quat.
> Li chevalz al grant chevalier
S’esfroie et lance outre I sentier,
Par mi une rue chavee,
Qui plus de vint piez estoit lee,
Saillı li chevalz tos covers,
G Et li grans chevaliers culvers
Remaint gisant tos estendus.
Mesire Durmars n'en fait plus,
Ot la pucele s’achemine
Devers le grant forest sapine,
28 La damoisele se rehaite
46 Por la joste que il ot faite.
»Sire« dist ele »or ai veu,
3
*
2831 Ms,
desoz le son arco mto.
80
Qu'en I jor aves abatu
“ De IT orguilloz le dangier.
2860
2870
2875
2880
Or vos laist dex tant esploitier.
Que tost puissies mire trover
Qui vostre plaie puist saner.<
»Bele fait il Jhesus l'otroit.<
Lors chevacent a grant esploit.
Bien quident estre a salvete
Mais ja seront araisone ;
Car Bruns de Morois les sioit
Qui tot le covine savoit
De son frere qui ert ocis.
Laissie l’avoit es prez floris,
N'i arreste pas longement,
Apres se haste durement
D’ataindre celui qui l'a mort,
Sor I destrier isnel et fort
Siet Bruns de Morois tos armes,
Tant s’est de chevacıer hastes,
Que monsaignor Durmart choisi
A l'entree del gaut foilli.
Adont se va il tot coitant,
Et quant il le vait aprochant,
Si li a haltement huchie:
»Vassal, trop aves chevachie,
Brun de Morois m'apele on,
Je vuel prendre la vengneson
De mon frere que mort aves.«
A icest mot s'est retornes
Mesire Durmars tot de plain;
Mais i[l] se sent molt feble et vain.
La pucele s’est arrestee
Deles lui tote espeuree;
Quar durement se dote et crient
Por Brun de Morois qui la vient.
*
2855 Ms. lalnete. 2865 Ms. le Morois.
81
Mesire Durmars voit et set,
Que Bruns de Morois trop le het,
2885 Vers lui le voit venir deslais,
Ce n'est pas senblance de pais.
Molt l’araisone sagement
Mesire Durmars qui l’atent.
»Bruns de Morois« fait il vestes,
890 Par cele foi que vos deves
Amors et honor et proece
Et cortoisie et gentilece
ÆEntendes et parlez a moi,
Ains que facies atre desroi.«
> runs de Morois s’est arrestes,
"Tantost que il est conjures.
> Vassale fait il »que vues tu dire,
Tant m’aves fait d’anui et d'ire,
Que jamais jor ne serai lies,
Si me serai de vos vengnies.«
= »Certese, fait mesire Durmars,
»Nices et malvais et coars
Et molt povres de cuer series,
Se vos en cest point m’assaillies;
Car je sui navres mortelment. :
Vos ne feres nul vengnement
De vostre frere, ce sachies,
Se vos en cest point m'ociies ;
Quar il meisme s'est vengies,
À mort sui navres et plaies,
Et se je par la deu poissance
Ne par la vostre mesquerance
Vos puis issi d'armes oltrer,
Tos li mons vos pora blamer.«
6
at
Quant mesire Bruns de Morois
A bien entendu le Galois,
»Comment« fait il »sire vassal,
Se ne vos ferai altre mal,
2920
2925
2930
2935
2940
2945
2950
82
Et si m'aves mon frere mort
De cui je n’aten nul confort,
Grant talent ai de vos ocire.
Fait mesire Durmars »Beas sire,
Laissie[s] m(e) aler sor ma fiance
En tel point et en tel balance,
Que se je muir, veugnies sera
Vostre freres qui navre m'a
Et se dex me fait eschaper
Sens morir et sens affoler,
Tantost que je garis serai,
Dedens LX jors irai
La u je vos saurai sens faille
Trestos acesmes de bataille ;
Et se vos en ma grant vertu
M'aves por vostre cors vencu,
Trestot cil vos en priseroient
Qui la verite en sauroient,
Bien aures vengnie vostre frere.«
»Foi que je doi l'ame mon pere,«
Fait Bruns de Morois li vaillans,
»Vos parles comme bien sachans,
Et je vos lais aler ensi;
Mais vos me fianceres ci,
Que quant vos seres bien sanes,
Dedens LX jors seres
Al chastel de Morois tot droit,
La vuel, que la batalle soit,
Quant vostre plaie iert bien sanee.
Ensi me plaist, ensi m'agree;
Quar ge convoite molt honour
Qui vengne de droite valour
Sens engien et sens tricherie.«
Mesire Durmars li affie,
Que bien li tenra verite
De ce qu'il ont la devise.
88
2%5 Bruns de Morois s'en est partis,
Mais il encontre en I larıs
°2: Le grant chevalier tot monte;
Quar ses nains li ot ramene
Son cheval qui fu eschapes.
*960 Li grans malvais s'est escries:
Estes vos Bruns de Morois?
Ot onques vers vos nul defois
Li chevaliers que vos siwistes ?
Dites moi, se tost l’ocesistes !
65 Por vos aidier apres aloie.«
æPar mon chief mestier nen avoiee
Fait Bruns de Morois, se sachies,
Xi chevaliers est molt blecies,
<Ja haute honor n'i conquesisse,
Se je en cest point l’ocesisse.
Mais il m'a dit et fiancie
Et loialment covenancie,
Que quant il sera respasses
Dedens LX jors passes,
Venra tos solz combatre a moi.
Ensi l’otriames nos doi.«
»Certese fait li grans »ju irai
Apres lui, si vos vengnerai.«
Fait Bruns de Morois. »Ne feres,
Ensemble o moi retorneres,
Bien seres annuit herbigies.«
Atant s’est li grans acoisies,
Lors s’entornerent sens delai.
Del grant chevalier me tairai,
Et de Brun de Morois ausi
Ne vos enconterai plus ci.
ET e"
Mesire Durmars est entres
En la forest tos adoles :
* °
DR Ms. adobes, welches aber von gleicher hand in adoles geän-
gef Kt
6 *
2990
2995
3000
1010
3015
84
Quar sa plaie li rengreva.
En un molt bel lieu s’arresta,
Desoz un arbre descendi
Et la damoisele atresi.
Sos la branche d'un olivier
Met la bele son espervier,
Mesire Durmars prent conroi
Del cheval et del palefroi,
Tost les arache a I lorier.
La pucele li vait aidier,
Son escu pent a une branche,
Lors h descaint l'espee blanche,
Apres li a son elme oste.
De sos un grant chane rame.
S’est mesire Durmars assis,
La damoisele al simple vis
S’est assise par deles lui.
»Siree fait ele, »en cest jor d’ui
Aves estet molt travilhes,
Or n'estes pas bien aaisies;
Mais ensi est, annuit ferons
Trestot le miez que nos porons,
Clines vostre chief desor moi.«
Mesire Durmars dist: »Avoi,
: Certes, trop m’abandeneroie.«
La damoisele tant l'en proie
Par douchor et par amiste,
Que son chief a sor li chine,
Et il maintenant s’endormi.
La nuis vint et li jors falli,
La lune luist et clere et bele,
Tote nuit velle la pucele;
Et quant ce vint al ajorner,
Lors chantent li oisel molt cler
3006 Ms. fait il.
85
Por le tens ki beaz est et gais,
Li solias fait luisir ses rais
3025 Sor les fuelles et sor les flors,
Clers fu li matins et li jors.
Mesire Durmars s’esveilla
Et tot en estant se drecha.
»Dex« fait il »com j'ai bien dormi,
050 Damoisele, vostre merci
Des grans biens que vos fait m'aves,
Voirs est, que je sui molt navres;
Mais vostre dolce compaignie
M’a molt ma dolor adolcie.
35 Montons, si tenons nostre voie;
Car volentiers chevacerote,
Tant que je poisse trover
Mire por ma plaie saner.«
»Sire« dist ele, »ju aroie
De vostre sante molt grant joie.«
À ces paroles s’entornerent,
Et lors maintenant si monterent,
Riens de lor n'i ont oblie, -
Parmi I grant chemin ferre. |
Chevalcierent grant ambleure.
4
OA
N’ert pas la matinee obscure,
Ains ert li tens clers et seris,
Ja estoit li jors esbaudis.
À monsaignor Durmart greva
La chalors qui grande leva,
Sa plaie le ..... angnant ;
Mais il n’en mostroit nul semblant,
Por la pucele s'en gardoit,
Si que la bele s'en parchoit.
Et quant il est tierce passee,
805
305;
*
051 im Ms. sind 5 buchstaben verwischt. Ich vermuthe: va
FT,
3060
3065
v° c 1:
8070
8076
86
Si ont une lande trovee
Molt bele et trestote reonde,
Une grans fontaine parfonde
Tres en mi la lande sorgoit.
De joste la fontaine voit
Mesire Durmars une tente
Tote vermelle, molt fu gente.
La tent[e] ert molt bien estachie,
Pres d’un grant arbre estoit drecie.
Dui vallez desoz l’abre estoient
Qui molt durement se penoient.
De viande querre et haster,
Lors fuz ardoit et bel et cler.
Mesire Durmars maintenant
A la tente est venus errant,
Douz pans en a trove hacies.
De son cheval s’est abaissies,
Tot de plain esgarde laens,
Lors voit un lit qui molt fu gens.
Li lis estoit et hauz et grans
Et beaz et riches et plaisans,
‘ Mainte uevre i avoit bele et cointe,
8080
3085
3090
Covers d’une coute porpointe
Qui n’estoit pas vies ne usee,
La coute fu eschequeree
D'orfroi et de vermel samis.
Mais n’estoit mie seuz li lis,
Ains seoit sus une pucele
Qui molt paroit et jone et bele,
Ele estoit blonde eschevelue,
D’un vermel samit ert vestue,
Molt perent bien si blon chevel
Sor le riche sami vermel.
Un pigne d’ivoire tenoit
La pucele qui se pignoit,
*
3090 Ms. plaignoit.
3095
3100
3105
3110
3115
3120
C 2:
3126
87
Devant li sert une tosete,
Une molt jone meschinete
Cui li servirs molt bien avient,
Devant la damoisele tient
Un mireor, ce m'est avis
Dont ele mire son cler vis,
Et par devant le lit seoient
Dui jovencel qui la juoient
Sor un eschequier as esches.
De bien juer furent engres,
Vestu estoient de burel,
Et sachies, que li II tosel
Frere a la damoisele estoient.
Par devant li se desduisoient.
Mesire Durmars salua
Le pucele lues qu'il vint la.
»Damoisele« dist il »bon jor
Vos doinst dex par sa grant docor
Et vostre bele compaignie.«
»Sire Jhesus vos beneie,«
Fait la pucele, sie se lieve.
Mais li leviers pas ne li grieve;
Que ele estoit bien costumiere
De mostrer a gens bele chiere,
Vers monsaignor Durmart s’avance
La pucele cortoise et franche.
»Sire« dist ele »descendes
Et vos, pucele qui tenes
Sor vostre main cel espervier,
Chaiens vos covient herbigier.«
»Enfant« fait ele »cha venes,
Cest chevalier molt bien serves,
Et je servirai sa compaigne,
Ne me trovera pas estrange.
Li dui enfant le geu laissierent,
De bien servir s’aparillierent,
3199
#185
3)40
8145
8150
8155
8160
Li une a ja saisi l'eseu.
A une branche l'a pendu
Mesire Durmars lors descent
Ft la damoisele ensement.
Son espervier a commande
L'un(s) des enfans, cil l'a porte
Desor une perce seoir :
Ne metent pas en nonchaloir
Le palefroi ne le destrier,
Ains les font molt bien aaisier.
Mesire Durmars a oste
Son cler elme d'or corone;
Tantost com il le deslacha,
Maintenant le prist et bailla
La jov(e)ne pucele rosee,
En sauf l’enporte avuec l’espee.
Les II damoiseles sens faille
Li deslacierent la ventaille,
Al blanc hauberc traire et oster
Li covint d’angoisse suer,
Les chauces de fer lı osterent
Li doi damoisel qui la erent.
Et quant il est tos desarmes,
Si est en son porpoint remes,
La pucele vaillant et gente
Cele de la vermelle tente
Voit le porpoint ensanglente,
Par molt grant debonairete
Monsaignor Durmart en apele.
»Certes, sire< dist la pucele
»Je quit, que vos estes navres.«
»Bele«, fait ıl »c'est verites,
Ma plaie me duelt molt et cuist,
Ge l'ai tres hier, forment ne nuist,
Que onque ne fu regardee.«
»Sire,« dist la bele senee,
89
»Merci, de bien m'en sai mesler
D'une grant plaie meciner,
816 Se vos n'estes a mort navres,
Ains quart jor seres tos sanes.«
Atant est la plaie mostree,
La pucele l’a bien tentee,
Molt le manoie dolcement,
3170 Sa droiture li fait briement,
Une poison fait aporter,
Ne sai pas les herbes nomer.
Quant la poison fu destempree,
D’une molt grant cope doree
3175 En boit mesire Durmars lors,
Molt li rasuage le core.
Les damoiseles s’avancierent
Qui por lui servir s’aprochierent,
Bien l'afaitierent d'une guimple.
3180 »Sire,e dist la pucele simple,
3: »La poison que je vos donai
Est cele que millor ne sai,
Ele vos garira dedens
Et par defors li ongemens
185 Que j'ai sor vostre plaie mis,
Ains quart jor seres tot garis,
Ne vos dotes, seurs soies.«
Mesire Durmars fu molt lies
Et molt joians de cel afaire;
Quar bien lı doit sa sante plaire.
La pucele li fait baillier
I mantel de soie molt chier,
La penne estoit d’ermine bla[n]che
Sens enbronchiere contenance.
Mesire Durmars s’affiebla,
Et la damoisele apela
Sa meschine sens plus atendre,
Tot maintenant li fait estendre
Devant son lit un drap de soie
3200
3205
3210
3215
3220
8225
3280
8285
30
Qui resclarcist et reflamboie,
Lors laverent et puis s’asisent,
Et doi damoisel s’entremisent
De metre la table erranment.
Sor Il escameas bassement.
Blanche nape avoit sor la table
Qui bele estoit et delitable,
Nule riens n’i fu obliee
Qui la deust estre aportee,
De riches mes sunt bien servi
Et de bon vin tot atresi.
Longement sisent et mangierent,
Ce sachies, que bien s’aaisierent,
Apres mangier la table osterent
Doi vallet qui l'aigue porterent
Monsaignor Durmart font laver
Et sa compaigne ot le vis cler.
Bien sunt servi et pla[iJsanment,
Nes honore pas faintement,
La damoisele de la tente,
Bones espisces lor presente,
Molt les esjoist et conforte.
I damoiseaz le vin lor porte,
Quant or en but, lors s’aparelle
Cele de la tente vermelle,
Une harpe fait aporter,
Si commence un lai a harper.
Molt le savoit plaisanment faire,
Bien sot les notes a fin traire
Et bien les savoit commencier
Et bien monter et abaissier.
A monsaignor Durmart plaisoit
Ce que la pucele faisoit,
La damoisele al espervier
Dist, qu’ele fait molt a proisier.
Quant la bele fine son lai,
Lors vait seoir sens nul delai
91
46
el: Les monsaignor Durmart tot droit.
» Sire« fait ele »or me plairoit,
QQue mes amis fuist ci o vos
3240 Qui molt est debonaire et dolz
&S’jl estoit ci, se deus me voie,
X 1 feroit de vos molt grant joie;
CQuar il herbeges volentiers
Hit puceles et chevaliers,
45 1 set tote la gent tenir
&Solone ce qu'on les doit cherir.
Gladineaz li vermalz at nom,
S5’a de proece grant renom,
N’onques miez entechie ne vi,
Ce saries vos, s'il estoit ci.
Certes, molt esbahie gui
&t molt trespensee por lui;
Quar il a en ceste contree
X chevalier de grant ponee,
Cil at nom li Fel de la Garde,
Les chemins de la forest garde.
Mais chu est molt cruozement,
Volentiers desmonte et descent
Une dame ou une pucele,
S'il l'encontre, ja n'iert tant bele,
S'ele a bele chevaceure.
N dist, que ce est sa droiture,
Et s’il encontre chevalier,
Maintenant L tout son destrier,
Se cil ne li puet eschaper
Par meslee et par tost aler,
Del sergant et del esquier
Vuet avoir le ronci trotier,
Ne deporteroit pas I moine
Ne I prestre ne I chanoine,
De tos ceaz qu'il puet encontrer,
Vuelt il paage demander.
25
32S0o
8275
3280
8285
8290
c 2:
8295
8300
3305
92
»Sire, or vos di(e) que mes amis
S’est bien durement aatis
De cele costume abaisser,
Il het le felon chevalier
Tant que, s'il le puet encontrer
Por tant, qu'il soient per a per,
Par verite vos sai bien dire,
Que l’un d’eaz Il en iert li pire.
Tres hier matin chaens s’arma
Mes amis et lors s’entorna
Desor I grant cheval de pris
Tot covert d’un vermel samis,
Jhesus le gart de mequeance;
Quar j'ai en mon cuer grant dotance
Por ce, conque puis ne le vi,
Que de chaens se departi.
À cest mot respont li Galois,
Mesire Durmars li cortois.
»Certes« fait il »ma doce amie,
Se deu plaist et sainte Marie
Vostre amis n'aura se bien non;
S'il puet vaintre le mal felon
Qui si parest mal entechies,
Molt sera ses pris avancies.
Or soies trestote seure,
Qu’encor ancui par aventure
Revenra vos amis tos lies.
Confortes vos et rehaities.«
De cel mot fu lie et joians
La pucele sage et vaillans,
Monsaignor Durmart mercia
Por ce, qu'ensi le conforta.
Mais ce ne seroit pas raisons
De raconter toz lor repons;
*
8298 Ms. non.
93
Quar mainte chose fisent la.
Mesire Durmars sejorna
III jors en la vermelle te[n]te,
3310 EEt la pucele mist s’entente
A lui garir et respasser,
Le fist ele bien 'assaser
Ne de boivre ne de mangier,
Que il n’eust son desirier,
Et sa compaigne o le cors gent
Fu servie molt bonement.
"Trois jors tos plains i sojornerent,
En la damoisele troverent
Grant compaignie et grant solas.
Li chevaliers ne revint pas,
Cil qui de la tente estoit sire,
Cha avant m’ores de lui dire.
320
Mesire Durmars se senti
A] quart jor trestot fin gari,
Tantost com jor est eselairies,
S'est il vestus et chacies,
Et II damoisel li aidierent,
Ses chauces de fer li lacierent,
Ses chevaz fu tos enseles
Et covers et bien acesmes.
Mesire Durmars a vestu
Son blane aubere sere et dru,
Fors estoit et de bone ovraigne,
Et li palefrois sa compaigne
Fu ja trestos aparillies.
Ele meismes, ce sachies,
S’est ja piece, qu'ele est levee;
Tantost cum ele est acesmee,
Son espervier manoie et tient,
Et cele de la tente vient
Vers monsaignor Durmart errant,
Docement li dist en riant:
»Sire, dex soit a vostre armer,
3525
3350
Bgm
SBao
3845
c 8:
8350
3855
8360
3365
3370
8375
8380
84
Bien pores huimais sejorner
Et vostre compaigne la bele.«
»Certese fait ıl »ma damoisele,
Li demorer ne puet or estre,
De damedeu le roi celestre
Soit li vostre cors honores.
Bien quidai estre a mort navres,
Mais vos m’aves rendu la vie,
Por de et por la vostre aie
De ce soies tote certaine,
Que je meteroie grant paine
En vostre anui a abaissier,
Se je vos en pooie aidier.«
»Sire« dist ele »bien de croi,
Molt me plaist, quant gari vos voi.«
Queque il ensi devisoient,
Parmi la lande venir voient
I vallet qui venoit corant
Vers la tente grant duel faisant.
Il ot la teste hurepee,
Sa cote li ert dessiree
Trestote dusqu’en la cainture,
N'ert pas joians de s’aventure
Li valles qui venoit a pie,
Le visage tint enbronchie.
Mesire Durmars le choisi,
»Par mon chief« fait il »je vos di,
Que cil qui la vient semble ires,
Voies, cum il est dessires,
Bien semble qu'il soit laidengies,
Ferus et botes et sachies.«
Quant la pucele de la tente
Voit le vallet, si s’espoente,
À monsaignor Durmart a dit:
»Sire, se damedeu m'ait,
Cil qui la vient est mes serjans,
Bien senble tristes et dolans,
95
Je quit, qu'il medira noveles
Quine me seront mie beles.«
À ces mos li valles entra
En la tente, si s’avanca.
3385 »Damoisele« fait ıl »merci,
390
3395
3400
3410
Partes vos maintenant de ci;
Quar se vos estes ci trovee,
Ja seres en prison menee
Tot droit al chastel de la Garde.
Li fel chevaliers qui le garde
Me toli ore mon ronci
A II traities pres de ci.
Jo avoie traite une bisce
Mais li cuvers que deus honisce
Le me resqueut trop laidement,
Et si me dist molt vistement,
Qu'il a vostre ami en prison;
Quar il et tot si conpaignon
L'encontrerent tres devant hier.
2 lor ocist un chevalier,
Et si lor tua II chevalz,
Li fel trahitres desloialz
Le me dist ore et acointa,
Quant en cel boz me demonta.
Mon chaceor prist en sa main,
Et si le bailla a son nain.«
La pucele plore et sospire,
Quant ele ot ces noveles dire.
N'est pas merveille ne folie
S’ele de ce est esbahie.
Quant mesire Durmars oi
Le vallet qui parloit issi,
Maintenant l’en arraisona,
»Frere« fait il »quel part s'en va
Li chevaliers qui te bati.«
»Sire, par deu qui ne menti,
96
Li chevaliers ne s'en fuit pas,
Vers son oste s'en va le pas.
Bien sai, que je l'atainderoie
3420 Molt tost, se mon preu i savole.«
»Amis« fait il »dont m’i menes,
Se je l’ataing, veoir pores,
Que je ferai tot mon pooir
Del saignor de chaens ravoir.«
8425 »Dire« ce dist li esquiiers,
»Je vos i menrai volentiers.«
Mesire Durmars chaint s’espee,
La pucele s’est molt penee
De lui servir et acesmer
3480 Por ce, qu'ele l’oi parler
De delivrer son chier ami.
»Sire« dist ele »laissies ci
Vostre compaigne ensemble moi.«
»Ma damoisele, je l’otroi,
3435 Molt volentiers le vos lairai
Dusqu’adonc, que je revenrai.«
Atant s'est armes li Galois, .
De sa main s’a saignie III foiz,
Quant il a son elme lacie,
8440 Son cheval trueve aparillie,
Tost est montes, son escu prent,
Par la guige a son col le pent,
Lors li vait sa lance baillier
La pucele del espervier.
84465 Mesire Durmars l'en mercie,
Quant il a sa lance saisie,
Si prent as pucele[s] congie,
Il a un pou son frain lasquie,
Si à des esperons feru,
3450 Bien s’acesme de son escu,
Nus ne l'en pot par droit reprendre. -
Grans salz fait le cheval porprendre,
Tropert as armes bien seans
3455
3165
3470
3475
3480
3485
3490
97
Et vistes et bien chevacans,
Lance levee, l'escu pris
Galope de fierte espris.
À damedeu le commanderent :
Les puceles qui demorerent.
Mesire Durmars s'en torna,
Et li valles qui le mena
Coroit a pie cum esragies;
Quar il vossist estre vengies
Del chevalier qui li ot fait
Trop grant ennui sens nul forfait.
Par devant le Galois chemine
Li valles qui d’errer ne fine,
N’a pas la voie entrobliee.
Tost ont ale une loee,
L’espesse del boiz trespasserent,
Et quant d’atre part essaiverent,
Si entrerent en I escars.
Lors choisi mesire Durmars
Le felon chevalier cruel
Qui s’en revait a son ostel,
Et ses nains qui molt lies estoit
Le ronci al vallet menoit.
Li e[s]quiiers les aparchut,
Tantost cum il les reconut,
Devant le Galois s’aresta
Et tot maintenant li mostra,
»Sire« dist il »je voi celui
Qui trop m’a fait honte et ennui,
Il prist devant-ier mon saignor,
Si l’a enserre en sa tour,
A maintes gens a fait contraire,
Trop est lies, quant il puet malfaire.
Or vos doinst deus force et poissance,
Que vos prengnies de lui vengnance,
De maintes gens seres loes,
Se vos son orguel abates;
98
Car plus felon querre u'estuet.« -
A cest mot li Galois s’escuet,
Devant son pis son escu joint,
Lors broche le cheval et point,
8495 Aures le felon chevalier
Fait molt tost corre le destrier,
A haute vois s’est escries:
»Sire, chevaliers arrestes,
Vos n’en poes aler ensi.«
3500 Quant li Fel de la Garde oi
Apres lui tot ensi crier,
Molt tost fait le cheval torner.
Plains de fierte et plains d’air
Monsaignor Dumart voit venir
3505 Les grans galos de randonee,
L'escu pris, la lance levee.
Bien pense li fel orguilloz,
Qu'il vient contre lui si iroz,
Tost li radrece le cheval.
3510 Je vos di, que li doi vassal
Al aprochier se defierent,
C'onques d’atre pais n’i parlerent.
Lor piz et lor genoz consirent
De fors escus que tost saisirent,
3515 En chantel les orent tornes;
Les chies porterent enclines
c3: Desoz les elmes flanboians ;
De lor clers esperons tranchans
Font les chevaz si tost aler,
3520 Que granz perilz est del hurter;
Car li vassal les adrecierent.
Les grosses lances abaissierent,
Haut s’entrefierent al joster,
Les riches escus font troer,
3525 Mais arrester covient les fers
Sor les mailles des clers haubers.
Li chevalier pas ne se faignent,
99
Par force et par vertu
De nule rien ne se dep
3530 Et li cheval molt tost |
Lors covient les lances :
Il en font les tronchons
Plus de VII toises contr:
Li chevalier outre s’en vw
3535 Sens hurter et sens deroc
Chascuns a trait le bran ı
Tost reguencirent et torne
Sor les clers elmes se done
Grans coz de lor espees nu
3540 Sor les escus sunt descendu
Mout s’adamagent et empire
Li doi vassal forment s’airen
Quant sunt outre, tost reguei
Par molt grant fierte s’envais
Des poins et des pomeaz se d
Si grans colz, que trestot s'est
Li cercle de lor elmes froissent
Et lor escu fendent et croissen!
Bien sachies, que molt se trave
De lor rois espies qui bien tail
Se fierent sovent et menu,
Grant piece se sunt combatu.
Qui les veist bien poist dire,
Qu'il se haoient de grant ire.
Li fel chevaliers se defent
Molt bien et molt hardiement,
Mesire Durmars par air
Le vait del espee ferir,
Sor le healme qui fu luisans
3560 Li a done III coz si grans
L'un apres l’atre en un randon
Que tot l’enclina sor l’arcon,
Le col de son destrier acole,
35655
3565
3570
f247 rc]:
3575
3580
3585
3590
3595
100
Et s’espee “del poing li vole,
Andoz les estriers a perdus,
A pou, que il n'est jus chaus;
Mais il se tint a son destrier.
Quant il se quida redrecier,
Mesire Durmars le coita,
Sı durement sor lui hurta
De la ‘poitrine et del escu,
Que del cheval l’a abatu.
Li Fel de la Garde est verses,
Contre terre tos estones.
Longement a l'estor soffert,
Mais il voit bien tot en apert,
Qu'il n’en puet mais estre al deseure.
Mesire Durmars li cort seure,
Quant li Fel del Angarde voit,
Que defendre ne se poroit,
Monsaignor Durmart en apele.
»Sire« dist il »por la pucele
Qui deu porta en Beliant
Merci vos requier et demant ;
Se vos aves merci de moi,
Je vos fiancerai ma foi,
Que je ferai vostre voloir
Tot plainement a mon pooir,
Jamais n'iere se cortois non,
D'orenavant me vera om
Dames et puceles amer
Et les chevaliers honorer,
Ma felenie guerpirai,
Ne jamais rien ne forferai
Vers gentil home en mon vivant,
Se ce n’est sor moi defendant.«
Mesire Durmars li respont :
»Leves tost sus, fiancies dont,
Que vos tenres ceste justise
J5
10
20
>
101
Sens mal engin et sens fi
Et de monsaignor Gladin
Qui pris est en vostre ch:
Feres a s’amie present,
Rendes li trestot quiteme:
Ains que soliaz soit escor
À la vermelle tente ires
Et si proieres la merci
La damoisele et son ami.
Se vos lor aves fait hont:
Amendes lor par vostre h
Et demain par matin mo'
Sens atargier vos en ires
Tot droit en Gales erranı
A la cort le roi Josefent,
Iloe vos rendes prisonier,
A la roine sa moillier
Dites, qu'a li vos envoia
Ciz qui sa chainture enpo
Par qui tos armes s’enpaı
À la Pentecoste de li.
Or vos covient il fiancier,
Que vos loialment, sens b
Tenres iceste covenance.«
Atant li done sa fiance
Li chevaliers sens renfuse
Lors le fait li Galois mor
Et li esquiiers altresi
Est remontes sor son ron
Mesire Durmars l’apela:
»Beaz frerese fait il »or
Por ton saignor a esperoı
Ja sera mis fors de priso
Ensemble o lui repai[r]er
Mais il ne me trovera pa
Tantost qu'a la tente ven
Lues maintenant m'en pa
102
Que j'ai une besoigne enprise
Qui ne poroit estre a chief mise
Por faindre ne por sejorner,
3640 Et por ce me covient errer.«
Lors li respont li esquiiers :
»Ha!« fait il »beaz sire [tres]chiers,
Onque mais ne vos vi nul jor.
Que dirai jo a mon saignor
3645 Qui l’a oste fors de prison,
Puisque je ne sai vostre nom ?«
»Amis« fait il »vos li dires.
Durmars li Galois sui nomes.«
Atant se par[t] del chevalier
3650 Et del nain et del esquiier,
Toz seuz repaire li Galois.
Lors trueve sentiers plus de III,
Il se met a celui a destre,
Mais aler deust a senestre.
8665 En son cuer vint une pensee
De grant docor enluminee,
Je ne vos sauroie pas dire
De son penser tot le covine,
Mais il pensoit a la roine
3660 Et a la grande bealte fine
Qu'il sot en li por oir dire,
Nus hom ne vos saroit descrire
Eu quantes manieres pensa
A celi que tant desira,
3665 Mais tant dist li contes por voir,
Que il pensoit atant valoir,
Que, quant la roine sara
Les proeces que faites a
Et ce qu'il entreprent por li,
3670 Tost le tenra por son ami.
*
3665 u. 3666 sind im ms. umgestellt. Die richtige ord:
durch vorgesetztes b. a. angedeutet.
[F1
103
Quant li Galois a ce pen:
Que il trover ne le poroi:
Lors entre en un despere:
Mais il n'i est pas longer
Sovent li change sa pens
Tost li desplaist, tost li &
Quant faillir quide a son
Dont se commence a esb:
Et quant il pense a asch
Lor s’esjoist en son pense
En tel maniere s’oblia,
Plus de XX liues chevaca
Qu’onques n’aprocha vers
En penser-ot mise s’enter
Del Felon de la Garde or
Anchois que midis fuist y
A la vermelle tente vint
Et sa fiance molt bien tn
Que le chevalier delivra,
Droit a s’amie le mena.
Descendus est, merci lor ]
Et molt docement s’umeli
Tant a fait, qu'il est acoı
Lors prent congie, si est
Li Fel de la Garde por x
Cel jor meisme vuet movc
A aler en Gales tot droit
Chevalcier vuet a grant e
Ci se taist li contes de lu
Si me covient dire d’atru‘
Dedens son cuer est molt
La trebele pucele gente
Qui monsaignor Durmart
Ele demande molt sovent,
Quel part li Galois est al
Quant il n’est iloc retorn:
3710
8716
3720
3725
8780
8735
104
Mais li esquiiers ne ses sire
Ne l'en savoient fors tant dire,
Qu'il le quidoient trover la;
Car il i diut estre piecha.
Adont pense en mainte maniere
La damoisele a morne chiere
Et dist, qu’el iert molt esbahie,
S’ele s'en vait sens compaingnie;
Lors se commence a dementer.
Mesire Gladoins li ber
Le conforte par grant docor,
»Bele« fait il »n’aies paor,
Que seule n’en ires vos pas.
Sı me doinst dex joie et solas,
Vos n'ires ja si povrement,
Que vos n’aies moi et ma gent.
Demain par matin moverons,
Ensemble o vos chevacerons.
De ci qu'en la vostre contree,
Ne soies ja desesperee ;
Que je vos doi molt bien aidier
Por vos et por le chevalier
Qui m'a fors de prison oste.
Ce que je vos ai presente
Vos ferai jo n'en dotes mie.«
La pucele molt l'en mercie,
Drois est, que telz raisons li siece.
Ci se taist li contes grant piece
De la pucele al espervier,
Trop grans alonges n’a mestier.
Mesire Durmars chevacha,
Qu’ains en XX liues n'aresta,
N’onques ne fina de penser,
Ce li fist sa voie oblier.
Onques Percevaus li Galois.
Ne fu de penser si destrois,
105
Quant le vermel sanc remira,
Comme sire Durmars fu la.
35 Tant a chevacie en pensant,
Qu'il est pres de solial couchant,
Quant il voit le soleil baissier,
Molt se commence a mervillier.
»Certese fait il »forvoies sui,
>© Bien sai de voir en cest jor d’ui
Outrage d'armes le Felon
N'estoit se matinee non,
Et or est bien basse vespree,
J'ai chevachie une jornee,
>> N’ai pas droite voie tenue,
La vermeille tente ai perdue.
Je n'i saroie repairier,
Ci voi tant devoiet sentier,
Que je sui trestos desvoies.
‘GO Beaz sire, dex quar m'avoies,
Tant que je puisse retrover
La bele pucele al vis cler
Qui mostrer me doit la roine.«
À cest mot tint la teste encline,
3765 Ki ne set quel voie torner,
Lors a oi un cor soner
Molt clerement et a haut ton.
Mesire Durmars a bandon
S’adrece vers la vois del cor,
Tant chevace, qu'il vint au cor
De la forest qui molt est grans;
Et quant il vint fors as plains chans,
Lors voit sor I ronci ferrant
I veneor qui vient criant
Apres chiens qui courent el bois.
Mesire Durmars li Galois
À le veneor aprochie,
Tant que de pres l’a arrainie.
»Frere« fait il quar me conseille,
3770
3775
106
3780 Je quier une tente vermelle
Qui dedens cest boz est tendue,
Forvoies sui, je l'ai perdue,
Si que je n'i sai rasener.
Se tu m'i savoies mener,
8785 Tu poroies faire grant bien.«
»Sire« fait cil »je n'en sai rien,
Maint jor ai le forest chercie,
Onque n’i vi tente drecie,
Je ne puis ci arrester plus;
3790 Car j'ai trestos mes chiens perdus,
Si les me covient rasembler.
Mais se vos voles osteler,
Je vos sai molt bien avoier
La u vos pores herbiger.
3795 Cele blanche voie tenes,
Al pie de cel mont troveres
c2: I chastel fort et bien seant,
C'est monsaignor Brun de Branlant
Qui molt bien vos herbegera,
3800 Cele voie vos i menra,
N'i troveres atre sentier,
Ne n'i pores pas desvoier.
Bien vos ai la voie mostree,
N'i a pas demie loee.«
8805 Atant s'en torne li venere,
La lune luit et bele et clere.
Mesire Durmars a erre,
Tant qu'il a le chastel trove;
Lor puet veoir trestot de plain
3810 Les murs et le palais hatain.
Sor II torneles haut levees
Estoient II gaites montees
Qui molt clerement flautoient
Et od les flautes faisoient
3815 II eschieletes acoper
25
3O
340
3845
3860
107
Sens faillir et sens descorder.
Mesire Durmars a trovee
La maistre porte defermee,
Laiens entra sens contredit ;
Devant I chapele vit
En mi un prael assembles
Valles et esquiier asses.
La s’enbanoient al serain,
Li vallet ne sunt pas vilain,
Contre le Galois se drecierent,
Molt haltement le bien veignierent,
Maintenant vont ses regnes prendre,
Se li aidierent a descendre.
Uns esquiiers son cheval prist,
De lui aisier bien s’entremist,
L’escu et l’espee rechurent
Doi vallez qui del ostel furent
Et son cler helme li osterent,
La sus el palais l'emporterent.
Li valles qui porta l’escu
À un clou de fer l'a pendu.
Mesire Bruns l’a regarde,
Al esquiier a demande:
»Di moi, (v)a cui est cil escus?«
Un chevalier qui est la jus,
Descendi ore tos armes ;
Por herbigier est ci tornes,
Cha sus s'en vient sens demorer.
A cest mot le voient entrer
Ens el palais, la teste armee
Qui n’ot pas la ventaille ostee.
Et mesire Bruns sailli sus,
Tantost est contre lui venus.
»Beaz sire« fait il »bien vengnies,
De vostre venir sui molt lies.«
»Sire« dist li Galois gentiex
»En joie vos maintiegne diex,«
c8:
3855
3860
3870
3875
3880
3885
108
Atant estes vos II sergans
Qui portoient cierges ardans,
Doi atre vallet s’apresterent
Qui maintenant le desarmerent.
Il est remes en son porpoint;
Quar d’atre robe n'avoit point.
Mais ses(t) ostes qui molt fu ber
Li fist un mantel aporter
D’une escarlate clere et fine,
La penne estoit tote d’ermine.
Li Galois s'en est affıebles,
Asses fu la nuit regardes,
Ne sembla pas filz de vilain;
Ses ostes le prent por le main
Qui molt savoit bien honor faire.
Mais je ne me doi mie taire
Des chevaliers qui laens erent,
Ce sachies, que molt onorerent
Monsaignor Durmart cele nuit.
Il ne trova pas l’ostel wit,
Ains i ot molt bele mainie
De bele gent bien ensengnie.
Que qu'il parolent d’un et d'el,
Es vos la dame del ostel
Qui fors d’une chambre est issue,
Si est ens el palais venue.
Ensemble o li ot II puceles,
Jov(e)nes et avenans et beles;
Asses paroent bien d'un grant,
D’un eage et d’un semblant,
Vestues sunt d’une color,
Filles estoient al saignor
Qui le Galois tant honora.
Mesire Durmars se leva
Contre la dame qui venoit.
La dame qui venir le voit
Le salue molt bonement
109
890 Et les puceles ensement,
Et mesire Bruns de Branlant
Fait le Galois passer avant.
»Dame« dist il »a sa moiller
Honores molt cest chevalier.«
895 La dame na pas renfuse
Ce que ses sire a commande.
Atant fu li mangiers tos pres,
Lors veissies venir valles
Qui de bien servir s’abandonent,
3900 Drecent les tables, l’eave donent.
Quant sunt assis, lues maintenant
Font porter les tables avant
Les esquiiers et les valles,
Li servant aportent les mes,
3905 Asses i ot vin et viandes
Et chandoilles, tortices grandes
Qui sor les tables ardent cler,
Ne sembloit mie ostez d’aver.
‚rel: [Ilcil n’estoit pas costumiers
3910 D’estre a mains de XX chevaliers.
Lues que ce vint apres soper,
Adont font les tables oster,
Si boivent, quant il ont lave,
Servi sunt a lor volente.
916 Ft h sires de la maison
A mis le Galois a raison,
»Certes« fait il »moi est avis,
Que vos estes forment pensis.«
»Par deu, sire,« fait li Galois,
920 „Je perdi hui dedens ce bois
Une tente tote vermeille,
Dont il me vient a grant mervelle,
Ne le quidai pas eslongier,
Assi con por esbanoier
6 M'en parti al solel levant,
110
Je repairai lues maintenant
Vers la tente sens demoree,
Ne fui pas loing une loee,
Quant je le quidai recovrer ;
8930 Si vi le solel absconser,
Ains puis ne vi nului vivant
Qui m'en desist ne tant ne quant;
Se par vos n'i sui ravoies,
Gen quit estre trop eslongies.«
3985 Mesire Bruns qui bien l'entent
Li respont debonairement,
»Sire« fait il »por voir vos di,
C’ains en ceste forest ne vi
Cele tente dont vos parles.«
3940 »Par foi tant sui je plus ires,«
Fait mesire Durmars »beaz sire,
Et si ne sui je pas en ire
Ne en grant esbahissement
| Por cele tente seulement,
3945: Mais g'i laissai une pucele
Par qui ma dolors renovele;
Car cele me devoit mostrer
La bele roine al vis cler,
Celi d’Yrlande la senee,
3950 La plus trebele qui soit nee.
Por li querre sui jo esmus
Et fors de mon pais issus, :
Ains ne la vi ne ne conui,
N’ains nel vi nomer nului
3955 Et si ai perdue celi
Qui me devoit mener a li,
- Forvoies sui trop malement,
Je di par le mien escient
Qui la roine aroit veue
3960 Et celi qui ju ai perdue
Bien poroit dire en ses noveles,
Qu’onques nul jor ne vit si beles,
3970
3975
3995
111
Solone ce que j’ai entendu
De l’une et del atre veu.«
Mesire Bruns tot escouta
Quanque li Galois li conta,
Bien a sa raison entendue.
»Je quite fait il »que j'ai veue
La roine que vos querres,
La u je la vi ot asses
De beles dames assemblees
Et puceles bien acesmees,
Mais tote lor bealte passa
La roine que je vi la,
Ains ne la vi que cele fois.«
»Ha! beaz sire,« fait li Galois,
»U le veistes. vos adont ?«
»Par deu,e mesire Bruns respont,
Al chastel de Landoc le vi
En mi un pret vert et florı,
Assez fu cel jor esgardee;
Car molt i ot grant assemblee.
Mesire Cardroains li roz
Qui molt estoit chevaleroz
I vint cel jor bien acesmes
Sor un cheval trestos arınes.
Chascun an tot ensi venoit
Par un espervier qui seoit
Sor une perce en mi le pre,
Et quant is l’avoit conqueste,
Si le donait Ydain s’amie;
Mais cel jor ne [l'Jot ele mie,
Ains l’ot la roine d’Yrlande
La cui beatez est si tresgrande.
Ele amena II chevaliers,
Chascuns sembloit hardis et fiers,
Li I ert trop lons et trop grans,
Mais li altres ert bienseans.
4000
4010
4015
4020
c 8:
4025
4030
4035
112
Li grans avoit armes dorees
Molt clerement enluminees :
Del altre sai bien verite,
Comment je le vi acesme.
Assı faites armes portoit,
Comme les vostres sont todroit,
Je les vi de pres &t de loing,
Et lues que ce vint a besoing,
Li grans chevaliers s’enfui
Por ce, que li cuers li fali.
Molt fu la roine esbahie,
Quant ses grans coars l’ot guerpie;
Mais li altres li desraina.
L’espervier qui mis estoit la,
Il ocist Cardroain sens faille,
Assez tost venqui la bataille.
La roine prist l'espervier,
S'en enmena le chevalier
Celui qui la bataille fist
Et qui l’esper[vier] li conquist.
Mais je ne sai pas qu'il devinrent,
Ne de quel part lor voie tinrent.«
Mesire Durmars sospira
Qui de respondre se hasta,
»Sire« fait il »por den le voir,
Comment poistes vos savoir,
Se ce fu la bele roine
Qui del espervier ot saisine.«
»Par foi je vos dirai comment,
Je ne le sai mie altrement,
C’uns chevaliers qui la estoit
Me dist, que bien le conissoit,
Et qu'il savoit bien le roialme
Dont ele estoit roine et dame.
Je ne conois le chevalier
Que je m’i quidai accointier,
En la grant presse le perdi,
4040
4045
4050
4055
4060
4066
113
Plus de C fois me repenti,
Que je plus ne l'en demandai,
Or en saves quanque j'en sai.«
À ces mos li Galois entent,
Que c'est la roine al cors gent
Qui est en la vermeille tente
Dont il perdi ui main la sente;
Lors en est en pensee grant,
Assez li plaist plus que devant,
Desor le vuet amer sens faindre,
N'a talent de son traval plaindre;
Ains dist, que la tente querra,
Tantost cum il ajornera.
Ses ostes l’a arraisone,
Se li a son nom demande.
Mesire Durmars se nomma,
Debonairement li conta,
Que il estoit et de quel gent;
Et quant mesires Bruns entent,
Qu'il est de linage roial,
»Sire« fait il »j'ai fait trop mal,
Quant plus ne vos ai onore,
Mais se il vos venoit en gre
Nule chose qui chaens soit,
Tot a vostre commant seroit;
Car jadis, quant bacheler ere,
Fui je molt bien de vostre pere,
Por lui et por vostre acointance
Ferai armes d’atel semblance
Com celes sunt que vos portes.
Li presens vos en iert dones,
Cant vos revenres ei parent.«
»Sire grans mercis del present,«
Fait li Galois bien enseignies,
*
4042 Ma. ier m.; ler: ist aber in ui verbessert.
114
4070 »De vostre acointance sui lies,
U que je soie pres u loingn,
Se je sai vostre grant besoing,
Tantost i venrai sens targier.
Por tant, que je vos puisse aidier.«
4076 À ces mos lor portent le vin
Li esquiier et li meschin.
vel: Quant orent but li chevalier,
Si fu molt bien tens de couchier,
Li lit sunt tot aparillie.
4080 Bruns de Branlant a molt proie
Le Galois, qu(e) il(l) i demoraist
Et qu'ensamble o li sejornaist ;
Mais proiere n'i a mestier
Ne de saignor ne de moillier,
4085 A damedeu le commanderent,
En lor chambres laens entrerent,
Et cha defors el grant palais
Ert I grans lis richement fais.
Mesire Durmars se coucha,
4090 De tot son cuer la nuit pensa
À la bele roine franche,
Lors li membre de sa semblance
Et de son doch acointement,
Fine amors l’alume et esprent.
4095 En sa pensee s’endormi,
Dont li sembla, qu'il fuist o li,
Ele le baisoit en riant,
Se li mostroit molt bel semblant ;'
Ce li sembloit visablement,
4100 Qu'ele fuist tote a son talent,
En sonjant le tient en ses bras,
Molt ot la nuit joie et solas.
Al resveillier part son desduit ;
Quar il trueve son lit tot vuit
4105 Fors de li qui tos seuz i gist.
Lors sospire et pense et fremist, .
15
4120
4140
115
»Deus« fait il »com sui engingnies,
Quant je si tost sui esveillies,
A tos jors mais dormir vorroie,
En itel point com jo estoie
J’avoie tot mon desirrier.e
Atant voit le jor esclairier
Mesire Durmars, si se lieve,
Assi tost com li aube crieve;
Li vallet qui del ostel sont
Isnelement servir le vont,
Et quant li Galois est armes,
Si est sor son cheval montes
Qui tos aparillies li fu.
Il prent a son col son escu,
Devant lui voit lances assez
As fers tranchans, a fuz planes,
En I lancier estoit chascune.
Mesire Durmars en prent une,
Son oste rueve saluer,
Atant s'en va sens arrester.
Quant il est del chastel partis,
Lors chevalce tot I lerris, ,
Vers le grant forest s’adrecha
Par un sentier que tost trova
Et dist, que il vuet repairier
Vers la tente qu'il perdi hier,
Mais ne set quel voie tenir.
Li jors se prent a esbadir,
Li soliaz fait esclacir l'air,
Mesire Durmars sent le flair
Des flors noveles espanies
Et bien en L parties
Ot le chant des menus oiseaz
Sor branches et sor arbreseaz,
Molt vont grant joie demenant.
Mesire Durmars va pensant
A la rien que il plus desire,
4145
4150
4155
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4175
4180
116
En pensant le voit et remire,
Bien l'ont amors pris et lacie.
Tant a li Galois chevalcie,
Que il est pres de la vespree,
Mainte voie a le jor trovee,
Lors vient al oriere del bois,
Si a oi molt grant effroiz
De chiens qui chercent et glatissent
Si cler, qui li gaut retentissent.
Atant a li Galois veu
I vallet qui tot a pie fu,
Si ot devant lui atachie
Son chaceor tot estanchie.
Mesire Durmars va tot droit
Vers le vallet, lues qu'i le voit,
Salue le promierement,
Puis l’araisone belement,
»Valles« fait il »parole a moi,
Se dex te doinst joir de toi,
Saroies tu nule novele
D'une vermelle tente bele
Que perdue ai dedens cest bois.«
»Sire,« dist.li valles cortois,
»De la tente ne sai je mie,
N'ainc ne la vi jor de ma vie.«
»Üertes« fait li Galois »amis,
Dont sui je li plus esbahis
Et tos li plus desconfortes
Qui puist estre de mere nez.<
»Par mon chief« fait li valles »sire,
Par verite vos sai bien dire,
Que j'ai veu en cest jor d’ui
Tel home qui plus a d’enui
Et qui plus est desconsillies,
Que vos n’estes bien le sachies.«
»Valles« fait il »ce ne puet estre,
Je ne le croi d’ome terrestre;
0
Ö
205
4210
117
Neporquant volentiers oroie,
Se sa dolors ataint la moie,
Se tu me ses raison conter,
Je sui tos pres de l’escoter.«
»Sire je le vos conterai«
Fait li valles »que bien le sai,
Hier matinet ala chacier
Li rois Artus et chevalier
Ensemble o lui a grant plante,
La roine al cors honore
Estot ensenble o li venue.
Je ne l’avoi onques veue,
Si la vi molt tresvolentiers ;
Garder le dut I chevaliers
Qui molt est bien del roi Artu,
C'est mesire Ydier li fiz Nu
À cui el eret commandee.
Je vi la roine arrestee
Pardeles un chemin forcie,
Ja li estoient eslongie
Li chien et les gens autresi,
Nus n'estoit demores o li
Fors Ydier et une meschine,
Molt estoit seule la roine,
Si qu(e) ele meisme disoit,
Que trop folement demoroit.
Or oies comment li avint,
Tot maintenant iltiee sorvint
Bruns de Morois trestoz armes,
Covers estoit et acesmes
D'un drap de soie emperial,
Si seoit sor I grant cheval.
Bruns de Morois est molt vaillans,
Hauz hom et riches et poissans,
#
*
4187 man sollte Hui mat. erwarten,
4215
4220
4230
1285
4240
f249 r° cl:
4246
118
Lonc tens a la roine amee,
Plus de VII ans l'a desiree.
Ne sai s'il le fist espiier, |
Mais la li vi prendre et baillier,
Devant li le mist et leva.
Ydier li fiez Nu(z) s’avancha,
Al frain l'ala prendre et saisir,
Qu'il li vout sa dame tolır.
Bruns de Morois se corecha,
Le poing destre arme entesa,
Ydier feri en mi les dens,
Si qu'il en fu trestoz sanglens ;
Jus del palefroi l’abati,
La roine en porta ensi.
Et mesire Ydier remonta,
Apres lui point, se li cria:,
»Par deu, culvers trahitres, lerres,
Vos l'enportes come roberes,
Se ce fuist par chevalerie,
Je ne vos en blamasse mie;
Mais vos aves fait traison
Et felonie et mesprison.
Certes, se ju armes estoie,
Par mon cors le vos proveroie.«
Lors tint Bruns de Morois tot coi,
» Ydier« dist il »bien sai et croi,
Que la roine rescories,
Se vos le pooir en avies.
Droit a Morois l’enporterai,
Ja de rien ne l’enforcerai,
Tant comme li solauz luira,
Et se chevaliers venoit la
Por la roine delivrer,
Et il me puist d’armes outrer,
Rendue vos soit la roine.
+
255
4260
4365
270
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119
De ce faiz je bien aatine,
Qu'il n'ara garde fors de moi,
Par fiance le’ vos otroi.
Or i parra que vos feres,
Et comment vos le socorres.«
Lors s’entorne Bruns sens plus dire,
Ydier est ho[n]toz.et plains d’ire,
Il n’oze mie repairier
‚Al roi Artu por sa moillier;
Qu'il a paor, que il ne die,
Que il l'ait vendue et trichie.
Bruns de Morois est chevaliers
Beaz et cortois, h[ar]dis et fiers,
A son ostel en est ales
En itel point com vos oes.
Qui la vuet querre la bataille
La le pora trover sens f:ille
Devant le chastel de Morois,
La est mesire Ydier tot cois.
[Je]. ne sai quel chose il atent,
Esbahis est trop durement,
Je quit que c'est li hom vivans
Qui soit orendroit plus dolans,
Nus ne puet tant d’anui avoir
Ne vos ne autre, je l'espoir.
Ce que je vos ai ci conte
Vos ai je dit par verite;
Car je le vi et si loi,
Je ne vos ai de rien menti.e
»Valles,« fait mesire Durmars,
»Je ne vosisse por C mars,
Que je n’eusse a toi parle;
Quar tu m'as ore ramembre
I jor dont moi ne sovenoit.
Aler me covient orendroit
‘8 A monsaignor Brun de Morois,
4290
4295
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02:
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120
Molt feras ore que cortois,
Se tu a la voie me mes.«
»Certes, sire,« fait li valles,
Par cele crois vos en irois,
Bel chemin et grant troverois,
Vos laires le boz a main destre
Et le plain champ devers senestre,
Ja pores veoir le chastel,
En tot le siecle n’a si bel.
La vile est trop bien aasie,
Si ne dote ost ne chevacie.
Li sire est molt de halt corage
Et plains de trop grant vasselage,
Onques ne fu d'armes outres,
A deu soies vos commandes. €
»Beaz freres« dist il »dex te gart.«
A ces mos lı Galois s’en part.
La voie trueve bele et droite,
Il chevace, tant esploite,
Qu’il voit le chastel de Morois
Qui ne dote contes ne rois,
Ne nus ne le puet aprochier
D'une liue por assegier ;
Quar de mares et de croliere
Estoit fermes en tel maniere,
Que nus nel pooit assaillir.
Et si vos di tot sens mentir
Que tote la terre est fermee,
Plus de demie grant jornee
Ni avoit s’une entree non,
Li mares l’acuelt environ.
Laens sunt les gaigneries
Et li boiz et les praeries
Et li vergier et les fontaines
Qui sorgoient cleres et saines,
Tot li pais est bien fermes te
Et bien manans et bien poples.
121
Bruns de Morois en es
Ne le chanjaist por nı
Il ne la tient de nul :
Fors de Jhesu le creat
Seurement puet guerro
Nus ne puet sa terre «
Tot si home sunt bien
D'ancesserie natural,
Onques ne fisent trahis
. Ce font ore maint halt
en
Qui quident, qu'on ne
Mais maudit soit lor v
Tex fait son preu d'es
Qui plus les tient viex
Ne ja n'ierent si redot:
Qu'il ne soient a doi 1
Li felon traitre punais,
Nen oz plus dire, je m
Mesire Durmars li Gal
Vint al entree de Mor:
I voit la vile forte et
Sor les murs voit mair
Plus de VII lices a ps
Et barbakanes bien fer
Et si voit a chascune
Porte ferree colleice.
Asses pres de la ferme
Voit I chevalier arrest«
Molt- dolant et molt ir:
C'est mesire Ydier li fi
Sa main a sa masselle
Quant il voit le Galois
Molt est joians de sa :
Contre lui vait, si le s
: Tost li a conte son en
»Sire« dist il »trop do
Ma dolors croist ades €
+22
4360 Bruns de Morois m'a fais grant honte,
Je n'ai ci armes ne destrier,
J'atendoi alcun chevalier
Qui ci venist par aventure, ie
De cui j'eusse l'armeure t-
4865 Et le destrier par sa franchise; |
Ci sui arrestes en tel guise.
Se vos armes et vos destrier
Me volies prester et baillier, j
Encor ancui les raveres |
4870 Et a tos jors conquis m'ares.
Certes ma honte vengneroie,
Molt volentiers, se je pooie.«
e
Mesire Durmars sens tencier
A respondu le chevalier,
4375 »Sire« dist il »de vostre enui
Ce poise moi, dolans en sui;
Mais par verite le sachies,
Je ne sui pas bien aasies
De ce dont vos me requerres;
4380 Car je sui laens ajornes
Contre Brun de Morois sens faille.
Ja iert de nos II la bataille,
Je vois ma fiance aquiter
Örendroit sens plus demorer,
4885 Ne je puis faire a ceste voie
Et vostre besoigne et la moie,
Ce sera molt bele aventure.
Foi que je doi sainte escriture
Tot mon pooir en ferai ja.«
4390 A cest mot Ydier l’acola,
Si l’en mercie bien VII fois,
Molt a grant fiance el Galois;
Car il le vuet trop bel arme,
Fier et apert et bien monte.
x
*
4393 vuet = voit wie 276, 4884.
395
-400
4405
410
cl:
415
4420
4425
+
128
Vers le chastel andoi s'en vont,
Asses tost en la vile sont;
Quant il ont la porte passee,
Tantost fu apres eaz fermee.
Mesire Durmars regardoit
La vile qui trop bele estoit;
Car les rues sant grans et lees,
Si estoient totes pavees.
La vile ert nete et bien manans :
Et grans et riche et desduisans,
Molt ı ot maisons bien ovrees,
. Palais et sales fenestrees,
Crotes et votes et celiers,
Chambres et loges et soliers,
Molins et mostiers et chapeles
Jardins et cleres fonteneles.
Asses i ot clers et borjois,
Acesmans et nes et cortois;
La vile n’ert pas desgarnie, |
Todis i ot chevalerie,
VII XX chevalier i manoient
Qui lor estages i faisoient.
La vile ert chies de la contree,
Si estoit molt :bien estoree,
Mesire Durmars dist sens guile,
C'ains mais ne vit si plaisant vile,
À grant merveille le prisoit,
Et mesire Ydiers sohaidoit,
Qu’ele fuist soie quitement
Et toz li pais ensement.
Que que il vont ensi parlant,
Voient mainte dame plaisant.
Et mainte pucele acesmee
De chevaliers estraite et nee.
Mesire Ydier et li Galois
430 Tornerent lor chies mainte fois |
124
Por regarder les damiseles :
Et les dames cointes et beles,
Îluec voient maint riche ator
Et mainte vermeille color,
4435 Maint bel cors et maint bel entruel
. Et maint blanc col et maint vair nel
Et mainte trece blonde et clere,
Ce nos raconte la matere.
Mesire Durmars trespassa .
4440 Ceaz et oeles qui furent la, -
Il n’ı a pas tenu lonc plait, .
Mesire Ydier o lui s'en vait.
Asses sunt andui regarde ;
Tant ont chevacie et erre,
4445 Qu'al ınaistre chastel sont venu.
Mais il n’i sunt pas descendu,
Une halte sale ont trovee
Qui de piere fu machonee,
Si ert de plonc tote coverte,
4450 Mainte fenestre i ot overte,
Chanbres i ot et cheminees
Et loges trop bien devisees.
Pres de la sale halt drecie
Siet une grans tors batillie,
4455 Si avoit bien XL escus
As creteaz de la tor lasus.
Mais je vos di bien sens mentir,
Li escu ne sunt pas entir,
Ni a celui ne soit troes.
4160 Mesire Durmars li senes
Le mostre a Ydier le fil Nu;
Lors ont esgarde et veu,
Qu'il avoit es plusors blasons
Tronchons de lances et. pignons,
4465 Il les esgardent longement.
Que qu'il arrestent, erranment
125
Voient venir parmi la cort
.. I petit gocet gros et cort,
2: D'une noire cote ert vestus,
70 Il estoit chaves et bochus,
La teste ot grosse et plat le nes
Et cort col et vis rebole,
Lentilloz estoit et rosses,
Tos seuz estoit li nains goces,
475 Fors qu'il avoit a compaignon
I singe hisdoz et felon,
Tumer le faisoit et saillir.
Mesire Durmars voit venir
Le gocet qui venoit clochant,
48O Quant lı Galois voit son semblant,
»Per deuc fait ıl »mesire Yder,
Ja ores novele d'infer,
Cil qui la vient i fu noris.e
À cel mot lor prent molt grans ris.
HS# Li nains les esgarde a estal,
Comme cil qui molt pensa mal, :
Si enflez est, ne pot mot dire,
Por ce qu'il les voit ansdoz rire.
Mesire Durmars en riant
#2%O Li a dit: »Quar venes avant,
Parles a nos gentilz figure,
Par la foi que deves laidure
Enseignies nos vostre saignor, '
Apres nos dites par amor
#45 Que senefient cil.escu
Qui sunt a ces creteaz pendu.«
Li nains ot le conjurement,
Por I pou, qu'il ne crieve et fent,
»Ha!« fait il »mavais chevaliers,
4500 Com estes fel et pautoniers,
*
469 Ms. A une. 4481 Yder = Ydier 4196, 4203, 4525; sonst ist
a abgekürzt Ya’ geschrieben.
126
Quant vos figure me clamastes
Et vos ensi me conjurastes !
Vos vees, que je sui I hom,
Si ne sui de fer ne de plom,
4505 Ains me fist dex a sa semblance,
Honte vos veigne et mescheance.
La senefiance saures
Des escus dont vos demafn]des,
Mesire a trestos cealz conquis
4510 Dont li escu sunt lasus mis.
Quant ıl a chevalier veneu,
Lasus en fait pendre l’eseu;
Li vostres, i(l) sera portes,
Ains que li jors soit trespasses,
4515 Et li chies vostre compaignon .
Sera fichies en I plancon,
Or renvenes la u g'irai,
Droit a mon saignor vos menrai,
Por ce que je sai bien de fi,
4520 Que vos seres andoı honi.«
Mesire Durmars se seigna
Tantost apres le nain s'en va,
Si fuist conrs, n'i vossist estre
Por tot le tresor de Guincestre.
ce 3: Il et mesire Ydier s'en vont
4526 Apres le nain, passent un pont,
Parmi un haut guichet plenier
Sunt entre en un bel vergier.
Molt i ot vers arbres foillis
4580 Et flors de roses et de lis:
Laens ot I bele lande,
Plus d’un arpent fu large et grande,
I haut arbre foilli avoit
- Al chief de la lande tot droit,
4685 Desoz l'arbre fu estendus
Uns dras de soie a or batus.
127
Illuec fu la roine assise
Genoivre qui molt fu sosprise
Et Bruns de Morois, ce m'est
S’est droit pardevant li assis,
Por ce qu'il puist miex remireı
Son doz semblant et son vis c.
De plus pres ne l'ose aprochie:
Com de ses blanches mains ba
Et ce ne fait il pas sovent ;
Car fine amors qui li defent
Li fait la roine cremir;
Il n'oze achiever son desir,
Ains dotoit la roine si,
Qu'il n’ozoit estre seuz o li:
Por ce qu’ele ne fuist irie,
Tenir li faisoit compaingnie
VI dames et IIII puceles
Sages et cortoises et beles.
A la roine consilloit
Mesire Bruns cele ore estoit,
Molt docement s’amor li proie
»Dame« dist il »j'ai molt gran
De ce que vos me demores,
Jhesus del ciel en soit loes.«
»Bruns de Morois« fait la roin
»Se vos m'ames bien d’amor fu
Dont ne me requerres vos mie
Ne hontage ne vilonie,
Nus ne doit corocier de rien
Ce qu'il aime de fin cuer bien.
»Dame« dist il »si voirement,
Com je vos aim bien vraement,
Si me doinst dex tel choze fair:
Qu’a vostre amor me daignies
»Bire,« dist la roine sage,
»Dex me defende de hontage.«
* x
ın könnte auch lesen : tele ore.
4
128
Mesire Durmars li proisies,
Vient a ces moz tos eslaissies,
4575 Bien acesmes, la lance droite,
La bataille vuet et convoite,
Il tient l’escu par les enarmes,
Si li sient si bien ses armes,
Qu'il i semble norris et nez.
4550 Par maltalent s'est escriez:
f250rc1: »Bruns de Morois leves tost sus,
Molt est prodom li rois Artus,
Trop sees pres de sa moillier,
Cel siege vos covient changier,
4585 Ne l’aves pas a droit conquis.
Tos soit li chevaliers honis
Qui dame enporte outre son gre;
Trop vos voi or abandone.
Je vien aquiter ma fiance;
4590 Ce sachies vos bien, sens dotance,
Que je sui cil que vos siwistes,
Quant en la forest l'atainsistes.
La me feistes otroier,
° Ceste bataille fiancier ;
4595 Jo estoie forment plaies,
Dex soit loes et gracies
De ce, qu'il m'a fait respasser ;
Ci sui venus mon jor garder.«
> Vassal,« ce dist Bruns de Morois,
4600 »Je fui l’atre jor trop cortois,
Quant issi vos laissai aler,
Deable m'en fisent meller
De faire cele cortoisie,
Neporquant je ne vos dot mie;
4605 Quant vos partires del vergier,
Jamais ne venres chalengier
Feme de conte ne de roi,
Mar acointastes vostre foi, _
Miex vos venist ains la vespree,
lo
2
4640
4645
Durmars
129
Que vos l’eussies trespassee.«
À ices mos en piez se drece
Plains de fierte et de proece;
I cors d'ivoire al arbre pent
À une chaaine d'argent,
Bruns de Morois le sone si.
Que cil del chastel l'ont ot.
Mesire Ydier li demanda :
»Dites moi Bruns que ce sera,
Apeles vos donques aie.«
»Naie« fait il »n’en dotes mie,
Mais mi vallet m’aporteront
Mes armes et sı m’armeront,
Et si vuel, que li chevalier
Qui sunt el chastel estagier
Veignent veoir ceste bataille.
Mais je quit bien sens nule faille,
Vos vorries estre aillors que ci;
Car ce sachies vos bien de fi:
Se j'oci vostre compaignon,
Je vos ferai droite parcon
A ce qu'il aura gaaignie.«
»Molt m'ares ore manecie,«
Fait mesire Ydier h vaillans,
»Dex nos soit aie et garans.«
Bruns de Morois plus ne respont,
Et si vallet qui venu sont
L’ont tost arme et bel et bien,
Si qu'il n'i falirent de rien.
I monte sor un grant destrier
Vigeroz et fort et ligier,
. Hardis estoit et bien corans
Et si n’ert pas desavenans.
Onque millor n’ot Percevauz,
Tos estoit cove[r]s li chevauz
D’unes vermelles covertures
4650
4665
4660
4665
4670
4675
130
Qui ne sunt pas viex ne obscures,
Ains sunt molt envosiement
Faillolees sor cler argent.
Bruns de Morois fu beaz armes,
Volentiers ert bien acesmes,
As armes ert fiers et estoz
Et al ostel cortois et dolz.
De ses teches vos conteroie
Mainte bone, se je voloie;
Mais trop grans alonges n'est proz,
Ja iert la bataille a estroz.
Totes les dames del chastel
Et puceles et jovencel
Et vavassor et bacheler
Vienent la bataille escouter,
Entor la place s’asemblerent,
Si que tote l’avironerent,
Molt i ot vilains et cortois.
Et mesire Bruns de Morois
Avoit ja saisi son escu
Qui de vermel sinople fu
A I aigle d'or flanboiant,
Grosse lance ot a fer tranchant,
Bel le paumoie (Bruns) li hardis,
Il met l’escu devant son piz
Plains de fierte comme lions,
Fier[t] le cheval des esperons,
Tot le frain li abandona;
Contre le Galois s’adrecha,
Et li Galois s’adrece a lui;
D'un arpent loins movent andui.
Tost et droit corent lor cheval,
Bien les adrecent li vassal :
Assi tost cum il s’entrevienent
Des grosses lances que fer tienent,
S'entrefierent de plain eslais,
181
Des escus font percier les ais,
Li blanc hauberc pas ne fausserent,
Les lances en pieces volerent,
468 A] vent volerent les escliches.
Cil encontres fu durs et riches,
Li cheval furent fort et gras,
Et si ne renfuserent pas,
Andoi hurterent et chuquierent,
46% Li arcon des seles froissierent ;
Et h chevalier. ont fendus
Sor lor poitrines lor escus,
cd: Al chaoir que des elmes font,
Lor estone cervele et front,
4% A por un poi qu'il ne s’afolent.
Li doi cheval a terre volent, .
Mervelle est, qu'il ne sunt creve,
Ne empirie ne espale,
Ne li chevalier ensement
#70 Ne sunt empirie de noient,
Fors que chascuns estone fu.
D’estordisons sunt revenu,
Andui resaillent tost en piez,
Lor escus metent sor lor chiez,
1706 $j tienent les espees traites,
Cleres et tranchans et bienfaites,
Molt s'entrevienent cruelment,
Li uns requiert l’atre asprement ;
Des espees grans coz se donent,
#10 $j qu’eles tintent et resonent
Sor les elmes qui luisent cler, .
Des escus font pieces voler
Sovent fierent et petit faillent,
Lor haubers fausent et desmaillent,
Lor espees ensanglenterent ;
Car en plusors liez se navrerent.«
4715
Ceste bataille est sens deport
Li uns vossist l’atre avoir mort,
| g«
132
De lor espees esquermissent,
4720 Les estinceles resplendissent
Qui del fer et del: acier saillent,
Sor les elmes fierent et mallent ;
Car des escus n'ont tant d’entir
Dont il se puissent mais covrir.
4725 Fierent et chaplent et enpaignent,
Mervelle est, qu'il ne se mehaignent;
Car de lor espees agues
Qui sunt trainchans et esmolues
S’entrelancent droit vers les iex.
4730 Ce n'est mie solas ne giex,
Tot cil qui la bataille voient
Par verite dient et, croient,
C’onque mais ne virent si dure.
Mesire Ydier s’afiche et jure,
4735 Qu'ains mais ne vit a nesun jor
De II chevaliers tel estor;
Car trop a longement dure,
Et molt se sunt andoi greve.
N'encor ne set il pas choisir,
4740 A] quel on se deust tenir;
Car li plus fiers et li plus fors
Sue et de menbres et de cors.
Sovent se vont des piz hurter,
Li I fait l'autre chanceler
4745 Et remuer de son estage,
Trop sunt andoi de fier corage.
Ains mais ne fu Bruns de Morois
Par un chevalier si destrois,
v’e1: Et li Galois pense atretel,
4750 Qu’ains mais par nul home charnel
Ne fu menes a tel meschief;
Chascuns a paor de son chief,
Bien escremissoit li Galois,
Mais mesire Bruns de Morois -
4765 Gaitoit son poing as coz geter;
760
OD
133
Por ce que li voloit couper,
Getoit ades e[n]senble o lui,
Trop se vulent grever andui.
Mesire Durmars est sachans
Et fors et vistes et poissans,
Molt se vuet durement pener
De cele bataille achiver;
Vers Brun de Morois s’abandone,
De] poing arme granz coz li done
A tot le pomel del espee,
La teste li a estonee. .
Ci grans colz li grieve et destraint,
Et mesire Durmars l’enpaint :
Del espale et del gros del piz,
Lors chai Bruns tos estordis.
IMesire Durmars s’avancha,
&Sor Brun de Morois se lancha,
Hntravers giut sor sa poitrine,
A dont fu joians la roine,
Mt mesire Ydier li fiex Nu
XMolt lies et molt joians en fu.
Bien iert ses voloirs acomplis,
Se Bruns de Morois est conquis;
Mais de tant a son cuer ire,
Qu'il meismes ne l’a outre.
Bruns de Morois set bien et pense,
Qu'en lui n’at mais point de defense,
L'alaine et la force perdi,
Tot si membre sunt affebli.
#185 Et mesire Durmars li sache
Son elme si, qu’il li esrache;
Puis entoise l’espee nue,
La teste li eust tolue.
Mais Bruns de Morois s’est hastes,
*
+ AR qu'il — qu’ i le.
4790
4795
4800
c 2:
4806
4810
4815
4820
4825
134
»Sire« dist il »ne m'ocies,
Foi que deves chevalerie,
Ne me toles menbre ne vie;
Se vos aves de moi manaide,
‘Jamais ne vos porterai faide
De la mort Cardroain mon frere
Qui molt ert preuz et beaz jostere.
Ma fiance vos plevirai, \
Qu’a mon pooir vos servirai,
Certes, envoier me poes
En quel prison que vos voles.
Ains ‚ne fui traitres ne faus,
Et por ce que je sui loiaus,
Doit on aver de moi pite,
Je n’amai onques mavaiste.
Ci poes vos par verite
Bien conoistre ma loalte;
Car ja merci ne vos querisse,
Se traison faire vossisse,
Ains vos eusse fait ocire;
Mais assi m'ait dex nostre sire,
Miex vodrai estre a mort livres
Que vivre et traitres clames :
Quant je vos ui sospris l’autrier,
Onques ne vos daigna tochier.
Or sui sopris, deportes moi}
Car on doit bien, si com je eroi,
Al cortois faire cortoisie
Et al felon la felonie,
Bien poes entendre et savoir,
Se je vos di menchonge u voir.«
Mesire Durmars set de fi,
Que Bruns de Morois quiert merei,
Maintenant li dist li Galois:
»Si m'aut dex, Bruns de Morois,
Je vos di loialment por voir,
Se vos merci voles avoir,
135
Rendre vos covient la roine
Qui ci est en vostre saisine;
Cant ele vorra congie prendre,
Lues maintenant sens plus ater
Al roi Artu le renvoies,
Et si vuel, que ses hom soies.
Et demain sens plus arrester.
Vos covient en Gales aler
En la prison d'une roine
Qui molt est debonaire et fine,
C'est la femme al roi Josephen!
Salnes le moi doucement ;
Ele fera de vos grant joie,
Et dites, que ci vos envoie
Qui ses fiex est et ses amis,
Ne soit mie ses cuers maris;
Car je sui toz sains et haities,
Ce vuel je, que ce li noncies.
Quant vos ares fait cest messag
Dont ires faire vostre homage
Al roi Artu lues erranment,
De lui receves ligement
Vos chasteaz et vostre pais;
Quar tant aves vers lui mespris
Que bien li deves amender
Et vostre homage presenter.
De grant mefait doit estre pris
Grans veingnance u hate amen«
Je vos vuel ore I giu partir
U de ce faire u del morir,
Pernes lequel que vos voles.«
Bruns de Morois comme senes
Dist, qu'il fera sa volente
Ensi, cum il a devise.
: Li Galois en prent la fiance, .
Seurs est de sa covenance;
Car Bruns ne li mentira mie,
4865
4870
4875
4880
4885
4890
4895
136
Tant est plains de grant cortoisie.
Ambedoi en pies se leverent,
Tot droit vers la roine alerent;
Et si ert en estant drecie,
Joste un arbre fu apuie,
Bien ot la bataille esgardee.
Premerains l'a arraisonee
Mesire Durmars li vaillans
Comme sages et bien parlans,
Il a en tel guise parle,
Que la roine a pardone
Brun de Morois son maltalent;
Mais il li a fait sairement,
Qu’al roi Artu fera omage,
De lui tenra son eritage.
Ceste amendise est bele et grande,
La roine congie demande,
Qu'ele se vuet d'iluec partir,
Ne le puet mie retenir
Bruns de Morois por sa proiere.
Cant il vuet, qu’en nule maniere
Ne vuet sa dame demorer,
Il fait XX chevaliers monter
Et XX dames qui beles sont,
OÖ la roine s’en iront,
Cortoisement l'en renvoia
Bruns de Morois qui bien l’ama,
Desarmer se fait .erranment
Et le Galois promierement.
Ambedui se sunt molt haste,
Si qu'il sunt anchois desarme,
Que la roine soit montee;
Mais ele est ja toste aprestee
De monter et de chevalchier.
Lors se vait a li acointier
*
4886 Ms, faut,
137
Mesire Durmars comme sages ;
4900 Car il n'ert pas faus ne ombrages.
Il 13 presente son servise
A rries moz et en itel guise,
Que Ja roine l'en sot gre.
»Sirec dist ele »par verte
95 SH Wien, que vos m’aves jetee
De grant annui u j'ere entree,
Vo vales molt, “ensi l'espoir,
M =a.3<= nus n'en doit mervelle avoir:
Ca bien part a vostre semblance,
0 Quae vos soies de grant vaillance.
Size demores par amor
D Ma maisnie monsaignor,
Bi <= x seres del roi et de moi.«
»I > za. me, par la foi que vos doi,e
Fa & mesire Durmars errant,
»3 m ne val mie encore tant
Qu m ge soie de sa maisnie,
N de si haute compaignie,
N Ja en sa cort n’e[n]terrai
D 2 == u’ adonc, que je miex vaurai;
C2 bien sai, qu'entre tant de preuz
De = Æ estre chevaliers honteuz,
Sa a par armes tant ovre,
Que l'on conoisse sa bonte.«
25 Le vos feroie plus lonc conte,
=>es mos la roine monte,
AS sir Durmars l’a levee
Ar Ja sa[m]bue d'or listee,
Et mesire Ydier li cortois
ga L partir baisa le Galois.
Æ& roine s'en est partie
tot molt bele compaignie
e dames et de chevaliers
Et de sergans et d’esquiiers,
\ 5% La nuit giure[n]t al Bel-Brullet
4945
4950
4955
138
I chastel fort et bel et net;
La roine a le roi trove,
Si li a tot dit et conte,
Comment ele fut delivree.
Mais de tant s’ert ele obliee,
Qu’ele ne sot nomer celui
Qui le geta del grant enui.
Li rois fu plains de maltalent,
Mander devoit tote sa gent,
Vers Morois devoit chevacier,
Bien quidoit la terre essillier.
Mais mesire Ydier li jura,
Que nule rien n'i forfera ;
Car bien sachies, que la contree
Est environ tote fermee,
Et la roine a le roi dit,
C'ains VIII jors sens plus de respit
Iert ses hom trestot ligement
Bruns de Morois par sairement.
Contre tos homes sens boisier
Li rois s'en ala consillier,
‘ Et tot si baron qui la erent
4960
4965
4970
En bone foi le roi loerent,
Qu'il receust Brun a son home,
Puis ne doteroit I pome,
Que nus li forfesist de la.
Et li rois ensi l'otroia,
Mais ce fist la guerre laissier,
Que trestot li XX chevalier
Qui la roine ramenerent
Devant le roi sor sains jurerent,
Que ne perdit sa dignite
La roine al cors honore
Par Brun de Morois lor saignor.
Ce tesmoingnierent li plusor,
Que li rois Artus seulement
Fu molt lies de cel sairement,
189
2: Si l'ont sei baron entendu,
Ci me tairai del roi Artu.
Or est el chastel de Morois
Mlesire Durmars li Galois,
$>or I siege qui bien est fais
SS'est assis el riche palais
Qui molt ert beaz a III estages,
Est Bruns de Morois comme sages
Ee'ait molt le Galois honorer,
MD’aiwe chade li fait laver
Ses mains et son col et son vis,
MWD’une robe de chier samis
Est d’ermine le fait parer,
IMalgre sien li fist endosser;
Mais ce fu force en tel maniere,
<Ju'i ne le fist fors par proiere.
ant li Galois fu acesmes,
N'enpira mie sa beates,
"Mot li chevalier le proisoient
Et les dames qui la estoient,
Assez tost de lui s’acointierent
#Sens ce, que pas nel enuierent.
Mesire Durmars voit l’ostel
Bel et plaisant et d'un et del,
Molt i voit cierges cler ardans
Et valles beaz et bien servans
Qui tantost vont l’aiwe doner.
© Bruns de Morois a fait laver
Le Galois. trestot premerain,
Puis le prent por la destre main,
Seoir le fait a I haut dois
Dejoste lui comme cortois.
5005
Sens plus targier seoir s’en vont
Cil et celes qui lave ont,
Ne vos sai pas chascun nomer,
*
MI Ma p. trestot.
140
Longement sient al soper,
Bien sunt servi sens noise faire,
5010 Les napes font cuellir et traire
Li seneschal apres mangier.
Dont se lievent li chevalier,
A lor ostelz couchier s’en vont
Fors li plusor qui la gieront.
5015 Bruns de Morois par grant chierte
A le Galois araisone,
»Sire« dist il »foi que vos doi,
Par verite sai bien et voi,
Tant sunt vos armes empiries,
5020 Jamais n’ierent par vos baillies,
Je vos ferai altres baillier
Teles qui font molt a proisier,
Demain par matin les aures;
Dites, queles vos les voles
5025 Ne de comfaites conissances.«
»Sire, je les vuel totes blanches,
Fait mesire Durmars li ber,
»Demain sens plus de sejorner
Al chastel de la Garde iroie
c 3: Molt volentiers, se ge savoie;
6031 Et se vos la voie i saves,
Par vostre merci m’i metes
Le matin, beaz, doz sire chiers.«
. »Certes« fait Bruns »molt volentiers
5035 En la voie vos meterai,
Lues que de vos departirai, ,
Ge m'en irai a esperon
Tot droit en Gales a bandon,
Vostre message fornirai
5040 Trestot le miez que je porai.«
À ces paroles vont couchier,
*
5014 Von gleicher hand nachgetragen. °
141
Cant virent le jor esclairier,
Dont ne jurent plus ne dormire
Ains leverent et messe oirent,
Et tantost cum ıl ont disne,
Arme[r] se funt puis sunt mont
Mesire Durmars li vaillans
Fu armes et covers tos blans,
Tl et mesire Bruns s’entornent,
Lues erranment plus ne sejorne
Quant il sunt de Morois issu,
Parmi un grant chemin batu
S’en vont li doi vassal proisie,
Bien a li uns l’autre acointie,
Plus de VII liues chevacierent,
C'onques ne se descompaigniere:
Dusques a I chemin forchie.
La prent l'uns a l'atre congie,
D'une part s'en vait li Galois,
Et mesire Bruns de Morois
Tient del atre part son chemin.
[ diemence par matin °
Est Bruns arrives a droit port
Droit a la cite de Bangot,
La trova le roi Josephent
Et sa mollier o le cors gent
N’ert pas a maisnie esclarie,
Ains ot molt bele compaignie
De dames et de chevaliers;
Car li rois estoit costumiers
De maintenir joie et desduit,
Le felon vavassor recuit,
Mal engignoz et sorprendant
N’amoit li rois ne tant ne quai
Mais les bachelers envoisies,
Preuz et cortois, bien entechies,
Ceaz tenoit il a compaingnons,
Si lor donoit les riches dons.
142
La messe ot oie li rois,
5080 Quant mesire Bruns de Morois
Vint el palais trestoz armes,
Descendus ert a I des gres,
La fors demora ses destriers,
Se li garda uns esquiiers.
v’cl: El palais vint mesire Bruns,
5086 Chascune le voit et chascuns
De ceaz qui la dedens estoient,
En tel guise verir le voient,
Que ses elmes fu enbares
5090 Et ses escus frais et troes,
Et ses haubers fu desmaillies.
Vers la roine est aprochies,
Bien li avoit on enseignie,
Il a sa raison commencie.
5095 Le roi salue et la roine,
»Dame« dist il »cortoise et fine,
Ci me rent a vos prisonier
De par le millor chevalier
Qui puist estre de son aage,
5100 N’onques’ plus cortois ne plus sage
Ne plus bel ne vi a nul jor,
Salus vos mande en droite amor,
C’est vostre fiez bien le sachies,
Dame il est tos sains et haities.«
5105 Cant la roine ot ces noveles
Et li rois, se li sunt molt 'beles.
Cil del palais s’i assemblerent
Qui les noveles molt amerent,
De lor damoisel sunt joiant,
5110 Por ce qu'on le tient a vaillant.
Bruns lor a dit tot et conte,
=
5085 ist doppelt geschrieben als schlussvers von c. 3 und
vers von v° c 1. 5090 Ms. et barres: das durchstrichne t
durch übergeschriebnes troes ersetzt.
-_
143
Comment i l’ot d'armes outze,
ES + comment delivree fu
_,2 feme al riche roi Artu.
Bien fu venus Bruns de Mor{olis;
«ar la roine demanois
We fist desarmer ses puceles
M_es plus cointes et les plus beles.
140
c 2:
b145
Nains cel jor ne s’en pot raler
Por chose, qu'il seust conter, _
Est s'en estoit il molt engres;
Mais dedens les V jors apres
Weist son homage al roi Artu,
Ænsi con devise li fu.
Ne dirai plus a ceste fois
He monsaignor Brun de Morois.
Quant li Galois de lui parti,
La nuit giut a I gaut foilli
Chies I hermite qu'il trova
Et l’endemain s’achemina,
Molt trespassa vaus et montaignes.
Et boz et landes et champaignes,
MDedens une forest trova
Une lande, si s’aresta,
Lors voit en milieu de la lande
Une fontaine bele et grande
Qui pres d'un haut arbre sorjoit.
Mesire Durmars s’aparchoit,
Que la avoit este tendue,
La tente qu'il avoit perdue,
Bien a le lieu reconeu.
%
»Certese fait il »tot ai perdu,
Cant ei n’ai ma dame trovee,
Ne sai quel part s'en est alee,
Mon cuer enporte, et je sui ci;
Ains mais tel merveille ne vi
Est ce merveille? Nenil voir;
u
144
Car amora,a si grant pooir,
Qu'ele pot faire son plaisir
5150 De ceaz cui ele vuet saisir.
Mais je n'ai pas la dignite,
Que je sache tot le secre
De fine amor entierement,
Ne le sevent gaires de gent.
Tez quide estre d’amors lacies
Qui ne fu onques aprochies,
Mais une volentez trop vaine
Les plusors sorprent et demaine,
Lues desirent ce que il voient
5160 Et asses requierent et proient,
Et tantost ne lor en sovient.
Sifaites gens si n'aiment nient,
Desireor sunt apele,
Ensi doivent estre nome.
5166 Je vos di, que li fin amant
Sunt bien a ces desconissant ;
Car qui fine amor saisira, '
Ja nul jor ne s'en partira,
Tant cum il ait en cors la vie:
5170 Mais pou en est de tel baillie.
a
pui
a
a
»A! fine amors, vostre mercı,
Quant finement m’aves saisi,
Dame que je ne puis veoir
Tos sui vostres sens decivoir,
5175 Cant ne vos ai trovee ici,
Por un poi que je ne m'oci.
Mais je sui vostres ligement,
Por ce ne m'ocirai nient;
Car se je vostre home ocioie,
5180 Bien sai, que vers vos mefferoie.
Por vos servir me garderai,
Certes dame, je vos querrai,
Ne sai quel part, ce poise moi.
Doce roine, a vos m'otroi,
Sonn. ,
e
145
5185 Dex qui tosdis iert sens finer
Me doinst, que vos puisse trover
En tel maniere et en tel guise,
Qu'il vos soit bel de mon servise.
S’au chastel de la Garde estoie,
30 Asses tost iloc troveroie
Qui de vos me diroit noveles,
Volentiers les oroie beles.
De cest douch lieu me partirai,
Doce dame, u je vos laissai.«
y!
Mesire Durmars al partir
Ne se pot de plorer tenir,
Pius de cent fois le lieu encline; —
C'est por l'amor de la roine —
Lors s'en parti en sospirant,
Et si vait des iex lermoiant.
SSifaites larmes et telz plors
Claime jo reliques d’amors.
Me 1a lande issi li Galois,
M’amors fu sopris et destrois;
"Yant a erre et chevachie,
Qu'il voit 1 grant mur batillie
%t une haute tor quaree
Qui sor I mote ert fermee;
Li chasteals ert parans et beaz.
‘O I vallet qui tent as oiseaz
A mesire Durmars trove,
Maintenant l’a arraisone,
»Vallet« fait il »por deu, di moi,
Quelz chastiaz est ce que je voi.«
5215 „Sire« fait il »qui ce resgarde
Ce est li chastiaz de la Garde,
Et se vos aler i voles,
Bien estes en la voie entres,
Si que vos n’i poes faillir,
50 Se de gre n’en voles partir.e
10
146
»Frerec fait il »dex te doinst joie.<
À cel mot se met en la voie.
Mesire Durmars tant erra,
Qu’al chastel vint, et si trova
5225 La grant porte desverroillie,
Laens entra lance baissie.
Devant la sale en un prael
Trova le saignor del chastel,
La seoit ıl et sa moilliers,
5230 O lui avoit VII chevaliers
: Qui li tenoient compaignie,
Cil estoient de sa maisnie ;
Li Fel de la Garde entendoit
A I chanteor qui chantoit.
5236 Cil qui sunt el prael assis
Voient venir, ce m'est avis
Monsaignor Durmart tot arme,
Tot sunt encontre lui ale
Et li Fel de la Garde assi ;
5240 Et quant li Galois descendi,
Maintenant vont a son destrier
Li serjant et li esquiier.
Qui son cheval li establere[n]t,
Et li autre le desarmerent.
5245 Molt fu li Galois onores
Et bienveignies et salues,
Li Fel de la Garde le prent
Par la main molt cortoisement,
En la sale seoir l’enmaine,
. 5250 De lui onorer molt se paine,
I ‚mantel li fait affiebler.
la bele dame al vis cler
f252r° c1: L’onore bien et sagement
Et cil del ostel ensement.
6255 Briement vos vuel avant conter,
Quant il est ore de soper,
147
La table metent li sergant,
Si donent eave erranment.
Li Fel de la Garde s’assist
Et le Galois par le main prist,
A une esquiele mangierent,
Cele vespree s'acointierent.
Wi chevalier, quant assis furent,
A plante mangierent et burent,
Et quant ce vient apres mangier,
La table ostent li esquüer.
Wi Fel de la Garde parla,
IMonsaignor Durmart araisna,
= Sirec dist il »si vos plaisoit,
“Wostre nom saroie or endroit,
Por ce vos vorrai acointier,
Qu'amer vos vuel et tenir chier.e
Cant mesire Durmars l’oi,
Cortoisement li respondi:
æSire ja ne vos iert celes
Mes nons, quant vos le demandes,
WDurmart le Galois me nomerent
<Cil qui des sains fons me leverent.
Ge vos di, que mes pere(s) est rois
De Danemarche et des Galois.«
»Sire,« fait li Fel de la Garde,
»De vos ne me donoie garde,
Molt aves proece et valor,
Vos estes cil qui l’autre jor
5285 Vos conbatistes contre moi,
J'ai bien aquitee ma foi;
Cant je parti de vos l’autrier,
Je m’alai rendre prisonier:
En la cort le roi vosfre pere
8%0 Et la roine vostre mere.
Certes, molt honores i fui,
N'a gaires que venus en sui.
Mais je vos vuel conter et dire
10 *
5295
5300
5306
ce 2:
5810
5315
5820
5825
148
D'une pucele, beaz, doz sire
Qui fu en la vermelle tente,
Je le vi por vos si dolente,
Qu'ele se pasma, ce sachies,
Por ce que vos ne revenies.
Gladinax le reconfortoit
Et s’amie qui la estoit,
Mais tot ce ne lor valoit rien.
Dex ne fist home terrien,
Se la pucele adont veist,
Que grans pities ne l'en presist.
Je ne sai, qu'ele est devenue;
Car la tente fu destendue.
Cel jor meisme fu cuellie
Entre Gladinel et s’amie,
S’en alerent o la pucele
Qui de cest secle est la plus bele.
Je ne sai, se puis le veistes,
Ne se vos de gre le perdistes.«
»De gre?« fait mesire Durmars,
»Je fuisse trop fel et gaignars,
Se je l’eusse ensi laissie,
Tant ain li et sa conpaignie,
Que c’est la riens, se deus me voie
Que je plus volentiers verroie.
De li querre sui esbahis,
Mais je l'ai de buen cuer enpris,
Si le querrai molt volentiers.
Consillies moi, beaz sire chiers,
U il feroit millor aler
Por noveles a "demander.«
Fait li Fel de la Garde: »Voir,
Cil qui noveles vuet savoir
Voist a la cort le roi Artu,
La repairent grant et menu,
La ot om noveles ades.
149
5830 A Gladingesbieres ci pres,
35
LES
5355
5360
La vint li rois tres devanthier
Por sejorner et por saignier.
Je sai bien, qu'il i a de ci
III jornees, et si vos di,
Que par mi un grant bras de mer
"Vos covenra outrepasser.
Certes sire, se je osoie,
Grant piece vos convoieroie,
Mais ju ai fait tant d’enemis
Et si mortelment sui hais,
Que de ci ne m'os eslongier.
Ma pais me covient porchacier
En IMI XX liex ou en cent;
Car il me heent trop de gent,
Mais de ci vos enseignerai
La voie ensi, com je le sai.
»>Cant vos venres la fors as chans,
Vos troveres II sentiers grans,
Celui a senestre laissies,
À main destre vos adrecies
Par mi une grande valee,
Et quant vos l’ares trespas[s]ee
Et vos seres sor la montaigne,
Dont verres le pais estraigne.
Lors troveres boz et bruieres, -
Sentiers i a de C manieres.
La ne set nus tenir la voie,
S’aventure ne li avoie.
Je voroie, que vos fuissies
Par mon consel bien adrecies,
Et si vos plaist a sejorner,
Chaens [f]ait molt bel demorer,
Bien sachies, que je vos ferai
- Trestot le bien que je porai.«
*
5362 [flait ; ? unleserlich.
150
e 3: Li Galois respont grans mercis,
5366 Li vallet orent fais les lis,
Que que li chevalier parloient,
Grosses chandeilles alumoient.
Atant fu li vins aportes,
6370 Si fu as chevaliers dones.
La nuit prist congie li Galois
À son oste; car ee fu drois,
Il n'i parla mie al demain,
Por ce qu'il se leva trop main.
5375 Cant fu couchies petit dormi,
Al matin, quant jors esclarci,
Mesire Durmars s'est leves,
De lui armer s’est molt hastes.
Cil del ostel le vont servir,
5380 Bien l'ont arme a son plaisir,
Tost li ont son cheval baillie.
Montes est, son elme a lacie,
L'escu et la lance saisi,
Del chastel de la Garde issi.
5385 Vers la vallee s’aresta
Que ses ostes li enseigna,
: Pres de VI liues a erre,
Ains qu'il ait le val trespasse.
Cant il est sor le tertre en haut,
5890 Li grans chemins pleniers li faut,
Lors trueve desers et gastine,.
Tot droit vers la mer s’achemine,
Si chevace trop trespenses.
A I port vient si trueve assez
5395 Bons maroniers et bones nez,
Il estoit plus de none assez,
Cel jor meisme en mer entra,
L'endemain a port arriva.
De la nef issi al matin,
+
5891 Ms. gastines.
151
100 Lors se met en I grant chemin;
Cant il vint a I hermitage
Molt parfont dedens le boscage,
Li Galois trueve I saint hermite.
Pres d’une chapele petite
O5 Ert ses habitacles drecies,
Entre II grans chemins forchies
Faisoit li prodom son labor.
»Beaz sire, dex vos doinst bon jor,«
Fait li Galois al premier mot,
>4&10 Et li prodom, tantost qu'il l'ot,
Lieve erranment son chief en haut,
Se li dist: »Sire, dex vos saut.«
Lors s’areste, si est tos cois. |
>Beaz doz sire«, fait li Galois,
»\Se Glandingesbieres saves
La voie, se le me mostres.«
5415
Li sains hermites lors respont:
= Sire, ces IT voies i vont,
Mais la plus longe est par decha
0 El plus corte par dela.
15 @hevacies le longe, beaz sire;
-Car la plus corte, c'est la pire,
Késchiver le voi mainte gent,
MDecha ires plus savement.
L'autre voie n'est pas commune;
Car al chastel de Roche-Brune
Avoit L chevaliers,
N'a mie encor VIII jors entiers.
Plus d’un an i ont converse,
580 Maint gentil home ont destorbe ;
Mais on dist, que li XXXVI
La merci de en sunt ocis.
Voirs est, que mesire Gawains
Et ses compains mesire Yvains
425
*
#20 Ms. de cha la.
5445
5450
5455
5460
5465
5470
152
Et Lancelos li beaz, li proz.
‘Et Engrevains li orguilloz
Et Sagremors li desrees,
Mesire Perchevals et Ques
Assemblerent a eaz l’autrier
A I destroit pres d’un vergier,
Les XXXVI en i tuerent,
Et li XIIII en eschaperent,
II grans liues furent chacie, _
Mais ne porent estre baillie,
A Rochebrune repairierent,
Ains por ce ne se chastoierent,
I] ocisent devant moi hier
Sor cest chemin I chevalier,
Por ce qu'il se voloit defendre;
Ceaz qui se vulent a eaz rendre
Font il mener en lor prison,
Sı lor demandent raenchon.
Molt doit bien tez gens echiver
Cil qui n'a force d’eaz grever.<
»Üertes sire,« fait li Galois,
»ÖOr me consaut dex li grans rois;
Quar la plus droite voie irai, :
Ja por eaz ne m'esquiverai ;
Car tost sunt en tel lieu ale,
Ja por moi n'ierent encontre.
Et se je truis par aventure,
La meslee aront fort et dure.
Je croi bien, que dex m'aidera,
Et lor pechies lor grevera;
À deu vos commant, beaz, doz sire,
Proies por moi, dex le vos mire.«
£: a le prodome encline
ocement par humilite,
Li sains hermites molt li proie,
Qu'il ne voist mie cele voie.
Mais je vos di, que ses chastois
+
153
Ne li vaut rien a cele fois.
Mel saint hermite s'est partis
JMesire Durmars li hardis,
Bar mi la grant forest foillie
@hevace bien liue et demie,
Lors a une lande trovee
De chastengiers avironee.
ant il est en la lande entres,
ZX] voit VII chevaliers armes
D'autre part la lande todroit.
Bien pense, lues qu'il le[s] parchoit,
Que ce sunt li culvert felon |
Qui ne faisoient se mal non.
De tant li est bien avenu,
Qu'il sunt tuit a pie descendu
Por lor chevaz faire estaler,
Mais il se hastent de monter,
Cant le Galois voient venir;
Car bien, le quident retenir.
Ji doi se sunt ja si haste,
Qu'il sunt tot premerain monte,
Lors laissent core lor chevauz.
Et li Galois s’adrece a auz;
Car l’asembler vuet et convoite.
Des esperons le cheval coite,
Tost cort, et li Galois s’aire,
Le fer de sa lance remire
Por son josteor miex ferir;
Car il ne vuet mie faillir.
N fiert le promier qui tost vient,
La grosse lance qu'il fer tient
Li fait par mi l’escu passer,
Par mi le cors sens arrester
Li est la lance outrepassee,
El gros del piz li est froee.
35
bOQ
5505
*
54
80 ag, VIch. Vgl. 5755, 5791.
L
5510
5515
5520
5525
"5580
c 8:
5585
5540
154
Et li Galois de plain randon,
Le laisse outre a tot le tronchen,
Si laisse mort le chevalier,
As autres se vait adrecier.
Li I des chevaliers s’avance,
Sor le Galois brise sa lanee.
Et mesire Durmars sens faindre
Le vait encontrer et enpamdre,
Del troncon l’a si assene,
Por I pou, qu'il ne l’a creve;
: Car il le fiert sor la forcele.
Tot pasme l'abat de la sele,
Tost a gete le troncon jus.
As V chevaliers est corus °
L'espee nue en sa main destre;
Lors fiert a destre et a senestre,
Sore lor cort si asprement
Et si chevalerosement,
Qu'il les a tos desaiwes.
A haute vois s'est escries:
»Certes ne me retenres mie
Viez gens, garconiere abaubie.«
Caut cil s’oient ensi despire,
Dont lor croist maltalens et ire.
Il ont lor lances jus getees,
Si vont ferir de lor espees
Tot ensemble sor le Galois.
Or est molt sopris et destrois,
Que sor lui descharcent et fierent.
Li chevalier trop l’angossierent,
Mais tant convoitent son cheval,
Qu'il ne li velent faire mal;
Quar bien le quident avoir sain.
Mesire Durmars tot de plain
Fiert et combat et tient meslee
+
5508 Sollte man S’eslaisse 0. bessern ?
5545
GS
5575
155
Si bien, qu’al tranchant del espee
Les a trestos espapillies.
As plusors a les poins tranchies
Et as autres les chies copes;
"Tos les a mors et affoles,
Bien les a mates et conquis,
A ce qu'il est preus et hardis
Et grans et fors et bien armes
Et vigeroz et bien montes,
Et al aie de Jhesu
A li 6alois le champ vencu.
Li auctors tesmoigne et retrait,
Que bons chevaliers entresait
Puet plus faire, c’om ne puet croire.
Ceste parole est tote voire,
Mainte aventure est avenue
Qui n'est mie partot ereue.
Mais de ce le lairai ester
Al pan de sa eote a armer
Tert mesire Durmars s’espee,
Puis l’a el fuerre rebotee.
. Ains li Galois ne s’esperdi,
De son bon cheval descendi,
Le petit pas l’a pormene.
Cant il l'a I pou repose,
Si remonte tot demanois,
Les chevaliers laisse tos cois,
Une de lor lances enporte.
Molt se resjoist et conforte
De ce, qu’il a ceaz desconfiz,
Deu en rent grasces et merciz.
Bien est li Galois esproves,
Lies et joians s’en est tornes,
N'a pas erre une loee,
+
0 In armer sind rm undeutlich.
156
Cant il a la forest passee,
A main destre voit I chastel,
Horde estoient li cretel
D’uiz et de cloies tot entor.
5580 Palais i ot et haute tor
Qui molt estoit bien cretelee,
Tot environ estoit hordee;
Car cil qui la dedens manoient
Le roi Artu forment dotoient.
5585 Sor haute roche estoit assiz
Li chastiaz qui molt.ert haiz,
N'i avoit entree fors une.
C'est li chasteaz de Rochebrune, -
f 258 r°c1: Mainte gens a honie et morte. _
5590 A III arpens pres de la porte
Est mesire Durmars passes,
Le chastel regarda asses ;
‘ Mais il n’i vout pas herbegier,
Outre s'en vait sens plus targier.
6595 Tant a erre I grant chemin,
Qu'il entre en I bruillet sapin,
Ni avoit gaires a passer,
- Li Galois oi gens parler.
Cant il chevauce plus avant,
5600 Tant ot il la noise plus grant;
Lors s’areste por escolter,
Se li semble, qu'il ot crier:
»Ha! deus, quar nos faites aie,
Doce dame sainte Marie.«
5605 Quant li Galois entent le cri,
Le cheval point, l'escu saisi,
La grosse lance paumoia,
Tantost vers le cri s’adrecha.
Lors est fors del brullet issus,
5610 Si a VII chevaliers veus
Qui sor grans chevaus sunt monte.
© 2.
564g
#28 M. prisèt.
157
Mais li troi sunt tot desarme,
Æt li IIII ont haubers vestus,
Mais il n'ont elmes ne escus,
Ains ont lor ventailles laissies,
Sor lor espales deslacies.
V chevaliers amainent pris
Les mains loies, ce m'est vis,
“Venir les font contre cheval,
"Trop lor faisoient honte et mal.
Par devant les V prisoniers
Chevacent sor roncis trotiers
Lor V moillier qui prises sont,
Molt s’esmaient et grant duel font,
Derriere les dames seoient
V pautonier qui les gardoient.
Quant eles voient le Galois,
Se li crient a haute vois:
»Ha! sire, car nos socores,
Se vos tant de proece aves.«
Cant li Galois les entendi,
Tantost conut et bien choisi
Li quel estoient prisonier;
Car il les voit ceaz laidengier
Qui trop les mainent laidement.
Mesire Durmars erranment
Pardevant les dames s’eslaisse,
Le cheŸal point la lance baisse,
Joins en l’escu vait assembler,
Quanque li chevaz puet aler. .
Et quant ce vient sor le ferir,
Mesire Durmars sens faillir
Est as robeors assembles,
Tost desconfist les desarmes ;
L'un' en fiert si par mi le cors,
Que la lance ist d’autre part- fors.
*
5650
5655-
5660
5665
5670
5675
158
Tantost con li autre ont veu
Lor compaignon mort abatu,
Vers le Galois muevent deslais,
Sor li bruissent a I fais
Et entravers et pardevant,
Chascuns tient l’espee tranchant,
Sor li fierent sens espargnier.
Mesire Darmars fait lancier
Le cheval qui tost se remue,
Del fuerre trait l'espee nue,
Lors h veissiez coz doner,
Poindre et ferir et encontrer,
Desqu’es mentons lor fent les chies;
Car il n'ont pas elmes lacies.
Tant s’est li Galois conbatus,
Qu'i les a toz mors et vencus
Fors I tot sol qui s'en fuioit.
Quant mesire Durmars le voit,
A esperons s’eslaisse apres,
De lui ataindre ‘est molt engres,
Et cil s'enfuit sens recovrer,
Mais il ne pot gaires aler.
Quant mesire Durmars l’ataint,
Del escu le hurte et enpaint
Si roidement al trespasser,
Qu'il le fist a (la) terre verser.
Lors s'est li Galois arestes ©
Sor le chevalier tos ires
L’espee entoise por ferir;
Car la teste li vot tolir.
Et li chevaliers li eserie:
»Beaz sire ne m’ocies mie.«
S’espee tote nue prent,
A monsaignor Durmart le rent,
»Siree dist il »merci vos quier,
Loialment vos vuel fiancier,
159
Que se vos me laissies aler
Sens ocire et sens affoler,
385 Vos poes hui tant gaaignier,
C'ains mais li cors d'un chevaber
Ne fist conqueste en I seul jor, .
Dont il eust si grant honor:
Roche-Brune vos renderai,
© "Jos mes prisons deliverai
Dont ju ai plus de III XX,
Chevaliers, dames et meschins.
Sire, jai nom Creoreas,
Ains de mal faire ne fui las,
Molt sui eremus et loins et pres,
A Roche-Brune est mes reces,
Del chastel sui sire clames,
N’ai voisin dont je soie ames.
Mais loialment le vos creant,
Prodom serai d’orenavant,
= Se vos la vie me laissien.«
A cest mot c'est enPenoillies
Li chevaliers a jointes mains,
De paor fu pales et vains.
DE Mesire Durmars prent s'espee,
Cil li a sa foi affie[e]
Que il se rendra prisonier .
(La) u il le vorra envoier,
Mais ancors ars delivres
Les prisons qu'il a enseres.
Lors remonte Creoreas
Et li Galois plus que le pas,
Vers les V dames s'en repaire.
210
Li V pantonier demalaire
Les avoient piecha guerpies;
Ne sunt mie trop esbahies
Les V dames, bien le sachies,
Ains ont lor maris desloies
5715
5720
5730
160
Molt tost et molt isnelement,
Puis les font armer vistement
Des armes ceaz qui sunt oeis.
Et sor les grans chevaz de pris
Sunt monte li V chevalier,
Chaseuns ot chaint le bran d'acier, _
Tot vont le Galois saluer
Et bienveignier et mercier,
Lors se sunt de lui acointie,
De s’acointance sunt molt lie.
Voirs est que de lui font grant joie,
Et mesire Durmars lor proie,
Qu'o lui voisent a Roche-Brune,
Bien sache chascuns et chascune,
: Que li robeor sunt ocis,
5735
5740
5745
6750
Et si a le chastel conquis;
Saisir le vait ains l’anuitier,
Mais n'i veut pas seus herbegier.
Et à V chevalier li dient
Et li creantent et affient,
C'o lui iront sens renfüser
La u il les vorra mener. .
Lors s’entornent baut et joiant,
Si chevaucent et vont errant.
A Roche-Brune sunt venu,
Creoreas qui sires fu
Fait al Galois rendre les cles,
Lues qu'il est el chastel entres.
Mais ains qu’il soient descendu,
Fors d'une chambre sunt issn
Dusqu'a XXX sergant arme,
En plorant se sunt arreste
Devant Creoreas tot coi.
»Sire« font il »en grant effroi
Somes entre en cest jor d’ui;
*
5786 von gleicher hand nachgetragen.
“
3755
GO
\
|
te
Y
5157
161
Or entendes le grant anui:
Perdu[s] aves VII chevaliers
En la lande des chastegniers.
N'a gaires que nos les trovames,
Mors et senglans les aportames,
N’en trovames vivant fors un,
Vostre neveu Pinel le Brun,
Molt feblement a nos parla,
Si nos dist por voir et conta,
C'uns chevaliers tos blans armes
Les a ocis et decoles,
Et si nos dist del chevalier
Qui seoit sor I bai destrier, 3
Qui molt estoit grans et apers,
D’un blanc diaspre ert tos covers;
Mais nos ne le veismes. pas.
Lors pense bien Creoreas,
Que c'est li Galois entresait
Qui cel damage hi a fait.
»Sire« dist il »foi que vos doi,
De mes compaignons vos mescroi,
Que vos ne les aies ocis:
Car vos aves, ce m'est avis,
Et bai cheval et armes blanches.
Ce sunt autretels conissances.
Come cil a dont vos oez
Qui mes compaingnons a tuez.
Certes, ce poes vos bien estre,
Bien le tesmoingne vo main destre,
Que si tost nos ot desconfis,
Tenes ma foi, je vos plevis,
Que se vos le voir m'en contez,
Ja por ce nen seres greves.«
Cant mesire Durmars oi,
*
Steht i . lt.
Daran, im ms. doppe
11
5190 »Sire€ diet il »verites
195 Si VOS di bien: qu'a moi defendre
5800 Ensi con vos pot oir, :
5e05 Qui cha dedens sunt enserte:
go »Certes sire, ja les aures,*
Lors s'en torn® plus que le pas,
e2: Si fait chaaines depechier
pen Et ces esgaioles defaire,
Quatrevins en i ot et x,
Chevaliers et serjans de pris
Sofertle) avoient mainte paine.
„820 Creorea® leg en amaise
Par devant le Galois tot droit.
Cant mesires Durmars les voit,
Descendus est de son destrier.
Tuit 8 escrient li prisonier :
14
345
6860
163
»Beaz, doz sire, bien vengnies vos,
Garis nos aves et rescoz.«
Illoq(ues) fu mesire Durmars,
Bien scoles de XIII pars,
Molt fu servis et honores
Des prisons qu'il ot delivres.
Tot environ lui s’asemblerent,
À grant joie le desarmerent.
Quant desarmes fa li Galoia,
Beaz fu et gens et grans et drois;
Creoreas le regarda,
»Sire« fait il »entendes «ha.
Dex nos a hui molt bieu mostre,
Qu'il n'aime pas des[lolialte, _
Quant vos tos senz par vostre eors
Nos aves deseonfiz et mors.
Dex soit graeies et loes
De ce, que je sui eschapes,
Je promet a sainte Marie,
Que jamais a jor de me vie
Ne serai traitres ne fans,
Dorenavant serai loiaus :
Car je sai bien trestot de voir,
Qu’encontre dea n'a nul pooir.
Je quidai bies de vos orains,
Que ce fuist mesires Gavains
Por ce, que si estoutement
Corustes seure nostre gent,
Bien saves ababir un bome,
Dites moi, comment on vos name,
Se vostre nom vos plaist à dire.<
»Durmars li Galois ai nom, sise.«
»Sire,« ce dist Creoreas,
»Vos estes travillies et las,
Mestier aves de reposer.s
À cest mot li fait affiebler
11 *
164
I mantel vert a pene grise.
En la sale de piere bise
Est mesire Durmars entres,
Beaz sieges i trova asses,
5865 Si s'est assis entre sa gent,
Molt s’ı acointe belement,
Et de la roine d’Yrlande
Mesire Durmars lor demande.
c3: Ains par ealz ne fu avoies,
5870 Cant I valles sailli en pies,
Devant le Galois se lancha,
Pardevant lui s'engenoilla
Li valles comme bien senes.
»Sire« dist il »se vos voles,
6875 Par cele foi que je doi dieu.
Demain vos menrai en tel lieu
U on set tot ades noveles
Et de dames et de puceles
Et de chevaliers autresi.
5880 Li chasteax n'est pas loins de ci;
Car se nos le matin movons,
Ains qu'il soit vespres i serons.
Par mon chief, se vos i venes,
Je quit bien, que vos i ores
5886 Noveles qui tost vos plairont
Que cil del chastel vos diront.«
»Certes valles,« fait li Galois,
. »Bien senbles sages et cortois,
Dites, coment est vostre nons.e
5890 »Sire, j'ai non Guivres li Blons,
Chaens ai este prisoniers
Plus a de IIII mois entiers.
Fors de prison m'aves oste,
*
5881 im ms. doppelt geschrieben. Das 2te mal steht Et
Die verszahl der spalte ist aber 56 da der große buchstabe :
kleiner ist als sonst.
35
‘15
Bo
tre 2.
2€
5530
165
Si vos di bien par verite:
Je me tien por vostre vallet.e
»Certes« fait li Galois »Guivret,
Ensemble toi irai demain,
Movons le matin alques main.«
»Sire,« fait cil »quant vos plaira.«
Mesire Durmars appela
Creoreas le redote,
Saigement l'a arraisone.
»Sire« dist il »parles a moi,
Vos aquiteres vostre foi
Ensi, com je vos dirai ja:
Demain, tantost que jors sera
Al roi Artu vos en ales,
De par celui le salues
Qui par armes conquist l'atrier
Brun de Morois en son vergier,
Cest chastel recives del roi,
Si l'en serves en bone foi, —
Ja li rois ne le vos torra —
Tos les prisons li mostres la
Que vos m’aves ci delivres
Et sens mentir le roi contes,
Comment vos fustes hui conquis
Et vostre compaignon ocis.
Bien seres a la cort venus;
Car prodom est li rois Artus.
I autre voiage feres;
Car en Gales vos en ires
Droit a la roine Galoise
Qui molt est vaillans et cortoise,
Depar moi le salueres, |
Je sui sez fiz, ce li dires,
Contes la roine, coment
Jo assemblai a vostre gent,
Dites li, que je m'en parti
Tot savement la deu merci
166
De trestote ceste aventure,
Li contes la verite pure,
Et quant vos li ares contee,
Dont iert vostre foiz aquitee,
5985 Laissies tos vos mavais usages
Et si soies prodom et saiges.«
Creoreas li respondi :
»Sire, par deu qui ne menti
Je vos ferai tot plsinement,
5940 Quant que vos ai eh eovenent
Tot ensi, con vos devises.«
A tant fu li mangiers hastes,
Creoreas a fait venir
Sergans et valles por servir.
5946 Ja estoit li jors trespasses,
En la sale avoit alumes
Plus de XXVII cierges cler.
L’aive donerent « laver
Li esquiier et li sergant,
5950 Puis misent les tables avant.
Li Gelois prist un chevalier,
Delez lui l'asist al mangier,
Servis fu mesire Durmars
De pain et de vin et de chars,
5955 Et trestot li autre ensement
Furent servi plenierement.
Leve se sunt apres mangier,
Si font le Galois dechascier,
La le servent grant et petit,
5960 Cochier le font en I beal lit.
| Mais n’erent pas asseure
Cil qui furent desprisone,
Bien s’armerent et haubergierent,
Trestote cele nuit vellierent,
5965 Et si ont ceaz dedens boutes
Fors del chastel tos desarmes.
167
La porte fu close et fremee,
Li prisonier l'ont bien garde,
” Devant le Galois ont veillie
5970 X chevalier bien haubergie,
Et si font-devant lui ardoir
II grans cierges por cler veoir.
La nuit fu gaities li chasteaz,
Tant que li jors fu clers et beaz.
5975 Tantost que li aube creva,
Mesire Durmars se leva,
Tost s'est armes et montes est;
Car son cheval trueve tot prest.
Son escu prent et puis sa lance,
5980 Molt est de plaisant contenance,
c2: Les prisons a araisones.
»Saignore fait il »vos en ires
Droit a la cort le roi Artu,
Si que del roi sere[s] veu,
5985 (Creoreas vos i menra,
Et quant vos seres mostre la,
Dont voist chascuns en sa contree.«
»Sire« font il »molt nos agree,
Que nos facons vostre plaisir,
5990 Volentiers vos devons servir.«
Chascuns envers lui s’umeliıe,
Et li Galois les en mercie.
Atant se parti des prisons,
O lui s'en vait Guivres li Blons,
5995 Lors commencierent a errer.
Del Galois lairai a parler,
Une grañût piece m'en tairai,
De Creoreas vos dirai.
Cant il parti de Rochebrune,
6000 O lui n’amena gens nesune
. Fors les prisoniers delivres,
Al roi Artu s’en est ales.
168
Li bons rois Artus sejornoit
A Glatingebieres tot droit,
095 Creoreas i est venus,
Devant la sale est descendus,
Laens a ses prisons menes,
A merveilles fu esgardes
Des haus barons qui la estoient;
‘ 60J0 Car li plusor molt le haioient.
Devant le roi s'est arrestes
Creoreas trestos armes,
»Bons roise fait il »plains de largece,
Dex gart vos et vostre hautece,
6015 Cil qui eönquist Brun de Morois
M'envoie a vos, beaz sire, rois.
C'est cil qui rescost la roine
Par sa haute proece fine,
Salus vos mande en tel’ maniere,
LU20 Que vos par la soie proiere
Receves moi et mon homage
Sens moi faire ennui et hontage.
Por voir vos di de[l] chevalier,
Qu'il desconfist nos XIIII hier,
6025 Moi et ma gent desaiwa,
XIII en ocist et affola;
Et en la fin de la meslee
Donai al chevalier m’espee,
Del tot me miz en sa merei;
6030 Car moi le covint faire’ ensi.
Par sairement l’aseurai,
Rochebrune li delivrai,
De vos le me covient tenir,
Por ce me fist il cha venir.
6035 Depar lui vos ai amenes
Ceaz que j’avoie enprisones,
e3: Par sa proece sunt gari,
Demandes lor, se j'ai menti.
Bien doit on croire le message
D4O0
IS
0Gs
6070
169
Qui maine si bon tesmognage.«
Dites moi,e fait li rois Artus,
>Qu'est li chevaliers devenus
Qui si grant proece fist hier,
Demain vos devoie assegier;
Et tantost .com je vos preisse,
Si m’aut dex, je vos pendisse.
Mais li bons chevaliers hardis
Vos a ore en [son] conduit pfis,
Par sa proece et por s’amor
Vos lairai tote vostre honor.'
Ja n’en querrai autre consel,
Mais del chevalier me mervel,
Comment il n'est a moi venus.
Si m'ait dex et sa vertus,
Se je l’avoie de maisnie,
Molt seroit, ma joie avancie;
Car li cors d’un bon chevalier
Sor tote rien fait a proisier.«
Cant li rois à dit son corage,
Creoreas li fait homage;
Par sairement l'asseura,
Que loialment le servira.
Li rois done as prisons congie,
Cil s'en partent joiant et lie,
Chascuns en son pais s'en torne;
Creoreas la nuit sejorne,
Tot li baron qui l’escoterent
Li un as autres recorderent
La mervelle qu'il ont oie
De la haute chevalerie,
Que mesire Durmars fist hier
Se mervellent li chevalier.
Mais je ne me doi pas meller
De chascun mot a recorder;
Car eil n’est mie bons contere
Qui trop alonge sa matere.
vwcl:
6100
6105
6110
170
Creoreas & congie pris,
Si s'est del roi Artu partis, :
Tot droit vers Gales chevacha,
Par ses jornees tant erra,
Qu'il vint a la blanche cite,
Le roi de Gales a trove
Et la roine sa moillier —
Cel jor i ot maint chevalier.
Creoreas lor a contee
La verite de sa meslee
Que mesire Durmars venqui,
Onques de mot ne lor menti,
Tot plainement et tost lor dist
Ce que mesires Durmars fist,
Et si lor dist, qu'il est tos sains.
Li rois entent vers deu ses mains,
De son fil est lies et joians,
Por ce qu'il est preus et vaillans,
Et la roine a si grant joie,
Que conter ne le vos sauroie.
Tot cil qui les noveles oient
Deu et sainte Marie en loient,
Ne fisent mie joie a gas,
Ci lairons de Creoress.
Mesire Durmars s’en parti
De Rochebrune un venredi,
Guivres li Blons s'en vait o lui,
Tot parlant chevachent andui.
Mais li Galois parla premiers,
»Guivres« fait il »beaz amis chiers,
U est ce, que tu me menras?«
»Sire« fait il »n'en dotes pas;
Car je vos menrai droite voie
A un chastel tot plain de joie,
Chascun jor i ot on noveles,
C'est li chastez as X puceles.
Je vos dirai, se vos voles,
ÿ!
y'
1€»
“2: Lors se foné si bien aaisier,
171
Poreoi il est ensi normes.
ZX puceles i a manans
«Jones et beles et plaisans,
"Tote lor terre ont mise ensemble :
Dont eles ont, si com moi semble,
Plus de XXXIX C liuress.
Les puceles sunt assenees
A X chevaliers de grant pris
Beaz et cortois et bien jolis,
"Trestot sunt si chevalerous,
Bons chevaliers est mains prous;
Tot se sunt a un acord mis,
Si mainent ensemble todis,
N'onques n'ont al mien escient
Li uns al autre maltalent.
Les puceles sunt si senees,
Que ja n'ierent ensemble irees,
Ne parole de vilonie
N'iert ja par lor boches oie.
Lor X amis les ont si chieres,
Que lor commans et lor proieres
Vuelent tot ades achiever,
Il ne finent onques d’errer -
À tornoiemens et a guerres,
Molt sent proisie par maintes terres.
Por ce qu'il oirrent loins et pres,
Sevent noveles tot ades,
Si vont querrant les aventures,
Si font batailles fors et dures
N’onques nus d'eas, c'est verites,
Ne fu en.champ d'armes outres,
Mavaisete het et perece,
Mainte paine ont por lor proece ;
Et cant il vienent sejorner
À lor ostel por reposer,
+
8124 verderbt, etwa: Que bons ch.
6165
6170
6175
6180
6185
Que je ne vos sm pes nouer
La grant je ne le desdssk
Qu'il ont et par jer et par must.
Chans et notes et sons et less
Ot on sevent em ler palam
Sovent ı a granit assembler
Des chevaliers de ls comiree
Qui la vienent esbsncser.
De riviere et de chacier
Se desduisent a ler talent.
Mokt vivent delitousement,
Mains solas et mainte joie ont
Li X chevalier qui pre sant.
Li plus besz et k plus vaillans
Il a a nom Geogenans,
Chies est et sire de la rote
Par sa haute proece estoute,
Bien set estre de haut afaire,
Beaz est et preuz et debonaire,
N'onques ne fu d'armes vantere
Sa suer germaine fu ma mere.
Des X chevaliers ai conte
Tot plainement la verite.«
»Certes< fait li Galois »beaz frere,
Ne quens ne rois ne emperere
Ne trestot li prince qui sunt
N'ont tant de joie cum il ont; ,
Car, puisque chascuns a s’amie,
Ne pulent avoir millor vie.
J’ai bien failli a si grant joie,
Se damedeu ne m’i avoie.«
Adont sospire d’amors fine,
Si pense a la bele roine.
Guivres li Blons le voit penser,
Si ne le vuet pas destorber,
Tant chevauchierent qufe] il sunt
Desor I grant tertre reont.
I.
173
ant il ont le tertre monte,
si voient un chastel ferme
Dejoste I eave roide et fiere,
Pres d'une grant forest pleniere.
Li chasteaz ert molt bien assiz
De vingnes et de pres floris,
"Tot environ est bien fermes
De trencheis et de fosses
Et de noveas murs batillies,
Li manoirs est bien hebergies;
Car n'i a chambre ne maison
Qui ne soit coverte de plon,
De loins perent les cheminees
Qui laens sunt en haut levees.
Mesire Durmars regarda
Le chastel quant il l’aprocha,
Molt le voit. bel et bien ferme,
Maintenant l'a Guivret mostre.
N’avoient pas e chevachier
Demie liue al mien quidier.
»Sire,e ce dist Guivres li Blons
»Li manoirs que nos la veons
A ces hauz murs a ces toreles
C'est li chasteaz as X puceles,
La devons eneui herbergier.
Si ne vos devoit annuier,
Molt volentiers iroie avant.«
»Va dont,« fait li Galois errant.
»Guivres s'en vait les grans galos
Par mi un pre dejoste un boz;
Ains qu'il soit el chastel entres,
A les X chevaliers troves
Devant lé porte cha defors,
lluec desduisoient lor cors.
Les X puceles i estoient,
En mi I prael se seoient
174
Desos une vigne trellie
Qui bien ert foillue et chargie,
6225 La font harper notes et lais,
Et li plusor tienent lor plais
D’amors et de chevalerie,
Sovent mainent sifaite vie
A cele joie que la font.
6280 Atant es vos Guivret le Blont
Devant le prael descendi,
Li X chevalier l'ont choisi.
Tantost cum il le reeonurent,
Molt lie et molt joiant en furent,
6235 Tot le salaent hautement
Et les puceles ensement.
Guivres lor a bien respondu
Ce qu'il doit, a chascun sslu,
De totes pars a lui parolent,
6240 Assez le baisent et acolent.
Mais ses oncles Geogenans
Cil en est tos h pluis joians,
»Ha!« fait il »beaz nievs dont viens tu ?
Je te quidai avoir perdu.
6245 Comment fus tu desprisones ?«
»Sirec fait il »ja le saures,
De Rochebrune issirent hier
Tot li XIIII chevalier,
Por aventurer s'en aloiemt
6250 Tot arme, si cum il soloient, on
Mais il troverent aventure
Qui molt lor fu cruels et dure;
Car un chevaliers trop vaillans
Les encontra fors as plains chans.
6255 Cil chevaliers par son seul cors
Les a tos desconfis et mors,
Si qu'il en a les XIII ocis,
Et Creoreas i fu pris.
285
6290
175
Xi chevaliers dont je vos di
Le fist venir a sa merci,
Rochebrune h delivra,
"Tos les prisons li rendi la
Dont il 1 avoit plus de cent.
Li bons chevaliers voirement
Nos a si faitement rescous.
Dex, cum il est gentiex et dous
Et beaz et sages et cortois!
N a nom Durmars li Galois,
J'ai hui estet ses esquiiers,
Si vos di, que li chevaliers
Vient chaens herbergier ennuit.
Grant compaignie et grant desduit
Li deves tot porter et faire;
Car il est molt de haut affaire.«
Li chevalier et les. puceles.
Sunt molt joiant de ces noveles,
Plus de C fois deu en loerent,
Apres ces mos se regarderent, ‘
Si voient le Galois venir, -
Lors s'avancent por ku servir.
Quant il les a bien aprochies,
»A foi, beaz sire bien veignies«
Font cil et celes qui la sunt.
Et mesire Durmars respont,
Que deus lor doinst bone aventure.
Lors sunt venu grant aleure
De totes pars a son descendre,
Li vallet vont le cheval prendre,
Tantost cum il est descendus.
Molt est li Galois bienvenus,
Les puceles le desarmerent,
Onques serjant n'i adeserent,
Et quant eles l'ont desarme,
À son col li ont affieble
6295 I mantel de porpre sanguine,
6300
6305
6310
6315
c 2:
6320
6325
6380
176
Forre d’une penne d’ermine.
Li Galois fa en son estage,
Beas fu de cors et de visage,
Nule beates ne li faloit
De quant qu'a home covenoit.
Geogenans lı bien apris
A le Galois par le main pris,
Bel se sot de lui acointier;
Car il n’ert pas a enseignier.
Tot li autre come cortois
Se sunt acointie del Galois,
Et les puceles autresi
Ne le truevent pas enbahi,
Mais molt sage et molt bien parlant
Sens fole chiere et sens bubant,
De lui honorer molt se painent,
La sus el haut palais l’en mainent
Qui molt estoit riches et beaz,
Tos fu joncies de joins noveaz.
Mesire Durmars dist por voir,
C'ainsmais ne vit si gent manoir,
Et si ne vit onquesmais gent
De si trebeal acointement;
Car des chevaliers li sembla,
Qu'il en fust acointies piecha,
Et les puceles a trovees
Si cortoises et si senees,
C'aincmais ne vit si bien aprises.
Les tables sunt el palais mises,
Cant li viande est aprestee,
Li vallet ont l’eve donee,
Tantost s'asient al mangier
Et puceles et chevalier.
La plus vaillans des damoiseles
Qui dame estoit des X puceles
Cele avoit a nom Dyonise,
- I >
355
663
BGE
Pınar,
177
Deles le Galois s’est assise,
Siemangierent andoi ensemble.
Geogenans, si com moi semble,
Se paine del Galois servir,
Maintenant fait les mes venir.
Li mangiers fu plaisans et nes,
De bons poissons noveaz et fres,
Lamproies orent et saumons
Brars et mules et estorgons
Et bons lus socis a plante
A I chaut poivre gerofle
Qui fu destempres a canele;
Si ot chascuns doble esquiele,
Bons vins orent et clers et sains
Et bons raspes de toneas plains,
Si ont de maint desduit parle,
Anchois qu'il se soient leve, :
Et tant com li mangiers dura,
Une damoisele. harpa
Notes et lais molt plaisanment.
Apres mangier lues erranment
Les tables ostent lı vallet,
Si levent por 'estre plus net
Cil et celes qui mangie ont,
Laituaires aporter font
D’espisces et de gingebras,
À copes d'or .et-a henas
Lors a om le vin aporte,
Si boivent a lor volente,
Bien sunt servi en itel guise.
Mais n'en ferai atre devise,
Chans et notes font vieler
Qui molt plaisent a escolter.
Li Galois parole .en seant
À monsaignor (Geogenant,
»Sire« dist il »se vos saves,
D'une chose me respondes
12
6370
c 3:
6376
6380
6385
6390
6395
6400
6405
178
Dont je sui en pensee grande,
C'est d'une roine d’Yrlande .
Qui plaisans est et jone et bele,
De li ne puis oir novele,
N’onques ne fui en son pais,
De ce sui je molt esbahis
Qui ne sai la u ele maint,
Et si ne truis qui la me maint.
De li m’a om dit et conte,
Qu’ele a passe de grant bealte
Totes celes qui sunt vivans.<
»Sire,« ce dist Geogenans,
»Je vos di par verite fine,
Que de cele bele roine
Ne vos sai jo pas avoier;
Mais on doit lundi tornoier,
As Blanches-Mores en la lande
Pres del chastel de Roche-Lande.
La ont fait le tornoi crier
II puceles a marier, |
L'une est dame de Blanches-Mores,
S1 est niece le roi des Mores,
L'autre est dame de Roche-Lande,
Li tornois iert en une lande:
Voirs est, qu'il doit estre II jors.
Chaens sera vostre sejors
Dusqu’al movoir; se bel vos semble,
Nos irons o vos tot ensemble
À cel tornoi dont je vos di.
Cil qui le vaintera lundi .
Aura celi de Blanches-Mores
Qui maint sor la marche des Mores,
Cil qui mardi le vaintera
Celi de Roche-Lande aura,
Et qui IT jors le vainteroit
L'une des puceles auroit
Laquel(e) qufe] il vorra choisir,
ID
120
625
‚cl =:
6430
6135
6440
179
Sens ce ne s'en puet il partir;
Car l’une l'en covient il prendre.
Mais bien vos sai dire et aprendre,
Jurer covient le chevalier.
Qu'il est bachelers sens moillier
Et gentiez hom d’ancesserie,
Autrement nen aroit il mie.
»Je sai molt bien, qu'a cest tornoi
Seront et duc et conte et roi,
Par le mien escient vos di,
Que diemenche ains miedi
I aura chevaliers venus
De XX jornees et de plus.
En mi la place ara drecie .
Une loge molt envoisie
A III estages haute et lee,
Tot environ enfenestree.
Les hautes dames del pais
Et les puceles, ce m'est vis,
Seront en la loge montees,
Molt en i aura d’acesmees, ,
Les II puceles i seront
Por qui li preu soi peneront.
Al tornoi aura jugeors,
VII chevaliers, bons vavassors
Qui furent as armes jadis
De grant affaire et de haut pris,
Cil sauront bien, si com je croi,
Qui bien le fära al tornoi.
Et se vos i voles venir,
La pores noveles oir
De ce que vos ales querrant;
Car chevaliers i aura tant,
Qu'il ne. puet estre al mien quidier,
Qu'il n’i ait aucun chevalier
De la contree la roine
Qui si parest trebele et fine.
. 12 Li
180
Et se vos el tornoi venes,
Je sui molt bien entalentes
6445 De vos servir, beaz sire chiers.
Moi X[isme] de chevaliers
Bien moverons a tens lundi;
Car n’a pas V lines de ci
Dusque la ou tornoiera.
6450 Par deu sire ne laissies ja,
Que vos ne veingnies al tornoi,
De mes chevaliers et de moi
Seres servis molt bonement
Tot a vostre commandement.«
6455 Mesire Durmars respondi,
»Sire« dist il »vostre merci
Tant m'aves dit et presente,
Qu'a tos jors mais ai volente
De vos amer et tenir chier;
6460 Ja ne vos porai avancier
En lieu, que je ne vos avance
Et molt en desir la provance,
Et se vos en lieu me troves,
Je vos proi, que vos le proves,
6465 Si pores adont parcivoir,
Se je l'ai dit par decivoir.
- A vostre consel me tenrai;
Car a cest grant tornoi irai,
Et si i vuel armes porter
6470 Por moi desduire et deporter.
Por vos atendre, je vos di,
Sejornerai dusqu’s lundi.«
»Sire,« ce dist Geogenans,
»De ces noveles sni joians,
6475 Jamais ne quier, que soit defaite
L’acointance qu’avons ci faite,
“
6471 ms. atendre dusqu'a ie.
181
Todis mais vos devons amer.
Je fui a vostre desarmer
Orains, quant vos venistes ci,
Si esgardai molt bien et vi,
Que vos armes sunt depecies
Et estroees et percies,
Et por ce vuel ore savoir,
Quelz armes vos vores avoir.
U a lions u a liepars.«
»Certes,«< fait mesire Durmars,
»Blanches armes totes noveles
Me seroient plaisans et beles.«
»Par foi sire, et vos les ares,«
Fait Geogenans li senes,
»Et si prendres de nos destrier:
Les plus riches et les plus chie
»Grans mercis« fait li Galois »
De ce que je vos o c dire,
La merci deu, j'ai bon cheval
Qui molt puet soffrir paine et
Bien sai, que por armes porter
Ne poroie millor trover,
Mais de ce que vos aves dit
Vos sai bon gre, se dex m'ait,
Assi grant, com se je prendoie
Les chevax, se deus me doinst
Que ke li doi vassal parlerent,
Li autre chevalier joerent
De plusors geuz dont il savoie
Et les puceles entendoient
As geuz veoir et regarder;
Mais de totes choses conter
Me sembleroit trop grans annu
Li jors faut, si revient la nuis
Les lis ont fai[s] li esquiier,
Et quant il est tens de couchi
Lors sunt alees les puceles
6515
6520
6525
6530
6535
6540
c8:
6545
6550
182
En lor chanbres riches et beles,
Cha fors el grant palais plenier
Se juoient li chevalier.
Lor lit sunt fait et bel et grant,
Le Galois font couchier avant;
Cant il l'ont fait bien aaisier,
Dont se couchent li chevalier,
Et quant ce vint al endemain,
Ne se leverent pas trop main.
Madamoisele Dyonise
Qui molt est sage et bien aprise
A fait le Galois presenter
Blans dras linges a son lever,
Et chauces noires de samis
Et solers trancies laceis
Et robe de soie novele
Li envoie la damoisele
Et mantel a penne d’ermine
Et coler d’uevre sebeline.
Gans et chainture et aumosniere
Et fremal de riche maniere
Et chapel d’or luisant et cler
Ot mesire Durmars li ber,
Ensi l’acesma de novel
La damoisele del chastel.
Li X chevalier sunt leve,
Tost sunt vestu et acesme,
Lor mains et lor boches laverent ;
Mais le Galois tant onorerent,
Qu'il le fisent anchois laver.
Lors funt le chapelain haster,
Si qu'il poront a lor plaisir
Lues erranment la messe oir.
Les X puceles sunt levees,
Et quant eles sunt acesmees,
Fors de lor chambres sunt issues,
Si sunt en la sale venues.
183
Cant mesire Durmars les vo;
Assitost cum il les parchoit,
Lues erranment va encontre
Bonement le(s) salue[n]t cel
Qui sages et cortoises sunt:
Li Galois si bel lor respont,
Com on doit pucele respond
Mais je ne sai pas tot despe
Lor contenances ne lor dis.
Les damoseles totes X
Li font de lor jueaz present
Et li Galois molt sagement
Renfuse ce qu'il ne vuet pre
Car il n’astoit mie a aprend
Ains ert sages et bien apris
Neporquant des jueas a pris
Car, se il alcun n'en preist,
Paor a, qu'il ne mespreist
Vers les puceles qui li tende
A lui servir totes entendent.
Li Galois de. lor jueaz prent
Ensi que de rien ne mespreı
Car anchois qu'il s'en soit y
Les a dones et departis
As chamberieres de laens,
Tot ce fu cortoisie et sens.
Geogenans et li Galois
Et tuit li atre demanois
S'en alerent a la chapele,
La messe oirent haute et be
Et quant li services est fais,
Lors s'en revinent el palais,
Maintenant font l’eave done
Tantost s'asient al disner.
%
184
6685 Al mangier sisent longement,
Bien sunt servi planierement,
At apres mangier on[t] lave;
Anchois qu'il se soient leve,
Vieler font notes et chans,
6590 Molt sunt les puceles sachans
Et plaines de-grant cortoisie.
Le Galois portent compaingnie
Si sagement sens rien(s) mesprendre,
Que l'on n'i seust que reprendre
6595 De juer et d’esbanoier.
Et de berser et de chacier
f256rec1: Est mesire Durmars aaise,
Drois est, que tex sejors li plaise;
Car tuit l'onorent sens faintise.
6600 Beles armes de mainte guise .
Li presentent li chevalier,
Li uns li presente I destrier
Et li autres sa bone espee
Clere et tranchant et amoree
6605 Et li aultres elme dore.
De quant qu'il li ont presente,
Ne vout rien prendre li Galois,
En merciant come cortois
À tos les presens renfuses.
6610 Mesire Durmars a asses
De plusors desduis, ce sachies,
Et ses chevalz fu aaisies
Si bien, que riens ne li faloit,
De quant que il li covenoit.
6615 Il jors a sejorne issi,
Et lues que ce vint al lundi,
Li X chevalier s’atornerent ;
Car le tornoi pas n'oblierent.
Messe ont oie bien matin,
6620 Ja se vorront metre al chemin; :
Tantost cum il ont Mit trosser,
b25
6630
6635
6640
664%
161
185
or les paleffrois vont monter,
Les X puceles sunt montees,
À lor plaisir sunt acesmees.
(ieogenans fu molt cortois ;
_Car il fist monter le Galois
Sor un grant palefroi amblant,
Ferm et suef et bien portant;
Son cheval fait mener en destre
Li frans chevaliers de bon estre.
Atant se metent a la voie,
Vers le tornoi vont a grant joie,
Li garcon chacent les soumiers,
Li vallet mainnent les destriers,
Et si portent escus et lances
Et pengnencias de conissances.
Cele route ne sembla mie
Mal aperte ne esbahie;
Car tuit ensemble vont chantant,
Et si flahutent li alquant.
.Tot desduisant molt plaisanment
S’en vont vers le tornoiement,
Tos chargies voient les chemins
De chevaliers et de meschins
Et de chevaz et de blasons
Et de soumiers et de garcons.
Fait mesires Durmars: »Parfoi,
Tos li mons vient a cest tornoi.«
»Sire,« ce dist Geogenans,
»Voirement iert li tornois grans,
Decha par devers Blanches-Mores
Sera li gentiz rois des Mores
cè: HE plus de VC chevaliers
Qui tuit ierent a ses doniers.
WS5 Li rois Ydier de Cornuaille,
643 Ms
+
chem’,
6665
6670
6675
6680
6685
6690
186
Cil ara molt grosse bataille
Et li cuens Brandis de Galvoie
Qui por fine amor se desroie.
Li quens Galans del .Gat-Destroit,
Cil iert decha; car estre i doit,
Et li rois Bangon de Valon
Et Galehes de Cornillon,
Cis n'est pas mains riches d’un roi,
Cil ne tenra pas en conroi;
Car trop est rades et corans
Et talentis et desreans.
Bruns de’ Morois iert par decha
Qui molt grosse bataille aura
Et li beaz quens de Duveline
Qui proece a en sa saisine,
Et Clamador de la Bruiere
Ara molt gent a sa baniere,
Et li quens de la Grant-Montaigne
Cil iert decha o grant compaingne.
Bien doivent estre redotees ‘
Les rotes que j'ai ci nomees.
»Cil decha aront plus de gent
Que cil dela mien escient :
Mais devers Roche-Lande ara
Mellors chevaliers que decha:
Bien que [cil] par dela seront
Li mellor chevalier del mont,
Cil del ostel le roi Artu
Qui tienent proece en vertu
Seront dela trestot ensemble.
C’est lor recovriers, ce me semble.
Li rois des Ysles iert dela
Qui volentiers tornoiera ;
Car il est chevaliers noveaz
Et si est fors et grans et beaz
Et bien riches et bien mueblez
Et des armes entalentes.
569E5
6705
6715
7200
6725
187
De bachelers ara grant route
Chevalerose et bien estote,
Molt pora ceaz decha grever,
Si vuet durement assembler.
Dela iert li rois d’Orcanie
Qui molt a grant chevalerie,
Et li rois d’Escosse ensement
Cil iert dela a molt de gent,
Et li rois qui tient Benewic
Et li riches quens de Riswic
Et li quens Braiains d’Arondel
Qui bien set faire grant cembel
Et li quens de la Blanche-Lande
Cil seront devers Roche-Lande.
Mainte grosse bataille ara
Et par decha et par dela
Mais ne vos sai pes uomer totes
Ne les bataillés "ne les routes.
Devers.Blanches-Mores serons
A ceXz dela tornoierons,
e vos le voles creanter.«
Fait mesire Durmars li ber:
»Je vuel estre molt volentiers
Contre les millors chevaliers;
Car je sai bien certainement,
Qui tient meslee a bone gent
SSes biens fais en est miez proisies,
Portant qu'il soit a droit jugies.
A] grant meschief doit om savoir
Qui doit loz de proece avoir,
"Telz set les mavais abaubir
Qui n'ose les buens envair,
Ensi se. quident avancier
Li comte coart beubencier.«
»Certes« fait Geogenans »sire
De ceaz ne doit om nul bien dire,
N'est mie sens mavaise teche
6730
6740
6745
6750
6755
6760
wc 1:
188
Qui plus a beubant que proece.
Beubans est une vainne chose,
Nus bon[s] proudom mostrer nel ose.<
Ensi chevacent tot parlant,
Tost vont li palefroi anblant,
Tant ont lor droit chemin tena,
Qu’a Blanches-Mores sont venu.
Adone regardent et si voient
Les chevaliers qui s'en issoient
Fors de la vile tot arme.
La ot maint destrier ensele
Et mainte bele coverture,
Les routes s'en vont a droiture
Vers la place por tornoter,
Li grant chemin et li sentier
Sunt des chevaliers t plain.
Li plusor se metent al plain
Por les presses qui sunt trop
Sor les chemins et sor les rues,
La ot mainte lance planee
Et mainte baniere levee. -
Mout sunt beles a regarder
Les armes qui flanboient cler
Et les banieres qui ventelent.
Iluec flahutent et vielent
Cil qui de ce sevent servir
Por les chevaliers resbaudir,
Li plusor servent de harper
Et li alquant de flajoler, .
Li auquant vont d'armes parlant,
Et cil az tymbres vont tymbrant.
La ot maint chevalier de pris
Covert de soie et de samis,
Del tornoi sunt joiant et lie
Li vaillant et li envoisie.
Ja sunt en la place venu
189
Cil qui promiers sunt apparu,
Et encor sunt h deerain
De Blanches-Mores si prochain,
Qu'il s’en issent espessement
Por aler al tornoiement.
Mesire Durmars maintenant
En apele Geogenant,
»Sire« dist il »se vos voles,
Car nos armons ci en ces pres
Dejoste cest aunoi foilli.«
»Je le voloie dire ausi,«
Fait mesire Geogenans,
»Molt est cis liez beaz et plaisans.<
Lors descendent li chevalier,
Tantost font lor chauces lacier,
Bien s’armerent et par loisir,
Et si font lor chevaz covrir
De riches covertures beles
De lor armes totes noveles.
Tant li chevalier. sunt arme,
Sor les palefrois sunt monte,
Lors chevacent vers le tornoi
Par mi un pre joste I aunoi,
S’en vont les blans haubers vestus;
Mais lor elmes et lor escus
Font porter a lor esquiiers,
Et si font mener lor destriers.
Lor baniere est en haut levee
Blanche et vermelle, eschequeree,
Sor I grant destrier vigeroz
Le porte I esquiiers molt proz.
Geogenans come senes
A tos ses vales apeles,
»Saignore dist il »parles a moi,
Je vos commant et si vos proi,
Que monsaignor Durmart serves
6805
6810
6815
6825
6830
6835
+80
Si chier, com vos m’amor aves.<
»Sire« font cil »tot plainement
Serons a son commandement.«
Or est li Galois assenes
De bons valles preuz et senes,
Li soliaz commence a haucier,
Tant se hastent de chevacier
Li X chevalier tot ensemble
Et li Galois si, qu'il moi semble,
Qu'il sunt venu droit en la lande
La u l’asemblee est molt grande
Des chevaliers trestos armes.
Cil qui les avoient esmes
Les prisoient a V milliers,
La ot molt de riches destriers
Qui sunt covert de dras de soie,
Tote la place reflanboie
Des armes qui cler resplendissent,
Et li cheval si cler henissent,
Que tote la place fremist.
Mainte baniere i resplendist
Batue a or et a argent,
La ot maint bel acesmement,
La veissies maint chevalier
Son cheval corre et enlaissier.
Deus, tant guimple et tante mance
Et tante bele conissance
Qui fu donee par amors
Veissies porter les plusors.
Bien doit faire chevalerie
Qui porte juel de s’amie.
La ot de molt lontain pais
Et dus et contes et marcis
Et haus barons et bachelers.
Beaz est li tens et li jors clers,
Et la place est et bele et dure,
Plus d'une grande liue dure
Trestote verde et tote igaus.
3. DD
355
6875
191
Sor les elmes luist li solaus,
Iluec fait molt bel et molt gent.
De Il pars ont asses de gent,
Bien doivent tornoier par droit.
En mi lieu de la place droit
Avoit une loge de fust,
La plus bele qui onques fust,
N’ert pas mains haute d'une tor,
III C fenestres ot entor.
La fisent cele loge faire
Deus puceles de haut afaire
Qui de bealte orent grant pris,
Por celes. fu li tornois pris.
Cel jor sont molt bien &cesmees,
Sus en la loge sunt montees,
El plus haut estage lamont
As fenestres apoier vont.
Les II puceles ne sunt mie
En la loge sens compaignie,
Ains i a mainte damoisele
Et mainte dame cointe et bele
Qui de lui acesmer se paine.
Tote la loge en est si plaine,
Que je n’en puis nombre savoir,
Por le tornoiement veoir
Sunt as fenestres araingies,
Molt sunt celes joians et lies
Qui les plus beaz liez ont saisis.
D'ermine et de vair et de gris
Sunt acesmees les plusors,
La ot dras de maintes colors.
plusors ont chainses vestis
De blanc. diaspre, ce m'est vis,
Et si ont manteaz affieblees,
Et les auquans sunt acesmees
De samis et de dras de soie.
e3:
6880
6885
6890
6895
6900
6905
6910
192
La sunt en solas et en joie,
La ot maint gent cors avenant, -
Maint vair uel et maint doch semblant
Et mainte vermillete boche.
Saverose, plaisant et doche
Et mainte gorge clere et blanche
Et° mainte bele contenance
Et maint chief blont et maint cler vis.
Bon chevalier d’ancise pris :
Et qui dès armes conissoient
Deles les dames se seoient,.
Je quit, que cil les mosterront
Les bienfais qu’al tornoi verront.
Li chevalier as X puceles
Se vont veoir les damoiseles,
Des palefrois descendu sont,
En la loge montent amont,
Le Galois funt aler avant
Et monsaignor Geogenant.
Sus en la loge sunt monte
Li X chevalier tot arme,
Chascuns i a mene s’amie,
Bien acesmee et bien vestie.
Les dames et les damoiseles
Font grant joie des X puceles
Et des chevaliers ensement.
Geogenans molt sagement
Noveles enquiert et demande
De cele roine d’Yrlande
Que li Galois quiert et desire,
Mais la nel en set on rien(s) dire.
Monsaignor Durmart regardoient
Les dames qui laens estoient,
Et l’une al autre consilloit:
»Cis est beaz chevaliers a droit.«
La pucele de Roche-Lande
De lui conoistre est molt en grande
198
Et la dame de Blanches-Mores
Qui ærmaint sor la marche des Mores.
or ce II fu pris li tornois,
nOïstre vulent le Galois.
Feogzenns lor conseilla, .
D 22 x mes« dist il »entendes cha,
D = <æhevaliers tos blans armes
j Ca 2 mars li Galois est homes,
cit doit estre liez et joians,
Se li plus beaz qui soit vivans,
=. A = je vos di, que sa bontes
nm + asses miez que sa bealtes.«
L A <> mt se sunt en pies levees
m IT dames comme senees,
M7 JR _Æ font le Galois bel semblant.
Si — === -mre Durmars passe avant,
Ca == "est a eles acointies
M Re preus et bien affaities,
ing æ il n’i puet gaires parler;
Li =. r la fors muevent por joster
Cm «hevalier d'ambedouz pars.
. gie prent mesire Durmars,
u — = de la loge s’en issi
25 A
Et-
L li X chevalier assı,
Zu.
B5 fors ont lor chevaz troves
—n covers et bien enseles.
m rs montent li X chevalier,
10 — — -mmitost font les elmes lacier
ji. Le "+ ’
Con 2 escus prendent et lor lances,
NE —wert sunt de lor conissances.
\ “ÆSsire Durmars est montes
“Zn haume lacie tos armes,
a wor buen cheval siet li Galois,
& Ds est covers blans comme nois,
aintenant a son escu pris,
edens son cuer est tos espris
. #
194
D'amors et de chevalerie,
6960 Cant il a sa lance saisie,
Son cheval fiert des esperons.
Apres lui point Guivres li Blons
Et X vallet tot apreste
Qui portent lances a plante,
6955 Pardevant le Galois coroit
Cil qui le baniere. portoit,
Li X chevalier vont apres
Qui de bien faire sunt engres.
Et les puceles tote[s] dis
6960 A deu commandent lor amis,
En la loge sunt demorees,
Ja veront jostes et meslees.
As fenestres sunt apoies
Plus de VII XX dames proisies
6965 Et plus de. trois C damoiseles,
Les routes voient grans et beles
Qui chevachent por assenbler,
Molt reluisent li elme cler.
Devant les dames premerains
6970 Vient por joster mesire Yvains
Tos covers sor I cheval sor,
En chantel portet l’escu d’or
À un vermel lion rampant,
Tos est covers d’itel senblant,
6975 De ses armes a lances taintes
Plus de L a lions paintes,
Cil qui les portent vont chantant.
Et mesire Yvains vient devant
L'escu pris acesmeement,
6980 Sor frain galope cointement,
Pres de lor chevaliers s’aproche.
Mesire Durmars point et broche,
Vers lui s’adrece, quant qu'il puet,
Et mesire Yvains a li muet,
6985 De grant ravine se requierent.
195
Al aprochier bien s'entrefierent,
Si qu'il font percier les blasons,
Les lances volent par tronchons.
(2: Li chevalier n’ont pas hurte,'
6%0 Demi arpent se sunt outre,
Autres lances ont recovrees
Que doi vallet lor ont donees.
Voiant dames, voiant puceles
ae | Fisent XXV jostes beles,
“> C'ains n’i falirent ne reculerent,
N’onques ne se desaiwerent.
Geogenans muet por joster,
Quant que li chevaz puet aler
AA un des compaignons Ywain,
> Bien se trefierent tot de plain,
“Si qu'il ont lor lances brisies.
Lors sunt les jostes commencies
res des dames a I arpent,
=: i ara tornoiement.
MPor joster muet mesire Kez
Mntre II rens bien acesmez,
D'un drap de soie tos covers,
Bons est as armes et apers.
u Lors le conoissent mainte gent
A] escu noir, al chief d'argént
Que mesire Kez porte bel
Par les enarmes en chantel.
As dyables le commandoient
Tez III C qui venir le voient,
rs Li plusor le heent de mort
Qui le vorroient avoir mort;
Car sovent dist grant felonie
À ceaz qui ne li sient mie,
Et si set bien en cort porter
>
es der vers hat eine silbe zu viel.
| 18+
7020
7025
7030
196
Tos ceas cui il vuet deporter.
Mesire Kez avant regarde,
Si voit le Felon de la Garde
Qui por joster vient d’atre part,
Al esca d'or al noir liupart
Le conoist bien li seneschauz, °
D’ire et de maltalent est chauz;
Car lui ramenbre del meffait
Que cil li avoit piecha fait.
Cant monsaignor Ke en sovient,
Vers lui s’adrece et eil li vient,
: Cant que li chevaz puet randir,
7085
7040
c 3:
7046
7050
7055
As lances baissier et brandir
S’entrevienent plus que le pas
Comme cil qui ne s'aiment pas.
Bien se fierent al aprochier,
Si qu'il font les escus percier,
Les lances escligent et faingnent,
Des cors et des chevaz s’enpaignent,
Lor escus fendent al hurter,
Et lor helmes font enbarer,
Li archon des seles froerent,
Ambedoi li cheval creverent _
Et li chevalier sunt [ve]rse
En la place tot estone,
En grant 'piece ne se remurent.
Plus de C chevalier corurent
Por rescore le seneschal
Et cors et escu et cheval.
Mesire Durmars lor adrece,
Plains de vigor et de proece
Vait tote la rote encontrer,
Sa lance fait entors voler,
III en abat a son venir,
Outre fait le cheval bruir
En la grant presse de la route,
197
Sn qu'il la tresperce trestote.
SS or lui fierent al trespasser
"us de XXX por lui grever,
=> +t li Galois soffre et endure,
S—S or lui est la meslee dure,
Sais il s'en va bien descombrant,
"I Vodis fiert et enpaint avant.
M _ors poignent li X chevalier
or monsaignor Durmart aidier,
WDurement vienent enlaissie,
_hascuns tient l’escu enbracie,
1085
1000
AO for descloient.
Hor lances portent abaissies,
—A1 assembler les ont brisies.
"Tote cele rote forscloient,
” Pant font, que le Galois descloient
W'entre les chevaliers dela,
eogenans le fist bien la
Et tot si compaignon ausi,
Molt vienent bien come hardi,
Et molt prisierent lor venue
“Trestot cil qui l’orent veue.
Devant les dames le fist bien
Yvains li fiez roi Urien,
Tant tint meslee a ceas dela,
Que monsaignor Ke remonta,
Sor I bai cheval chastelain
Qu'il ot gaaignie de sa main.
Mesire Kes est remontes
De lui vengier entalentes,
Le Felon de la Garde voit
Qui de remonter se penoit.
Mais Kez nel laisse remonter,
Ains le vait del cheval hurter
Si durement; qu'il le rabat
Encontre terre trestot plat.
+
198
Ja l’eust pris et retenu,
Cant al rescore sunt venu
Plus de HIIXX chevalier
Qui malgret sien li font laissier.
7095 Li Fel de la Garde remonte,
Maintenant vuet vengier son honte,
Tantost fait lancier le cheval
Par devant Ke le seneschal,
Molt bien le quide retenir,
7100 À ce qu'il voit sa gent venir.
vecl: Al frain le prent, vers lui le tyre,
Une grans bataille desire
Por Ke le seneschal grever,
Plus sunt de IIIC bacheler
7105 Qui tot sunt venu a forclose.
Et mesire Ywains qui bien ose
I grant fais atendre et sofrir
Commence mellee a tenir,
Tos est enclos entre lor gent,
7110 Trop demeure seurement,
En la grant presse s’abandone,
Cols ı recoit et cols ı done,
Molt a sofert et endure,
Entre lui et monsaignor Ke
7115 Sunt trop enconbre et chargie.
Atant vienent tot eslaissie
Gil del ostel le roi Artu
Qui bien ont le meschief veu,
Por rescore lor compaignons
7120 Fierent chevaz des esperons,
Lor bataille est bien estendne,
Tote serree et tote drue,
Porprent plus d'une arbalestree.
‚ La ot mainte enseigne levee
7126 Et maint riche destrier covert
Et maint buen chevalier apert.
Cele rote est et bone et bele,
199
Mainmte manche de damoisele,
7130 Mainte guimple et mainte entresaigne
Veissies en cele compaigne,
La ot maint cler elme lacie
Et wmasint riche escu enbracie,
Îlaec oissies flajoler
7135 ve mnainte flahute soner,
©N1t vienent acesmeement.
Le ot chevaliers plus de cent
Dont li pire, si com je croi,
Quaïde bien vaincre le tornoi.
7 re chevachent tot de front
"0 Les lances droites” contremont,
Et Quant il ont tant chevachie,
Qua ”il sont pres des rens aprochie,
= Pig = Tr Laissent corre tot ensenble
ti xrement, que terre trenble,
7145 Molt vienent tost esperonant.
Be = re Grawains vient devant
E Wu zancelos del Lac apres
Feb ©» + li fiez le roi Ares
= æagremors et Perchevauz
7150 m ES vec et Gales li Chaus,
ee == de Rogemont lı preuz
. Ga, = ngrevains li orguilleuz,
Mo» =m_res et Gaharies,
Et «res li petis et Gifles
7155 Qu > az cil de la deserte
. Et = fist mainte proece aperte
c 2° ca =—esire Ydier li fiex Nu.
Ch =Ssunt tot ensemble venu,
% =cung vuet estre premerains.
1160 De aut vient mesires Gavains
‚> monssignor Yvain rescore,
A, que li cheval puent core,
S gievent tot si compaignon.
Hors se tornent a esperon
200
7165 Cil dela qui joste avoient,
Cant cele grant bataille voient
Qui sor eaz devoit deschargier,
N’ont cure de plus atargier,
La place voident erranment,
7170 Molt s'en vont effree[e]ment.
Mesire Yvains est demores
Comme bons chevaliers proves, -
Et il et Kez sunt revenu
Issi, qu'il n’i ont rien(s) perdu.
7175 Assez orent en lor blasons
Et fers de lances et tronchons,
[Et] lor elme estoient casse,
Et lor cheval alques lasse.
A II valles II lances prisent,
7180 El front de la rote se misent
O cheaz de la table reonde
Qui sunt li plus vaillant del monde.
En la place ert li rois Artus,
Grant piece a, qu'il estoit venus,
7185 Les commenchalles ot veues
Et les premeraines venues,
Si dist, que le blanc chevalier
En doit om durement proisier,
Por ce qu'il vint o pou de gent
7190 Assembler si hardiement
Et por ce, que il trespercha
Tos ceas a cui il s’adrecha.
Ce estoit Durmars li Galois,
Mais ne le conoist pas li rois,
7195 Si l’a blanc: chevalier nome,
Por ce qu'il le vit blanc arme.
Li rois nè prisa mie envain
Le bienfait monsaignor Yvain,
Ains dist, qu{e] il l’avoit bien fait.
7200 Mais n'en tenrai mie lonc plait
De nomer tos ceaz qu'il proisa,
201
Ne de dire quant qu’il vit |
N’ert mie seuz li rois Artus.
Ains ot o lui contes et dus
Et maint prince et maint vi
Et maint chevalier de valor
Qui sens armes sunt al torn
Li rois sist sor I palefroi
Qui molt estoit riches et grı
Et beaz et fors et bien anb
Molt valoit bien I bon dest
Por I grant taz de gent peı
Li rois avoit chainte s’espee
Si ot une chape affublee
D’une riche color sanguine
Qui tote ert forree d’ermine
Sor son chief portoit I chaj
De paons molt riche et mol
Entor le roi a gens armees
Qui portent maces et espees
Cil se painent del roi garde
Ne laissent pas sor lui foler
À lui ne puet aprochier nu:
Se ce n’est rois u cuens u (
U riches pers de haute hon
U chevaliers de grant valor
Les routes chevachent avant
Molt se vienent entr(e)apro«
Ja iert grans li tornoiemens
Li rois s’areste al cors des
Por la venue de sa gent
Qu'il vuet veoir. tot: plainem
Ja vera les venues. totes,
Fieres et rades et estotes.
Entre II rens n’est demores
Nus hom qui soit de mere
Les banieres al. vent baloier
202
Et les batailles s'entrevoient. *
Lors vont assembler le tornoi
7240 Cil de la maisnie le roi,
Li bon chevalier defensable
Qui sunt de la reonde table;
Tuit ensemble poignent et brochent,
: Si pres de ceas dela s’aprochent,
7245 - Qu'il font lors chevaliers fermir.
Si vos di bien, qu'en lor venir
Sunt lor banieres desploies,
Les escus pris, lances baissies
Vont si durement assembler,
7250 Qu'il font la chanpaigne trenbler.
Li rois Ydier de-Cornualle
Muet a tote cele bataille,
Il et li cuens de Duvelline
Laissent corre de grant ravine
7255 Et Bruns de Morois ensement,
Cil III muevent premierement,
A tot l'encontre s’abandonent,
VC chevalier esperonent
Qui de lor compaignie sont,
7260 Lances baissies apres vont
Si tost, cum il puent aler.
A toz ceaz muet a encontrer
Mesire Gavains li cortois.
Mesire Durmars li Galois
7265 S’adrece a lui tos premerains,.
Et il et mesire Gawains
S’entrefierent en lor vehir,
Lor lances brisent al ferir,
f258r°c1: Outre s'en vont sens arrester,
7270 As grans batailles vont hurter,
En la plante des chevaliers,
Iluec adrecent lor destriers.
Mout tost vient Lancelos li ber,
1275
7230
1285
7295
7305
7510
203
Cant qu'il puet le cheval haster,
S'adrece a trestos les venans
La u mains a des conissans;
Car le deport ne quiert il point.
Li cuens de Duveline point
L'escu vermel al chief d’ermire
Met en chantel par vigor fine,
Et Lancelos vers lui s’eslaisse,
Tot maintenant sa lance baisse.
Mout se sunt bien entreferu,
Andoi sunt percie li escu,
Les esclices sunt haut volees
Des lances qui tost sunt froees,
Al trespasser bien s’entretaignent,
Des escus et des cors s'enpaignent ;
Mais Lancelos l'a si hurte,
Qu'il la fors des archons porte.
Li cuens de Duveline chiet,
Or a mestier, c'on le reliet,
Si compaignon l'ont bien outre,
Si l'ont rescos et remonte.
Lancelos met main a l’espee,
Woantost s’adrece en la meslee,
Kent la bataille et ront la presse,
Avant s’enpaint, onque ne cesse,
Si a outre les premerains
Qui devant lui murent orains.
Sor I riche destrier norois
Vient tos covers Bruns de Morois
Lance baissie l’escu pris,
L'orguel et de fierte espris,
Et Saigremors li desrees
S'adrece a lui tos abrieves,
En chantel portent lor escus,
Des grosses lances as rois fus
S'entrefierent pres des mentons,
Por poi, ne vuedent lor archons.
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7320
ce 2:
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204
Si durement s'entrevierent,
Que trestot se desaiwerent,
Mais les lances sunt pechoies,
Utre s’en vont resnes lasquies,
Si se rafichent es estriers,
Bien s’aferment sor les destriers,
Chascuns se radrece endroit lui,
Molt le velent bien faire andui.
Li rois Ydier de Cornuaille
Vient devant tote sa bataille
Sor un cheval molt tost corant,
Si ot escu riche et parant,
D’ermine estoit frez et noveaz.
En l’escu ot II lionceaz
De vermel sinople rampans,
Ses elmes fu clers et luisans,
Tos estoit covers ses chevaz
D’ermine a lionceaz vermaz.
Durement s’adrece li rois
Contre Perceval le Galois,
Et Percevaz tos eslaissies
S’est contre le roi adrecies.
Sı tost com il vienent andui,
S’adrece Percevauz a lui,
Si se fierent des grosses lances,
Les cleres alemeles blanches
Font par mi les escus passer,
En haut font les troncons voler.
Mais je vos di, que Perceval
A abatu jus del theval
Le roi Ydier par sa proece;
Car il n'est hom de sa vistece.
Iluec est grans li frosseis,
Or recommence pogneis,
D’anbes II pars al assembler
Veissies ces lances froer
205
Et ces escus percier et fendre
Et chevaliers par terre estend
Plus de X en [i] trebuchieren
De troncons et d’espees fieren
Cil qui lor lances ont froees.
En mi le chaple des espees
S’est Percevaz ferus li ber,
La lı veissies cols doner
Et tranchier helmes et blason
Et rescore ses compaignons
Et ceas dela si envair,
Qu'il les fait arriere sortir.
En mi la presse de lor gent
Se combat si hardiement,
Que tot abat et tot cravente
Et durement les espaente.
Durement est bons li tornois,
Et Percevaz li bons Galois
Est en la grant meslee ades,
Si compaignon li sunt si pre
Mais bien sovent le vont per«
Car il tresperce si avant,
Que nus hom ne le puet siwi
As grans rotes qu'il voit ven:
S’adrece sovent et menu.
Cel jor li est si avemu,
Qu'il venqui le tornoiement
Molt bien et molt outreement
Mais les dames n'i entendoier
Ne esperance n’i avoient
Por la queste del saint graal
Car il [ert] castes et loial.
Se ce ne fust, molt bien creu
Que son amor avoir deussent.
*
Le. creissént.
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73%
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7415
206
D’ambedoz pars poignent et broeent,
Al assembler fierent et joignent,
X grans batailles desroterent
Qui de plain front s’entrecontrerent.
La veissies chevaz crever,
. Lances brisier, tronchons voler
Et maint escu fraindre et percier
Et abatre maint chevalier,
La ot mainte janbe froissie
Et mainte chanole brisie.
Iluec assenble li tornois,
Des lances est grans li effrois
Apres commence la tenchons
Des espees et des tronchons.
La ot enseignes escriees
Et banieres al vent levees,
Li tornois est riches et buens,
N'i a deport ne dus ne cuens,
La prisoist on poi le dangier
D'un fauz plaideor losengier.
Al tornoi vient li rois d’Escosse ;
Galehes de Cormillon broche,
Si s’adrece molt durement
Al roi et a tote sa gent,
Et li rois se radrece a lui:
Lor lances brisent bien andui,
Li esclic sunt en haut lancie.
À tot le tronchon alongie
Est Galehes outre corus
A ceaz qu'endroit lui a veus,
Encontrer et ferir les vait;
De son tronchon si bel cop fait,
Qu'il en abat un chevalier ; |
Devant fait corre le destrier,
Si se radrece en mi le tas.
Sor lui veissies maint esclas,
Et mains tro[n]s de lances voler,
2—>oO
7425
1430
745Q
207
Il ne poist pas retorner.
Ains fust ja pris, mes erranment
Li sunt venu tote sa gent :
Lances baissies tot de front,
Plus de II C chevalier sunt
Qui tuit vont des lances ferir,
Si qu'il ont fait en lor venir
Il grans batailles remuer
Et l’une sor l'autre hurter.
I arpent les mainent ferant,
Et Galehes chace devant,
As armes le reconissoient
Li plusor qui le regardoient,
Ses escus ert tos frez dores,
Si ert de synople frestes
À un vermel quartier luisant.
Cel jor voient bien li alquant
Sa justice et son hardement.
Atant vient al tornoiement
Li rois des Isles a grant rote,
Sa bataille ert fiere et estote,
Bien i a III C chevaliers
Les escus pris sor les destriers,
Lances levees, tos seres,
Desos les elmes enclines.
Et quant il sant pres del tornoi,
Si chevacent a grant effroi,
Lor lances alongent et bassent :
Et II grans batalles s’eslassent
Qui tost lor vinent de randon,
C'est li rois Bangos d’Avalon
Et li cuens Barndis de Galvoie,
Cil sant andoi covert de soie,
I et lor gens ensemble tienent,
Lances baissies molt tost vienent,
En lor II rotes, ce sachies,
Ot bien -II C elmes lacies.
208
7456 Ces II batailles desrengierent,
Al roi des Isles s’adrecierent.
Et li rois al encontre muet,
Can que li chevaz corre puet,
Il et li riches rois Bangus
7460 S’entrefierent sor les escus,
Lor lances brisent, otre vont,
Les escliches volent a mont,
Lor batailles sunt assemblees.
La ot tantes lances froees,
7465 Que des tronchons et des escliches
Et des encontres durs et riches
Et de la friente de chevaz
Et de la noise des vassaz .
Est li bruis et li tons si grans,
7470 Que trestos en fremist li chans.
Biefi le fait li rois d’Avalon
Et il et tot si compaignon,
Et li quens de Galvoie ausi
, Maint cop de s’espee i feri;
7476 Mais fierement les encontra
Li rois des Isles qui percha
Lors batalles en son venir,
Si qu'il les fist auques fermir.
Tot si chevalier ensement
7480 Assenblerent si radement,
Qu'en lor venir chevaz creverent,
Par mi II batailles hurterent,
Si qu'il les remisent arriere
Plus d'une traitie planiere;
7485 Trestot desconfit s'en alassent,
S’autres rotes n'es recovrassent.
Li quens Galaus del Gaüt-Destroit .
Cele desconfiture voit,
Lors lasse core tos covers,
’ *
7487 Galaus, oben 6659.Galans ; u und n sind beide mal g
A95
700
)5
20
1525
209
Bien acesmes et bien apers,
De plain eslais, son escu pris,
S'adrece entre les desconfis
A chaus qui sor ces s’abandone,
Sa lance pecoie et tronchone.
A cel poindre sens renfure[r]
A fait II chevalier verser,
Outre s'en vait l'espee traite,
Bele chevalerie a faite.
Tantost sunt apres lui venu
Si compaignon qui l'ont veu,
Et li quens de la Grant-Montaigne
Corut apres a grant compaigne.
Ces II batailles recovrerent,
Al roi des Isles assenblerent,
Les fuians fisent retorner.
La veissies al encontrer
Ferir de tronchons et de lances
Et d’espees cleres et blanches,
La ot mainte enseinge escriee.
Li rois des Isles tint mellee
A III contes et a un roi;
Lors laissent corre a grant desroi
XI batailles por lui aidier,
Plus sunt de VII XX bachelier,
Qui tot assenblent a un bruit.
La veissies maint arcon wit
Et maint bel cheval estraier,
Nluec puet on bien gaaignier.
En mi le grant tornoi plus dru
Endroit la gent le roi Artu,
Tient mesire Durmars melee,
Sovent i refiert del espee.
Quant il voit les rens esclairir,
Adont vait de lance ferir,
Maint chevalier ı desconroie,
Mainte grosse lance i percoie;
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210
Car a grant plante l'en donoient
Li vallet qui de ce servoient.
Molt set li Galois bien -joster
Et molt set bien de lance en cler
Et en la grant meslee drue,
La vait ferir d’espee nue,
Lor bataille perce et desront ;
Laens se lance si parfont,
Qu'i le fierent de totes pars.
Bien le fait mesire Durmars,
Cant il se voit trop encombrer,
Belement se set delivrer.
Chevaliers estone et abat,
Par si grant vigor se combat,
Qu'il senble bien apertement,
K’armes ne li costent nient.
Bien fait sa proece paroir,
Plainement le puent veoir
Celes des fenestres amont
Qui la sus en la loge sunt.
IIIIC sunt bien acesmees
Dames et puceles senees,
Molt en ı a de bien proisies
Et de cointes et d’envoisies,
O les dames a chevaliers
Sachans d’armes et envoisies
Qui les mostrent les bienfaisans
Et les routes miez defendans.
Monsaignor Durmart le Galois
Prisent les dames maintes fois,
Le blanc chevalier le nomeient
Por ce, que son nom ne savoient,
Assez i parolent de lui,
Et molt i regardent autrui.
Teles i a, si com je croi,
Qui lor amis ont al tornoi
Qu'eles amoient par amors,
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Bien reconoissent les plusors
Les guimples qu'eles ont donees
Et lor manches qui sunt ridees.
Cele qui voit sa guimple entire
En son cuer commence a despire
Celui qui le porte por li.
La sunt li mavais escharni,
Qui bien le fait devant s'amie
Miex en vaut sa ehevalerie,
Et qui le fait mavaisement
Trop est escharnis malement,
Por tant que s'amie le voie,
U .por tant qu'ele dire l’oie.
Tez i fu al matin ames
Qui fu al vespre renfuses,
Por ce qu’al tornoi fu veus
Et de manaiste coneus.
Encor en i a molt de teuz
Cui les dames quident molt preuz,
Por ce qu'il lor font a croire
Mainte chose qui n'est pas voire.
X lor dient, qu'il font mervelles,
Et les chaitives ont orelles;
Mais s’eles a tornoi alassent,
«Je ne quit pas, qu'eles amassent
Les coars beubanciers mavais
Qui devant eles sunt criais
Por escorder si quident bien,
Que cil ne lor mentent de rien,
Mais tot cil ne sunt pas vallant
Qui devant eles font beubant,
Recreans chevaliers vanteres
Cointes et coars et borderes.
Cil tient de lui molt grant sermon,
Cant il ne voit se mavais non,
Mais quant il est entre les buens,
Adont n'est mie li plais suens,
f259 r° c1:
. 7606
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7630
7685
212
Ains est tos mus et tos tapis,
Por ce qu'il ne vaut un tapis.
Qui tel chevalier vuet amer
Trop a son cuer nice et amer,
Molt doivent bien estre reprises
Les dames qui la se sunt prises.
Mais je quit bien avoir mespris,
Cant j'ai cest afaire repris;
Car les sages bien entendans
Aiment les preuz et les vaillans
Et les chaitives les chaitis,
Ensi est .lı siecles assis,
Si le nos covient esgarder,
D'autre chose m’estuet parler.
Del tornoi vos dirai avant,
Mesire Durmars i fait tant
Que li plusor qui l'ont veu
Dient, qu’encore l'a vencu.
OÖ lui sunt li X chevalier,
Cil ne le vulent pas lassier,
Ains le rescoent trop sovent.
Et li Galois molt durement
Les va rescorre et delivrer
La u il les voit encombrer.
Les plus grans presses fait partir,
Molt peut d'armes grant faiz soffrir,
Radement cort a la meslee,
Al ferir qu'il fait del espee
Tient haut son escu devant lui.
»E! deus com cil l’a fait bien hui!«
Dist li rois Artus qui le voit,
»Je tesmoing et si di por droit,
C’ainsmais ne vi un chevalier
Nul jor a armes si manier.
Certes, molt volentiers saroie
Qui il est, et se li donroie
45
5O
5
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213
De mon avoir a son talent,
S'il voloit estre de ma gent.«
Si faitement prise li rois
Monsaignor Durmart le Galois,
Et tot si haut baron qui l’oent
Durement le prisent et loent.
Del tornoi voient espessier
Et les grans routes desrengier,
Mains chevaliers molt bien le fait.
Les dames en tienent grant plait,
De la loge (la) u eles sunt
Voient et aval et amont
Et les jostes et les mellees
Et la resplendor des espees.
Les dames ont maint prisonier,
Et si ont maint riche destrier;
Car qui cheval i gaaignoit
U qui chevalier i prendoit
As dames en faisoit present
Et as puceles ensement.
Tulas de la deserte est pris
Et il et Mordres li petis
Trestos montes sor lor chevaz,
Ausi est Kez li seneschaz.
Li chevalier as X pucelles
Les envoient lor damoiseles.
Cil troi sunt en la loge entre
Devant les dames tot arme,
De lor haubers sunt chamoisie,
As fenestres sunt apoie-
Deles celes qui lieuz lor font.
Por poi, que Kez de duel ne font
De plusors mos qu'il ot la dire,
Les unes voit juer et rire,
Les autres ot d’armes parler,
Tot ce faisoit Ke forsener.
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71680
71685
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7705
„Mesir Kez, Ce Tulaz.
„Ceg dames ont J0! et solas.
us
gt s'aucuns À son frain perdu:
1 col estendu,
L tornois est bons et estables;
Molt 1 & rotes deffensables,
Gl qui sunt dever® Roche-Lande
Par force et par vistece grande
Vuelent chaus de la remuer;
Ceaz qui sunt devers Blanches-Mo
Lors chevace ji rois des Mores,
qi fait 808 aralines soner
215
Et ses grans banieres lever.
En sa rote a contes et dus,
Plus i a de VII C escus,
Lor elme luisent et flamboient,
Lor banieres al vent desploient.
La veissies maint grant cheval
Covert de soie et de cendal,
De loins perent les conissances,
Ce senble une forest des lances.
La a molt de bons chevaliers
Qui sunt monte sor bons destriers,
D’un front s’en vienent tot serre,
Les escus pris, tot ordene,
Et si ne se desroient pas,
Ains chevacent le petit pas,
Devant le roi sonent frestel :
Et flahutes et chalemel,
Et des flajoz et des vieles
I sunt les melodies beles.
Sor I grant cheval siet li rois,
Sı est trestos covers d’orfrois,
Ses armes sunt totes dorees
A aigles d’azor eslevees,
Ses elmes est d’or corones
Et de pieres estinceles.
Molt a li rois grosse bataille,
Il ne vuet mie poindre a falle,
Tot outre le tornoi s’en va
Por desconfire ceaz de la; .
Cant il a le tornoi foreloz,
Maintenant muet les grans galos.
À lui muet li rois d'Orcanie
À tot molt grant chevalerie
Et li rois qui tient Benfe]uic
Et li riches cuens d’Evurie ù
Et li quens Briains d’Arondel
Sor un ferrant cheval isnel
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7755
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v° c 1:
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216
Et li quens de la Blauche-Lande.
Chacuns de ceaz a rote grande,
Bons chevaliers a en chascune,
De V batailles ont fait une
Por le roi des Mores grever,
Trestot vont a lui assembler.
Li rois des Moreg set molt bien,
Que nus depors n'i vaura rien,
Tex V batalles voit venir
Que ja voront del sien tenir.
I lor adrece le destrier,
Et il et tot si chevalier
Vont assenbler a ces V rotes
Qui de plain eslain vienent totes,
D’anbes II pars li'plusor trenblent
Lances baissies tot assenblent
Sı durement a un effrois,
Que l'on puet oir les escrois
Bien pres d’une liue pleniere.
Cele assenblee est dure et fiere,
Lances i volent par asteles,
Fraignent arcon(s) et brisent seles.
La veissies al assenbler
VC escus de front hurter,
Maint elme veissies quassier
Et maint cercle rompre et frossier.
La ot maint cheval espale
Et maint chevalier estone,
Jus de son cheval abatu,
À la terre tot estendu.
Si vos di bien, qu'al redrecier
N’ot mie chascuns son destrier,
Onquemais plus dure venue”
Ne fu a I tornoi veue.
Li rois des Mores est corus
*
7770 Ms. esous escus.
“w
v
wi
217
La u voit ceaz dela plus drus,
Al conte d’Arondel hurta,
Si qu'il tot le desaiwa.
Cant il a brisie sa lance,
En la presse bruist et lance,
Tantost jete jus le tronchon,
Del espee fiert a bandon.
Molt est li rois de fier talent
Et molt le fait hardiement,
Sovent se voit al frain hauper,
Mais nus ne l'en poist mener;
Car bien le rescoent sa gent.
La veissies espessement
Chevaliers meller et ferir
Et grosses batalles venir.
D’anbesdoz pars li ren fremissent,
Les espees cler retentissent
Des coz que hi chevalier donent,
Li elme tintent et resonent
As durs encontres perilloz
Dont li alquant sunt angoissoz.
La est li tornois bien .ferus,
Tant i a haus homes venus,
Que de la noise des barons
Et des hurteis des blasons
Et des araines et des cors
Est li bruis et lı tons si fors,
Que la place en trenble et respont. -
Al corre que hi cheval font
Senble bien, que la terre fonde,
Tot cil de la table reonde
S’adrecent a cele meslee
Les escus pris de randonee,
Tot entor a forclos en vont,
Ceaz outrent qui devers eaz sunt
Et des atres VC u plus.
7820
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c 2:
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218
Mesire Gavains est corus
Devant la rote tot premiers,
En mi le tas des chevaliers
Fait le cheval si tost aler,
Qu'il en abat II al hurter.
Parfont se met en la meslee,
N fiert del poing et del espee,
Del cors bruist et del cheval.
Iluec veissies le vassal
Et colz doner et colz soffrir,
Sor lui oissies retentir -
Le fust et le fer et l'acier,
‚Sovent se voit al frain sachier;
Mais il ne se dai(s)gne esbahir,
Ains lance avant par grant air,
Si fait semblant, que lui n’en challe,
En la grant presse fiert et malle.
Iluec est mesire Gavains
Ferus et botes et enpains,
Cil del ostel le roi Artu
Sunt apres lui si tost venu,
Qu'il ont le tornoi .remue
Plus de plain arpent mesure.
Les rotes qu'il troevent plus drues
Ont trespercies et fendues,
Trop malement desaiwerent
Tos ceas a cui il-s’ajosterent,
Le roi des Mores et sa gent
Tornent de la place, erranment.
Grans est li cris et la huee,
La desconfiture est levee,
Maintenant vont haper as frains
Cil qui convoitent les gaains.
La ot tire, la ot sachie
La ot maint cheval gasignie
Et maint baron pris tot monte.
Cil s’enfuient tot effree
7855
7860
7865
‘870
‚SB
219
Qui devers Blanches-Mores sunt,
A esperon molt tost s’en vont
"Tot desconfit en tel maniere,
Quant Clamador de la Bruiere
Vient al tornoi tos acesmes,
Hardis et fiers et bien montes
Sor grant cheval fort et isnel.
Devant son piz tient en chantel
L'escu vert a la fasse blanche,
Si ert orlez par connissance
D'une vermelle enbordeure,
Endroit la grant desconfiture
Fait adrecier lui et sa gent
De plain eslais molt durement.
Les desconfis a bien outres,
Ceas qu'il chacent a encontres,
Joins en l’escu, sa lance basse
A tos ceas qui vienent s’eslasse(nt).
Al ferir de lance abati
I chevalier tot estordi,
ll en a fait voidier les seles,
Sa lance vole par asteles,
Le cors et le cheval adrece
En la presse par grant vistece.
Tant de chevalier le ferirent,
Por ‘un poi, qu'il ne l’abatirent ;
Mais par grant vigor se retient,
Tote sa rote apres lui vient,
Bien i a III C bachelers
Lacies les elmes drus et clers,
Apres Clamador s’eslaissierent,
De lances et de tronchons fierent.
En lor venir ont abatus
L chevaliers et plus.
loc est la chace. arrestee,
Clamador est en la meslee,
Si commence d’armes a faire,
220
Mais il ne puet mie defaire
. Tote la chace. ce sachies,
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Ains est trop durement chargies.
Il et sa gent on[t] trop perdu
Se d’atrui ne sunt secoru.
Mais Galehes de Cornillon
Et il et tot si compaignon
Corent por Clamador rescore.
Cant que li bons chevaz puet core
Vient Galehes devant sa gent,
Outre sa baniere I arpent
Est alez de lance ferir,
Si qu'il abat en son venir
I chevalier fors des archons,
Sa lance vole par tronchons.
Et Galehes s’adrece avant
_ L’espee nue paumoiant,
Tost fait core le cheval sor
Vers la baniere Clamador,
Ceaz devers lui vuet bien otrer;
Car il ne vuet mie foler
Par mi ceaz qui devers lui sunt.
Si chevalier apres lui vont,
Mais ıl est si avant corus,
- Qu'il est de X lances ferus,
7920
7925
Ains que sa gens lui soit venue. *
Galehes tient l’espee nue,
Si ne fait pas semblant ne chiere,
Qu'il velle retorner arriere.
En la grant presse fait lancier
Et cors et escu et destrier,
Lors se combat molt fierement,
Ne le fait pas doteusement.
Tant a soffert, tant a feru,
Que si compaignon sont venu
Molt durement a esperon,
À I bruit crient Cornillon,
7930
Fæ
ve
55
221
Tot ensenble de randonee
S’adrecent en la grant mellee,
Fierent et chaplent et burissent,
Les rotes fendent et partissent.
Molt sunt venu estoutement,
Mais bien les encontre et atent
Li rois des Illes d’autre part,
Ne le truevent mie coart
Mais hardi et chevaleroz.
Vers lui a chevaliers si prouz,
Qu'il osassent bien envair
II tans d'autre gent et soffrir.
Or sunt ensenble pres apres
Mit Clamador et Galehes,
3%t lor banieres et lor gent
Molt le font bien apparanment,
Wndroit eaz ont fait le tornoi
Arrester et tenir tot coi,
Ne le puent pas tot achaindre
Ne toz ceas qu'il chacent destraindre.
Derrier lor dos en mi les chans
Est la desconfiture grans;
(Car) Mesire Galehes chacoit,
Et mesire Ydier le siwoit,
Et Lancelos s’en vait corant
Par mi les batalles hurtant
Et Sagremors et Galehes,
Des esperons brochent apres
Tot eil.de la reonde table
Qui trop sunt dur et defensable.
Li rois des Mores s'en aloit
N et li quens del Gaut-Destroit
Et li quens Brandis de Galvoie,
Ci troi se sunt mis a la voie
Et totes lor gens autresi,
Molt fa dolans qui la chai.
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7990
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Quant mesires Durmars parchoit,
Que cil devers cui il astoit
S'en venoient si faitement,
D tient tot coi, et a atent
Chaus qui la vienent bruissant.
Grosse lance cler fer tranchant
Tient li Galois en sa main destre,
Devers son escu a senestre
Laisse les desconfiz passer.
Tantost s’adrece a encontrer
A toz ceas qui vienent. chaucant,
De plain eslais en adrechant
S’adrece az gens le roi Artu
Tot droit, en mi le tas plus dru.
Al hurter abat Saigremor
Et le vallet al cercle d’or,
En III pieces vole la lance,
Et mesire Durmars s’avance,
Si s’est en la presse lancies,
Molt i fu enpains et chuquies,
Ja sera pris et retenus, .
Si n'est erranment secorus.
Por li aidier poignent ensemble
Li X chevalier, ce me senble,
En la grant presse s'abandonent,
Maint cop i rechoivent et donent;
Mais trop alerent a meschief,
N’en poissent venir a chief
De monsaignor Durmart rescore,
Quant Bruns de Morois laisse core
Sor I riche destrier molt bel
Fort et hardi et molt isnel.
Devant sa baniere s’en vient,
Par les enarmes l’escu tient,
Quant que chevaz l'en puet porter,
Vait as chevaliers assembler.
Cant il a sa la lance brisie,
223
Tantost a l’espee enpoignie,
Parfont s'est en la presse miz
Comme bons chevaliers esliz.
805 »Morois,« s’escrie hautement,
Sa rote vient molt durement,
Bien i a VII XX chevaliers,
Jones bachelers et ligiers,
Trestot se fierent a un fais
010 En la presse de plain eslais,
Fendent et percent les conrois.
La le fait bien Bruns de Morois;
Ce li doit on en bien retraire,
Qu'il ot en bones gens afaire,
5 MN'onques por ce ne s’esbahi,
Mais tot ades lor envai.
Wancelos par grant estoutie
Æt par sa grant chevalerie
A fait remonter Saigremor
> Et le vallet al cercle d’or.
Uns chevaliers en icel point
Apres le roi des Mores point,
(La) U il l'ataint, en haut li crie:
»>Rois des Mores n'en fues mie;
Car vos en seres trop blames.
Gentiex sire, quar secores
Brun(s) de Morois, vostre neveu,
Le bon chevalier et le preu.
Par mon chief, se vos retornes,
Tos li tornois iert recovres.«
Li rois des Mores retorna,
Tote sa bataille arresta
Li quens del Gaut-Destroit guenchi
Et li quens de Galvoie ausi.
085 Ces III batalles esperonent,
*
Ds Ma. re secores.
8040
8050
c 8:
8055
224
Tronpes et araines i sonent,
A ceas qui chacent vont hurter,
Si qu'il les vont tos arrester.
Telz a chacie qui tient tot coi,
Adont veissies bon tornoi:
X batailles sunt retornees
Les banieres en haut levees,
Par si grant air recovrerent,
Que tote la chace arresterent.
Maint chevalier par terre estendent
Et maint escu percent et fendent.
Li quens Enor de Duveline
Cil vient de si tresgrant ravine,
Qu'il desaiue chevaliers ;
Car il estoit bien costumiers
D’un grant faiz enprendre et sofrir,
Et bien savoit son miex veir.
N’ert mie ses escus entiers,
Qu’al tornoi vint a les premiers
Et tote jor i ot este,
N'onques n'i ot son elme oste,
Molt le fist bien; quar preuz estoit
Et mainte bone teche avoit;
Car il estoit larges et frans
Et debonaire et desduisans,
Assez avoit de bien en lui,
Mais parler nos covient d’autrui.
Tos li tornois est asenbles
Et bien ferus et bien melles,
N'est pas en I lieu arrestans;
Car en mains liex aval les chans
Fu molt ruistes li chapleis
Et des lances li froisseis,
Et les chevaz molt encombroient
Li tronchon qui par liex gisoient.
Les mellees sunt grans et drues,
8075
180
35
35
Oo
225
De tronchons et d’espees nues
S’entrefierent menuement,
La a molt grant espessement.
De la fumee des chevauz
Torble li airs et li solauz,
De loins senble, que li pais
Soit tos enbrases et espris.
Les espees sunt tentissans
Sor les elmes clers et luisans,
Li cercle frossent et desrompent,
Cornent et businent et tronpent
Cil qui de ce servent le jor,
La at d'armes grant resplendor.
En mi la presse des barons
En la plante des confanons
Xluec est mesire Durmars,
De lui dient d’anbes II pars,
Que c’ert I de ces entresait
Qui tot [l]e jor l’avoit miex fait; -
Car longement fu en l'estor,
Maint bel encontre fist le jor.
Puisque li tornois commencha,
Plus de II liwees dura
Si granz et si chevaleroz,
Que bien i conut om les proz.
Tot assemblerent li conroi,
N’onques ne vit om a tornoi
Maniere de chevalerie
Qui la ne fust cel jor fornie
Et de combatre et de joster
Et de forelore et d’encontrer
Et de fuir et de chacier
Et de perdre et de gaaignier,
Bel ataindre et bel demorer,
Bien soffrir et bien recovrer,
Bel assenbler et bel partir,
Tot ce puet om. iloc veir.
Dr u
ne
8110
8115
8120
8125
8130
8135
8140
226
Ne me vuel ore pas mesler
De tos les bienfaisans nomer;
Car qui tos les vos nomeroit
Trop grans ennuis vos senbleroit.
Li tornoiemens dure tant
Qu'il est pres de solial cochant
D’anbes II pars sunt molt greve,
Li plus preu sunt li plus lasse.
Al vespre est li tornois espars,
Lors s’en revont de maintes pars
Et les rotes et les banieres
Et les gens de plusors manieres,
Chascuns a sa voie acuellie,
Tot droit vers sa herbergerie.
Li jugeor sunt en effroi
Liques a vencu le tornoi,
De monsaignor Durmart disoient
Li plusor, qu'a lui se tenoient.
N'est pas fines li jugemens,
Ains s’acordent de tos lor sens
Li un a monsaignor Gavain,
Li autre a monsaignor Yvain,
Maint en velent doner le pris
A Lancelot, ce m'est avis,
Et a Percheval le Galois,
Et li alquant Brun de Morois.
De Galehet de Cornillon
Sunt li plusor en grant tenchon,
Del roi des Isles ensement
Font li plusor grant parlement.
Chascuns i a ramenteu
Ce qu'il a endroit soi veu,
Cel jor ne sot on pas de fi
Qui le tornoiement. venqui.
As ostez vont, il n’i a plus,
Lors s'en torne li rois Artus,
435
155
8160
8180
227
Cant il en voit la gent partir.
À Roche-Lande vont gesir,
Par devant lui en vont sa gent
Les banieres droites al vent,
En sa rote avoit maint escu
Tot depecie et tot fendu
Et maint elme tot enbarre
Et maint visage dehurte.
li rois se prent a esjoir,
Ne se puet de parler tenir,
Cant il voit sa chevalerie
Par cui il maintient saignorie.
»Dex,« dist li rois a Saigremor,
>Com est riches de bial tresor
Qui bons chevaliers a o lui!
Molt riches et molt manans sui;
Quar j'ai les millors chevaliers
Que puist avoir rois ne princiers.
«Ja vers eaz ne tenrai avoir;
Car rois ne puet onor avoir,
Se de chevaliers ne li vient.
Quant del roi Daire me sovient
Qui les chevaliers avilla
Æt les vilains tos ensaucha,
Molt sui joians, quant on me conte,
Qu'il en fu mors viement a honte.
Il ensaucha sers et vilains,
Et cil l'ocisent de lor mains ;
Mar avilla les chevaliers,
Rendus l'en fu ses drois loiers.
Molt doit on riche home blamer
Qui chevaliers ne vuet amer.
»Sire,« ce respont Saigremors,
»Dex nos guarisse vostre cors;
Car vos ames les chevaliers
Et molt lor dones volentiers.
8185
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228
Ge ne vos en losenge mie;
Car ce n’est pas losengerie,
S’on dist le bien, quant on le voit;
Car on le doit dire par droit.<
À sa gent vait li rois parlant,
Si se desduit en chevachant,
Par devant lui est trespassez
Mesire (savains tos armes.
Li rois l’apele et il 1 vient,
Sor l’espale son bras li tient,
»Comment vos est fait il »beaz nies ?«
»Sire, tos sui sains et haities,« ”
Fuit mesire Gavains errant,
»Mais molt aloie ore pensant
À cest tornoi qui si bons fu,
Moi senble, que tot l’a vencu
I chevaliers trop beaz armes
De blanches armes acesmes.
E, dex! cum il est vigeroz
Et sages et chevaleroz -
Et fors et poissans et hardis!
Il a hui fait, ce m'est avis,
Molt de chevaleries beles.
Li chevalier as X puceles’
L’ont al tornoi molt bien servi.
Je me tien a fol esbahi
De ce, que je n’ai demande
Del chevalier la verite
Qui il est et de quel pais
Il aroit del tornoi le pris,
S'il estoit sor moi a jugier.«
>» A le fait li rois »del chevalier
Voloie je parler sens falle,
Je ne vi hui grosse batalle
Ne rote la u (il) s’adrechaist,
Qu'il nel fendist et tresperchaist.«
229
Ensi parloient d'un et d
Tant qu'il sunt venu al
Cant li rois Artus desce
Lors fu asses qui le sers
Muis a ceste fois nos tai
Et del roi et de ses bar
Assez i ot joie et’ desdui
A Roche-Lande cele nuit
Mesire Durmars s'en ala
As Blanches-Mores par (
Ensenble o les X chevalı
Qui lor escus n'ont pas ı
Cant il sunt a l’ostel ve
Lues erranment sunt des
Maintenant se font desaı
Puis vestent robes a parı
Molt beles et molt envoi
Bien ovrees et bien tran
Cil de ostel les tables m:
Si vos di bien, qu'il s’en
Del bien servir al miex
Chevalier et puceles leve:
Tantost s’asient al soper.
Lors veissies mes aporter
L'un apres l'autre plaisa
Bien sunt servi et larger
De riches mes et de bon
De chandelles et de tort:
I fu molt grande la clar
Et quant li mangiers fu
Tantost sunt les tables o
En seant ont lor mains .
Le vin font aporter, si b
Bien sunt servi, si cum i
En l’ostel: oissies chanter
Et sons et notes vieler.
8260
8265
f 261 rel:
8275
8280
8285
230
Par la cite a molt grant joie, ,
Tote la vile reflanboie .
Des luminaires qui cler sunt;
Del un ostel al autre vont
Li chevalier par mi ces rues;
Molt sunt les presses fors et drues,
Cant li uns vait l’autre veoir.
Maint cierge veissies ardoir
Et mainte chandoille porter,
Mais trop aroie a deviser,
Se je disoie tos les nons
Ne des contes ne des barons
Ne quel ostel chascuns tint la. - :
Mesire Durmars s’aaısa
Al ostel les X chevaliers
Qui molt l’onorent volentiers,
Al cochier ont et fruit et vin,
Dormir se vont dusqu’al matin,
Qu'il voie[n]t le jor bel et cler.
Et quant il est tens de lever,
Lors se font chaucier et vestir,
Al mostier vont la messe oir,
Puis repairierent maintenant,
Si se disnerent en seant
Sor frois joinz noveaz aportes,
Poucins ont tenres. bien lardes
À vert jus qui de roisin fu.
Cant il ont mangie et beu
Ligierement sens trop chargier,
Lor armes font aparillier,
Les chauces de fer ont lacies
Qui sunt blanches et bien mallies,
Molt s’arment bien et cointement,
Tot sunt acesme richement.
Monsaignor Durmart acesmerent
Les X puceles qui l’armerent,
Il a blanches armes noveles,
231
Si vos di, que lew X puceles
Sa ventalle molt bien li lacent,
Chapeax de roses li atachent
Par tote sa cote a armer,
Ne pas n'i vulent oblier
Les covertures del destrier,
Ains i font chapeaz atachier
L'un apres l’autre espessement,
Et par tot l’escu ensement
Sor blanc dyaspre tot novel
Sunt bien atachie li chapel.
Li elmes est tos frex dores
Et par deseure est corones
.De vermelles roses molt beles.
Bien acesmerent les puceles
Monsaignor Durmart le Galois;
Car Geogenans li cortois
Tres hui matin lor devisa
Et docement lor commanda.
Par les ostez de la cite
Se sunt li chevalier arme,
Tot sunt monte et tot s'en issent.
Par mi ces grans presses bruissent
Cil as grans destriers vigeroz
Qui del issir sunt desiroz.
Mesire Durmars li vaillans
Et mesire Geogenans
S'eu issent fors a la champaigne,
N’ont pas enniose compaigne;
Car les X puceles ı sunt.
Si vos di, que tot chantant vont
Les puceles et lor ami
Et mesire Durmars ausi.
Asses tost en la place vienent,
Pardevers Blanches-Mores tienent,
Et cil dela et cil decha
Sunt en la place venu la.
c 2:
8330
8335
8340
8345
8350
8355
8360
232
En la loge se rasenblerent
Les dames qui del pais erent
Et les puceles autresi,
Chascune a ja son lien choisi,
As fenestres se vont rengant
L'une deles l'autre apoiant.
La fors en la chämpaigne voient
Les cleres armes qui flamboient
Et les banieres ventelans.
Des rotes est covers li chans,
Tot sunt arme lı chevalier,
N'i a fors des elmes lacier
Ja sunt monte sor lor chevaz.
Mesire Kez li seneschaz
Vait as X chevaliers parler,
Briement vuet sa raison conter,
A Geogenant s’aresta
»Sires dist Kez »entendes cha,
Vos presistes ier al tornoi
Tulas de la Deserte et moi
Et Mordret le petit ausi,
Por nos III sui je venus ci,
Se nos dites sens demorer,
En quel point nos porons fiuer.
(feogenans à respondu :
»Certes, bien vos ai entendu,
Sire, seneschal de Bertaigne,
Ja n'en ferai longe bargaigne,
Bien sai, que je de vos aroie
Grant raencon, se je voloie.
Vos estes riche home tot troi,
Mais por vostre saignor le roi
Qui tant aime la bone gent
Vos clain je quite bonement,
Si que ja rien(s) n’i perderes.«
»Grans merci, sire,« ce dist Kez,
y'
233
»Or me nomes le chevalier
Celui qui si bien le fist hier
Et qui fu acesmes tos blans.«
»Üertes,« ce dist Geogenans,
»C'est li plus preuz de son eage
Qui puist parler de nul lengage,
C’est cil qui Roche-Brune prist
Et qui Creoreas conquist,
Durmars li Galois a a nom,
Bien doit estre de grant renom;
Car il est molt et bons et beaz.
C'est cil a ces vermauz chapeaz
Sor cel destrier cörant et aspre
Qui covers est de blanc diaspre.«
Mesire Kez sens plus targier
Se vait del Galois acointier,
Mainte chose li presenta,
Et li Galois l'en mercia.
Atant s'en part li seneschauz,
Si s'en revait pardevers chauz
Qui devers Rochelande sunt.
Li chevalier as elmes vont,
D’anbes II pars les ont lacies.
Sus en la loge ce sachies
Sunt les dames et les puceles,
Cel jor en i a molt de beles,
Les rotes voient chevacier
Et l’une vers l’atre aprochier.
Avant se traient les conpaignes,
Ja sera li tornois estraignes,
Cil del ostel le roi Artu
Chevachent molt sere et dru
Le petis pas, les escus pris,
Devant les atres se sunt mis
Tot ensenble li compaignon,
$i qu'il n'i a se lor gens non,
8400
8405
8410
8415
8420
8425
8430
234.
Molt ont grosse batalle et bele..
Mesire Durmars en apele
Geogenant, se li mostra
»Sire« dist il »qui sunt cil la
A tant d’enseignes baloians?«
»Par mon chief,« dist Geogenans,
»Cil qui la vienent a conroi
Sunt de la maisnie al Bon roi
Qui l’onor del siecle maintient.
»Cele baniere qui la vient,
Cele blanche al vermel quartier
C'est monsaignor Gavain le fier,
Et c'est la mesires Gavains
Qui la vient o les premerains;
Cil al escu d’ermine apres
Ce est ses. freres Gahares,
Cil d'argent a vermauz aiglies
C'est lor freres Gaharies,
Et ce est Mordres li petis
Cil covers al vermel samis
Qui sor argent est failloles.
Telz ITIT XX en i vees
Qui tot ont les elmes lacies
Dont mesire Gavains est chies,
Molt l'aiment cil de sa contree.
»Cele autre baniere doree
À cel vermel lion ranpant
N'est mie sens saignor vallant ;
Car elle est monsaignor Yvain
Qui de bonte a le cuer plain.
Tote cele rote a lions
Que nos si plainement veons
Conois je bien molt grant piecha,
Certes bon chevalier i a.
De tos ceaz vos sai je bien dire,
Que mesire Yvains en est sire.
LA
235
»Cele autre baniere a argent
Qui contre le solel resplent,
III bendes vermelles ı sont
Qui totes ILE enbellin vont,
C'est la baniere Lanzelot.
Si vos di bien al autre mot,
Que tot eil as escus bendes
Que vos en sa rote vees
Sunt jovencel de son parage,
Ne n’i a nal de grant eage.
»L’enseigne de vermel cendal,
C'est la baniere- Perceval
Qui molt est plains de grant vallance,
Cil quiert le graal et la lance
Dont je ne vos sai dire rien;
Mais Perceval conois je bien.
»Cele baniere en halt drecie
D'or et de vermel losengie,
C'est monsaignor Erec le sage
Qui nez est de roial linage.
Il prist une povre pucele,
Por ce qu'il le vit jone et bele,
Et s'est Erec molt riches hom
Et fiez a roi de grant renom.
Ce est il la que vos vees
Qui si est ore hant montes,
Cil a ces armes losengies
D'or et de vermel envoisies.
Tot cil as escus losengies
Que je voi-dalez lui rengies
Sunt chevalier de son pais
Qu'il a toz fais et tos noris.
»Ces noires banieres parans
As chies d'argent resplendissans,
Celes sunt Ke le seneschal.
236
8470 Je le voi sor un grant cheval,
De ses armes est acesmes,
Ce est iloc mesires Kes
Cil qui la vient devant sa gent
Al escu noir al chief d'argent,
8475 Et cil qui porte el chief devant
Le vermel honcel corant
Ce est ses unies li Lais-Hardis
Et ce est iloc Brans de Lis.
Cil noirs qui d'argent est fretes
8480 Est Saigremors li desrees,
C'est cil as armes gironees
D'or, de synoples eslevees.
Cil d'argent al vermel lion
À cele rue de paon,
8485 C'est Engrevains li orguilleuz.
Mesire Kez n'est mie seuz,
Ains a o lui tex V banieres
Dunt les rotes sunt grant et fieres,
En chascune a bien XX escus,
8490 En l’une mains, en l’autre plus.
»Cele baniere en halt levee
D'or et de noir escartelee,
Ce est Aullas de Roche-Mont
Qui les batalles perce et ront,
8495 Bien set ferir de grosse lance.
»Et cele autre baniere blanche
c2: A la vermelle faisse en mi,
C'est le bon chevalier hardi
Giflet le fl Do de Carduel’
8500 Qui n'aime pas vilain- orguel.
Plus vigeroz de lui n’i sai,
Ne plus loial voir, ne plus vrai.
Tot eil a ces escus fassies
,
8498 Ist damit nicht Tulaz de Roge-Mont gemeint? v;
8505
e
/
Le)
237
De plusors tains entreseignies
Sunt o lui et de sa mainie, '
“"Molt est sa rote resoignie.
»Vees vos cele autre baniere
Qui ne chevace pas derriere ?
Cele estachie contreval
” De vair et de vermel cendal
Al chief d'or qui si resplendist ?
C'est Tristans qui onques ne rist,
Cil est sires de grans chasteaz
Et de manoirs riches et beaz,
As armes est bons chevaliers
Fors et poissans et durs et fiers
Et estouz et chevalerouz;
Mais trop est fiers et orgilloz.
Certes, si fuist bien entechies,
Par tot le mont fuist resoingnies.
Riches hom est et bien meubles,
Il deust todis estre armes;
Car il ne vaut s’a armes non.
Maint home l'ont trove felon,
Mais de ce le tien je a sage,
Qu'il ne mostre pas son outrage,
Sl ne voit molt bien son affaire
A quel chief il en pora traire.
O lui vient Melians de Lis;
Car ses nies est et ses amis.
C'est cil a la baniere blanche
Qui porte le vermelle manche
En cel escu taint a argent
Et en la baëiere ensement.
De la table reonde sont
Tot eil qui-la vienent de front,
N’ai loisir de chascun nomer;
Car sor l’eure astons d’asenbler.«
Queque Geogenans parla,
8540
8545
8550
c 8:
8555
8560
8565
8570
8575
238
Mesires Durmars l’escouta ;
Les batalles sunt aprochies,
Ja ı ara seles voidies.
Li cuens de Duveline en va
Por asenbler a ceas dela
Devant sa gent par grant vigor.
Ses armes sunt d’une color
Vermeille comme graine fine,
. Fors tant que Heies sunt d’ermine,
Tei escu ot et’tele ensaigne.
Et il et tote sa compaigne
Vait asenbler et tost et droit
Al roi des Isles qui venoit.
Li rois des Isles fu molt beaz
Et joves chevaliers noveaz,
Bien senbloit de geste roial,
Cel jor sist sor un grant cheval,
: Ses armes sunt d’asor ovrees
À flors de lis d’or eslevees
Dont li tains est enlumines.
Molt ert li rois bien acesmes,
Tos fu covers il et sa gent
De ses armes entierement,
Asenbler vait devant sa rote.
Sa bataille derenge tote,
Li rois s’adrece de ravine
Droit al conte de Duveline,
Et li quens se radrece al roi.
Si cum il vienent a desroi,
S’entrefierent si durement,
Que li tronchon volent al vent.
Des grosses lances qu'il ffoerent
Al trespasser s’entre hurterent,
Si que les bocles des escus.
Chairent a la terre jus.
Li II baron pas ne verserent,
De plain eslais s’abandonerent
En mi les grans batailles drues
239
Qui d’anbes II pars sunt venues.
Li tornois assenble a un fais,
Les escus pris de plain eslais
S’entrevienent les grosses rotes,
A I bruit assenblerent totes.
La a si grant escroseis,
Que la noise et les froiseis
Et le hurteis des escus
Ot on une liee u plus.
Cant les rotes hurtent ensenble,
Tos li chans en fermist et trenble,
Cheval ı crient et affolent,
Et chevalier par terre volent.
Plus de III C en i chairent _
Qui lor chevaz iloc perdirent,
Cil qui chaient al assenbler
Ne puent pas lues remonter;
Car par mi eaz s’en vont hurtant
Les batailles en trespassant.
D’anbes II pars ensenble chuquent,
Maint en i gisent et trebuchent,
La a grant noise et grant tencon,
Al vent bruient li gonfanon
Et li peignon et les banieres
Qui su[n]t de diverses manieres.
La u li tornois assenbla
Dont veissies et cha et la
Maint bel encontre dur et fier;
Apres veissies commencier
Les chapleis et les mellees,
Et des tronchons et des espees
: Volent les pieces contremont,
A terre en gisent li grant mont
Des escliches et des asteles.
Maint bon cheval a tot lor seles
- S'en vont fuiant tot estraier.
8615
8620
8625
8630
8635
8640
8645
240
Apres commencent a chacier
Cil qui les gaains convoitoient,
Li un as altres les toloient,
Telz ı convoita del autrui
Qui del sien ot molt grant ennm.
Durement est bons li tornois,
Mesire Durmars li Galois
Est en la grant. mellee ades,
Li X chevalier li sunt pres,
Mais bien sovent le vont perdant;
Car il tresperce si avant, |
Que nus hom ne le puet siwir.
As grans rotes qu'il voit venir
S’adrece sovent et menu;
Cel jor li est sı avenu,
Qu'il venqui le tornoiement
Sı bien et si utreement,
C'onques n'en estriva nus hom.
Cil qui la he sevent son nom
Dient la u sunt par tropeaz:
»Tot a vencu cil as chapeaz.«
Ensi vont del Galois parlant,
Molt le regardent li auquant.
Mesire Gavains d’autre part
La grant presse ront et depart,
Maint cop done et maint en a pris,
Des armes est si bien apris,
Qu'il en a fait, quant qu’en affiert.
À destre et a senestre fiert,
En mi les chevaliers s’enbat,
Si vos di bien, qu'il se conbat
A loi de chevalier parfait. -
La u il est en son bien fait,
Li est avenus grans meschies;
Car il est durement blecies
Et si navres en la main destre, .
241
) Qu'il ne puet plus a tornoi estre.
N et sa gent et sa baniere
Se traient maintenant arriere,
Son escu et son elme osterent
Si vallet qui pres de lui erent,
Sa ventaille fait deslacier,
Durement voit sa main saignier,
Bien quide avoir les ners copez.
Uns esquiiers s'en est tornes,
Al roi le vait conter et dire.
Li rois Artus forment sospire,
Dedens son cuer est molt ires
De son neveu qui est navres,
Lues maintenant a lui s'en va,
Les maistres-mires i mena.
Cant li rois vient a son neveu,
»Beaz niese dist il »certes, je veu,
Que jamais jor joie n'aurai
Dusqu'adont, que je vos saurai
Tot sane et tot fin gari.«
Mesire Gavains respondi:
»Certes sire, je n’arai mal.«
I buen mire sage et loial
Fait li rois avant apeler,
La plaie li fait regarder.
Cant li mires l’a bien veue,
De sa main destre tote nue
Fiance monsaignor Gavain,
Que il le rendera tot sain;
De tant cum a la plaie afiert,
Tos garis et tos sanes iert
Ains XV jors, por voir li jure.
Mesire Gavains s’aseure,
Quant il ot, qu'i pora garir;
Mais ce l’ot fait molt esmarir,
Qu’il quidoit, que la main perdist,
Anchois que li mires venist,
16
242
Miex vosist estre mors asses
Que vivre joves affoles.
Li rois Artus molt grant joie a
8699 De son neveu qui garira,
Atant regardent le tornoi.
Les batalles et li conroi
Sunt ensenble mesleement
En XX lies al tornoiement.
8695 Qui dur encontre vuet aver
Tost le puet iloc recovrer,
Et cil qui vuet ferir d’espee
Puet trover la dure meslee. -
Et cil a beag acesmemens
8700 Puent joster entre II rens,
Que ja ne s’i veront haper,
Ne as frains prendre ne tirer.
Cel jor se sunt iloe mostre
Li cointe coart acesme
8705 Qui de lance sevent ferir
Sens altre proece fornir,
Et mains bons chevaliers eslis
Si mostra bien comme hardis.
Mais totes les chevaleries
8710 Qui la furent cel jor fornies
Ne puis je pas ramentevoir,
Ne de chascun dire le voir.
Tot le tornoi d’anbes II pars
A vencu mesires Durmars, _
8715 Li rois Artus le tesmoigna
Et maint autre qui furent la,
Et les dames le tesmoignoient
Qui lasus en la loge estoient.
Li jugeor s’i acorderent,
8720 C’ains de rien(s) ne s’i descorderent
c 3: En cel point, que de lui parloient.
Lors le regardent, si le voient
8725
8730
3735
Az,
SQ
243
En mi les chevaliers burir
Et meslee rendre et soffrir.
Pres des dames en lor regars
Bien le fait mesire Durmars,
Plaisans chevaleries beles ;
Dames le voient et puceles,
Les plusors vont de lui parlant.
Dist l’une al autre eh consillant:
»Lı blans chevaliers fait mervelles
As chapeaz de roses vermelles,
Tos est depecies ses escus,
Il a de ses chapeaz perdus;
Telz les poist avoir portes
Qui -molt mielz les eust gardes.«
Tot issi del Galois disoient
Les dames qui le regardoient.
Molt desire H rois Artus,
Qu'il soit fors del torñoi issus;
Car volentiers l’acointeroit
Por la proece qu'en lui voit.
Li rois mande Geogenant,
Qu’a lui veigne(nt) parler errant;
I chevalier i envoia
Qui lues maintenant le trova,
(La) u il avoit son elme oste.
Cant li chevaliers l’a trove,
»Sirec dist il »venes al roi;
Car il vos a mande par moi,
Que tost venes a lui parler.«
Geogenans sens arrester
Fier[t] le cheval des esperons,
Si est lui tierch de compaignons
Venus al roi hastivement,
D le salue sagement
Comme cil qui bien le sot faire.
Mais li gentiez rois debonaire
‚Le salua encor anchois.
16 *
244 -
8760 »Geogenan,e ce dist lı rois,
»Conissies vos le chevalier
Que vos tant parsiwistes hier?
Por ce le vos ai demande,
Que vos aves ensenble este
8765 Et vos et il et vostre gent
A cest tornoi molt paranment,
Pres li aves este todis
Et hier et hui, ce m'est avis.c
»Sire,« ce dist Geogenans,
8770 »Li chevaliers est molt vallans,
De ces noveles sui joians
II jors a o moi sejorne,
Certes, molt ai en lui trove
8775 Sens et cortoisie et valor,
Il n'est pas fix de vavassor,
vw c1: Ains est fiez le bon roi vallant
Qui tient Danemarche le grant
Et totes Gales ensement.
8780 Cis est plains de grant hardement,
Il a nom Durmars li Galois,
Molt le doit hair cis tornois;
Car il l’a orendroit vaincu.
Maint cop en a en son escu,
8785 Il fist une chose l’autrier
Dont tos li mons l'en doit prisier,
Molt me senble beaz li recors;
Car il conquist par son seul cors
Ceaz qui Roche-Brune gardoient
8790 Et qui le pais destraignoient.
C prisons i fist delivrer
Sens nule raencon doner.«
Le
8772 fehlt, der schreiber hat den raum einer zeile fre
Ich schlage vor: Qu'il est a vos ausi plaisans. 8780 M:
Cis. der schreiber scheint ursprüngliches eil in cis geändert
8795
3800
O5
20
245
»Commente« fait li rois »est ce cil?«
Geogenans respont: »Oil,
De lui vos di certainement,
Que s'il puet vivre longement,
Il venra a molt grant hautece;
Car en lui n’a malvaise teche,
Et s’a des armes tant enpris
Et tant fait, qu'il en est en pris.
Certes, bien le doit on prisier
Et tenir a bon chevalier.
Li rois respont: »Vos dites voir,
Cestui me covient il veoir,
C'est cil que j'ai tant desire,
N'onkes ne le vi desarme
Ne arme, s’a cest tornoi non.
Certes, je vos donrai beal don,
Se vos tost a moi l’amenes,
Gentiex sire, car vos hastes,
Ains que soit espers li tornois.«
Lors s’en vait querre le Galois
Geogenans plus que le pas,
Mais il ne le trovera pas;
Car, quant li tornois departi,
Mesire Durmars s'en parti
Et dist, que por ce s'en ala,
Que nul bons demorer n'est la,
Puis qu’il ne puet estre avoies
De ce dont il est desvoies.
Des X chevaliers s'est enbles,
De tant s’est en son cuer blasmes,
Qu’a Geogenant. ne parla;
Mais d’autre part il se pensa
De trop longement arrester,
Amors le commence a haster,
Qu'il voist tost (la) u ele l'envoie.
Maintenant se met a la voie,
8830
c 2:
8835
8850
8855
8860
246
Lues que fine amors le eommande
A nului congie ne demande;
Car mout durement le hastoit
Fine amors qui sa dame estoit,
Et ıl se paine utreement
De faire son commandement.
Bien pense mesire Durmars,
Que mavais cuers fauz et coars
Ne doit de fine amor joir,
Coars cuers n’oze deservir
Ce qu’amors puet guerredoner.
Todis doit fins amis penser,
Que fine amors l'avancera ;
Qui bien aime ne s'en vait ja,
Mais ait bon’esperance ades ;
Car telz est de grant joie pres
Qui le pert por un poi atendre.
Fins amans doit ades entendre
U a morir u a ataindre,
Ne se doit esbahir ne faindre.
Mesires Durmars a enpris
A estre fins loiauz amis
Et dist, qu’en loialte morra,
U il de fine amor gorra,.
De la roine li sovient, .
Lors dist, que querre li covient,
Jamais ne quiert faire séjor
En I ostel qu'un tot sol jor
Dusqu’adont, qu'il ora noveles
Qui li seront plaisans et beles.
Atant s'en vait bele aleure
Tot une voie bele et dure,
Tant chevacet sens nul arest,
Qu'il entre en I grant forest.
Ci laira de lui a parler,
Del roi Artu vos vuel conter,
8865
€870
3875
380
38 =
8900
247
De ce fu molt dolans li rois,
Qu’a lui n'ot parle li Galois
Ne Geogenans ne sa gent
Ne l'en sorent dire noient,
Asses l'ont quis et demande;
Mais il ne l'ont mie trove,
Ne sevent qu'il est devenus.
Dolans en est li rois Artus,
Tantost fait I letres faire
Comme cortois et debonaire,
Les envoie al roi Jozefent
A qui totes Gales apent.
Ce li manda li gentiex rois,
Que ses fiex Durmars li Galois
Avoit le grant tornoi vencu
Qui devant Blanches-Mores fu,
Et s’ot ei) tornois chevaliers
Par nombre plus de C miliers.
Cant li rois Jozefens oi,
Que ses fix le tornoi venqui,
Plus de C fois deu en loia,
Grans fu la joie qu'il mena,
Et il et la gentiez roine
Sospirerent de joie fine,
Totes lor gens deu en loerent,
Grans fu la joie qu'il menerent.
Li rois a guise d’ome sage
Fist doner beal don le message
Qui les letres li aporta,
Grant solas et grant deport a
Des noveles qu'il a oies,
Molt les a hautement joies.
Mais por ma raison avancier
Me covient ore ci laissier
A parler del roi Jozefent
Et de la roine ensement.
8905
8910
8915
8920
8925
8930
8935
248
Quant li grans tornois fu fines,
Et li Galois s’en fu enbles,
L’endemain a la matinee
Fu molt tresgrande l’asenblee
Devant la loge as damoiseles. :
Je vos di, que les II puceles
Por qui li grans tornois fu pris
Ont lor cuers dolans et maris,
Cant celui n'i voient noient
Qui venqui le tornoiement.
As X chevaliers ont parle,
Tant ont enquis et demande,
Qu’elles sevent bien del Galois,
Qu'il est de contes et de rois.
Tant oient prisier sa hatece
Et sa bealte et sa proece,
Qu'elles sunt de s’amor soprises,
De si grant sens furent aprises,
C’a nului senblant ne mostrerent.
Mais onque por ce n’oblierent
Monsaignor Durmart ne s’amor,
Ains penserent a lui maint jor,
Tant l’amerent sens oblier,
C’ains ne se vorent marier,
Ains renfuserent dus et contes,
Mais plus n’en parole li contes.
Del Galois vos dirai avant,
Comment il li fu avenant.
Quant mesires Durmars li ber
Voit le tornoiement finer,
Tot a enblees s'en parti,
Asses tost devant lui choisi
Une forest foillue et grande.
Tant chevace par mi la lande,
Qu'il est en la forest entres,
Maintenant s'est achemines,
Par mi le forest chevacha,
249
Tant que li solax se coucha.
Del herbergier fu tens et drois,
Icele nuis giut li Galois
A la maison d'un vavassor
Qui li porta molt grant honor,
Et l’endemain i sejorna
Por son cheval qu’il reposs.
Cant ce vint al juedi matin,
Li Galois se met al chemin,
Tos seuls chevache molt pensant,
A lui meisme va disant:
»E! deus u porai je trover
Celi qui m'a fait oblier
Totes pensees fors a li!
Cant je premierement le vi,
Ne quidai pas que ce fust cele.
Beaz sire dex, ja fu ce ele
Qui si bel senblant me mostra,
De ses beaz uelz me regarda
Issi tresdebonairement,
Que je quidai certainement,
Qu'elle me vosist lues amer.
Ce quidier lairai or ester,
S'ele m'esgarda docement,
Ele nel pot faire altrement ;
Car ele ad si tresdoz senblant,
Qu’ele ne puet ne tant ne quant
Regarder se docement non.
S'ele avoit le cuer bien felon,
‘N'en poroit ele senblant faire,
Que ne senblaist fins debonaire ;
Car si bel uel riant et cler
Le font docement regarder.
S’ele docement m'esgarda,
Onques por ce plus ne m’ama,
Ne quit, qu’ele i pensast de rien.
Mais adont le quidai jo bien,
250
8975 Or ai perdu mon bel quidier
Qui si me faisoit rehaitier.
»Mais ce me fait sovent joiant,
Qu’ele me fist si bel senblant
Le premier jor qu'a li parlai,
8980 A lı meisme demandai,
S’ele savoit nule novele
De la roine plaisant bele,
Celui a qui mes cuers s'otroie,
Et c’ert ele a cui je parloie,
8985 Je ne le conissoie mie,
Et si fui en sa compaignie
VII jors tos plains, se dex me voie.
Ele sot bien que je l’amoie;
Car je li dis, que d’amor(s) fine
8990 Amoie la bele roine
Celi d’Yrlande o le cler vis,
Et, c’ert ele a cui je le dis,
Mais ce ne savoie je pas.
Ce me fait vivre en grant solas, _
8995 Que, cant je li dis mon pense,
Moi senble bien par verite,
Mellor senblant m'en fist apres.
De ce me menbre tot ades,
Moi senble, qu'ele me baisa,
9000 Cant en la forest m'evella.
Bien m'a cis doz baisiers trahi,
Se ju as autres ai failli;
_ Cant ele me vint esvellier,
Ce fu por le grant chevalier
c2: De cui ele s’aloit dotant,
9006 Qu'il ne m'ocesist en dormant.
Ȁ douce dame debonaire,
Molt me doit la grans bo[n]tes plaire
Que vos dont me fesistes la,
9010 Jamais mes cuers m’obliera.
251
Certes, ce me vient molt en gre,
Qu'en vostre servise ai este
Tos armes le haulme lacie.
Por vos eu je mon cors plaie
15 Devant Landog en mi la pree,
Ce fu a la grant assenblee
U je me combati por vos
Encontre Cardroain le roz.
Je vos fis avoir l’espervier,
20 Vos desistes al repairier,
Que, s'en vostre pais aloie,
Ensenble o vos la troveroie
La bele roine d’Yrlande
Dont je sui en pensee grande.
25 Vos esties la bele roine,
Mais vos celies vostre covine
Si, qu’adont n'en ‘peu rien(s) savoir,
Ce m’a done molt bon espoir,
Qu’i vos plaisoit, qu’o vos alasse
'O Et compaignie vos portasse.
»Dame a oui je me sui dones,
Tant me plaist la vostre beates,
Qu’ades m’en sovient en vellant,
Et la nuit vos voi en songant.
35 D'amors n'ai, las, autre desduit
Fors penser et songier par nuit,
A ce me covient deporter.
Dame je ne puis oblier
Vo beal sens ne vostre aco(n)intance
40 Ne vostre plaisant contenance.
Bele roine blonde et gente,
Ce fu en la vermelle tente,
Que je l’autre jor vos perdi.
Elas, onques puis ne vos vi,
045 Que de la tente m'eslongai;
Cant je revenir i quidai,
Je forvoai par trop penser,
9050
9055
c 2:
8070
9075
252
Onques puis n'i sou rasener ;
Molt en sui en mon cuer dolans,
Je ne do; pas estre joians.
Cant ensi vos sui eslöngies,
Doce dame, asses tost quidies,
Que de gre vos ale guerpie.
Jamais n'arai joie en ma vie,
Se de vostre amor ne me vient,
Mes Cuers se dote molt et crient
De ce, que n’aies pris mari
Puis l'ore que je me parti _
De vostre doche compaignie.
Bien sera ma joie fallie,
Se donee estes a nului
Fors moi que vostres liges sui.e
À lui meisme ensi parloit
Mesire Durmars qui pensoit
A la rien qui plus li agree,
Le jor le voit en sa pensee
Et maintes fois songoit la nuit,
Qu'il ert o li en grant desduit.
Cant il songoit qu'il ert o li,
Todis vossist dormir ensi,
Et quant le jor a li pensoit,
Sa pensee tant li plaisoit,
Qu'il ne vossist jamais dormir.
Mais ne poroie a chief venir
De tos ses penses recorder,
D'autre chose vorrai parler.
Mesire Durmars li Galois
À erre plus de IIII mois,
Puisque del grant tornoi parti.
Dedens ces IIII mois vos di,
C’ains de la tresbele roine
Ne pot oir novele fine.
S'il seust bien les drois sentiers
253
Et les plains chemins droituriers,
908% Dedens I mois poist trover
- La bele roine al vis cler; .
Mais il trovoit tant de bruieres
Et de fores grans et planieres,
. Qu'il ne sot tenir droite voie.
%3O Et se je tot vos racontoie,
En quant liez il se herberga
Ne confais ostelz i trova
Ne quantes fois la mer passa
Ne al quels pors il arriva,
3098 Ce seroit parlers por noient,
Trop i aroit d’alongement.
A. grant matere bien descrire
Covient de mainte chose dire,
91 Mais on i doit parler briement
00 Et bien fornir ce c’om enprent.
Un jor d’iver qu'il ot gele
Ot mesires Durmars erre
"Tres le matin, qu'il ajorna,
"Tant que li solaz esconsa,
C'onques ne vit home vivant
Dusques pres de solel cochant,
Qu'il est sor I tertre montes.
Lors s’est li Galois arrestes,
Si regarde tot environ,
Sı veroit chastel ne maison;
Car volentiers herbergeroit.
Devant lui regarde, si voit
Chevaliers qui vont riverant,
À pie coroient li alquant,
Grant noise mainnent et grant bruit
Cil qui la sunt en lor desduit.
* Quatre faucons en haut jeterent,
Et cil qui de ce se meslerent
120 Fisent bien sordre les oiseaz,
Molt lor senbloit li desduis beaz;
05
110
9115
°c 1
9125
9130
9135
9140
9145
9150
254
Car quant li un faucon montvient,
Li autre faugon descendoient,
Si tost se vont aval coler,
Que la ne lor puet eschaper
Hairons ne ane ne mallars.
Molt tost vait mesire Durmars
Vers ceaz qui la vont en riviere,
Par mi une verde jonciere |
S'en vait lı Galois chevachant;
D'un vallet se vait aprochant
À cui il a molt tost parle,
» Vallete fait il »par ta bonte
Di moi, qui eil chevatier sunt.<
Et li esquiiers li respont:
»Sire, ja le sares erraiit,
C'est mesitre Bruris de Branlant
Qui ci vint or esbanoier,
Ce sant o lui si chevalier.
Ci la sor cel blanc palefroi
C'est mesire Bruns par ma foi -
À cele grant ehape foree
Qui de graine est enluntinee.<
Queque li Galois entendoit
Al vallet qui li respondoit,
Maintenant vient Bruns de Branlant
Vers monsaignor Durmart amblant.
»Nire,« dist il »bien veignies VOB,
A nuit herbergeres o nos,
Ce ne poes vos contredire.«
Et li Galois respont: »Beaz sire,
Jhesus del ciel vos: beneie,
L'ostel ne renfuse je mie,
Ains vos sai de ce molt bon gre,
Que vos le m’aves presente
*
9148 Ma. li ualles gäloie.
255
155 Si bel et si cortoisement.«
Et mesires Bruns erranment
En envoie un vallez devant,
»Va t'enc fait il »esperonnant,
Fai tost un grant fu alumer.«
9160 Et cil s’en vait sens arrester
Por l’ostel faire aparillier.
Adont vont lor faucons loier
Cil qui les orent a garder,
Vers l’ostel vuelent retorner;
165 Car le solel voient couchier.
I] n’a vallet ne chevalier
Qui n'ait le Galois salue,
Molt li ont bel senblant mostre.
A] ostel vienent, si descendent,
7@ A monsaignor Durmart entendent
Li vallez qui l'ont desarme,
Par la main destre l’a mene
Bruns de Branlant en son palais.
Li fus est alumes et fais,
75 Li siege sunt fait environ,
Bien senble ostex a haut baron,
Les chandoilles sunt haut levees
Qui sunt a la perce alumees,
Laiens fait molt bel et molt cler. .
180 Le Galois prent a raviser
Mesire Bruns qui l’esgarda,
»Sire« dist il »nel celes ja,
Comment estes vos apeles.«
91 Ȇertes sire, ja le saures,
85 Durmars li Galois ai a nom,
Et vos qui molt estes prodom
M’aves herbergie autrefois.«
»Ausi m'ait dex li grans rois,«
Fait mesire Bruns de Branlant,
9190 „Je vos aloie ravisant,
Si ne vos savoie nomer.
9195
9205
9210
9215
9220
9225
256
Certes, molt faites a loer,
Vos venquistes le grant tornoi
Devant Blanches-Mores par foi
Et Roche-Brune conquesistes.
Puisque vos de chaens partistes,
On m'a molt bien dit et conte,
Comment vos aves puis ovre;
Car ne doit estre pas celee
Haute proece renomee.
Aores soit dex de lasus,
Cant vos chaens estes venus
En cest ostel qui nostres est,
De vos servir sommes tot prest.«
Lors le commence a acoler,
Et se li a fait affiebler
I sorcot vert, forre de gris
Et un mantel, ce m'est avis,
D’escarlate forre d’ermine. |
Bruns de Branlant de joie fine
Fait molt tost sa mollier mander
Por le Galois faire honorer
Et ses II filles qui sunt beles,
Et la dame et ses II puceles
I sunt venues erranment,
_ Acesmees sunt p[l]aisanment.
Li Galois est encontre ales,
De totes III fu acoles
Et salues premierement,
A chascune sou salu rent,
Elles l'ont bien reconeu ;
Car autres fois l’orent veu.
Grant solas li font et grant joie,
Ne sai que plus deviseroie.
Li mangiers est aparillies,
L'aiwe donerent, ce sachies,
Cant ont lave, tost vont seoir.
8:
9230
235
2410
mare
257
Certainement vos di por voir,
Que longement al mangier sisent,
Cil qui del servir s’entremisent
Servirent bien si cum il durent.
Apres mangier apreste furent
Cil qui les tables lues osterent,
D'eave chaude lor mains laverent
Cil et celes tot a loisir
A cui on en devoit servir, -
Apres lor ont le vin done
Cortois vallet et bien sene.
Deles le Galois se seoit
Mesire Bruns qui l’araisnoit,
»Sire« dist il »je sui molt lies,
Cant chaens estes herbergies.
Certes, je n'ai pas oblie
Ce que_je vos ai presente,
Cant je piecha vos herbergai.
Por voir vos dis et creantai,
Que, se vos par ci revenies,
Tot autretel escu aries ‚
Et ausi fais (et) acesmemens,
Com vos aportastes chaens,
Cant vos l’autrier i herbergastes.
Bien sai, que vos adont portastes
I escu de synople taint,
Doi liepart d’or i furent paint,
Molt i avoit riches enarmes.
Je sai bien, qu'asi faites armes
Vi jo vostre pere porter
Jadis, quant je le vi errer.
Tot ausi faites vos donrai,
Puisque promises vos les ai;
Car de prometre sens doner
Ne doit nus en grant pris monter.
Certes, ja vos seront mostrees
Les armes qui bien sunt ovrees.«
17
9265
9270
9275
9280
f264 roc 1:
9286
9290
9295
9300
258
Mesires Bruns sens plus parler
A fait les armes aporter -
Devant le Galois en present,
Et mesires Durmars l’en rent
Molt docement gres et mercis,
En son cuer est molt esjois
De ses droites armes qu'il a,
Molt volentiers les regarda.
Li blans haubers est bons et riches,
Les chauces de fer sunt closices,
La cote est de vermel samis
À liepars d'or molt bien assis,
Les covertures teles sant
Qui sor le bon cheval seront,
Li escus est molt bien ovres
Et li elmes tos frez dores
À corone resplendissant.
Molt vait li Galois regardant
Les armes qui li sunt donees,
Cointement li sunt presentees ;
Car la lance pas n'i faloit
Ne la sele qui tainte estoit
De ses armes tote novele.
Clere espee tranchant et bele,
Et grant destrier rade et corant
Li vaut doner Bruns de Branlant.
Et li Galois molt l’en mercie,
Mais le cheval ne prent il mie;
Car il ne vuet mie changier
Ne s’espee ne son destrier.
»Mesire Brun,« fait li Galois,
»Je vos di bien, et si est drois,
Que tos sui a vostre plaisir,
Ne ja deus ne me laist morir,
Si vos aie guerredones
Tos les biens que vos faiz m’aves.
Conquis aves moi et ma gent,
259
Ce sachies bien certainement,
Qu’a mon pooir vos aideroie,
Se je vostre besoing savoie;
3305 Car vos l’aves bien deservi.
Et jo par verite vos di,
Que haus hom ne doit bonte prendre,
S'il ne vuet le gerredon rendre,
A Jhesu vos commanderai ;
Car bien matin chevacherai.«
»Sire« fait Bruns »ne vos hastes,
Ensenble o moi sejorneres,
Si laires passer la froidure
Qui trop est enuiose et dure.«
Fait mesire Durmars li ber:
»Je ne poroie sejorner,
Ne proiere n'i a mestier.
Mais saries me vos ensegnier
La u li rois Artus seroit ?«
»Voir« fait mesire B[runs] »tot droit
A Glastingebiere en ires,
Le roi Artu i troveres,
Li chemins est larges et grans,
Asses troveres marcheans
Et gens qui cele part iront
Qui la voie vos mosteront.
Cant vos demorer ne voles,
À deu soies vos commandes.«
Et li Galois a respondu :
»Sire, dex vos tiegne en vertu.«
810
3520
32,
De la bone dame vos di
Et de ses filles autresi,
Qu’a deu commandent le Galois ;
Mais mesire Durmars anchois
Les avoit a deu commandees
Et de lor semblans merciees.
Atant vait li Galois cochier,
Quant il voit le jor esclairier,
17 *
260.
Tantost se lieve et si s’atorne;
9340 Car lui semble, que trop sejorne.
c2: Cil del ostel molt bien l’armerent
Et son cheval lı amenerent,
Lors monte mesire Durmars
Et prent son escu a liepars.
9345 Li liepart sunt tot fres dore
Sor synople sunt esleve,
D'itelx armes est tos covers,
Bien seans est et bien apers,
Tele lance a, cum il demande,
9350 Ceaz del chastel a deu commande.
Atant s'en va, si s’achemine,
Cel jor trestot d’errer ne fine,
Tant qu'il est bien pres de complie,
La nuit giut a une abeie,
9855 Et l’endemain s’en est partis,
Tantost s'est a la voie mis.
Cel jor a son oire tenu,
Tant que bien pres de vespre fu,
Al issir d’une forest voit
9360 I vilain qui buce portoit.
Mesires Durmars le hucha,
Et li vilains le regarda,
Se li a dit: »Que vos plaist sire ?«
Fait li Galois: »Sez me tu dire,
9365 Se cele grant voie planiere
Va bien droit a Glastingebiere ?«
»Sire« fait cil »vos ales bien,
Et si vos di une autre rien:
Li rois Artus i vint tres hier,
9370 Si a o lui maint chevalier,
Demain tenra grant cort li rois;
Car il a pres de III mois,
Que la novele en est oie,
Ja i a grant chevalerie.
9375 Sire, molt iert riche la cors,
261
Et si sera demain li jors
De la sainte nativite
Qui molt est de grant dignite,
Ja pores devant vos choisir
9880 Glastingebiere. sens faillir.«
Li Galois se part de celui,
Asses tost choisi devant lui
Glastingebiere et le chastel
Et le grant palais riche et bel
9385 La u li rois Artus estoit.
As fenestres del palais voit
IIC escus qui i pendoient
Et trestot arengie estoient.
Dedens le palais ensement
En pendoient bien plus de sent;
Chaus n’a pas li Galois veus,
Mais il regarde les escus
Qu'il voit as fenestres paroir,
Et si ne set mie de voir
Por coi li escu pendent la,
Mais encor ancui le sara.
390
= Atant est li Galois entres
Dedens la vile tos armes,
Asses de gent le regardoient
Dont li un as atres disoient:
» Voies bel chevalier et grant
Et bien apért et bien seant,
Et si est richement montes
Et molt cointement acesmes,
Par senblance doit estre preus
Et hardis et chevalereus.«
Ensi disoient li auquant,
Et li Galois chevauce tant,
Qu’al maistre chastel est venus.
Des hautes fenestres lasus
Le voient oil qui laiens sunt
3405
9410
9415
9420
9425
9430
9485
9440
94465
262
En une haute loge amont
Qui joignoit al palais todroit.
Kex li seneschaus i estoit
A une fenestre apuies
Molt joins et molt aplanoies,
Sor son chief ot I chapel d'or,
La consilloit a Saigremor ;
De lor affaires consilloient
Et molt de choses devisoient
Tot par desduit et solachant.
Lors voient venir chevalchant
Monsaignor Durmart tot arme,
Et Saigremors Île mostre a Ke,
»Voies« fait il »beal chevalier
Bien acesme sor grant destrier,
Molt a riches armes et beles,
Et si senblent totes noveles.«
»Certes«, fait Kez li seneschaus,
Bien est acesmes li vassaus,
Je vuel aler a son descendre
Et li ferai son cheval prendre,
Si l’envoierai al ostel,
Et se li chevaliers vuet el
Que herbergier et reposer,
G'irai, sel vorrai escolter.«
Fait Saigremors: »Dont vos hastes !«
Atant avalent les degres,
Del Galois se sunt aprochie,
Molt hautement l’ont bienvegnie,
Et il comme bien porpenses
Les a hautement salues.
Mesire Kez sens plus atendre
Fait l'escu et la lance prendre,
Et li Galois l'en rent mercis
Comme sages et bien apris,
Descendus est sens plus targier,
Kex a fait prendre le destrier,
9450
cl:
9455
160
470
9475
480
263
Si l'a I vallet commande
Qui maintenant l'a estable,
Et Saigremors comme cortois
À oste le healme al Galois
Et si fait recivoir s’espee;
A monsaignor Durmart agree
L'acointance qu'il trueve a aus.
»Sire,e fait Kex li seneschaus,
»Lasus vos ferons desarmer,
Bien ferai vos armes garder
En une chambre la deseure,
Et s’il en vient ne poins ne eure,
Que vos en ales nul mestier,
Tantost les vos ferai baillier.«
Mesire Durmars otroia
Ce que mesires Kez dist la,
Et sı l'en a molt mercie,
Puis a sagement demande
Des escus qni lasus flanboient,
Par quel raison il i pendoient.
Fait Saigremors li desrees:
»Ce vos dirai je bien asses,
Tant comme la cors durera,
Doivent li escu pendre la,
Dedens VII jors trestos entiers
Ne pora venir chevaliers
Por aventure demander,
Qu’il ne le puist chaens trover.
Si vuet joster, il jostera,
Si com ja piz nel en fera,
Et se il vuet avoir bataille,
Je ne quit mie qu'il i faille,
Ains en pora avoir asses,
Tant qu'il en sera tos lasses.
As chevaliers de chaens sont
+
M9 Ms vallz.
9490
9495
9500
9505
c 2:
9510
8515
264
Li escu qui pendent lamont,
Je vos di, que cil s’armera
Quel escu que on abatra;
Car a celui se doit conbatre
Qui venra son escu abatre.«
Tant que li Galois escoulta
Ce que Saigremors li conta,
Tot parlant montent les degres.
Al un des huissiers a dit Kez,
»Je vuele fait il »que tu me dies,
Se li »rois a vespres oieg.«
»Sire« fait il »nenil encore,
Li rois ala a vespres ore
Et si chevalier ensement,
El palais n’a gaires de gent.«
Et mesires Durmars et Kez
Et Saigremors li desreez
N'ont iloc plus lonc plait tenu;
Laiens el palais sunt venu,
Lors truevent grant fu sens fumiere.
El palais ot une chaiere,
Des ars estoit si conjuree
Et fu par nigremance ovree,
Que poi de gent s'i asseissent,
Que tantost lor sens ne perdissent.
Tant i a d’uevres bien taillies
Qui de fin or ı sunt treslies,
Qu'al deviser m’anueroit.
Cant li Galois regarde et voit
La chaiere de tel faiture,
Cele part s'en va a droiture;
Car de plus pres le vuet veoir
Por les uevres qu'il voit paroir. .
»Sire« dist Kez »a la chaiere
N’aprochies en nule maniere ;
Car se vos i ales seoir,
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25
30
35
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545
550
265
Tost vos en pora mescheoir.
Or entendes, si ne vos griet,
En la chaiere nus ne siet,
S'il n'est bons chevaliers eslis
Larges et loials et hardis
Et cortois et bien entechies,
Qui tantost ne soit enragies,
Avers ne trahitres ne faus
Ne parjures ne desloiaus
N'i puet seoir, c'est verites,
Que maintenant ne soit desves.
Sens et largece et cortoisie
Et treshaute chevalerie
Covient le chevalier avoir,
Qui s’i osera asseoir,
Et s'il ces bones teches n'a,
S'il s’ı assiet, il desvera.
L’autrier i vi perdre lor sens
Quatre chevaliers de chaens
Que l'on tenoit forment a preus,
Trop est cis sieges perilleus,
Maint chevalier i ai veu
Qui son sens i-avoit perdu,
Cant je les desves regardoie,
Et jo cha dedens les veoie
Et corre et salllir et triper
Et a ces maisieres hurter,
De la chaiere m’enlongoie,
Por I roiame n’i seroie,
Ja si fait siege n’amerali],
Ce sui ge qui ja n'i serai
En la chairete desvee,
De mal fu soit ele enbrasee,
Gardes bien, que vos n'i sees,
Si chier com vostre sens aves.«
Cant mesires Durmars entent
Que mesires Kez li deffent,
9560
c 3:
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266
Qu'en la chaiere ne sesist,
Tantost maintenant s'i assist,
Li Galois sens plus arrester. |
Kez le commence a regarder, -
»Saigremorse dist il »alons ent;
Car cis desvera erranment,
Pres de lui fera mavais estre,
Lors se sengne de sa main destre.
Mesires Durmars en riant
»Saignor« dist il »venes avant,
N'aies de moi nule paor;
Car ge ne sen mal ne dolor.«
»Sire chevaliers,« ce dist Kez,
»Cant en vostre sens demores,
Vos teches sunt bones eslites,
Si vos plaist vostre nom me dites;
Car molt le desire a savoir.«
»Durmars lı Galois ai nom voir,
Et si sui fiex le roi de Gales
Qui tient chasteaz et tors et sales.«
Adont fu Kex lies et joians,
Il et Saigremors li vaillans
Se sunt acointie demanois.
Atant vient de vespres li rois,
Mesire Kez encontre ala;
Si tost com: le roi encontra,
Ains qu'il fuist el palais entres,
»Certes sire rois,« ce dist Kez,
En la chaiere s'est assis
I bons chevaliers trop hardis,
Mais onkes son sens n'i mua,
Ne sa parole n'i changa.
Ja est ce Durmars li Galois
Cil qui set vaintre les tornois,
Il en venqui I grant l’autrier
U il ot maint bon chevalier,
Ce fu par dela Roche-Lande
vw
267
Vers Blanches-Mores en la lande.«
»Certes,« ce dist li rois Artus,
»Molt sui lies, cant cil est venus
Qui Roche-Brune me conquist
Et qui les prisons me tramist,
Il doit estre de moi molt bien, -
Ses peres fu germains le mien,
Et eis m'a ja molt bien servi,
N’onques sens armes ne le vi.«
EI palais vient li rois parlant,
Si trueve le Galois seant
En la chaiere mervelleuse
Qui a maint home ert perilleuse
Encontre le roi se leva
Li Galois qui le salua
Molt sagement comme cortois.
-»A foi beas sire,« dist li rois,
»Bien soies vos venus chaens,
Vos estes mes prochains parens, :
Servi m'aves sens moi veoir.
»Beaz sire de tot mon pooir«
Fait li Galois »vos serviroie .
En tos les lies u je seroie.«
Lors le fait li rois desarmer,
I chanberlain fait aporter
Une robe tote novele
D’une color inde trop bele,
Et si fu d’or estincelee,
Tot estoit d’ermine forree
Et [col] et mantel autresi.
Mesire Durmars se vesti
De la robe qui molt fu riche,
D'un fermal d'or son col affiche,
Si chaint une chainture d'or.
Lor dist li rois a Saigremor:
Pe
[col] ist verwischt.
9630
9635
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9655
9660
268
»Faites la roine venir,
Se lı dites sens escharnir,
Qu'ele viegne al bon chevalier
Qui le geta fors del vergier.«
Lors s’en est Saigremors tornes,
Si est por la roine ales,
Maintenant li dist et conta
Tot ce que li rois li manda,
La verite li a contee
De la chaierole desvee,
Comment li Galois i ot sis,
Et comment il s’en ert partis,
Et dist, que Durmars a a nom
Cil qui si est de grant renom.
La roine molt s'esjoi |
De ces noveles qu'ele oi.
Lor manda monsaignor Gavain
Et o li monsaignor Yvain
En une chambre u il estoient,
Deles beles dames seoient.
Li messages lor dist briement,
Que la roine les atent,
Et il n’i ont plus atendu,
A la roine sunt venu.
»Saignor« dist ele »or en venes,
La fors el palais troveres |
Le bon chevalier, le cortois
Que tant prisies vos et li rois,
C'est cil qui conquist Roche-Brune,
Mavaise teche n’a nesune,.
Bien l'a prove nostre chaiere ;
Car il i sist en tel maniere,
Qu'il onques son sens n’i perdi,
Ses bones teches l'ont gari.«
*
9650 Ms. roine voirement les. 9653 Ms. dist il.
9665
1670
75
3O
85
690
269
»Dame«, fait mesire Gavains,
»Se li chevaliers fuist vilains,
Il ne se fust mie leves
De la chaiere bien senes,
Sa cortoisie li aida
Ö la grant proece qu'il a.
Bons chevaliers d’armes prisies
Doit estre molt bien entechies ;
Car o la grant chevalerie
Siet molt bien la grans cortoisie.e
Fors des chanbres ist la roine,
N'a o li dame ne meschine
Qui molt ne soit bien acesmee;
Cant ele est el palais entree,
Tot li baron encontre vont
Et li chevalier qui la sont.
Li Galois l’a molt tost veue,
Contre li vait, si le salue.
La roine l’a ravise,
Si l’a bonement salue,
Ne le vait pas desconissant,
Ains »li mostre molt bel senblant.
»Sire«, dist la roine al roi,
»Monsaignor Durmart que ci voi
Deves amer et tenir chier ;
Car il se paine d’ensaucier
Vostre honor et vostre avantage,
Il fist venir a vostre homage
Brun de Morois, c'est verites,
Et Roche-Brune, ce saves,
Vos fist avoir par sa proce,
Et por lui et por sa hautece
Le deves vos tant honorer,
Qu'il vos en doive mercier.«
»Dame«, fait li rois en riant,
. »De moie part vos di ge tant,
æ
270
Que, se je molt nel oneroie,
9700 Mavaisement me proveroie.«
»Certesc fait li Galois, beas sire,
Tant m’aves fait, dex le vos mire,
Que, tos sui en vostre service
De tot mon pooir sens faintise.«
9706 Fait li rois: »Molt vos doi amer.«
À ces mos sens plus deviser
S’avance mesire Gavains
Et ses compains mesire Yvains,
Al Galois s’acointent andui,
9710 Maintenant sunt si bien de lui
Et il d’eaus si, qu'il lor senbla,
Qu'il fussent compaignon piecha.
Lasus el grant palais hautain
Lez l’escu monsaignor Gavain
9715 Font pendre l’escu le Galois.
»Mesire Durmarse, fait li rois,
»Tel escu porta vostre pere.
He deus, cum il fu beaz jostere
Et com il fist de sa main destre!
9720 Par nature deves bons estre;
Car vos estes de bon linage
Et tos estrais de haut parage.
Une chose vos vuel proier
Que bien me deves otroier,
9725 Se moi et mon onor ames:
De ma maisnie demores.
Maint buen chevalier ai o moi
Dont li pere sunt conte et roi,
Je vuel, que lor compains soies,
9730 Et si en seres sire et chies,
Vos et Gavains seres ensenble.
Je vos di bien, et voir me senble,
c 3: Que ma cors en iert essaucie,
Se vos estes de ma maisnie.«
271
; Li Galois respont sagement :
S'!
»Sire je doi molt hautement
Damedeu servir et loer,
Cant tant me voles onorer,
Que de vostre maisnie soie.
Bien sai, que molt m’avanceroie
D’estre avec si tresbone gent,
Proie m'en aves doucement,
Si vos en doi savoir bon gre.
Mais j'ai dedens mon cuer voe
Un veu que je molt bien tenrai,
Ja de maisnie ne serai ;
Car je nen puis estre a nul fuer.
I pense ai dedens mon cuer
Que je ne puis a nului dire,
Cis penses me defent, beax sire,
Que ja de maisnie ne soie;
Car mon grant veu trespasseroie.
Mais certes sire bien sachies,
Je sui todis aparillies
De vos servir a mon pooir,
Si qu'il vos senblera de voir,
Que de vostre maisnie soie,
Ausi bien com se jo n’estoie.
Vos servirai, quant vos vores,
Haus hom et riches sui asses
Por vos servir al mien demaine.«
Li rois Artus plus ne se paine
Del Galois requerre a enui,
Seoir le fait bien pres de lui,
De son beal respons le mercie.
Laiens a si grant baronie
Et tant de bachelers vallans
Et de beles dames plaisans,
Ne sai, que nonbre vos en die
De la grande chevalerie
Com de la sale raemplir.
9775
9780
9785
vocl:
9790
9795
9800
9805
272
=
Anchois que li jors puist fallır
I a C tortins alumes,
Cant li mangiers est aprestes,
U vallet ont l’eave cornee,
A II araines l'ont sonee.
Li rois Artus leve premiers,
L’eave donent as chevaliers,
Cant li bons rois en est servis
Et la roine o le cler vis.
Par le palais molt beal s’asisent,
Li chevalier les dames prisent
Et les ‘puceles ensement,
Doi et doi sizent plaisanment,
Pres de lui fait seoir li rois
Monsaignor Durmart le Galois.
Je ne dirai pas tos les nons
Ne des contes ne des barons
Qui par les tables sunt assiz,
La a maint chevalier de pris.
Des mes i a si grant plante,
Ja par moi ne seront conte,
Bons vins i ot et clers et sains.
La ne senbloit mie vilains
Mesire Kes qui bel servoit,
XV chevaliers i avoit
Qui estoient de sa maisnie,
Chascuns tint la verge enpoignie,
Tot servoient ensenble o lui.
Tost eust dit bien grant ennui
A un beubencier orguilleuz,
Mais molt amoit les sages preus.
Tantost com li mangiers fina,
Les tables fisent oster la
Ceas qui s’en devoient mesler.
Doi C tortich i ardent cler
Qui la en haut sunt atachie,
En Il parties sunt rangie,
3810
3815
820
825
82:
3840
273
Molt est grans la clartes laiens.
La a de plusors estrumens,
Li auquant harpent et vielent,
Xi plusor chantent et favielent
Et cil qui set dire beaz dis,
"X est molt volentiers ois.
La ot grant joie et grant desduit,
Grant piece sisen[t] de la nuit;
Mais la roine se leva,
Tantost com il li enuia,
Dedens ses chanbres est alee,
Mainte dame a o li menee
Et mainte pucele vaillant,
Bele et cortoise et bien parlant.
À monsaignor Durmart grevoit
Ce, que la bele n’i estoit
Por cui amor il vait pensant,
La n’en sot il ne tant ne quant.
Sagement a al roi parle,
Se li a congie demande;
Mais li rois le vait molt proiant
De demorer a la cort tant,
Que li VII jor soient passe.
Li Galois l’a bien renfuse,
Sagement li a escondit;
Et li rois Artus li a dit,
Que demain dusqu’apres mangier
Ne puet il mie chevacier,
Ains ora messe et disnera
Et tot le jor sejornera.
Tant l’en proie li rois Artus,
Que duc apres mangier sens plus
Li otroie de demorer
Li Galois qui bel set parler.
Et li rois l'en a mercie
Et dist, qu'il l’en set molt grant gre.
18
274
e 2: Atant vont as ostez cochier
9846 Li baron et lı chevalier,
Li palais voide de la gent,
Et li riches rois Artus prent
Monsaignor Durmart par le main,
9860 Puis dist a monsaignor Gavain:
»Menes ent le Galois, beaz nies,
Gardes, qu'il soit bien aaisies.«
Mesires Gavains fait grant joie
Del Galois dont li rois li proie,
9865 Par le main l'a pris liement.
» Beas sire« dist ıl »alons ent,
Al ostel nos aaiserons,
Cant vos plaira, si cocherons.«
»Mesire Gavains,« ce dist Kez,
9860 »Se le chevalier me toles,
Ce ne sera pas cortoisie,
A vostre ostel n'ira il mie,
Ains l'en menrai certes al mien.
Jamais ne vos amerai bien,
9865 Se vos meismes n'i venes,
Or i parra, se vos m'ames.e
»Alons i,« fait mesire Yvains.
»Certes,« fait mesire Gavains,
»Je ne l'ose Ke renfuser.«
9870 Ains font lor palefrois mander,
‘Tost sunt monte et tost s'en vont,
Devant l’ostel descendu sont,
Et quant il sunt laens entre,
| I grant fu truevent alume,
9875 En l’ostel est la clartes grans
Des grosses chandoilles ardans.
Cant li chevalier sunt assis,
La s’enbanoient de beaz dis,
Asses orent vin et clare,
3880 Longement on[t] sis et parle.
Maintenant sunt li lit tot prest,
275
Lors vont cochier, quant tens
L'endemain par matin leveren
De beles robes se parerent,
Et quant il sunt bien acesme
Tantost sunt al mostier ale.
Li rois i estoit ja venus,
Ensenble o lui a rois et dus
Et maint conte et maint hau
De dames i a grant foison
Et de puceles ensement.
Mesire Durmars sagement
A le roi Artu salue,
Et sı l’a del chief encline ;
En riant li a dit li rois:
»Bien veignies vos, sire Galoi
Lors le fait aprochier avant,
Lez a lez furent en estant
Et il et mesire Gavains
Et d’autre part mesire Yvain:
Li rois fait messe commencieı
Molt hautement sens plus tar
Li clerc lievent en haut lor <
Li plusor notent le deschant,
Li un servent d’encens porteı
Li autre des orges soner,
Molt hautement font le servis
Mais n’i vaut nient longe de
Quant li servises fu fines,
Li rois Artus s'en est tornes,
Et tantost cum il est venus
En la haute sale lasus,
Monsaignor Durmart apela,
A ses haus barons l’acointa
Qui molt l’ont cel jor onore.
Molt a li Galois regarde
L’ostel al riche roi Artu,
Maint chevalier i a veu
9920
9925
9930
9935
9940
9915
9950
9965
276
Qui riches robes ont vesties,
Li un les avoient parties
Et li autre d’orfroi bendees,
Sı sunt tranchies et coees.
Telz i a qui les ont entieres,
Ce ne sunt mie les mains chieres,
Tant i a des penes d’ermine
N’en sai pas la verite fine.
De riches dras a or batus
Veissies les plusors vestus,
Tote la sale reflanboie
Del or qui luist et de la soie.
Laiens a tant de chevaliers
Et de barons et de princiers
Et de damoiseaz acesmes,
Ne les aroie hui tos nomes.
Tot i a dames assenblees
Et puceles bien acesmees,
Que je n'en sai dire le nombre.
La ne se traient pas en ombre
Ne les dames ne les puceles
Celes qui quident estre beles,
Aıns se sunt volentiers mostrees;
Car ne velent pas estre enblees.
Kez fait haster le [grant] mangier,
Sı a fait les tables drecier,
Blanches napes fait sus estendre,
Bien set a son mestier entendre.
Le sel fait metre en ces salieres
Qui sunt d'or fin beles et chieres,
Enpur le cors estoit remes
Li seneschaus tos defubles,
Si ert d'une cote vestis
D'un molt riche vermel samis
A vimieles d'or bien assises
Qui plaisanment i furent mises,
La cote ert d’ermine foree,
277
Et si estoit molt bien coee.
cl: Mesires Kex fu en estant,
Le cors ot gent et avenant,
Acesmes fu molt richement
9960 Lui L time de sa gent,
De lor manteaz sunt defuble,
Tot serviront ensenble o Ke,
Chascun a mis a son mestier
Dont il doit servir au mangier.
965 C damoisel se deffublerent,
Par le palais l’eave donerent,
Et cant li bons rois est assis,
Maintenant ont lor sieges pris
Li chevalier et cha et la.
La roine cha fors manga;
Car por la cort plus essaucier
Le fist on el palais mangier,
OÖ li a mainte dame bele
Et mainte haute damoisele,
Et dedens les chanbres laiens
En seoient plus de III cens,
Cil jove bacheler ligier
S'i sevent molt bien acointier.
Molt volentiers laiens servoient
Cil qui par amors i amoient,
A grant foison vienent li mes,
Et molt ı ot haus entremes.
370
375
9380
Mesires Gavains li cortois
Se sist dejoste le Galois,
9985 Fors tant qu’entres II s’ert assise
Une pucele bien aprise,
Suer ert le conte d’Arondel.
Kes ‘fait servir et bien et bel,
N'i laisse noisier ne crier
3890 Tot por la cort a destorber,
Molt plainement s’entreveoient
Cil et celes qui la seoient,
278
Ne se haustent pas de lever
Al deerain mes aporter,
9995 Si que om en doit parservir.
Cil de laiens voient venir
Par mi la porte I chevalier
Tot arme sor I grant destrier,
Li chevaliers ert molt apers,
10000 De vert cendal fu tos covers
Il et ses destriers ensement,
Sı ert fallolez sor argent,
L’escu et la cote a armer
Avoit fait molt bel falloler,
10005 Par mi le vert cendal paroit
Li argens qui resplendissoit,
Cant li vens faisoit venteler
Les fuelletes al solever.
Par devant le piz del cheval
10010 Avoit I molt riche poitral,
VII campanetes 1 sonoient
Qui molt grant noise demenoient.
c2: Devant le chevalier venoit
Une pucele qui seoit
10015 Sor une molt riche sambue
Qui tot estoit a or batue,
Li palefrois est bien anblans,
La pucele est bele et plaisans
Et jone et blonde et eschevie,
10020 D'un vermel samin fu vestie,
Si ot une manche affublee
Qui blanche estoit et bien ridee.
V lances a li chevaliers,
Porter les fait sor V destriers
10025 V nain[s] qui tot sunt bocere
Et gros et cors et remuse.
De vers dras sunt li nain vesti,
Si ont vers chaperons assi,
Tot pres apres li gocet vienent,
279
1030 Verdes lances en lor mains tienent
A V beaz peigoncias fermes,
Si les portent en haut leves. _
Li doi nain vienent flajolant,
: Et li IH vienent tot chantant
0035 A grosses vois sens point tenir,
De bien loins les puet on oir.
Devant eaz vient li chevaliers,
Molt bien li sient es estriers
Li pie qui sunt volti et bel.
040 I] tient son escu en chantel
Sor son chief a elme dore,
Tot freschement enlumine.
Li chevaliers tot a cheval
Est entres el palais roial,
Ligierement i est montes;
Car n’i a pas roides degres.
Deles lui vient la damoisele
Qui plaisans est et blonde et bele,
Apres sunt venu li V nain
Chascuns une lance en sa main,
Li doi servent de flajoler,
Et li III servent de chanter,
Les vois ont grosses et bruians,
Et si n’apointent riens lor chans.
A mervelle sunt regarde,
Cant il sunt el palais entre,
N'i a dame ne chevalier
Ne pucele ne esquiier
Qui ne regart les nains bochus.
Mesires Kez les a veus,
Tantost les a al roi mostres.
»Sire« dist il »or esgardes,
Cis chevaliers est trop hardis
Et molt doit estre de grant pris,
Cant en infer a pris la proie,
Certes, hardiement guerroie.
3245
250
055
008;
280
Dedens infer prist il ces nains,
Tant i gaaigna il a mains.
c 3: Lors se taist Kez, si passe avant,
10070 Et li rois va molt regardant
Le chevalier qui vient issi.
Assitost cum il l'a choisi
Lui et les nains et la pucele,
II chevaliers li rois apele,
10075 Si fait la voie desconbrer.
Ja ont fait les tables oster
Cil de laiens qui servi ont,
Tot li vallet arriere vont.
Kez lor fait le palais voidier ;
10080 Car il vuet que li chevalier
Et les dames s’entreveissent.
Li escuier del palais issent,
Tot maudient le seneschal.
Or est laiens sor son cheval
10065 Li vers chevaliers tos armes,
Devant les nains s'est arrestes,
Il vait regardant les escus
Qui pendent el palais lasus,
L'une de ses V lances prent,
10090 Le cheval broche vistement,
Tost le fait lancier et saillır,
Tot le palais fisent tentir
Les campanetes qui sonoient
Al poitral u eles pendoient.
10095 |; chevaliers ne salua
Ne roi ne conte qui fuist la,
Vers les escus s’est aprochies,
Venus ı est tos eslaissies,
Tantost en a I abatu
10100 Qui d’un riche sinople fu
A IT liepars d'or flanboians.
30
135
281
Mesires Durmars li vaillans
Voit bien, que ce est ses escus
Qui devant lui est abatus,
Lors maintenant en piez sailli,
D’orguel et de fierte rogi,
De son mantel s'est defubles,
Molt se hastet, qu'il soit armes.
Tantost a li Galois ostee
Sa cote d’ermine foree,
N ert d'un vert porpoint vestis
Qui fu d'un molt riche samis.
Lors sunt doi chanberlain venu
Qui devant lui ont estendu
I drap de soie bien ovre,
Vert 'et vermel eschequerre.
Iluec est li Galois assis,
De II puceles fu servis,
D'une part est mesire Yvains
Et d’autre mesire Gavains,
As II puceles enseignoient,
Comment le Galois armeroient.
Ses armes sunt aparillies,
Cant il a ses chauces lacies
Tot par loisir et en seant,
Sor ses pies se drece en estant,
Il a son blanc hauberc vesti
Et sa cote a arme ausi.
Cant la ventaille est bien fermee,
Maintenant a chainte s’espee,
Les II puceles l’aprochierent
Qui son cler elme li lacierent.
Li Galois ert si beaz armes,
Qu’a mervelle estoit regardes,
Por ce qu'il ert si bien seans
Et si drois et si avenans.
Por lui proie mainte pucele
Et mainte dame riche et bele,
10140
10145
10150
10155
10160
10165
10170
10175
’
“ Que la roine li envoie,
282
Et la roine bonement
En proie a deu molt doucement,
Que li gart s’onor et son cors.
Atant s'en est issus cha fors
Mesire Durmars tos armes,
Si trueve devant les degres
Son cheval tot aparillie.
Doi esquiier li ont baillie
Tot covert et tot ensele,
Et si l'ont molt bien enfrene.
Li Galois monte apertement,
Lues maintenant son escu prent,
Tantost a son col le pendi,
Par les enarmes le saisi.
V puceles bien acesmees
Avuec le Galois sunt alees
À tot V peignenciaz de soie.
Deles le Galois s’aresterent
Celes qui les lances porterent.
Je vos di, qu'il li mescheroit,
S’a chascune joste faloit;
Car les puceles s’asenbloient
Et les dames qui se penoient
De lui veoir et regarder;
Grant mestier a de bien joster.
Devant le grant palais plenier
Siet li Galois sor son destrier,
Le haume assis sor la ventaille,
S1 est tos pres de la‘bataille, .
N'i a fors de la lance prendre.
Mais il li covient tant atendre,
Que la grans presse soit alee
Qui devant lui est assenblee.
Del autre chevalier vos di,
Celui qui l’escu abati,
Il ert issus la fors al plain,
283
O lui sa pucele et son nain.
Devant la porte fu tos cois,
La ot atendu le Galois,
Le chief del destrier a torne
180 Vers le palais par grant fierte,
C2: Ein chantel a son escu mis,
Si ne senble mie esbahis,
La cors est grans et bele et lee,
Et si n'est de rien enconbree.
85 A une fenestre lasus
S’est apoies li rois Artus,
© lui a maint baron poissant
%t maint buen chevalier vaillant,
Et cil qui laiens ne pooient
Deles les murs s’avironoient,
Et sor les aleoirs ausi
Montent li plusor a estri,
Si s’arengent espessement,
La a molt grant plante de gent.
A une fenestre entaillie
S’estoit la roine apoie,
Ces dames vont prendre lor: lies
Et ces puceles qui miex miex,
Maintenant se sunt arrangies
Et as fenestres apoies,
Les IT chevaliers regardoient
Qui sor les grans chevas seoient.
Tot arme les elmes lacies.
IO
I5
Li uns s’est del autre eslongies,
Tant cum on puet d’un boion traire,
Tot prest sunt de lor joste faire,
Les lances tienent en lor mains.
Lors ont abandones les frains.
Si laissent lor chevaz aler ;
De plain eslaiz sens renfuser
Se vont encontrer et ferir,
0219
10215
10220
10225
10230
10235
c8:
10240
10245
284
Les escliches fisent faillir
Des grosses lances qu'il brisierent.
Li chevalier pas ne chuquierent,
Tost ont getes les tronchons jus,
Bel s’acesment de lor escus.
Andoi se sunt molt bien outre,
Tot belement sont retorne,
II autres lances recovrerent
Que II puceles lor donerent.
Li uns vers l'autre se radrece
Molt durement par grant vistece,
Beal sevent lor escus porter
Et bel s’acesment al joster,
De plain eslais ferir se vont,
Et les lances brisies sont.
Anbedui sunt si bien jostant
Et as armes si bien seant,
Que tot cil qui les regardoient
Par fine verite disoient,
C'ainsmais ne virent chevaliers
Si bien seans sor les estriers
Ne qui miex seussent ferir
De grosses lances sens faillir ;
Car tot ades haut assenoient,
N'onques al joster ne failloient.
Mesires Durmars je vos di
Et li vers chevaliers ausi
Ont lor jostes bien enploies,
Chascuns a V lances brisies,
Onques lor chevaz n’i tochierent,
Se des esperons n'es brochierent,
Bien haut ont lor escus troes,
Mais n'ont pas les haubers fauses
Cant il ont lor jostes parfaites,
Tantost ont les espees traites,
Si les entoisent par air,
Si durement se vont ferir
10250
’O
285
Sor les clers elmes qui resplendent,
Que li cercle rompent et fendent.
Et des pumeaz et des brans fierent,
Par molt grant air se requierent,
Come hardi se combatoient,
Vers les visages se lancoient
De lor espees bien sovent.
Nus ne savoit certainement,
Li quelz en avoit le millor
Fors tant, que par plus grant vigor
Li coroit seure li Galois.
Et eil n’ert mie si destrois,
Qu'il ne se defendist si bien,
C'on ne l'en sot blasmer de rien.
Mout se combatent igalment,
La bele pucele al cors gent
Qui vint o le vert chevalier
Ne se vot pas plus atargier,
Ains vint al roi lues erranment,
Si a parle entendanment.
»A!« fait ele »rois debonaire,
Vos qui les grans biens soles faire
Je vos vien un don demander
Que vos me deves bien doner,
Certes n'est pas drois, que g'i faille.
Sire, apaisies ceste bataille,
C'est li dons que je vos demant,
Li chevalier sunt si vaillant,
Que trop grans damages seroit,
S'a nul d’eaz IL i mescheoit.
Li vers chevaliers est molt preuz
Et sages et chevalereuz,
Molt est jolis et envoisies
Et larges et bien entechies.
Gladain le vert l’apele on,
Il est fiz a un haut baron
1028; De la Menor-Bretaigne ver,
286
Il est decha passes la mer.
Par dela est bien conneus;
Car il a ja tornois vencus
Et batailles -et poigneis.
10290 Or vient decha querre son pris,
Molt se puet d'armes travillier,
Chaens s'est venus acointier
67r°c1: Et a vos et a vostre geñt,
Il veut en son acointement
10295 Sa chevalerie mostrer,
Si l'en deves plus onerer.
Sire por deu, je vos requier.
Que lui et l'autre chevalier
Faites orendroit demorer,
10300 N’en laissies nul d'arme otrer;
Car, se li uns d’eaz est conquis,
Trop iert honteus et desconfis,
Et s’en cest point sunt desevre,
Ja de rien n'en seront blasme,
10305 Chascun poes s’onor saver
Sens vostre cort desonerer.«
»Üertes« fait li rois »damisele,
Ceste requeste est bone et bele,
Vos n’aves pas requis utrage,
10310 Molt me senbles cortoise et sage,
Je me sui ja tos consillies
De ce dont vos si me proies.«
Lors ne laisse li rois Artus
Les chevaliers conbatre plus,
10315 En tel guise se departirent,
Que sanc ne menbre n'i perdir«
N’ains lor chevaz n'i enpiriereı
Ne de rien(s) ne s’i avillierent
Congie demande li Galois,
10320 Mais ne li done pas li rois,
Ains li proie de demorer,
Et la roine o le vis cler
‘0330
335
287
L'en va proiant molt docement.
Mais tot ce ne lor vaut nient;
Car li Galois s'en vuet partir
Por achiever son grant desir.
Il a tant d’occoisons trovees,
Que lor proieres sunt gastees
Fors tant, qu'i lor en set bon gre.
La li a om molt presente
Chevaz et armes et joeaz
Et riches dons plaisans et beaz,
Mais mesires Durmars n'en prent
Fors une lance seulement,
Al departir le roi encline
Et lui et la gentil roine
À damedeu a commande
Et monsaignor Gavain et Ke;
Tantost cum il a congie prist,
Atant s'est de la cort partis.
Li vers chevaliers est remes,
Si vos di, qu'il est demores
De la maisnie al roi Artu,
Et sa bele pucele fu
De la maisnie la roine.
Ci remaint li contes et fine
Del roi Artus a ceste fois,
Sı vos conterai del Galois,
Quelz aventures il trova,
Puisque de la cort s'en torna,
De nomer totes ses jornees
Ne ses ostez ne ses disnees
Ne ferai pas longe devise.
Li Galois a grant convoitise,
Que cele por cui il se paine .
Sache de verite certaine
Trestos les maz qu'il sent por li.
Adont se tenroit a gari,
Se la bele savoit de voir,
10360
10365
10370
10375
10380
10385
10390
10395
m _
Comment s’amors le fait doloir.
Molt vait li Galois sohaidant,
Qu'ele seust son covenant,
Si quidast, qu'ele le seust,
Grant joie et grant solas eust.
Mais por sohaidier solement
N’a om mie tot son talent,
Ains se covient molt travellier ;
Car, s’on avoit por son haidier
Trestos ses voloirs acomplis,
Telz hom est povres et chaitis
Et pereceuz et viez et nices
Qui dont seroit manans et riches,
Ne ja ne s'en travilleroit,
Mais en gisant sohaideroit.
. Si aroit tot son desirier,
Lors ne saroit on pas jugier .
Qui seroit bons ne qui mavais,
Se chascuns avoit ses sohais.
On conoist ore miex les preuz.
Entre les mavais pereceuz;
Car li preu sunt par lor bonte
Et par lor traval amonte,
Et li mavais sunt despisie
La u li vaillant sunt prisie.
Molt vat vigors, molt vat proece,
Et molt doit om hair perece;
Car por perece, ce saves,
Est mains hom povres et blasmes,
Ne ja n'iert de haute valor
Qui trop amera le sejor.
Se li Galois n'eust erre
Et as armes son cors pene,
De lui ne fust nus beaz dis fais,
Nient plus que des nices mavais
Qui les hystoires pas ne croient,
289
Por ce que faire n’oseroient
Les grans proeces que cil fisent
Qui de haute uevre s’entremisent.
Des buens est li biens recordes ;
0400 Molt est li hom preus et senes
Qui se travaille por bien faire,
Et tot cil sunt de viel affaire
Qui pooir ont de faire bien,
Quant en lor vies n’en font rien;
De sifaite gent me tairai,
36 Mais del Galois vos conterai.
Ce fu en Yrlande tot droit,
Que mesires Durmars erroit
Par mi le savage pais,
I jor chevachoit molt pensis
Tos armes, la teste enclinee,
Si ot erre tres la jornee,
Tant que mie dis fu passes.
Lors est ‘en I pais entres
U il a devant lui trovees
Les viles arses et gastees,
Fortereces voit abatues
Et glises arses et fondues,
Les molins trueve depecies
Et les jardins tos essillies.
Mesires Durmars n'a trove
Qui li die la verite,
Par quel raison cele contree
4 Estoit sifaitement gastee.
25 Mais tot ainsi cum il erra,
Plus de VII C homes trova
Sor le chemin sanglens et mors,
Trestot nu gisoient li cors,
Si n’estoient pas mis en terre;
©4309 Bien senbloit, qu'iluec eust guerre.
Li pais ert si destorbes
Et si malement desertes,
1O
15
10435
10440
10445
10450
10455
10460
v°c 1:
‘ 10465
290
Qu'en vint liues en I tenant
N’ot home ne feme manant.
Mesire Durmars tant chemine,
Qu'il trespasse cele gastine,
Et tantost cum il l'a passee,
Si a une forest trovee
Dont li arbre sunt gros et haut.
La lune lieve et li jors faut,
Et mesires Durmars erra,
Tant que forment li enuia,
Et bien li devoit ennuier ;
Car ne savoit u herbergier,
Ne le pais ne conissoit.
Que que il ensi chevacoit,
A main destre choisi I fu
Qui desos I grant arbre fu.
Cant li Galois voit la clarte,
Cele part a son frain tire,
Si s'est vers le fu adrecies,
Et quant il s’en est aprochies
Atresi pres cum un arpent,
Lors voit le fu tot plainement,
D'atre part voit I grant destrier
.Et I brachet et I levrier.
Par delez le fu se seoit
I archiers qui la se chafoit,
Si avoit o li I garchon,
Et cil rostisoit venison
Que li archiers prist al berser.
Cele part vait sens arrester
Mesires Durmars tost et droit,
La seche raime debrisoit
Par desoz les pies del destrier.
Li archiers ot le boiz froissier,
Et si ot la terre bondir,
Il se commence a esbahir,
10470
1475
1850
185
2490
10500
10505
291
Maintenant a son arc tendu,
Si espoeres cum il fu,
Vers son cheval molt tost ala,
De son frain metre se hasta,
Comme cil qui monter voloit.
Mesires Durmars le parchoit,
Vers lui s’adrece, se li crie,
»Frere« fait il »ne fuies mie,
Parles a moi, vos n’aves garde.<
Atant li archiers se regarde,
Si voit le Galois tot arme
Qui la l'avoit assegure.
Maintenant li dist li archiers: *
»Bien vegnies vos, beaz sire chiers,
Si vos plaist o nos a descendre
Et de nostre viande prendre,
Je vos donrai a graut foison
Et pain et vin et venison.
De ce soies certains et fis,
Je ne sui mie desgarnis;
Que, quant je doi en boz aler,
Et je quit auques demorer,
Je faiz porter et pain et vin
Et blanche tuaille de lin
Et un molt bel henap d'argent
Et esquieles ensement
Que je fais metre en I male
Qui n'est mie a trosser trop male;
Cant derrier moi la fait trosser,
Ce ne puet mon cheval grever.
Todis ai o moi I garcon
Qui molt me siet pres del talon,
J'ai I brachet et I levrier
Qui durement font a proisier.
Puisque j'ai pain et vin et sel.
Je ne m'esmaie gaires del; _
Car j'ai tost I beste prise. =.
19 *
10510
10515
c 2:
10520
10525
10530
10535
292
Ci sui herbergies en tel guise,
Que j'ai viande et vin assez
Dont vos ares, se vos volez.
La livreson de mon destrier
Vos partirai sens engignier
Por doner a vostre cheval.«
»Foi que doi deu l’esperital,«
Fait mesires Durmars li frans,
»Molt estes cortois et vaillans,
Cant vos ce m’aves presente,
Et je vos en sai molt bon gre.<
A cest mot li Galois descent,
Et li dW&hiers son cheval prent,
Al miex qu'il puet l'a estable,
Et quant li a le frain oste,
Par devant le cheval a mise
La livreson qu'il ot promise.
Li Galois oste son escu,
Si l’a a I chane pendu,
Et li archiers tost li aida,
Son cler elme li deslacha.
Del Galois vos di ge sens faille,
Qu'il n’abat mie sa ventaille,
Mais I poi en fait deslacier,
Si qu'il pora boivre et mangier.
Il a fait ses mains desarmer,
Deles le fu qui si art cler
L’espee chainte s'est assis,
Pres de lui a son elme mis,
Si que, s’il en avoit mestier,
Maintenant le poroit lacier.
Tantost fait laver le Galois
Li archiers qui molt est cortois,
. Apres li aporte a souper,
10540
Et se li done bon vin cler
Dont li. Galois boit volentiers.
Bonemeit le sert li archiers,
293
Apres mangier lors se chaufere
Mais onques des lis n’i parlereı
Jar il n'es poient avoir la.
À monsaignor Durmart menbra
Je la terre qu'il ot trovee
Si] essilie et si gastee
Et .des homes qu'il trova mors,
L’archier en araisona lors,
»Frere« fait il »j'ai hui trove,
lot ensi comme j'ai erre
„es viles arses et brulees
Et les glises totes gastees,
Et si trovai homes asses
Mors et sanglens et tos navres.
Tot nu et tot deschauz gisoien:
Et li charbon tot vif estoient
Des maisons arses que je vi.
Por ce me senble, je vos di,
Que ce soit fait novelement,
Trop ont chevacie crualment
Cil qui la terre ont si malmise
Ni ont laissie maison ne glise,
Tot li manoir sunt essillie,
Ensi com j'ai hui chevacie.
Car me dites. qui cest pais
À si deserte et malmis,
Ne quelz hom l'a a maintenir,
Cant il ne le puet garantir.«
A cest mot respont li arciers,
»Certes« fait il »beaz sire chieı
Ce est damages et pechies
Del pais qui est essilies
Et des prodomes qui sunt morl
La guerre est commencie a tor
Li grans rois d’Yrlande, beaz s
De cui on ne doit nul bien dir
10580
106RS
10890
10595
10600
10605
10610
294
Car trop est fel a demesure,
Et si na de loialte cure —
Il a a nom li rois Nogans,
Mais por ce que il est trop grans,
MN l'apele on le grant roi.
En lui na proece ne foi,
N guerroie sa lige dame,
Se li vuet tolir son roiame;
Et s'est sa germaine cosine.
Ce est la plus bele roine
Que l'on puist el siecle savoir.
Je vos conterai tot le voir
Por coi li grans rois le guerroie
Qui de malfaire se desroie.
>Une grans feste fu criee
Devant Landoc en mi la pree,
Il ï ot gent de maint pais,
Sor une perce estoi[t] assis
Uns esperviers trestos mues,
Moit beaz et molt bien enpenes.
Cardroains li roz le gardoit
Qui chascun an le defendoit
Encontre un autre chevalier
Qui vers lui l'osaist chalengier.
Li grans rois d’Yrlande j ala,
La bele roine 1 mena
Qui dame estoit et sa cosine,
Et quant ce vint a la atine,
Qu'il li dut doner l’espervier,
Il ne l'osa pas desrainier
Encontre Cardroain le rouz
Qui trop ert hardis et estouz,
La bele roine i laissa
Cil qui conbatre ne s’osa.
Ele remest molt esbahie
+
10596 Ms. estois,
10615
10620
10625
68 r° c 1:
10630
10635
10640
10645
10650
295
Entre Cardroain et s’amie,
L'eussent en prison menee,
Si qu'il l’avoient arrestee,
Cant I chevaliers s'avancha
Qui trestos armes estoit la.
Cil ot piete de la roine,
Por li enprist cele aatine,
Qu’a Cardroain se conbati
Et al joster mort l’abati.
Li chevaliers sifaitement
Conquist l'espervier erranment,
Et tantost qu'il en ot saisine,
Se le dona il la roine
Qui dame est de ceste contree,
C'est la plus bele qui soit nee.
Encor li vi je tenir hier
Dedens sa chambre l'espervier,
Le chevalier qui le dona
Ne vit ele molt grant piech'a;
Mais ele en parole sovent
Et molt le prise bonement,
Et ele le doit molt prisier;
Car il li ot molt grant mestier.
»Cant la roine o le cler vis
Fu revenue en cest pais,
Del roi Nogant dit et conta,
Comfaitement il le laissa
Al grant besoing coardement,
Blasmes en fu de mainte gent.
Et quant il sot de verite,
Que la roine avoit parle
De la coardise qu'il fist,
Lues maintenant li grans rois dist,
Qu'ele en cest pais n'avoit droit,
Et qu'ele a grant tort le tenoit ;
Lors vint sor lı a ost: banie,
Et si l'a de guerre essillie.
10655
10660
10665
10670
10675
10680
c 2:
10686
296
»Li rois Nogans a grant tresor,
Si don’ ent tant argent et or,
Que ce n'est se mervelle non.
Li chevalier et li baron
Qui doivent la roine aidier
Li sunt failli comme lanier
Por les doniers que il rechoivent.
Certes, malement se dechoivent
Et grant blasme doivent avoir,
Cant il prendent sifait avoir
Dont il sunt trahitor prove,
Todis mais lor iert reprove.
Molt doit on bien celui reprendre
Qui se honist por avoir prendre;
Car, quant li avoirs est ales,
N'est pas li blasmes oblies.
Mais de ce ne se gardent mie
Cil qui la roine ont trahie,
Comme mavais li ont failli.
»Certes, j'ai grant piete de li;
Car sa terre est arse et maumise,
Et si l'a li grans rois assise
En la cite de Limeri,
I ı vint hier a mie di;
Cant il ot le pais gaste,
Si vint asseoir la cite.
Dex, que pense li mavais rois?
Certes, il n'est mie cortois
Ne de haut cuer ne de vallant,
Cant il a tort vait gerroiant
La plus bele et la plus vaillant
Qui soit en cest siecle vivant.
Tot. cil qui le puent veoir
Dient por raison et por voir,
(Dient) qu'il onques ne virent plus bele;
Et si vos di, que la pucele
N’est mie por sa bealte fiere
297
Ne trop baude ne trop parliere,
"Ne se melle pas de mesdire
30 Ne de gens blasmer ne despire,
Ains est sage de bel parler,
Bien set a point rire et joer.
Ele est de si bone acointance
Et de sı bele contenance,
35 Que li sage bien entandant
Qui del siecle sunt clerveant
Ne sevent en li que blasmer ;
Ele est encor a marier.
Dex, cum iert sire qui l'aura
Et cui ele bien amera!«
Quant li Galois ot ces noveles,
Se li sunt molt plaisans et beles;
Car il pense bien et devine,
Que chu est la bele roine
Cui il.aime sor tote rien
Dont li arciers dist tant de bien.
N a molt longement pense,
En son cuer a grant volente
De la roine desegier,
Durement li vorra aidier.
Or ne set il que il fera;
Quar se il en Gales s’en va,
Il se crient de trop demorer
Por I grant secors amener.
D'autre chose se porpensa
Et dist, qu’el chastel errera
Avuec la roine sa dame
Por aidier li et son roiaume.
Le grant roi Nogant ne sa gent
Ne dote li Galois noient,
Ains les quide bien desconfire,
En son cuer convoite et desire,
Que la roine le veist
En tel point, que d’armes feist
25
10
715
10725
10730
10735
10740
c3:
10745
10750 '
10755
10760
298
Et qu'il ss enemis grevast
Et voiant li les damagast.
Il pense tant por li a faire,
Que, s’ele n’est de trop mal aire,
De son bienfait li sara gre,
Et se li iert gueredone.
En sa pensee s’esjoi
Li Galois qui pas ne gehi
L’amor qu'il a a la roine,
En sospirant le chief encline,
»Beaz freres,« fait il al arcier,
»Se la roine avoit mestier
D’un tel chevalier con ge sui,
Je ne lairoie por nului,
Que je ne li alaisse aidier
A mon pooir de cuer entier.«
»Par deu sire,« fait li archiers,
»Il avient, c’'uns bons chevaliers
Raloıe tos ceaz d'un pais,
Et por ce si m'est il avis,
Que chascuns se doit bien pener,
Qu’il puist les millors resenbler.
Li aventure d'un ‚seul jor
Fait d'un povre home I grant saignor,
Et par un tot seul cop, beaz sire,
Rescout I hom tot un empire.
Por ce me senble bien a faire,
Qu’a la roine debonaire
Facies et secors et aie,
Ne por peril ne laissies mie;
Car ja bien prodom ne sera
Qui tos peris renfusera.
Par mi periz covient passer
Ceaz qui vulent el pris monter :
S'il a en vos pris et honor,
Et vos ames sens et vigor,
Dont venes aidier la roine
10765
10770
10775
0780
0785
10790
10795
el:
299
Qui tant est bone et bele et fine,
Je sui ses hom et ses venere.
‘Fait mesire Durmars; Beas frere,
Je li aiderai volentiers,
Et si serai ses chevaliers.
Mais par la foi que tu dois dieu
Maine moi demain en cel lieu
U je li puisse miex aidier
Ses enemis a damagier.<
Fait li archiers: »N'en dotes ja,
Demain tantost com jors sera,
Vos menrai droit a Limeri,
N’i a pas VII liues de cı,
Et por vos miex asseurer
Vos vuel ma fiance doner,
Que je loialmeut vos menrai
Et sens trahir vos servirai.«
La fiance prent li Galois,
Et li arciers fist que cortois,
Cant il ensi l'aseura ;
Car li Galois miex l'en crera.
Tantost cum il est ajorne,
Sı sunt sor lor chevaz monte,
Lors s’acheminent, si s'en vont
À tel compaigne cum il ont,
Devant chevache li arciers,
Por ce qu'il set les drois sentiers.
Li Galois l'a a raison mis,
»Por deu« fait il »beaz doz amis,
Dite moi, quel nom vos aves.«
»Sire, Cesars sui apeles,
Si vos di que veneres sui,
Je n’en doterai nului
Ne de tyaire ne de berser
Ne de bien ocier I sengler,
Et si saı des oiseaz asses
800
Atant com nus hom qui soit nes.e
»Certes Cesar,« fait li Galois,
10800 »Molt estes sages et cortois,
Cant de chiens et d’oiseaz saves,
Je vos di que miex en vales.e
Atant vont lor oire efforchant,
Le chemin truevent bel et grant,
10805 De chevacier tant se hasterent,
Que la grant forest trespasserent,
Et tantost qu'il sunt fors issu,
Et qu'il sunt as plains chans venu,
La cite de Limeri voient
10810 Et les murs qui horde estoient.
Li chastias siet sor roche haut,
Si vos di, qu'il ne crient assaut
Ne de traire ne de miner,
Ne periere n’i puet grever.
10815 Se C chevalier le gardoient,
Vers C mil homes le tenroient,
Por tant qu'il fussent bien garni
Et bien loial et bien hardi.
- Al pie de la roche seoit
10820 La cites qui molt bele estoit,
De grans fosses iert bien fermee
Et de haus murs avironee.
Ens el forbore qui molt ert grans
La s'ert logies li rois Nogans,
10825 Si a o lui maint chevalier.
La cite ne puet assegier
Fors que d'une part solement,
En l'ost a grant plante de gent,
Buens ostes avoient asses ;
10830 Car li forbors ert grans et lez.
Les banieres qui venteloient
Et les armes qui cler luisoient,
Choisi bien’ mesires Durmars.
35
10
15
5O
55
860
10865
10879
301
DDejoste lui venoit- Cesars
Li archiers qui molt fu cortois,
>» Beaz sire,« fait il al Galois,
> La vile que tant regardes
Et ces haus murs que vos vees,
C'est la cites de Limeri,
Ains miex herbergie ne vi,
Mainte bele maison 1 a.
Wins el grant forborc par decha
S'est li rois Nogans herbergies,
Mais par verite le sachies,
Que, se cil qui sunt ensere
Ont de defendre volente,
Devant VII ans tos acomplis
Ne seroit pas li chasteaz pris
Ne la cites qui desoz siet.
Se ceas de laiens ne meschiet,
Longement se puent tenir;
Car je vos di sens escharnir,
Qu'il i a VII XX chevaliers
Et M serjans et C arciers,
Et si a borjois en la vile,
Molt bien arme[s] plus de III mile.
I ont a boivre et a mangier
Dusqu’a II ans al mien quidier,
Mais de laiens n'osent issir,
Ne les portent n’osent ovrir.
»Li rois Nogans a chevaliers
Devant la vile VII miliers
Et C mil homes d'autre gent,
Molt guerroie seurement ;
Car il n'est onques destorbes.
De ci todroit, se vos voles,
Poes bien ceas del ost choisir,
Mais ne ‘puent a nos venir;
Car v(e)es ci I mares trop grant
Et une riviere corant.
302
La riviere cort par dela,
Et li mares est par decha,
‘ Li oz siet outre la riviere,
Je voi de ci mainte baniere
10875 Et mainte ensegne venteler.
La bele roine al vis cler
N'a plus de chasteaz devers li
Que la cite de Limeri, _
Et trestot si home ensement
10880 Li sunt fali communalment
Fors cil qui laiens sunt o li.«
Ce que li Galois entendi
A ce que li arciers disoit,
Devant lui as fenestres voit
10835 Une forterece hordee.
Li Galois l’a molt regardee,
L’arcier le mostre maintenant,
»Cesar« fait il »por deu le grant, ”
Quel forterece puet ce estre
10890 Que je voi cha a miain senestre ?«
»Sire« fait Cesar »je vos di,
C'est li molins de Limeri,
Il ï a X molins molans,
Si vos di qu'il n'est onques ans,
10895 Qu'il ne valent bien VC mars.«
»Par deu,« fait mesires Durmars,
»Por les murs et por les cretealz
Quidai, que ce fust I chasteaz.«
»Certese fait li arciers »beaz sire,
10900 Je ne vos oi de rien mesdire;
Car qui le voit chastealz resenble,
Il ı a X molins ensenble, .
Tot sunt covert d’une maison
Qui batellie est environ.
10905 [i molin sunt si bien ferme
Et si sagement atorne,
ce 8:
9910
15
20
25
380
10940
303
Que ja le morre ne lairont
Por trestos ceas qui en l’ost sont.
Laiïens a sale riche et bele,
Chanbre et cosine et chapele
Et estables al mien quidier
Por VII XX chevaz herbergier.
Ge ne vi onques de son grant
Sı fort chastel ne si seant,
Li mares l’enclot cha deriere,
Et par devant cort la riviere
Qui parfonde est et grans et lee.
La forterece est bien fermee
De haus murs et»de grans tranchies
Et de turneles batellies,
Li chasteaz des molins a nom, :
Sifaitement l'apele om.
»Et cil qui del chastel est sire
Est molt vaillans, bien le puis dire,
C'est un valles joves et beaz,
Procidas a nom li danzeas,
N'a pas XVIII ans passez.
Dusqu’a I an iert adobez,
Chastelains iert de Limeri,
Molt a le cuer fier et hardi.
On l'a ja molt bien esprove
De vigor et de loialte;
Car quant la guerre commencha
Trop hardiement se mesla
Vers ceas qui le grant roi aidoient
Et qui lor dame travilloient.
I lor arst viles et maisons,
Si prist lor bues et lor motons
Et lor homes et lor vilains,
Tant gaagna li chastelains,
Qu'il a bien son chastel garni.
Dusqu’a un an tot aconpli
Ont. assez. viandes et vins
304
Dedens le chastel des molins.
10945 [a ens est Procidas li fiers
Lui LXtisme d’eseuiers |
Qui tot sunt de guerre sachant,
Chascuns a cheval bien corant
Et beles armes ensement,
10950 N'i sunt pas esclariement ;
Car il ont C serjans a pie
Qui d'armes sunt aparillie.
Procidas est lor liges sire,
Et de lui vos sai je bien dire,
10955 Qu'il est hom liges la roine.
Je conois tant lui et *s’orine,
Qu'il ne fauroit mie sa dame
Por tot l'avoir d'un grant roiame.«
Fait mesires Durmars li ber:
10960 »Procidas fait molt a amer,
Cant si preuz est et si loiauz,
Bien en doit estre ses pris hauz.
On se doit molt bien travellier
Por la bele roine aidıer,
f269 r°c1: Et ge vos di sens decivoir,
10966 Que ju a trestot mon pooir
Vorrai chaus del ost destorber
U les porai je plus grever
U del chastel de Limeri
10970 U des molins que je voi ci.<
»Sire,« fait Cesar li senes,
»Se vos en la cite ales,
Vos ne pores la fors issir
Por l’ost grever ne estormir;
10976 Car les portes sunt enterrees,
‘ Et si sunt tot ades fermees.
Cil de laiens n'ont volente
Fors de defendre lor cite,
Ja ceas del ost ne requerro(ie)nt.
380
35
DS
305
Mais. el chastel des molins sont
LX vallet jovencel
Qui tot convoitent le cembel.
S'uns bons chevaliers i estoit,
Je vos di bien, qu'il les menroit
Tot la u les vorroit mener
Por lor hardemens esprover,
Por tant que il bien le creusent,
Et qu'il l’amassent et cremissent.
Ȇr vos dirai que nos ferons
A cest mares descenderons
Vostre cheval ferai mener;
Car a pie vos covient aler
Parmi I sentier si estroit,
Que, se li chevaz mespassoit,
Tot li covenroit demorer,
Jamais ne l’en poriens geter;
Car il charoit es grans molieres
U en fosses u en crolieres.
Ne ju autre voie ne sai
Que celi que je vos menrai.
Et s'i n’estoit si dur gele,
Je vos di bien par verite,
Que nus hom n’i poroit aler
À pie ne a cheval passer;
En plusors lies a cloies mises
Et planches* qui bien sunt assises.
Ci parent me voiz archoier,
Quant en la forest voiz chacier,
Ceste voie ne me torroient
Tot cil del ost, s’ı bien voloient.
Je vos di, que de ceste part
N’a mie la cites regart
Ne de prendre ne d’assaillir,
On n'en poroit a ehief venir.
Al chastel des molins irons
Et nos chevaz iloc lairons, +
+
306
A mon garchon les baillerai;
Car je vos di et bien le sai,
S’en la cite voles entrer,
11020 N'i poes a cheval aler,
c 2: Mais tot a pie, se dez m'ait,
Par mi I guichet si petit,
Qu’il vos covenra abaissier,
Et si vos ferai nagier
11025 Tot le fil d'une eave corant.«
»Par Jhesu le haut roi poissant,«
Fait mesires Durmars li fiers,
» Ensenble o moi iert mes destriers,
Sens mon cheval n'irai je mie;
11080 Car ce me senbleroit folie,
Se je en la cite estoie,
Et je mon cheval n’i avoie.
Je seroie tos esbahis ;
Car se bataille u poigneis
11035 Commencoit devant la cite,
Se tot li autre erent monte,
Et je a pie i demoroie,
Dolans et corecies seroie;
Car chevaliers qui veut valoir
11040 Doit bien a grant besoing paroir
Et en tel point se doit mostrer,
Qu'il i puist sa paine salver;
Cant la proece est renomee,
Dont est biem la paine(e) salvee.
11045 Or entendes que je ferai,
Al chastel des molins irai,
Metes moi ens, je vos en proi,
Laiens iert mes chevas o moi.
Ce me vient assez miez a gre
11060 Qu'a estre a pie en la cite, |
Qu’a Procidas m’acointeres,
Li et ses .esquiiers dires,
307
Que je viegn cha por e
Et por chaus del ost gı
La roine me salues
Et de par moi se li dir
Qu'elle] a un novel sol
Qui se tient por son ch
»Sire,« fait Cesar li coı
»Vostre nom me dites :
De par qui le salueroie,
Se je vostre nom ne sa:
»Cesar« fait il »vos le :
Durmars li Galois sui n
Dites moi la bele roine,
Qu’ele iert joians a brie
‚ Car sa cites iert desegii
Et sa guerre iert tote a
Anchois qu'ele ne quit :
Tot ce li dites et conte:
»Sire,« fait Cesars li ar
»Je le dirai molt volent
Et ele en sera molt jois
Car ces noveles sunt pl:
Ensi vont anbedui parla
Li uns al autre en chev
: Cant il sunt al mares v
Rd
L A
Tantost sunt a pie desc
Le cheval le Galois a p
Cesars qui molt ert bieı
A son garcon fait le sie
Li Galois ne le set repr
De chose qu{e] il en lu
Li arciers qui bien set
S'en vait devant le peti
Si vos di, qu'il ne se fs
Del cheval mener sagen
Li Galois le siet errang
11090
11095
11100
11105
11110
11115
11120
308
Il ne vont mie lez a lez;
Car li sentiers n'est pas si lez.
Cant le chastel vont aprochant,
Ausi tost le vont eslongant ;
Car énsi les covient aler
Por le mavais pas eschiver,
Tant i truevent de tornioles
Et de crolieres qui sunt moles,
Por poi qu'il n’i sunt demore.
Il eussent plus tost erre
De bone voie III loees
U XXX grans arbalastrees
Que VII traities de celi.
Tant ont ale et reguenchi,
Qu’il sunt venu, ains que nuis soit
Al chastel des molins todroit,
Les murs voient et les fosses.
Et si truevent les pons leves.
Cesars s’escrie hautement :
Abaissies ces pons erranment
Et cele porte tost ovres,
Lors vient I sergans tos armes,
Si monte sor les murs amont
Et voit ceas qui la defors sont,
Ne conoist pas le chevalier,
Mais il reconoist bien l'arcier.
»Cesar« fait il »or entendes,
Celui qui la vient tos armes
Ne conois je ne tant ne quant.e
Et Cesars respont en riant:
»Beaz amis, se tu ne me crois,
Par cele foi que tu moi dois
Fai moi parler a Procidas,
Et cil s'en vait plus que le pas,
Si l'a maintenant amene.
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BO
35
ES
309
X vallet cortois et sene
Sunt avuec Procidas venu,
De roies dras sunt bien vestu.
Cant il sunt as creteaz monte,
Le Galois voient tot arme,
Et tos covers est ses chevaz.
Sor le mur qui grans est et hauz
S’areste Procidas tos cois,
Li archiers le mostre al Galois,
»Sire« fait il »cis damoiseaz
Qui si est avenans et beaz,
Cil que nos en droit nos veons
As cheveaz crepes, I pou blons
A cel gent cors a cel fier vis,
Ce est Procidas li hardis.«
Li arciers n'a mie parle,
Cant Procidas l'a apele,
»Üesar« fait il »parles a nos,
Dites moi tost, conoissies vos
Celui a ces liepars dores
Qui deles vos s’est arrestes.«
»>Sire,« fait Cesar en riant,
»Del chevalier vos di jo tant,
Qu'il a nom Durmars li Galois,
Molt est beaz parliers et cortois,
Et molt pert bien a sa senblance,
Qu'il soit de bien haute vaillance.
Enuit si com je me chauffoie
En la forest u jo estoie,
La me trova par aventure,
Si fu bien raisons et droiture,
Puis qu'il vout que ci(}) l'’amenasse,
Que compaignie li portasse.
Certes, je le quit molt vallant,
Je li ai dit le covenant
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199 Ms, murs.
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Ws vs gcee E chbres.
Le a zure = a cumte
oc piment a verte.
k = na ec qu :1l asbera
La rm. quart quil pora
Er ger grevers ceaz del cat.
Faites wie porté OSELr tort.
S reuses ek cheraber
Var chaens vent por vos ardıer.«
>Cesar.c fait Procdas li sages
»Je ne sui me si volages
Que je tot era le rechoire:
Car je eren. qui ne vos dechoire.
Mais sil me voet or sains jurer.
Qu'il nœ aidera sens fauser.
Volenuers le receverai
Et grant honor h porterai.e
Fait h Galois: »Molt dites bien,
Je ne vos doi blasmer de rien.
Se vos me querres seurte.
Cant lı saint seront aporte,
Molt volentiers vos jurerai,
Qu’a mon pooir vos aiderai.<
Procidas ne s'areste plus,
Del haut mur est avales jus,
O lui vienent XXX esquier,
Chascuns est fiez a chevalier.
Cant li pont sont jus avale,
Contre le Galois sont ale
Li vallet molt isnelement,
Tot le saluent hautement :
I es a molt beal respondu,
Si lor rent briement lor salu.
Et Procidas molt tost s’avance,
Sı rechoit l’escu et la lance
Et l’espee qui fu tranchans,
311
Tantost fait venir II sers
Si fait le Galois desarme
Les armes a fait comman
A un vallet qui les gard:
Molt regardent le Galois
Cil qui le voient desarme
Cant il l'ont assez regard
Tot en jurent la loi de E
C'ainsmais ne virent si bt
Devant les haus murs cre
La ot on les sains aporte
I chapelains les ot cochie
Sor un paile qui fu ploie:
Li Galois s’agenoille as a
Il les aore a jointes main
Doucement les a enclines.
»Procidas« fait il »entenc
Par tos les sains que je :
Et par la foi que doi cel
Que j'ain d’amor loial et
J'aiderai la bele roine
Et vos et tos ceaz qui su
Tant que vos seres devers
Ausi me doinst deus d’am
Malgre celui qui le gerroi
_ Tenra ele sa terre en pai
Anchois que soit passez n
U cil qui le guerroieront
Le peior de la guerre aro
De cel sairement s'esjoirer
Cil del chastel, quant il I
Et Cesars li archiers jura,
Qu'a la roine contera
Ce que mesires Durmars «
Cant icele seurte fist.
Li Galois s'est levez en pi
812
Tantost qu'il a les sains baisies,
Et Procidas tot maintenant
Li vient devant tot en riant,
112356 Et dist: »Beaz sire, doblement
Aves fait vostre sairement;
Car vos aves sor sains jure
Et sor la grande fealte
Que vos a fine amor deves,
11240 Que loialment nos aideres,
Je vos croi atant com mon cérs.
Adont s’entrebaisierent lors
Et li Galois et Procidas,
Cil del chastel et haut et bas
c 3: Le vont en bone foi baisier,
11246 Tot se vont a lui acointier,
Et il comme bien entendans
Demande le nom des alquans.
Quant il les a trestos veus,
11250 Sı bien a lor nons detenus,
Qu'il en set pres de C nomer.
Ains qu'il soit ore de soper,
En la grant sale le menerent
Li vallet qui molt l’onorerent,
11255 A I grant fu le font chaufer
Qui laiens art et bel et cler.
Li Galois n’a pas robe vaire,
Mais d'un burel gros comme haire
Li font vestir cote et mantel.
11260 Telz robes avoit el chastel,
Autre n’orent li esquiier,
Ne laiens n’avoit chevalier
Fors monsaignor Durmart sens plus
Qui a cel jor estoit venus.
11265 Procidas l’onore forment
Et tot si vallet ensement,
Sor I siege le font seoir,
Chascuns le sert a son pooir. >
ot
©
313
Tantost qu'il voient aves
Lors font chandoilles alu
Li keu ont haste le mau
Tantost font l'eave apari.
Procidas sens plus arrest,
Fait mousaignor Durmar!
De lui servir molt s'abar
Tl meismes l’eave li done.
A une table s'est assis
Mesires Durmars, si a pı
I chapelain qui siet o lu:
Ensenble mangierent and
A la table n'en sisent pl
Et li valet s’asisent jus,
Si mangierent par terre
Al mangier servi Procida
Devant le Galois en esta
Les napes ostent lı serjaı
Lues que ce vint apres 8
Cesars vait als Galois pa
Devant lui s'est engenilli
»Sire« fait il »de ce sui
Que je vos ai amene ci,
Je m'en vois or a Limeri
Bien i venrai al mien qu
Ains qu'il soit ore de co«
Commandes moi vostre p
Je sui tos pres de vos se
Et li Galois respont l'arc
»Cesar« fait il »je vos re
Et si vos proi por amor
Que vos me dites la roin
: Qu'ele ne face mavais pla
Por nul consel qu'ele onc
Que secorue iert par celu
Qui l’a getee d'autre enn
C'est dex qui bien i puet
814
Tant li poes dire et noncier,
Qu’ele ara force et pooir
De tote sa terre ravoir,
Ains que li Penthecoste viegne,
11310 $e li dites, qu’i li sovingneft)
De tos ceaz qui servie l'ont.e
Et li archiers molt bial respont:
»Sire, tos ces mos li dirai,
Si que ja de rien n'i faurai.<
11815 Lors en est li archiers partis,
Cant al Galois a congie pris.
Li tens est clers la nuis est bele,
En une petite nacele
Se met Cesars lues maintenant,
11320 Tost vient a Limeri nagant.
Lors est fors del batel issus,
Cant ıl est al chastel venus,
Laiens se met sens contredit
Par mi un guichet molt petit
11325 Que doi serjant li defermerent
Qui le conurent et amerent.
Et li archiers d’errer ne fine
Dusqu’en la sale la roine,
Cant il est en la sale entres,
11330 Si trueve chevaliers asses
Et maint serjant bien affaitie.
Lors primes avoit on mangie,
La bele roine al vis cler
_ Fait une pucele harper
11885 Por desduire ses chevaliers.
Atant est venus li archiers
Devant la roine senee,
S1 l'a hautement saluee,
Pres de li s'est engenillies.
11840 »Cesarc fait ele »bien veignies,
Dites moi tost dont vos venes.«
815
»Dame« fait Cesars »entendes,
Je vien de la forest todroit
U j'ai molt bien fait vostre esploit.
1345 Car I chevalier i trovai
A cui je dis tot et contai
Por coi li grans rois vos guerroie.
Li chevaliers fist molt grant joie,
Cant je li ou dit et conte.
850 Dame, il m'a dit et creante,
Qu'il sera vostres sodoiers.
Je vos di, que li chevaliers
Est al chastel des molins ore,
Et si vos conterai encore,
1355 Por coi il vuet la demorer.
Il m'a dit, qu'il pora grever
ce 2: Vos enemis molt plus assez,
Que s'il ert chaens enserez.
Dex cum il est bien chevachans
1860 Et grans et beas et bien parlans!
Et les armes li sient si,
C'ainsmais si bienseans ne vi.
Dame, il nos a sor sains jure
1136 Et sor la grande fealte
5 Qu'i doit a fine amor loial,
Qu'il ja ne querra vostre mal,
Ains vos aidera loialment.
Par moi vos mande bonement,
Que trop ne soies esmaie;
Car par celui seres aidie
Qui d'autre anui vos a getee.
Vostre guerre iert tote achievee,
Et tot vostre pais ravres,
Anchois que nus mais soit passes.
Tot ce vos ali) mande par moi
Li chevaliers foi que vos doi,
Et si moi dist al departir,
Qu'il vos doit molt bien sovenir
De tos ceas qui vos ont servie.«
13709
11380
11386
11390
11895
11400
11405
11410
c 3:
11415
316
»Cesar, se dex te beneie,«
Fait la roine en sospirant,
»Ne mé va mie escharnissant.«
> Dames fait il »ce sachies bien,
Je ne vos ai menti de rien.
Cant je parti del chevalier,
Molt docement me vint proier,
Que de par lui vos saluasse
Et que tos ces mos vos contasse,
Ensi com vos aves oi.«
La bele roine entendi
Ce que Cesars li a noncie,
Mais il li a bas consillie,
Si a bien tos ces mos fornis.
»Cesar« fait ele »beaz amis,
Comment a nom li chevaliers ?«
»Certes dame,« fait li arciers,
»]l a nom Durmars li Galois,
Et s'il est quens u dus u rois,
Se li pert il bien par senblance.«
Cant la bele roine france:
Ot Durmart le Galois nomer,
Fine amors le fait sospirer,
Bien set sa pensee covrir.
»E! dexe fait ele »tant sospir
M'a fait geter li rois Nogans,
Trop m'a [il] guerroie lonc tans.e
Lors sospire plus de VII fois
La roine por le Galois,
Mais del roi Nogant se covroit ;
Car en sospirant se plangnoit.
Adont commence a desirer,
Qu'ele soit seule por penser;
Lors li dient si chevalier,
Qu'il est molt bien tens de cochier,
Et la roine s'est levee,
Si est en ses chanbres alee.
11420
425
I30
35
LO
45
450
817
Voiant la gent a fait senblant,
Qu'il ne li soit ne tant ne quant
De quant que Cesars li a dit.
Cant ele cochie en son lit,
Si a docement recorde
Quant que Cesars li a conte.
»Üertes« fait ele »poissans rois,
Est ce dont Durmars li Galois,
Qui me mande par mon archier,
Que pas ne nt doi esmaier,
Que par celui arai socors
Qui ja me socorit aillors ?
U ou jo onques mais mestier
De nul secors de chevalier ?
Avoi! je me sui porpensee
Devant Landoc en mi la pree,
La me secoru li Galois
Comme bons chevaliers cortois,
Molt me jeta de grant enui.
Et por ce bien certaine sui,
Que ce est il qui mande m'a,
Qu’a ceste fois me secora
Cil qui d'autre enui.m'a getee.
Bien sai de verite provee,
C'uns chevaliers de bas pooir
Ne m'osaist pas mander por voir,
Qu'il poist ma guerre achiever,
Mais cis le m’ose bien mander;
Car poissans est en mainte marche,
Fiz est le roi de Danemarche
Et de totes Gales ausi.
»Le promier jor que je le vi
Me dist il par verite fine,
Qu’il querroit la bele roine
Celi d’Yrlande et se dist bien,
Qu'il l’amoit plus que nule rien,
11455
11460
11465
v° cl:
11470
11475
11480
11485
11490
318
Et c’ere je cui il querroit
Et a moi meisme(s) parloit;
Mais il ne me conissoit mie.
Certes, je fiz grant felonie,
Cant je me celai envers lui,
De cest meffait dolante sui.
Mais d'une chose m'esbahis
Dont mes cuers est sovent maris,
Cant nos de Landoc repairames
Et nos ensenble chevachames
Dusques en la tente vermelle,
De ce me vient a grant mervelle,
Qu'il en la tente me laissa,
Nais puis a moi ne repaira,
Ne ne moi manda nule rien.
Et se li avoie dit bien,
Que je le menroie a celi
Que si amoit de fin cuer si;
Mais s’il m’amaist ne tant ne quant,
Il fuist repairies maintenant
A la tente, se dex me voie.
Or sai je bien, que je foloie,
Jamais a lui ne penserai,
DI ne m’aimme, je l’amerai.
Voire par foi, ce m'est avis,
Puis qu'amors a mon cuer sopris,
Je n'ai pooir, que jel retraie.
Dont n'est ce mie amors vraie
Qui malgre mien me fait amer,
Ains le doit on force apeler ;
Car en prison covient manoir
Celui qui ne s'en puet movoir.
Mais qui a droit vuet esgarder,
L'amor c'om ne puet oblier
Et dont on ne se puet partir
Doit on bien a vraie tenir,
Dont aimme je bien vraiement;
Quar partir ne me puis noient.
495
1500
05
20
528
319
Et puis que fine amors m’ensaie,
Et ele m’a trovee vraie,
Dont me doit ele bien doner
Ce qu’ele me fait desirer.
»Por deu amors je vos requier,
Se ja me voles avancier,
En tel point me dones ma joie,
Que je ja blamee n'en soie.
I sunt maintes joies d'amors
Qui grant blasme font a plusors,
Mais la joie plus onoree
Doit estre la plus desiree.
A! certes Durmars li Galois,
Bons chevaliers preuz et adrois,
Al chastel des molins iroie
Molt volentiers, se ju osoie.
Mais je sai molt bien tot de voir,
Se je vos aloie veoir,
Ne se je chaiens vos mandoie,
Beaz amis, je vos perderoie;
Car mi chevalier et ma gent
Me mescreroient errament,
Par envie vos ociroient
Et moi meisme trahiroient.
Beaz, doz amis, ce sachies bien,
Plus dot vostre anui que le mien,
N’al chastel des molins n’irai,
Ne chaens ne vos manderai;
Mais quant veoir:ne me poes,
Les penses de mon cuer aves.
Et li pense[s] del cuer vaut miex,
Que ne face veoir des ielz;
Car plus loins puet li cuers penser,
Que uel ne pussent esgarder.
Dont vaut miex la pensee assex
Que li veoirs, c’est veritez;
Mais li penses et li veoirs
320
Valent molt miez, chu est toz voirs,
Que chascuns ne valle par lui,
11580 Volentiers veroie celui
Que je tant convoite et desir.
E! deus par le vostre plaisir,
Car assenbles et moi et lui
En tel maniere, que nos dui
11535 Soions ensenble todis mais.
Molt me senble beaz cis sohais,
Cant autre chause avoir n'en puis,
Al sohaidier la me desduis.«
Tot ensi, com je vos ai dit,
11540 Parloit la roine en son lit,
Molt est ses cuers loiauz et fins,
Dedens le chastel des molins
S’est mesires Durmars cochies,
De tant est il bien aaisies,
11545 Que ses lis est loins de la gent,
Si puet penser a son talent,
Ne puet somellier ne dormir,
En pensant gete maint sospir,
De la roine li menbroit
11550 Et en sospirant recordoit
Son bel parler et son doz riz
Et son gent cors et son cler viz
Et sa tresbele contenance.
»E!« fait il »doce dame franche,
11555 Tant desir vostre doce amor,
Que je ne sai mal ne dolor
Ne paine que je ne soffrisse
Ne meschief que je n'en preisse
Par si, dame, que je seusse,
11560 Que por tant vostre amor eusse.
Molt desir a veoir sovent
Vostre bel cors plaisant et gent.
Douce dame, sens vos veoir,
321
Ne porroie grant joie avoir,
Del cuer vos voi entierement,
Mes des uelz ne vos voi noient.
Ce me fait molt sovent doloir,
Que vos ne saves pas de voir
Des maz qu’ai por vos endures
Ne des perilz que j'ai passes.
Doce dame, se vos savies
Les grans paines et les meschies
Dont j'ai este por vos greves,
Vos m'ameries plus asses ;
Mais vos ne le saves noient,
Ce me grieve trop durement.
Gentiex roine, je sai bien,
Cant que j'ai fait ne me vaut rien,
Se je ne fais devant vos iex
Tel chose dont je vaille miex.
Certes, j'ai molt grant desirier
De vos enemis damagier
La u je les porai trover,
De tot mon cuer sens renfuser.
Comme fins amis droituriers
Et comme vostres chevaliers
Vos servirai ma dame chiere.«
Tot ensi et en tel maniere
Vait mesires Durmars pensant,
Tant qu'il voit le jor(s) bel et grant.
Matin se lieve li Galois
Et Procidas comme cortois
Le vait servir a son lever,
Puis fait le chapelain haster,
Maintenant le fait revestir,
Et li Galois vait messe oir,
De molt bon cuer l'a escoutee.
Tantost com la messe est finee,
Li Galois ist de la chapele,
D Procidas a consel apele.
21 -
322
»Je vos ai molt oi prisier,
Et, molt sunt preu vostre esquiier,
Se c’est voirs que l’on m'en a dit.
Orendroit sens plus de respit
11605 Vorai savoir et esprover,
S'on vos doit prisier ne blasmer,
Ceaz del ost irons estormir.
Mais dite moi sens escharnir,
Comment on les puet plus grever.<
11610 »Sire,« dist Procidas li ber,
»Ce vos dirai je asses tost,
Chascun jor vienent cil del ost
A I gue qui siet cha devant,
Lor esquiier et lor serjant
11615 I mainnent boivre lor destriers,
Et sı amainent chevaliers
Por eaz conduire a savete.
Si vos di, qu'il sunt tot arme;
Mais se nos al gue(z) les trovons
11620 Et nos bien les envaissons,
Bien porons lor cors damagier
Et de lor chevauz gaaignier.
Tantost com nos serons monte,
La fors isterons tot arme,
11625 Tot une escluse vos menrons.
_ Éntre II grans mares parfons
Est la voie tote pavee,
Si vos di, qu’ele est bien si lee,
Que, se X chevalier i vont,
11630 Chevacier i puent de front
Trestot ensemble, lez a lez.
Plus de VII arpens mesures
Poons aler seurement,
Nos n'avons garde de lor gent,
11635 Facent forelose ne cenbel
+ Entre nos et nostre chastel :
f271recl: Car li mares est trop parfons.
323
Por deu sire, quar nos hastons,
Si nos en issons erranment.«
640 (ant mesires Durmars entent
La volente de Procidas,
Il l’acole d’andeuz ses bras,
»Certes« fait il »prodoın seres,
Bien voi, que faillir n’i poes.«
11645 Adont n’i out plus atendu,
Cant il sunt el palais venu,
Li Galois s’arme isnelement
Et tot li valles enseinent,
Tant sont monte, lor glaives pendent,
11660 Lor armes luisent et resplendent.
Et li serjant a pie s'armerent
Sus as cresteaz del mur monterent,
Dient qu'il lor gens secorront,
S'il voient, que mestier en ont.
11655 Tos covers et tos acesmes
Est mesires [Durmars] montes,
[Sor] son chief a son elme mis,
Plaisanment a son escu pris,
Grosse lance tient enpoignie.
Procidas:-haste sa maisnie,
Et il. meismes est montes
Sor I grant destrier tos armes,
Maintenant fait le porte ovrir,
Lors s'en commencent a issir.
Li Galois s'en ist premerains
- Et Procidas li chastelains,
Apres eauz se sunt arrote
LX vallet tot arme
Sor grans chevauz fors et corans,
Armes ont cleres et luisans,
11660
1670
L
16
ADS + 11657 [] sind durch ein loch im pergament zers
"a BSa4 _ 9
21*
824
Tot sunt hardi et coragouz,
N'i a celui qui ne soit prouz.
Li Galois chevace le pas,
Dejoste lui vait Procidas,
11675 Cant il ont Ill arpens ale,
Devant lor gent sunt arreste,
II batailles ont devisees
Qui sunt assex bien ordenees :
Car o le Galois s'en iront
11680 XXX vallet qui molt preu sont,
Et XXX en a fait arrester,
Cil tienent coi sens desreer,
Tost iront les autres aidier,
S'il voient, qu'il en ont mestier.
11685 Mesires Durmars o. sa gent
Chevacet tot seurement,
Sa route n'est pas effree.
Cant il ont l'escluse passee,
Lors ont de ceas del ost veus
11690 XL chevaliers u plus
Trestos armes sor les destriers.
Cil conduisent les esquiiers
c2: Qui lor chevauz ont abuvres,
Ja sunt tot issu fors des gues,
‘11695 Si repairent vers l'ost roial,
XL vallet a: cheval
Avoit en cele compaignie
Et molt i ot d'autre maisnie,
Garchons et pages et ribaus,
11700 Palefroiz mainnent et chevauz,
Vers l’ost repairent tot chantant
Li esquiier et li serjant.
Quant li Galois les a choisis,
En son cuer s'en est esjois,
11705 À ses valles les a mostres,
»Saignor« fait il »or esgardes,
1710
715
2O
3
325
Vez ci vos mortes enemis,
Gardes, qu'il soient bien requis,
As chevaliers assenblerons -
Et as serjans nos meslerons,
D'autre gaagn n'avons mestier
Que de lor cors a damagier ;
Mais sil tornent al desconfire,
Dont vos sai je bien por voir dire,
Que lors fera bon gaagnier.«
»Sire penses del chevacier,«
Font li vallet »n’ales dotant,
Nos ferons tot vostre cominant,
Ne ja sens vos n'en partirons
Por nul meschief que nos aions.«
Lors se sunt tost es galos mis,
Cant cil del’ost les ont choisis,
Vers auz brochent sens plus atendre.
Canque li bons chevaz pot rendre
S’adrece li Galois a auz,
Et cil radrecent le[s] chevaz
‚Encontre lui molt durement.
Tos les encontre fierement
Li Galois sens nul esmaance,
Al encoMtrer fiert si de lance,
Qu’i lor abat III chevaliers,
Chaoir les fait sens les estriers.
Sor le Galois al assenbler
Veissies escliches voler,
Maint tronchon a en son escu;
Car plus de XXX l'ont feru.
Si cum il tresperce lor gent,
Par mi eauz cort si radement,
Qu'il porte a terre les auquans,
\
17 4O Chevaliers abat et sergans,
Et il n'i est pas deportes,
Ains ı rechoit des colz assez.
11745
c3:
11760
11755
11760
11765
11770
11.775
826
Procidas fiert des esperons,
Lui XXX time de compaignons
S’est vers ceaz del ost adrecies,
Plus de XXX en ont derochies
Il et sa gent en lor venir.
La poissies grant noise oir,
Des grosses glaives troncon volent,
Ceaz del oz tuent et affolent
Cil des molins qui molt preu sont,
Et mesires Durmars deront
La grant presse si durement,
Qu'il effroie tote lor gent.
Quant il voit I des siens tenır,
Tost le rescot par grant air,
Molt set bien les siens delivrer
Et chaus del ost bien enconbrer.
Pres de lui se tient Procidas
Qui ne se conbat mie a gas,
Ains le fait si hardiement,
Qu'il en est prisies durement, :
‘Det sa gent molt bien i fierent
Et ceaz del ost si bien requierent,
Qu'i lor font la place voidier.
Lors commencent a gaagnier
Cil des molins qui molt sont sage,
Cel jor ont fait grant vaselage;
Mais li Galois a tot vencu.
Bien l'ont regarde et veu
Cil del chastel de Limeri,
Chevalier et dames ausi
_ Sunt as cretealz et as toreles,
Et molt ı a de damoiseles
Et de serjans et de borjois.
- Voiant ealz broche li Galois
Comme bons chevaliers seurs,
Sovent ‘le voient cıl des murs
En mi ceaz del ost adrecier
327
O. Et poindre et ferir et chacier.
Li plusor qui Font regarde
Dient sor lor crestiente,
Que III chevalier bien proisie
Seroient assez travillie
5 De faire atretant com il fait.
Tot ensi en tienent lor plait
Cil qui sunt as cresteaz lasus,
XXVII chevalier et plus
En sont a la roine ale,
' Se li content la verite
Del pogneis qui si bons fu.
»Dame« font il »fors sunt issu
Cil des molins a ceus del ost,
Si les ont envais. molt tost.
Avuec eaz a I chevalier
Qui bien se set d'armes aidier,
Cil chevaliers a tot vencu,
Si que nos l'avons bien veu,
D’armes vermelles est armes
Et si porte liepars dores.
Molt l'avons regarde lafors,
Tant a fait d'armes par son cors,
Que nos le tenons a mervelle,
Et dex qui ses amis conselle
Le nos, je quit [a] envoie;
* Car par lui sunt esparpellie
Cil del ost si tresmalement,
Qu'il sont esbahi durement.
Tot ensenble l'ont bien fait hui
Cil des malins ensenble o lui.«
(0e
Quant la roine a entendu
Ce que si home ont despondu,
»Par deu« fait ele »beal saignor,
J'ai grant fiance el criator;
5 Car il conseille chaus qui l’aimment
11820
11825
11830
11835
11840
11845
11850
11848 Ms. gaagnics.
328
Et qui de bon cuer le reclaiment.
Dex qui plains est de grant pitie
Nos a en secors envoie
Le chevalier dont vos parles
Qui nos enemis a greves.<
À cest mot se taist la roine,
I petitet le chief encline,
Bien pense, que c'ert li Galois
Qui ceaz del ost tient si destrois,
Por lui sospire maintenant,
Apres se plaint del roi Nogant
Qui sa terre li a gastee,
Molt set bien covrir sa pensee;
Car cil qui pres de li estoient
Par fine verite quidoient,
Qu’ele sopirast por sa terre
Qui gastee estoit de la guerre.
Mais d’autre chose li tenoit;
Car por le Galois sospiroit.
Ele le veoit en pensant,
Mais de li me tairai atant.
Mesire Durmars s’en repaire
Comme cil qui bel le sot faire
Et remaine arriere sa gent
Le petit pas sereement.
X chevaliers trestos montes
Et XV destriers enseles
Ont cil des molins gaagnie[s],
Molt joiant se sont repairie.
Bien lor avint de lor aaillie;
Car ains que l’ost soit estormie,
Sunt il en lor chastel entre
Et descendu et desarme.
De lor haubers sunt ehamoisie,
Durement sont joiant et lie
*
329
De ce qu'i lor est avenu.
Sor I siege pres d'un grant fu
S’est mesires Durmars assiz, :
Si est d’uns roies dras vestis,
Son col et son vis a lave.
Et Procıdas a commande
Maintenant la table a drecier,
Li Galois s’assist al mangier,
Delez lui siet li chapelains
Qui n’est mie fous ne vilains,
Et li vallet se sunt assis,
Jus a terre ont lor sieges pris.
En riant lor dist li Galois
Comme debonaire et cortois:
»Saignor, se dex me beneie,
Vos me fales de compaignie,
À moi tot sol est delivree
Une grans table longe et lee,
XX chevalier bien 1 seroient
Et tot a aise i mangeroient,
Et je .n’i voi or a parmain
Fors que moi et cest chapelain.
Quant a grant table a pou de gent,
Ce mesavient trop durement;
Mais se vos mon consel crees,
Ains quart jor a table seres.
Nos avons a plante chaiens
Chevauz et autres garnemens,
Faisons demain XX chevaliers,
‘Si en iert plus beaz li mangiers,
Cant a la table ierent assiz.
Lors dist Procidas li hardis:
»Certes beaz sire, je l'otroi,
Mais vos feres chevalier moi
Et XIX vallet ausi |
De ceas que nos eslirons ci,
Demain par matin le serons
11890
11895
11900
11905
11910
11915
c3:
11920
330
Et tot vostre commant ferons.«
Cant li Galois ces mos entent,
Il s'en esjoist durement.
Maintenant vont la table oster
Li esquiier apres soper;
Entre les valles s'est assiz
Li Galois comme bien apris,
Bone compaignie li portent,
La se desduisent et deportent,
Tant qu'il est ore de couchier,
Lors se cochent sens plus targier.
De ceas del chastel me tairai,
Mais de ceaz del ost vos dirai.
Li rois Nogans fu molt iries,
Onques cele nuit ne fu lies,
Por ce que si home ont este
Si malement desbarete.
Por consillier manda li rois
Plus de VC de ses rois,
Aus plus hauz et a plus sachans
Se consilla li rois Nogans.
»Saignor< fait il »en cel jor d’ui
Avons eu honte et ennui,
J'ai hui de mes homes perdus
Que mors que pris XL u plus.
Cil des molins par lor outrage
Nos ont hui fait cest grant hontage,
Se nos fuissiens bien viguerouz,
Ja n'en fuist eschapes I souz;
Mais si lentement nos armames
Et si viement en esploitames,
C'anchois que nos fussiens monte,
Furent il en lor fermete.
X de mes 'chevaliers ont pris
Et XX de mes serjans ocis
Sens les autres qui navre sont
Qui jamais ne respasseront.
331
11925 Consillies moi que g’en ferai,
Et comment g'en .esploiterai.«
Lors a parle I chevaliers
Qui ot nom Briains de Rochiers,
Cil ot este a ld meslee,
1930 Maint cop i ot feru d’espee.
»Sire,« fait il au roi Nogant,
»Cil des molins sont molt vaillant,
Et si sevent bien gufer|roier,
Trop sunt bardi li e[squüer] ;
935 Mais il trestot, ce [remenbr]es,
Ne nos ont mie tant greves,
Com J solz chevaliers a fait.
Je ne quit pas, qu'en cest siecle ait
Mellor chevalier de celui,
to (il nos a tos desconfiz hui,
Nus ne le puet al frain saisir
Qui longement le puist tenir ;
Car trop est fors et vigeroz
Et des armes est engignoz,
"48 I] set trop bien gens enconbrer
Et desconfire et malmener.
Je ne sai dont li chevaliers
Est venus ot les esquiiers ;
Mais s'il puet longement durer,
Durement nos pora grever,
S'ausi nos tenons desgarni,
Com nos avons fait dusque ci.
Voiant vos barons vos dirai
ho Le meillor consel que je sai:
55 (il des molins nos sont trop pres,
Faites chascun jor tot ades
LX chevaliers armer |
Et C serjans pot-l'ost garder.
La nuit en gaiteront IIIC
: |
‘ V1933 _ 35 [1 durch das 11656 erwähnte loch im pergament zerstört,
11960
11965
11970
f272r°cl:
11975
11980
11985
11990
832
Qui seront arme richement,
Et li bon destrier abrieve
Seront ades si apreste,
Que, se cil des molins venoient,
Lues maintenant monte seroient
Nos serjant et nos chevalier.
Ja n'en poroient repairier
Cil des molins sens grant damage.«
Cel consel tint li rois a sage,
Lues maintenant si acorda,
Et tot li baron qui sunt la
S’i acordent sens estriver.
Lors vont cochier et reposer,
Si dorment desi a cler jor,
Par l'ost getent grant resplendor
Les ensegnes et les banieres
Qui sunt de diverses manieres.
Ülers est li jors et li matins,
Et cil del chastel des molins
Cant del jor voient la clarte,
Lues maintenant se sunt leve.
Procidas li preuz et li nes |
Lui XXtisme de ses valles
S'en es droit al Galois venus
Qui ja ert chaucies et vestus,
Lave ot son vis et ses mains.
Et Procidas lı chastelains
Li a dit comme bien senes:
»Sire bien soies vos leves.«
Fait li Galois: »Dex vos doinst joie,
Et deus vos mete en droite voie,
Que vos soies hui chevaliers ;
Car vos XXtisme d’esäuiiers
Le deves estre en cest jord’ui.«
*
11982 Ms. Lui XXX tisme.
LL 2
V'!
833
»Et je tos aprestes en sul,e
Fait Procidas »si le serai;
Mais une chose vos dirai
Dont je sui ennuit porpenses
Que je ferai, se vos voles.
Puisque nos serons chevalier,
Il nos covient aparillier,
Si que nos chevalier semblons.
Cant nos nos armes porterons,
Ce ne moi senbleroit pas bel,
Se nos nos cotes de burel
Vestions desoz nos haubers.
Chascuns de nos iert plus apers,
Cant il ara cote a armer
De [fin]cendal novel et cler.
Ja seront or endroit mandees,
Ains que vespres soient sonees,
Seront cosues et taillies -
Et de nos armes enseignies,
Et si ferons blasons covrir;
Car nos n'avons mie loisir
D’atendre tant, qu'il soient taint.«
»Ausi m’ait dex et si saint,«
Fait li Galois »bien en parles,
Huimais soit li respis dones,
Et demain seres chevalier,
Mais penses de tost esploitier ;
Car vos n’aves que demorer.<
Adont fait Procidas entrer
En I batel IT esquiiers
Sages ét preuz et beaz parliers,
Cil feront bien ce qu'il commande,
N’oblieront pas ce qu'il mande.
Tost sunt venu a Limeri,
Lors sunt fors del batel sailli,
L
[fin] drei buchstaben sind verwischt.
ec? % sanc ale plus que le pas
1330 Todroit al oste Prmeidas
ai ler a fait a lor voloir
Cendauz et bokeranz avoir.
Marder font li doi esquiier
l'eaz qui serent heusdre et taillier,
1#35 Plus de vint en ont fait venir
Por kır afaire tost fornir.
Lors funt taillier et deviser
Molt riches evtes a armer
Et covertures ensement.
1340 Ce n oblierent ıl noient
Tost ont fait XX blasons covrir,
Moit se hastent de revenir.
Assez de gent lor demanderent
Uui ces noveles armes erent,
12645 Ne quex gens sen acesmeront.
Li dui vallet qui sage sont
Ne lor en dient nule rien,
Ains lor sevent celer molt bien
Par mencoignes [et] par beaz dis.
12059 Cant il ont fait ce qu'il ont quis,
Tantost font el batel porter
Blasons et cotes a armer
Et XX elmes tos fres dores
A laz de soie bien ovres,
12055 Si les envoient Procidas
Borjois qui ne le heent pas.
Quant li valles sunt el batel,
De bien nagier sunt molt isnel,
Al chastel des molins s'en vont,
12060 En poi d’eure venu i sont.
Del batel issent maintenant,
Lors vienent vallet et errant
%
12030 Ms. ostel. 12049 [et ist verwischt. 1254 Ms. sie 1
darliber bien.
175
Io!
295
8,
æs
Qui tost ont les armes ostees,
Fors del batel les ont portees.
C lances i avoit et plus
As clers fers tranchans esmolus
Que li doi vallet achaterent,
A Procidas les presenterent,
Molt bien ont fait sa volente.
Dedens la sale en sunt entre
Cil qui portent les conissances
Et les clers elmes et les lances,
En mi la sale s’aresterent,
Monsaignor Durmart les mostrerent
Qui molt a les armes proisies;
Car beles sunt et envoisies.
Tot ce devisa Procidas,
Li Galois ne l’en blasma pas,
Ains l'en prise molt durement;
Et Procidas molt bonement
Li a les elmes presentes
Que on li avoit aportes.
Fait [1ji Galois: »Je sai molt bien,
Annulit] mais seront trestot mien
Cist escut et li elme ausi;
Mais il seront demain parti
À ceaz qui chevalier seront.«
Dedens I chanbre s'en vont
Cil qui les armes ont mostrees,
Si les ont laiens enserees,
.Mais cha defors sunt li escu,
Si sunt en la sale pendu.
Piecha que li jors est faillis,
Laens a grans tortins espris,
Et li keu hastent la viande.
Apres mangier sunt molt en grande
*
2 Ms. presentes aportes. 12083 [1] ist verwischt. 12084
Gti
12100
12105
12110
12115
12120
12125
12130
386
Li serjant et ki esquiier
De joer et d’esbanoier,
As eschez juent et as dez
Et d’autres jeuz juent assez,
Grant bruit demainnent et grant joie.
Mesires Durmars s’esbanoie
Ô les esquiiers cele nuit,
Grant piece mainnent lor desduit,
Puis font les lis aparillier,
Ni vont resposer et cochier,
Cant voient le jor esclarcir,
Adont ne vuelent plus gesir.
Li Galois se lieve premiers,
XX valles a faiz chevaliers,
Onques n'i orent baing tempre,
Et si ne sunt pas acesme
D’escarlate ne de samis ;
Mais en lieu de vair et de gris
Lor fait li Galois aporter
Blans haubers por lor cors armer,
Chaces de fer lor fait lacier,
Les esperons lor fait chaucier
Et les haubers les [a] vesti.
Et cotes a armer ausi. .
Nifaitement les acesma
Li Galois qui molt tost s'arma,
Et tantost cum il est armes,
Ses chevaliers a doctrines.
»Saignor< fait il »or est ensi,
Chevalier estes deu merci,
Bien est raisons, que je vos die
Qu'il covient a chevalerie:
Chevaliers doit estre hardis,
Beaz et cortois et bien apris,
Larges et loiauz sens folie
Et beaz parliers sens vilenie.
887
Tot ce doit estre chevaliers,
Et si soit orguilloz et fiers
5 Encontre tos ses enemis
Et debonaire a ses amis.
Et si vos di cui qu'il annoit,
Qu'il n'est pas chevaliers a droit
Cil Qui chevalier n'a feru
O Et qui n'a porte son escu
: U en tornoi u en bataille.
Por ce vos di ge bien sens faille,
Qu'il vos covient tant esploitier,
Qu’a droit aies nom chevalier.
Par droit est chevaliers nomes
Cil qui s'est as armes proves
En tel point, qu'il en soit prisies.
Je vuel molt bien, que vos sachies,
Qu'en cest jor d’ui vos covient faire
Chose qu'on doie en bien retraire; :
Car tot li novel chevalier
Doivent hautement commencier,
Et qui n'a bon commencement
Ses pris en vient plus lentement.
Je vos ai dit droite raison,
Ne vos ferai plus lonc sermon.«
Mesires Procidas respont
Et tot li autre qui la sont:
»Sire, molt aves bien parle,
Et nos somes tot apreste
De referir nos enemis;
Anchois que li jors soit faillis,
Serons nos chevalier a droit.«
> Et d[amjedeus le nos otroit,e
> Fait hi Galois molt döcement,
»La messe orons premierement,
Puis estormirons chaus del ost.
| .
[am] ist verwischt. ®
8
2
12170
12175
12180
12185
12190
12195
c 2:
12200
838
Li novel chevalier tantost
Font le chapelain revestir,
Maintenant vont la messe oir,
Et tantost cum i l'ont oie,
Bien sachies, qu'il n’arestent mie
En la chapele longement,
Ains s'en issent lues erranment; "
Mais ains que lor elmes lacassent,
Ne que sor lor chevaz montassent,
Li Galois lor chaint les espees,
Et si lor done les colees.
Lors sunt monte li chevalier,
Chacuns siet sor riche destrier,
Lor elmes metent sor lor chies,
Sı les ont maintenant lacies.
On lor aporte lor escus,
Tos les ont a lor colz pendus,
Arme sunt de lor conissances,
En lor mains tienent groses lances.
Mesires Procidas seoit
Sor un destrier qui molt valoit,
Il ot vermel escu luisant
A un lion d’argent ranpant,
Acesmes est molt cointement.
Lors a fait desploier al vent
II banieres totes noveles
Qui sunt assez riches et beles.
Ne deviserai pas chacune,
De ses armes en estoit une, .
L'autre est des armes le Galois.
Molt fist Procidas que cortois,
Cant il ot tot ce devise,
Hautement l'en a. mercie
Mesires Durmars en riant.
Desor I bai destrier corant
Qui de bonte est esproves
Sist li Galois trestos agnes,
339
5 Il a parle molt sagement
A Procidas et a sa gent.
»Saignor« dist il »or entendes,
Je vos dirai que vos feres:
Ains que nos de chaiens issons,
O III batailles ordenerons.
Li chevalier, se buen vos senble,
Seront en un conroi ensenble,
XX serjant a pie nos sieront,
Bien sai, que mestier nos aront.
5 En l’autre bataille derriere
Je vuel, que la soit ma baniere,
XX vallet arme s’i tenront
Qui pres de nos chevaceront,
Et XXV serjant a pie
Venront apres auz tot re[n]gie.
La.tierce batalle feront
XX vallet qui nos socorront,
S[e] voient, qu'il en soit mestiers
<J'[ai] grant fiance es esquiiers
Et XXX serjant tot arme
Venront apres auz tot serre.
XII batalles ai devisees,
Et puis qu’eles ‘sont ordenees,
I n'i a mais que del issir.«
A ces mos fait la porte ovrir
Mesires Procidas errant,
Li chevalier issent avant
Tot batillie, les escus pris,
Les elmes ‚sor les chies assiz.
5 Quant li chevalier sont issu,
Li vallet n'ont plus atendu,
Ains s’en issent tot batillie,
“ En II batalles sunt rengie.
* .
€ [ai] ist verwischt. 12225 Ms. vallet t. cf. 12581.
22 *
12240
12245
12250
c 3:
12255
12260
12265
12270
12275
340
Et li serjant a pie s'en issent
Qui molt durement s’aatissent,
Qu’a ceaz del ost assenbleront,
Tot en tel maniere s’en vont
Si batillie et si serre,
Que li Galois ot devise,
N'i oissies ne cri ne hu.
En petit d’eure sunt venu
La u li escluse faloit,
I grant pont de piere i avoit,
Outre passent li chevalier,
La demeurent li esquiier, °
Li Galois les fait arrester
A1 pont del escluse garder.
»Saignor« fait il »soies tot prest
De nos aidier, se mestier[s] est.«
Et eil li jurent et creantent,
Et si s’afichent bien et vantent,
Qu'i li aideront sens faintise,
Ne ja n'i feront coardise.
Fait li Galois: »Bien aves dit,
Et jo, saignor, se dex m'ait,
Vos vodrai durement aidier.
Nos n'avons si povre esquiier,
Se je le voi trop enconbrer,
Que je nel voise delivrer
U ju i serai mors u pris.«
Atant s'est des valles partis
Mesires Durmars erranment,
Mesires Procidas l’atent
Et tot si novel chevalier.
Li Galois les fait chevachier,
Lues qu'il est en lor compaignie;
Mais bien sachies, qu’il ne vont mie
Plus d’une grant arbalestree,
Cant il sunt pres d’avoir meslee;
Car il voient issir d’un guez
341
LX chevaliers armes
Et bien C sprjans tot de front
Qui sor grans chevauz monte sont.
Briains de Rociers les menoit
Qui lor connestables estoit
»Saignor« fait il »aves veu,
Cil des molins sont mal venu,
Cant ci les avons encontres:
S’un seuz en estoit eschapes,
Que tot n’i fuissent mort u pris,
Nos en seriens blasme todis.
Trop ont chevacie folement,
Mais je me mervel durement,
Dont chevalier lor sont venu.
J'ai bien celui reconeu
Qui l'autriæ nos fist tel damage,
Or soions tof: viseu et sage
De lui prendre u de lui ocire.«
Lors laissent eore sens plus dire
Cil des molins premigrement ;
Devant les autres radement
S'en vait mesires Procidas,
Si s'adrece en mi le grant tas
De ceaz del ost qui molt tost viennent
Et qui por enemis les tienent.
Procidas fiert si le premier,
Qu'il li fait les arcons voidier,
Sor I autre brise sa lance,
Puis trait l'espee clere et bla[n]ce,
Si lor cort seure estotement,
Trop s’abandong, fierement.
Cil del: ost fierent tot de plain
Sor Procidas le chastelain.
Li novel chevalier descochent,
Por lui aidier poignent et brochent,
Mesires Durmars vient devant,
12315
12320
12325
12330
12335
12340
12845
342
Tot de plain eslais en corant
S'adrece en mi lor gent si tost,
Qu'il desconroie ceaz del ost.
Sor I chevalier hurta sı,
Qu’a tot le cheval l'abati,
Sa lance brise al assenbler.
Sor lui fierent al encontrer
XXV chevalier et plus.
Si com il est avant corus,
Procidas a sı bien outre,
Qu'il l'a rescoz et delivre.
Et li novel chevalier sont
Venu ensemble tot de front,
De plain eslais sens renfuser
Vont a ceaz del ost assenbler,
Bien les fierent en lor venir,
Si qu'i lor font les fers sentir,
Des lances percent les eseus.
La ot chevaliers abatus
Et serjans narres et ocis,
Molt cruelz est li poigneis.
Cil des molins bien le faisoient,
XX serjans a pie i avoient
Molt hardis et molt bien armes,
Tot ensenble vont les a lez,
De glaives fierent et d’espees,
Ceas del ost donent grans colees,
XXX destriers lor ont ocis.
Lors se sont a la voie mis
Cil del ost qui molt tost s'en vont
Comme cil qui desconfit sont,
Mesire Durmars broche apres,
Et Procidas est molt engres
D'eaz damagier et d'eaz destruire.
Des noveaz chevaliers puis dire,
Qu’il vont durement destraignant
Ceas del ost qui s'en vont fuiant.
ws
343
(il de Limeri sont monte
Sor les hauz murs de la cite,
Les dames et li chevalier
S'en vont as cresteaz apuier,
Voient l’estor et la meslee.
La bele roine est montee
Desor une haute torelle
U ıl a mainte damoiselle.
Cesars lı archiers est o li,
Monsaignor Durmart a choisi,
As armes l'a reconeu,
Bel li voit porter son escu
Et ferir de lance sovent.
Lors parla Cesar[s] hautement,
»Dame«, fait il & le roine,
»Je vos di par verite fine,
Que molt me deves avoir chier;
Car j'amenai le chevalier
Qui vostre guerre achievera.
Certes, dame je le voi la,
Moit a hui chaus del ost greves,
C'est cil a ces liepars dorese.
Lors li mostre Cesars a doit,
Cant la bele roine voit
Monsaignor Durmart tot arme,
De ces beaz uels l’a regarde.
En cel point qu’ele l’esgarda,
Mesires Durmars s’adrecha
Apres ceas del ost radement,
Voiant la roine al cors gent
Porte a terre III chevaliers.
Molt le regarde volentiers
La roine qui tant est bele, :
Et li Galois fiert et martele
Voiant ses uelz d’espee nue.
De son loial cuer le salde
La bele roine en penkant,
344
Mais ele ne fait nul senblant,
Qu’ele ait a lui nule pensee,
Et neporquant molt lı agree,
Cant ele ot son bienfait proisier.
12390 Ele desire l’anutier,
Et qu'ele soit loins de la gent,
Si penseroit a son talent.
De la roine me tairai,
Mais del pongneis vos dirai,
12395 Dusques herberges ont chacie
Cil des molins tot eslassie.
Lors s’estormissent cil del ost,
Si corent as armes tantost,
Les araines le roi sonerent,
12400 Chevalier et serjant s’armerent.
Quant mesires Durmars oi, .
Que cil del ost sunt estormi, .
Le petit pas sa gent enmaine,
Cel jor sofri d’armes grant paine.
12405 Devant l’escluse pres d'un guez,
La s’est li Galois arrestes,
Si qu'il a l’escluse adossee,
Lors a sa gent arraisonee.
»Saignore fait il »tot coi tenons,
12410 Cis mares est grans et parfons,
Puisque nos l'avons adosse,
Nos somes tot a savete.
Ceaz del ost atenderons ci,
Ne devons pas estre esbahi,
12415 Qu’encor avons telz II batalles
Qui lacies ont les ventalles
Qui n’asenblerent encor hui.
Molt lies et molt joians en sui
De ce, qu'il sunt frez et novel,
12420 Et si vos di, qu’i m'est molt bel
© 8; De ce que vos l’aves bien fait;
125
(wi
345
Mais ce sachies bien entresait,
Que vostres bienfais ne vaut rien,
Se vos ci ne le faites bien.
Al grant besoing, chu est la some,
Conoist om l’uevre del prodome,
Mal ait qui le pont passera,
Si [n]’ara ferus ceaz dela.
Certes bien nos defenderons,
S’al grant meschief bien le faisons,
Tant sera nostres pris plus grans.
Telz est beubenciers et bruians,
Quant il quide avoir le millor,
Qui tost s’enfuiroit del estor,
Se il le grant meschief veoit,
Ne consillier ne s’ı saroit;
Et quant telz gens quident valoir,
On en doit grant despit avoir.
Or ne resenblons mie chaus,
Mais aions les cuers fiers et haus,
Et sı nos defendons si bien,
C’om ne nos puist blasmer de rien.e
Procidas respont sagement:
»Sire ne vos dotes noiant,
Que molt bien ne nos defendons,
Ja coardie n’ı ferons.«
À ces mos vienent cil del ost
Sor les chevaz qui corent tost,
-Ne chevacent pas en conroi,
Ains vienent a si grant desroi,
Pres qu'il n’estanchent lor destriers.
Devant les autres vient premiers
Cleor I riches cuens poissans
Qui trop ert fel et malquerans,
Ce fu cil qui premierement
Trahi la roine al cors gent,
Et s'ert ses hom liges par droit
Et tot son fief de li tenoit.
12465
12470
12480
12485
124%
Devant les äutres plain arpent
S'en vient Cleor molt durement ;
Car premerains vuet assenbler.
A lai s’adrece a encontrer
Mesires Durmars tost et droit,
Et Cleor, tantost com le voit,
S’adrece vers lui a bandon,
Bien s’entrefierent li baron
Des grosses lances sens failhr,
Les escliches en font saillir
Et les tronchons en haut voler,
Il ont fait ensenble hurter
Et cors et escus et chevauz,
Si qu'il font ronpre les poitrauz
Et les archons devant froissier.
Andoi chancelent li destrier, .
Li chevaz Cleor est creves,
Et Cleor chiet tos estones,
: Sı a le braz destre brisie,
Tot le cors a si deffrosie,
C'onques puis armes ne porta.
Cil de. sa route vienent la,
Plus de XX en sont descendu,
Cleor metent sor son escu,
As herberges l'en ont porte,
Por lui sont cil del ost ire.
Li Galois siet sor son cheval,
Ne ıl ne ses chevaz n'a mal,
Il s’adrece par grant air
A tos ceaz cui il voit venir,
Et Procidas broche apres lui,
Tot ensenble vont anbedui
En mi les chevaliers ferir ;
Mais il ne porent pas sofrir
Ceaz del ost qui vienent si d
Que tot li chanp en sont ve:
347
95 Mesires Durmars fiert d’espee, -
Sa proece est bien nedetee;; +
Car il tranche testes et bras.
Iluec le fait bien Procidas,
Li novel chevalier i sont
% Qui bien et cointement le font,
Et lor serjant a pie i-fierent
Qui lor enemis bien requierent ;
Mais cil del ost, c’est verites,
Les ont de la place getes.
> Lors laisse core une batalle,
C'est de chaus des molins sens falle,
XX valles i a fervestis
Et XX serjans preuz et hardis.
Le pont passent hastivement,
Si tost vont socorre lor gent,
Qu'en lor venir ont abatus
XIIII chevaliers et plus
De ceaz del ost font remuer.
Lors veissies l’estor mesler
- Devant l’escluse pres del pont.
Mesires Durmars fent et ront
Lor batailles et lor conrois,
La fait tant d'armes li Galois,
Qu'il est a mervelle esgardes.
» Iluec est enpains et botes,
Et par deriere et par devant,
Et il tient l’espee tranchant,
Sor ceaz del ost fiert. et charpente,
Maint eu ocit et escravente,
> De ceaz qu'il prent molt bien se venge. .
La tierce batalle desrenge
De ceaz des molins erranment,
Molt vienent bien et sagement.
XX valles i a tos armes
> Sor grans chevaz molt bien montes,
Et XXV serjant a pie
c 2:
12535
12540
12545
12550
12555
12560
12565
"12538 Ms. ne nesse.
348
Visnent apres eaz tot rengie.
Tantost qu'il ont'le pont passe,
A ceaz del ost sont assenble,
En mi le dur estor felon
S’adrecent de si grant randon,
Qui derompent la plus grant presse.
Et mesire Durmars ne cesse
De ferir ne de chaploier,
Devant lui fait les rens ploier,
Sor ceaz del ost forment s’aire,
De lor gent fait si grant martire,
Que li plusor s'en esbahissent,
Devant lui fuient et fremissent,
Chevaliers abat et estone,
Trop hardiement s’abandone.
Cil de Limeri l’esgardoient
Qui desor les hauz murs estoient ;
Car il [pooient] (pulent) bien choisir,
Cant il fait les rens eselairir..
La bele roine al cors gent
Le voit le jor'assez sovent,
Cesars li archiers li mostroit;
Mais li Galois pas nel savoit,
Que la roine l'esguardaist.
A toz jors mais miez s’en amaist,
Si quidaist qu'ele le veist,
Et por li tel chose enpresist,
Que C nel fornesissent mie.
Procidas et sa conpaignie
‚Le font bien et seurement,
Mais cil del ost ont si grant ge
Qu'il les ont a la voie mis.
Comme bons chevaliers hardis
Se vait defendant li Galois,
:
*
12570
12575
580
349
De lui fait chastel et defoiz,
Sovent guenchis por retorner,
Devant lui fait sa gent aler,
Ses escus est plains de tronchons.
Por saver tos ses conpaignons
S'est deriere les autres mis,
Ne s'en vait pas comme esbahis,
Ains ne degna le pont passer
Ne il ne Procidas li ber
Dusqu’adone, que tote lor gent
Furent passe tot savement.
Maint cop donerent et reciurent
A por un poi que pris ne furent;
Mais (lijuns a l'autre delivre,
Si qu'il sont andoi eschape.
Tot savement le pont passerent,
Droit sor l’escluse s’aresterent.
Telz les puet huimais enchacier
Qui-rien n’i pora gaagnier.
Tote lor gent font arrester
Et les chies des chevaz torner,
Sor l’esluse tienent tot coi,
Ne sunt mie en trop grant effroi.
Cil del ost s’en sunt repairie,
Molt dolant et molt corecie,
Des lor truevent LX mors
| Dont il en font porter les cors,
259;
A lor herberges descendirent,
Ains cele nuit ne s’esjoirent.
Ne li rois Nogans ensement
Ne se contint pas liement,
Dolans fu de ce qu'il perdi,
Par l'ost sunt trestot esbahi.
Oil des molins sunt retorne
En lor chastel a savete,
Lors se desarment tot joiant
12605
12610
12615
12620
12625
12630
350 .
Chevalier vallet et serjant,
Navres en i ot XXXVI;
Mais cil qui plus est malbaillis
lert tot garis et tos sanes,
Anchois que li mois soit passes.
Perdu ont VI chevaz de pris
Que cil del ost lor ont ocis,
Ains n’i perdirent autre rien;
Mais il pensent et sevent bien,
Que mesires Durmars li ber
Les sava tos al pont passer.
De lui dient certainement, _
Se ses cors ne fuist seulement,
Que tot i fuissent mort u pris.
Et si en donent molt grant pris
A Procidas le chastelain ;
Cel jor le fist bien de sa main,
Et tot li novel chevalier
Le fisent bien sens esmaier.
Enti parolent et devisent,
Et hi vallet les tables misent,
Maintenant font l'eave doner,
Sı font les chevaliers laver.
Tantost sunt al soper assiz,
Et apres mangier font les liz.
Li vallet et li esquiier,
Lors se cochent li chevalier.
Cele nuit se sunt repose,
Et l’endemain se sunt leve,
Cant li jors est et clers et beaz,
Si font X chevaliers noveaz;:
Mais li Galois les adoba.
En icel jor lor envoia
*
12621 Ms. parolent les et. 12632 Ms. XX ch. cf. 12688, 130
13559, 10946.
N
12635
12640
re]:
[2646
2650
2670
351°
La roine de ses joeaz
Fermauz, cnaintures et aneaz.
Laiens a tos les chevaliers
Departi Cesars li archiers
Les joeaz de par la roine.
Sı vos di par verite fine,
Que li Galois ot le premier
Et le millor et le plus chier;
Car par Cesar li envoia
La roine et se li manda,
Qu'il n'a pas servi en pardon,
Ains ara molt bel guer[re]don
De ce, qu'il l'a si bien servie.
Cele parole ne dist mie
Cesars voiant tote la gent,
Ains la di bien celeement,
Comme eil qui sages estoit
Et par son grant sens parcivoit
La doce amor loial et fine
Del Galois et de la roine;
Mais onques en nule maniere
N'en veut mostrer senblant ne chiere.
Telz [om] parchoit maint covenant
Qui n’en mostre mie senblant,
D'itel maniere estoit Cesars.
Joians est mesires Durmars
Des joiaz qu'il a receus.
‘Molt sagement a deceus
La roine ceas del chastel ;
Car a chascun tramist joel,
Por ce que nus d’eaz ne quidast,
Qu’a monsaignor Durmart pensast ;
Car, s’ele al Galois solement
Eust, fait des joiaz present,
Ele dotast, que li plusor
N’aparceussent lor amor;
. Car qui bien aime coralment
"852
Sovent se doté, que la gent
N’en sachent tot le covenant ;
D'itel ehose s’aloit dotant
12676 La roine qui molt ert sage.
Cis auctors dist en son lengage,
C'om doit bien doter et cremir
Chose dont enuis puet venir.
Mais briement vos dirai avant;
12680 Car li conte en sunt plus plaisant,
Cant on les dit briement et bien,
Trop grans alonge ne vat rien.
Trente novel chevalier sont
Cil des molins qui sovent font
12686 As chaus del ost grans envaies,
Il faisoient molt d’assaillies
Ou il gaagnoient sovent,
Et si perdoient de lor gent;
Mais lor conpaignons rachatoient
12690 Des prisoniers que pris avoient.
Iluee venqui bien li Galois
VII pogneis dedens I mois,
Ceaz del ost a si destorbes
- Et si durement effrees,
12695 Qu'il se font tot ades gaitier,
Sovent les aloit esvellier.
Li Galois et sa conpaigie
I fist mainte chevalerie,
Que je ne sai mie retraire,
12700 En quel point il les ala faire,
c 2: Ne comment il les achieva;
Mais ceaz del ost tant damaga,.
Que lor engiens arst et defist
Et de lor riches homes prist.
12706 Voirs est, qu'il lor fist maint ennui,
Ci se taist li contes de lui.
Un jor a fait li rois Nogans
12710
353.
Escrire unes letres pendans,
Al roi Artu les envoia.
Li messages qui les porta
Ne se faint mie del errer,
Tant oirre et par terre et par mer,
Qu'il vint a Carduel la cite.
Le roi Artu i a trove,
Si le salue maintenant
De par le riche roi Nogant,
Les letres li done erranment.
Et li bons rois Artus les prent,
Tantost les fait lire et despondre,
Al messagier ne vuet respondre .
Nule chose de son talent,
Desqu'il ad parle a sa gent,
Monsaignor Gavain apela
Et maint des autres qui sunt la.
»Saignore, ce dist li rois Artus,
»Ci m'est un[s] messagiers venus,
Voirs est, que li grans rois d’Yrlande
Par ses letres pendans me mande,
Qu'il a I cite assise
Qui ne puet estre sens moi prise.
La citez a nom Limeris,
Piech’a que li rois i a siz,
Cil qui sunt ensere laiens
Ce sunt unes mescreans gens.
Ce dient les letres por voir,
Et si dient sens decevoir,
Que li rois Nogans me donra
Cele cite, se je voi la,
Et si me donra XX chasteaz,
Molt est cis dons riches et beaz,
Et de moi tenra lige(me)ment
Son roialme et son casement.
Ainsmais a nul jor de ma vie
N'oi en Yrlande saignorie
’ 23
12756 [eal] ist erwischt.
12780
785
| A)
10
365
Pres de Limeri la cite;
Avant sunt li plusor ale
Por logier et por ostez prendre.
Li rois Nogans sens plus atendre
Monte sor I riche destrier,
OÖ lui s'en vont maint chevalier,
Contre le: roi Artu s'en va,
La endroit u il l’encontra
Le bienvegne molt hautement
Et maintenant voiant sa gent
Li fait present de II cites
Et de XX chastiaz bien fermes,
Ses hom tos liges devenra,
Si dist, que bien le servira,
De lui tenra tot son pais.
Li rois Artus dist: »Grans mercis,
Vos m'aves fait molt bel present,
Et je le preng par tel covent,
Que sens nului desireter
Me puissies cest don aquiter.«
Et li rois Nogans li otroie;
Lors chevacent tot une voie,
Li uns al autre s'acointa.
Li rois Nogans molt presenta
As gens le riche roi Artu,
Tot parlant sunt en l’ost ven[u].
Li rois Nogans fait a sa gent
Voidier maint ostel bel et gent,
Il meisme le sien voida,
Li rois Artus i herberga.
Cil del chastel des molins voient
Ceas qui la defors se lojoient ;
‚ Et quant mesire Durmars voit,
1.
Sız
Que li oz enforcie[s] estoit,
Ses compaignons apele a lui,
»Saignore fait il »bien certains sui,
Que cil del ost sunt efforcie,
23 *
857
N’en puissies lait reproche avoir.e
| »Sire,e ce respont Procidas,
»Endroit moi ne vos dotes pas;
12855 Car je. vos di bien par mon chief,
Ne por paine ne por meschief
Ne por nule paor de mort
N’ores de moi vilain recort
Ne de mes compagnons ausi.e
360 »Et je damedeu en grasci,c
Fait mesires Durmars li sages. |
Li rois Artus et ses barnages
S’estoient piech'a herbergie,
Ja avoit on piech'a mangie.
5 Cant li rois Artus a some,
Voiant ses homes a parle
Al roi Nogant qui bien l’entent,
»Rois d’Yrlande« fait il »quel gent
Tienent vers vos ceste cite?
> Et si me dites verite,
S'il font onques nule saillie,
Ne s’on i fist chevalerie
Ains, puisque vos venistes ci.«
Et li rois Nogans respondi:
S »Sire, ce vos dirai je bien:
Cil de laiens ne valent rien,
VII XX chevaliers ont montans
Et C archiers et mil serjans
Et bien IIII mile borjois
3>O Qui sunt arme a lor defois:
Mais il n'ont pas chief de saignor
Qui les ost conduire en estor.
Il ont une roine a dame
Qui ne donroit gaire por s’ame;
85 Car ele est mescreans et fole,
De deu ne vuet oir parole,
358
Mariage het et despise
Et sacrament de sainte glise.
Tot eil qui laiens sont o li
12890 Sunt mescreans; mais je vos di,
Se je les puis a force prendre,
Je les ferai ardoir u pendre
U sachier les menbres des cors,
Il n’osent issir cha defors
12895 Li mescreant lı desloial;
Mais une gens nos fait trop mal
Qui molt sovent nos envaissent,
Fors del chastel des molins issent,
Tot ensi a nom lor reces,
12900 Et cil chasteaz nos est si pres,
Que l’on trairoit bien a VII fois
De ci dusques a lor deffois.
Je vos di, que cil del chastel
Nos ont fait maint cruel cenbel,
12905 Et ci n'ont mie IIC homes,
Et nos plus de C milles somes,
Ne ja ne nos gaiterons si,
Que nos ne soions estormi
II foiz u III en la samaine,
12910 Et si est verites certaine,
Qu'il n'ont que trente chevaliers,
Et si n'ont que XXX esquiiers
Et C serjans qui sunt a pie;
Mais diable(s) ont a compaignie.
12916 »I chevalier{s] assenble o auz,
Si est ses escus tos vermauz
A II liepars qui sunt dore,
Et si sunt d'argent corone.
(fe ne vi onques chevalier
12920 Qui si bien seust guerroier;
Car il nos set trop bien grever
Et sa gent conduire et saver.
Les armes li sient si bien,
c8:
12926
12930
335
350
">55
1294
”
359
Que Yon n'i set amender rien;
Cant il assenble a nostre gent,
Molt nos effroie durement,
I set sı de lance ferir,
Qu’arme ne puet ses coz soffrir,
Et quant il.est en la meslee,
Si bien se conbat del espee,
Que volentiers voie li font
Li plus preu qui contre lui vont,
Et cant il se voit trop chargier,
Ne se daigne pas esmaier,
Ains maine sa gent a garant
Le petit pas tot defendant.
Nus ne(l) creroit por oir dire
La proece de lui, beaz sire;
Mais je vos di par verite,
Que je vos ai tot voir conte.<
»Par mon chief,« dist li rois Artus,
»Buens chevaliers puet faire plus,
C'on ne puet croire ne quidier ;
Et je croi bien del chevalier,
Que c’est voirs que dit m’en aves.«
Apres ces mos s’avancha Kez,
Devant le roi s’abandona,
Molt pres de lui s’agenoilla.
»Siree fait Kez »done m(e)’ I don.«
»Volentiers, s'il i a raison,«
Fait li rois Artus en riant.
»Sire« fait Kez »je vos demant,
Que demain sens plus arrester
M'en laissies la defors aler,
O moi L chevaliers
Tos armes sor les grans destriers.
Ne quier fors ceaz de ma maisnie,
Je m'en irai lance drecie
Tot droit al chastel des molins,
De tant vos sui je bien devins,
360
Que, se li chevaliers s'en ist
Dont on si grant mervelle dist,
Je le vos renderai sens faille
U mort u pris, comment qu'il aille.
12965 Ceaz del ost faites cois tenir,
Ni laissies apres moi venir
Fors ceaz qui de ma rote sont.c
Et Li rois Artus li respont:
»Mesire Ke, je vos otroi
13970 Cest don que demander vos oi,
Et si vos irai esgarder.
»Sire ce fait a mercier,«
Ce li respont li seneschauz, _
Lors s’en torne joians et bauz.
12975 Cant lı rois Artus est cochies,
A sa herberge est repairies
Mesires Kez molt liement,
Si fait cochier lui et sa gent;
Li reposers pas ne lor grieve.
12980 L’endemain par matin se lieve
f275r°c1: Mesires Kez premierement,
Sı est armes lues erranment,
Montes est sor I grant cheval.
La veissies le seneschal
12985 Bien covert et bien acesme,
Tot si chevalier sunt monte
Sor granz destriers beaz et apers,
N’i a celui ne soit covers
De ses armes tot frescement.
12990 Del ost s’en issent cointement;
Chascuns porte droite sa lance;
Plains de fierte et de beubance
Chevacet Kez devant sa route,
Ceaz des molins noient ne dote.
12995 Cienquante chevaliers armes
Enmaine o lui mesires. Kez,
V!
861
Maintenant set li rois Artus,
Que li seneschauz est issus
A la champaigne la defors,
Et li gentiez rois monte lors,
En riant dit a ses barons,
»Saignor« dist il, »quar en issons,
Si verons la proece Ke.«
Tantost sunt li baron monte
Sens armes sor lor palefrois;
Car defendu avoit li rois,
Que nus ne s’en issist armes
Fors seulement mesire Kez
Et cil qui de sa rote sont.
Apres le roi Artu s'en vont
Maint haut baron tot desarme,
De lor chapes sunt affieble
Et si ont chaintes lor espees,
Autres armes n'’i ont portees.
Mesire Gavains s'en issi
Et mesire Yvains autresi
Et Percevauz li renomes
Et Lancelos li redotes.
Fait mesire Yvains en riant:
»Saignor chevacons si avant,
Que chascuns de nos voie ja
Ce que mesires Kez fera.c
Dist l’uns al autre: »Je l'otroi.c
À ces mos chevace a desroi
Mesires Kez qui tost s'en va;
Mais je quit bien, qu'il trovera
Chevalerie, ains qu'il repaire.
Si vuet, ja pora d'armes faire;
Car mesires Durmars hi ber
Se fist al point del jor armer,
Si est fors del chastel issus
Et XXX chevalier sens plus,
13085
c 2:
13040
13045
13050
13055
13060
13065
862
Bien arme et bien monte sont,
Ensenble o le Galois s'en vont,
XL serjant les siwoent,
Estaches et cloies portoient ;
Car la u li esluse faut
Vuet li Galois drecier en haut
Une bertece defendant
Et bares lancies avant.
Ja sunt les estaches levees
Et les cloies en haut portees,
Cant mesires Kez vient pongnant,
Lance levee maintenant,
Pre[s] de lui sunt si conpaignon.
Lors s'est escries a haut ton
Mesires Kez li seneschauz,
» Vose fait il »chevaliers vermauz
Qui portes ces liepars dores,
Se vos decha le pont passez,
Ja ares en molt petit d’eure
La joste, s’en vor ne demeure,
Vos n’ares garde de ma gent
Ne je de la vostre ensement.«
Quant mesires Durmars oi,
Que mesires Kez l’aati,
Vers lui guencist molt fierement,
Par les enarmes l'escu prent. _
»Vassal« fait li Galois »par dieu,
Ja ne me troveres esquieu
De joster a vos orendroit,
Et si vuel que sens deport soit;
Car chevalerie a deport
Ne sera ja a mon acort;
Mais quant je doi le pont passer,
Faites vostre gent arrester.
Tant seulement tiegnent tot quoi,
*
18033 im ms. nach 13084 nochmals geschrieben.
863
Sn
Que nos aions joste nos doi.«
Mesires Kez sens plus targier
13070 Fait de lui sa gent eslongier,
Plus d'un arpent ariere en vont,
Et li Galois passe le pont
Comme cil qui vuet faire d'armes.
Il tient l'escu par les enarmes
3075 Et la lance par le chamois,
Des esperons fiert li Galois,
Li chevaz cort par grant vistece.
Et Kez encontre lui s’adrece
Canque li chevaz puet venir,
>80 Si bien se vont entreferir,
Que les grosses lances pecoient
Sor les escus qui cler flanboient.
Li cheval sunt si droit ale,
Qu'il ont des espales hurte;
PSS Mais il ne versent, ne trebuchent.
Et li chevalier andoi chuquent
De lor piz et de lor escus,
Et li seneschaz verse jus,
Si que les II janbes en vont
SD A reversees contremont.
Li Galois qui le cuer a fier
== : Ne daigne le cheval baillier ;
Mais I sien serjant qui tost vient
Fait tant, que par le frain le tient,
35 Si l'a outre le pont mene.
Atant brochierent les gens Ke,
Tot eslaissie vienent corant,
Et li Galois en adrecant
Les encontre si durement,
®100 C’un chevalier par terre estent.
Outre celui s'est eslaissies,
Par grant vigor est adrecies
*
3102 Ms. durchstrichnes eslaissies und übergeschriebnes adrecies,
364
A ceas qui s'eslaissent a lui.
N’en puet pas partir sens anui, _
18106 Quant li XXX chevalier brochent,
Vers ceaz del ost si tost descochent,
Qu'en lor venir font noise grant.
Ces grosses lances vont frossant
Et passent par mi ces escus,
18110 Al assenbler verserent jus
Plus de XIII chevalier.
Iluec veissies commencier
Buen pogneis de tant de gent;
Car molt chevalerosement
18115 S’entrefierent al encontrer,
D’anbes II pars sens deporter
De trons de lances et d’espees
S’entredonent si grans colees,
Que li cler .heime en retentissent.
13120 Li un sor les autres bruissent,
Procidas abat un Breton,
La le font bien si conpaignon;
Mais il ont une gent trovee
Qui miex tienent a auz meslee
18125 Et qui miex les sevent grever
Que cil que il suelent trover.
Procidas molt bien le faisoit,
En mi la presse abandonoit
Tot plainement cors et cheval.
13180 Devers la gent le seneschal
Le fait molt bien li Lais-Hardis,
En mi le chapleis s’est mis,
Tant fiert del poing et del espee,
Qu'il a la presse trescoupee.
13185 Le senescal a bien outre,
Al reguencir l'a remonte
Sor un destrier qu'il gaagna.
Ce virent bien li plusor la,
865
Que li seneschaz i fust pris,
13140 Cant le rescost li Lais-Hardis.
A cheval est mesires Kez;
Mais anchois qu'il fust remontes,
Ot entor lui maint cop feru
Voiant le riche roi Artu.
‘145 Mesires Durmars fiert et maille,
La presse ront et esparpaille,
1: Il froisset elmes et escus,
Chevaliers porte a terre: jus,
Vers ceaz del ost pas ne se. faint,
5O Par mi lor gent avant s'enpaint,
Les siens rescout, les siens remonte.
Iluec le voient roi et conte,
À grant mervelle le prisoit
Li rois Artus qui l'esgardoit,
»& Ses hauz barons a apeles,
»Saignor< fait il »or esgardes
Celui a ces dores liepars,
Certes, il n'est mie coars,
Ains est hardis et vigeroz
$3OQ Et soffrans et chevaleroz,
Bien set fornir par sa proece
Ce qu'il enprent par sa vistece.
A por I poi, que je ne di,
C'ains millor chevalier ne vi
65 Apres IIII que g’en conois«.
_ Cele parole dist li rois,
La ne sevent grant ne petit,
Por quelz III li rois l'ot dit.
Li rois Jozefens tesmoigna
‘70 Ce que li rois Artus dist la,
»Siree fait il »si m'ait deus,
. Sifait escu porte mes fiuz,
*
%7 steht im ms. doppelt.
366
Com cil l’a que vos tant prisies,
Et je sui molt joians et lies
13175 De cestui qui si bien le fait
Et bien vuel, que le pris en ait
Por les armes mon fil qui porte«.
En ces paroles se deporte
Li rois Jozefens cui molt plaist.
18180 Bien sachies, que pas ne s'en taist
Mesires Gawains li cortois,
Ains va molt prisant le Galois
Et por son pris plus avancier
Le mostroit a maint chevalier.
13185 Que que li autre dient la,
Mesires Durmars se pensa,
Que, se cil del ost s'esmovoient
Et lor grans batailles venoient,
Il nel poroient pas soffrir.
18190 Le petit pas sens esbahir
En remaine sa gent ariere,
Tot ensi et en tel maniere
Est li pogneis demores.
Droit vers l’ost s'en repaire Kez,
13195 De gens est covers li chemins ;
Tot droit al chastel des molins
S'en revait mesires Durmars ;
Cel jor ont fait d’anbes II pars
Mainte chevalerie aperte,
18200 De lor gaagn ne de lor perte
Ne vos acointerai je plus.
Ja est li Galois descendus,
c2: Et desarmes il et sa gent,
Tantost laverent errament,
13205 Lors se font molt bien aaisier
Et bien servir sens trop noisier,
Et si parolent li plusor
De ce qu'il ont veu le jor;
Mais asses petit en parlerent,
867
0 Por ce que noveles gens erent.
Al ostel le bon roi Artu
Sunt li bien fait ra(re)menteu,
Del Galois parolent sovent
Et de Procidas ensement,
5 Et si dient bien sens boisdie,
Qu'il ont bone route hardie.
Tot ce tesmoigna li bons rois
Et ses nies Gavains li cortois
Et Percevauz et Lancelos;
Mais de recorder tos lor mos
Seroit un alonges trop grans.
La bele roine plaisans
Savoit ja bien en la cite
Del pogneis la verite,
Comment li Galois l’ot vencu;
Car Cesars ses arciers i fu
Qui tot li ot dit et conte.
La roine vient molt en gre,
Et molt li plaist cele novele,
>» En une chanbre painte et bele
Estoit cochie, et si pensoit
Et a li meisme(s) disoit:
»Beaz sire dex, par quel raison
Deveroit estre se preuz non
5 Chevaliers qui Il cuers aroit,
Cant on maint bon chevalier voit
Qui n'a fors I seul cuer en lui.
Se li Galois le fist bien hui,
Certes il le diet faire bien;
Car il a son cuer et le mien.
Bien doit estre bons chevaliers,
Cant en lui a Il cuers entiers.
Dex me doinst joie de s'amor
Sens pechie et sens desonor,
5 Ains n'amai par amors fors lui,
©
368
Ne jamais n’amerai autrui,
Vers lui serai loiaz et fine.«
Tot ensi disoit la roine,
Al Galois avoit sa pensee,
18250 Et il ne l’ot pas obliee,
Ains pensoit tot ades a bi.
Sovent disoit: »Dame mercis
Sens li aprochier ne veoir.
Mais ne sai pas ramentevoir
13255 Tot lor pense entierement,
D'autre chose dirai briement.
Cil del ost se sont endormi,
Et cil del chastel autresi
c 3: Se couchierent et reposerent.
13260 Cant les gaites le jor cornerent,
Mout fu li tans beaz et gues ;
Ains que li soliaz fuist leves,
Mesires Gavains se leva,
Tot coiement en l’ost s’arma.
13265 Sı vos di, que mesire Yvains
S’arma o lui tot premerains,
Il et mesires Sagremors
Fisent molt bien armer lor cors,
Lors monterent sor grans destriers.
13270 Lui XXXtime de chevaliers
Enmena mesires Gavains
Amerouz et de joie plains,
N’a chevalier en sa compaigne
Qui ne port aucune entresaigne
13275 De jone dame cointe et bele
U de bien haute damoisele,
D’amors et d’armes lor sovient.
Devant le roi Artu s’en vient
I chevaliers qui li conta,
13280 Que mesires Gavains s'en va
Vers les molins tos desrees.
et
869
Tantost est li bons rois montes,
Cant ıl est chacies et vestis,
Princes et contes et marcis
A fait ensenble o lui monter;
Mais il n'i va pas por grever
Ceaz des molins, bien le sachies,
Ains dist molt bien, tant com ses nies
Iert al deseure de lor gent,
Ne s'en mellera il noient,
Et si le voit trop enconbrer,
Il i fera telz gens aler
Qui durement le secorront
Et qui bien le deliveront.
Mais li rois dist et si jura,
Que ja hauberc n'i vestira
Por ceaz del chastel des molins;
Car il senbleroit coars fins,
Et si dist, que vieltes seroit,
Se por si peu de gent s’armoit.
Que que li rois vait si parlant,
Mesires Gavains maintenant
Pres del chastel des molins vient,
Devant l'escluse tot coi tient,
Decha le pont s'est arrestes,
Ses conpaingnons a apeles,
»Saignore fait il »tenes tot coi,
Tant faites por l'amor de moi,
Que vos le pont ne passes mie,
Se je n'ai grant mestier d’aie,
Ne por le cors d’un chevalier
Ne m'i venes onques aidier.
Je passerai le pont dela
Por savoir, se nus en istra
Fors del chastel encontre moi«.
Fait mesire Yvains: »Je l'otroi,
Or passes tot seurement,
Nos vos secorons durement,
370
Se vos aves mestier de nosce.
13320 »A beaz compains gentiez et dose,
Fait mesire Gavains lı ber, .
»Apres le roi vos doi amer
Sor tos homes et tenir chier;
Car onques de moi avanciér
13325 Ne fustes periceuz ne vainse.
Lors passe mesires Gavains
Outre le pont lance levee,
Sor le haute escluse pavee
| S'areste li bons chevaliers
13330 Li larges et li beaz parliers.
En cel point qu'il estoit ensi,
Mesires Durmars s'en issi
Trestos armes fors del chastel,
Si XXX chevalier novel
13335 S'en issent o lui tot arme,
Les escus pris, bien acesme.
Molt sont li chevalier apert,
Lor cheval sunt de fer covert
Et de(l) lor armes par deseure.
13340 Mesires Durmars a cele eure
Qu'il ist fors de la porte droit
Devant lui sor l’escluse voit
. Monsaignor Gavain(s) le proisie
Tot arme, le haume lacie,
13345 Et si voit bien outre le pont
Les chevaliers qui venu sont
Por monsaignor Gavain(s) aidier,
S'il voient, qu'il en ait mestier.
"Devant l'escluse tot coi tienent,
18350 Et cil del ost apres ealz vienent
Cha vint cha XXX, cha XL
Cha IIII XX et cha sexante.
Quant mesires Durmars choisi,
Que cil del ost vienent ensi,
13355
18360
3365
375
388;
,
871
Ceaz del chastel arraisona,
»Saignore fait il »de ceas de la
Poes veoir a grant plante,
Sor l’escluse voi arreste
T chevalier molt folement,
Trop s’est eslongies de sa gent,
Molt li voi bel senblant mostrer.
Certes, je vuel a lui joster ;
Mais onques de lui ne de moi
Ne vos meves, je vos en proi.
Et se cil del ost le pont passent,
Et il sor l’escluse s’entassent,
Dont lor laissies les chevaz core,
Si pongneis tost por moi secore.
Lor les encontres durement,
Et se nos poons a lor gent
= Par force l’escluse tenir,
Et que nos lor poissons tolir,
Outre le pont ne chacies mie,
Trop chevaceries a folie;
Car cil del ost, c'est verites,
Ont millors chevaliers asses
Et bien IIII tans de pooir,
Que il ne soloient avoir.
Por ce nos devons miex garder
De folement abandoner,
Et en tel guise nos gardons,
Que nos nos honors i savons.
Or ne passons mais trop sovent
Outre le. pont si folement,
Que nos soliens faire l'autrier,
Nos les poons bien enchacier
Dusqu'al pont tot seurement;
Mais outre ne passons noient«.
À ce que li Galois a dit
S'acordent bien sens contredit
Cil del chastel molt volentiers,
| . 24 *
18395
13400
13405
13410
13415
13420
13425
c 8:
872
Et mesire Gavains li fiers
A monsaignor Durmart s’adrece,
Et li Galois par grant vistece
S’adrece radement a lui.
Si tost com il vienent andui,
S’entrefierent de grosses lances,
Les cleres alemeles blanches
Font par mi les escus passer, °
En haut font les troncons voler
Des lances qui menu volerent,
Et des frons et des piz hurterent
Li doi cheval qui rade sont.
Al chuquier que li destrier font
Hurtent li chevalier ensenble
Si durement, que bien lor senble,
Qu'il aient les cerviaz perdus;
Car des elmes et des escus
S’entratagnent si plainement,
Qu'il sont estone durement,
Li cercle des elmes rompirent,
Et lor escu andoi fendirent.
Cil encontres est orguillouz
Et trop durs et trop perillouz;
Car andui crievent li cheval,
Andui trebuchent li vassal
Jus a terre si laidement,
Que lor visage en sunt sanglent,
Par les boches et par les nes
Lor est li vermauz sans voles.
Li chevaz monsaignor Gavain
Gist sor sa quisse tot de plain
En tel point, qu'il ne puet lever
Ne le braz del escu oster,
De lui blecier forment se crient,
Et al Galois si bien avient,
Qu’il se relieve sus tos drois.
Mesires Gavains gist tos cois,
v'!
873
Ce fa molt grans aligemens
A toz ceaz del chastel laiens;
Car s’i fust tost leves en pies,
Molt les eust adamagies,
Tos les eust par sa proece
Remis dedens lor forterece.
Li Galois fu si estones,
Que, puis qu'il se fu releves,
N'ot il en grant piece pooir
Ne d'entendre ne de veoir,
Et monsaignor Gavain fait mal
Ce, que li grans faiz del cheval
Gist sor sa quisse et tant li grieve,
Qu'en grant piece ne se relieve.
Por lui aidier tos premerains
Passe le pont mesire Yvains,
Radement fait le cheval core,
Por monsaignor Gavain rescore
Vient tos eslassies par fierte,
Apres lui ont le pont passe
Si compaignon qui molt tost vienent.
Cil del chastel plus ne se tienent,
Ains lor adrecent les destriers,
Procidas qui vient tos premiers
S’adrece a monsaignor Yvain,
Si pres de monsaignor Gavain
Brisent lor lances al joster,
Qu'il font de lor lances voler
Sor monsaignor Gavain todroit
Qui contre terre se gisoit.
En cel point qu'il ont si joste,
Et qu'il se sont un pou outre,
Mesires Durmars vient corant
Vers monsaignor Yvain errant,
A IT mains le prent par l’escu.
Li Galois l’a si ferm tenu
Et si fort tire et sachie,
874
Qu'il l'a contreval enbroncie
Et sachie a la terre jus.
Et mesires Durmars saut sus
Sor le destrier qui tost li lance,
13470 Par vigor trait l’espee blanche.
Huimais iert li Galois cremus,
Bien ot veu li rois Artus
Ce que mesires Durmars fist,
A ses barons li rois dont dist,
13476 Que c'est li miedres chevaliers
Et as armes li plus maniers
Qui soit en la crestiente
De tant, cum il l’a esgarde.
»Sirec, dist li rois Jozefens,
13480 »Ge m'acort bien a vostre sens.»
Que que li rois et si baron
S’acordent a cele raison, :
vocl: Mesire Yvains a tant tire
Et tant sachie et tant bote,
13485 Qu'il fait relever en estant
Monsaignor Gavain le vallant.
I poi fu estordis et vains,
»Conpains«, fait mesires Gavains,
»Nos somes or andoi a pie,
13490 Ja seromes tot debrisie,
Se nos ne savons bien guenchir ;
Car je voi IT routes venir
Qui par mi nos assenbleront,
Or gaitons bien chauz qui charont,
13495 Et si gaagnons II destriers.«
Fait mesire Yvains: »Volentiers,
Or nos gardons al assenbler.e
A ces mos se vont encontrer
Cil del chastel et cıl del ost,
18500 Les escus pris vienent si tost,
Qu'il font le chaucie fermir
375
Et le fu des pieres saillir.
Saigremors vient si tost devant,
Qu'il vait les atres eslongant,
5 Tos eslassies fiert Procidas,
Sa lance vole par esclas,
Outre s’adrece de randon,
Si fiert le Galois del: troncon
Et lı Galois en son venir
L'a feru de si grant air
Del pomel et del poing arme,
Qu'i l’a contre terre porte;
Car li chevaz font desoz lui.
Saigremor|s] torne a grant ennui
De ce, que ses chevaz fondi ;
Mais il li est avenu si,
Qu'il s'est a tot lui releves,
Ce fu bele aventure assez.
Lors commence le pongneis,
Dluec est grans li froisseis,
D’anbes Il pars al assenbler
Veissies ces lances froer
Et ces escus percier et fendre
Et chevaliers par terre estendre.
Plus de X en [i] trebuchierent,
De troncons et d’espees fierent
Cil qui lor lances ont froees.
En mi le chaple des espees
Est mesires Durmars li ber,
La lı veissies colz doner
Et tranchier elmes et blasons
Et rescore ses conpaignons
Et ceaz del ost si envair,
Qu'il les fait endroit lui flatir,
° En mi la presse de lor gent
Se conbat si hardiement,
Comme s’il ne les dotast rien.
En cel point qu'il le fait si bien,
c 2:
13540
13545
13550
13555
13560
13565
13570
376
Remont mesires Gavains
Et ses compains mesire Yvains
Sor II chevaz qu'il gaagnierent,
Par si grant vigor se lancierent
En mi la grant mellee drue,
Qu’il ont la presse derompue
Et Saigremor i delivrerent
Cui il a grant meschief troverent;
Car cil des molins le tenoient
Qui durement le laidengoient.
Tant a fait mesires Gavains,
Qu'i lor a fait voler des mains.
Grans est la noise et li hustins,
La le font bien cil des molins,
Vers ceaz del ost bien se defendent,
Trop hardiement les atendent.
Maintenant ont le pont passe
Plus de C chevalier arme
Qui tet sunt al estor venu,
Lors sunt fors del chastel issu
XXX vallet tot abrieve,
Bien arme sunt et bien monte,
Tost laissent corre les chevaz,
Si s’adrecent vers les roiauz,
Et L serjant a pie
Vienent apres tot batillie.
‘Quant a chaus del ost assenblerent,
Chevaz et chevaliers navrerent,
Jus del escluse i trebuchierent
Telz XIII qui i noierent;
Car il sont en l’eave chau,
Et si ne sont pas secoru.
Li pogneis vait efforchant,
Iluec le font bien li auquant,
Chevalerous est li estors,
Molt est beaz et plaisans li jors.
75
vi
877
Ces armes .getent grant clarte,
Sor l’escluse sunt assenble
D'aubes II pars melleement
Et li soliaz luist et resplent
Sor les clers elmes flanboians.
Iuec est la presse si grans,
Que je vos di bien sens mesprendre,
Qui chevalier i vossist prendre
I] ne l'en poist pas mener
Ne fors de la presse torner.
La brisent seles et archon,
Et escartelent cil blason,
Et ces espees resplendissent
Qui sor ces elmes retentissent.
La ot si grant martelison
Et tel effroi et tel tencon,
C'on ot bien la noise et le cri
En la cite de Limeri.
Lors estoit la bele roine
As creteaz de la tor perine,
Des pucelles bien acesmans
Et des beles dames plaisans
Ot grant plante ensenble o li
Et de chevaliers autresi
Qui le pogneis regardoient.
Molt durement se mervilloient
De ce que li Galois faisoit;
Car tot ades s’abandonoit
A eauz qui frescement venoient.
Tot li plus hardi le dotoient
De ceaz a cui ıl s’adrechoit;
Car li Galois lor decopoit
Elmes ou escus ou haubers
Et lor troncoit braons et ners
Et tot ades entre lor gent
Se conbat si delivrement,
Comme s'il fuist tos fres venus.
13615
378 .
Molt le prise li rois Artus,
»Certes« fait il »cil as liepars
A tot vencu d’anbes II pars,
Molt puet soffrir et molt puet joindre
Et molt fiert bien de lance al poindre
Fait li rois Jozefens: »Beaz sire,
De lui puet om mervelle dire,
13625
18630
13635
18640
13645
J’ai si grant paor de son cors,
Qu'il n’i soit affoles u mors, -
Que tote la chars me fermist,
Si° m'ait dex, li cuers me dist
En mon penser, que c'est mes fiex;
Mais il n’est ore mie liex
D'enquerre son non et son estre;
Car il fait tant de sa main destre
Et tant li covient colz soffrir,
Qu'il n'a de parler nul loisir.
Mais demain, se vos me crees
Le bon chevalier manderes,
Qu'il viegne a vos tot savement,
Et si viegne a cest parlement
.La roine de Limeri,
Si amaint son consel o li,
Et nos la verite sachons
Por quel chose nos guerroions.
Se nos n'avons droit en la guerre,
Laissons la roine sa terre, |
Se ralons en nostre pais;
Car rois sacres et beneis
Ne doit pas guerroier a tort.«
»Et je volentiers m'i acort,«
Fait li rois Artus »par mon chief,
Je quit molt bien venir a chief
De ce que vos me dites ei.«
A ce qu'il parolent issi,.
bele roine esgardoit
Le pongneis qui bons estoit,
13650
rel:
3655
660
6565
670
675
879
Ele voit le Galois sovent,
Si l’esgarde si bonement,
Et tant docement li agree,
Qu'il i met tote sa pensee.
Chevaliers li voit enconbrer
Et colz recoivre et colz doner,
Tot li sien recuevrent a lui,
Molt pou regarde vers autrui
La bele roine al vis cler,
Ele n'en puet ses uelz torner,
Et s'ele por sa gent osast,
Molt volentiers a lui parlast,
Et se prisast ce qu'il faisoit ;
Mais la roine s'en taisoit
Por ses gens qui pres de li sont,
Ele sospire de parfont ;
Car ele ne s’en puet tenir.
Apres si dist por li covrir:
»Certes dames, j'ai grant paor;
Car li nostre en ont le pior,
Trop durement les voi chargier,
Je me doi molt bien esmaier ;
Car se ceas des molins perdoie
Tote ma joie perderoie,
Molt sui por ealz en grant dotance.
E! deus par la vostre poissance
Garissies hui, je vos en proi,
Tos ceaz qui la sunt devers moi,
Que nus d’eaz n’i soit mors ne pris.«
Ce proa la bele al cler vis
Por le Galois tot seulement
Plus que por tote s’autre gent;
Et li Galois a regarde
En icel point vers la cite.
Si voit sor les hautes toreles
Les dames et les damoiseles
Qui plaisanment sont acesmees,
13690
15695
13700
13705
13710
c 2:
13715
13720
880
Volentiers les a regardees
Mesire Durmars si adroit;
Car il pense, que cele i soit
Qui tot son cuer a devers li.
En sospirant a dift]: »Merci,
Douce dame a cui je m’otroi.«
Lors tient li Galois trestot coi,
Si regarde amorosement
Vers les dames si longement,
Qu’il se sent tot desaiwe,
Ains qu'il ait son chief retorne;
Car cil del ost l'ont si feru
Et sor son elme et sor l’escu,
Pres qu'i n'at les estriers gerpis.
Molt fierement est regenchis
Mesires Durmars vers lor gent,
Si se lance si durement
En la presse des chevaliers,
Qu'il desaiwe les premiers,
Les plusors fait fors des arcons
Chaoir a terre tos enbrons
Et les auquans al trespasser
Fait les escus des colz voler.
En cel point la ne fait il rien
Que les dames ne voient bien,
Et li Galois bien se pensoit,
Que la roine l’esgardoit,
Et que les dames l'ont veu.
Ce li done si grant vertu,
Que bien li senble a cel talent,
Qu'il soit venus tot frescement.
Lors renovele sa proece,
En la mellee se radrece
Si tost et de si grant vigor,
Que s’en effroient li plusor,
Tote sa gent fait raloier
Et ceaz del ost aclaroier.
Ut
881
Cil des molins molt bien le font,
Mais a trop grant meschief i sont;
Car les XIII de lor gent
Covient defendre contre eaz cent.
Il n’eussent pas tant dure,
S'il as plains chans fussent trove;
Mais entre Il mares estoient,
Nule forclose ne dotoient.
Can on ne les puet mie outrer
Ne forclore ne sormonter,
Il n'ont garder fors devant aus.
Ceas del ost tuent lor chevaz,
Cil des molins sifaitement
Se defendent molt longement;
Mais mesire Gavains li ber
. Se paine si d’eaz enconbrer
cn
Et tant les damage et enpire,
Qu'il sant molt pres del desconfire,
Molt le dotent li plus hardi.
En cel point qu'il les destraint si
Vient Engrevains li orguilloz
En mi l'estor plus perillos,
Le cors et le cheval adrece.
Lors mostre bien sa grant proece,
Ceaz des molins tresperce et fent,
Trop les enconbre durement,
Cant mesires Durmars i vient,
Del espee nue qu’il tient
Quida bien ferir Engrevain,
Ne l’ataint mie bien de plain;
Car li Galois par grant air
Se haste si de lui ferir,
‘Que li colz descent contreval,
Si tranche le col del cheval.
Mors est li chevaz trebuchies,
Et Engrevains resaut en pies,
Par molt grant vigor se radrece
382
13760 Et tant a fait par sa proece,
Qu'il se lance sor I destrier
Qu'il voit devant lui estraier.
Tantost cum il est remontes,
Maintenant s'est abandones
13766 El chaple des espees nues
U les proeces sunt veues.
c 3: Mesires Gavains entresait
Ne prise noient son bienfait
Ne de ceaz qui devers lui sont,
13770 Por ce que si peu de gent sont
Cil des molins qui tant se tienent,
Et cil del ost tot ades vienent.
En cel point vient mesire Kez,
Si est outre le pont passez
13775 Lui L time de vassalz
Trestos covers sor lor chevaz.
Li seneschas tant esploita,
Qu'a chaus des molins assenbla,
Sor Procidas brise sa lance,
13780 Par grant vigor outre s’avance,
Si s’adrece en mi les serjans
Qu'il a trove bien defendans.
Il n’est mie a deport venus;
Car ses chevaz i fu ferus
18785 De III glaives par mi le cors,
Si qu'il chai desoz lui mors,
Et li seneschaus est navres
En IIII liex, c'est verites,
Se li covient l’estor laissier.
.18790 Lors l’en portent si chevalier
Devant le roi Artu todroit
Qui le pogneis regardoit.
- Quant li rois voit le senechal,
»A! Kec fait il »aves vos mal ?«
13795 »SBire« fait Kez »bien garirai ;
383
. Mais ja deu n'en gracierai;
Car il me vuet todis honir,
Nus biens ne me. puet avenir.
C'est por noient, que je me paine;
13800 Car je beu del erde fontaine,
Par coi je si si mescheans.
Jamais ne serai biendisans,
Ne jamais n'amerai nului,.
Honis soit tos li siecles hui.«
3805 Adont rient li plus gene
Des paroles monsaignor Ke;
Mais li rois n'en osa pas rire,
Ains fait venir son maistre-mire,
Si fait les plaies regarder,
S1O Tantost qu'il l’a fait desarmer,
Et li mires dist loialement,
Qu’il iert garis prochainement.
Li seneschaus a affieblee
Une chape de gris foree,
315 Sor un palefroi est montes,
Vers l’ost repaire tos ires,
A sa herberge est revenus,
Molt laidement fust respondus
Qui dont vossist a lui parler,
320 Desor I lit se vait oliner.
Lors monterent por lui vengier
Plus de IIII C chevalier,
= 1: Si durement s'en vont pognant
Vers la meslee maintenant,
?325 Encor est bons li pogneis,
Molt est grans la noise et li cris.
Cil des molins sont trop greve,
Tant ont soffert et endure,
Que tot cil del ost s’enstormissent,
Et que lor batalles s’en issent
Les escus pris, lances levees,
Les banieres desvolupees,
13839
N} .
13835
13840
13845
13850
13855
13860
18865
884
Si vienent tot frez et novel.
Lors voien[t] bien cil del chastel,
Qu'il nel porroient pas soffrir,
Adont les en covient partir;
Mais il s’en vont tot defendant,
D'eures en autres recovrant.
Et cil del ost huent apres
Qui del enchacier sunt engres,
Iluec veissies recovrer
Et reguencir et demorer _
Monsaignor Durmart si sovent,
Qu'il s'en mervelle mainte gent,
Comment il puet tant endurer.
Par sa proece vuet mener
Tote sa gent a garison,
En son escu a maint troncon,
Et s’espee est tote sanglente.
Iluec met li Galois s’entente
En sa gent rescore et garir
Et en colz doner et soffrir,
Ses elmes est tos depecies,
Molt est dolans et corecies, _
Cant lui covient place guirpir.
Mais nus ne l’en doit escharnir ;
Car il s’en vait le petit pas.
Il et mesires Procidas
Mainnent les autres a garant,
Li uns vait l’autre rescoant,
Et andoi lez a lez s’en vont.
Si vos di, que tant d'armes font
Et tant durerent et soffrirent,
C'ains chevaliers ne se partirent
De nul estor plus belement
Ne plus chevalerosement ;
Car par lor grant chevalerie
Ont lor gent savee et garie.
Laiens en lor chastel entrerent,
885
'O Et cil del ost s'en retornerent,
Si en ont devant auz portes
Tos lor mors et tos lor navres.
À pie s’en revont li alquant
De lor espees apuiant ;
"5 Des ehevaz qui sont demore
Sor l'escluse mort et navre
Est la voie molt enconbree
Et en mains liex ensanglentee.
' = Droit vers l’ost s'en sont repairie
SO Plus de cent chevalier a pie
Qui tot ont lor chevaz perdus.
De tant est liex li rois Artus,
Que mesire Gavains ses nies
Revient tos sains et tos haities.
35 La u li bons rois l’encontra
Tot en riant a lui parla,
»Bon nies« fait il »bien certains sui,
Que bone gent trovastes hui,
Vos n'aves mie trop conquiz
30 Sor ceaz des molins, ce m'est viz,
Certes, il sunt bon chevalier,
Et si ont le millor mosnier
Qui gardaist molin onquesmais,
Bien set ferir de plain eslais
95 Et tenir mellee en soffrant.
Il [a] hui fait des armes tant,
Qu'il a le pogneis vencu,
Et cil qui portoit I escu
Vermel a I lion d’argent
00 Le fist bien et hardiement;
Mais tot venqui, c'est verites,
Li vermauz a lupars dores.e
Lors respont mesires Gavains,
+
7 Ms. bn.
Are .
13905
13910
886
»Sire« fait il »bien sui eertains
Del chevalier dont vos parles,
Qu'il a hui fait d'armes assez.
Ausi m'ait deus de lasus,
Ja n’eust [il] fait onques plus
Que ce qu'il a hui fait beaz sire,
Si doit hom par verite dire,
Qu'il est bons chevaliers a droit,
Et qui ce ne tesmogneroit
‚ I] seroit fel et nonsachans
13915
13920
13925
13930
c3:
13936
U envioz u mesdisans ;
Car on laisse bien a prisier
Par envie maint chevalier.
Sovent avient de mainte gent,
Que, quant il ne valent noient,
Qu’i lor torne a molt grant annui,
Cant il oient prisier autrui.
Li envioz ne li malvais
Ne prisent mie les bienfais,
Ains se corocent bien a ceauz
Qui les bons prisent voiant eauz.
Mais por eaz n'en laira om rien;
Car des bons dira om le bien
Maugre les envioz felons.«
Fait li rois Artus: »C'est raisons,
Et a ce m’acor je, beaz mies,
Que prodom soit todis proisies,
Et que li mavais soit blasmes.
Ja de moi ne sera ames
Mavais chevaliers envieuz
Ne jou(e)nes riches periceuz;
Mais a ceaz donrai mon avoir
Qui sevent al siecle valoir.«
Mesires Gavains s’esjoi |
De ces mos, quant il les oi.
Atant descent li rois Artus,
ut
887
Cant il est al ostel venus;
Et mesires Gavains descent,
Desarmer fait lui et sa gent.
Tantost cum, il est desarmes,
Si s'est vestis et acesmes
D'une riche robe de sole,
Mainte uevre a or i reflanboie.
Desarme sunt li chevalier ;
Et li rois s’asiet al mangier,
Si tost que li jors est faillis;
OÖ lui a princes et marcis
Et hauz barons et sodoiers
Et plagte de bons chevaliers.
En l'ostel a molt grant clarte
De tortins qui sunt alume,
AI mangier a longement siz
Li rois qui molt est bien serviz,
Et il et tot oil del ostel
- Asses parolent d'un et d’el.
Sr
Apres mangier leve li rois,
Puis a parle come cortois
Al roi Jozefent son coisin,
»Par mon chief« fait il »le matin
Manderai le bon chevalier,
Veoir le vuel et acointier,
Tos ceauz del chastel des molins
Vorai veoir, c'en est la fins,
Et si manderai énsement
La bele roine al cors gent,
Si amenra ensenble o li ..
Et clers et chevaliers ausi
Et les borjois de sa cite.
Par sauf conduit seront mande,
Si sarai de quel loi il sont,
Et comfaite creance il ont.
Bien saves, que lı rois Nogans
Les tient a felons mescreans.
25 *
13980
13985
13990
f278rP el:
13995
14000
14005
14010
888
Et je vorai demain savoir,
Se il nos dist menconge u voir.e
»Certes,« fait li rois Jozefens,
» Vos feres cortoisie et sens,
Se vos la roine mandes,
Et se vos bel l’araisones.
Or envoies demain por li,
Ne le metes mie en obli,
Et si le mandes par tel gent
Qui le conduisent savement ;
Car on dist, que li rois Nogans
Est molt fel et molt malquerrans.
Fait li rois Artus: »Vos ires
Qui savement le conduires ;
Quar prodom estes et loiauz
Et riches et poissans et hauz
Beal saves a dames parler,
Por ce vos i fai jo aler.
Et al chastel des molins droit
Ira li quens del Guat-Destroit
Por le buen chevalier hardi
Et por ses conpaignons ausi,
Par sauf conduit les amenra.«
Chascuns des barons l’otroia
Ce que li rois a devise,
À lor herberges sunt ale,
Tantost se cochent en lor lis.
Et quant li jors est esclarcis,
Lors se lieve li rois Artus,
I chapelains est revestus
Qui de chanter pas ne s'oblie.
Cant li bons rois a messe oie,
Maintenant s’asiet al disner
Et apres mangier fait monter
13998 Ms. autresi.
889
Ceaz qui por la roine iront;
Et al chastel des molins vont,
Cil que li rois a commande;
Chascuns a dit sa volente.
Ge vos di, que li rois Nogans
Est molt corecies et dolans
De ce, que li rois Artus mande
La bele roine d’Yrlande.
Mais ja por lui ne remanra;
Car li rois Jozefens i va
Vers la cite sens plus targier,
Et bien III C chevalier
S'en vont o lui trestot arme
Et VII C serjant tot monte.
Por ce vait li rois si garnis,
Qu'il ne vuet mie estre sopris,
Se nule gent li queurent seure,
Todis voloit este al deseure,
De quant q@e # voloit enprendre,
N’ert mie ligiers a sosprendre.
Tost est venus a Limeri
Li rois Jozefens, je vos di,
Les fosses voit parfons et lez
Et les murs hauz et bien hordes,
La forterece prise mout,
Et il et si chevalier tout
S’arestent devant la cite.
Li rois meismes a parle
À ceauz qui sor le mur estoient
Qui l’une des portes gardoient.
»Seignor« fait li rois »or oies,
Ne jo ne ma gent, ce sachies,
Ne venons ci por nul mal faire,
N'i laissies ne lancier ne traire
Vers moi ne vers mes conpaignons.
Par verite le vos disons,
c 2:
14050
14055
14060
14065
14070
14075
14080
390
Que de nos et de nostre gent,
Sunt bones trives loialment
II jors tos plains, si vos est bel.«
Lors respondent cil del chastel,
Qu'il n’ı ara lancie ne trait,
Et li rois plus avant se trait.
»Segnor« fait il: »or entendes,
De Gales sui rois corones
Et de Danemarche autresi.
Or oies, por coi je vien ci,
Je vuel parler a la roine
Sens tencon et sens aatine.
Tant vos di jo bien sens mentir,
Je poroie tel chose oir
Et de li et de son covine,
Qu'ele aroit pais a brief termine.
Or me faites savoir briement,
S’ele otroie cest parlement.«
»Sire«, ce dist I chevaliers,
»Je li dirai molt volentiers
Tot ensi, com vos aves dit.e
À ces mos sens nul contredit
S'en est li chevaliers tornes,
Si est a la roine ales,
En une chanbre l'a trovee
Par devant une cheminee,
Si avoit o li assenble
De son consel a grant plante.
Li chevaliers l’araisona,
»Dame« dist il »entendes cha,
À cele porte vos atent
Li rois de Gales o grant gent,
Volentiers parleroit a vos.
Dame, ce dist li rois a nos,
Qu’il puet de vos tel chose oir
Dont grans biens vos pora venir;
Car vos ares bone pais fine.«
v!
L5
891
»Beax sire deus,« fait la roine,
»Car me dones et pais et joie
En tel guise, com je voroie.«
À ces mos sens plus arrester
Se fait la roine adestrer,
Tant qu’ele est sor le mur montee,
Entor li a grant assenblee
De chevaliers et de serjans.
Ele ert si bele et si plaisans,
Que cil qui la defors estoient
De sa bealte se mervilloient.
Li rois Jozefens le salue
Lues maintenant, qu'il l'a veue,
»Dame« dist il »en cest jor d’ui
Vos doinst deus joie sens enui.«
Et la roine respondi:
»Sire, deus vos doinst joie ausi.«
Lors l’acointe li rois briement,
Se li a dit cortoisement:
»A! dame, estes vos la roine?
Dites m’en la verite fine.«
»Sire,« dist la bele senee,
»Roine sui jo apelee,
Sı doi en cest pais avoir
Maint chastel et maint bel manoir
Dont li rois Nogans me fait tort.
Certes sire, il me het de mort,
Et si ne set qu'il me demande.
Bien sevent li baron d’Yrlande,
Qu'il est mes hom liges par droit,
Et dex qui tot set et tot voit
Le poroit bien si atorner,
Qu'il n’aroit soing de moi grever.
S'il a ore mes chastias pris
Et mes riches manoirs saisis,
- Je sai bien, qu'il les guerpira
392
14120 Tot erranment, quant deu plaira.
Telz gaagne al commencement
Qui puis pert al definement,
Et vos qui si bel m'aparles,
Comment estes vos apeles?
14125 Si vos plaist, dites le moi sire.«
»Dame [me] le plaist bien a dire,«
Fait cil qui molt ert plains de sens,
»J'ai a nom li rois Jozefens,
S’i sui de Danemarche rois
14180 Et sires de tos les Galois,
Briement vos vuel dire et conter,
Por quoi je vieng a vos parler:
ame, li riches rois Nogans
Dist, que vos estes mescreans
14135 Ni, que vos ne crees noient
Ne bautesme ne sacrement
Et si despisies mariage. >
Je tenroie a trop grant damage,
Se si tresbele creature
14140 Mescreoit la sainte escriture
Et ce que deus a estore.
Por nostre grande savete
Cil de vostre cite laiens
Sunt mescreans et fause gens,
14145 Tot ce nos a dit et conte
Li rois Nogans par verite.
»Certes dame(s), li rois Artus
Il est a ce siege venus
Por les mescreans justicier
14150 Et por la loi deu avancier,
Je sui venus ci de par lui,
Que ses parens et ses hom sui.
Se vos venes a lui parler
Et al venir et al aler,
14155 Vos conduirai tot savement
vum
(el
"TO
L'75
80
85
898
Et vos et tote vostre gent,
Si que ja n'i perderes rien,
De ce vos aseur jo bien.
Se vos poes mostrer al roi,
Que vos soies de bone loi,
Il est si fins cortois et vrais,
Qu'il laira tot en bone pais
Et vos et tot vostre roiame,
Si en seres saisie et dame
De quant que vos deves tenir,
À ce ne poes vos fallir.
Por deu bele roine france,
Ostes vos de fole creance.«
>Üertes« fait la roine »sire,
Volentiers m’irai escondire
De ce que li rois Nogans dist,
Ma boche et mes cuers le dedist
De cest blasme qu'il me met sus,
Et se deus plaist, li rois Artus
Sara molt bien encor enqui
Qui tort a de moi et de lui.
Se je puis sauf conduit avoir,
Je ne lairai por nul avoir,
Que je ne voise al roi parler,
Si m’irai de cest blasme oster.
Por deu sire, ne vos annuit,
Se je vos demant saf conduit :
Car je me crien de ceaz de l’ost.«
Li bons rois Jozefens tantost
Si comme rois l’aseura,
Que savement le conduira.
Cil qui la sunt o la roine
Et qui plus l’aiment d’amor fine
Li loienk bien en bone foi,
Qu'ele voist parler al bon roi,
A lor consel s’est acordee
La bele roine senee.
‚ 14195
14200
14205
14210
c8:
14216
14220
14225
894
Ele a dit al roi Jozefent:
»Sire, ne vos enuit noient,
Atendes moi, si vos agree,
Tant que je me sole acesmee«
»Dame« fait li rois »volentiers,
Mais il n’est mie grans mestiers
De vos acesmer autrement;
Car nul plus bel acesmement
Ne poes avoir ne mostrer
Que vostre bel viaire cler
Et vostre gent cors avenant.«
Lors s’en est tornee riant
La roine sens plus parler,.
Maintenant se fait acesmer,
Si cum a roine covient;
Mais desor tot ce li avient
Sa contenance et ses beaz sens.
Trop seroit grans alongemens
De deviser tos ses conrois,
Chevaliers et clers et borjois
A fait ensenble o li monter
Et telz gens qu’ele veut mener.
La bele roine est montee,
Quant ele s'est bien acesmee,
Lors chevace, si l’ad estrerent
Si plus haut home qui la erent.
XX dames et XXX puceles
Bien acesmees et bien beles
Enmaine la roine o li,
Dedens son cuer molt s’esjoi
De ce, que li rois Jozefens
Doit conduire li et ses gens.
Ele est molt joians et molt lie
De lui et de sa compaignie,
Por ce qu'il est peres celui -
Qui tot son cuer a devers lui.
La roine s'en vait tot droit
895
© Iluec u % 'rois l’atendoit,
Ele a fait la grant porte ovrir.
Lues que li rois l'en voit issir,
_ Contre hi vait comme cortois,
»Bien vengnies dame,« fait li rois.
:5 »Sire,e dist la. bele gentiex,
= »Bone aventure vos doinst diex«
Lors chevacent sens trop coitier,.
“ Et li rois por li acointier
Se met par devers li a destre,
!0 Molt bel li enquiert de son estre.
Solone ce que li rois disoit,
La roine li respondoit
Si a point et si sagement,
Qu’ele n’i mesprent de noient,
Et tot si mot bel li avienent,
Vers l’ost chevacent, tost ı vienent.
Devañt l'ostel le roi Artu
Sunt li chevalier descendu,
Doi haut baron riche et poissant
' Qui de grant terre sunt tenant
Ont la roine descendue.
Cant ele est jus de la sambue,
Li rois Jozefens l’adestra,
Cant la bele roine entra
> Dedens l’ostel le roi Artu,
Lors sunt encontre li venu
Li chevalier et li baron
Dont laiens ot a grant foison,
Li rois meismes s’est drecies,
> Si a dit: »Dame, bien vengnies.«
»Sire,« dist la bele al cors gent,
»Dex vos doinst bon avancement.«
Lors lawiet deles lui li rois
Qui molt fu sages et cortois,
5 [luec veissies assenbler
Por la roine regarder
14270
c8:
14275
14280
14285
14290
14295
14800
896
Molt grant plante de chevaliers
Qui molt le voient volentiers.
Por voir dient cil qui la sunt,
Que c’est la plus bele del mont.
Li rois Artus a li parloit,
Si vos di bien, qu'il le trovoit
De bel respons et de bel sens.
Laiens a molt de plusors gens
Qui molt prisent sa contenance
Et sa maniere et sa senblance ;
Li rois Artus forment le prise
Et molt l’oneure sens faintise.
Laiens est li grans rois Nogans
Qui molt est en son cuer dolans
De ce, qu'il voit tant onorer
La bele roine al vis cler.
Del roi Artu s’est aprochies,
»Sire« dist il »de voir sachies,
Que tant est de mavaise loi '
La roine que je ci voi,
Qu’ele ne doit terre tenir;
Car trop li plaist a maintenir
La fause loi(s) qu'ele maintient.
Tote la terre qu'ele tient
Et son tresor et son avoir
Doi je par jugement avoir,
Ce ne me puet nus contredire,
Ele ne se puet escondire
. Ne voiant clers ne voiant lais
De cest blasme qui si est lais
Dont ele ne se vuet recroire,
C'est de deu hair et mescroire.
Pres sui de mostrer or endroit,
C’on le doit essillier par droik,
Et puis c'om le set si meffaite,
*
14804 Ms. tropt. 14800 Ms. Ce le.
897
Ele doit estre arse u defaite,
« Ne crees ja son escondit.«
»Certes vos ares trop mesdit,«
5 Fait la roine »sire rois,
C'est grans folie et grans desrois
De si vilainement mesdire.
De ce vos oz je bien desdire,
Que je ne sui pas mescreans,
© Ains sui en damed[e]u creans
Et tot ades en lui crerai,
Si que ja ne m'en recrerai
À nul jor que je soie envie.
Par fausete et par envie
5 Me voles d'un blasme encôper
Dont je me sai bien descoper.
Vos deves mes liges hom estre,
Si vos truis de si mavais estre
Et si felon et si amer,
’ Que je ne vos doi pas amer,
Cant vos a tort me metes sus,
Que je mescroi deu de lasus;
Mais je croi tant deu et sa mere,
Que ja vostre parole amere
' Ne me pora de rien grever.
De duel vos covenra crever,
-: Quant vostre mencoinge iert atainte
Et vostre parole iert estainte;
Preste sui de moi escondire :
) Et de vos fauser et desdire.
Ensi, com on esgardera,
Dex et li drois me gardera.
Ce sachent bien li archevesque
Et li abe et li evesque
5 Qui la roi de Rome sostienent
Et qui l'escriture retienent,
»
ı Ms. ne nem oder ne nom.
898
C'ains n'ou talent de deu mescroire.
Menchoinge voles faire croire,
Quant moi tenes a mescreant,
14840 Je vos ferai tot recreant
De ce que vos aves enpris,
Dex qui tos les biens met en pris
Et qui tos les biens set aprendre
Me face parler sens mesprendre.
14345 sr entendes, comment je eroi
En deu que je pas ne mescroi :
Je croi la sainte trinite
Et si sai bien de verite,
Que deus nasqui virginelment
14850 Et prist baptesme disnement,
Et qu'il establi mariage,
Ce doivent croire tot li sage,
Et si morut en crois por nos
Li sires qui piez est et dos
14365 Et al tier jor resuscita
Et ses amis d’infer geta
Par debonaire entention,
Et al jor del ascention
Monta en son ciel la amont
14860 Cil qui sire est de tot le mont
Et cui on doit servir par droit,
Al jor de penthecoste droit
Ses sains apostles assensa,
Molt grant docor vers auz pensa.
14866 Tot ce croi je bien vraiement,
Et si vos di certainement,
Cant je voi le cors deu sacrer
Del cuer le croi sens mespenser,
En deu ai tote ma creance
14870 Sens engien et sens mescreance.
Et se li rois Artus mes sire
Ne me croit de ce qu’il m’ot dire,
Si face I grant fu alumer
wu
>
899
Et beneir et conjurer,
Et je irai par mi le f(e)u.
Se deus qui tot tens iert et fu
Me fait eschaper savement,
Dont sara om certainement,
Que je me serai bien ostee
De ce dont vos m’aves restee,
Et vos remanres, ce sachies,
En tel point, com vos me jugies;
: Car par tort fait mal autrui,
y!
Li malz doit revertir sor luı.«
Quant la roine a si parle,
Cil de Limeri la cite
Et chevalier et clerc et lai
Avant se tra(h)ient sens delai
Por la roine delivrer
Et por le roi Nogant fauser,
Tant ont parlet et tant ont dit,
Qu’il ont le roi Nogant desdit
Et que sa parole ont fausee,
Et la roine est delivree
Del blasme qu'il li ot sus mis;
Longement dura li estris.
Li rois Artus dist a sa gent,
Que solonc les mos qu'il entent
A molt grant tort li rois Nogans.
Encor encui sera joians
La bele roine sense,
Ja sera sa guerre finee;
Car mesires Durmars li fiers
Lui XXXtisme de chevaliers
Droit vers l’ost se vient chevachant.
Desor un grant cheval ferrant
Siet li Galois trestos covers,
Si est molt beals et molt apers,
:Chauces de fer avoit chaucies
14410
14415
14420
14425
14430
14485
ce 8:
14440
14445
400
Molt blanches et molt bien maillies,
Si ot un blanc hauberc vestu
Qui de molt bone malle fu.
Sa cote a armer fu molt bele,
El’ ert tote fresce novele
D’un vermel samin bien ovre
A lupars d'or qui sont borde,
Tele le fist Procidas faire
Sa bele seror debonaire
Qui bien savoit de soie ovrer,
Ne vos en quier plus deviser.
Mesires Durmars tot ensi
Fu acesmes, com je vos di,
Chainte ot l’espee a poing dore,
Deles lui vienent tot arme
Cil des molins qui molt l’amoient,
Sor molt riches destriers seoient,
Escus et lances font porter
Et elmes qui sont bel et cler.
Li riches quens del Gaut-Destroit
Qui par conduit les amenoit
Lor a dit, que li rois Nogans
Les tenoit tos a mescreans,
Et por ce tot arme venoient,
Que il defendre se voloient
Del blasme que sus lor metoit
Li rois Nogans qui tort avoit;
Mais [s’] il lor vuet faire prover,
Por voir dient sens renfuser,
Qu’en plaine cort s’en osteront
Vers autant de gent cum il sont.
Li Galois s'est bien aatis,
Qu’anchois que li jors soit faillis,
Rendera il le roi Nogant
Tot vencu et tot recreant,
S'il a qui justic’ i li tiegne,
Molt desire, qu'a la cort viegne.
401
Il et li quens del Guat-Destroit
S'en vienent par mi l'ost todroit,
Et en cel point qu'il sont venu
Pres del ostel le roi Artu,
Si ert li rois Artus entres
En une chanbre molt ires;
Corecies s’ert al roi Nogant,-
Por ce qu'i l’ot- engignie tant,
Que por faire tost et boisdie
_L’ot fait venir a ost banie
Encontre la bele roine
Qui pucele est et orfenine.
Honteuz en est li rois Artus,
A ses contes et a ses dus
Vin[t] li rois consel demander,
Coment il en pora ovrer.
Mesires Kez li seneschauz
Qui de parler est fiers et bauz
Li dist, que se li rois Nogans
Ne li tient bien ses covenans,
Qu'il le tiegnet tant en prison,
Que il en ait grant raencon
Qui bien vaille la covenance,
N'en soit ja en autre balance,
Et a la roine al vis cler
Facet ses trahitors livrer,
Si en face tot son plaisir,
Et de quant qu'ele doit tenir
Li face resaisir li rois,
Si ara fait comme cortois.
Tot ce loia mesires Kez,
Iluec ot des barons assez
Qui contre ce pas n'estriverent,
Laiens en la chanbre parlerent
De mainte chose longement,
*
Ms. bien en uaille.
26
14520
5350
540
1545
14550
c 2.
403
N’aparceust son covenant.
Or est en dotance et en Joie
Mesires Durmars qui s’effroie
En son cuer amerosement.
La roine tot ensement
De joie et d’amor s’esbahi ;
Cant ele le Galois choisi,
Ele l'esgarde, si rogist,
Et s’ele en cest point li fesist
Voiant la gent si lie senblant,
Com ele en ot son cuer joiant.
Bien parceusent li plusor
Lor acointance et lor amor.
Li Galois a joie de li
Et ele de lui autresi;
Mais lor joie pas ne mostrerent,
Ains le covrirent et celerent
Por le dotance de la gent,
Et ne porquant molt docement
S’entregatderent anbedui.
Ele se lieve contre lui
Et contre ceauz, qui o lui vienent
Qui por liege dame le tienent.
>» Douce dame,« fait li Galois,
> Deus qui sire est de tos les rois
Vos doinst tant d’onor et de joie,
Comme je avoir en voroie.«
»Sire,« dist la bele roine,
»Dex vos doinst bone joie fine,
Et bien soit venus Procidas.«
Apres cel mot ne se faint pas
De mostrer sa gent bial senblant,
Chascun vait par nom saluant;
Monsaignor Durmart acola
La roine qui s’oblia
De la grant joie qu'ele avoit,
26 *
14555
14560
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14570
14575
14580
14585
404
Et quant la bele s’aparchoit,
Qu’ele ot le Galois acole,
Lors a molt bel senblant mostre -
A tos les atres de commun |
Et si vait acoler chascun
Por ce, c'om ne s’aparceust,
Que del Galois soprise fust.
Ci me tairai de la roine,
Li consauz depart et define,
D'une chanbre ist li rois Artus,
Si est en la sale venus.
Quant ıl a choisi le Galois,
Tantost le reconoist li rois,
Si s’en esjoist durement,
Lors le mostre al roi Jozefent.
»Rois de Galesc fait il »par foi,
C'est vostre fiex que je la voi.<
Li rois Jozefens s’esjoi
De son fil, quant il le choisi ;.
Adont ne s’atargierent plus
Il et h riches rois Artus
S'en vont andoi vers le Galois. *
Cant il a choisi les II rois
Qui vers lui vienent le grant pas,
Sachies, qu'il ne s’areste pas,
Ains les vait molt tost saluer
Comme cil qui bel set parler.
»Sire,« dist il al roi Artu,
»Deu[s] vos tiegne en bone vertu
Et monsaignor le roi mon pere.
Grasces a deu, le grant savere
Je ne le vi mais grant piech’a.«
»Et deus qui tot le pooir a,«
Fait li rois Artus en riant,
»Vos doinst bone vie et plaisant.«
Lors li fant son chief desarmer,
405
145% Baisier le vont et acoler,
Iluec vient mesires Gavains
Et ses conpains mesire Yvains
Et Saigremors li desrees
Et mesires Gifles et Kez,
14595 ” Al Galois se vont racointier,
Saluer le vont et baisier,
Por lui honorent Procidas.
Li rois Artus n’oblie pas,
Qu'il n’ait le Galois demande
14600 Tote la droite verite,
Comment il vint en cel pais.
Et li Galois fut bien ois,
Si lor dist briement et conta,
Comment li arciers le mena
14605 Et mist el chastel des molins,
Des pongneis et des hustins
© 3: Tor dist tote la verite,
Comment il en orent ovre,
Puis qu'il fu el pais venus.
14610 Volentiers l’ot li rois Artus.
De Procidas tot plainement
Lor conta li Galois briement
La loalte et la proece
Et le grant sens et la vistece.
4615 Ii rois Artus l’a acole,
Molt l'onore por sa bonte
Et por le Galois ensement,
Et si honeure molt sa gent
De fin cuer et de bel semblant.
14620 Atant es vos le roi Nogant
De son consel est repairies,
Si est durement esmaies,
Cant il a le Galois veu
Si pres del riche roi Artu;
14 . . . .
625 De lui voit faire si grant joie,
406
Qu'il s'en esbahist et effroie.
Li rois Nogans en pies estoit,
Cant mesires Durmars le voit,
Lors a parle par molt grant ire,
14630 »Rois Artus de Bretaigne sire,«
Fait li Galois »entendes cha,
Li rois Nogans que je voi la:
Guerroie a tort sa liege dame,
Se li a gaste son roiame
14635 Comme fel trahitres proves.
Se vos justice m'en tenes,
Certes, tos aparillies sui
De mostfer cors a cors vers lui,
Qu'il est mavais trahitres fauz
14640 Fel et parjurs et desloiauz,
Et qu'il a tort vers la roine.«
Cant li Galois sa raison fine,
Procidas molt isnelement
Al roi Artu son gage rent,
14645 Et tot cil des molins ausi
Tendent lor gages a estri.
Li rois Nogens por l’aatine
Trenble et norcist de paor fine,
Li plusor quident sens faillir,
14650 Que ce soit d’orguel et d’air;
| Car il a dit al roi Artu:
»Sire j'ai molt bien entendu
Cest vassal qui si m'aatist,.
J'ai grant despit de ce qu'il dist;
14655 Car de mon cors contre le sien
Ne le doteroie je rien.
Bien sai, que molt tost l'ociroie,
Si que ja ne m'en greveroie;
Mais je vuel savoir et despondre
14660 En quel point je le doi respondre
U par avoe u par moi.
L'on me dist, qu'il est fiex de roi,
35
407
Mais il n'est pas rois corones,
Et je sui rois, bien le saves,
Si ne sai mie la raison,
Que je responde se roi non.«
Fait li rois Jozefens: »Par foi,
Puisque vos responderes roi,
Dont responderes vos mon fil
Comme haut roi franc e gentil.
J'ai II roiames a tenir,
Je l'en doins l'un sens retolir,
Si le ferai ja coroner,
Puis ne le pores renfuser,
Ains le vos covenra respondre;
Mais bien vos sai dire et despondre,
S'il est vencus par vostre cors,
Que je le ferai banir fors
De tote la terre que j'ai,
Ne a mon fil ne le tenrai.
Ja, s'en lui a haute proece,
Ne s’esmait por vostre grandece ;
Car on voit avenir sovent,
Que trop grans hom ne vaut noient.<
De cest mot rist li rois Artus,
Li rois Nogans tos esperdus
S'i vait a sa gent consillier,
Sı haut baron et si princier
Sont environ lui assenble,
Bien a [a] consel demore
Plus de V lieues d’ereure.
Or entendes quele aventure,
Il avint a cel consel la,
Li mavais rois Nogans s’embla
Fors del consel si coiement,
Qu'il le seurent molt pou de gent,
M
à Ich vermuthe cele a.
>
14700
14705
14710
14715
c 2:
14720
14725
14780
408
Sor I dromadaire est montes
Qui molt tost li fu aprestes,
Maintenant s’eslonge del ost,
Si entre en la forest molt tost,
Fors del grant chemin est issus,
Ne ensenble o lui ne va nus,
Il n’atendoit mie sa gent,
Ains s'en fuioit si durement,
Que nus ne le peust ataindre.
Paors le fait trenbler et taindre,
Fuir s’en wet al cor d’Yrlande
U il a bone terre et grande
Et mainte riche fermete,
La. voroit estre a savete,
De lui ne vos conterai plus. _
Je vos di, que li rois Artus
Se mervelle del roi Nogant
Por quel chose il demeure tant
Et dist, que trop a consillie.
Lors li a on dit et noncie,
Que li rois Nogans s'en ‚fuioit,
Ne ataindre ne le poroit
Nus hom vivans qui fust en l’ost;
Car il s'en va fuiant si tost,
Qu'il est bien quatre liues loing;
Bien senble, qu'il ait grant besoing,
Cant il en tel guise s'en va.
Li rois Artus se mervilla
De ces noveles durement
Et tot si baron ensement.
La roine est joians et lie
De ce, qu'el’ est si bien vengie
Del roi Nogant son enemi.
Li bons rois Artus, je vos di,
Fist la grant cortoisie fine;
Car les trahitors la roine
409
Cant c'om en puet trover par l’ost
Fait li bons rois prendre molt tost,
L735 Si les fait devant lui venir.
Or en puet faire son plaisir
La bele roine al vis cler;
Car li rois li fait delivrer.
Mesires Kez les vuet jugier
4740 Ü a pendre u a escorcier,
Et cil qui molt sunt esbahi
Proient la roine merci
Comme lor lige dame fine.
Cant or voit la bele roine,
14745 Que si lige home vont plorant
Et jointes mains merci proiant,
Lors pense la bele al cors gent,
Qu’el’ ara merci de sa gent;
Car fins cuers amerous, gentiez
Doit estre debonaire et piez,
Cuers qui plains est de fine amor
Ne puet estre sens grant dochor.
La bele roine Fenise
Est si de doce amor soprise,
Qu'ele n’a cuer ne volente
De faire nule crualte,
Ains pardone molt bonement
A ses homes son maltalent :
Mais la roine, je vos di,
En ot en tel guise merci,
Qu'il li renderont ses damages
Et se li donent bons ostages,
Que loialment le serviront,
, . Et tant de sairemens li font,
SS Qu'ele est molt bien asseure.
4750
so
Atant est la guerre finee,
La roine molt grant joie a,
Le roi Artu abandona
Tos ses joeaz et son avoir;
410
14770 Mais li bons rois n'en vuet avoir
Fors le gre de lı solement.
Et la bele roine prent
Par le main destre le Galois,
Voiant contes et voiant rois
c3: Li a dit la bele al cler vis:
14776 »Mesire Durmart, ce m'est vis,
Que tant aves fait de ma guerre,
Que par vos rai tote ma terre.
Certes, vos m’aves bien servie,
14780 Mainte dure chevalerie
Aves faite por moi servir.
Je le vos doi molt bien merir;
Car qui bel service oze prendre
Bien en doit bel guerredon rendre.
14785 Et je vos di, que vos ares
Tel don, com vos me roveres,
Por tant, com je le puisse avoir,
Ce vos di je sens decivoir.<
Mesires Durmars s’esjoi
14790 De la promesse qu’il oi,
»Dame« fait il »vos aves dit,
Que ju arai sens contredit
Tel don que je avoir vorai.
| Verites est et bien le sai,
14795 Que vos me poes plus merir,
Que je ne puisse deservir,
Et se vos me voles doner
(Et) tel don com je sarai rover,
Si haut don vos demanderai,
14800 Que trop grant outrage ferai
De demander si riche don,
On le tenra a mesprison.
Mais grans desirs et fors talens
Font trespasser raison et sens,
14805 Tot assi iert ja de moi.
Je vos demanderai par foi
149310
14815
14820
4825
411
Le don que mes cuers plus desire,
Grant paor ai del escondire.
Dame dones moi quitement
Tot vostre cors entierement
Et vostre amors sens repentie,
Si arai la plus bele amie
Et la millor qui soit vivans,
A tos jors mais serai joians,
Se je puis si bial don avoir.
Je ne desir tant nul avoir
Com le don que j'ai demande,
Et fine amors m'a commande
À demander si hautement,
Si ne. le puis faire atrement,
Cant fine amors le me commande.
»Grans est li dons que je demande,
Et se je a cest don faloie,
Jamais atre don ne querroie,
Ains aroie a tos biens failli.
Douce dame, et se je mesdi,
Si en prendes le vengement
Tot a vostre commandement.
Dex doinst, que je n'aie parle
Encontre vostre volente.
Si bien vos plaist ce que j'ai dit,
Certes, dont n'ai je pas mesdit,
Et s'il ne vos plaist bonement,
Dont ai je parle folement.
Dame tot a vostre plaisir
Me poes ci faire tenir
A bien fol u a bien sene.
Se j'ai ce que j'ai demande,
Lors dira on certainement,
Que par sens et par hardement
Arai si riche don conquis
Et comme sages le requis.
Certes et, se je fail al don,
14845
14850
14855
14860
14865
14870
14875
412
A fol parlier me tenra on,
Li plusor diront par envie,
Que je requis trop grant folie.
Il avient, quant I hom enprent
Une chose hardiement,
Se bien l’en vient, molt est loes,
Si l'en meschiet, si est blasmes.
Tot en tel aventure sui
D’avoir grant joie u grant enui,
J’arai lequel que vos vorres,
Dame, merci, ne vos ires,
Se j'ai requis vostre amor fine.<
»Certes,« fait la bele roine,
»Beaus doz amis, n’en dotes mie,
Cil doit bien avoir haut’ amie
Qui hautement l’oze conquerre,
Mais ne doit hate amor requerre
Nus hom qui deservir ne l'ose.
Ne vos dotes de nule chose;
Car vos n'aves de rien mesdit
De cant que vos aves ci dit,
Ains aves parle si a point,
Qu'il ne me desagree point.
Se vos aves m'amor requise,
Vos l'aves hautement conquise,
Si n'aves requis nul desroi.
Vos estes fiex de riche roi,
Et je sui par verite fine
Fille de roi et de roine,
Se m'est avis, se bel. vos senble,
Que nos avenons. bien ensemble,
Et deus nos doinst si assenbler,
Qu’a tot le monde puit senbler,
Que bone soit nostre assenblee,
Jamais ne soit desassenblee
Nostre conpaignie a nul jor.«
413
»Or n'en faites plus lonc sejor,e
Fait mesire Kes en riant,
»Faisons les noces tot errant.«
»Por deu,« ce dist li rois Artus,
»Por coi targeroient il plus ?
Mais il fiancent al parmain,
Si facent les noces demain«
Fait Kez: »Si espeusent enuit,
Il aront plus de lor desduit ;
Car li pensers lor grevera.
Dex, quar fuissent il cochie ja
En une chanbre a recelee
Loins de la gent une loee !«
»Par mon chief,« fait mesire Yvains,
»Cis sohais n’est mie vilains.«
Li plusor rient de ces mos,
»Dex,« fait mesire Lancelos,
»Com est li Galois bien paies!
Ainsmais sodoiers, ce sachies,
Ne reciut si beles sodees
Cum al Galois sunt hui donees.«
Fait mesire Gavains li ber:
»Je ne vi onquemais doner
Si bial don si hastivement,
Andoi ont ovre sagement.«
»Voir,« fait mesire Percevauz,
»Mout est cil dons riches et beauz,
Et si est molt bien apointies, -
Tant doit il estre miex proisies.«
Tot ensi vont le don proisant
Cil qui la sunt li plus vallant.
Grant joie a li rois Jozefens,
Et il et trestotes ses gens
Prisent et loent cel affaire;
Mais je ne puis mie retraire
Tos les mos que chascuns i dist,
Ne de presens que l'on i fist
414
A la roine al Galois
Ne dirai pas a ceste fois.
Li Galois molt joiosement
14920 Fait desarmer lui et sa gent,
Et ses peres li rois de Gales
De ses escrins et de ces males .
Fait molt riches robes oster,
Si fait son fil bien acesmer
14925 Et tos ses compaingnons o lui.
Vos tenries a trop grant enui,
Se de tos lor desduis parloie ;
Cil del ost fisent molt grant joie
Cele nuit et cele vespree,
14980 La roine s'en est ralee
En sa cite de Limeri
Et tot si haut baron o li.
La nuit duques al esclairier
Fisent laiens coudre et taillier
14935 Riches robes cointes et beles ;
D’acesmer li et ses puceles
Se vait la roine penant.
L’endemain al solel levant
Fait mesire Durmars lı ber
14940 Tos ceaus des molins atorner,
Bien sont vestu et richement
De riches robes frescement.
c 3: Et bien dusqu’a cent esquiiers
A fait li Galois chevaliers,
14945 Molt cointement les adoba,
Chevaz et robes lor dona.
Par l'ost est la joie efforcie ;
Iluec retint de sa maisnie
: Mesires Durmars voirement
14950 Procidas et tote sa gent
Et d’autres chevaliers asses
‚Bien prisies et bien renomes.
Je ne quier plus d’alonge faire,
14955
‘oO
I3BQ
985
415
Li jors s’esbadist et esclaire,
Li bons rois Artus s'est leves,
Si tost, cum il est acesmes,
Monte li rois et si baron.
La veissies molt grant foison
De beles robes envoisies,
Les rotes vienent eslaissies
Des damoisiaz riches et hauz
Qui sient sor les grans chevauz
Les escus pris por behorder.
La veissies tost encontrer
Et brisier lances par revel,
La ot grant joie et grant cenbel,
Chevaliers et contes et dus
Veissies prendre les escus
Et poindre et fuir et chacier
Et bel joer sens corecier.
A joie faire s'abandonent,
Flaviel et flahutes i sonent,
Laens en la cite monterent
Tot li borjois qui behorderent
Por la joie plus efforcier.
Todroit a I riche mostier
La fu la roine amenee,
Li rois Artus l'a adestree;
Car ıl le vuet molt honerer.
Je ne quier pas tot deviser,
Comment la bele est acesmee.
Si bien fu vestue et paree,
Com & roine covenoit.
Et mesires Durmars estoit
Acesmes si bel et si bien,
C’ainsmais nul home terrien
Ne vit hom si bien acesme.
Li evesques de la cite :
Li a la roine esposee,
990 Or est bien lor joie afermee,
14995
f281r°cl:
15000
15005
15010
15015
15020
15025
416
Plus seur sont et plus joiant,
Qu'il n’eussent este devant,
L’uns ne puet mais l’atre faillir,
Se mors ne les fait departir.
Li plusor blasment et reprendent
Tos ceaz qui lor amies prendent;
Mais ne sont pas d’amors sopris.
Certes, n’en doit estre repris
Fins amans qui s’amie prent, _
Je di, que cil qui l’en reprent
A le cuer felon et amer;
Car fins amans doit plus amer
La joie qui li est donee
Que celi qui li est prestee.
Cil est en perilleuz dangier
Qui s’amie n'a a moillier;
Car uns autres li puet tolir-
Et devant lui prendre et saisir
Et esposer devant ses iex.
Tot li sage ameroient miex,
C'uns beaz avoirs lor fust dones,
Qu'i lor fuist par dangier prestes.
Qui s’amie prent a moillier
Il ne le vuet pas eslongier,
Ains le prent por avoir.todis,
Et si en vuet estre saisis
Et sa joie si affermer,
Qu’altre n’i puist nul droit clamer.
Qui s’amie voit devant Jui.
Baisier et acoler autrui
Et faire trestos ses desduis
Ce li senble trop grans enuis,
S'il aime bien de cuer entier;
Dont doit fins amans convoitier,
Qu'il ait s'amie quitement
En sa baillie fermement.
417
Certes fins amans n'est il mie
Quil renfuse a prendre s’amie,
N'a amie nel tient il pas,
Cant il ne fi ne son solas
Ne vuet prendre sens departir,
Il n'en a mie grant desir.
Tot cil qui font chiere d’amors
Ne sentent mie les dolors;
Mais mesires Durmars li frans
Ama bien comme fins amans:
Car il ama sens repentir
Et sens dechoivre et sens mentir:
Bien sachies, qu'il ne se faint mie,
Cant il prist a moillier s’amie.
Cel jor fu il rois corones,
Si fu rois d’Yrlande clames,
Desor son chief le corone a,
Li rois Artus le corona,
Et li et la roine ausi
El haut palais de Limeri
Sunt repairiet baut et joiant. ,
Apres la messe maintenant
Li keu ont le mangier haste,
De bien servir sunt apreste
Cil qui s’en doivent entremetre.
Lors veissies ces tables metre
Et blanches napes sus estendre,
L’eave donent sens plus atendre,
: Chascuns a son mestier entent.
Li rois Artus plus n'i atent,
Maintenant leve et puis s’asiet,
Dedens son cuer li plaist et siet
Ce, qu’il voit tant de bele gent.
Li renc sunt grant et bel et gent
De ceaz qui sunt assiz as tables,
Molt est li mangiers delitables,
Il i a rois et dus et contes.
15065
15070
16075
15080
15085
15090
15095
15100
418
Ne devise mie li contes
Tos les mes dont on i servi;
Mais il i ot, bien le vos dj,
Plante de hautes dames beles
Et molt de plaisans damoiseles,
D’acesmees en i ot mainte -
La ne fu mie joie estainte;
Car on i aporte en chantant
Les mes qui sont bel et plaisant,
Et apres mangier si carolent,
D’amors et de joie parolent.- .
Li I velent oir chanter,
Et li alquant font vieler,
Harpes et gigues i sonerent,
Dames et puceles chanterent.
Mout fu bien la joie esbaudie,
El palais ot grant melodie
De psalteres et de citoles,
Quant finees sunt les caroles,
Lors funt juer de plusors .giex.
Iluee avoient bien lor liex
Cil qui savoient bien chanter
U beaz mos dire u vieler,
Adont estoient de grant pris
Cil qui faisoient les beas dis,
Cil ert molt ames et molt sire
Qui bien savoit a cel tens dire
Des hystoires et des chancons,
A ceaz donoient les beaz dons.
Or voi errer et chevacier
Une vöide gent sens mestier
Qui ne sevent raison mostrer
Por coi on lor doive doner.
Li un dient: »Je sui al roi.«
»Je vois de tornoi en tornoi«
Fait li altres qui ne set el
Que tencier et braire al ostel.
15105
>22
S x %y
-D 29
22190
À 5155
419
Li un contrefont le sot-sage,
Si sunt lor mot nice et volage,
Li atre font si le cortois,
Qu'il heent les amans des dois,
Li un sunt de C contenances,
Si contrefont autrui senblances,
Et li plusor portent paroles
D’unes amors nices et foles.
Portant velent beaz dons avoir,
Et si quident asses valoir.
: Cil qui set livre contrefaire
Rueve maintenant robe vaire,
Trop en voi de fouz et de nices
Cui on done beaz dons et riches;
Mais li sage bien entendant
Ne vont pas telz genz alevant,
- Ains vos di, que li chevalier
Mal entendant et garconier
Cil alievent gent garconiere,
Por ce qu'il sont de lor maniere.
Chascuns aime gens a son fuer,
Selonc ce qu'il est de halt cuer,
Li sage aiment les entendans
Et li nice les nonsachans;
Encui il n'a sens ne bonte,
De ce vos ai asses conte.
Grans fu la joie, je vos di
En la sale de Limeri,
Cel jor i ot asses donees
Robes tranchies et coees.
Li bon menestreu de haut pris
Orent palefrois et roncis
Et beaz joeaz et bons doniers,
Molt lor fist doner volentiers
Mesire Durmars li gentiex,
%
13119 Ms. Qui.
27 *
15140
15145
15150
15155
15160
15166
ve 1:
420
Et si fu lor dons si hastiex,
Qu'il orent tost et plainement,
Onques n’i ot detriement.
Tantost com li jors declina,
Li bons rois Artus s'en ala :
A son oste por aaisier,
Prince et baron et chevalier
Sunt tot a lor ostelz ale.
Lors vait veoir en la cite
Li uns l'autre par grant desduit,
Il i ot done cele nuit
As chevaliers maint bel soper,
Et maint tortin i ardent cler.
Mais del Galois vos vorai dire,
Cum il est de grant joie sire,
. En une chanbre loins de gent
En un bial lit .plaigent et gent
S’est mesire Durmars cochies
Lez s’amie joians et lies.
Li evesques de Limeri
Segna lor lit et benei,
Fors de la chanbre tost s'en ist,
Et mesire Durmars se gist
Desoz I covertoir d’ermine
Molt pres de la bele roine.
Si vos di bien, qu'il l'a sentue
Entre ses bras suef et nue,
Et ele comme debonaire
Li soffri tos ses bons a faire.
Mesires Durmars ot la nuit
Si grant joie et si grant desduit,
Comme fins amans puet avoir,
Cant il a bien tot son voloir,
Grans fu la joie l’endemain
*
15136 Ms. gentiex hastiex.
421
Ladesor el palais ha:
III jors ont les noce:
Et al quart jor par
A pris li rois Artus
Si a al departir bais
Et le Galois et la rc
Lors est montes, si s
Al plus droit quil p
Molt chevace a riche
Li rois Durmars le €
_ Si vos di, qu'il li pr
Trestot son cors enti
À faire son commanc
Et ses manoirs et ses
Et si dona de ses joe
Al roi Artu et a sa
Les plusors done or :
Et as atres comme «€:
Done chevaz et palef
Hennas et copes et d
Donoit as povres che
Grifauz et ostoirs et
Ce donoit il as hauz
Des joeaz prent li ro
I bel ostoir norois se
Li Galois s'en est ret
Al departir, c’est ver:
Le baisa mesires Gav
Et Gifles et mesire Y
Et Saigremors et Per
Ausi fist Kes li senes
A ceaz de la table re
Qu'estoient li millor :
À hi Galois tant fait
Qu'il l'aiment tot sen
später zugefügt.
15205
15210
15215
15220
15230
15285
15240
422
Atant s'en vait li rois Artus,
Cant il est a la mer venus,
Il et ses gens es nez entrerent,
Et quant en Bretaigne arriverent,
Grans fu la joie, ce sachies.
Li rois Durmars est repairies
Droit a Limeri sa cite,
Iluec furent tot assenble
Li haut baron de la contree,
Se li ont fealte juree,
Et des chasteaz et des cites
Est il molt bien asseures.
Par tote la terre d’Yrlande
Font ce que li Galois commande,
Molt se fait amer a sa gent,
Del sien lor done largement,
N'i a si feble ne si fort
A cui il velle faire tort,
- Ains lor fait droit sens loier prendre.
: L’uns n'oze vers l’autre mesprendre,
Tote la terre est si en pais,
Que nus hom n’i guerroie mais.
Cant li Galois i ot assises
Ses costumes et ses devises,
De Procidas le chastelain
A fait son baillieu soverain,
Tote sa terre li commande,
Gonfarioier l’a fait d’Yrlande,
Si est-ses maistres-seneschauz,
-Por ce qu'il est preuz et loiauz
Et plains de vigor et de sens.
Voirs est, que li rois Jozefens
A tant avuec son fil este,
Qu'il a tot son regne aquite.
Or est li Galois molt aaïse:;
Car il n'a rien qu'i li desplaise.
Entre lui et sa doce amie
423
Mainent andui si bone vie
Et tant s’entr(e)aiment docement,
Qu'il rehaitent tote lor gent
15245 De la bele vie qu'il mainent.
Verites est, qu'andui se painent
Et li Galois et la roine
De maintenir lor joie fine,
Andoi recordent molt sovent
5250 Le premerain acointement,
Quanqu'amors lor a fait sentir
Dist l’uns al autre sens mentir,
Bien ont gehis et recordes
Tos les mals qu'il ont endures
285 Et lor joies et lor envis,
Et ce lor senble grans desduis.
Cant il recordent lor amors
Et lor joies et lor dolors
Et lor desirs et lor pensers,
=&0 Je vos di, que li recorders
Fait lor amor croistre et esprendre;
Mais je ne puis mie or entendre
A deviser tote lor vie.
Li Galois ne s’oblia mie;
= 65 Car tres le jor, qu'il (l’)esposa,
Todroit a sa mere envoia,
Et il et ses pere ensement
Se li mandent certainement,
_ Qu'il sunt tot sain et tot haitie,
270 Et de quantqu'il ont esploitie
Li font la verite savoir
Et se li mandent bien por voir,
Qu'il seront a brief terme o li.
De ces noveles s’esjoi
- 8275 La roine molt durement,
Volentiers les ot et entent.
*
SS Ms. lors.
424
Tot si enui sont oblie,
Cant ele sot la verite
De son mari et de son fil.
c3: N’j a ne meschief ne peril
15281 Que hi Galois n'ait trespasse
Qu'il n'ait a sa mere mande,
Et ens es letres bien h mande,
Qu'il est rois et sire d’Yrlande;
15285 Ce dient les letres al lire,
Qu'il a quantque ses cuers desire.
La roine fait molt grant joie,
Par le pais letres envoie
Et as dames et as puceles,
15290 Si lor fait savoir les noveles,
Comment son fil est avenu,
Et chascune en loie Jhesu
Le haut segnor de tot le mont,
Par totes Gales joie font
15295 Chevalier et clerc et borjois.
Huimais vos dirai del Galois
Et de sa moillier ensement
Et del riche roi Jozefent;
I jor ont lor oire apreste,
15800 De chevaliers mainent plante,
Et cant a la mer venu sunt,
Es nez entrent qui molt tost vont.
Tant ont nagie, tant ont sigle,
Qu'il sunt en Gales arrive,
15805 Des nez issireut, puis monterent,
Lors chevacierent et errerent
Todroit vers la blance cite.
Mais je vos di par verite,
Cant il en sunt bien pres venu, :
15310 Lors ne se sunt pas coi tenu
Cil de la grant cite laiens,
Ains s'en issent totes les gens,
Et povre. et riche qui la sont
‘
15315
5320
325
4 5
425
Encontre les IT rois s'en vont
A porcession haute et grande;
Car la roine le commande.
Ele meisme s’en issi
Et mainte dame ensenble o li
Et mainte pucele senee,
Bien vestue et bien acesmee.
La ot asses et vair et gris,
Iluec veissies revestis
Hauz evesques et hauz abes
Et hautes persones asses,
La u les II rois eucontrerent
Bel senblant et lie lor mostrerent.
Cil & cheval sunt descendu,
Et quant li doi roi sunt venu
Pres de lor gent qui contre auz vont,
D’anbes II pars grant joie font.
Je n’aroi’ en piece acontes
Tos ceas qui les ont salues
Ne totes eeles ensement.
Li rois Durmars premiers descent
Contre la roine sa. mere,
Et li rois Jozefens ses pere
Descent encontre sa moillier,
Acoler le vait et baisier,
Et ele lui premierement
Et puis son fil molt docement,
Longement le tient acole.
Anchois qu'ele ait a lui parle,
De joie se taist et sospire,
Et tantost qu’ele puet mot dire,
» Beaz fiexe fait ele »en mon vivant
N'oi je mais mon cuer si joiant,
Comme j'ai por vos orendroit.«
»Dame« fait il »dex vos otroit,
Que vos soies joian[s] et lie.
De ce que vos estes haitie,
426
C'est la plus grans joie que j'ai,
Ensenble o vos sejornerai
Grant piece sens vos eslongier.
Dame, vez ici ma moillier
15365 Par cui je sui rois corones,
Je vos proi, que molt l’onores.«
»Beas fiex« fait ele »volentiers,
‘Vers li sera mes cuers entiers.
Lors s'est envers li aprochie,
15860 Si l'a hautement bienvegnie,
Et ele son salu li rent, |
Molt s’entracointent docement.
La bone roine Andelise
Baise la roine Fenise,
15365 Et quant ele a bien remire
Son cler ‚vis et sa grant beate,
»Fille« fait ele »bien sachies,
Mes fiex n'iert pas bien consillies,
S'il jamais vos eslonge I mois
15370 Ne por guerre ne por tornois
Ne por querre nul aventure
Qui soit perillose ne dure.
Puis qu'il a tot son desirier,
Por coi s'iroit mais travillier ?
16876 Bien doit garder en reposant
Ce qu'il conquist en travillant.e
»Dame,« fait la bele roine,
»Si m'aime de bone amor fine,
Tant doit il miex son pris garder -
15880 Por lui et por moi honorer,
Et deus li doinst garder si bien,
C'on nel en puist blasmer de rien.<
Les IT roines tot ensi
S'entracointent, com je vos di,
15385 Dedens la cite sunt entrees.
Laiens sunt les cloches sonees
Par ces glises molt hautement,
427
Les rues sunt plaines de gent,
Et si sunt bien encortinees
De verdes foillies ramees
Et de porpres et de cendas.
La behordent sor grans chevas
Maint chevalier et maint borjois,
Grant joie font par les II rois.
À une glise renomee
Qui fu en l’onor deu fondee
- Li doi roi descendu i sont,
Molt riches offrandes 1 font
Et les doz roines ausi,
Chascune d’eles i offri
Riches pailes et dras de soie.
Apres vont faire lor grant joie
Li doi roi el palais plenier,
La veissies maint chevalier
Et mainte dame bien vestie,
De gens est la grans sale enplie,
Li un as aultres vont parlant
Et molt grant joie vont menant.
La ot mainte harpe sonee
Et mainte viele atempree,
Es chanbres vont les II roines,
Lor puceles et lor meschines
Les ont laiens bien acesmees,
Puis sont el palais retornees.
Maintenant fu pres li sopers;
Et que voroit lons devisers ?
Apres mangier lors se leverent
Cil et celes qui la soperent,
À ostex vont quant li jors faut.
Trop grans alongies riens ne vaut,
La nuis passe, et li jors revint,
Et li bons rois Jozefens tint
Sa cort pleniere VIII jors entiers.
A tos les povres chevaliers
15425
15480
15435
15440
15445
c 8:
15450
15455
15460
428
Done li rois Durmars beaz dons
Et a tos les riches barons
Se fait molt durement amer ;
Car molt bien les set onorer.
Les II roines sagement
Donent’lor avoir largement
Et as dames et as meschines
Et as puceles orfenines
Et as povres nonains gentiex,
Molt orent lor cuers ententiex
Les II roines en bien faire;
Mais ci me covient d’eles taire.
Li Galois maine bele vie,
Par sa bonte a resbaudie
Chevalerie en maint pais,
Molt est larges, molt est jolis
Et sages et bien entendans.
Les povres chevaliers vaillans
Que l’on tient a chevaleroz,
Cant il les voit sages et proz,
De sa maisnie les retient.
Tot ades croist ses pris et vient,
Durement amoit sa moillier ;
Mais il ne vot onques laissier
Por li né por sa compaignie
Son pris ne sa chevalerie,
Ains maintenoit bien sa’ proece;
Car il pensoit a grant hautece.
Qui jones est et sains et riches
Trop est mavais et vielz et nices,
Cant il por sa moillier enpire
Ne por chose qu’ele puist dire,
Ja qui de bien haut cuer sera
Por sa moillier n’enpirera,
Ains s’avance molt durement
Prodom qui bone dame prent.
Li periceus as cuers laniers
429
Cil enpirent por lor moilliers;
Mais li Galois n’enpira mie
‘ De ce, qu'il esposa s’amie.
Verites fu, que molt l’ama;
Mais ains por li ne sejorna
Por tant, qu'il quidast en l’errer
Son pris avancier ne garder.
En sa bone chevalerie
Et en sa plus grant seignorie
S’est li rois Durmars porpenses,
Que par deu est il amontes,
Et que nus biens ne molteplie,
Se damedeus n’i fait aie,
Et des biens que dex fait venir
Le doit on volentiers servir.
À ce pense ententivement
Li rois Durmars celeement,
Bien voit, que totes les hateces
Et le beuban et les richeces
Et tos les terriens solas
Covient finer, c'est I trespas;
Mais la joie de paradis
Icele durera todis,
Ne puet finer ne abaissier,
Por celi doit on bien laissier
La joie qui lues passe et faut.
Cant li hom muert, rien ne li vaut
Ses grans beubans ne ses parages,
Cil qui deu aime cil est sages;
Car deus.rendera, ce savons,
De tos services gerredons
Et des biens et des maz ausi
Que chascuns ara deservi.
Chascuns hom set bien, qu'il mora;
Mais l’eure que la mors venra
Ne savons pas a deviner,
Todis ades sens demorer
15500
vel:
15506
15510
15515
15520
15525
15580
430
Doit chaseuns estre si garnis,
Qu'il ne soit en pechie sopris.
Li rois Durmars a ce pensoit
Et tot ades l’en sovenoit,
Molt en a sa vie amendee,
Mainte abeie a estoree
Et mainte haute chanesie.
Les povres chevaliers marie
As dames qui grans terres ont,
Les puceles qui povres sont
Fait prendre as riches amasses
Ki terre et avoir ont asses,
Les veves dames consilloit
Et le povre gent sostenoit.
N ne creoit nul losengier
Ne ne daignoit prendre loier
Por droit ne por justice faire,
Faus jugemens ne li pot plaire,
Ains n’ot talent de droit fauser
Ne de nului deseriter.
Molt haoit mavais consilliers,
Tant ert loiauz et droituriers,
Que, se aucuns li consillast,
Que il nului desiretast,
Ce meismes faisoit celui
Que cil looit a faire autrui,
Tant qu'il l’avoit espoente
Et fors de son consel oste.
À deu et al siecle plaisoit
Ce que li rois Durmars faisoit,
Molt donoit robes et destriers
Et molt amoit les chevaliers
Et les dames et les puceles,
- Bovent tenoit grans cors et be
*
15526 ist später zugefügt.
431
Tant parert de joli senblant,
Que bien quidoient li auquant,
15535 Qu'il n’amast se le siecle non;
Mais sa plus grans entention
Metoit en Jhesu Crist servir,
Deu et le siecle vot tenir,
Molt fu prodom li rois Durmars,
15540 N'ert mie de bien faire eschars.
I jor estoit en boz ales
Et o lui chevaliers asses,
Cel jor li plot molt a chacier.
Tant que li soliaz dut cochier,
P545 Dure la chace et li desduis,
Lors vient li vespres et la nuis,
Et li rois Durmars s'oblia,
Si corut tant et cha et la,
_ - Qu'il perdi ses chiens et sa gent.
SO Par le boz vat huchant sovent
Ses veneors et ses archiers
Et apelant ses chevaliers ;
Mais molt li torne a grant enui,
| Cant il n’ot respondre nului.
'S535 Lors a devant lui regarde,
Si voit une grande clarte
Si clere, qu'il s’en esbahist,
Vers la clarte li rois guenchist,
in Et quant il vient desor I gaut,
0 Lor voit sor I grant arbre en haut
- Tant de chandelles atachies,
=: Si espessement arengies,
Que nus ne les seust conter,
= Et les plusors ardent si cler,
Se& Que li Galois s'en esmervelle.
Noire flanbe inde et vermelle
Les plusors chandoilles jetoient
*
SSSs £ Vgl, 1507 €
(A)
433
C'est de par deu le’roi Jhesu;
Mais ja a nul jor de*ta vie
Ne saras que @ signifie
De ci adont, que tu;seras
La u tg te' confesseras ..
Al saint apostole de Rome:
Qui done consel a maint home. -
A Rome, ce sachies sens dote,
Est li chies de vostæ loi tote,
Dont est ce li plus hauz voiages
Et li plus hauz pelerinages
Qui soit nul lieu, e’est verites
Fors en la terre u deus fu nez.
La meisme(s) tienent la gent
La loi de Rome hautement.
Sor tote la crestiente
A l'apostoiles poeste;
Car el lieu saint Piere est asgıs
Qui les cles a de Paradis.
Se tu vues del enfant savoir
Et des chandelles tot le voir,
D’aler a Rome t'aparelle,
Al apostoille te conselle,
Si croi ce que il te dira.
Jamais joie ne te faura,
Se tu tiens bien sa commandise,
Menbre toi del jor del juise
La u li bon seront joiant
Et li mavais seront dolant.
Va t'ent de ci, pense de toi,
D'orenavant ser le grant roi
Qui tos les services merist.«
La vois se taist, que plus ne dist,.
Et li rois Durmars s'en torna,
Grant aleure chevacha
#
] Ms. tu saras.
rg
28
15640
15645
15650
15655
15660
15665
15670
f283 rel:
434
Par mi le grant forest ramee.
Si tost cum il l'a trespassee,
Si ot une noise de gent,
Cele part ‘broche durement,
Tost les ataint, si conoist bien,
Que ce sunt si home et si ehien.
Il lor eserie: »Atendes moi.«
Cant cil reconoissent le roi,
Vers li retornent hement,
Si veneor li font present
De la venison qu'il ont prise,
Chascuns lı raconte et devise,
Comment il lor avint el bois.
Volentiers les ot li Galois
Lor aventures raconter,
Chascun vuet molt bien escoter;
De maintes choses lor plait tienent,
Tot devisant al ostel vienent.
Li rois descent a I desgres,
En la haute sale est montes,
Laiens a sa mollier trovee,
Si l'a baisie et acolee
Et ele lui molt docement,
De sa venison fait present
Al bon roi Jozefent son pere
Et a la roine sa mere.
Li veneor et li archier
Racontent el palais plenier,
Comment il lor avint le jor,
Asses i mentent li plusor;
Laiens n’ot parle cele nuit
Fors de joie et de grant desduit.
Li rois Durmars apres mangier
Se vait reposer et cochier
Deles la roine al vis cler
Et l’endemain apres disner
Vait a son pere consillier,
or
4
Lui et sa mere et
Dist li Galois cele
Que lui covient al
Droit a Rome en
En tel point i doi
Que lui coyient pe
Dedens XL jors n
Li rois Jozefens r
»Beaz fiex, a Rom
Por la compaignie
Et si menrons ens
Bons chevaliers et
Et bons serjans p
Tant en menrons
Que nos porons p:
Par mi les perillo:
Atant envoient les
Et en Gales et en
Et en Danemarch:
Chevaliers et serja
Si vos di, qu'il en
Dedens I mois si ;
Que dedens la bla:
Ne porent pas tot
Ains en covient la
Tant con je ne sa
Li duc et li prine
Ont molt enquis e
Por quel besoigne
Et li rois Durmar
Et tant de beas p
Que li voiages lor
Bien ont lor estoiı
Quant la bele roin
Que li rois Durma
Et qu'il s’eslonger
436
Ele li va priier merci
»Beaz doz amis,« dist la roine,
»Vos ne m’ames pas d’amor fine,
15715 Se vos a Rome ales sens moi,
Por deu la merci vos en proi,
Que vos sens moi n'i ales mie.«
»Certesc fait li rois »doce amie,
Molt volentiers vos i menrai
15720 Et vostres chbvaliers serai.«
Fait li rois Jozefens ses pere:
»Et je i menrai vostre mere
Por l’amor de vostre moillier ;
L'on ne se doit pas mervillier,
15725 Se nos nos moilliers i menons;
Car bien sai, que miex en varons
La u mestiers iert de valoir.
Beax fiex, ce vos di ge por voir,
Que de son pris renoveller
15780 Se doit todis prodom pener.
c2: En ce voiage u nos irons
Nos II roines i menrons,
Si vuel, que devant nos amies
Faisons beles chevaleries,
15735 Se nos les trovomes u faire.
L'on ne doit pas son pris defaire,
Por ce s’on vait enviellissant,
Ains doit om vivre en amendant.
Cil qui fine mavaisement
15740 Pert quantqu'il fait en son jovent,
Ja vers la fin n’enpirerai,
Ains vos di, que, plus viverai,
Tant amerai je plus largece
Et joie et honor et proece.
15745 Je vuel rerioveler mon pris;
Car ju aroie tot mespris,
Se je vers la fin enpiroie.e
Li rois Durmars fait molt grant joie
437
De ce qu'il ot son pere dire,
»Sire« fail il »sens contredire
Sui tos a vostre volente.«
Atant ont lor oire apreste
Li doi roi qui tost s’acheminent,
Dusqu’a la mer d’errer ne finent,
Devers Bretagne en mer entrerent,
Par devers Gales arriverent,
Il ne vont pas trop sejornant, :
Ains vont grans jornees faisant,
Maint savage pais troverent;
Mais par force de gens passerent
Par mi les estragnes contrees,
Tant chevachent par lor jornees,
Que la cite de Rome voient.
En icel tens venu estoient
IIII roi paien devant Rome
Et plus de IIII C mil home
Qui tot haioient sainte glise,
La cite avoient assise,
N'i avoient que II jors siz,
Molt s’effroient cil del pais.
De cele aventure fu lies
Li rois Durmars, bien le sachies,
Et il et ses pere ensement
Armer fisent tote lor gent
Et lor batailles conreerent.
Si vos di, que il assenblerent
As mescreans molt durement,
En l'onor deu omnipotent
Se conbatirent tot I jor
Et tant soffrirent en l'estor,
Qu'il desconfirent les paiens.
Ce fu grans joie as crestiens,
Plus de II liues les chacierent,
+
3 M4. en la mer.
438
Pardedens le Toivre noierent
15786 Plus de XX mile mescreant.
N'onquesmais ne fist d'armes tant
c3: Li rois Durmars en un sol jor,
Cum il fist la en cel estor,
Ne li rois ses pere onquemais
15790 Ne soffri d'armes si grans fais,
Com il fist en cel estor la;
Mains chevaliers li tesmoigna,
Qu'il ot vencue la bataille.
Des IT rois vos di ge sens faille,
15795 Que molt hautement esploitierent ;
Car tot l'avoir qu'il gaaignierent
As chevaliers le departirent.
Tot cil de Rome s'en issirent
Bien acesme de beaz conrois,
15800 Si vont encontre les II rois
A molt haute procession.
La lor a fait beneicon
Li apostoiles, ce sachies,
Si les(t) assost de lor pechies.
15805 Li doi roi a lui s’acointierent,
Dedens la cite herbergierent,
A molt grant joie i sejornerent,
De lor pechies se confesserent
Et il et lor moillier ausi
16810 A l'apostoile, je vos di.
Molt fü l’apostoles prodom
Et de bonte ot grant renom,
Li rois Durmars a lui parla,
Del arbre qu'il vit li conta
15815 Et del enfant et des chandelles
Qui li senblerent grans mervelles.
L'apostoles li respondi, \
»Beaz amis« fait il »je te di,
Li arbres que tu veis la
439
15820 Trestot le mont senefia,
Et les chandoilles voirement
Senefient tote la gent.
Celes qui clerement ardoient,
Sachies, qu’eles senefioient
323 (eauz qui sont par lor dignite
Del saint esperit alume,
Celes qui vers terre clinoient
Et qui laide flanbe jetoient
Senefient les outrageuz
330 Et les chaitis luxurieuz
Qui sunt espris de mavais fu
Dont li pecheor sunt perdu,
Et li enfechons qui saignoit
Et qui pardeles lui metoit
Les cleres chandoilles a destre
Et les autre devers senestre
Ce senefie Jhesu Crist.
Tot si, con dex receut et prist
Le martire en la sainte crois,
Si se mostera li grans rois
Tot droit al jor del jugement,
Tos ceaz et celes ensement
= Qui ses commans aront tenus
a Tornera a destre Jhesus,
LS En paradis les meters;
Et a senestre laissera
Tos les pecheors desloiaus
Et totes celes et tos chaus
Qui passe aront les commans.
Les cleres chandelles ardans
Que tu veis lancier amont
Ce sunt li hom qui monteront
Avuech Jhesu en paradis,
LS Et les autres que tu veis
355 Qui si laide flanbe jetoient
Et qui vers terre trebuchoient
Ce sunt cil qui mavais seront
355
Bug
15860
15865
15870
15875
15880
15885
15890
440
Et qui dedens infer charont,
Et li effrois que tu ois
Ce senefie, beaz amis,
La grant iror que deus ara,
Quant tos eis siecles finera.
Va t'ent, a deu je te commant,
Que tu faces d’orenavant
Les commandemens Jhesu Crist.e
Tantost sa penitance prist
Li rois Durmars come senes,
A deu est ses cuers atornes,
Al apostoile pren[t] congie.
Andoi li roi sunt repairie
Et les II roines ausi
Tot droit vers Gales, je vos di,
Molt ont bien lor voie fornie;
Mais je ne vos puis ore mie
Totes les jornees conter.
Tant vont et par terre et par mer,
Que droit en Gales venu sunt,
Cil del pais encontre vont,
Grant joie font de lor venue.
Lors fu une grans cors tenue
Todroit a Bangort la cite,
Maint riche don i a done
Li rois Jozefens, ce sachies ;
De lui se part mains hom tos lies. °
VII jors tos plains la cors dura,
Et al departir s'en ala
Li rois Durmars a Limeri
Et la bele roine ausi,
Cil del pais encontre alerent,
Et maint bel present lor donerent.
Droit a Limeri el chastel,
El haut palais plenier et bel
Qui molt fu fors de totes pars
ID
441
La tint sa cort li rois Durmars,
Molt i dona de riches dons.
Por voir tesmoigne Savechons,
Que bien avient o la proece
. Grant cortoisie et grant largece.
y'
Cant haus hom est bons chevaliers,
Et il est trop fel et trop fiers
Et trop avers et trop vilains,
Certes, sa proece en vaut mains.
I cortois larges, bien apris
Doit estre plus tost de haut pris,
C’uns fel avers plus preus de lui
Qui plains est d’envie et d’anui.
Cant li hom est bien entechies,
Ses bones teches, ce sachies,
Font sa proece renomer
Et son pris croistre et amender.
Et vos, saignor, bon chevalier
Qui d’armes faites a prisier
Haes orguel et felonie
Et avarisce et vilenie,
Largece et cortoisie ames,
Si iert vostre pris corones.
Li rois Durmars que sages fist;
Car ensi com li contes dist,
Largece et cortoisie ama,
Tant cum il vesqui et dura,
Molt ama deu et sainte glise,
Et si tenoit droite justise.
Aveques ce, que deu amoit,
En tel point le siecle tenoit,
Que tot cil qui joli estoient
Lui et sa conpaignie amoient.
Molt tenoit beles cors sovent
Et del sien donoit largement,
N'onques vers la fin n'enpira;
'30 Que plus vesqui, plus se pena
442
De maintenir sa grant bonte;
Por ce sont de lui raconte
Li bienfait qu'il fist a son tans.
Cant li hom est haus et poissans,
15935 Il doit tant en sa vie faire,
C'on puist apres sa mort retraire
Chose dont il face a loer
Et par coi ses nons puis durer.
Li bons rois Artus est fenis,
15940 Mais encore dure ses pris,
Et de Charlemaine ensement
Parolent encore la gent,
Et d’Alixandre, ce savons,
Dure encore li grans renons.
15945 De lor pris et de lor valor
Chantent et content li plusor,
Por ce que de haute onoŸ furent;
Puisque lor nom encore durent,
Dont vos di je bien sens envie,
15950 Qu'il valurent molt en lor vie.
Chascuns hauz hom se doit pener,
Qu'il puist en tel guise finer,
C'on doive son nom retenir;
Cant il covient l’ome finir,
c8: Et ses nons muert ensenble o lui,
16956 Je conte por noient celui.
M”
Or entendes a ma raison
Roi et duc et conte et baron,
Vos qui les grans terres tenes
15960 Et qui povre vie menes,
Menbre vos des bons anciens
Qui jadis fisent les grans biens
Dont il les grans honors conquisent,
Faites ausi comme cil fisent
15965 Dont li grant bien sunt raconte,
Sovigne vos de lor bonte, u
448
Soit renovele et florie,
Et que par vos soit rensaucie
37O Onors qui trop est abaissie;
Car li auctors dist et li contes,
Que c'est damages et grans hontes
De ce, que li siecles enpire.
A paines, qu'en tot I empire
75 Puet om I riche home trover
Qui velle le siecle amender,
Moi est avis, que trop meffont
De ce, que si poi de bien font
Li roi et li duc et li. conte.
SO Ci fine l'ystoire et li conte,
Mainte gent le prisent et loent
Et molt volentiers dire l’oent,
Et se g'i ai aucun mot dit
Que Jhesus Crist tiegne a mesdit,
S& Dex qui ne vout onques mentir
Me face si bien repentir
Et de mesdis et de meffais
Et de quanque je sui meffais,
Que mi forfait et mi pechie
’3Q Soient defait et depecie.
Beaz sire deus, devant la fin
Me faites si bon et si fin,
Que je vostre pardon rechoive,
Et que je l’enemi dechoive.
"395 Del roi Durmart li conte fine
Et de sa doce amie fine,
Or proions deu qui lasus maint,
Qu'il en son paradys nos maint. Amen.
*
8867 ist ausgefallen, die lücke ist im ms. nicht bemerkt. Ich
&e vor: Que lor largece et cortoisie. Vgl. 15898. 15915,
444
Ci finist li romans de Durmart le Galois.
Explicit.
445
NACHSCHRIFT DES HERAUSGEBERS.
I.
Während meiner studien über die altfranzösischen handschriften
der Oxforder bibliotheken durchmusterte ich auch den katalog der
werthvollen sammlung zu Bern, welchen Sinner in der zweiten
hälfte des vergangnen jabrhunderts verfaßte und stieß dabei auf
den Romans de Durmart le Galois, den ich vorstehend zum ersten
mal veröffentlicht habe. Die ausgabe darf auch die erste bekannt-
machung des inhalts desselben beanspruchen, da die kurze erwäh-
nung und die wenigen ausgehobnen verse bei Sinner und kaum
mehr die mysteriöse notiz in Jubinals Rapport über die Beruer
handschriften, welcher ebenfalls eine kurze textprobe beigegeben
war, dieses verdienst nicht beanspruchen können. Die worte Ju-
binals: c'est un vieux roman gaulois d’environ 9000 vers (ich citiere
aus dem gedächtnis) lassen selbst an seiner ausdrücklichen äußerung,
er habe das gedicht gelesen und werde eine analyse davon ver-
öffentlichen, zweifeln. In der that ist meines wissens dieselbe nie
erschienen. Nach Jubinal hat noch Rochat unsern roman kurz er-
välnt (Percheval li Galois, 1855, einleitung), ferner Holland und Bech
(Germania 2, 163 und einleitung zum Iwein Hartmanns von Aue XIII).
Die beiden letzteren machen nur auf den schluß desselben auf-
Merksam, welcher mit der einleitung des deutschen Iwein (v. 1—20)
auffällige ähnlichkeit zeigt.
Von Oxford nach Basel übersiedelnd wapdte ich mich durch
die Basler bibliotheksbehörde nach Bern um die betreffende hs.,
welche mich zunächst wegen der complainte Jerusalem contore Rom
(siele II, 13) interessierte. Bereitwilligst entsprach der Berner
Oberbibliothekar herr von Steiger meinem wunsch und fühle ich
Mich gedrungen, ihm hier meinen schon in meinem Cod. MS. Digby 86
Ausgedrückten dank zu wiederholen; denn nahezu ein jahr (bis zu
446
meinem aufbruch nach Italien ende October 1871) konnte ich die
hs. in der Basler bibliothek ausnutzen. Auch meinen verehrten
collegen und freunden, den Basler bibliothekaren herren prof W.
Vischer jun., dr Sieber und dr Meyer, bin ich für die erleich-
terungen jeder art, die sie mir dabei erwiesen, zu danke verpflichtet,
Bei durchmusterung der zahlreichen stücke der Berner hs,
lenkte sich mein interesse besonders auf zwei umfangreiche ge
dichte, auf die Chanson des Loheraim (siehe II, 1), welche in zahl-
reichen hss. überliefert ist und von der ich eine kritische ausgabe
vorbereite und auf vorstehenden Romans de Durmart. Es ergab
sich aus nachforschungen und nachfragen aller art, daß letztereg
gedicht allein in unserer hs. erhalten sei. Die fast vollständige
unbekanntheit seines inhalts und sein trotz der über gebühr großes
länge nicht unbedeutendes interesse für die litteraturgeschichte be
wogen mich, eine ausgabe des gedichts in angriff zu nehmen. Den
Stuttgarter litterarischen verein und seinem wohlverdienten präsider-
ten, welcher mein anerbieten bereitwilligst aufnahm, verdankt das
gelehrte publicum das schnelle erscheinen derselben.
Ich habe der ausgabe des Durmart mehrere beigaben hinzt-
gefügt, eine besehreibung des gesammten inhalts der hs., eine ans-
lyse unseres romans, bemerkungen, literargeschichtlichen linguistischen
and metrischen inhalts, erklärende und verbessernde noten, sowie
ein verzeichniß der namen und der in den noten besproehnen oder
sonst bemerkenswerthen worte. Hier noch einige kurze erläuterur
gen über das verhältnis meines textes zu dem der hs.
Der umstand, daß unser gedicht in einer einzigen hs. und is
leidlich gutem zustand auf uns gekommen, daß ferner weder ver !
faßer, alter oder entstehungsort ausdrücklich angegeben sind oder |
durch sichere anspielangen festgestellt werden können, ließ mir ki
einer editio princeps keinen zweifel über die zu wählende methode
Die handschriftliche überlieferung war getreu bis aufs kleinste zu
achten. Nur einige unbedeutende änderungen habe ich mir erlaubt,
so die auflösung der abkürzuugen, die unterscheidung von u und",
i und j gemäß den principien der übrigen publicationen der biblio-
thek, ebenso die setzung großer buchstaben bei eigennamen und
die interpunktion. Auch auf die absätze der hs., welche durch
große, die vordere hälfte von acht zeilen beanspruchende, bunte
initialen angedeutet sind, habe ich mich nicht beschräukt. Da ou
ein initial in jeder spalte steht (aber auch fast ausnahmslos stehen
muß), da dieser öfters nicht einmal einen satzanfang andeutet, und
da gegen den schluß hin auch noch ein zweites absatzzeichen (()
447
“a rande erscheint, so hahe ich zwar die initialen der hs. durch
ftten druck wiedergeben lassen, die absätze aber nach eignem
ermessen geregelt. Schreibfehler, welche durch unterpunktieren
Ws solche kenntlich gemacht waren, habe ich unter den text ver-
iesen, wo auch die fälle bemerkt sind, in denen buchstaben oder
orte beschädigt oder vom schreiber lücken gelassen sind. Alle
deren durch [ | angedeuteten zusätze fehlen durchaus in der hs.
id beschränken sich wie die durch ( ) eingeschloßnen überflüßigen
chstaben und worte auf fälle, wo metrum oder flexion verletzt
hienen. Viele derselben werden in den bemerkungen über den
lekt des schreibers und dichters oder in den anmerkungen als
thwendig ausdrücklich nachgewiesen, einige voreilig bei textcon-
tution oder bei der correctur gemachte werden ebenda zurück-
zogen werden. In den anmerkungen werden ferner einige weiter-
hende besserungen vorgeschlagen und eine reihe besonders in
e ersten bogen eingeschlichner druckfehler namhaft gemacht wer-
nm. Ob ich alle besonders weniger wichtige fehler und inconse-
ıenzen zZ. b. bei der interpunktion oder worttrennung bemerkt,
eiß ich nicht, wiewohl ich zeit und mühe nicht gespart habe.
Gern hätte ich die litterarischen, grammatischen und lexicalischen
udien, welche ich beigefügt habe, in vollständigerer und durch-
serbeiteterer gestalt veröffentlicht, und befriedigendere resultate
itgetheilt. Bilden doch diese studien den wahren reiz und er-
dhen sie doch beträchtlich das verdienst derartiger publicationen.
ber die verhältnisse ließen mich das kaum begonnene nicht mit
abiger und ungestörter muße zu ende führen. Nach kaum einem
br akademischer thätigkeit im stillen Basel drückten sie mir von
euem den wanderstab in die hand, der mich zuvor nach Frank-
eich und England geführt hatte und nun nach dem schönen süden
leutete; sie ließen mich die bibliotheken von Bern, Neuenburg,
ienf, Lyon, Grenoble, Turin, Genua, Pisa, Lucca, Florenz, Rom
nd Neapel durchwandern und manchen wichtigen fund machen,
i6 legten mir aber auch gegen die Berliner gesellschaft für neuere
prachen, deren unterstützung ich genoß, zeitraubende verpflich-
ungen auf, sie führten mich in eine reihe neuer studien, und ver-
wlaßten mich schließlich als mitherausgeber der ersten romanischen
hchzeitschrift Italiens (Rivista di filologia romanza) für die ein-
übrang der bisher in diesem lande allzu sehr vernachläßigten
studien für meinen theil mitzuwirken. Diese umstände, zu denen
noch persönliches misgeschick kommt, und vor allem der mangel
der nöthigsten litterarischen hilfsmittel in meinem jetzigen aufent-
448
halt werden bei billig denkenden lesern manches versäumte ud
verfehlte entschuldigen. Ein schlichter dank für die bereitwillige
unterstützung, welche mein freund E. Monaci mir bei lesung der
druckbogen gewährt hat, möge diesen ersten abschnitt der nac-
schrift schließen. Geschrieben Rom den 1 August 1872.
IL.
DIE HANDSCHRIFT. '
Die einzige handschrift, welche uns den Romans de Durmart
le Galois erhalten hat, ist die werthvolle handschrift der Berne
stadtbibliothek, welche daselbst die nummer 113 trägt. Sie stammt,
wie die andern Berner handschriften altfranzösischen inhalts aus
der sammlung des hochverdienten rathgebers Heinrichs IV Jacques
Bongars, geb. 1554, welcher eine hälfte der samınlung des Pierre
Daniel nach dessen tode 1603 käuflich erwarb. Die andere hälfte
der bibliothek Pierre Daniels gelangte durch mehrere hände an die
königin Christine von Schweden und wird gegenwärtig im Vaticas
zu Rom aufbewahrt. Pierre Daniels bibliothek aber stammte zum
grösten theil aus dem Benedictiner kloster Fleury zur Aube, di
cese Orléans, dessen bücherschätze 1562 von den soldaten Condë
geplündert und verschleppt wurden. Durch Daniels opferwilligkei
und entschloßenheit wurden die meisten manuscripte aus den his
. den der rohen horden gerettet. |
Die abfaßungszeit des größeren theils derselben fällt in die
regierung Ludwigs IX (f 1—217)*. Der zweite kleinere thal
(£ 218—290) ist wahrscheinlich kurze zeit nach dem ersten etw
gegen ende des 13 jh. nachgetragen und eine dritte hand en&
lich ebenfalls ziemlich derselben zeit hat den freigebliebnen tbeil
des vorletzten blattes (f 290) ausgefüllt. Das letzte blatt ist le®
abgesehen von einigen lateinischen worten einer späten klosterhand und
von einem autograph Bongars. Ein ausgekratztes wappen ist nf
noch an den umrißen erkennbar. Das format der handschrift ist
+
* Vgl. unten nummer 11 der in der hs. enthaltenen werke. 9
Meyer (Romania I, 8. 245) hat meine auf gleicher argumentation be
ruhende altersbestimmung der Oxforder hs. Digby 86 angefochten, ohne
dagegen gründe vorzubringen.
449
io. Die seiten sind in 3 spalte
on getheilt. Fast jede spalte it
r farbe an beliebiger stelle gez
nan bemerkt aber besonders im
ichmäßigkeit, welche jeder sy
Da ein solcher in der regel di
beansprucht, so beläuft sich di
alte auf 57 oder 56 verse. Die
ıer hand und läßt eine lückı
ı f112 und 113 unberücksichtig
rollständig erhalten.
. genaues verzeichnis des gesamm
denn die beschreibungen von Sin
14), Jubinal (Rapp. sur une miss
(Percheval li Galois, Zürich 18
end.
le hand des 14 jhdts hat auf der
nt-deckblattes die titel der ,r
rerzeichnet; doch sind dieselbe
:hlichsten stücke namhaft macl
les blattes nicht vollständig erl
xite des zweiten papierdeckblati
gebe daher nachstehend ein
n auf die einschlägige litterat
ulänglichen hilfsmitteln mir mi
f 1—86 v° c 3. La Chanso
)300 verse umfaßende text reic
klause. Da ich in einer spezia
>» untersuchen werde und da a
mer (l. c. und Extraits de qu
Lausanne 1759 s. 20 ff.) gedruck
rauf, die der Oxforder handschr
n. Die letzte tirade beginnt f
De Pampelune s’est Gerbere
Ensamble lui Mauoisins et
Molt sont ioiant do conte E
Que il ont fait l'arme do cı
‚ch 34 weiteren versen schließt
Or faut l’estoire do Loherer
Et de Fromont qui ot deu
Et de Guillaume l'orgillos «
Do fil Fromont l’orgillos F'
450
Et de Gerbert le roi poesteis
Qui taute terre a son espie conquist.
Explicit.
Von einem großen theil des gedichtes besitze ich collation oder
abschrift, welche ich für eine spätere kritische ausgabe zu ver-
werthen gedenke; zu gleichem zweck habe ich die Turiner hs. des
gedichts einer eingehenden durchmusterung unterworfen. Vgl. mer
nen demnächst erscheinenden aufsatz über die Oxforder Chansons de
geste hss. (Romanische Studien, heft 3).
2) £ 87 v—115 v° c 2. Li Romans de Percheval le
Galois, ein etwa 9550 erhaltene verse bietendes gedicht. Ei
lücke zwischen f 112 und 113 von wenigstens 8 blättern bringt die
zahl auf circa 12200 verse oder mehr. A. Rochat (Über eine
bisher unbekannten Percheval li Galois, Zürich 1855) hat davon em
inhaltsangabe mit umfangreichen proben circa 2050 verse geliefert?
In einem späteren aufsatz (Pfeiffers Germania IV s. 414.) co
statiert er, daß unser gedicht nichts sei als ein fragment des langen
Conte del Graal, dessen verfaßer und fortsetzer Chrestiens de Troë,
Gautiers de Denet, Gerbers und Manessiers sind. Ob der gas
hier vorliegende theil dem Gautier de Denet zu komme, desss
eigenthum Rochat von dem schluß des sogenannten Percheval k
viel, also ein beträchtliches stück vor anfang unseres textes, begi-
nen läßt, oder ob Chrestiens werk bis zu der lücke unserer band-
schrift gehe, will ich hier nicht entscheiden, obgleich mir die letzter
ansicht die wahrscheinlichste scheint. Volles licht auf diese stret
frage wird erst eine kritische ausgabe, die wenigstens bis zu des
schluß unseres textes reicht, werfen. Es sei mir erlaubt, hier ned
auf eine neue hs. des chrestienischen werkes aufmerksam zu maches,
welche ich im ms. 2943 der bibl. Ricardiana zu Florenz entdeckt
habe. Ihr inhalt ist im catalog Lamis, s. 344 sowie in dem hand
schriftlichen alphabetischen verzeichnis der mss. Ricc. angegebe
als: «Romanzo di Filippo di Fiandra,» dem bekanntlich Chresties
sein werk widmete. Diese irrige bezeichnung beruht, wie aus eine
note hervorgeht, auf einer angabe des emsigen Sainte-Palaye. Noch
verschlimmert wurde sie durch Lacroix (Diss. VII 105 oder Mel
hist. III 320), welcher daraus einen «Roman de Phelippe de Franæ
machte, ohne freilich die nummer anzugeben. Keller (Romr. %)
konnte die hs. nicht finden. Sie gehört dem 12. jh. an, ist in $'
+
* R. hat trotz dem er »v« für »ue und »je für »i< durchführte, die
öfters fehlerhafte worttrennung des ms. beibehalten, ja noch vermehrt
Auch sonst merkt man der schrift an, daß sie eine erstlingsarbeit "3
I" © U © RS
U a UT U
451
blongo einspaltig und besteht aus 128 blättern zu 60—62 zeilen.
Jückenhaft am schluß und sonst. Der text ist vielfach beschädigt.
3) f 115 v° c2— v’c1. Les XIV conquestes Jerusa-
im ohne angabe der überschrift. Dasselbe stück findet sich auch
ı ms. Hatton 77 der bodleianischen bibliothek zu Oxford mit
igen abweichungen. Es beginnt: Voirs est que li plusor ont este
enqueste et sont encore de sauoir par quantes fois la sainte
ps de Jherusalem a este prise et que Sem li fix Noe commenca
mes et por co que bon est a sauoir je le uos ferai sauoir. Voirs
que lonc tans [Der eingang bis hierher fehlt im ms. Hat.] de-
ıt l’incarnation nostre segnor ert une cites en Gresse qui est
lee Elide u.s.w. Die ersten 6 eroberungen durch Nabugodonosor,
tiochus Epiphanes, Ponpeius, Cassius, Titus, Eliadrians stimmen
beiden versionen; dann folgt nur in unserer die des Costentin
Elaine, die 8—14 unseres ms., die des Codroe roi de Perse, des
acle empereor, der heiden, des Charle le Grant und Costant de
stantinoble, der Türken, des Buiamont, Roiamont und Godefroi
Buillon und des Salahadin entsprechen der 7—13 eroberung des
tton ms., welches schließt: A. M. e CCXLIIII anz le rendi nostre
aur iesu crist a templers, cheualers sa duce regne dicel. Te deum
ıdamus. Unsere handschrift dagegen schließt: Et encor le tienent
Turc en partie car nos nen somes mie en uraie possession ct
st par les pecies de nos mauais crestiens ne ne sauons par cui
: quant ele iert deliuree. Dex solement le set qui par sa uraie
isericorde nos laist veoir sa delivrance.
4) f 115 v° c 1 — c3. Or commence cil estoire de
angre d’Auteuile le pere Robert Guiscart.
Anfang: Tangres d’Auteuile ot IX fix et IIlI filles. Li ainsnes
# fix ot nom Rogiers u.s. w.
Schluß: Ensi conquist Robers Guiscars totes les terres, qu’il
ons et departi a ses amis et se ferma par mariages en totes terres
ont il fu cremus et redoutes et deca mer et dela et donc li
oi et li conte sont estrait et li prince des terres.
Ich besitze abschrift davon.
5) f 116 r° ce 1 — f 166 v° c 1. Chi commence li cro-
ikes de le terre d’outre mer.
Siehe über diese noch unedierte chronik die Hist. litt. XXI,
679 f£., wo auch 3 Pariser mss. citiert werden.
Anfang: El non le pere et le fil et l’esperit saintime. oies et en-
endes coment la terre de Jherusalem et la sainte crois fu conquise
e Sarrasins sor Crestiens. Mais ainscois que iel vos die vos no-
29 *
452
merai les rois et les segnors qui furent puis le tans le duc Godefroi
de Buillon u.s. w.
Schluß: Quant li rois Jehans fu ariues en Constantinoble. I
cheualier de le terre alerent encontre et le rechurent a grant iois
et a grant honor. Quant li rois ot I poi seiorne en Constentinoble.
il manda tos les cheualiers de le terre et fist espouser se fille d
vallet qui empereres deuoit estre et li fist porter corone. (us
li valles ot porte corone et il fu empereres li rois li requist qu
li fesist ses couenenches et il et li cheualier de le terre. Li em
pereres et li cheualier li fisent uolentiers quanqu’il deuisa si com
il Pauoient en couent et li rois atant s’en tint. Explicit.
6) £ 166 rc 2 — v° c 3. Oies la deuise del saint lie
de Jherusalem und des heiligen landes.
Anfang: Oies la deuise del saint liu de Jherusalem qui onq#
les uora cerkier por orer si uoist par le porte saint Esteuene. &
fors le porte deuant l’asnerie est li lius u il fu lapides.
Schluß: Et deuers occident par desous est li cites de Nas
reth u nostre dame fu nee et anoncie plaine del saint espir p#
Gabriel l’angle et la fu sa maisons. De Nasareth a Saforie a we
liue et la fu S. Anne nee. De Saforie al Safran a III liues et is
fu nes mesire sains Jakes de Galisse. Explicit.
7) f 166 v° ce 3 — 169 v° ce 1. Lettre du prestre Jebat
a Menual l’empereur de Costentinople. Ohne angabe de
überschrift. Diß ist der bekannte brief, welchen Jubinal (Oeuvres
de Rutebeuf II s. 454—470) und Denis (Le monde enchanté, Paÿ
1843 s. 185—205) edierten. Der letztere in einer verjüngten gr
stalt des 15 jh. Er steht ebenfalls im ms. der bibl. des ducs &
Bourg. zu Brüssel no. 9310 und provenzalisch im ms. 10535 4
Paris (Bartsch L. B. s. XXI u. grundris s. 92.). Zahlreiche ander
französische manuscripte davon sind in Paris, London, Oxford; w.
Jubinal (1. c., s. 443) und meine beschreibung des ms. Digby &
(Halis 1871 s. 5.) Jubinal sagt, er habe den text unserer hart
schrift mit seiner ausgabe collationiert.
Anfang: Prestres Jehans par la grasse de Jhesucrist rois entre les
rois crestiens mande salus et amor a Menual l’empereur de Gr
stantinoble. Nos faisons sauoir a la uostre amor. et il nos a ee
plusors fois raconte que uos desires molt a sauoir uraies engegne®
de nos et de nos couines et de nos terres et de nos choses.
Schluß: et de quanque nos uos auons dit de nostre cort €
de nostre terre et de nostre iestre et de nos choses est si u0Ï
que uos crees deu nostre segnor estre el ciel. car nos ne u0ß dr
453
riens ne mentiriens en nule maniere ne de che ne d’autre chose
Explicit.
8) f 169 v° c 1 — f 170 rc 2. Lapidaire ohne angabe
ler überschrift. Folgende steine werden beschrieben:
La iagonce. Li topas. Li esmeraude. Li rubis. Li safirs.
À iaspes. Ligure. Li camahins. Li amatistes. Li crisolites.
‚onicles. Li bericles. Li diamans. L'’alectores. Li chelidoines.
à corals. Le corneline. Le pierre de l'aigle qui a a nom indiose.
di mannes. Le cheranne. L’eliotrope. Li geracintes. L’ematistes.
Es ist eine verkürzte prosaische übersetzung des Liber de Gem-
us von. Marbodius (letzte ausgabe im anhang von Hildeberti opera.
dita’a Beaugendre 1708), aber ohne rücksicht auf die dort be-
olgte reihenfolge. Von einer provenzalischen, ebenfalls prosaischen
warbeitung ist ein bruchstück erhalten und davon von P. Meyer
Jahrb. f. r. u. e.1. IV s.78 ff.) eine probe mitgetheilt. Im ms. 2738
ler ehemaligen bibliothek des duc de la Vallière (De Bure, Catal.
J, s. 245) findet sich auch eine afr. prosaübertragung des Liber de
jemmis. Ebenso im Turin. ms. 138 [L VI 41 alt i I 32] (J. Pasinus, Cat.
sodd. mss. Taur. 1749 IT s. 494). Ob die erstere mit der unsern iden-
isch ist, vermag ich nicht zu sagen, die letztere ist verschieden.
Eins poetische altfranz. version ist in erwähnter ausgabe des Mar-
»dius neben dem lateinischen text gedruckt, handschriftlich ist eine
wiche im ms. 51 (2 abth.) der bibl. de la ville de Chartres f 101—113
vgl. Cat. des mss. de Chartres. 1840, s. 140).
Unser stück beginnt: La iagonce granas de sarde. nule vertu
te truis en li fors tant qu’ele tout liror de l’onicle. Li topas
à le color d’or cuit. Le plus oscur tient a millor. il rent proeche
à home et garist do mal c’om apele emoroides et siut le lune et
remet l’ome en pais de toutes ireus et de tos coros ausi com il
refroide les ondes boillans.
Schluß: Ematistes est une piere molt bone. ele est bone as
maladies d’iels et a la carnure des papieres. et prendes do jus
de la grenate et de le glaire del uef et frotes le piere. metes sor
les nix et de la bouche sanglente et escumeuse et de le menison
et do sanc de totes ces maladies garist ele .... et si est de II
&lors rosse et ferrine. en Ethiope et en Aufrike et en Arabe la
trouve on ces pierres qui bien les conistroit. Explicit.
9) f 170 r° c 3. — 175 r° c 2. Histoire de la franchise
de France et por coi on l’apelle France et comment la
franchise fut conquise.
Anfang: Si com nos trovons escrit es anciens liures Troye fa an-
454
ciennement la plus noble cites del monde.
Schluß: Et tant dura la guerre que li rois Jehans pa
besoing qui de la vint ala en Engleterre et li rois entra e
mendie et tant fist li rois que secors ne aie ne porent au
roi Jehan et rendirent au roi Phelippe de France la terre
fortereces par le commandement al roi Jehan qui secorre ne le
10) £ 175 r° c2 — 178 r° cl. Relation du patri
au pape Innocens de l’estat des Sarracins et
terre sainte. Ohne angabe der überschrift und ohne
welchen absatz. Aus Jacobi de Vitriaco historiæ orientalis 1
(Gesta dei per Francos. Hanoviæ 1611 b. I, 8. 1125 ff. I
stück findet sich im Oxforder ms. Douce 137. f2 v°— r° un
scheinlich im ms. 10411 der bibl. des ducs de Bourg. zu B:
Anfang: Li apostoles Innocens uolt sauoir les costume:
usages des terres as Sarracins et les nons de ciaus qui se;
estoient et qui por le defendre encontre l'ost des crest
estoient aparellie. Si manda al patriarche de Jherusalem q
queist la verite et le mandast a l’eglise de Rome par se:
Et li patriarches li manda uraiement ausi com il ot enquis
en tel maniere en son escrit. [Dieser eingang fehlt im ms.
Doi haut home frere Sarasin estoient. Li uns ot nom Sale
autre Safadins...... f 176 v° c 2 unten: Ilec emblerent li V
le cors saint Marc a tote la sepulture ilec eslist on les pratr
et sacies bien que les pois et les feues et les veces et cesn
de semences i quieut on cascan an de le feste saint Martin
Marc. et tos les fruis. et les chieures et les berbis i fac
fois l’an [Hiermit schließt ms. Douce und fügt hinzu: Et
manda li patriarches a l’apostoele de Rome] a tot le mai
hier stimmt es mit Vitriacus. 1. c. s. 1127 1. 5; was folgt
gänzlich verschieden] La terre de iherusalem est asise e
(c. 3) monde et en la plus grant partie a molt de montagn
terre est molt plentives d’arbres. devers orient est Arabe.
midi lg terre d’Egipte u. s. w.
Schluß: Nos auons dit la diuersite des crestiens O:
de ciaus qui.ne sont mie crestien et ont en la terre ma:
ee sun«Gui qui sunt plus mauais que femes et si sont serf
Explieit.
Von f 176 v° c 2 unten an besitze ich abschrift.
11) f178 r° c1—c2. C'est la uie des rois del}
Anfang: Cloeuis li premiers rois de France regna X)
Clotaires li fix Cloeuis LVI ans.
455
Schluß: Loeys li gros li fix Phelipon regna XXXIII ans. Loeys
x Loey li gros XLVI ans. Phelipes li fix Loey XLIIII ans. Loeys
x Phelipe III ans. et III mois. Et Loeys qui ore regne de le
ie Huon Capet. Explicit. |
Dieser theil der handschrift rührt also aus der zeit Ludwigs
IX her. ‘
12) f 178 r° c 2 — 198 v° c 3. Li romans de tous les
losophes par Alars deCambrai. Gedicht von circa 7000
en, zuletzt besprochen in der Hist. litt. XXIII. p. 243£. Es
at sich noch in der Pariser arsenalhandschrift 175 woraus F.
1el (Chans. des Saxons, préf. LVII) anfang und schluß mitgetheilt
sowie in der S. Germ. handschrift 658 f182—220, und unvoll-
dig im ms. bibl. imp. 7534 f 211—252, worüber man die Hist.
.c. nachsehe. Das gedicht ist noch unediert und wird es wohl
ı noch geraume zeit bleiben. Ich theile deshalb hier eine etwas
ere probe mit, welche das gedicht hinlänglich characterisiert
eigenthümliches interesse bietet.
Anfang: Cil qui en soi a point de sens,
Ki set les dis et les assens
De dire et de biax mos trover
Volenters se doit esprover .
5 En raison et en verite
Dunt il puist droite autorite
Traire avant, quant mesters li est.
21 D'une oure me wel entremetre
Dont a tesmoing puis traire et metre
Les plus maistres clers qui ainc furent
Qui tot sorent et tot conurent.
25 Je, Alars qui sui de Cambrai
Qui de maint bel mot le nombre ai
Vos wel ramenteuoir par rime
De ce qu'il disent il meisme.
De lor sens est grans li renons,
30 Or uos uorai nomer les nons.
Tulles qui molt fu sages clers,
\ De totes clergies plus fers
Que tot autre maistre de pris,
. Est premiers esleus et pris.
85 Apres est nomes Salemons
Qui tant sot, ce iuge li mons,
C’om ne trovast nul plus sage home
En [tres]tot l’empire de Rome.
Seneques est apres nomes
456
40 Qui tant ert preus et renomes,
Que tos li mondes le prisoit
Par le sens que en lui avoit.
Terences est nomes li quars
Qui sauoit bien totes les ars,
45 Li quins est apeles Lucans
Qui sot de musique et de cans :
Et a merueilles fu cortois,
Cil sauoit bien totes les lois.
Perses est apres li li simes,
50 Cil troua les uers leonimes
Et fist le liure des auctors
Com cil qui bien en sot les tors.
Li sepmes ot non Cicerons, *
Cil n’estoit mie trop enbrons,
55 A meruelles estoit haities,
Prex et cortois et afaities.
Boece apres est ici mis
Li witimes com urais amis,
Molt fu prex et bien se proua,
60 Maint exemple dist et troua.
Diogenes est li nouimes,
Orases apres li disimes
Qui par l'entente qu'il i mist
Maint bel-liure troua et fist.
65 Li onsimes est Juvenax
Qui molt fu cortois et loiax.
Socrates li dosimes fu,
Bons clers ert et de grant vertu.
Ouides li tresime estoit
70 Qui molt noblement se vestoit
- Et molt par fu de bones mors,
En ses liures parla d’amors.
Li XIIIne ert Salustes
Qui ainc ne pensa mauaistes.
vw cl: 75 Li quinsimes ot nom Ysidres
En deu crei plus que [crei] es ydres.
Le sesime ot non Aristotes
Qui ne prisa onques gens sotes,
Molt fu bons clers et molt sotiex,
80 Larges, cortois et ententiex.
Li dieseptimes [ert] Catons
*
* In den Pariser mss. scheint Boece vor Cicero genannt zu wer‘
Vgl. Hist. litt. 1. c.
457
Et li disuitimes Platons,
Icil furent bon compagnon
Et bon clerc et de grant renon.
85 Virgiles fu apres li sages,
Bien fu emploies ses aages,
Grans science en lui habonda,
Mamte riche cite fonda.
Li vintimes ce fu Macrobes
90 Qui tos iors uesti blances robes.
Li poetes est apres dis
Qui molt estoit plains de bons dis
Et li philosophes apres
Qui molt fu de bien faire engres.
95 S8. Pols est mis en cest escrit
- Qui tant ama deu Jhesu Crist.
Tulles nos deuise le premier point d’amistie.
113 Tulles nos dist a ces besoins,
Qu'en amiste a IIII poins
115 Laues de tote malvaistie.
Li premerains poins d’amistie
Est d’amer ce que li hom aime
Qui sens engien ami le claime.
Et ce qu'il het doit il hair,
120 S'il ne wet amistie trair.
Et ie uos di ici endroit,
Que cis n'est pas amis adroit
Qui [m’] aime et siut mon anemi;
Et li hom qui het mon ami
125 Loial amor pas ne me porte,
Quant il por moi ne s’en deporte. u. 8. w.
s gedicht schlicßt:
Cil qui cest liure a rimoie
A si son afaire amoie,
Que de plus ne uos est contere;
Car ici fine la matere
Del liure de moralite
Qui est estrais d’auctorite. Explicit.
) f198 v° c 3—199 v° c 2. La complainte Jerusa-
ıntreRome. Satirisches gedicht von 25 zwölfzeiligen stro-
2mal herausgegeben von A. Jubinal 1) aus unserer 2) aus
aager handschrift (Rapp. s. une mission en Suisse und Lettre
mss. de la bibl. roy. de la Haye s. 65 ff.) und kürzlich von
:h den beiden genannten und einer Oxforder handschrift in
458
kritischer gestalt. (Cod. ms. Digb. 86 s. 106 fi.) Eine 4te hs., du
Pariser ms. fr. 12471 f 106 citiert P. Meyer (Romania I, s. 247.)
14) f 199 v c 2—200. Exemples des mors. Fragment
eines ebenfalls in 12zeiligen strophen verfaßten gedichtes, welches
theils Helinand theils Thibaud de Marly* zugeschrieben wird und
4mal nach verschiedenen mss. herausgegeben ist. Näheres darüber
sehe man bei Mussafia (Über eine afr. hds. zu Pavia. Wiener
sitzungsberichte LXIV, s. 546 ff). Man vrgl. noch Les vers du
Monde, welche Jubinal (Contes et dites II 124 ff.) abgedruckt hat.
1
d
|
Ist die ehemalige la Val. hs. 2738 (De Bure Cat. II 246) mit einer
der von Mussafia citierten Pariser hss. identisch ? Sie enthält 575 zeilen
oder 48 strophen. Auch die hs. 9413 der bibl. des ducs de Bour-
gogne enthält: Le dit de le mort. etc. und beginnt wie die Val. he.:
Mors qui m’as mis muet; ebenso die Turiner hs. fr. 134, vgl. 17 unten. |
Mir ist leider außer den 3 strophen des Adam de la Halle bei Jubinal
(Contes et dits II, 273), welche sich in unserer version nicht finden,
keine einzige ausgabe zur hand. Ich setze daher die reime der 20 vor-
handenen strophen von der zweiten an hierher. 2. droitüre, pois 3. en-
voisies, termine (das erste reimwort dieses reimes ist mit zeile 3 ausge-
fallen) 4. crient, faille 5. commence, filosophie 6. vials, delite 7. rent,
cols 8. äste, essiliés 9. saint, fâble 10. pensassent, argent 11. guerröies,
Outräges 12. füme, fices 13. cras, recövre 14. uns, vengieres 15. di
vers, laidengiés 16. apérte, foire 17. mars, senéstre 18. ont, juise
19.** communement, confort 20 desirée, natüre.
Die erste strophe ist in unseren ms. arg verstümmelt und
lautet also:
Mors fait a tos dis en brun cape
Et de la pure terre nape
5 Mors conuertist et roi et pape
Mors fait de franc hom cuivert
*
* P. Meyer (Romania I, s. 246) sagt: >»Je publierai dans le pre
chain numéro de la Romania un texte qui confirme la première de
ces attributions.«
** In der Digby handschrift steht diese strophe als 16 und letste
der Compl. Jerus. (n. 13), woraus hervorzugehen scheint, daß beide um.
eine vorlage hatten, in der die beiden gedichte einander folgten. Der
schreiber von D. copierte vom zweiten’ gedicht nur diese strophe, ws
mit seiner auch sonst deutlich hervortretenden neigung zu zusammer
siehungen ganz im einklang steht.
459
Mors rent-cascun co qu'il desert
Qui mains li done plus i pert
10
Le sien li tout et bien le frape.
Die zweite lücke kann möglicherweise auch nach dem vers 6
zusetzen sein, denn weder sie noch die erste ist im ms. kenntlich
macht, wie denn überhaupt das ganze gedicht ohne irgend wel-
en absatz sich wie ein unstrophisches dem ersten blicke darbietet.
h besitze abschrift des ganzen.
15) f 200 r’c3— 201 r® cl. Li fabliax des bons vins
ler La bataille des vins par Henri Andeli.
Das gedicht ist gedruckt nach der Pariser hs. 837 (anc 7218)
m Barbazan Méon (Fabliaux et contes I, s. 152—158) und besprochen
m der Hist. litt. XXIIL, s. 227, wo jedoch als verszahl irrig 104
att 204 angegeben ist. Vgl. noch Paul Meyers aufsatz: Henri
'Andeli et le chancelier Philippe (Romania I, s. 190). Unser text
ietet folgende varianten von Méons druck: 1. Segnor oies une
. Qui auint jadis sor la.t. 7. son anmacor 10. but quil auoit soi
l.fa 13. C’al. le m. vin q: 15. Primes 17. d’Ausois 26. saint
ion 31. Vin de Sesane 35. Sansuere 36. Verselai 37. Tonaire et de
\aueni 38. Soueni 51. dant Mauel 52. Qui crois ens esclos de
iauer 55. Et mesire Rogel 59. Les cacha li prestre de oort 60.
atant ferant d’un baston cort 63. Moe uure u B. (undeutlich und
a rasur) 64. Clermont lor chier v. 65. Ces II vins 68. Ne proisa
0. qu’en este se t. 73. Vin d’Ariences, Chambure, Resnes 76. Je
ai 82. Tu sues 83. Iceste triues sont e. 85. Au tesmoing do vin
7. bee sac 88. trop dolent 91. Que fait dant Croe de S. 92. de
“on de Tausons 93. pesent 95. Auuiler 98. te fais 99. paissons
00. les goutes 102. Lors saut 105. a cort 111. Les Colonois p.
argent 113. Aunis de la R. 114. Aussois 11%. gent herre 117. B.
ormans, Flamans, Galois. 125. Qu’i li 127. Agolesmes 128. Si i
129. li bons vins blans 134. fait il toster 137. Chauueni 138. et
eteoi 140. Furent deuant le roi tot un (141 u. 142 umgestellt)
il. De trestos nos bons vins francois 143. Li vin fr. se d. 144.
nic. 149. Vermentun 150. la gent 152. force uiuer 156. pies et
8, no laissasent 159. com il e. 163. C’estoit un p. t. 171. e. les
goit 173. A c. vin d. u. bont 174. i se gont 175. Bi s. T. 176.
dditoet 178. Hersoi drincoi fu 183. si s’ala 184. III jors III nuis
6. son don 188. com vraiee. 189. Pus fist 191. V contes 194. ot.
D. Desci a Tore qu'il m. 204. Bumons t. v. com. d, n. d,
460
16) f 201 r° ec 1— 202 r° c 1. La riote du mondei
prosa, herausgegeben von Fr. Michel 1834 nach der Pariser hs.
1553, (anc. 7595). Vgl. Hist. litt. XXIII, 104.
Anfang: Ge sui d’une maniere dont j’ai molt de compagnons. que
ie boif plus volentiers apres mangier que devant si ne mangai on-
ques uolenters a mon ostel.
Schluß: Au luminaire nostre dame dites li qu’ele manguce de
iors si ne l'en covenra point. Explicit.
Unsere version scheint bedeutend von der Pariser abzuweichen.
Leider ist mir Michels ausgabe nicht zugänglich, sondern nur die
proben im Pariser hss.-catalog und in der Hist. litt.
17) f 202 r° c1— 203 r° cl. Li doctrinals le Saunage.
gedruckt von Jubinal nach der par. hs. fr. 837 (anc 7218). Weitere
mss. werden citiert. Hist. litt. XXIII 238 und Stengel Cod. ms. Digby
86. s. 69 ff.
Auch im ms. 9422 de la bibl. des ducs de Bourgogne zu Brüssel
im ms. Harl 4333 zu London (Romania I, s. 208) und im Turiner m.
fr.134 [jetzt L V 32, alt GI 19; Passini in seinem katalog II, s. 4%
verzeichnet nur das erste stück. Die beschreibung Schelers (Notice
de deux mss. de Turin) liegt mir nicht vor.] steht er. Vgl. noch ms.
10397 und 10459 de la bibl. de Bourg. zu Brüssel.
Wie die ausgabe enthält unser ms. 59 strophen, doch fehlt
ihm die strophe 1 und 16—22 derselben und folgen die übrigen
strophen in anderer reihenfolge. Ich setze hier die nummern der
strophen der ausgabe her in der ordnung, wie sie unsere handschrif
bietet, in klammern dazu die entsprechende strophe der Digby ls
2—7 (3—8) 10 (9) 8 (11) 9 (10) 11—13 (12—14) 31 (15) 32-3
(16—21) 14(22) 15 (51) [folgt. 1. strophe, welche der ausgabe fehlt
und anfängt: Celui qui vaillans est et bien le set a voir (32)] 2
(70) 25 (fehlt D) 24 (30) 26 (31) 27—30 (23—26) [folgen 4 strophen,
welche der ausgabe fehlen und anfangen: Voirs est que bones teche
sont bones (beles) et plaisans (27) Puisque li riches hom set bien
gent herbergier (se set b. h.). (28) Et s’il est aucuns hom (si il
est a ki) qui voluntiers tornie (29) S'il ert un rices princes et au
ce sauoit (33)] 38—45 (34 56—61. 63) [folgt eine strophe, welche
der ausgabe fehlt und anfängt: Apres son grant despens doit sibel
(ben) esparnier (62)] 46—48 (fehlen D.) |folgt 1 strophe, welche 5%
wohl der ausgabe wie D. fehlt und anfängt: Li haus hom doit auoï
si bone conoissance] 49—56 (66 67 65 52—55 68) [folgt 1 stropke,
‚ welche der ausgabe fehlt und anfängt: Or nos dites por deu se 20
tot uos rendons (Or me d. p. d. si tous nous rendisoums) (69)] 57-®
461
71. 72) Ich besitze eine vollständige collation dieses stückes.
Brüsseler und Turiner hss. entbehren wie die unsere und wie
hs. Notre Dame 273 der anfangsstrophe der ausgabe.
18) f 203 r° ce 1 — c 3. Li fabliax de Paradis.
Da ich den besonders von strophe 18 an interessanten text
ends sonst nachzuweisen vermag, drucke ich ihn nachstehend
tändig ab. Der dichter war wohl ein Picarde. \
1. Se je uos fas entendre, si me deues oir
Une uraie raison por le fol maintenir.
Quant dex uenra en terre por le monde veir,
Les bons fors des mauais en uora departir.
2. Oies le iugement que tot doient oir
Cui dex uora a uoir es grans biens maintenir.
Oies que dex dira as grans et as petis,
Quant il venra en terre iries et engramis.
3. Escoutes, car oir le deues et aprendre
Que uos aues ci quis, ie uos ferai entendre:
Cascuns de uos me doit de ses fais raison rendre,
Si en deues de moi le guerredon atendre.
4. Mais ie uos doi ainscois raconter et retraire,
Por coi uos deussies le mien seruice faire.
Quant ie fis d'ome primes et de feme la paire,
J’es mis ansdex ensanble por croistre et por fruit faire.
5. Je fis home danblant a la moie figure,
Sa face estoit molt bele et clere et nete et pure,
D n’auoit en lui point de pechie ne d'ordure,
Je li donai poissance sor tote creature.
6. Et quant i’oi sa faiture de biaute si garnie
Et ie li oi done pooir et segnorie
Sor tote icele rien que i’auoie establie,
Do bien c’oi en lui mis ot diables enuie.-
I
À lui deceuoir ot molt longement bae.
I tot sol arbre auoie que ie li oi vee,
Que ne maniast do fruit, et si li oi grae,
C’ases eust de l'autre a trestot son ae.
8. Quant diables uit l’ome en liu tant delitable,
Cil lius estoit tant biaus et tant esperitable
Tant li ala entor par engien et par fable,
Que il le bota hors de uoie ueritable.
9. Et quant ce uit diable qui tos les bons gerroie,
Que il ot tel pooir, si en ot molt grant ıoie.
Li hom par tel engin fu fors de bone voie,
Que il mania le fruit que vee li auoie.
10.
11.
12.
13.
14.
16.
17.
18.
19.
20.
462
Por ce de paradis ietai l’ome et la feme
Qui roine quida estre des ciex et dame.
En terre laborerent, a la mort misent l'ame
Deables en infer; ensi cuet qui si seme.
De tote lor lignie auint molt longement,
Que li diable estoient a lor definement,
Ja nns n'eust uescu tant bien ne saintement
Qui n’alast en infer sans contretenement.
Quant ie ui, que uos tot alies si a perte,
Por ce que li premiers auoit fait la deserte,
Je pris car en la uirg(e)ne, co est bien cose aper—#
Sos humaine char fu ma deites couerte.
Ja ne fust restoree l’ame qui ert perdue,
Se une autresi bone ne fust por li rendue;
Et por ce fu de char ma deites uestue,
Qu’ele ne fust el monde de diable coneue.
Je me soffri por uos a trair et a uendre,
Et quant ie fu uendus, ie me soffri a prendre,
En la crois qui ci est me soffri por uos pendre
Et ces pies et ces mains closfichier et estendre.
Je fui por uos plaies ou coste malement,
Sanc et eve en issi por uostre sauuement.
Vees ici la lance, celi nomeement
Qui la plaie me fist et les clos ‚ensement.
L'orguel et la fierte al diable plaisai.
Quant mort soffri en crois, en infer m'abaissai,
Les portes en brisai, onques puis ne cessai,
Jusques j'oi tos les miens, les autres i laissai,
Por ce que cis max ert a uos tos auenus,
Fui auec uos en terre XXXIII ans tenus.
Lors remontai es ciex dont ie sui ca uenus,
Por iugier bons et maus sui a uos descendus.
Or uos traies auant li mauais corone,
Car uos deues bien estre premiers araisone.
Je uos auoie sens plus c'as autres done
Et mon cors a baillier trestot abandone.
Molt deussies net estre, quant uos me baillies
Et ma car et mon sanc i cascun ior usies,
En uos mains nuement le mien cors tenies,
Celui nomeement qui fu crucefies.
Molt deussies net estre de pechie et d’ordure,
Quant ie uos prestai sens de conoistre escriture,
Les ames uos baillai et en garde et en cure,
468
Mais uos ne m'en rendes ‘rie catel ne usure.
Gros et cras esties, quant au siecle vesquistes,
Les rentes des autes malement despendistes,
Onques a nul bien faire vostre main n'estendistes,
Poures ne herbergastes, ne bien ne lor feistes.
Sor mon pule auies hautece et segnorie,
Or aures en jnfer dolor et pullentie,
En ordure serois et en tai et en lie;
Tant com ie serai dex, ne uos faura ce mie.
. Or ca li cheualier apres deues uenir
Qui tant uos solies noblement contenir.
Je uos prestai espees por iustice tenir,
Ne le uos prestai pas por orguel maintenir.
Vos erries au siecle roi et empereor.
Amiral, conte, prince et maistre iugeor,
De iustice ténir esties tricheor,
Tot le mont meties en ire et en freor.
Robes achaties cascun mois bien II paire,
Li une estoit d'ermine li autre gris u vaire.
Quant uos les laisies, ie ne m'en wel pas taire,
Li riche les auoient, n’en volies el faire.
Malement le feistes, molt chier le compares,
Do plus parfont infer el puis uos bagneres,
En ordure et en tai et en ire serez
Et iamais a nul ior ca ne reuertirez,
Les dames trainoient apres eles lor coe,
Sor lor testes ardra & cascune la soe,
Apres uos en iront celes a male eure,
Dedens infer bouront, ia n’iert qui les secore.
Departes uos en II, li un iront a destre
Et li autre seront par deca a senestre,
Et as bons et as max wel demostrer mon estre,
Je wel bien, que on sace, por c'on m’apele mestre.
Quant en terre vesquistes, riche nie menastes,
Poures fui entre uos, mal sanblant me mostrastes,
Ainc ne me reuestistes, ne ne me soelastes;
Mais quant uos mangies, uostre porte fermastes.
Il auint maintes fois, quant entre uos estoie,
Que ie par grant besoing l'ostel uos requerroie,
Et uos que desies: »Fui ribaus, va ta voie !«
Et ie qui ere estragnes es portes me gisoie.
Li poures ce sui ie, bien le wel a tos dire.
Nus bien ne me feistes, nel poes contredire,
464
S'en ires en tenebres, en dolor et en ire
En paine et en torment, en doleros martire.
32. Or uos traies auant ma gent boneeuree,
Vos aues fait por moi mainte grant consiree,
Or entres en la ioie c'aues tant desiree
Qui uos est a tos iors otroie et donee.
Ähnliche gedichte sind viele vorhanden. Ich erwähne hier
eines in gleichem versmaaß abgefaßten, von dem aber nur der
schluß und auch der halb zerstört erhalten ist im ms. Rawl. Mix.
1370 f 85 der bodl. bibliothek zu Oxford. Ferner eines ähnliche
des schlußes entbehrenden im ms. 473 der nämlichen sammlung.
Dieses ist aber in 8 silbern. Von einem dritten li vers de juis
hat Paul Meyer (Arch. des Miss., trois. rapport) aus ms. Can. Misc. 74
der bodl. bibl: proben mitgetheilt. Das gedicht findet sich ebens
im Par. ms. 19525. In dem letzten ms..ist noch ein „Sermon sur
le jugement de Dieu“ in 6silbigen versen Mit schweifreimen, we-
chen Jubinal danach veröffentlichte (Paris 1834). Er ist noch et
halten im Arundel ms. 292 des brit. museum f 31—38, im ms. 45
des Caius college zu Cambridge f 129—135 und unvollständig m
ms. Digby 34 zu Oxford f 76—80. |
19) f 203 r° ce 1— 236 r® c 3. Li romans de Parthenope
de Blois von Denis Piramus. ‘
Die angabe des autors mangelt in dieser, wie in allen übrigen
hss. In einer ausdrücklichen äußerung in der vie seint Edrud
von Denis Piramus (Michel, Rapp. 1838, s. 251) giebt dieser sich
als verfaßer eines Partenope an .und ist daher Hist. litt. XIX
* 8. 629 ihm die vorliegende einzig bekannte version des altfransi-
sischen Partenope zugeschrieben. Ob mit recht und ob besonden
die gesammtheit des romans als sein eigenthum anzusehen, muß ich
dahin gestellt sein laßen. Herausgegeben wurde das gedicht ohne
angabe des verfaßers von Crapelet (Paris 1834) und zwar nach
der ältesten hs. (A), welche in der Pariser arsenalbibliothek auf
bewahrt wird und die numer 194 trägt. Ferner enthalten das ge
dicht: 2) (G) die hs. S. Germain 1830, wovon die verse 1449—1590
in facsimile, ferner zur ergänzung von lücken in A die verse 191
—1946, 5099-5416, 5577—5894, 6375—6694 in abdruck bei (r#
pelet stehen, außerdem die verse 1105—1610 bei Le Grand d’Ausy
(Fabl. et Contes, 3 éd. vol. V, append. s. 15) und circa 1200 weitere
verse in Roqueforts aufsatz (Notices et extraits, Paris 1813, st.
partie, s.3—84). 3) (P) die bs. der Pariser nationalbibliothek £f.
868 (anc. 6985), wovon die verse 1503—1654 in facsimile bei (rs
465
xelet stehen. 4) eine früher im besitz des marquis Garnier befind-
iche hs., von welcher ich nur durch die notiz bei Crapelet (préf.
.25) kenntnis habe. Robert (ib. s. LXIII) sagt, er habe sie nicht
wffinden können. Maßmann (Parthenopeus s. 125) und Bartsch
Parthenopier und Melior) ignorieren sie gänzlich. 5) die hs. 207
ler bibliothek zu Tours, aus welcher Raynouard (Journal des Savans
1834, 8. 731 ff.) eine reihe varianten mittheilt. Er setzt die hs. in
las fünfzehnte jahrhundert. Weder Maßmann noch Bartsch haben
Raynouards entdeckung erwähnt. 6) zwei vorsatzblätter der hs. f.
r. 792 (anc. 7190 5. 5 A) der Pariser nationalbibliothek, welche
in fragment des Parthenope bieten und von Bartsch erwähnt wer-
len. Siehe über sie den catalogue des mss. français der biblio-
hèque impériale vol. I, s. 82. Unsere hs. (B) bringt die zahl auf
ieben. Sie ist sonderbarer weise weder von Crapelet noch von
Raynouard, Maßmann oder Bartsch erwähnt. Ihr text besteht nach
meiner zählung aus 11068 versen. Ihr verhältnis zu A G und P
läßt sich mit hülfe der facsimile, welche Crapelet von diesen letzteren
gegeben hat und unter berücksichtigung des von A abweichenden
schlußes in B GP leicht feststellen. Es ergiebt sich, daß G und P
auf eine gemeinsame quelle z weisen, welche mit B auf eine ge-
meinsame quelle y leitet, die dann mit A aus x der urquelle (oder
aus der die gesammte überlieferung umfaßenden und dem original
zunächststehenden quelle) floß. Auf die mittelbare quelle y weist,
wie der mit BG P gemeinsame schluß andeutet, auch die Tourer
&s. ‘Welcher der drei hss. (BG P) sie aber zunächst steht, vermag
ich gegenwärtig nicht festzustellen, 8 mir die materialien dazu fehlen.
Man sieht, daß es, für eine kritische constituierung des textes der
zusammenstellung der von A abweichenden lesarten in y bedarf,
da für die lücken* in A y dieses vollständig ersetzen muß und
daß bei feststellung der lesart von y unsere hs. die erste stelle
einnimmt. Herr Lutz, lehrer an der realschule in Basel, hat die
interessante und sicher lehrreiche aufgabe übernommen, den eben
dargelegten andeutungen folgend, zunächst die lesart von y und
darauf die von x zu reconstruieren. Daß A nicht ungetrübt die re-
œnsion von x erhalten hat, läßt sich schon aus den varianten der
verse erkennen, von welchen Crapelet ein facsimile mittheilte. Die
bewaise für die eben angedeutete classification, wird herr Lutz in
*
* Eine dieser lücken (nach vers 8936) hat Crapelet unausgefüllt
gelaßen und seine und Roberts angaben über die ausdehnung dersel-
(préf. s. 22; =. LVI und vol. IL, s. 133) widersprechen sich.
Durmars 30
466
seiner arbeit, die. hoffentlich nicht zu lange auf sich warten läßt,
mittheilen. Ich habe ihm alles darauf bezüglich gesammelte sowie
meine copie von vers 8741 der hs. (v. 8867 ed.) bis zum schluf,
und einige andere auszüge zur verfügung gestellt. Vielleicht wird
herr Lutz durch die resultate seiner untersuchung veranlaßt, eine
neue dem jetzigen standpunkt der wißenschaft entsprechende und
zugleich zugänglichere ausgabe des gesammten gedichtes besorgen
und dabei auch die vergleichung der verschiednen deutschen, nor-
dischen, spanischen und catalanischen versionen mit dem französ-
schen original ins auge fassen. Eine aus dem spanischen ins cats-
lanische übersetzte bearbeitung finde ich in Quaritschs Catalogue
of Romances of Chivalry, London 1872, No. 3480: General Historia
del esforgat Cavaller Partinobles, Comte de Bles: y apres fonc
Emperador de Constantinopla. Gerona, Jaume Bro (circa 1700) ı
kl. 4° 68 seiten. |
Bemerkt sei hier noch, daß mit blatt 218 oder mit vers 4891 |
(v. 5001 ed.) die’zweite hand der handschrift beginnt.
20) f 236 r° ce 3— 283 v° c 3. Li romans de Durmartle
Galois.
21) f 283 v° c 3 — 290 r° c 3. Ici apres commence li hy
stoires del saint Graal et comment il fu conquis et quel
cheualier l’alerent querre. Si nos tesmoigne Josephes |
qui ceste hystoire fist par l’anontion del angle et si dist
que. Perceuaus et mesires Gawains et Lancelos delLs
furent li troi cheualier qui le queste en fisent. Et sine
dist Josephes qui i fu. que Perceuaus le conquist. R
Dieser unvollendete text ist vollständig erhalten in der Oxforder
hs. Hatton 82 und wohl auch sonst wo.
Anfang: Li hystoires del saintisme uaissel que on apele k
Graal o quel li precioze sans al saueor fu receus al ior qu'il fu era
fies por le peule rachater d’infer. Josefes le mist en remembran®'
por l’anontion de la uoiz d’un angle .... Li hauz liures del gra
commence el nom del pere et del fil et del saint espirit etc.
Schluß: Sire fait la damoisele qui le coffre ot aporte faites les
letres lire qui sunt dedens le cofre seelees d’or. Si saurois qu
li chevaliers fu et de quel linage et por quele ocoison il fu oc#.
Li rois sist deioste la roine et fist apeler son chapelain. Puis ft
asseoir tos les cheualiers de la sale et commanda al chapelain.
22) f 290 r° c 3 — v° c 4. Fragment einer bearber
tung der Maccabäerbücher in einreimigen tiraden von seb
silbern, bestehend aus 318 versen. Ob diese bearbeitung mt
467
iner andern von der Hist. litt. XXIII (liste générale des écrivains
u XIII 8.) erwähnten identisch ist, vermag ich leider nicht zu
gen. Das fragment ist sehr schwer lesbar und hat daher von
abinal (Rapp. s.21) für ein fragment der Chanson d’Antioche aus-
egeben werden können. Rochat vermuthete in ihm sogar «einen
er zahlreichen lais, welche zur zeit der kreuzzüge entstanden und
erumgesungen wurden.» Ich besitze abschrift davon.
III.
INHALT DES ROMANS DE DURMART.
Einleitende bemerkung des dichters: Derjenige, welcher etwas
viße, müße es andern mittheilen, aber nur denen, welche ein un-
xfangnes interesse seiner mittheilung entgegenbringen. Eine kö-
igliche abenteuergeschichte habe er sich zur aufgabe gestellt kurz
md ohne lästige weitschweifigkeit zu erzählen (1—20).
In Wales gab es einst einen edlen könig Jozefens, dessen schöne
rau Andelise die tochter des Dänenkönigs und erbin seines reiches
wer. Aus der glücklichen ehe dieser beiden entsprang ein sohn,
welchem sie den namen Durmart gaben (92).
Bis zu seinem 15 lebensjahre wurde er zu hause auferzogen
und versprach an körper und geist ein vollendeter ritter zu werden
(148). Da beschloß sein vater ilın zu weiterer ausbildung dem
seneschal »der weißen stadt« (so hieß die hauptstadt von Wales)
zu übergeben. Dieser ein reicher aber schon bejahrter mann
hatte die thorheit begangen, sich mit einem noch nicht 18jährigen
bildschönen mädchen zu verheiraten, auf welche Durmars schon
lingst ein auge geworfen hatte. Der junge königssohn kam somit
ia nächste berührung mit dem gegenstand seiner wünsche (210).
Auch die dame wandte ihre neigung von dem alten gemahl ab und
auf den frischen Jüngling, wuste es jedoch aus klugheit vor den
leuten zu verheimlichen (220).
Eines tages reitet der seneschal mit sämmtlichen genoßen Durmarts
auf die jagd aus. Durmars ist zurückgeblieben, ein unwohlsein
torschützend. Kaum sind aber die andern fort, so begiebt er sich
ia das empfangszimmer, wo er die geliebte allein antrifft, die gerade
in die lektüre eines romans vertieft ist. Sie bemerkt ihn und beide
begrüßen sich und setzen sich vor einem köstlich ausgestattetem
bett nieder. Die junge frau entschuldigt sich, daß sie noch nicht
sekommen sei sich nach seinem wohlbefinden zu erkundigen, worauf
30 *
468
Durmars dankt und ihr seine liebe in längerer rede gesteht (282).
Die dame erwidert gleichfalls in längerer rede, daß sie seine liebe
annehme und bemerkt ausdrücklich, er sei ihr erster und werde
ihr einziger geliebter bleiben. Durmars dankt ihr und beide ver-
bringen den ganzen tag in ungestörtem liebesgenuß mit einander,
ohne jedoch darüber die mahlzeit zu vergessen (341).
Der seneschal kehrt von der jagd, auf welcher er zwei hirsche
erlegt hat, zurück und ist höchlichst erfreut über das wohlbefindee
seines pfleglings. Die ganze gesellschaft setzt sich zu tische, wobd
es weder an köstlichen speisen noch an kühlen, herben und klares
weinen mangelt. Nach der mahlzeit treibt man allerhand kurzwal,
man geigt, spielt die harfe, würfelt oder vergnügt sich am bret-
und schachspiel. Durmars hingegen verlangt nur nach der das
seines herzens und weder er noch sie machen jetzt ein hebl vo
ihrer gegenseitigen liebe, so daß es selbst der seneschal bemerkt,
Obne seine frau zu schelten, zieht er sich in ein waldschloß zurick
und läßt Durmars, welchen auch alle seine begleiter bis auf eines
diener verlaßen, allein mit seiner untreuen gemahlin zurück (39%)
Drei jabre führt Durmars dieses leben und will von krieg us
turnieren nichts wissen, da hört sein vater Jozefens von sein
unritterlichen lebenswandel. Jozefens ist kaum aus Dänemark, ve;
hin ihn regierungsgeschäfte gerufen hatten, zurückgekehrt, als e
auf allen seiten schlimmes von seinem sohne reden hört. Nachdem.
er genaueres darüber in erfahrung gebracht hat, läßt er den 058
18jährigen Durmart vor sich rufen. Dieser, obwohl ungern, gehorc |
und kommt mit seinem einzigen knappen, welcher ihm beim ab
steigen das pferd hält (432). Die im schloße befindlichen lestt
spotten seiner. Ohne sich jedoch um sie zu kümmern oder sie auch
nur eines blickes zu würdigen, geht Durmars gerade auf sein
vater zu, dessen gesicht keinen freundlichen empfang versprick.
Er kniet vor ihm nieder und begrüßt ihn geziemend (450). Der
könig läßt ihn hart an und fordert ihn auf, seinen leichtsina
gen liebeshandel aufzugeben und seine 60 junker zurückzurufes
In 2 jahren werde er ihm dann zugleich mit 100 gefäbrten des
ritterschlag ertheilen. Höre er jedoch nicht auf seine mabnungts,
so möge er seine ausgaben von einem anderen bestreiten labes,
zu ihm dürfe er nicht mehr kommen, und wenn er etwa sich etwas
vom besitz seines vaters aneigne, so würde er die tiefe der kerkef
erblicken (508).
Durmars weigert sich den mahnungen seines vaters folge 5
leisten und wird darauf von diesem verstoßen (520). Er kebrt #
469
lame seines herzens zurück, welche ihn durch versicherung ihrer
iebe und durch die aussicht auf beßere zeiten nach seines vaters
bleben tröstet. Sie setzen sich an ein schachspiel (545). Tag und
acht verbringen die beiden mit einander, einzig auf den genuß
hrer liebe bedacht. Durmars wird genöthigt, seine mäntel, gürtel
nd kostbarkeiten zu versetzen, und muß von seiner dame sich er-
alten laßen; zusammen mit seinem knappen besitzt er nur noch
inen einzigen gaul. Alle welt hält sich über ibn auf und befürch-
et die zeit, wo er die leitung des reichs übernehmen wird (566).
So vergeht der winter, zu ostern hält könig Jozefens hof in
ler »weißen stadte. Eines morgens als Durmars sich angekleidet,
ritt er ans fenster, und während er über die grünen wiesen schaut,
las heitere wetter beobachtet und auf den gesang der lerchen horcht,
æwachen in ihm gedanken über die verwerflichkeit seines bisherigen
ebens (592). Er ruft seinen diener Dionet uud theilt diesem seinen
ıntschluß mit, eine seiner würdigere lehensweise zu beginnen. Er
vil sich von seiner buhle trennen und zu seinem vater gehen.
Wenn dieser ihm den ritterschlag verweigere, werde er anderswo
lenselben zu erlangen suchen und solche proben seiner tapferkeit
kblegen, daß sein vater bereue, ihm seine unterstützung entzogen
su haben (640). Diones bestärkt seinen herren in dem gefaßten
vorsatz und versichert ilım, könig Jozefens werde sich mit freuden
seiner annehmen (654). Darüber kommt Durmarts buhle herzu.
Auf ihre frage, warum er so nachdenklich sei, erwidert Durmars,
er wolle zu hofe und ritter werden, müße sich also von ihr trennen,
doch könne er sie auch entfernt wohl lieben (675). Die buhle er-
widert leichten herzens, so lange er ihr treu bliebe, werde sie ihn
za lieben fortfahren; anderenfalls würde sie nicht vor gram sterben,
wenn er sie vergäße. Sie werde Gott bitten, sie mit ihrem gatten
suszusöhnen (692). So trennen sie sich ohne abschiedskuss. Die
dame läßt sich keinen verdruß anmerken.
Durmars geht über den markt, wo er von den bürgern. und
frauen mit einer stubenmagd verglichen wird, und tritt dann in
begleitung seines dieners in den palast; hier trifft er den könig
mit 100 rittern und die königin mit 50 damen (725). Die gesell-
schaft hört gerade den vortrag eines jongleurs an. Viele erheben
Sch und begrüßen den eintretenden Durmart. Dieser erwidert
ihren gruß und geht auf seinen vater zu, ihn geziemend zu be-
grüßen. Der könig erwidert jedoch seinen gruß nicht, und Durmars
"endet sich zur königin, welche ihn willkommen heißt; kniend er-
er mehr denn sieben küsse von ihr (761). Unterdessen wird
470
das eßen aufgetragen. Durmars ergreift eine kanne (bocle
bringt seinem vater waßer. Der könig wäscht sich, ohne
zu seinem sohne zu sprechen. Als Durmars darauf auf die
zugeht, entreißt ihm ein knappe die kanne und ruft ihm h
zu, er solle der frau des seneschals das waßer reichen,
man ihm antrauen werde; einer königin zu dienen, sei €
werth. Durmars schlägt ihn zu boden und hätte ibn getödtet,
nicht die ritter dazwischen getreten. Die königin drückt il
friedigung über die bestrafung des vorwitzigen knappen a
setzt sich auf einen hohen thronseßel (808).
Durmars ergreift nun ein meßer und legt die speise
wobei er die bewundernden blicke der anwesenden auf sicl
welche nur beklagen, daß ihm der rittersinn abgehe (826).
dem eßen wird wein aufgetragen und Durmars geht zum
um sich mit ihm auszusöhnen und ihm seinen entschluß, ein
ritter zu werden, mitzutheilen. Der könig hört erfreut :
ermahnt seinen sohn, seine liebe nur einer königlichen pri
oder einer regierenden königin zuzuwenden, wie er selbst €
gethan. Die versühnung wird durch einen kuss besiegelt
Auf wunsch der königin wird die erhebung Durmarts in der
stand auf kommende pfingsten festgesetzt, worüber Durma
erfreut ist; er ruft nun alle seine begleiter wider zurück
Eines tages bittet er auch noch den könig, den seneschal mi
frau wieder auszusöhnen, was denn auch geschieht (920).
Im monat mai, gerade am pfingstfeste, versammeln sic)
und frauen auf den ruf von Jozefens und seiner gemahlin in
anzahl in der »weißen stadt«, sämmtliche zimmer sind mit
und binsen bestreut, ebenso markt und straßen (948). Mel
1000 reichgeschmückte ritter und damen sind anwesend. I
beichtet bei einem bischof und hört zwei feierliche messen
denen sich alles hinzudrängt, um den schönen und stattlich
deten jüngling zu bewundern. Die frauen besonders richt
blicke auf ihn und jede möchte ihn den ihrigen nenneı
Nach der zweiten messe kehrt man aus dem kloster zurt
begiebt sich auf eine mit hohen dichtbelaubten bäumen be
wiese, dort wird ein großes mahl abgehalten, dabei wart
jungfrauen und ebensoviel ritter auf, und singen dabei laut
lieder (1033). In freudiger stimmung und ohne streitigke
das eßen vorüber. Nachdem die diener die tischtücher ab
men, beginnt harfen und geigenspiel, die knappen steigen. zt
und turnieren (1049). Nach mittag läßt das erscheinen einer:
471
sen wolke es rathsam erscheinen, vor dem losbrechen des sturmes in
lie nahe stadt zurückzukebren, damit die festkleider nicht leiden.
Alles eilt zu pferde (1068).
Durmars einer der letzen ist in eifrigem gespräch mit einem
ritter, als er vor dem hauptthor der stadt einen großen, alten bauer
srblickt, welchen er nie zuvor geselien. Dieser verneigt und be-
kreuzigt sich 3 mal, nnd indem er seine hände erhebt, ruft er aus,
daß er hier ein wunder erblicke, ein anderes jedoch, was er früher
erblickte, sei größer als dieses (1090). Durmars fragt ihn, wel-
ches wunder er erblicke und warum er sich 3 mal bekreuzigt habe,
worauf der bauer erwidert, seine übermäßige schönheit sei das
Bine wunder, das andere sei indess noch größer. Durmars fragt,
was das denn sei (1115). Die königin von Irland, versetzt der
bauer, welche durch ihre schönheit alle frauen der erde übertrifft.
Sie ist noch nicht 18 jahr alt und noch unverheirathet. Er, Durmars,
welcher an schönheit alle männer übertreffe, passe für sie und
müße, wenn er ein tapfrer mann sei, vor keiner gefahr zurück-
scheuen, um sie aufzusuchen (1162). Auf Durmarts befragen nach
dem namen der schönen königin weiß der bauer nichts anzugeben,
ebensowenig vermag er ihm den weg dalıin zu zeigen, denn der-
selbe sei sehr gefahryoll. Durmars entschließt sich gleichwohl die
königin aufzusuchen, deren verehrer er von jetzt an zu sein gelobt;
zum dank beschenkt er den bauer mit 100 sous und mit seinem
prächtigen mantel. Der bauer bedankt sich demüthigst und geht
fort (1203).
Durmars kommt nachdenkend bis zum palast, wo unterdessen
musik und tanz von neuem begonnen hatten. Bei seinem eintritt
wird er geziemend begrüßt (1228). Zu seinem vater gewendet,
‚iordert Durmars sofortige übergabe seiner waffen und des besten
pferdes, widrigenfalls er auf nimmerwiedersehen davon gehen werde.
Auch will er nicht sagen, welches abenteuer er aufsuche, bevor er
de waffen empfangen hat (1248). Beschreibung seiner ausrüstung
(1282) Die kônigin seine mutter macht ihn durch überreichung
eines kostbaren gürtels zu ihrem ritter. Durmars küsst sie 7 mal.
Der könig gürtet ihm das schwert um (1305). Hierauf erklärt der
sue ritter, daß er ohne begleiter die kônigin von Irland, welche
sin herz besitze, aufsuchen wolle (1330). Vergeblich sucht ihn der
könig in seinem entschluß wankend zu machen. Durmars empfiehlt
inem vater seine gefährten und verabschiedet sich (1372). Draußen
wutet sein pferd; beschreibung der vorzüge desselben. Er ergreift
schild und lanze (1426). Ermahnung des vaters an Durmart, stets
472
der rittertugend eingedenk zu sein (1456). Durmars verspricht es
nach kräften zu thun und bittet seine mutter, gottes schntz für ibn
anzuflehen, darauf reitet er freudig davon. Der könig kehrt in
den palast zurück. Die königin ist nachdenklich und beträbt über
die trennung von ihrem sohn (1473).
Bemerkung des dichters: Es sei vormals allgemeine sitte dee
königssöhne gewesen, auf ritterthaten auszuziehen. Seien sie dan
zurückgekehrt, so haben sie, von aller welt geehrt, die herrschat
übernommen. Auch haben damals verherrlichungen solcher ritter-
thaten reichen lohn eingebracht, jetzt seien die reichen leute ver-
weichlicht, nur im zanken und spielen, schmeicheln und lügen, ir
trikieren und großprahlen seien sie stark (1495).
Durmars reitet 10 meilen bis er bei anbruch der nacht in einen
wald kommt. Dort erblickt er einen baum, von unten bis obes
voll brennender kerzen. Über der spitze des baumes sieht er
ein nacktes kind, das noch glänzender war als die kerzen. Eine
stimme mahnt ihn jedoch, nicht näher heranzukommen, da er, sobald
er die wunder des kindes und der kerzen gesehen, bei todesstrafs
die aufträge ausführen müße, welche er dann hören werde (1542).
Durmars, in furcht gesetzt, reitet davon und kommt zu einem 10%
nenkloster, wo er für die nacht eine unterkunft findet. Den ander
morgen bricht er auf, passiert in 3 tagen das meer und betritt
Irland. Der dichter will nicht alle einzelheiten erzählen, um
lange weile zu vermeiden und bemerkt, daß jetzt erst die eigent-
liche geschichte beginne (1574).
Als Durmars aus dem schiff gestiegen, reitet er bei schönsten
wetter ins land hinein, er kommt in einen wald und gegen mittag
erblickt er einen ritter mit einem jagdhund. Sie reiten auf einander
zu und begrüßen sich (1603). Durmars erkundigt sich nach seiner ge
liebten (1618); wird darauf aber von dem ritter befragt, wie viel
turniere und kämpfe er schon um ihrer liebe willen bestanden, und
schließlich, als er gesteht, noch keine, von ihm hart angefahren und
zu dem schimpflichen gelöbnis aufgefordert, von seiner liebe abre-
stehen oder mit ihm zu kämpfen (1644). Durmars erwidert, wie
es sich gebührt. Der ritter zieht sich ein stück zurück, bindet
seinen bund an einen tannenzweig und kommt dann auf Durmart
zu. Der kampf beginnt. Des ritters lanze bricht während desselben
in 3 stücke, worauf ibn Durmars vom pferde zu boden schleudert,
so daß er ganz betäubt nicht wieder aufstehen kann (1692). Dar
mars steigt vom pferd, stößt seine lanze in die erde und geht mit
473
rezücktem schwert auf ihn zu. Der ritter bittet um gnade (1705).
Jurmars schenkt ihm das leben, unter der bedingung, daß er ihm
age, was er von der königin von Irland wiße, und daß er sich als
refangner zur königin Andelise begebe (1730). Das letztere ver-
pricht der ritter zu thun. Von der königin von Irland weiß er
ıber nichts, giebt ihm jedoch seinen jagdhund, mit der weisung, er
olle immer den weg einschlagen, welchen dieser nehmen werde
1748). Darauf steigt der ritter zu pferd und reitet davon nach
ler weißen stadt, wo er wohl aufgenommen werden wird. Doch
ill der dichter nicht weiter von ihm erzählen (1760).
Durmars reitet sammt dem hunde ebenfalls von dannen. Er
xommt in einen wald. Gegen 9 uhr abends gelangt er auf eine
haidefläche von mehr denn einer meile ausdehnung. Hier erblickt
pr einen häßlichen zwerg. Durmars redet ihn figur an, worüber
der swerg sehr erzürnt ist, gleichwohl aber nicht umhin kann, die
Fitterliche gestalt und die waffen Durmarts zu loben (1804). Darauf
reitet er davon; Durmars will ihn noch ausfragen, fürchtet aber,
wenn er ihm nachreitet, vom weg abzukommen und folgt deshalb
der spur des hundes nach. Da kommt ein großer ritter (Nogans)
über die haide, hoch zu ross und prächtig ausgerüstet (1830). Durmars
bewundert ihn. Beide nähern sich und bewillkommen einander.
Durmars erkundigt sich bei ihm wiederum nach seiner geliebten
(1853). Der große ritter weist seine frage unwillig zurück. Hätte
er Durmart nicht begrüßt, so würde er ihm für solche zumuthung
den kopf spalten (1864). Durmars erwidert, das würde ihm nicht
s leicht werden. Der große ritter heißt ihn fliehen, da ein sieg
über ihn ihm keinen rum einbringen werde, und kehrt dann, ohne zu
warten, um. Durmars ist zwar über den schimpf aufgebracht, doch
trennen sie sich ohne kampf. Durmars zieht seines wegs über die
hide weiter und beginnt zu eilen (1887).
Da kommt auf einem weißen zelter eine liebliche jungfrau
(Fenise, die königin von Irland) ganz allein aus dem wald. Beschrei-
bung ihrer kleidung und der gestalt. Sie hat das gesicht verschleiert
und ist das schönste mädchen, welches männer und frauen ihrer
zeit je gesehen haben (1939). Durmars sieht, als er näher ge-
kommen, wie sie ihren kopf aufhebt und ihr gesicht entblößt. Da
de so schön ist, nähert er sich ihr und grüßt sie höflich. Sie er-
Wdert seinen gruß. Darauf hält Durmars sein pferd an und er-
kundigt sich bei der jungfrau nach der königin von Irland, der sie
allein an schönheit nachstehe (1972). Die jungfrau lächelt und
fragt, ob er geschenke und boten von ihr empfangen, und ist auf
474
Durmarts verneinende antwort über die seltsame liebesleidenschaft
erstaunt, verlangt deshalb, um Durmart auf die probe zu stellen,
bei der treue, welche er seiner geliebten schulde, den ihn begleitenden
hund. Durmars überläßt ihr denselben mit einem seufzer und bittet
nur um auskunft über seine geliebte (2000). Die jungfrau räth
ihm mit ihr nach Landoc zu gehen, wo tags darauf Cardroains ein
fest feiere. Dabei werde ein sperber ausgesetzt für die schönste
frau, welche Yde de Landoc, Cardroains geliebte, zu sein glaube;
wolle eine andere den sperber erlangen, so müße sie einen ritter
mitbringen, welcher ihre größere schönheit gegen die von Ydan
im kampf mit Cardroain vertheidige. Verliere jener, so werde Yde
ihre nebenbuhlerin schänden und in’s gefängnis werfen (2036).
Cardroains habe zwar schon 7 ritter bei solchen festen getödtet,
dennoch habe sie die fünfwöchige reise unternommen und hof,
den sperber davon zu tragen, denn ihr ritter sei der, welchen Dur-
mars wohl kurz zuvor angetroffen habe (2049). Durmars versichert,
er habe nie einen so großen ritter gesehen. Die jungfrau meint,
niemand dürfe weder ihren noch des großen ritters namen erfahren,
bevor sie in ihre heimat zurückgekehrt seien. Der große ritter
sei ihr lehnsmann. Durmars solle aber mit nach Landoc kommen,
wo er hoffentlich über seine dame nachrichten erfahren werde.
Wenn sie übrigens jetzt zu dem großen ritter kämen, solle er ba
der treue, welche er seiner dame schulde, auf rohe zumuthunge
desselben immer höflich erwiderp, doch nur so lange, bis sie erprobt
haben, wie er sich morgen gegen Cardroain benehme (2096).
Durmars willigt gern ein (2109). Sie holen den großen ritter
ein, welcher die jungfrau mürrisch ermahnt zu eilen und Durmart,
ihren begleiter einen schelm heißt. Durmars erwidert, er sei nur
gekommen ihm zu dienen und könne deshalb seine reden ertragen
(2134). Sie reiten ihres wegs und treffen den zwerg, welcher unter
einer eiche ein feuer angezündet hat und daran ein großes stück
speck bratet. Er ruft ihnen zu, das fleisch sei schon gar (2150).
Als er Durmars erblickt, erschrickt er und fragt, welches unbeil
ihn herführe. Durmars fertigt den zwerg zu großer heiterkeit der
jungfrau und des großen ritters ab, während dieser vor ärger bei-
nah geborsten wäre (2172). Die ritter steigen ab, Durmars hilf
der jungfrau vom pferde, der zwerg holt aus seinem koffer das
tischgeräth und deckt auf grünem boden den tisch. Die ritter
waschen sich, zuerst jedoch die jungfrau, dann setzen sie sich, und
der zwerg wartet auf (2198). Durmars und die dame eben 8%
einer schüßel, während der große ritter aus einer andern aleis
475
ißt, und sobald er mit seiner portion fertig ist, die der beiden
jungen leute ergreift und ebenfalls vertilgt (2216).
Nach dem eßen horchen sie auf den vogelgesang und verbrin-
gen die zeit bis anbruch der nacht mit unterhaltung (2230). Der
große ritter befiehit Durmart, der jungfrau und fern davon ihm
ein nachtlager zu bereiten und die nacht zu wachen. Falls er ihn
beim schlaf ertappe, werde er ihn tödten. Durmars bereitet gedul-
dig die lagerstätten (2252). Sie begeben sich zur ruhe; die jung-
frau mag aber nicht schlafen, da sie gedanken nachhängt, über
welche der leser später mehr hören wird. Noch vor tagesanbruch
legt sie sich ihre kleider an, schürzt des thaues halber ihre röcke
in die höhe und geht so auf Durmart zu, welchen sie schlafend
findet, und wegen seiner schönheit die der mond ihr recht deutlich
erblicken läßt, bewundert. Um ihn zart zu erwecken, küsst sie ihn
3 mal und mahnt den erwachten an des großen ritters drohung (2286).
Durmars erhebt sich und macht, unterstützt von der jungfrau, alles
zum aufbruch bereit. Als der große ritter erwacht und alles bereits
in ordnung findet, freut er sich und versichert der jungfrau, sie
werde noch heute seine tapferkeit erproben (2312). Sie steigen
aun zu pferde und reiten davon.
Gegen neun uhr kommen sie auf der wiese vor Landoc an, in deren
mitte eine vergoldete stange mit einem sperber darauf aufgerichtet
war. Viele leute waren versammelt. 12 ritter, die zu kampfrich-
tern ausersehen waren, hüteten die stange. 102 mädchen sangen,
ebenso ritter und damen und trieben andere kurzweil (2338). In
einem zelt fern von der stange befand sich Cardroains,: wohl ge-
vaffnet, und seine geliebte, Yde. Cardroains glaubte ohne kampf
den sperber zu bekommen (2352). Da kam der große ritter durch
die menge, hinter ihm die jungfrau, Durmart und der zwerg. Die
leute glauben, Cardroain werde es schlecht ergehen, erklären die
jangfrau für die schönste und bewundern auch Durmart (2374).
Der große ritter fordert die jungfrau auf, den sperber zu ergreifen,
de thut es beherzt (2388). Yde bemerkt es und verlangt von Car-
droain, daß er ihr denselben zurückgebe. Dieser verspricht es,
wird von ihr darob drei mal geküsst und dann gewaffnet (2405).
Cardroains hoch zu ross und begleitet von Ide, reitet auf die stange
zu. Ide verlangt von der ‘jungfrau hochmüthig den sperber zurück.
Diese weigert sich‘ und verweist Ide ihre heftige sprache. Der
&treit sei sache der männer. Die leute bewundern die kluge rede
der jungfrau (2450). Cardroains befragt nun den großen ritter,
0b er wirklich bebaupte, der jungfrau gebühre ihrer schönheit halber
476
der sperber. Der große ritter bejaht es, worauf sie sich gegenseitig
herausfordern (2472). Cardroains hat die prahlerei des großen
ritters erkannt und schickt sich zum kampf an, worauf der große
ritter erschrocken nachgiebt und den sperber zurückzugeben ver-
spricht (2486). Die jungfrau will nicht glauben, daß dieses ver-
sprechen dem großen ritter ernst sei, wird aber von diesem des
gegentheils bedeutet. Er habe nie mit Cardroain kämpfen wollen,
sondern geglaubt, er werde diesen durch seine größe einschüchtern
und so den sperber bekommen (2506).
1de und Cardroains wollen die jungfrau ergreifen und ins ge
fängnis werfen lassen. Diese weint (2521). Da stürzt Durmars
vor, eilt bei dem großen ritter, welchem er beinah einen tritt vor
die brust versetzt hätte, vorbei, stürzt 30 andere ritter zu boden
und setzt Cardroain zur rede. Die jungfrau sei die schönste, ihr
gebühre der sperber, er sei bereit, für diese seine behauptung zu
kämpfen, wenn jemand ihm widerspreche (2542). Cardroains nimmt
die herausforderung an und läßt die jungfrau los. Beide ziehen
sich zurück und machen sich kampfbereit (2563). Dann stürzen
sie auf einander mit gefällten lauzen, durchbohren die schilde und
entmaschen die halsberge, die rosse prallen an einander und beide
ritter stürzen verwundet und betäubt zu boden (2586). Eine stunde
lang bleiben sie bewegungslos liegen, so daß die leute sich nähern
und beide für tot erklären (2598). Da kommt Durmars wieder
zu sich, zieht’ sein schwert und kommt stracks auf Caïdroain zu;
wie er ihn aber bewegungslos liegen sieht, greift er ihn nicht at,
sondern geht das blut seiner wunde zu stillen (2616). Er zieht
sich den lanzenstumpf heraus, verbindet sich mit dem seidenen
lanzenfähnchen .und geht zur nahen quelle (2628). Dort entwafnet
er sich und stillt mit dem fähnchen das blut, aber seine wunde
schmerzt ihn sehr, doch fühlt er, daß sie nicht lebensgefährlich ist.
Die jungfrau hätte ihm gern geholfen, doch ließ man das nicht za
(2648). AlsDurmars sich verbunden und schild und schwert wieder
ergriffen, geht er wieder auf Cardroain zu, welcher mitten durchs
herz getroffen, tot dalag (2660). Einer der kampfrichter trit
vor, erkennt der jungfrau den sperber zu und läßt Durmart für
seine zerbrochene lanze nach der sitte des landes eine ander
reichen. Durmars dankt (2674). Der rftter ermahnt nun Durmarh,
welcher schon zu ross gestiegen, eiligst davon zu reiten, da Car
droains bruder Bruns von Morois, wie auch andere jahre, sich in
der nähe versteckt halte und, sobald er seines bruders tod vernebm®,
hervorbrechen werde, um denselben zu rächen. «
477
Durmars dankt auch für den guten rath (2704) und reitet mit
der jungfrau, welche den sperber mit sich nimmt, davon. Die jung-
frau bietet ihm zum dank für seine hilfe unterwegs ihre dienste
an, sofern dadurch ihre ehre nicht geschädigt würde und fragt ihn
nach seinem namen. Durmars nennt sich (2731). Die jungfrau
drückt hierauf ihr bedauern über seine verwundung aus, und ver-
spricht ihm, wenn sie in ihr land gekommen seien, ihm die königin
von Irland zu zeigen, doch müße er bis dahin sich alles weiteren
nechforschens enthalten. Durmars verspricht das (2768). So reiten
sie eiligst weiter, da kommt der große ritter ihnen nachgeeilt, wel-
cher von seinem zwerg erfahren hatte, daß Durmars verwundet sei,
ud nun meint, leicht ihn besiegen zu können (2783). Die jung-
frau bemerkt ihn zuerst und zeigt ihn besorgt Durmart. Dieser
beruhigt sie (2796) und erwartet den heraneilenden großen ritter,
weicher die jungfrau von ihm zurückfordert. Sie bereiten sich zum
kampf (2812). Sobald der große ritter merkt, daß es ernst wird,
verliert er den muth. Durmars wirft ihn vom pferde, platt auf den
boden. Sein pferd eilt davon (2841). Durmars und die jungfrau
reiten durch den tannenwald weiter. Diese lobt Durmart und
wünscht, daß sie bald einen arzt für seine wunden finden mögen
(2853). |
Während sie so reiten, holt sie Bruns von Morois ein und ruft
Durmart zu, daß er seinen bruder rächen wolle. Durmars und die
geängstete jungfrau halten an (2882). Durmars fordert Brun von
Morois auf, zuerst ihn anzuaören (2894). Bruns von Morois hält
an und fragt, was Durmars ihm zu sagen habe. Durmars erklärt
hierauf, er sei tötlich verwundet und Bruns von Morois brauche
deshalb seinen bruder nicht zu rächen; wenn aber durch Gottes
hilfe er Durmars ihn überwinde, so werde das Brun von Morois zu’
ewiger schande gereichen (2914). Bruns von Morois ist noch nicht
$inzlich beruhigt, worauf Durmars verspricht, daß er, falls er wieder
genese, binnen 60 tagen sich zum kampf mit ihm stellen werde
(2937). Bruns willigt unter dieser bedingung ein und bestimmt als
kampfplatz sein schloß Morois. Durmars gelobt ihm sein versprechen
zu halten (2954). Darauf reitet Bruns von Morois davon und trifft
auf den großen ritter, welcher wieder zu pferde sitzt und sagt, er
habe beabsichtigt, Brun gegen Durmart zu helfen; er wird darauf
von Brun mit näch seinem schloß genommen (2986).
Durmars reitet weiter, doch seine wunde schmerzt ihn mehr und
Mehr. Unter einem baume steigt er und die jungfrau vom pferde,
‘utwaffnet sich und besorgt die rosse. Die jungfrau hilft ihm (3001).
478
Beide setzen sich unter eine belaubte eiche, Durmars lehnt auf bitten
der jungfrau sein haupt auf diese und schläft sogleich ein. Die
jungfrau wacht die ganze nacht hindurch bis zum morgen (3026).
Durmars erwacht und fühlt sich wunderbar gestärkt. Sie reiten
weiter auf breitem wege (3045). Der tag wird sehr heiß und Dur-
mart schmerzt seine wunde. Gegen 3 uhr kommen sie zu einer
schönen waldlichtung, wo eine tiefe quelle sprudelt; dabei steht
ein rothes zelt. Unter einem baum sind zwei knappen mit braten
beschäftigt (3068). Durmars reitet herzu und schaut in das zelt.
Er erblickt ein prächtiges bett darin, auf welchem ein fräulein sad,
damit beschäftigt ihre haare zu kämmen. Vor ihr hielt ein junges
mädchen einen spiegel und vor dem bett spielten zwei knaben.
brüder des fräuleins, schach (3104). Durmars und das fräulein be-
grüßen sich. Diese erhebt sich und fordert Durmart und die jung-
frau auf abzusteigen und ins zelt zu kommen (3120). Die knabe
helfen Durmart vom pferde und ebenso der jungfrau und besorgen
den sperber und die rosse (3136). Durmars entwaffnet sich und
wird dabei von den beiden jungfrauen unterstützt. Das fräulein
bemerkt, daß sein waffenrock blutig ist (3155). Sie fragt, ober
verwundet sei, und als er es bejaht und über schmerzen klagt, ver-
spricht sie, ihn vor 4 tagen zu heilen. Sie legt ein pflaster auf
die wunde und giebt ihm einen starken trank ein (3179). Darauf
spricht sie ihm muth zu und läßt ihm einen mit hermelin verbräs-
ten mantel geben. Eine magd breitet vor dem bett ein seidnes
tuch aus und knappen decken den täsch (3216). Nachdem sie ge
geßen, wird der nachtisch und wein aufgetragen und das fräuleu
spielt auf der harfe einen laich. Darauf setzt sie sich neben Dur
mart (3237) und erzählt ibm von ihrem freund Gladinel dem
N Rothen und von dem grausamen Fel de la Garde, welcher jedweden,
gleichviel ob dame, ritter, knappe oder priester, wenn er ibm be
gegne, sein pferd wegnehme (3272). Gegen ihn sei ihr freund t
vorher am morgen ausgeritten und sie sei seinethalber in großer
sorge (3288). Durmars spricht ihr muth zu (3300). Er und di
jungfrau mit dem sperber bleiben 3 tage in dem zelte des Gladistl
und werden aufs beste bewirtet. Gladineaz kehrt aber nic
zurück (3322).
Am dten tag früh rüstet sich Durmars zur weiterreise, ebes%
seine begleiterin. Er nimmt abschied von den? fräulein (3358)
Da kommt ein knappe herbeigelaufen mit zerrißenem wams. Ds
fräulein erkennt ihn als ihren diener und verspricht sich böse ns
richten (3382). Der knappe tritt unterdes ins gelt und berichte,
479
wie li Fels de la Garde ihm sein pferd geraubt und erzählt habe,
dad Gladineaz sein gefangner sei. Das fräulein ist ob dieser nach-
richt sehr bestürzt (3410). Durmars fragt den knappen nach dem
weg, welchen li Fel de la Garde eingeschlagen; der knappe erklärt
sich bereit, ihm den weg zu zeigen (3426). Durmars rüstet sich
und läßt seine begleiterin im zelt (3458). Der knappe läuft ibm
zu fuß voran und es dauert nicht lange, so sehen sie den Felon de
de la Garde, welcher mit seinem zwerg nach hause zurückkehrt.
Der knappe zeigt ihn Durmart und dieser ruft ihm zu, er solle hal-
ten (3499). LiFel de la Garde hält und beide kämpfen. Schließ-
Ich bleibt Durmars der sieger (3572). Li Fel de la Garde bittet um
guade und verspricht, alle befehle Durmarts ausführen und sich beßern
zu wollen (3596). Durmars läßt ihn geloben, Gladinel sogleich in
freiheit zu setzen und bei dessen freundin verzeihung zu erbitten. Dar-
sufsolle er zu könig Josefent reiten und sich der königin als gefangnen
übergeben, mit dem bemerken, daß er von ihm geschickt sei (3623).
Li Fel de la Garde gelobt es und darf darauf wieder zu pferde
steigen. Der knappe besteigt sein pferd ebenfalls wieder und Dur-
mars trägt ihm auf, mit dem Felon de la Garde zu reiten, um
seinen herren Gladinel zu befreien. Er selbst, Durmars, werde bei
dessen ankunft im zelt schon abgereist sein (3680). Auf befragen
des knappen giebt Durmars seinen namen an und reitet davon.
Er kommt an eine stelle, wo drei wege aus einander gehen und
Schlägt statt des linken den rechten ein. In gedanken än die kö-
nigin von Irland vertieft, bemerkt er seinen irrthum nicht und
reitet mehr den 20 meilen ohne das zelt zu erreichen (3684). Li
Fel de la Garde führt sein versprechen getreu aus (3698). Die
jungfrau mit dem sperber ist sehr betrübt, als Durmars nicht zurück-
kehrt, besonders da sie sich fürchtet ihren weg allein fort zu setzen
(3715). Gladoins bietet ihr seine begleitung an. Die erzählung
Schweigt nun für lange von der jungfrau mit dem sperber (3736).
Durmars bemerkt endlich, daß er sich verirrt und betet zu
Gott, daß er ihm den rechten weg zeige (3763). Da hört er ein
jagdhorn und eilt darauf zu. Es ist ein jäger. Er bittet um aus-
kunft über das rothe zelt (3785). Der jäger weiß aber nichts von
einem solchen, zeigt ihm jedoch den weg zu dem schloße des Brun
von Branlant, wo er gute unterkunft finden werde (3804). Dur-
mars reitet nach dem schloß und findet das hauptthor offen. Knappen
bewillkommnen ihn und nehmen ihm pferd und waffen ab (3836).
Er steigt hinauf in das schloß und wird von Brun von Branland
480
freundlichst aufgenommen, ebenso von den rittern, deren viele im
saale waren (3874). Auch die frau und die zwei töchter Bruns
kamen, um Durmart zu begrüßen (3896). Sie setzen sich zu tisch
(3914). Nach der mahlzeit erkundigt sich Durmars nach dem rothen
zeit (3934). Bruns weiß nichts zu melden, worauf Durmars beric-
tet, daß er in dem zelt eine jungfrau zurückgelaßen habe, welche
ihm versprochen hatte ihn zur königin von Irland zu führen (3964)
Bruns von Branlant erzählt Durmart, daß er die königin von Irland
.vor Landoc gesehen habe, dort habe sie den sperber durch di
tapferkeit eines ihrer zwei begleiter davon getragen. Derselbe habe
die nämliche rüstung wie Durmars gehabt (4020). Durmars fragt
woher Bruns wiße, daß jene jungfrau die königin von Irland gr
wesen, worauf Bruns erwidert, er habe es von einem ritter, welches
er dort vorübergehend gesehen, gehört, wiße aber leider nichts
näheres (4038). Durmars weiß nun, daß er bisher mit seiner ss
erkornen gereist war. Auf befragen, giebt er seinen namen um
herkunft an und erfährt darauf, daß Bruns, als er noch ledig war,
mit Durmarts vater in engem verhältnis gestanden habe. Bras
verspricht Durmart deshalb eine neue, seiner jetzigen ganz gleiche
rüstung, und zwar solle er dieselbe in empfang nehmen, wenn &
wieder bei ihm, dem Brun vorspreche (4067). Durmars dankt, nf
nachdem er vergeblich gebeten ist länger zu verweilen, legt er sich
zur ruhe (4088). Die nacht träumt er, er schlafe bei seiner ge
liebten, und erwacht sehr enttäuscht (4111).
Er bricht nun in aller frühe auf, um das rothe zelt wieder
aufzusuchen (4145). Gegen abend kommt er an einen waldssum,
und trifft einen knappen an. Er erkundigt sich bei ihm nach dem
zelt, bekommt aber keine auskunft. (4168). Als er darob sich sehr
beklagt, meint der knappe, er habe heute einen ritter gesebes,
welcher noch weit mehr unglück gebabt habe. Durmars bittet des
knappen ihm näheres zu berichten (4184). Gestern (heute) morges,
so erzählt nun der knappe, ritt könig Artus mit seinen rittern
der königin auf die jagd aus. Ydier dem sohn des Nu war die
bewachung der königin übertragen. Die jagd hatte sich entfers
und Ydier befand sich mit der königin und einer kammerjungfet
allein an einem kreuzwege (4206). Da kam Bruns von Morois, de
in die königin seit lange verliebt war, in voller rüstung herbei, bob
die königin zu sich auf den sattel und schlug Ydier, welcher seia®
pferd in die zügel fiel, mit der faust in die zähne, so daß er A
boden stürzte. Ydier ritt ihm nach und machte ihm wegen sis
unritterlichen raubes vorwürfe. Hätte er waffen bei sich, würde @
481
ihm seinen verrath beweisen (4238). Bruns von Morois hielt an
ınd versprach vor der nacht sich an der königin nicht zu vergreifen.
Wenn bis dahin ein ritter in sein schloß komme und ihn im zwei-
tampf besiege, solle die königin frei sein. Er verbürgte außerdem,
laß der ritter in seinem schloß sich nur vor ihm zu hüten habe
4254). Bruns kehrte darauf mit der königin in seine burg und
[dier, der nicht wagte zu Artus zurückzukehren, folgte ihm und
rartet nun vor dem schlosse (4278).
Durmars dankt für des knappen bericht, denn es ist ihm dadurch
ein versprechen wieder in den sinn gekommen, daß er nach seiner
riederherstellung Brun von Morois aufsuchen wolle, um mit ihm zu
impfen. Durmars bittet also um angabe des weges, und erhält
jereitwillige auskunft (4302). Nicht lange hat er zu reiten, so ge-
sngt er in die nähe des schlosses, das eine von der natur sehr
geschützte lage hat. Bruns hat dasselbe von keinem herren als
lehen, seine unterthanen sind getrea und nicht, wie jetzt viele barone,
verräther (4340). Sieben wälle umgeben die stadt, jeder ist durch ein
thor verschlossen. Ganz nahe bei denselben findet Durmars Ydier,
der sogleich auf ihn zukommt und ihn bittet ihm roß und rüstung zu
leihen, um sich an Brun von Morois rächen zu können (4372). Dur-
mars schlägt ihm seine bitte ab, da er selbst mit Brun kämpfen
mise, er wolle aber Ydiers sache zugleich mit verfechten. Ydier
ist hoch erfreut und beide ziehen in die stadt (4398).
Die stadt ist groß und reich und schön gebaut, und ist die
kauptstadt der ganzen gegend, 140 ritter sind darin ansäßig (4418).
Es giebt auch viele schöne frauen darin, auf welche Durmars und
Ydier oft ihre blicke richten (4438). Als sie nun zu dem eigent-
lichen schloß gekommen, erblicken sie an den schieBcharten eines
(turmes 40 durchlöcherte schilde (4465). Alsbald sehen sie einen
MBlichen zwerg über den hof kommen, welcher einen affen bei sich
ht, Durmars und Ydier spotten über ihn und nennen ihn figur.
Dermars beschwört ihn bei seiner häßlichkeit, er solle ihnen seinen
kerren zeigen und erklären, was die schilde zu bedeuten haben
(496). Der zwerg erwidert ihnen ingrimmig, die schilde seien alle
Yon rittern, welche sein herr besiegt habe, der Durmarts würde
"eh heute dazu kommen und der kopf Ydiers würde auf einen pfahl
testeckt werden, darauf zeigt er ihnen den weg zu Brun von Morois
4520). Über eine brücke kommen sie durch eine thür in einen
arten. Unter einem baum ist ein mit gold durchwirktes seidenes
ach ausgebreitet (4536). Dort sitzt Genoivre die königin, vor ihr
von Morois, sechs frauen und vier jungfrauen sitzen dabei.
Durmars 31
nn
482
Bruns von Morois fleht um die liebe der königin, während diese
ihn beständig abweist (4572).
Da kommt Durmars herbei und fordert Brun von Morois zum
kampfe heraus, er komme die königin zu befreien und sein wort
einzulösen (4598). Bruns obwohl widerwillig nimmt die herausfor-
derung an (4610). Er erhebt sich, stößt in ein elfenbeinhorn zum
zeichen, daß seine knappen ihm seine waffen bringen und die ritter
des schlosses als zeugen des kampfes zur stelle kommen sollen.
Bruns droht Ydier mit dem tod, sobald er Durmart besiegt habe
(4634). Seine knappen rüsten ihn. Er steigt auf sein streitroh
(4656). Die ritter und damen bilden einen kreis um sie. Bruns
hat auf seinem schild einen goldnen adler (4676). Der kampf be-
ginnt. Beim ersten anprall zersplittern ihre lanzen, ihre rose
stürzen und die ritter fallen beide betäubt zu boden, springen aber
bald wieder auf, und der kampf erneuert sich mit den schwertern.
Beide verwunden sich mehrfach (4730). Die zuschauer bewundern
den harten kampf, der noch unentschieden ist (4758). Endlich
betäubt Durmars durch einen wuchtigen schlag seinen gegner und
streckt ihn zu boden, er wirft sich dann quer über seine brus.
Die königin und Ydier sind hoch erfreut (4780). Bruns sieht,
daß weitere vertheidigung unmöglich ist und bittet um gnade, æ
verspricht alle rachegedanken wegen des todes seines bruders Car-
droain aufzugeben und allen befehlen Durmarts zu gehorchen (4820)
Durmars willfabrtet ihm unter der bedingung, daß er Genoivre
noch heute dem könig Artus zurückgebe und seine feste von diesem
zu ichen nehme, daß er außerdem andern tags sich in die gefangen
schaft der königin von Wales, der frau des könig Josephent be
gebe (4857). Bruns verspricht die befehle auszuführen,
Darauf stehen beide auf und gehen auf die königin Genoim
zu, von welcher Durmars verzeihung für Brun von Morois erbittet und
erhält (4878). Die königin will nicht länger verweilen und Bram
von Morois giebt ihr 20 ritter und 20 frauen als begleiter mit. &
und Durmars lassen sich entwaffnen, und Durmars bietet der kônigs
seine dienste an, schlägt aber deren aufforderung unter könig Arte
ritterschaft zu treten aus, da er dazu noch nicht würdig sei (4934)
Ydier küßt Durmart beim scheiden. Die königin und ihr gel
kommen bis anbruch der nacht nach Bel-Brullet. Als sie Ar
wieder gefunden, berichtet sie ihm ihr abenteuer. Dieser sufang
sehr aufgebracht, wird durch die versicherung der 20 begleitenden
ritter, daß die ehre der königin ungeschädigt sei und durch üb
worte der königin, daß Bruns sein land von Artus zu lehen nehm
> ur
483
werde, beruhigt und erklärt auf den rath seiner ritter sich bereit
Brun zu seinem lehnsman anzunehmen (4974).
Durmars wird unterdes von Brun aufs beste bewirthet (5014).
Für seine zerstückten waffen, läßt Bruns ihm neue, ganz weiße
während der nacht fertigen, und verspricht ihm andern morgens
seinen weg nach dem schloß La Garde zu zeigen und selbst nach
Wales aufzubrechen (5040). Andern tags brechen demnach beide
frühzeitig auf und reiten 7 meilen miteinander, wonach sie sich an
dnem kreuzweg trennen (5061). Bruns kommt sonntags (14 tage
nach pfingsten) nach Bangot, wo er Josephent, seine frau und viele
ritter antrifft (5078). Der könig kommt grade aus der messe.
Bruns tritt mit seinen zerhauenen waffen in das schloß und richtet
seinen auftrag aus (5104). Er wird gut aufgenommen und muß
den tag über da bleiben, um von Durmart zu erzählen. Innerhalb
der nächsten fünf tage huldigt er könig Artu (5124).
Durmars bringt die erste nacht in einem wald bei einem ere-
niten zu und kommt tags drauf an die stelle, wo vormals das rothe
lt stand, er erkennt den ort sogleich wieder (5141) und bricht
à klagen aus, die mit reflexionen über wahre liebe untermischt
und (5194). Beim scheiden von dem platze kann er die thränen
sicht zurückhalten. Diese thränen nennt der dichter liebesreliquien
(6202). Er kommt alsbald an eine mit schießscharten versehene
mauer und an einen viereckigen turm. Ein knappe der mit vogel-
fang beschäftigt ist, theilt ihm auf befragen mit, es sei La Garde
(5222). Durmars findet im schloß auf einer wiese den schloßherren
ait seiner frau und sieben rittern, wie er grade einem sänger zu-
hört, Alle gehen ihm entgegen und bewillkommen ihn. Die knappen
Gui pferd in empfang und entwaffnen ihn. LiFel von La-
hit\ihn in den saal und läßt ihm einen mantel umhängen
au f Nach der mahlzeit sagt Durmars auf befragen seinen namen
(5280). Li Fel von la Garde erzählt ihm darauf, daß er erst kürz-
lich von Wales, wohin ihn Durmars geschickt hatte, zurückgekehrt
sei, und daß die jungfrau im rothen zelte, welche Durmars zurück-
gelassen, seinetwegen sehr betrübt gewesen. Sie sei mit Gladinel
td seiner geliebten weiter gezogen, wohin wiße er aber nicht (5312).
Durmars erklärt, daß er gerade diese jungfrau suche und bittet
um rath, wo er sie erkunden könnte (5324). Am hof des könig
Arta, meint Li Fel von la Garde, der. seit vorgestern zu Gladin-
gubieres drei tagereisen von la Garde jenseits des meerarmes sich
aufhalte, könne er sicher etwas hören. Er könne ihn nicht hin-
begleiten, wolle ihm aber den weg beschreiben (5346). Beschrei-
81 *
484
bung des wegs (5364).
Durmars dankt, verabschiedet sich, legt sich schlafen und ver.
läßt andern morgens früh das schloß (5384). 6 meilen reitet er
im thal, auf der höhe angekommen hört der weg auf und er reitet
durch wüstes land grade auf das meer zu. Er läßt sich übersetzen
und setzt den andern morgen seine reise zu land fort. Er trift
an einem kreuzweg eine einsiedelei und fragt den einsiedler nach dem
wog nach Gladingesbieres (5416). Dieser sagt es gebe deren zwei und
räth ihm den längern als den sichereren einzuschlagen, auf dem as
dern laufe er gefahr mit den rittern des schlosses Roche-Brune zu-
sammen zu stoßen, welche seit mehr denn einem jahre den weg
unsicher machen. Freilich haben kürzlich Gavains, Yvains, Lance-
los, Engrevains, Sagremors, Perchevals und Ques 36 derselben ge-
tödtet, 14 andere seien aber entkommen und nach wie vor über-
müthig, denn noch gestern haben sie vor seinen augen einen ritter
getödtet (5454). Durmars beschließt den gefahrvollen kürzeren weg
einzuschlagen. Der einsiedler sucht ihn vergeblich davon abzurathen.
Durmars reitet ein und eine halbe meile im wald, bis er an
eine lichtung, die von kastanienbäumen umgeben ist, kommt. Dort
erblickt er sieben bewaffnete ritter, die sobald sie ihn sehen eilig
auf ihre pferde steigen (5490). Zwei stürmen vor den andern gegen
ihn an. Den ersten tödtet Durmars mit der lanze und wirft den andern
mit dem lanzenstumpf betäubt zu boden (5519). Auch die andern
fünf erlegt er (5552). Der dichter beruft sich wegen der wahr-
heit dieser heldenthat auf seine quelle. Durmars wischt sein schwert
an seinem waffenrock ab und steckt es in die scheide, steigt vom
pferde und führt sein pferd, um es verschnaufen zu lassen, herum,
dann sitzt er wieder auf, nimmt eine der lanzen der erschlagnen
und reitet davon (5572).
Keine meile weit außerhalb des waldes erblickt er zur Fechten
das schloß Roche-Brune, das ganz in vertheidigungszustand gesetzt
war, da seine insassen einen angriff des könig Artus erwartetes
(5589). Durmars reitet hart dabei vorbei, kommt in einen tanner
wald und hört in der ferne hilferufe (5604). Er eilt dahin und findet
sieben ritter, von welchen drei ganz unbewaffnet sind, die vier übrige
aber weder helme noch schilde kampfbereit haben. Fünf ritter ak
ihren frauen führen sie gebunden mit sich (5626). Sobald die freue
Durmart erblicken, flehen sie ihn an sie zu befreien. Ohne lang@:
zaudern stürmt Durmars auf ihre führer los, überwältigt zuerst die
drei unbewaffneten und danach auch die andern (5660). Alle bis
auf einen tödteter. Dieser eine sucht zu entfliehen, wird aber vol
ki
485
Durmart eingeholt und zu boden geschlagen (5676). Er bittet
Durmart um gnade und verspricht ihm dafür Roche-Brune zu über-
liefern, so wie mehr denn achzig gefangne, welche dort seien. Er
sei Creoreas der herr von Roche-Brune (5701). Hierbei fällt er
auf die knie und Durmars schenkt ihm das leben.
Sie kommen zu den fünf frauen zurück. Diese haben ihre
männer schon befreit und mit den rüstungen der erschlagnen ge-
waffnet. Sie grüßen Durmart und danken ihm. Durmars bittet sie
An nach Roche-Brune zu geleiten. Sie erklären sich bereit dazu
(6742). In Roche-Brune angekommen, melden dreißig bewaffnete
diener dem Creoreas das schicksal der andern sieben ritter. Nur
Creoreas neffe Pinels li Bruns habe noch etwas leben gehabt und
iinen den ritter beschrieben, welcher sie getödtet habe (5769). Die
beschreibung passt auf Durmart, weshalb ihn Creoreas unter zusi-
therung ihn deshalb kein leid zuzufügen fragt, ob er die that gethan
babe (5786). Durmars erzählt darauf, daß er von ihnen angriffen
worden und sie erschlagen habe. Er verlangt überdies, ehe er den
belm abnehme, die herausgabe der gefangnen (5809). Creoreas
fügt sich bereitwillig seiner forderung. Die neunzig befreiten ge-
Angnen bewillkomnen Durmart und entwaffnen ihn (5832). Creoreas
ttspricht von jetzt an sich su bessern und fragt Durmart nach
einem namen (5856). Darauf führt er ihn zur rast in den schloß-
Durmars erkundigt sich bei den gefangnen nach der königin
on Irland, keiner aber weiß ihm auskunft zu geben, ein knappe ver-
pricht ihm jedoch in ein benachbartes schloß zu führen, wo er er-
ünschte nachrichten vernehmen werde (5886). Der knappe hieß
tüivres li Blons. Durmars nimmt sein anerbieten an (5899) und
tägt:dem Creoreas auf, andern tags zu Artus zu reiten, diesen von
em besieger des Brun von Morois zu grüßen, sein schloß Roche-
rune vom könig als lehen zu nehmen und ihm alle seine nunmehr
efreiten gefangnen vorzustellen. Darauf solle er zur königin von
Vales fahren, sie von ihm, ihrem sohne grüßen und ihr seine waffen-
baton erzählen (5936). Creoreas verspricht es zu thun. Darauf
etzen sie sich zu tisch (5956). Nachher legt man Durmart in ein
Chönes bett. Die befreiten gefangnen wachen vor ihm die ganze
acht und zwingen die schloßinsaßen die nacht unbewaffnet außer-
ab des schloßes zuzubringen (5974).
Andern morgens verabschiedet sich Durmars und reitet mit Guivret
e Blont davon (5995). Creoreas seinerseits begiebt sich mit den
Jfangnen zu Artu nach Glatingebieres (6010) und richtet Durmarts
486
befehl aus (6040). Artus verzeiht Creoreas wegen Durmart und be
dauert, daß dieser nicht selbst gekommen und in sein gefolge
eingetreten sei (6058). Creoreas bleibt die nacht am hofe und die
gefangnen kehren heim (6076). Tags darauf reitet Creoreas nac
Gales und richtet in der »weißen stadt« Durmarts auftrag au
(6100). Durmars reitet unterdessen mit Guivret le Blont zum zehen-
jungfrauenschloß. Guivres erklärt ihm, weshalb das schloß diesen
namen trage. Es wohnen zehn jungfrauen und zehn ritter in dem
schloß. Die letzteren seien weit und breit wegen ihrer tapferkeit
bekannt. Ihr anführer heiße Geogenans und sei sein, Guivrets
oheim (6172). Durmars denkt bei dieser rede an seine geliebte
und beide reiten stumm weiter bis in die nähe des schlosses (6200).
Guivres reitet voran, um Durmars anzumelden (6214). Er trifi
die schloßbewolner vor dem thor (6229) und wird als ein längst
aufgegebner herzlich bewillkommt (6245). Er berichtet, wie er
durch Durmart befreit sei und, daß dieser die nacht im schloß
zubringen werde (6274).
Indem kommt auch schon Durmars herbei und wird von allen
freundlichst begrüßt. Die jungfrauen selbst entwaffnen ihn und
bekleiden ihn mit einem purpurmantel (6296). Im palast machen
sie sich näher mit einander bekannt und setzen sich dann zu tische
(6328). Durmars ißt gemeinsam mit der schönsten der zehn jung-
frauen, welche Dyonise heißt. Das essen ist großartig, jeder bekommt
doppelte teller (6364). Durmars erkundigt sich nach dem essen
bei Geogenant nach der königin von Irland (6379). Geogenans
weiß ihm nichts über sie zu sagen, meint aber, Durmars werde
nächsten montag bei anlaß eines turnieres zwischèn den schlôssen
Blanches-Mores und Roche-Lande auskunft erhalten können. Diese
turnier haben die damen der beiden schlösser ausrufen lassen, ®&
solle zwei tage dauern. Der sieger des ersten tages erhalte die
dame von Blanches-Mores zur frau, der des zweiten, die von Roche
Lande (6412). Zu diesem turnier kämen ritter von zwanzig tar
reisen her. In der mitte des turnierplatzes sei für die frauen und
jungfrauen des landes, besonders für die zwei jungfrauen, derentwege®
das turnier statthabe, eine große tribüne von 3 stockwerken, ringr
um mit fenstern versehen, erbaut. Sieben bejahrte ritter seit
die kampfrichter. Dort könne Durmars über seine geliebte siche
näheres hören. Er solle bis montag bei ihnen verweilen, dann wär
den sie alle mit ihm dorthin ziehen und ihm als gefolge diene
Der turnierplatz sei nur fünf meilen entfernt (6454). Darm
willigt ein (6472). Geogenans fordert ihn darauf auf.zu 5%
487
was für neue waffen er haben wolle, da seine ganz zerhauen seien.
Durmars wünscht sich neue weiße, schlägt aber das anerbieten
Geogenants, sich ein neues streitroß auszusuchen aus, da sein roß
ihn die besten dienste thue (6502).
Nach diesen reden legen sie sich zur ruhe und stehen tags
darauf nicht zu früh auf (6522). Dyonise schickt Durmart frische
wäsche und neue kleidungsstücke. Die ritter kleiden sich an, hören
die messe. Durmars begrüßt darauf die damen (6559). Die ge-
schenke, welche sie ihm anbieten, wagt er nicht auszuschlagen,
schenkt sie aber vor seiner abreise den kammermädchen wieder (6576).
Naeh der messe setzt man sich zu tische und treibt dann aller-
hand andere kurzweil (6599). Die gaben, welche die ritter Dur-
mart anbieten, schlägt er aus. So vergehen zwei tage, montag in
aller frühe brechen sie auf, auch die zehn jungfrauen reiten mit
(6624). Durmars besteigt ein anderes pferd, sein streitross wird neben
iım hergeführt. So reiten sie davon; alle wege sind voll von men-
schen, welche auch zu dem turniere ziehen (6646). Geogenans
zählt ihm die ritter auf, welche an demselben theilnehmen werden.
Auf seiten von Blanches-Mores werden sein: li rois des Mores,
könig Ydier de Cornuaille, graf Brandis von Galvoie, graf Galans
del Gaut-Destroit, der könig Bangon von Valon, Galehes von Cornillon,
Bruns von Morois, der graf Enor von Duveline, Clamador von la Bruiere,
der graf von la Grant-Montaigne und ihre genoßen (6676).
Auf seiten von Roche-Lande sind nicht soviel leute, aber bessere
fitter. Dort sind die Artusritter, li rois des Isles, die könige von
Orcanie, von Escosse, von Benewic, die grafen von Riswic, von
Blanche-Lande und der graf Braiains von Arondel. Geogenans
schlägt vor, daß sie selbst sich zu denen auf der seite von Blanches-
Mores wenden (6713). Durmars willigt ein (6732).
80 kommen sie in die nähe des kampfplatzes, wo schon alles
bereit ist (6770). Durmars, Geogenans und seine gefährten wappnen
sich auf dem plan und reiten dann mit erhobnem banner fürder
(6843). Sie kommen zur tribüne und steigen in die höhe (6894).
Geogenans erkundigt sich erfolglos nach der königin von Irland.
Die frauen und jungfrauen begehren Durmart kennen zu lernen,
und werden durch Geogenant mit Durmart bekannt gemacht. Doch
hat dieser nicht zeit zu vielen worten, denn das turnier beginnt
(6988). Durmars und seine gefährten steigen zu pferd und reiten
vorwärts (8968). Ein zweikampf zwischen Yvain und Durmart bleibt
in 25 Gängen unentschieden (6996). Geogenans kämpft mit einem
gefährten Yvains (7004), und Kez mit dem Felon von la Garde. Beide
488
Le
letzteren stürzen zu boden (7048). Durmars und Yvains mischen sihin
den kampf. Kez steigt wieder zu pferde (7082), auch li Fel von la Garde
wird befreit und beritten gemacht. Ywains und Kez werden sehr
bedrängt (7115). Da kommen die übrigen Artusritter zur hilfe
herbei, Gawains, Lancelos del Lac, Sagremors, Perchevauz, Ere,
Gales li Chaus, Tulaz von Rogemont, Engrevains, Gahares, Gaharies,
Mordres li petis, Gifles, Tulaz von la Deserte und Ydier der sohn des
Nu. Gawains befreit Ywain und Ke (7182).
Artus schaut zu und bewundert Durmart, welchen er aus un-
kenntnis seines namens seiner waffen halber den weißen ritter nennt,
auch Ywain lobt er. Artus hatte viele begleiter bei sich (7226).
Ydier von Cornuaille, der graf von Duvelline und Bruns von Morois
rücken vor, gegen sie Gawains. Durmars richtet sich gegen Gawain
(7272). Kampf zwischen Lancelot und dem Grafen von Duvelline.
Der letztere fällt, wird aber wieder befreit (7300). Kampf zwischen
Brun von Morois und Saigremors, zwischen Ydier von Cornuaille und
Perceval le Galois, der letztere wird vom pferd gestoßen (7342).
Allgemeine kämpfe (7400). Der könig von Schottland streitet mit
Galehet de Cornillon (7435). Li rois des Isles mit könig Bangon
d’Avalon und graf Barndis de Galvoie (7486).- Diese wären jedoch
zurückgedrängt und besiegt, wäre ihnen nicht graf Galaus del Gaut-
Destroit nebst dem grafen von la Grant-Montaigne zu hilfe geeilt (7518)
Unterdessen kämpft Durmars zur bewunderung der frauen und
jungfrauen mit den rittern aus Artus gefolge (7554). Reflexionen
des dichters über prahlerische aber untüchtige ritter (7614). Dur-
mars reitet in das dichteste gedränge und wird von den zehn rittern
aufs kräftigste unterstützt. Artus und seine begleiter können ihn
nicht genug bewundern (7642). Die damen haben manche gefangne
und streitrosse, die ihre ritter ihnen geschickt haben. Die sebn
jungfrauen erhielten von ihren rittern Tulaz de la Deserte, Mor-
dret le petit und Ke als gefangne. Diese sind gegenstand des
spottes der frauen. Kez ist darob sehr: erzürnt und verwünscht
die frauen (7700). |
Li rois des Mores rückt vor. Gegen ihn die könige voa
Orkanie und Benuic, die grafen von Evuric und Blanche-Lande und
der graf Briains d’Arondel (7780). Die ritter von der tafelrande
kommen noch dazu und drängen den könig des Mores zurück
(7846). Da kommt ihm Clamador von la Bruiere zu hilfe, auch ef
wird jedoch sehr bedrängt (7896). Zu seiner unterstützung eilt 64-
lehes de Cornillon herbei (7932). Ihm stellt sich aber der könig
des Illes entgegen (7948). Indessen wenden der könig des More,
489
graf Brandis von Galvoie und der graf del Gaut-Destroit sich zur
facht (7964). Durmars stürmt zur hilfe herbei, sticht Saigremor
vom pferde, doch er und die zehn ritter gerathen arg ins gedränge.
Bruns kommt sie zu unterstützen (8016). Lancelos befreit indessen
aigremor, doch nun kehrt auch der tliehende könig des Mores und
lie grafen del Gaut-Destroit und von Galvoie um, und so ist die
rankende schlacht wieder ins gleichgewicht gebracht (8062).
So währt das turnier bis sonnenuntergang, da trennt man sich
nd kehrt in die quartiere zurück. Die kampfrichter können sich
iicht einigen, wem sie den sieg zuerkennen sollen. Neben Durmart
kommen noch in erwägung Gawains, Yvains, Lancelos, Perchevaus,
Bruns de Morois, Galehes und li rois des Isles (8142). Artus kehrt
föhlich mit seiner schaar nach Roche-Lande zurück, und unterhält
Seh mit Saigremor (8184). Gavains meint der ritter mit den weißen
wfen (Durmars) sei heute der sieger gewesen. Artus theilt seine
ansicht. So kommen sie nach Roche-Lande (8224). Durmars und
die zehn ritter begeben sich indessen nach Blanches-Mores, wo sie
Weisen und dann zur ruhe gehen. Andern morgens nehmen sie
tien nicht zu starken imbiß und waffnen.sich (8286). Durmars
rrd von den jungfrauen gewappnet und mit rosenkränzen geschmückt
8308). Dann reiten alle gemeinsam aus auch die jungfrauen (8326).
lez erkundigt sich bei Geogenant über sein schicksal (8350). Geo-
bnans läßt ihn und seine mitgefangnen ohne lösegeld frei (8361)
td theilt ihm auf befragen Durmarts namen und heldenthaten mit
876), worauf Kez sich mit Durmart bekannt macht und dann sich
ich Roche-Lande wendet (8390). Die Artusritter rücken in ge-
hlossnen reihen vor. Geogenans nennt Durmart die führer der
nzelnen abtheilungen und beschreibt ihre wappenschilde und
isrüstung. Die führer sind Gavains, Ivains, Lanzelos, Percevaus,
rec, Kes, Aullas de Rochemont (Tulas de Rogemont?) Gifles und
ristans (8538).
Das turnier beginnt von neuem Der graf von Duveline reitet gegen
an könig des Isles, keiner bringt aber den andern zum fall (8578).
er kampf wird allgemein. Durmars ist immer im dicksten gewühl, ı
lle sagen, daß er der sieger des turnieres sei (8636). Auch Gavains
ümpft wacker, wird aber in der rechten hand verwundet und kehrt
ammt seinen leuten heim (8659). Die ärzte versprechen ihn binnen
ierzehn tagen zu heilen (8688). Das turnier nimmt unterdessen
Binen verlauf. Durmars blgibt„sieger, Artus und die kampfrichter
wkennen ibs den preiß zu, auch die frauen und jungfrauen be-
randern ihn sehr (8738). Artus hätte ihn gern kennen gelernt
9 e D es.
490
und schickt deshalb nach Geogenant. Dieser kommt sogleich mi
drei begleitern. Artus erkundigt sich, wer der ritter sei (8768)
Geogenant steht ihm rede (8792). Der könig bittet ihn darakdf,
Durmart zu ihm zu führen (8811).
Durmars jedoch hat sich schon heimlich hinweg begeben, um
die spuren seiner geliebten aufzusuchen. Ohne rast reitet er, bis
er einen großen wald erreicht hat (8862). Artus ist traurig, daß
Durmars nicht gefunden werden kann, läßt aber Josefent durch
einen brief die nachricht von dem sieg seines sohnes zukommes,
worauf dieser und sein ganzer hof hocherfreut sind (8900). Die
beiden jungfrauen aber, derentwegen das turnier statt hatte, sind
betrübt, als sie Durmarts heimliche abreise erfahren. Sie sind
80 in ihn verliebt, daß sie nie heirathen (8928).
Durmars reitet indessen voran, bleibt die nacht und den tag darauf
bei einem vavassor und reitet donnerstags weiter (8948). Selbstge
spräch Durmarts über die aussichten seiner liebe (9076).
Über vier monate lang nach dem turnier irrt er umher ohs
seine geliebte zu finden (9100). An einem wintertage kommt er
wieder zu Brun von Branlant, der sich grade mit seinen rittern bei
der falkenjagd vergnügt und von einem knappen Durmart gezeigt wird.
Alsbald kommt Bruns auf Durmart zu (9146). Durmars wird be
willkommt und ins schloß geführt (9179). Kaum hat er seines
namen genannt, so erkennt ihn Bruns wieder, auch er hat schen
von Durmarts turniersieg gehört (9204). Er bewirthet daher Dur
mart aufs beste und läßt auch seine frau nebst seinen zwei töchtern
herbeirufen (9216). Diese begrüßen ihn. Darauf geht man a
tische (9238). Bruns hat sein früheres versprechen, Durmart, wen
er wieder vorbei komme, eine neue, seiner ersten gleiche wafler
rüstung zu schenken, nicht vergessen, sondern lässt sie ohne vers
herbeibringen und Durmart überreichen. Durmars nimmt sie dar
kend an, verweigert aber das streitroB und das schwert, da de
seinigen ihm die besten dienste thun (9294). Er verabschiedet sie |
darauf von Brun, um sich zu Artu nach Glastingebiere zu begebe
(9330). Auch von den frauen nimmt er abschied, legt sich zur rad
und bricht andern tags früh auf(9356). Bei einem bauer erkundig
er sich, ob er auf dem richtigen weg sei und erfährt außerdem, daß dot
morgen am tag sanctæ nativitatis großer hoftag abgehalten werde (9380).
Durmars kommt bald nach Glastingebiere und sieht an da
palastfenstern zweihundert schilde aufgehängt, drinnen hingen ned
weitere hundert. Er weiß sich den grund davon nicht zu sg
(9396). In die stadt gekommen, erregt er die bewunderung d#
Pe Pd ® |
4
491
leute. Auf einem erker des palastes unterhält sich Kez mit Saigre-
mor (9421). Sie erblicken Durmart, gehen ihm entgegen und be-
willkommen ihn (9462). Durmars erkundigt sich nach den schilden,
worauf Saigremors ihm erklärt, daß sie während der acht tage des
boflagers da hingen, jeder ritter dessen schild sich darunter be-
finde, sei verpflichtet, falls sein schild herabgeschlagen werde mit dem,
welcher es thue zu kämpfen (9488). So gehen sie weiter und kommen
in den palast, der könig hört grade messe. Im schloßsaale befin-
det sich ein zauberkräftiger stuhl, welcher jeden der sich darauf setzt,
wahnsinnig macht; nur ritter von bewährter tapferkeit können darauf
wnbeschadet sitzen. Kez erzählt dies Durmart und warnt ihn (9554).
Durmars aber setzt sich kühn darauf und bleibt zur verwunderung
von Ke und Saigremor ungeschädigt. Er giebt sich hierauf auf
Kes frage zu erkennen und wird von diesem nun um so freundlicher
begräßt (9579). Artus kommt indes aus der vesper und wird durch
Ke von Durmarts ankunft benachrichtigt. Artus ist hoch erfreut,
denn Durmars ist sein vetter (9602). Er findet Durmart noch auf
dem zauberstuble sitzend. Gegenseitige begrüßung. Saigremors muß
de königin rufen (9632). Diese läßt wiederum Gavain und Yvain
a sich kommen und begiebt sich mit ihnen und vielen frauen und
jngfrauen in den saal. Die ritter und Durmars begrüßen sie. Sie
wkennt Durmart wieder (9684) und empfiehlt ihn ihrem gemahl.
Gvains und Yvains machen sich mit Durmart bekannt (9712).
Durmarts schild wird neben den Gavains aufgehängt. Artus fordert
Durmart auf in seinem gefolge zu verbleiben (9734). Dieser schlägt
®@ aber aus (9761). Der könig dringt nicht weiter in ihn. Man
seht zu tische. Kez mit 15 rittern warten auf (9802). Nach tisch
Vergnügt man sich bis tief in die nacht mit musik und erzählungen
(8822). Durmars will vom könig abschied nehmen, dieser bewegt
Ihn aber den folgenden tag noch zu bleiben (9844). Die ritter
entfernen sich nach und nach und Durmars geht mit Gavain und
Yvain in Kes wohnung (9869). Dort unterhalten sie sich noch
eine weile, legen sich dann zur ruhe und begeben sich andern
mosgens ins kloster, wo sie mit dem könig die messe anhören (9908).
3 Artus macht darauf Durmart mit den rittern und damen seines
hefes bekannt (9942). Kez bereitet unterdes die mahlzeit. Man
setzt: sich, auch die königin nimmt an dem mahle theil (9982).
Durmars sitzt bei Gavain, zwischen ihnen die schwester des grafen
von Arondel (9995). Während sie noch bei tafel sitzen, sehen sie
®inen ritter hoch zu roß herbeikommen, vor ihm her eine jungfrau,
hinter ihm fünf zwerge, von denen jeder eine lanze trägt (10042).
492
Der ritter und seine begleiter reiten gerade auf das schloß zu, dis
treppen in die höhe und gerade in den saal zur verwunderung de
anwesenden und besonders Kes (10068). Cladains, so heißt de
ritter, schlägt Durmarts schild herunter (10101). Sogleich springt
dieser auf und rüstet sich zum zweikampf (10185). Artus, die kb
nigin und der ganze hof schauen dem bevorstehenden turniere =
(10200). Der kampf entbrennt heiß, bleibt aber unentschieden
(10262). Da bittet die jungfrau, welche mit Cladain gekommen,
Artu die streitenden zu trennen (10306). Der könig thut es und
so endet das turnier für beide glücklich. Durmars verabschiedet
sich, Cladains bleibt an Artus hof (10345). Durmars reitet davos
Der dichter will nicht alle seine abenteuer erzählen, Durmars wünsch
seine geliebte wüste von all den drangsalen, die er ihretwegen durch
macht. Reflexionen des dichters (10406).
Eines tags gegen mittag (Durmars reiste grade durch wüste
gegenden Irlands) gelangt er in ein land, dessen städte verbrannt
dessen burgen zerstört und ganz verlaßen sind, weiterhin findet
er sieben hundert leichen quer über dem weg liegend (10434).. Is
einem wald erblickt er nach längerem reiten einen jäger an einem
feuer sitzend (10461). Dieser will fliehen als er Durmart nahen
sieht, bleibt aber auf dessen zuruf (10481). Er bietet Durmart an 38
seiner mahlzeit theil zu nehmen und ebenso dem ross Durmarts, ds
hälfte der ration des seinigen zuzutheilen (10511). Durmars nimmt
es dankbar aı (10545). Er erkundigt sich darauf bei dem jäger
nach der ursache der verwüstungen, welche er am tage gesehes
hat (10570) und erfährt, daß sie vom könig Nogant verübt seien,
welcher seine lehnsberrin und verwandte die königin von Irland
bekriege (10592). Veranlassung dazu sei sein benehmen bei des
sperberfest vor Landoc gewesen (10636). Die königin habe, ab
sie nach hause gekommen sei, überall Nogants feigheit erzählt, sobal
er das erfahren, habe er die rechtmäßigkeit ihrer thronansprücht
angefochten, viele ihrer unterthanen zum abfall bewogen und bels-
gere sie nach verwüstung ihres landes seit gestern mittag in ihre
residenz Limeri (10700). Durmars erklärt nach kurzer überleguig
daß er der königin gern gegen Nogant helfen möchte (10740). De
jäger, welcher ein dienstmann der königin ist, meint, er solle &
nur thun und erklärt sich bereit, ibn in die stadt zu führen, die
nur 7 meilen entfernt sei (10778).
In der that brechen sie andern tags früh dahin auf, Der jäger
mit namen Cesars vorauf, Durmars hinterher. Bald erblicken st
493
Limeri, dessen schloß sich hoch auf einem felsen befindet, die stadt
wibst liegt am fuße desselben und ist rings mit mauern und wällen
ımgeben. In der vorstadt hat sich Nogans festgesetzt. Durmars
man seine banner wohl erkennen (10833). .Cesars zeigt ihm alles.
ie burg und stadt können sich sieben jahre halten, denn es seien 140
itter, 1000 diener, 100 bogenschützen und mehr als 3000 bewaffnete
ürger darin, und lebensmittel für zwei jahre (10860). Nogans habe
000 ritter und 100,000 andre leute, sie können aber wegen des
meses und des sumpfes nicht zu ihnen gelangen. Limeris sei die
inzige feste der königin (10881). Die mühle von Limeri zur linken
ei auch befestigt und heiße daher mühlenschloß. Der herr des-
elben sei der junge Procidas, ein knappe von achtzehn jahren. Er sei
ler königin treu ergeben und sehr wacker. Beiihm seien 60 knappen
md 100 diener (10,959). Wenn Durmars sich ihnen anschließe und
ie führe, könne er Nogant tüchtig belästigen, gehe er aber in
lie stadt, so sei dies nicht möglich (10988). Ihr weg bis zum
Mählenschloß sei sehr eng, er führe über den morast und sei nur
mgen des harten frostes gangbar. Durmars müße absteigen und
mfuß gehen, er, Cesars, wolle sein pferd führen. Im mühlenschloß
süßen sie beide ihre pferde zurücklassen, wenn er in die stadt
Wle, denn sie müßen über den fluß fahren (11025). Durmars will
lber im mühlenschloß bleiben und bittet Cesar, der königin seine
wkunft zu melden und sie von ihm zu grüßen und sagt deshalb
%ar seinen namen (11074).
So kommen sie nach langem beschwerlichen weg noch vor anbruch
te? nacht vor das mühlenschloß (11106). Die zugbrücken sind in
6 hôhe, Cesars ruft, man solle sie niederlassen. Der diener weichert
h, da er Durmars nicht kenne, will aber Procidas rufen. Dieser
mmt mit zehn knappen. Üesars zeigt ihn Durmart (11138) und
gt darauf zum Procidas, daß Durmars gekommen sei ihnen zu
lfen (11168). Procidas verlangt, Durmars solle auf die heiligen
s beschwören, und steigt, als dieser dazu bereit ist, über die
ücke zu ihm. Sie entwaffnen Durmart (11204). Durmars schwört
wegen heiligen der königin, getreulich zu helfen und wird ein-
und freundlichst beherbergt (11256).
.„ Beim eßen sitzt er mit einem caplan allein am tisch, die knappen
sen ans boden (11287). Durmars trägt Cesar, welcher nach Limeri
afbricht, auf die königin zu grüßen und ihr zu sagen, daß vor
Ängsten ihre noth beendet sein werde (nach vers 11222 und 11374
t es noch etwa ein monat bis dahin) (11316). Cesar richtet seinen
uftrag aus (11399). Die königin erinnert sich sogleich Durmarts,
- ‘
494
verbirgt aber ihre freude vor den lesten. erst, als se im bett rab
laßt sie ihren gedanken freien lauf (11538) Auch Durmars kan
nicht schlafen, sondern denkt an seine geliebte (11590, Anden
tags nach der messe fordert Durmars Procidas za einem ausıll
gegen die belagrer auf (11609). Procdas schlägt vor, diese bein
tränken der pferde zu überfallen. Ein breiter gepfasterter weg
zwischen zwei morästen führe sie sicher bis an die tränke (11639)
Sie wappnen sich und theilen sich in zwei haufen Dreißig knappen rer
ten mit Durmars und dreißig bleiben als reserve (11684). Bald stoßen
sie auf die feinde, welche grade zurückkehren, vierzig ritter derselbe
decken den zug (11702). Dieselben machen sogleich kehrt als ss
Durmart und seine schaar erblicken, sie werden jedoch übel rage
richtet, besonders durch Durmart (11770). Im schloß Limeri kat
man den ausfall mit angesehen und Cesars meldet der königin die
waffenthaten Durmarts. Sie weiß ihre freude darüber zu verbergen
(11836).
Durmars und seine gefährten kehren ins mühlenschloß zuräck.
Durmars schlägt vor, tags darauf zwanzig der knappen zu ritters
zu schlagen. Procidas ist damit einverstanden (11900). Der küaig
Nogans über seinen verlust erzürnt, hält rath und befolgt Brisiss
von Rochiers vorschlag täglich sechzig ritter und hundert diener das
lager bewachen zu lassen (11976). Der andre tag bricht an. Pr»
cidas schlägt vor in aller eile ritterkleidung anfertigen zu lases
und so lange zu verziehen. Durmars giebt zu bis zum nächstes
tag zu warten (12021). Zwei knappen fahren nach Limeri und be
sorgen zwanzig waffenröcke, decken, wappenschilde und helme (12056).
Sie bringen sie Procidas, welcher sie Durmart übergiebt, erst tag
darauf vertheilt dieser sie unter die neuen ritter (12108). Durman
hält denselben ibre pflichten vor und fordert sie auf gleich am sr
ben tag einen neuen ausfall zu machen (12156). Procidas ist ber®
und läßt die messe singen, darauf empfangen die neuen ritter d#
degen und den ritterschlag von Durmart (12178).
Sie steigen zu pferde und theilen sich in drei haufen. Di
zwanzig ritter, von Durmart angeführt nebst zwanzig dienern bilde
den ersten, je zwanzig knappen mit dienern die beiden andap
haufen die erst eingreifen sollen, wenn die ritter der hilfe bedüries
Durmars läßt diese an der brücke am ende der sehleuse haltet
(12252). Die ritter reiten weiter und stoßen einen armbrustschsd
weit davon auf Briain von Rociers nebst sechzig rittern und hundet
dienern. Briains ermahnt die seinen keinen der ausfallenden eur
kommen zu lassen. Aber durch Durmarts, Procidas und der übrige
495
uen ritter tapferkeit werden sie zurückgetrieben (12348). Von
meri schaut die kônigin und ihr hof dem kampfe zu (12392).
urmars und die seinen verfolgen Briains schaar bis zu ihren lager-
ätten, ziehen sich aber, als das ganze heer Nogants gegen sie
wückt bis zur schleuse zurück, um im rücken gedeckt zu sein
2408). Durmars ermahnt zum ausharren, da kommt auch schon
leor, ein reicher graf und ungetreuer vasall der königin von Irland,
ırbei, er ist den andern einen morgen voraus (12461). Durmars
ürzt ihn zu boden, wobei ihm der rechte arm bricht. Die seinen
agen ihn auf seinem schilde aus dem kampfe (12484). Die große
berzahl drängt indessen Durmart und seine schaar zurück, auch die
den andern haufen, welche zur hilfe anrücken vermögen auf die
ser nicht stand zu halten. Durmars deckt mit Procidas den
kkzug bis alle die brücke überschritten haben, wo sie vor wei-
ser verfolgung sicher sind (12588). Die belagerer haben sech-
ig todte, die belagerten aber nur 36 leicht verwundtete (12620).
is Durmars und die seinen zurückgekehrt, laßen sie sich eßen
md ruhe wohl thun und machen am andern tag zwanzig neue
fter (12633). Die königin schickt ihnen am selbigem tag durch
%sar allerhand schmucksachen und Durmart speziell das versprechen
&hönen lohnes für seine dienste, was ihm Cesars heimlich verkün-
kt, Durmars war darob hoch erfreut (12682).
So vergeht eine geraume zeit. Durmars bleibt während eines
wnats in sieben kämpfen sieger und flößt dem heer Nogants große
rcht ein (12706). Deshalb sendet eines tags Nogans an Artu
xd verspricht ihm Limeri, zwanzig schlösser und anerkennung
iner lehnsoberhoheit, wenn er ihm helfe Limeri einzunehmen
2749). Auf Gavains rath willigt Artus ein, sammelt in Rovelent
n heer von mehr als 10000 rittern, in dem auch könig Jozefens
it vielem volk sich befindet (12770). Nogans kommt Artu ent-
gen, wiederholt feierlich seine versprechungen und raümt ihm
in Quartier ein (12808). Durmars bemerkt die verstärkung des
lagerungsheeres und ermahnt zum ausharren, worin ihm Procidas
stimmt (12861). Artus erkundigt sich bei Nogant über die ver-
“diger vonLimeri und des Mühlenschloßes (12940). Darauf bittet
n Kes andern tags allein mit fünfzig rittern seiner schaar gegen
ıs Mahlenschloß reiten zu dürfen und rühmt sich Durmart leben-
g oder tot dem könig zu überliefern (12967). Artus willigt ein
ad Kez bricht andern morgens früh auf.
Artus und seine gefährten folgen ihm unbewafinet um dem
ımpf zuzusehen (13023). Kez sprengt vorwärts und trifft Durmart
496
nebst dreißig rittern und vierzig dienern, wie sie gerade das ende
der schleuse befestigen, er fordert Durmart zum zweikampf herau
(13054). Durmars nimmt ihn an. Kez stürzt beim ersten anprall,
seine und Durmarts gefährten eilen nun herbei. Kez wird zwar
von seinem neffen le Laid-Hardi befreit, aber er und seine schasr
werden, obwohl mit mühe, zurückgedrängt (13151). Artus lobt
Durmart laut. Jozefens hat bemerkt, daß der tapfre ritter seine
sohnes wappen trage (13184). Indeßen wendet sich Durmars un
und kehrt mit den seinen in das mühlenschloß zurück (13210). Die
königin von Irland hat von Durmarts neuer waffenthat durch Cem
kunde erhalten und ist sehr fröhlich, auch Durmars denkt an sie (13256).
Andern tags reitet Gavains mit dreißig rittern in aller stils
gegen das Mühlenschloß. Artus hört es, verbietet den andern sich |
zu rüsten, und reitet wie am tage zuvor, um den kampf mit anze
sehen. Gawains läßt seine begleiter jenseits der brücke, dieæ
selbst überschreitet (13330). Durmars kommt mit dreißig gefäbrtes
aus dem ..schloß, erblickt Gavain und läßt nach einer ermahnung
zur vorsicht die seinen ebenfalls zurück (13388). Kampf zwische
Gavain und Durmart. Ihre pferde brechen zusammen. Beide stürzen.
Gavains kommt unter sein pferd zu liegen, während Durmars wieder
aufspringen kann und nur betäubt ist (13454). Von beiden seiten
eilen die gefährten herbei. Durmars reißt Yvain vom pferd ws
besteigt es selbst (13470). Yvains befreit nachher Gavain. Sagr-
mors wird von Durmart zu boden geworfen (13527), aber von Ganü
und Yvain, die wieder zu pferde sitzen, befreit (13550). Durmat
kommen dreißig knappen und fünfzig diener zu hilfe (13592). Die
königin von Irland von Limeri und Artus vom lager aus bewundern
Durmart. Jozefens, der vermuthet, daß der tapfere ritter sein sohn
sei, schlägt vor tags darauf ihn sowohl wie die königin von Irland
unter zusicherung freier rückkehr vor Artu zu laden und von ihnes
die ursache des krieges zu erkunden. Artus ist damit einverstandes
(13645). Die königin von Irland hat indessen große angst um Dur-
mart (13677). Dieser schaut voll liebe nach den damen im scblof,
so daß er fast umzingelt wäre, er schlägt sich aber durch, tödte
das roß von Engrevain, der jedoch schnell ein andres besteigt (13778).
Kez mit fünfzig gefährten mischt sich in den kampf, wird aber vos
den dienern vierfach verwundet und muß den kampfplatz vwerlades
(13792). Artus leibarzt untersucht ihn und verspricht seine baldigt
heilung. 400 ritter brechen auf Ke zu rächen (13826).
Durmars und die seinen müßen weichen, ziehen sich aber bd
bester ordnung zurück, beschützt durch Durmart und Procidss
497
‚uch die belagerer kehren heim, mehr als 100 ritter ohne pferd
13882). Artus begrüßt Gavain und dieser preist Durmart (13938).
rtus, Gavains und die übrigen pflegen der ruhe; nach tische sagt
rtus aufs neue zum Jozefent, daß er Durmart und die königin
m Irland tags darauf zu sich kommen lassen wolle und trägt Jo-
fent auf, die königin zu geleiten, den grafen Galant aber Durmart
œuholen (13999). Nogans ist sehr erbittert über des königs ent-
hluß. Jozefens bricht früh mit 400 rittern und 700 dienern nach
imeri auf, läßt die königin auf die mauer rufen und verkündet
r Artus botschaft (14168). Die königin ist bereit, sich wegen der
ıschuldigungen Nogants vor Artu zu rechtfertigen und unter sicherem
oleit sich zu ihm zu begeben (14196). Darauf geht sie um sich
a schmücken und reitet ohne weiteres verweilen mit zahlreichem -
efolge in Jozefents gesellschaft zu Artus lager (14246). Sie wird
om könig aufs freundlichste empfangen und von allen ihrer schön-
sit halber bewundert (14278). Nogans erneuert seine anschuldi-
ungen (14303). Die königin weist dieselben als falsch zurück und
rklärt sich zur feuerprobe bereit (14384).
Indessen kommt auch Durmars mit seinen dreißig rittern, ge-
sitet vom grafen Galant, während gerade Artus mit seinen rittern
sth hält (14482). Die königin von Irland und Durmars begrüßen
ich. Artus erkennt sogleich Durmart und er und Jozefens begrüßen
bn (14597). Durmars berichtet seine erlebnisse (14619). Nogans
tommt aus einer berathung mit seinen anhängern und wird von
Jurmart zum zweikampf herausgefordert (14646). Nogans meint,
rw brauche nur die herausforderung eines königs persönlich anzu-
whmen und Durmars sei nur der sohn eines königs (14666). Dar-
wf tritt Jozefens Durmart eines seiner beiden königreiche ab und
nacht ihn zum könig (14684). Nogans geht sieh mit den seinen
m berathen und entflieht dann heimlich (14711). Als Artus und
lie andern es erfahren, ist große freude. Die königin von Irland
rerzeiht ihren abtrünnigen unterthanen (14765) und fordert Durmart
wf, sich eine belohnung zu wählen, welche er wolle (14788). Dur-
nars bittet zaghaft um ihre liebe (14855). Bereitwillige zusage der
königin (14879). Betrachtungen von Artu und seinen rittern dar-
über (14910). Man trennt sich um die morgende hochzeit vorzg-
bereiten (14952). Hochzeits- und krönungsfeierlichkeiten der nächsten
drei tage (15204). Am vierten kehrt Artus nach Bretaigne zurück.
Durmars nimmt besitz von Irland und ernennt Procidas zum
jonfanoier von Irland. Jozefens bleibt bei seinem sohn, in dessen
Durmars 32
498
gesellschaft er nicht lange nachher nach Gales zu seiner frau An-
delise reist. Auch Fenise, die königin von Irland, reist mit. Sie
werden feierlichst empfangen (15333). Begrüßung der ankömmlinge
durch die königin Andelise (15436). So lebt Durmars glücklich,
ohne dabei aber seiner regentenpflicht und seines ritterthums zu
vergeßen; auch bleibt er Gott ganz ergeben (15540). Eines tags ist
er auf die. jagd ausgeritten und hat seine leute verloren, als er
plötzlich einen hellen lichtschein erblickt, darauf zureitet und des
wunderbaren lichterbaum, welcher schon anfangs (1507 f£.) erwähnt
wurde, sieht. Bald darauf verschwindet die vision und eine stimme
sagt ihm, er werde in Rom vom papste die erklärung derselbe
erfabren (15635). Nicht lange, so hat Durmars seine leute wiede
gefunden und kehrt mit ihnen heim. Es werden viele jagdgeschid-
ten aufgetischt. Durmars erzällt seinen eltern und seiner fra,
was er gesehen und erklärt seinen entschluB, binnen vierzig tagen
nach Rom aufzubrechen (15682). Jozefens will ihn begleiten ud
ritter und diener mit nehmen. Sie entbieten eine große anal
von allen seiten, welche sich im laufe eines monats in der weißes
stadt versammeln. Auch die beiden königinnen machen die pilger-
fahrt mit (15747). Die reise geht durch die Bretagne und viele |
wüste gegenden, durch die sie mit gewalt sich den durchzug æ
zwingen müssen. Vor Rom finden sie vier Heidenkönige mit 400000
mann, welche es seit zwei tagen belagern (15770). Dieselben we
den geschlagen, mehr als 20000 ertrinken in dem Tiberstrom (1578)
Die Römer mit dem papst an der spitze, ziehen ihren befreiern entgegt
und bewillkomnen sie. Der papst ertheilt ihnen absolution und er
klärt Durmart seine vision (15816). Der lichterbaum bezeichne dé
menschheit, die aufwärtsgerichteten lichter die guten, die abwärts
gerichteten die schlechten menschen, das blutende kind Christ
(15865). Durmars und die seinen kehren heim und halten in der
stadt Bangort in Gales ein 7tägiges hoffest ab (15890). Durmn
kehrt darauf nach Limeri zurück, regiert lange und gut und be
wahrt stets seine ritterschaft. Ermahnung des dichters an di
fürsten seiner zeit Durmart nachzuahmen, dann würde ihr andenkes
nicht vergessen werden, wie man ja von Artu, Karl dem Großes
und Alexander überall noch reden höre. SchluBworte (15998).
499
IV.
LITTERARGESCHICHTLICHE BEMERKUNGEN.
Bei vorstehender analyse des romans von Durmart le Galois
abe ich besonders rücksicht genommen, nichts was zur beantwor-
ung der litterargeschichtlichen fragen dienen könnte, unbeachtet
a laßen. Leider wird der leser schon die spärlichkeit und das
ınzureichende der eingestreuten auspielungen bemerkt haben. Sie
agen uns nichts über den namen, die stellung und die lebenszeit
les verfaßers, sie geben uns keinen anhalt zur feststellung, wo, für
wen und wann das gedicht verfaßt ist. Es können daher auch die
sachstehenden bemerkungen nur weniges und unbefriedigendes bieten,
tumal ich von der einschläglichen litteratur, litterargeschichten so-
wohl wie texte an meinem gegenwärtigen provisorischen aufenthalt
5 gut wie nichts vorfand, also auf die wenigen von mir mitgebrach-
ten bücher beschränkt war.
Was zunächst den autor anlangt, so ist, wie gesagt, dessen
name weder im gedicht noch in einer überschrift in der einzigen
handschrift überliefert, die überschrift fehlt vielmehr gänzlich, und
die schlußschrift giebt nichts als den einfachen titel des romans.
Möglich, daß ein glücklicher zufall uns wie bei dem Partenope de
Blois durch eine anspielung in einem andern gedichte den autor
enthüllt. Auch der roman von Partenope de Bloi wurde ja als
anonymes werk von Crapelet herausgegeben, da in keiner der vier
ihm bekannten und auch in keiner der drei weiteren oben (II, 19)
dtierten, der autor genannt wird; aber wenige jahre darauf fand
sich in des anglonormannen Denis Pyramus Vie de S. Edmund le
ri, die angabe, daß er verfaßer eines Roman de Partenope sei:
mit welchem grund dann diese angabe auf den uns erhaltnen roman
de Partenope, der melırere verfaßer haben könnte, bezogen ist, ist
hier nicht der ort zu untersuchen.
Möglich ist ferner, daß andere hss. unseres gedichts aufgefun-
du werden, und daß diese uns den namen des autors offenbaren;
ach das ist ja eine im mittelalter gewöhnliche erscheinung. Ich
erinnere hier nur an den romans des Loherains, «dessen haupttheil,
Mr von vier handschriften dem Jean de Flagy zugeschrieben wird,
in allen andern fehlt jede erwähnung eines autors. Auch hier ist
feilich und zwar in erhöhtem grade die so bezeugte autorschaft
hit großer vorsicht aufzunehmen. Ich werde anderweitig nachweisen,
daß jene vier handschriften aber auch nur jene allerdings das werk
32 *
500
Jeans de Flagy enthalten, daß dieses aber nur eine leichte überar-
beitung der recension ist, welche uns die andern handschriften mehr
oder wenig getreu erhalten haben. Für unsern Durmart habe ich wenig
hoffnung, weder auf die eine noch auf die andere möglichkeit für
entdeckung des autors, denn die zahl der unbekannten gedichte
“ und der unbekannten handschriften, wenigstens solchen umfangs, ist
heut zu tag nach vielseitigen nachforschungen auf altfranzôsischom
gebiet sehr gering anzuschlagen. Denn es sind wenige bibliotheken
von bedeutung, die nicht wenigstens flüchtig von romanisten besucht
sind, oder von deren handschriftlichen schätzen niemand kunde
hätte. Ich selbst habe eine beträchtliche anzalıl von bibliotheken
besucht, nirgends aber eine spur von unserem Durmart gefunden.
Lassen wir aber das auf sich beruhen, so entsteht eine andere
frage nämlich die: Ist für den Roman de Durmart le Galois ein
autor im eigentlichen sinne des wortes anzunehmen, oder haben
wir, wie bei den meisten gedichten der Karlssage es zunächst mi
einem blosen überarbeiter zu thun, hinter dessen werk in schatten
haften umrissen ein oder mehrere ältere litterarische vorlagen und
schließlich die volkssage erscheinen ?
Ich glaube, daß schon im allgemeinen die ansicht zutrifl,
welche die gedichte, die dem sagenkreis von Artus angehören, a
kunstepen bezeichnet, denen also der stempel der individualitk
eines bestimmten dichters unverkennbar aufgedruckt ist. Der dicr
ter eines Artusromans kann und wird sicherlich eine vorlage gr
habt haben; da der inhalt derselben aber seinem zuhörer und leser-
kreis fern stand, da er nicht der lebendigen heimischen sage ange
hörte, so steht der dichter seinem stoff unabhängig gegenüber, #%
ist genöthigt ihn nach dem geschmack des publikums umzuwandch.
In der volkssage war der dichter von anfang an gebunden, sowoll
weil er selbst sich von seinen jugenderinnerungen nicht losmache
konnte, als auch, wenn er es gewollt hätte, bei seinem publikut
auf entschiedenen widerspruch gestoßen wäre. Dieser umstand &-
klärt auch, wie die heimische Karlssage sich so schnell von de
phantastischen überspannten abenteuergedichten über Artus un
seine ritter hatte verdrängen lassen. Es war die zeit gekommen,
wo das individuum sich aus der masse hervorzuarbeiten begans
wo der dichter seine schöpferische kraft zeigen wollte und die sudt
nach neuigkeiten im litterarischen publikum aufkam.
Daß es freilich mit der unabhängigkeit und individuelle
schöpferkraft des dichters noch sehr schwach bestellt war, liegt su
501
der hand und schon die parallele ausbildung der beiden sagenkreise,
die vielen analoga, welche die charakteristik von Artus und Karl
und die ihrer respectiven begleiter bieten, zeigen, welchen großen
einfluß die heimische sage auf die von der fremde her eingeführte
übte. Aber auch die einzelnen dichter waren im entlehnen von
episoden aus anderen werken ähnlicher art oder gar in kaum ver-
schleiertem plagieren nicht im mindesten zaghaft. Ein solches pla-
gat mit geringen neuen zuthaten, liegt in der mehr denn zu viel
md zu vorurtheilsvoll discutierten frage über das verhältnis von
Guiot zu Chrestien de Troies vor. Ein beispiel von entlehnen und
schbilden des grundgedankens und vieler einzelnheiten aus Chre-
#iens Parzival so wie aus seinen übrigen werken bietet der Fergus,
wie Martin in seiner kürzlich erschienenen ausgabe deutlich nach-
gwiesen hat. Ganz ähnlich würde sich das auch aus unserem
'mman nachweisen lassen.
Martin meint, daß der ebenfalls anonyme verfasser des Fergus
die fabel seines gedichtes selbständig erfunden habe, und daß seiner
ausdrücklichen angabe »en escrit trove l’ai« (110, 34) kein glauben
zu schenken sei. Der grund, welchen er dafür anführt, daß eine
sage von Fergus nirgends bezeugt ist, scheint mir nicht hinreichend
um einem dichter des dreizehnten jahrlıunderts, wie viel auch immer
er sich ähnlichen gedichten angelehnt, die schöpferkraft zuzugestehen,
welche zur erfindung des Fergus nöthig war. Wie viel von celtischer
sage ist uns in zuverlässigen quellen erhalten, und sind die studien
über mittelalterliche sagenstoffe wirklich so ‘weit gediehen, um mit
einiger gewißheit das nicht vorhandensein einer Fergussage zu be-
haupten? Für mich ist das gedicht über Fergus ein beweis, daß
eine solche sage existiert hat, möglich, daß sie verloren, möglich
ferner ja im hohen grade wahrscheinlich, daß sie uns in dem ge-
dieht arg entstellt ist.
Ich habe. mich länger bei diesen fragen aufgehalten, wejl sie
ebenfalls bei unserem roman von Durmart aufgeworfen werden können.
Die autorschaft eines bestimmten dichters ist bei dem roman von
Durmart unverkennbar.
Dafür spricht, die deutlich hervortretende moralische tendenz,
die strenge geschloßenheit und fein durchgeführte gliederung, von
welcher weiter unten die rede sein wird. Ebenso aber scheint mir
das vorhandensein einer sage von Durmart und deren benutzung
durch unseren dichter nach den wiederholten und deutlichen an-
spielungen desselben -darauf (964, 1750, 3665, 3699, 3734, 4438,
6076, 8926, 12706, 15064, 15972) nicht zu bezweifeln, obwohl mir
%
502
wenigstens keine solche bekannt ist. Welcher art die vorlage var,
ist schwer festzustellen. Die namen contes und matere, mit welchen
der dichter sie bezeichnet, erlauben keinen sichern schluß.
Daß jedoch unser dichter sich seiner vorlage sehr frei gegen-
über stellte, daß er vielfach andere sagenstoffe herbeizog oder epi-
soden nachbildete, daß er seine einfache vorlage zu einem gedicht
von 16000 versen ausdehnte und vielfach für seine zwecke umge-
staltete, dafür liegen viele kennzeichen vor. Die entlehnungen,
welche unser dichter besonders ausChrestiens gedichten genommen,
sind zahlreich. Leider kann ich sie aus mangel der texte im ein-
zelnen nicht nachweisen. Ich erinnere daher nur an den kampf
um den sperber ja Erec, welchem der kampf um den sperber Ides
in der wiese von Landoc 2313 ff. entspricht, und an welchen auch
das pfingstfest im Lais du Graelant (Poésies de Marie de France
p. p. Roquefort, b. I) anklingt, an welchem Artus seine frau auf einer
estrade allen seinen rittern unverhüllt zur schau stellt, um ihre
schönheit bewundern zu lassen. Ferner findet sich die entführung
der königin Ginevra durch Morois und der zweikampf Durmarts
mit Cladain le Vert an Artus hoftag in Glastingesbieres (4185 f.
9996 fi.) im eingang des Romans du chevalier a la charette wieder,
nur daß dort beide episoden in eine einzige zusammengezogen sind.
Der gefährliche stuhl, auf welchen sich Durmars im palast des kônig
Artu setzt, hat sein Analogon in dem gefährlichen bett des Conte
del Graal, in welches sich Gawains legt (Holland Chrestiens von
Troies p. 202) das wunder des lichterbaumes mit dem kind daraf
1507 und 1555 erblickt auch Gawains (ib. p. 204) und so ließen
sich noch viele züge sammeln, welche unser dichter aus andern
dichtungen entlehnt haben kann.
Bemerkenswerth sind die anspielungen, welche der dichter
Geogenant bei aufzählung der artusritter in den mund legt. Gavains
wird da kurzweg als «li fiers- (8410) bezeichnet, Ywains hat le cuer
plain ‘de bonte (8427). Lancelos hat lauter junge leute zu gefährten,
von Perceval sagt er (8447 fi.):
Qui molt est plains de grant vallance
Cil quiert le graal et la lance
Dont je ne vos sai dire rien,
Mais Perceval conds je bien.
Erec der sage stammt aus königlicher familie.
Il prist une povre pucele
Por ce qu'il le vit jone et bele.
Er ist auch reich und sohn eines berühmten königs. Von Ke u
4
503
3 de Rouge-Mont wird nichts bezeichnendes gemeldet. Gifles
john des Do von Carduel n’aime pas vilain orguel (8500) Tri-
endlich qui onques ne rist (8512) ist herr vieler burgen und
üchtiger ritter.
Mais trop est fiers et orgilloz,
Certes, si fuist bien entechies,
Par tot le mont fuist resoingnies.
Riches hom est et bien meubles,
I deust todis estre armes;
Car il ne vaut s’a armes non.
Maint home l'ont trove felon,
Mais de ce le tien je a sage,
Qu'il ne mostre pas son outrage,
S'il ne voit molt bien sou affaire
A quel chief il en pora traire.
\ußer den zunächst liegenden entlehnungen aus den übrigen
ıten des Artuskreises hat unser dichter aber offenbar manches
aus den beiden andern großen sagenkreisen entnommen, wie er
%h in den schlußversen ausdrücklich darauf aufmerksam macht.
(arlssage könnte wohl den kreu”zug Durmarts zur befreiung
veranlaßt haben und für seine kenntnis der Alexandersage
t eine anspielung auf den schimpflichen tod des Darius (vgl.
ımerk. zu 8166). Für weniger deutliche ähnlichkeiten mit
an und jenem gedichte irgend welches sagenkreises siehe die
Außer den entlehnungen aus epischen gedichten führt unser
r eine reihe allgemeiner sentenzen und sprichwörter an, welche
n schluß dieses abschnittes zusammenstelle, da sie, soweit sie
vom dichter selbst herrühren, gerade zur ermittlung seiner
n beträchtlich beitragen. Zwei mal werden solche lebensregeln
äcklich einem ungenannten gewährsmann zugeschrieben.
1) Li auctors tesmoigne et retrait,
Que bons chevaliers entresait
Puet plus faire, c'om ne puet croire. (5553 ff.)
2) Cis auctors dist en son lengage,
C'om doit bien doter et cremir
Chose dont enuis puet venir. (12676 ff.)
beiden fällen derselbe gewährsmann gemeint ist, und welcher
ich noch nicht feststellen können, doch möchte ich auf eine
in Dante aufmerksam machen, die ganz ähnlich klingt und
leicher grundquelle geflossen sein mag. Virgil sagt Inferno II,
0 zu Dante:
Temer si dee di sole quelle cose,
C’hanno potenza di fare altrui male;
504
Dell’ altre no, che non son paurose.
Man beachte auch im zweiten beispiel die worte en son lengage,
welche auf eine nichtfranzösische also wohl lateinische quelle ge-
deutet werden können. Ein drittes mal v. 15896 wird Savechons
(Sauvages) namhaft angeführt (s. die anmerkung zu v. 15896).
Zu all diesen mehr oder weniger wahrscheinlichen entlehnungen
könnte man noch eine andere rechnen, welche unser dichter aus
- der lebensgeschichte eines trobador gemacht haben müßte. Yon
allen einzelheiten des gedichtes ist offenbar die hervorstechendste
und scheinbar originellste die nach Josephents ansicht nahezu ur-
sinnige liebe Durmarts zu der königin von Irland, die er nie ge
sehen und von der er nicht weiß, wo sie wohnt, noch wie sie beißt, |
die er vielmehr nur von einem etwas mystisch sprechenden pilger
hatte preisen hören. Diese liebe bildet den knoten der verwicklung
des ganzen gedichts. In keinem gedicht des mittelalters ist de :
excentricität der liebe, so weit ich wenigstens weiß, derart ausge
bildet. Wir haben wohl den fall, daß durch die künste einer ver-
liebten fee ein junger ritter ohne es selbst zu wissen wie in es
fremdes land und an ihre seite geführt wird, daß er geloben muß
eine gewisse zeit lang ihren anblick nicht zu verlangen oder wie
im Lais de Lanval, im Lais de Graelant (Poesies de Marie de France
p. p. Roquefort 1820 v. I) und im Roman der Chastelaine de Vergy
wenigstens das geheimnis ihrer liebe zu bewahren. Von da aber
ist es noch weit bis dahin, daß ein jüngling mit vollem bewußt
sein auszieht, um eine ihm bis auf den namen und wohnort unbe
kannte dame, die er nie gesehen, aufzusuchen.
Ein einziges ziemlich nahekommendes analogon bietet die für
geschichte ausgegebne biographie des trobador Jaufre Rudel, deres
anfang ich hier, nach Mahn. Biogr. XV zu vergleichung hersetze.
Jaufres Rudels de Blaia si fo molt gentils hom princes de Blais
Et enamoret se de la comtessa de Tripol ses vezer per lo gra
ben e per la gran cortesia quel auzi dir de lieis als pelegrins
que vengron d’Antiochia ...... e per voluntat de lieis vezer el s@
crozet e mes se en mar per anar lieis vezer .
Es ist bier nicht der ort, die historische glaubwärdigkeit der
provenzalischen biographien zu prüfen; doch kann von niemand
geläugnet werden, daß sich in diese aufzeichnungen, die für mehrere
dichter circa 100 jahre nach ihrem tod fallen (denn sie werden
schwerlich vor der mitte des dreizehnten jabrhunderts aufgezeichnet
sein), manche sagenhafte züge eingeschlichen haben können, dad
öfters die vermuthung nahe liegt, als seien sie aus falsch ausge-
505
legten andeutungen und excentrischen äußerungen der dichter selbst
hbriciert. Dic so weitverbreitete sage vom herz des geliebten, das
siner dame zur speise vorgesetzt wird, begegnet außer in der
biographie Guillem Cabestaings auf französischem gebiet z. b. noch
im Chastelain de Coucy und im Lais d’Ignaures von Jean Renault.
Kann nicht auch in diesem biographischen bericht über Jaufre Rudel
lieselbe sage in historischem kleid auftreten, welche etwas verän-
iert und verschärft in unserm gedicht und vielleicht schon in dessen
orlage aufbewahrt ist? Diez möchte freilich die historische glaub-
aftigkeit der biographie aufrecht erhalten, doch haben mich seine
ründe nicht überzeugen können.
Diez sieht sich nämlich genöthigt, Jaufre Rudel zwei mal nach
em heiligen land pilgern zu lassen, ein mal im jahre 1147 als
eilnehmer an Ludwigs VII kreuzzug, auf diese reis utet ein
yd, welches beiMahn, Gedichte der Troubadours n°88 vollständig steht,
ıd worin. er nach einer feurigen lobpreisung seiner herrin abschied
m ihr nimmt, um nach dem heiligen lande zu ziehen, das zweite
al etwa im jahre 1170, wozu die lebensverhältnisse von Melisende
chter des grafen Raimund I, in welcher Diez die gräfin von Tri-
lis der biographie zu erkennen glaubt, nöthigt. Ich frage nun:
t es wahrscheinlich, daß ein ritter, nach dem er schon vor 23
hren eine pilgerfahrt nach dem heiligen lande angetreten, bei der
* eine geliebte zurückgelassen hatte, noch die tolle idee fassen
onnte, ein zweites mal dahin zu ziehen, nicht um für das heilige
nd zu kämpfen, sondern um eine nie gesehene dame aufzusuchen,
ı die er sich auf die berichte von pilgern hin verliebt hatte? Daß
in mittelalterlicher jüngling derartige abenteuerliche gedanken
ssen und ausführen konnte, begreift man, aber bei einem mann
on circa fünfzig jahren wird sich höchstens die phantasie in dich-
rischen ergüßen soweit verstiegen haben, an praktische ausführung
onnte er schwerlich je gedacht haben.
Und sind denn wirklich die anspielungen auf diese liebe in
aufrés gedichten so deutlich, daß sie die biographie bestätigen
ıüssen, daß sie nicht den anlaß zu der erfindung des romantischen
xerichtes geliefert, vom dichter selbst aber nur als ein phantasie-
piel betrachtet wurden, ein phantasiespiel, das er selbst aus ihm
wkannten sagen entnommen haben könnte? Diez bezieht zwei
ieder Jaufres auf jene phantastische liebe. In dem einen (Rayn.
OL 101, M. W. I. 65, Bartschs liste 262, 2) erinnert sich der dichter
d'un amor de lonh; daß er seine geliebte aber noch nicht gesehen,
3teht nirgends, im gegentheil deuten mehrere stellen z. b. Mas tot
506
sia cum lieys platz auf frühere gegenseitige bekanntschaft. ÂÀlr-
liche anspielungen auf eine ferne liebe kommen auch in andern
gedichten Jaufres vor, werden aber von Diez auf einen früheren
liebeshandel bezogen. Sie bezeugen im gegentheil, daß Jaufre mit
demselben gedanken stets neue phantasiespiele anstellte, und die-
selben schließlich in dem andern von Diez auf die gräfin von Tri-
polis bezognen gedichte auf die spitze trieb, indem er zur ent-
fernung von der geliebten auch die bisherige unbekanntschaft mit
derselben hinzufügte.
Das gedicht ist abgedruckt bei Rayn. III. 97 und M. W. I. 64, in
„e“ findet sich dasselbe in zwei versionen. Die eine wohl aus ,M°
entlehnt besteht aus nur 4 strophen (1, 2, 4, 6 der drucke) die
andere aus einer verlornen hs. ehemals in Pläs besitz, besteht zwar
aus 6 strophen und geleit, weicht aber im texte stark ab. Ich will
diese noch unbekannte version daher hierher setzen, getreu, wie der
text der bs. ,e“ sie bietet: zunächst die darauf bezügliche note Pläs:
Questa canzone di quattro sestine vien anche riportata dal Bastero
nella sua Crusca Provenzale alla p. 119. Nel mio Codice perd d
legge la stessa in sei sestine, quasi che fosse stata rifatta ed acer
ciuta d’altra mano con molte varianti .... (s. 195)
1) No sap chantar qui'] so non di,
Ni vers trobar, qui’ls motz non fa,
Ni conois de rima co’s va,
Si razd non enten ensi.
Mai lo mieus chantars comens’ aisi,
Con plus l'audiretz, mais valra.
2) Nulls hom no’s meravill de mi,
Sieu am 80, que ia no’m veirà,
Que’l cor ioi d’autr’ amor non à
Mai d'aissella, que anc non vi;
Ni per nuill ioi aitan non ri,
E no sai, c’als bes men venrà.
3) Colp de ioi mi fer, que m’ausi,
E ponha d’amor, que’'m sosträ
La carn, don lo cors magrirà.
Et anc mai tan greu no’m feri,
Ni per nuill colp tan non langui;
Car no covè, ni non s’esch.
4) Anc tan soven no m’adurmi,
Mos esperitz tost non fos là;
*
Str. 1, 5 hat eine silbe zu viel vgl. se l«: Perd mon chant c. #
2, 2 vgl. »e l<: que non veirai ih. 4, 1 vgl. »e Le: tan suau.
507
Ni tan d'ira non ac de sà,
Mos cors ades non fos aqui.
E can mi reisit lo mati,
Totz mos bos sabers mi desvà.
5) Ben sai, c'anc de lieis no’m iauzi,
Ni ia de mi no’s iauzirà,
Ni per son amic no’m tenrà,
Ni coven no’m farh de si.
Anc no’m dis ver, ni no'm menti;
Ni no sai, si ià mi veirà.
6) Bos es lo vers; anc no i failli,
Si tot so, que i es, ben esta:
E sel, que de mi l’apenrà,
Gart nol franha, ni nol pessi.
E vueill l'avia en Caersi
En Bertrams el Coms en Tolza
7) Bos es lo vers, e faran hi
Calque re, don hom chantarà.
Die zweite strophe ist die, auf die es hauptsächlich ankommt.
Jer ganze zusammenhang des gedichtes aber, die gekünstelten rede-
'eisen und die vokalreime zu deren getreuer bewahrung der dich-
r den sänger, der sein gedicht lerne, ermahnt, widerstehen einer
ellen auffassung seines geständnisses, das vielmehr eine poetische
stion darstellt und der biographie das material zu dem erwähnten
richte lieferte.
Wie dem auch sei, es könnte leicht unser dichter, sei es direkt
ler indirekt den zug von Durmarts romantischer liebe der an
tufres namen mit recht oder unrecht gehefteten geschichte ent-
>mmen haben, nur hätte er ihn dann in freiester weise behandelt.
er junge Durmars, der vor eifer brannte, seine jugendsünde zu
ihnen, mußte der aufforderung des mystischen pilgers die schöne
Ünigin von Irland aufzusuchen, folge leisten, weniger aus wirk-
ch schwärmerischer liebe, als aus durst nach ritterabenteuern. Leicht
ätte aber diese romantische liebe, wenn auf harte proben gestellt,
rkalten können, unser dichter läßt daher unseren helden wenige
age nach seinem aufbruch von hause, mit seiner unbekannten ge-
ebten zusammentreffen, ihre neigung durch wackeren ritterdienst
rwerben, sie dann verlieren und nun erst vernehmen, daß er mit
em gegenstand seiner wünsche mehrere tage zusammen verbracht
*
5, 5 u. 6 bilden in »e le die schlußverse von str.1. 6, 5 übersetzt
Le avia mit abbia er hätte auia schreiben sollen; vgl. »e l«: Car si
&üone C. 6,6 vgl. »e I«: Lo coms de Tolsa l’entendrà,
N
508
babe. Daß er jetzt mit neuem eiter alle abenteuer und gefahren
bis zu ihrem endlichen wieder-auffinden und zu seiner ehelichen
verbindung mit ihr besteht, ist natürlich. Es ist freilich nicht sicher
auszumachen, ob unserem dichter die ehre dieser glücklichen än-
derungen zukommt, dem nüchternen, überall auf wahrscheinlich
machen der vorgänge ausgehenden geist, den das ganze gedicht
verräth, entsprechen dieselben aber in hohem grade.
Nachdem ich die abfaßung unseres Durmart durch einen be-
stimmten dichter und dessen verhältnis zu seinen quellen, so wei
es mir möglich, angedeutet habe, wäre es angemessen, einiges über
seine lebensverhältnisse zu sagen. Wie schon bemerkt, ist darüber
nichts bestimmtes im gedicht angegeben. Daß er ein dichter vos
profession gewesen, scheint wahrscheinlich, aus den öfteren klagen
tiber den geiz der großen gegen dieselben, und die rühmende ber-
vorhebung der freigebigkeit Durmarts, von dem Li bon menestra
de haut pris Orent palefrois et roncis Et beaz joeaz et bons de
niers (15131—33) und das schnell und ohne zaudern. Bezeichnend
sind auch die voraufgehenden verse, wo er der ebre, welche a
Durmarts zeit dichter und sänger genossen, die brotlosigkeit der-
selben zu seinen lebzeiten entgegenstellt und dabei auch einige hiebe
gegen seine collegen austheilt. Die einen verlangen gaben, indem
sie sich als hofsänger ausgeben, andre ziehen von turnier zu turnier,
die einen ahmen den sot-sage nach, die andern machen die höfls-
ge und sprechen von liebe in unsinniger weise. Wer ein bu
nachzumachen, zu plagiieren wisse, verlange gleich ein prachtgr
wand dafür.
Zu diesen andeutungen können wir noch die fügen, daß unse
dichter ein guter römischer katholik war; das geht aus mehreren
stellen des gedichtes hervor, z. b.:
A Rome, ce sachies sens dote, |
Est li chies de vostre loi tote, |
Dont est ce li plus hauz voiages
Et li plus hauz pelerinages
Qui soit nul lieu, c’est verites
Fors en la terre u deus fu nez (15611—16).
Freilich rügt er auch indirekt die seiner zeit so häufige unsitte, dis
religion mit der politik zu vermischen, indem er den ungetreues
vasallen Nogant seine lebnsherrin Fenise bei Artus der ketzerei
beschuldigen läßt, in der absicht, sie aus ihrem erbe zu verdränges.
Für welchen fürsten unser dichter sein werk abgefaßt, ist ur
509
bekannt; nur muß derselbe sehr fromm und moralisch gewesen sein,
da abgesehen von der jugendliebe Durmarts, der überdies äußerst
delikat behandelten scene im wald, wo Fenise und Durmart durch
drei küsse erweckt, und den späßen der Artusritter vor der hoch-
zeit keine einzige stelle an die unmoralität der verwandten gedichte
erinnert.
Diese moralische tendenz, verschiedene anspielungen und klagen
üer verfall des ritterthums, die wahrscheinliche entlehnung des
Jaufreschen liebesabentheuers, die äußerung (15939—46), daß von
Artu, Karl dem Großen und Alexander überall gesungen und erzählt
wird, bieten abgeseben von den schlüssen, welche sprache und metrik
lsfern werden, den einzigen anhalt, um die abfaßungszeit des ge-
üchts etwa in die erste hälfte des 13 jahrhunderts zu setzen.
Der abfaßungsort ‚kann lediglich aus sprachlichen beobachtungen
jestimmt werden, was im nächsten abschnitt geschehen wird. Hier
ch einige bemerkungen über den litterarischen werth unseres
dichtes.
Um die stellung, welche unser denkmal in der litteraturge-
thichte einnehmen wird, zu ermitteln, bedürfte es einer genauen
ergleichung mit den gedichten verwandten inhalts, in bezug auf
öndenz, disposition und ausführung. Eine solche anzustellen, mangelt
ir zeit und material. Auf die tendenz des gedichtes, welche sich
urs als die versöhnung des mittelalterlichen ritterthums mit der
hristlichen moral bezeichnen läßt, habe ich schon aufmerksam ge-
nacht. Diese findet sich etwa den Percheval ausgenommen, in keinem
ler mir bekannten Artusgedichte, auch nicht in solchen, welche
vie Partenopeus dem sagenkreis nahe treten. Sie zeichnet also
user gedicht aus und sichert ihm einen wichtigen platz in der
itteraturgeschichte.
In gleicher weise bemerkenswerth ist die disposition des stoffes,
reiche sich der dichter entworfen hat. Fünf abschnitte sind es, in
weiche unser gedicht deutlich zerfällt; doch habe ich, um nicht von
ler handschriftlichen überlieferung abzuweichen, unterlaßen diesel-
ven im text kenntlich zu machen, obwohl der dichter selbst
lieselben unverkennbar angedeutet hat. Die eigentliche erzäh-
ang umfaßt die drei mittleren abschnitte und wird durch einen
inleitenden und einen abschließenden abschnitt vervollständigt. Die
igentliche handlung umfaßt ein jahr, die jugend Durmarts wird in
ler einleitung, das spätere leben im schluß berichtet. Die drei
510
mittleren abschnitte schildern die zeit des kampfes und der prüfung
unseres helden, die beiden äußeren die des ruhigen genußes, des
naiven wie des wohlerworbnen.
Der verlust der unschuld, das ringen die begangnen fehler zu
sühnen und der ruhmesglanz nach erworbnem sieg, das ist der klar
hervortretende ideengang des gedichtes. Das suchen nach der
königin von Irland, nach einer Durmarts würdigeren liebe, zerfällt,
wie ich schon bemerkt, selbst wieder in drei abschnitte, erstes un-
bewußtes auffinden, verlust und neues suchen, und bewußtes wieder-
auffinden derselben. Auch hierin läßt sich "eine allgemeine ethische
ideenentwicklung nicht verkennen und die steigerung der nach und
nach geschilderten scenen ist eine durchaus kunstgerechte.
Die disposition läßt sich noch weiter bis ins kleinste verfolgen,
können wir doch im dritten abschnitt selbst wieder zwei unterab-
theilungen unterscheiden. Die erste abtheilung umfaßt Durmarts
aufnahme bei Brun de Branlande, seinen kampf mit Brun von
Morois zur befreiung der königin, seine besiegung von Creoress
und dessen gefährten, seinen aufenthalt im zehnjungfrauen-schloß
und den triumph, welchen er bei dem zweitägigen turnier zwischen
Roche-Lande und Blanches-Mores davon trug. Die zweite abtheilung
ist durch einen zeitraum von mehr denn vier monaten von der
ersten getrennt, sie beginnt mit einer zweiten und glänzenden auf-
nahme Durmarts bei Brun de Branlande, an die sich eine noch
glänzendere am hofe des könig Artu schließt, bei der Durmars
durch die probe des zauberstuhles und im 'zweikampf mit Gladain
le Vert gelegenheit hat, seine tapferkeit und ritterlichkeit vor der
ganzen tafelrunde zu erweisen. Damit ist das ende der prüfungen
gekommen. Der nunmehr allseitig als wackerer kämpe anerkannte
Durmars hat seine jugendsünde getiigt und ist des preises seiner
ritterthaten, des besitzes der geliebten würdig. Der vierte abschnitt
führt ihn wirklich auf die spur derselben, doch muß er, um in den
besitz seiner dame zu kommen, noch harte kämpfe gegen ihre feinde
und selbst gegen die durch falsche vorspiegelungen herbeigerufnen
Artusritter bestehen. Er erhält dann aus Artus hand die krone
und seine geliebte. Der glückliche besitz darf aber den menschen
nicht der immer fortgesetzten thätigkeit überleben und neben dem
irdischen wohlergehen, darf er nie das heil der seele und das wohl
der kirche vergessen, das darzulegen, dient die fünfte abtheilung.
Wer bemerkt nicht die mathematische genauigkeit, die fort:
511
währende gleichmäßige steigerung bis z
wachsen der gefahren und der aus i
ehren, welche Durmart entgegentreten
nicht genug, der dichter hat sorge get
eignisse genau abzugränzen, die hauj
jahr in anspruch und wir- können hieı
eignisse fixieren.
Der ritterschlag Durmarts erfolgt z
gelangt er nach Irland, trifft ohne sit
besiegt am folgenden tag Cardroain, zieh
und gelangt einen tag später in das ro
er dort, um seine wunde zu heilen, an
den Rothen und übernachtet bei Brun
findet der zweikampf mit Brun von Mo
nacht bei einem einsiedler, eine ander:
eine dritte auf dem meere, eine vierte
gende tag ist ein Freitag, am abend
zehnjungfrauen-schloß und bleibt dort bis.
ist das turnier, bis Donnerstag darauf
und irrt dann mehr denn vier monate
finden. Schließlich kommt er wieder 2
tags darauf nach Glastingebieres an Ar
nachtsvorabend. Am weihnachtsfest kä
wieder großer zwischenraum. Etwa eir
langt er nach dem mühlenschloß, und s
Pfingstfeste statt.
Diese präcision der zeitbestimmung
in der uns überlieferten gestalt des gec
Mehr denn vier monate vom weihnac
geben anfang bis mitte August, und d
drücklicher angabe (921) in die ersten
zwischenzeit aber, welche das gedicht
minen ergiebt, beträgt höchstens vier, x
wochen. Um ferner den Freitag, an we
verließ, mit den früheren zeitbestimmu:
bleiben nur conjecturen übrig, denn i«
wortlaut der augaben nach nur zwei '
so daß Durmarts aufbruch von Roche-Br
Ich weiß nur eine wahl, die zahl der
verringern und die nacht bei dem eins
La Garde zu streichen, beide sind ur:
512
können sogar als entstellangen und interpolationen angesehen wer-
den. Auch die vier monate, welche Durmars nach seinem turnier-
sieg herumirrte, laßen sich leicht in sechs ändern und dann HB
die zeitbestimmung und aufeinanderfolge der thatsachen an präcision
nichts vermissen. Aber auch schon ohne diese herstellung, wird
schwerlich ein anderes Artusgedicht und noch weniger eines
der andern sagenkreise eine ähnliche fein entworfne und streng
© darchgeführte disposition und zeiteintheilung bieten.
Was nun schließlich die ausführung des planes, den poetischen
werth des gedichtes anlangt, so läßt diese ja allerdings besonders
für unsern geschmack viel zu wünschen übrig, und ich weiß nicht,
ob der zuversichtliche ausspruch dichters:
Mainte gent le prisent et loent
Et molt volentiers dire l’oent
wirklich ein urtheil seiner zeitgenoßen enthält und nicht vielmelr
einen frommen wunsch des autors. Was mir diese vermuthung st
drängt, ist einerseits das vollständige schweigen der zeitgenössische
litteratur über den Roman de Durmart (bisher wenigstens ist wede
mir noch anderen in altfranzösischer litteratur bewanderten freu»
den eine notiz davon aufgestoßen), als auch die vollkommne isolier
heit desselben, welche nicht sehr für einen weitverbreiteten beifsl
der moralischen geschmacksrichtung in derartigen ritterromam
spricht, ferner der umstand, daß wir nur eine einzige handschr#
davon erhalten haben.
Die etwas allzubreite ausführung, das gefallen an stereotypes
seelenstimmungen der liebenden, die sucht nach verflachung und
wahrscheinlichkeitmachung unwahrscheinlicher abenteuer, der gas
etwas allzu berechnende prosaische ton, welcher das gedicht dard-
klingt sind offenbar keine allzu großen vorztige des gedichte. Es
zelne facta sind außerdem nicht recht vermittelt in den zusammer
hang gefügt. Das erscheinen und die mystischen worte des pilgen,
welcher Durmart auffordert, die königin von Irland aufzusuchen, &#
hilfe, welche Durmart dabei der jagdhund des ersten von ibm über*
wundenen ritters leisten soll, die sonderbare unkenntnis, welch
alle irländischen ritter, die Durmars befrägt, über die königin r@
Irland (wenn auch nur eines beträchtlichen theiles desselben) br
kunden, die unwahrscheinlichkeit schließlich, daß ein jängling v®
noch nicht zwanzig jahren solche ritterthaten und in so kurzer 3%
ausführen, die besten und erprobtesten helden überwinden kans,
diese umstände und noch mancher andere sind offenbare schwack
513
iiten des gedichts. Aber sind das fehler, welche unser gedicht
allein aufweist, für welche also sein verfaßer verantwortlich gemacht
werden kann? Weisen nicht alle anderen gedichte der zeit die-
selben unserem heutigen geschmack misfallenden nachläßigkeiten
mehr oder weniger stark hervortretend auf?
Die weitschweifigkeit oder ‘vielmehr die redseligkeit ist freilich
bei unserem dichter besonders entwickelt und er ist sich selbst durch
immer wiederkehrende selbstermahnungen zur kürze, derselben be-
wust (diese ermahnungen sind außerdem aber ein poetischer kunst-
griff, der spärlicher verwandt auch sonst begegnet und die aufmerk-
snkeit der hörer oder leser aufrecht erhalten soll); doch fehlt es nicht
& noch viel langathmigeren gedichten dieses und anderer sagenkreise,
ih erwähne hier nur des noch gänzlich unbekannten Romans de
ne de Nansay (nicht Lone de Nansay wie Passini im catalog der
Turiner hss. II, s. 468 druckt. Die gegenwärtige signatur der be-
treffenden hs. ist L.I. 13), dessen umfang ich auf circa 22000 verse
Abschätze.
Die unwahrscheinlichkeiten, welche unser dichter sich zu schul-
len hat kommen lassen, verschwinden gegen die, welche andere
fedichte aufweisen. Wo sind in unserem gedichte, die feen und
iesen, die zauberschlösser, wunder und ungethüme, die den apparat
mderer Artusromane ausmachen? Die fee hat sich in eine reizende
imefräuliche königin, die riesen haben sich in pilger, raubritter oder
Biglinge, wie Nogans, die zauberschlösser in einfache, an günstigen or-
en angelegte burgen verwandelt, die wunder sind bis auf den zauber-
&uhl in Artus palast und die vision deslichterbaumes verschwunden,
‘on ungethümen ist nirgends mehr die rede, überall springt aber die
walogie mit den phantasiegestalten der früheren romane in die
wgen. Man kann behaupten, daß für mittelalterliche leser diese
ystematische vermenschlichung und verwahrscheinlichung einen ver-
ust an poetischen reiz mitführte, wird aber zugestehen, daß die
estrebungen des dichters in dieser richtung dem litterarhistoriker
m hohen grade anerkennenswerth erscheinen müssen; mag auch
lamit etwas romantik verloren gegangen sein, sie deuten ein
amlenken zu anderer und künstlerischer geschmacksrichtung an.
In der darstellung und lebhaftigkeit der ausmalung kann unser
gedicht, abgesehen von einigen längen, wohl den vergleich mit den
übrigen aushalten, ein bild folgt auf das andere, jedes in sich ab-
gerundet und scharf ausgeprägt, die scenen wechseln beständig und
der dichter weiß jeder ein neues interesse zu verleihen. Scenen,
wie die des ersten zusammentreffens der beiden geliebten im walde,
Durmars 33
514
können dreist zu den perlen der mittelalterlichen poesie g
werden, und wenn man auch die turnierbeschreibung und d
kämpfe um Limeri kürzer gefaßt sehen möchte, so laßen sie
an klarheit und lebendigkeit nichts zu wünschen übrig.
Dazu kommt aber als größter vorzug die durchdringn:
ganzen gedichtes in allen seinen einzelnen theilen von eth
motiven, jede einzelne ritterthat Durmarts hat eine sittliche
feder, er vertheidigt seine ehre, hilft der im stiche gelassnen
gin, befreit den geliebten seiner pflegerin, befreit die könig
nevra und löst zugleich sein ehrenwort ein, züchtigt die raul
und so weiter, nirgends eine jener lüsternen scenen, nirgend
spur von laxer moral und wo der dichter doch ausnahmswei:
versuchung nicht widerstehen konnte, wie in der meister
waldscene, eine so delikate und zarte andeutung derselben, d
nur bei zeloten anstoß erregen kann, oder eine derbe und gt
scherzhaftigkeit, welche nicht im mindesten das moralische
verletzt. Auch die unmoralische jugendliebe des helden w
angemeßener weise erzählt und bildet überdieß den anlaß zu
späteren tüchtigkeit. Nirgends aber tritt die moralisierende ri
des dichters so deutlich zum vorschein, als in der großen
eingestreuter sentenzen, deren meiste er aus den damals circu
den sammlungen von moralsprüchen geschöpft haben wird,
denn wirklich eine solche ausdrücklich und zutreffend Sa
beilegt, was ich schon oben bemerkt habe. Ich will hier zum:
dieses abschnittes die kürzeren derselben zusammenstellen uı
längeren citieren:
168 . jounes viellece despist.
Bien va le diable chacant
170 Vielz hom, sachies, qui prent enfant.
183 . ja vilain n'ierent si riche,
Que lor conseil ne soient niche.
615 . on doit bien l'amor laissier
Dont on ne fait fors empirier.
639 Nus ne se doit desesperer
Mais plus et plus al bien penser.
643 . quant li hom dist sens et bien,
Si ne le fait, ce ne vaut rien.
1446 . uns avers mal entechies
Est de mainte chose blasmes
Dont uns cortois seroit loes.
. 8
515
Mains kom par sa malvaise teche
Pért bien grant cri de sa proece.
1917 À visage de crucefiz
Avient li tains et li vernis,
Mais dame ne s'en doit meller,
Trop est viez chose a porpenser.
4565 Nus ne doit corocier de rien
Ce qu'il aime de fin cuer bien.
4853 De grant mefait doit estre prise
Grans veingnance u hate amendise.
6731 Beubans est une vainne chose,
Nus bon[s] proudom mostrer ne l'ose.
7597 Cil tient de lui molt grant sermon,
Cant il ne voit se mavais non;
Mais quant il est entre les buens,
Adont n'est mie li plais suens,
Ains est tos mus et tos tapis,
Por ce qu'il ne vaut un tapis.
7609 . les sages bien entendans
Aiment les preus et les vaillans,
Et les chaitives les chaitis,
Ensi est ıı siecles assis.
815. Com est riches de bial Wesor
Qui bons chevaliers a o lui!
8164 . rois ne puet onor avoir,
Se de chevaliers ne li vient.
8175 Molt doit on riche home blamer
Qui chevaliers ne vuet amer
8182 . ce n’est pas losengerie,
- 8’on dist le bien, quant on le voit; |
Car on le doit dire par droit.
8617 Telz i convoita del autrni
Qui del sien ot molt grant ennui.
9261 . de prometre sens doner
Ne doit nus en grant pris monter.
9307 . haus hom ne doit bonte prendre,
S'il ne vuet le gerredon rendre.
9669 Bons chevaliers d'armes prisies
Doit estre molt bien entechies;
9383 *
516
Car o la grant chevalerie
Siet molt bien la grans cortoisie.
10399 Des buens est li biens recordes;
Molt est li hom preus et senes
Qui se travaille por bien faire,
Et tot cil sunt de viel affaire
Qui pooir ont de faire bien,
Quant en lor vies n’en font rien.
10663 Molt doit on bien celui reprendre
Qui se honist por avoir prendre;
Car, quant li avoirs est ales,
N'est pas li blasmes oblies.
10742 Il avient, c’uns bons chevaliers
Raloie tos ceaz d'un pais.
10747 Li aventure d’un seul jor
Fait d'un povre home un grant saignor.
Et par un tot seul cop, beaz sire,
Rescout uns hom tot un empire.
10755 . ja bien prodom ne sera
Qui tos peris renfusera ;
Par mi periz covient passer
Ceaz qui vulent el pr‘: monter.
11089 . chevaliers que veut valoir
Doit bien a grant besoing paroir
Et en tel point se doit mostrer,
Qu'il i puist sa paine salver.
Cant la proece est renomee,
Dont est bien la paine salvee.
11483 . en prison covient manoir
Celui qui ne s'en puet movoir.
11486 L'amor c'om ne ge oblier
| Et dont on ne sè puet partir
Doit on bien a vraie tenir.
11499 Il sunt maintes joies d’amors
Qui grant blasme font a plusors
Mais la joie plus onoree
Doit estre la plus desiree.
11537 Cant autre chause avoir n'en puis
Al sohaidier la me desduis.
11873 Quant a grant table a pou de gent
Ce mesavient trop durement.
517
12188 . il n'est pas chevaliers a droit
Cil qui chevalier n'a feru
Et qui n'a porte son escu
U en tornoi u en bataille.
12145 Par droit est chevaliers nomes
Cil qui s'est as armes proves
En tel point qu'il en soit prisies
12151 . tot li novel ehevalier
Doivent hautement commencier,
Et qui n’a bon commencement
Ses pris en vient plus lentement.
12425 Al grant besoing, chu est la some,
Conoist om l'uevre del prodome.
12432 Telz est beubanciers et bruians,
Quant il quide avoir le millor,
Qui tost s’enfuiroit del estor,
Se il le grant meschief veoit
Ne consillier ne s'i saroit;
Et quant telz gens quident valoir,
On en doit grant despit avoir.
12657 Telz [om] parchoit maint covenant
Qui n'en mostre mie senblant.
12671 . qui bien aime coralment
Sovent se dote, que la gent
N’en sachent tot le covenant, .
12825 Al grant besoing sont esprove
Li riche cuer plain de fierte.
14121 Telz gaagne al commencement
Qui puis pert al definement.
14383 . [cil qui] fait mal autrui
Li malz doit revertir sor lui.
14749 . fins cuers amerous, gentiez
Doit estre debonaire et piez,
Cuers qui plains est de fine amor
Ne puet estre sens grant dochor. _
14783 . qui bel service oze prendre
Bien en doit bel guerredon rendre.
14803 . grans desirs et fors talens
Font trespasser raison et sens.
14847 DI avient, quant uns hom enprent
518
Une chose hardiement,
Se bien l'en vient, molt es loes,
Si l'en meschiet, si est blasmes.
14858 Cil doit bien avoir hant’ amie
Qui hautement l'oze conquerre,
Mais ne doit hate ainor requerre
Nus hom qui deservir ne l’ose.
15121 Chascuns aime gens a son fuer,
Selonc ce qu'il est de halt cuer,
Li sage aiment les entendans
Et li nice les nonsachans.
15951 Chascuns hauz hom se doit pener,
Qu'il puist en tel guise finer,
C’on doive son nom retenir ;
Cant il covient l’ome finir,
15955 Et ses nons muert ensenble o lui,
Je conte por noient celui.
Zu diesen kürzeren sentenzen füge noch folgende längere mo
ralisch-didactischen ergüße: vr. 1—10, 283—298, 860-867, 332
—40, 5155—70, 7581—96, 883648, 10365—90, 11523—9, |
12831—48, 13915—27, 14995— 15034, 15453—62, 15478—15500
sowie einige ans volksthümliche streifende redeweisen und bilder:
710 Icil majintenra le regne
Assi cum une chamberiere.
1882 A foi, fait il, mavais fus-arde, a.
Celui qui la vient s’il n’est preus.
2464 Vos aves menti grans clochiers.
Ÿ.
LINGUISTISCHE BEMERKUNGEN.
Im vorigen abschnitt haben wir geschen, wie leider jeder
äußere anhalt für befriedigende feststellung der abfaßungszeit un
des abfaßungsortes unseres gedichtes mangelt, wie die entstehung der
selben nur im allgemeinen etwa in die erste hälfte des 13 jh. gesetzt
werden kann; suchen wir hier nun durch untersuchung der lait-
und flexionsverhältnisse etwas genaueres über die gegend, in de
unser dichter seine heimat hatte, festzustellen. Es liegt auf der
hand, daß wir bei dieser untersuchung nicht die überlieferte form
519
es gedichtes als entscheidend ansehen dürfen, diese kann ja das
rerk des gegenwärtigen und früherer schreiber sein, bliebe darüber
ıoch ein zweifel, so genügte ein blick in das inhaltsverzeichnis der
andschrift in abschnitt III denselben zu beseitigen, denn wir finden
la werke von autoren picardischer, normannischer und burgundischer
ierkunft und diese sind fast ganz in das nämliche orthographische
wand gehüllt. Unser hauptaugenmerk wird also auf die reime
u Fichten sein, zu welchen als zweiter factor für einzelne fälle der
lexion die elisions und hiatverhältnisse kommen. Mit diesen hilfs-
nitteln müßen wir dialekt und flexionsgesetze des dichters zu er-
schließen versuchen und feststellen, welche veränderungen der oder
lie schreiber sich erlaubt haben.
Man sollte meinen die große ausdehnung des gedichtes, welches
3000 reimpaare bietet, sollte unschwer ein festes resultat erzielen
ßen. Aber man weiß, wie wenige der romanischen reime einen
tichhaltigen schluß auf die aussprache und somit auf einen be-
timmten dialekt erlauben, und wie häufig eine betonte endung mit
ich selbst reimt, wie wenig fernerhin bisher die unverkennbaren
tennzeigen der altfranzösischen dialekte aufgespürt und zusammen-
restellt sind. Dazu kommt noch für mich der fast absolute mangel
er nöthigen hilfsmittel. Doch greifen wir der untersuchung nicht
or und stellen wir zunächst die hauptsächlichsten facta zusammen.
I. Zur lautlehre. a) Vokale.
A. 1) = lat.ain position. — 2) in dans, dame und seinen ablei-
ingen. Hier hat es möglicherweise eine dumpfere geltung, denn dame
ıimt stets (4031, 10586, 10717 u.s. w.) mit roiame, dessen a =
fr. au — lat. al ist, was auch die schreibung roialmes 542 andeu-
t. — 3) — lat. al nfr. au in dem eben angeführten roiame und
nst, doch mit al und au abwechselnd z. b.: atre 58 (altres 234
ıtre 4274) atrui 496 (autresi 320) chafoit 10458 haz 172 (halz 88
wuz 4214) hateze 27 (hautece 189) mavaise 803 (malvais 406) res-
ıdir 465 (resbaudir 610) sceneschaz 171 (seneschalz 203 scenes-
aus 152) vat 10385 (valt 289 vaut 285) u.s.w. Mitnfr. au wech-
it es ferner in ara 637 (aurai 308) saroies 4163 (saures 4507) — 4)
- lat. ell(us), ill(us), welche endungen mit wörtern von 3) reimen
b.: chevauz: auz 5493, 13733 auz: vermauz 12915 chevaz: vermaz
327 chevauz: solauz 8075 chauz: seneschauz 8381 loiaus: chaus
5847, sonst werden diese worte gewöhnlich mit ea, ia, e geschrie- _
n z.b.: eaz 380 cealz 4509 soliaz 4135 chevealz 580 chevalz 660
ıevelz 110 chastialz 1175 chastez 6112 bealz 1 bialz 1264 belz 139
ıealz 1976 juiaz 327 jovencialz 482 jovencels 970 u.8.w. — 5) =
520
lat. a vor einfacher consonanz wie nfr. in der endung al(is) z. b.
emperial 864 esperital 906 loial 150 poitral 1385 roial 17. Das
diß nicht blose etymologische schreibung ist, sondern die aussprache
des dichters wiedergiebt, beweisen die reimwörter: sceneschal
149 vassal 18 u.s.w. — 6) = nfr. ai vor mouilliertem Il z. b.:
batalle 2350 (bataille 1297) mallent 4722 (maille 1274) allors
628; außerdem in den endungbetonten formen von amer 23,
in lasse 7489 (laisse 479) praeries 4318 vraement 4568 (rames
11470). — 7) = nfr. & in chane 3002 (chaine 2139) — 8) =
e in crualment 10562.
Ai 1) = lat. a vor nasalen und in einigen andern fällen. Außer
den auch dem nfr. bekannten formen bemerke man: champaigne 129%
a compaigne 2125 compaignons 491 compaignie 392 gaaignet 2%
sairement 4972 aive 5948 (eve 335 eave 2193). In saige 166, 186
saigement 5902 ist wohl ai bloße schreibung, da sonst stets sage 33, 117
sagement 841 stehen und keines der wörter auf age den vokal ai
aufweist. Einzeln stehen ebenfalls haioient 6010 neben haoit 15519
eschais 544 (esches 373) — 2) = lat. @i und i in position 2. b.:
chaine 2139 (chane 3002) desdains 132 (r. compains) enpaint 1681
(r. remaint) fainte 1285 frain 2421 mainent 550 (mener 559) mains
298 paine 10355 (r. certaine) plain 6745 (r. plain).
An 1) = lat. an. — 2) = lat. en, ien z. b.: tena[n]t: estant
759 corans: rescintelans 1279 tans: chans 369: poissans 1593
covenant (r. vallant) 11158 covenent (r. plainement) 5940. Außer
den part. pres. der e und i conjugation hat übertritt von lat. en
zu an, in tans stattgefunden, d. h. es reimt nie mit wörten, welche
ersteres bieten. Das einzige covenant schwankt scheinbar zwischen
an und en (vgl. anm. 4208). Der schreiber freilich hat das ety-
mologische en öfter wieder hergestellt, z. b.: tens 1476 (r. dolans),
wie er im gegentheil in anderen worten es durch an ersetzt, wo
der dichter en sprach z. b.: argant 2348 (r. escient) ebenso en-
samble 4082 (ensemble 4189) an 1515, (en 1319) annuit 12084
(ennuit 11997).
Au 1) siehe A 3) und 4) — 2) vereinzelt — lat. au: chaus
11537 (chose 4059).
E hat zwei verschiedene geltungen, welche nicht miteinander
reimen, jenachdem der laut auf lat.a oder auf lat.e und i zurück .
. geht. Einige ausweichungen müßen dabei aber berücksichtigt werden.
— 1)=lat.az.b.: avers 158 eve 768 (s. Ai 1)) leve 2195 sevent 7 teche
1449 atretel: charnel 4749 ostel: el 203 u.s.w. Dazu kommen
folgende ausweichungen: bacheler 865 (r. amer) cruel 3473 (r. ostel)
521
le 2051 (r. éncontre) erent 1375 (r. commanderent) ere 4061 (r. pere)
natere 566 (r. pere). Zwei dieser worte zeigen auch ie nämlich
achelier und diex, siehe Ie. — 2) — lat.e, i und a mit folgendem
uttural: esches 373 (r. ades). — 3) = nfr. ai ist es in: het,
eent 6145, 5344 livreson 10509 mes 7419 (mais 38) pers 7225
ez set 460, 2154 (seit 1) feble 2878 (floibes 1692). — 4) = nfr.
i vor mouilliertem ll: mervelles (r. chandelles) 1537 (merveille 1087)
ermelle 1927 parelle 1088 consel 474 (conseil 184). — 5) = nfr.o,
u außer der tonsilbe z. b.: felenie 3593 (felonie :091) honerer
4979 (honorer 3592) corecies 267 (corocies 426). — 6) = nfr. oi
„b.: aver (r.recovrer) 8695 (avoir 992) vees 4503 veans 119 (voiant
81) esteles, wie statt estoiles 1514 (r. chandoilles) stehen sollte;
lenn chandelles reimt, wie soeben (unter 4) angegeben wurde,
wf mervele. — 7) = ue nfr. en: velle 7920 velent 7318
valent 3).
Ea 1) — a, au, ia, e z. b.: bealz, cealz, eaz (s. A 4) — 2)
= lat. a in eave 2193 (s. Ai).
Ei 1) = ein: chandeilles 5368 conseil 184 merveille 1087
pougneis 13368 queil 1097 soleil 3747 veinguance 4854. — 2) = iin
sei 4973 (si 4957).
. En = lat. en ist außer wenigen verlusten an an (worüber
dort) von diesem getrennt geblieben. Auch feme hat noch nicht
den nfr. laut a, wie der reim mit gemme 111 beweist. Man beachte
das fem. dolente 3701 (r. gente) 5296 (r. tente), welches also nicht
fem, des part. pres. dolans ist, wogegen auch schon die flexion sprechen
würd. Die schreibung dolante 700 ist also verwerflich. Vgl.
Sanglente 13849 (r. entente) sauglens 4226 (r. dens) sanglent 13418
(r. laidement).
Eu 1) = lat. al: teuz 7581 (r. preuz) — 2) = lat. ël: crueuz
2088 (r. orguilleuz) 2781 (r. preuz) — 3) = lat. 6 tritt meist nur
ih der endung osus ein, und auch da ist o gewöhnlicher, und be-
gegnet dabei ou. Vgl. O 2). — 4) — lat. u: deseure 9459 (r. eure)
queurent 14027 (corent 4677 courent 3775). — 5) in deus 13171
(r. fu), wo jedoch der dichter ie sprach (siehe dort).
Il) = lat.i— 2) = nfr. e’estrine 803 (r. aati(s)ne). 3) =
if, ei: pigne 3089. 4) = nfr. oi: ti 873 (r. li) veir (r. partir)
8108 (veoir 8259) damisel 237 (damoisel 356) —- 5) — lat. a, zu-
Smmenziehung von ie veranlaßt durch folgendes e z. b. irie: araisnie
427. Für irie begegnet auch iree 2444 (r. mostree), ganz wie für
fies auch ires vorkommt. Vgl. Ie 1).
Ia = a, au, ea, c (s. A 4). Es sollte regelrecht sobald das
522
flexivische s wegfällt sich in el auflösen, doch begegnen: bial 508
solial 3746, 8114 (bel 201 solel 8436).
le 1) = palatal influenziertem lat. a z. b.: targier 1340 (r.
mestier) congie 1206 (r. pie). Einige der hierhergehörigen worte
haben eine doppelform auf é: z. b.: iries 11901 (r. lies) und ires
2171 (r.creves) pitie 2680 (r. consillie) und pite 4803 (r. mavaiste).
Für pite: mavaiste liegt es nahe pitie: mavaistie zu bessern, dem
wenn auch 1390 malvaistes 4804 mavaiste begegnen (vgl. amiste: cline
3015) und pites belegt ist, gerade wie ires (vgl. Tobler, Aniel, s XXX
und v 308),-so spricht doch ein metrisches gesetz, daß zwei auf
einanderfolgende verspaare nicht denselben reim aufweisen dürfen,
für die änderung. Die formen bacheler und de (s. E 1)) haben
neben sich: bachelier 7514 (r. aidier) ‚and diex. Die schreibungen
deus und dieu sind nichts als orthographische schattierungen. —
. 2) = lat. € — 3) = lat. ï vor 1 und v: gentiex 14235 (r. dien)
15433 (r. ententiex) 15135 (r. hastiex) gentiez 14749 (r. pie).
Vgl. auch liege 14540, 14633 (liges 10953). — 4) = lat.d: lies 10197
(r. miex) liex- 13624 (r. fiex) iex 15009 (r. miex) vielz 507 (r. mieb)
gie 875 (r. baisie). |
Teu = ie im auslaut der wörter, welche zu den abtheilungen
2) — 4) von ie gehören. dieu: lieu 5875 dieu: esquieu 13059.
Iu 1) = ie 3) und 4): fiuz 13171 (r. deus) gentiuz: giuz 1049
gentiuz: eskiuz 133 lius 1007 viut (veut) 2790 (r. siut) 2) =
reciute 803 biurent 835 parciurent 394. Es ist schwer von un
scheiden.
O hat wie e zwei verschiedene geltungen, die nicht durch des
reim verbunden werden können, jenachdem es auf lat. o in position
und au oder auf lat. ö und u in position beruht. — 1) = lat. oi
position und au. Es wird stets ungetrübt bewahrt. — 2) = lat. Ÿ
und u in position. — nfr. o eu und ou. Vor nasalen wechselt 6
öfters mit u: font 1016 (funt 5046) sont 4396 (sunt 4317 *) nombre
2317 (numbre: umbre 1001). In der endung osus und einzel
wechselt es mit eu und reimt dann, wie wir .dort sahen, mit ht
al und el: orguilloz 2012 (orguilleuz 2087) proz 2176 (preuz 18%
prouz 1429). Die reime vos: dols 251: ameroz: doz 1931 ros: of-
guilloz 2011 beweisen, daß eine feste scheidung von o und eu ent-
sprechend nfr. ou und eu nicht existiert. Seltener als der wech
mit eu ist der mit ou: prouz: chevalerouz 1429, honor 4 (honour 294
*
* sunt.ist die häufigste schreibung, weshalb ich sie auch bei auf
lösung der abkürzung eingeführt habe.
523
ıneure 14618) courent 3775 douces 63 pou 13460 (poi 1830);
fters begegnet er in tot: mot 178 mout *: tout 14035 (vgl. auch
uit: fuit 2863). — 3) — lat. ü in mollier 416 (moillier 38). —
— oi öfters meist in unbetonten silben: boz 4291 (boiz 4318)
oement 14507 (coiement 14695) cosine 10910 (coisin 13961) fros-
eis 7343 (froisseis 8068) loal 4329 (loial 150) loaltes 14613 norcir
4648 (noir 1778) sevent 730 siwoent 13035.
Oil) — lat. & und i. Es tritt noch öfter als nfr: auf, so
‚b. in: floibes 1692 (feble 15221) irois: troverois 4289 (sonst
ıntet die endung aber stets es) poise 200 proi 1289 (r. moi, aber
i: pri 1999). Daß es öfters mit ai, e, i wechselt, ist an den be-
reffenden orten schon nachgewiesen. — 2) — lat. au, 0, u. Auch
ier hat der umfang des vokals im nfr. einbuße erlitten, es begegnen
. b. doi 1150 (r. roi aber lui: dui 11533) loie 15292 oi (r. moi)
1979 (eu 9014 ou 11349). Wir sehen, es begegnen mancherlei doppel-
formen, welche noch dazu meist durch die reime bestätigt werden
und eine zwischen & ö und i schwankende aussprache vermufhen
laßen. — 3) = ue ui in voit 2640 (wit 3872), wo es aber durch
keinen reim gestützt wird. — 4) = palatalinfluenziertem lat. au:
poi 1830 (pou 13460). “
Ou — 0 2).
U 1) = lat. ü wie nfr. — 2) = lat. 6 in fuz 3068 fu 1509 (r.
tenu) — 3) = O 2) mit dumpfer aussprache z. b. utre 7314 (outre
443).
Ue = lat. d, nfr. eu, z. b.: cuer: fuer 197 vüel: orguel 241
vuet: duet 329 muet: puet 1659 buens: suens 7599 buens: cuens
7897. Für buens findet- sich schon meist die nfr. schreibung bons
72, 240 u.s.w. Hingegen hat der schreiber ie 4) öfters durch ue
wiedergegeben so: uelz 275, vuelz 495 vuez 845.
Ui 1) = palatalinfluenziertem 6 oder ü, z.b.: desduis: ennuis
289 puis: desduis 11537 hui: sui 2159 lui: audui 1601 u.s. w. Die
doppelform doi für dui ist schon unter Oi 2) erwähnt. Für doi
sprechen die reime 2587, 2976, 13068 u.s. w. für dui 4758, 6103,
9709, 14537 u.s.w. Ganz ähnlich ist die unter O 2) aufgeführte
doppelform tuit und tot; wenn dagegen in vuis und seinen ablei-
tungen ui durch oi ersetzt wird, wie voit 2640, voide 15094 voident
7169 (vuedent 7310) u.s.w., so ist dieser wechsel durch keinen
reim gestützt, während für ui eine anzahl sprechen: nuit: wit 3871
*
* Die abkürzung mit, welche in den meisten fällen steht, habe
ch molt aufgelöst.
524
desduit: vuit 4103 bruit: wit 7516 u.s.w. — 2) = u: fui 272
(fu 868) fuist 700 (fust 139) pluis 6242 (plus 111).
Y = i dyables 7013 (diables 169 deable 4602) dyaspre 8299
(diaspre 8376) hystoires 10395 tymbres 6760.
Consonanten.
Auslaut. 1) Die verhärtung der mutae im auslaut läßt sich
recht deutlich bei den dentalen beobachten und entspricht wie viele
reime beweisen der aussprache des dichters: grant 2050 (grande
255) quant 368 entent 195 mont 848 froit 367 ot 11948 (od 125 0 431)
at 400 (ad 12722 a 329) u.s.w.; ebenso bei gutturalen: lonc 108
(longe 161) blanc: sanc 103 (blanche 151) renc 15060 (raingies 998);
ebenso wird v zn fin vif 10558 saf 14182 brief 11066 aber pensiv : podir
661. — 2) Auch die schreibungen z undx für einfaches s, obwohl nicht
principiell durchgeführt und beständig mit einander und mit s ab-
wechselnd, scheinen eine härtere oder schärfere aussprache anzt-
deuten. x wird am seltensten verwandt und fast nur nach ursprüng-
lichem aber unterdrückten l-laute, z. b.: beax 9750 beaz 459 beals
1 beals 72 dex 450 deus 755 fix 8776 fiez 8777 frex 8301 fre
12419 fres 12053 assex 11678 assez 4044 asses 11611 gardex 1439
gardes 1431. — 3) Statt des zischlautes begegnet öfter ein palatales ch
oder c, welche durch vereinigung eines gutturallautes mit des
schluß-s entstanden sind, so: ainc 341 und ains 886 avuech 74.
avuec 397 doch 4093 doz 4542 dols 252 miech 285, 514 miex 4541.
Abfall des s läßt sich häufig beobachten: bon 6732 chevalier 12915
deu 3378 14582 (deus 755) dite 11608 (dites 663) esquiier 3822 (escuier
3438) jor 3325 (jors 240) le 2571 lor 3809 (lors 64) mestier 12254 nain
10025 onque 122 (onques 59) pense 11521 perdu 5755 pucele 3447
(puceles 75) Saigremor 13514 (Saigremors 13503) sere 5984 (seres
3166) tote 6959 (totes 5) un 3280, 6253, 12726 (uns 69). — 4) Ebes-
so begegnet abfall von t: a 329 (at 400) di 13690 (dit 177) doi
4338 (doit 12371) es 1399 (est 10) fier 4672 (fiert 11743) 0
431 (ot 11948) on 7895, 9880 (ont 363) oren 3223 (orent 358)
oz 11750 (ost 10649) par 3649 (part 526) qui 2642 (quit 685) sisen
9816 voien 13834 (voient 358). — 5) Seltner kommt der abfall von
r. vor, ich habe nur zwei fälle bemerkt renfure 7495 und arme 5046;
I fehlt häufig dem pronomen il 189; c fehlt in ren 7797 (renc 15060);
p in plon 6198 (r. maison). Die schreibung plonc 4449 bestätigt
ebenfalls, daß der dichter und schreiber plon sprachen. Im übriges
ist ziemlich sicher anzunehmen, daß der abfall der consonanten 5;
t uud r der sprache des dichters nicht angehört, sondern nur der
des schreibers, er ist deshalb aber für den sprachhistoriker nicht
525
reniger interessant, da er schon ganz die tendenzen der neueren
prache erkennen läßt. Näher darauf einzugehen, ist hier nicht
er ort.
Inlaut. 1) Ausfall des ersten von zwei einander folgenden con-
onanten hat statt, wenn der erste consonant ein ] ist, der schreiber
ewahrt hier öfter die etymologische orthographie, doch beweisen
ie reime deutlich, daß er damit die sprache des dichters verschlim-
essert: z. b. vos: dols 251 gentiex: diex: ententiex: hastiex: piez
le 3)) gentiuz: giuz: eskiuz (Iu) ‘roiame: dame (A 1)) ros: or-
uilloz 2011 estolz: rolz 775 seulz: dangereuz 2201 teuz preuz 7581
rueuz: preuz 2781 u. s. w. Es sind also rein willkürliche schwan-
ungen, wenn uns begegnen: fiz 4196 filz 18 fiuz 13172 coz 3539
olz 3546 escolte 842 escouta 3965 eaz 380 cealz 4509 chauz 8382. —
) Derselbe ausfall hat statt, wenn der letzte consonant ein sodern
st, bei allen mutæ. z. b. grans 98 (r. ans) frans 2098 (r. vaillans) chans
'470 dras 980 haubers 10244 und so durchweg. Vorn: digne 783 (r.
vine) linage 2332 orine 2775 senefie 15837. — 3) Ist der zweite conso-
ant ein r, so fallen dentalen vor ihm aus oder werden assimiliert z. b.
‘haront 13494 crerai 14311 desirrier 4111 desirier 849 gorra 8852
wa 8857 pora 14082 roberes 4232 seres 11876 verrai 1242, ebensd
sin: laires 2804 sorriant 1973. — 4) Auch s, fällt häufig vor
folgendem consonanten weg, was wieder eine nfr. tendenz ist, aber
aicht mit sicherheit als der aussprache des dichters gemäß bezeich-
net werden kann. Nur einige der hauptsächlichsten beispiele:
blamer 421 (blasmer 7) cretealz 11773 (cresteaz 11787) defer-
mer 11325 duc 9840 (dusques 12395) evella 9000 (esvellier
9008) forclose 11635 (forscloient 7069) tojors 674 (tos jors 533)
tretot 382 (trestos 124). — 5) Wo n vor folgenden consonan-
ten ausfiel, kann ich nur eine nachlässigkeit des schreibers er-
kennen, welcher das abkürzungszeigen dafür (den strich über der
ile) zu setzen vergaß. Es kommt freilich oft genug vor z. b.
blace 12304 bote 9008 regie 12220 voiet 8271 tenat 759, ebenso
1804, 1544, 1618, 2473, 3193, 3309, 4256, 4508, 4928, 4935,
5248, 7417 u.s.w. — 6) Seltner ist der ausfall einesr vor zweitem
eonsonanten und wird wohl ebenfalls auf schlechter schreibung be-
ruhen. Ich habe bemerkt coves 4644 esclacir 4135 herbegera 192
hæbigliler 3794. Steht r an letzter stelle, so wird es häufig hinter
den ihm folgenden tonlosen vokal gesetzt, doch so, daß es nicht in
den -auslaut zu stehen kommt. z. b. Bertaigne 8353 (Bretaigne
10285) burir 7931 (bruir 13120), enfernes 1383 enterras 500,
femir 271 (fremir 7706) enconberroie 2120, mosterront 6887
526
(mostrera 2695) pernes 4857 (prendre 9448 pormene 5565 G _por-
cession 15315 (procession 15801). Eine entgegengesetzte um-
stellung begegnet in fremee 5967 (fermes 987). Stoßen durch er-
stere versetzung zwei r zusammen, so wird oft nur eines bewahrt
z. b. deliveront 13294 mosterai 2742 repaieras 3633. — 7) Ein
schiebung eines euphonischen consonanten ist ein anderes mittel,
um die aussprache unbequemer consonantenverbindungen zu erleich-
tern. Sie findet statt zwischen Ir und nr. sr. z. b. mieldre 1313
voldroie 756 vindrent 45 poindre: joindre 1673 vaintre 9590 keusdre
12034. Dabei fällt dann bei ldr meist der erste consonant au,
das d assimiliert sich mit r und doppeltes r wird zu einfachem, 2. b.:
miedre 1296 vodres 692 vorroie 4109 voreie 14086 morre 1090
torroies 476. Daß auch bei ndr wenigstens in einzelnen fällen diese
vereinfachung statt hatte, dafür sprechen: merres 1739 und derreis
tolirent: sorvinrent 793, welcher beweist, daß der dichter sorvirest
sprach. Der schreiber hat freilich meist die harte lautverbindung
bewahrt und nie findet sich n nach einschiebung’ von d unterdrückt
z.b. devinrent: tinrent 4019 venres 4606 menrai 9863 reponre 1490
0.8.w. — 8) Die fälle der assimilation sind schon besprochen; ihr
entgegengesetzt zeigt sich dissimilation, wo m. vor einen labial tritt,
es wird dann nämlich zu n, doch bewahrt der schreiber daneben die
formen mit m, z. b.: chanbres 4451 (chambres 4408) guinples 51 jar
be 7389 (jambes 99) ronpre 12472 (rompent 8081) senble 316 (semble
328) ensenble 4191 (ensemble 4189) u. s. w. der umgekelırte fall, die
verwandlung von n zu m zeigt sich in emprendre 650 (enprendre 797).
— 9) Der vereinfachung von doppelconsonanten ist schon mehrfach er-
wähnung gethan, hier noch einige weitere fälle; 1: bele 33 cele 332
puceles 75 (pucelles 233) toreles 11773 (torelle 12855) valet 223
(valles 438) vieler‘ 370 (vielle 733); m: feme 112 (femme 472); r:
core 7489 (corre 7414); s: groses 12186 (grosses 12467). Umgt-
kehrt findet verdoppelung eines einfachen consonanten statt bei B
z. b. donner 463 (doner 335) ennuit 11997 (enuit 11151) vainne 6781.
Ähnlich: leffrus 1785 (lefrus 107). Wie viel von all diesen fällen der
dissimilation der vereinfachung und verdoppelung dem dichter, wie
viel dem schreiber zuzuschreiben, ist schwer zu bestimmen.
Anlaut bietet nichts besonderes zu bemerken.
Einzelne consonanten iman-undinlaut. — 1) Die liquides
l. und r. gehen in einander über, z. b.: roi 14335 (loi 13973) © con
tralient 7698 (für contrarient) pulent 6179, 12549 (porent 7318) —
2) n wird öfters eingeschoben, z. b.: ensaie 11491 enstormir 1383
(estormir 11846) ensaucha 8168 (essaucier 9971) renfuser 21%:
527
freilich könnte in mehreren dieser fälle n auch anders erklärt wer-
len. — 3) Der nasal wird auf verschiedene weise ausgedrückt darch n
ın) ng (nc) und gn ngn z. b. vien 10271 viegn 11053, ähnlich tien
L800 om 9 on 249 plon 6198 plom 4504 plonc 4449 gaagn 11711 loing
330 loingn 4071 (r. besoing). Tritt der nasal in den inlaut, so verliert
sr nfr. bald die nasale aussprache bald bewahrt er sie, das letztere
ı. b. wenn ibm ein palatales g folgt. Dieses palatale g hat weder
ei unserem dichter noch bei dem schreiber statt, wie verschiedene
‘eime beweisen, z. b. compaigne: estrange 3123 montaigne: estraigne
5353, und wie die vorwiegenden schreibungen ngn und gn darthun
r. b. vengnier 2685 vengnement 2906 (vengement 14827) vengnies 2900
vengies 2909) estragnes 15761 (ganz analog finden sich: engignies 425
engingnies 4107 enseignies 118 ensengnier 1999 ensengnemens 511
poigneis 12332 pongneis 12394). Wir haben also wohl für alle
fälle, wo nfr. vor g das n nasaliert, die einfache aussprache anzu-
nehmen. Ob dieselbe aussprache vor euphonischen und ursprüng-
lichen labialen anzunehmen, bleibt ungewiss. — 4) Zu den eigentlichen
dentalen ist nichts zu bemerken, wohl aber zu s. Oefters steht 8
für c im an- und auslaut: se 2967, 11056 (ce 46) si 2695 (ci 646)
sent 9390 (centisme 491) gars 452 (garcons 795). Hierher gehört auch
dessiree 3364 (nfr. dechirée). — 5) Für s tritt z nur vereinzelt im
inlaut auf, während es im auslaut, wie wir oben sahen, gar häufig
ist z. b. choze 528 4569 (chose 4059) ocezisse 1327 oze 4257 ozoit
4550 (ose 4543) perillozes 1186; ähnlich: hateze 27 (hautece 189),
ebenso vereinzelt ist sc für s u. ss, z. b. sceneschal 149, 152 (sene-
schaz 177) seneschalesce 205 (r. ostesse) senechaucesse 230; doch
vertritt dieses sc häufig einfaches c, z. b.: grasces 5572, grasci 12860
(gracierai 13796) avarisce 15914 bisce: honisce 3393 espisces 6357. —
6) Doppeltes nfr. ss wird meist durch c ausgedrückt. z. b. chacier 221
(chasser) chacies 579 (chaussé) largece 1436 perece 457 simplece 257
tristece 636 viellece 168; daneben aber auch ostesse 206 senechaucesse
230. Interessant ist der reim: teche: proece 1449. Nehmen. wir dazu
rime wie boche: doche 6879 (douces 63 dochor 14752 docor 3108)
manches: conissances 51 bla[n]che : contenance 3193 franche : semblance
4091 nices: riches 10371 u.s. w., so ergiebt sich deutlich, daß den
afr. lauten ch ç und ss nur ein einziger entspricht, daß dieses
t sein müsse, ist zwar wahrscheinlich, läßt sich aber nicht mit .be-:
-immtheit feststellen. Die schreibung dieses lautes ist eine sehr
Schwankende; im allgemeinen wiegt ch vor, in einzelnen fällen aber
tigt sich sogar qu, was auf gutturale aussprache des schreibers
deutet: quele 14692 (cele 332 cheles 2127) mequeance 3285 (me-
528
schies 8647). — 7) Der weiche palatallaut wird auch durch zwei schrift-
zeigen wiedergegeben, welche häufig mit einander abwechseln:
chanjaist 4324 change 327 je 5 ge 224 jehir 214 gehir 310 joer
372 gius 209 joir 902 gorra 8852 lojoient 12810 logier 12781
serjans 438 sergans 4934 (servant 3904). — 8) Der harte gutturallaut
hat drei schreibungen: c. k. qu., welche oft vertauscht werden z. b.
cant 4067 quant 4077 car 602 kar 7 quar 35 -c’ 556 (ce 10882
ist wohl ein bloBer schreibfehler) ke 4925 que 563 ki 1 qui 20
corent 4677 queurent 14027 cuist 3159 keu 12095 querre 3067 es-
cuier 431 esquiier 4076 (eschuiers 799 ist wohl nur ein schreib-
fehler) onkes 40 onques 59 u.s.w. Im allgemeinen ist k am sel-
tensten verwandt. Mit dem weichen gutturallaut wechselt c in
gonfanon 8600 confanons 8086. — 9) G vor hellen vokalen sollte, wo
es gutturale aussprache hat, stets durch ein euphonisches u von
diesen getrennt werden, doch fehlt dieses u öfter, so z. b. guaires
1238 gaires 1553 guenchi 12567 regenchis 13700 longe 161. — 10)H
fällt in- und anlautend häufig weg, doch nicht consequent z. b.:
flautoient 3813 flahutent 6754 traitre 4339 (trahitres 4231) boorder
1048 (behordoient 348) (erbe 584 herbe 2186) om 9 (home 444)
onore 14616 (honore 3218, in honor 2969 muß h unterdrückt wer-
den, da der voraufgehende vokal von o elidiert wird) auberc 3332
(hauberc 3145) elmes 3517, 7326, 10132 (helmes 1302, 3559, 6944,
10167 alles beispiele in welchen h den hiat verhindert). Wir sehen
in helmes (und wohl auch in haubers) ist die aspirierte aussprache
in erbe, om onor hingegen ist h stumm, ganz wie imnfr. — 11) P
erweicht sich vereinzelt zu u (v): bautesme 14136 (baptizies 89).
I. Zur flexion.
1) Der artikel fem. s. lautet oft le z. b.: 230, 9849, öfter
auch li und nur in dieser schreibung widersteht er der elision vof
folgendem vokal. z. b. li uevre 1323 li atre 2032 li aube 4114
5975 (l’abe 2261) li viande 6325 (la viande 12095) li aventure
10747 li oz 10873. — 2) Das s des nom. sing. der declination
steht regelrecht, wo ihm im lat. ein s entspricht. Den unregel-
mäßigen abfall desselben, haben wir schon bei den auslautsgesetzen
besprochen und dem schreiber zugewiesen. Fehlt hingegen im lat.
nom. das s, so ist die frage verwickelter. Sämmtliche feminina der
ersten deklination entbehren es und es schiene, als wenn auch die
feminina, welche sich aus der lat. dritten deklination herleiten, dasselbe
entbehren. Denn es begegnen: honor 4 poison 3173, 3181, daneben frei-
lich: chalors3050 dolors 3946 raisons 3733 und, was besonders gewichtig
ist, der reim foisons: .barons (obl. pl.) 951. Wir werden also den
529
+‘
emininen dieser deklination ein nominativ szuerkennen müssen und
ıonor[s] poison[s] zu bessern haben. Wegen der declination von
iens, amors, gens siehe die anmerkungen zu vv. 43, 48, 404. Von
len masc., welche im lateinischen im nominativ s entbehren, kom-
ıen zunächst die worte auf re in betracht. Es begegnet atres 199,
998 (beide fälle durch sonst eintretenden hiat unterstützt) dagegen
utre 4274, maistres 180 15233, dagegen maistre 334, li vostres
513 (vor folgendem vokal), dagegen nostre 823 vostre 2130 (mit
bidiertem schluBvokal). freres 2926 dagegen frere 2697 (mit
lidiertem schlußvokal 10764 (r. venere); ebenso verlangt 2693 die
setrik untrückung des s. peres 636 (vor folgendem vokal, man
‘ünnte allerdings leicht ara in avera bessern = 1744) pere 15267,
15773, 15789 (mit elision des schlußvokals) 15336, 15721 (r. mere
bl. 8.) 5279 (wo der vers unterdrückung des s verlangt). — mere
147 (r. pere obl. s.) sires 3915 mesires 4054, dagegen sire,
nesire 709, 3896, 4297, 4323, 4422, 6489, 13265, 13444, 14110
1.8.w. (alles fälle, in welchen vers oder reim das fehlen des s be-
Hätigen) contere 6075 (r. matere) empcrere 6174 (r. frere) lerres:
roberes 4231 trahitres 4231 vanteres 1434 vantere 6169 (r. mere)
veneres 10793 venere 3805 (r. clere) miedres 13475 miedre 1296
(1313 folgt vokal, durch elision wird aber der vers gefälscht. Die
beßerung »[o] est« liegt nahe) pire 3280 (r. dire). Die zusammen-
stellung dieser beispiele ergiebt, glaube ich, mit sicherheit, daß den
wörtern auf re kein nominativ s zukam, und daß, wo ein solches
steht, es dem schreiber zukommt, der sogar einige mal seiner
sprache zu liebe den vers fälschte. Unsicher bleibt jedoch, ob atre
und maistre unter diese regel fallen, es scheint wahrscheinlicher,
daß sie wie wörter auf lat. us behandelt wurden, und daß die fälle,
wo s fehlt, dem schreiber zur last fallen. bei vostre (und also auch
kei nostre) ist eine spaltung eingetreten, absolute form ist vostres
whrend die adjectivische vostre blieb. Zu diesen worten kommen
Boch einige andere, welche ein nominativ s nicht zulassen. Regel-
recht sind: om 9 ber 2808 (r. aler) 6536 (r. cler) fel 776, lor 72.
debonaire 120 deputaire 776 (beide worte mit elidiertem schluß-
vokal, vgl. anmerk. zu v. 256), schwankungen zeigen cil 11 cis 316
bien 4 biens 805 li demorer 3347 aber li recorders 15260 (r. pen-
ses obl. pl.). Die worte, welche auf st ausgehen, unterdrücken t
Wr dem nominativ s und ziehen dann die beiden s in s oder z
fwammen:. fuz 1417 fores 1518 oz 10873. Die worte mit stamm-
kaftem schluß s bleiben unverändert. — 3) Der casus obl.s. scheidet
Sich gewöhnlich nur durch mangel des s vom nominativ. Die ver-
Durmars . 34
530
setzung des accentes und lautgesetze bringen einige bedeutendere
abweichungen hervor, die aber im afr. durchgängig herrschen. Eben-
so ist die pluralbildung die gewöhnliche. Ich führe nur die fälle
auf, in welchen die regel verletzt ist oder scheint. So steht en-
seignement 185 (enseignemens 511 1456) vallet 11696, 11885
(valles 11893, 12110) valles 9171, 11648, 12057 (vallet 348, 9238,
12062) vis 518 (vif 10558) arcons 7768 (archon 13585) jors 115%
(jor 11612) lois 14289 (loi 14285), meismes 3336, 11454, 13232,
15617 (meisme 3696, 4205, 11514) uns 3132 (un 14) dames 14147
(dame 14133) garcons 795 (gars 452) savere 14584 (für saveor im
reim auf pere, siehe die anm.), traitre 4339 (trahitor 10661) samit
1258, 1278, 3086 samin 10020, 14415 sami 3088 (samis 979, 1898,
3081, 3284, 4984, 6527, 8418, 9275, 9952, 10112, 12113, alles
fälle, welche durch den reim gestützt werden, während keine der
anderen schreibungen durch denselben bestätigt werden) glaives
(n. pl.) 11649. Wegen der flexion von guez siehe die anm. z. 11619.
— 4) Folgende worte werden nur oder meist pluralisch gebraucht:
covertures 4645 dras 980, 4536, 9927, 10027, 11854 (drap 134,
3199, 4211) esperons 1270 fons 87 galos 3505, 11721 lettres 8873,
12708 trives 14048 u.s.w. — 5) Die femininbildung der adj. 2 en-
dungen und part. præs. ist erst vereinzelt zu beobachten. Durch-
geführt erscheint sie in-ois lat.-ensis z. b.: cortoise 934, cor-
toises 4554 Galoise 5923 (r. cortoise). Jones 868 hat im fem.
n. 8. jou(e)ne, jone 281, 6371 (der schlußvokal wird elidiert)
n. pl. jones 1025 (m. jone, jou(e)ne 1028, 210). Grans 450 lautet imf.2.
s. grans 359, 3058, 3771, 4454, 9875, 11868 u. s. w., grande 255,
3050, 4532, 6812, 8245 u. s. w., imf. obl. s. grant 22, 354, 2144, 3354,
4558 u.s.w., grande 756, 5136 u.s. w., im f. n. pl. grans 4401, f.
obl. pl. grans 6966 grandes 102. Die part. pres. lauten im fs
wie das m. s., und, wenn 700 dolante steht, so haben wir schon in
der lautlehre gesehen, daß hier ein fem. von dolentus und niet
von dolans vorliegt, wenn ferner begegnen: plaisant 159 (r. as)
vaillant 3151 (vaillans 3302) so ist daran offenbar nur der jüngere
schreiber schuld. Im pl. n. dagegen zeigen sie wie jones und gran
ein 8 z. b. plaisans 8858, 10702, 11074 (r. joians n. s. f.), während
das masc. desselben regelrecht entbehrt z. b. dolant 2515. Que
hat im f. n. s. ques (quelz) 1093, 2156, im f. obl. s. quel 1597,
1820, 3414, 4269, 10889 u.s. w., quele 1245 (mit elidiertem e; ia
le quele 507 und la quele 6405 wird durch unterdrückung de
schluß e der vers hergestellt), im f. n. pl. quelz quex 10349, 12065
im f. obl. pl. queles 5024. Ebenso flectiert telz 8617, im f. n. 5
531
telz 10, im f. obl. s. tel 1724, 2081, 10315, 11588, 12558, 13192
a.8.w., dagegen tele 1636 (mit elision von e) 9349, im f. n. pl.
elz 12347 teles 9277, im f. obl. pl. telz 1195, 8487, 11260, 12415,
13292, 14214 u. s. w. teles 5022. Wenn man bedenkt, daß neben telz
‘ne zweite form itelx, atelz 2264, 4064, 4264, 9347 vorkommt, so lassen
ich alle wirklichen fälle von neuer femininbildung durch einsetzung
lieser form beseitigen, abgesehen davon, daß auch durch andere
inderungen leicht die integrität des verses bewahrt werden kann.
3ei anderen adj. zweier endungen habe ich keine spur der neuen
emininbildung gefunden. Hier einige beispiele: f. n. s. cruelz 6252
fentilz 4491, 14235 viez 1920, f. obl. s. brief 11066 emperial 4211
oial 60 natural 4330, f. pl. n. fors 8258, f. obl. pl. fors 1186 gentiex,
15483,adverbia : briement 15 forment 196 igalment 10263 viement 11918.
Man sieht: im ganzen ist, mit ausnahme von jone grans und der
sadung ois, der lat. standpunkt sei es getreu bewahrt, sei es leicht
herzustellen; bemerkenswertli ist aber das eindringen des s im f.
n.pl., welches, wie die vorstehenden beispiele lehren, zur regel er-
hoben wurde und somit als ein vorläufer der vollständigen neuen
femininbildung anzusehen ist. Dasselbe s ist auch bei den weib-
lichen substantiven, die in der lat. dritten declination ihren ur-
sprung haben, im n. pl. anzunehmen.
Verbum. — 1)In der ersten pers. s ind. præs. beobachte ich
einige doppelformen: ain 309, 5316 aimme 11489, clain 8360 claime
8202, oz 4340, 12746 ose 264 (r. enclose) 9869 ferner. faiz 4250
fais 10495, 11579. fai308, 602 fait (faic?; vgl. hac 513 und fac im
Fergus 42, 11) 10497. Andere formen sind regelmäßig. z. b. doins
814 muir 2925 puis 673 truis 683 vois 675 voiz 11007, amain 2045 ataing
8422 comant 675 demant 10275 dot 11516 lais 2941 preng 12796
sen 9568 ser 2128 tien 166 val 4916 vien 10271 vuel 180. ai 181
di 224 doi 612 lo 12751 o 642 otroi 313 proi 11299 (pri 2000)
si 597 sui 599 veu 8666 voi 597. — 2)In der dritten person s. ind.
pres. bezegnen einige unregelmäßige formen mit t,.so: appelet 593
aber apele 10283, 10583 (im hiat) 11600 (r. chapele) assemblet 938
chevacet 8861, 11686 aber chevace 1567 (müt elision) 8947, 11673,
13024 (mit elision) froisset 13147 hastet 10108 portet 6972 aber
aporte 12183 (ebenso im conj. diet 2080 tieguet 14467 aber tiegne
14582 facet 14472 aber face 14475), auch das part. præt. hat eini-
ge mal archaisches t: estet 3007, 6269 parlet 2450 repairiet 15047,
vel. auch pret 3980. — 3) Die endung der ersten pers. pl. ind. pres.
ist ons, doch begegnet stets somes 13489 außerdem: seromes 13490
trovomes 15735. — 4) Die erste pers. s. ind. imperf. lautet oie für
34 *
532
alle conjugationen, und daß das nicht eine unberechtigte schreibung
“ist, sondern eine der sprache des dichters gemäße, bezeugen reime
wie: racontoie: gasteroie 547 trovoie: ociroie 2246, und ebenso
bietet die zweite person s. oies, die dritte pers. s. oit und die dritte
pers. pl. oient z. b.: creoies: torroies 475 amoit: parcivoit 217:
plaisoit 377 tenoit: justicoit 417 seoit: portoit 1891 corroit: droit
1397 esgardoient: disoient 975 querroient: estoient 1477 u. 8. %.
Unregelmäßigkeiten einzelner verba werden in den anmerkungen
besprochen werden.
Sehen wir nun nach dieser leider nur unvollkommnen dar-
legung der laut- und flexionsverhältnisse, welchen schluß wir aus
denselben ziehen können. * In der lautlehre ist besonders ein
gesetz wichtig, die sonderung von lat. en und an. Wie P. Meyer
dargethan hat, ist dieses gesetz nur im normannischen in kraft ge-
blieben und wir hätten demnach die heimath unseres dichters in
der Normandie zu suchen; noch ein anderes zeichen spricht für
diese annahme,. das begegnen von e für oi. Leider ist dieser
übertritt ganz vereinzelt. Bedenklich macht ferner die dem nor-
mannischen fremde gleichstellung der imperfectendungen sämmtlicher
conjugationen. Wie kommen wir also aus dem Dilemma von theils
normannischen theils unnormannischen kennzeichen, ich glaube auf
durch annahme eines mischdialectes, indem wir entweder den dich-
ter an der grenze der Normandie und Picardie geboren, oder
wenigstens, wenn er aus der eigentlichen Normandie stammte, später
nach der Picardie übergesiedelt und dort sein gedicht verfaßt baben
laßen. Für annahme eines solchen mischdialectes sprechen auch die
anderweitigen zwiefachen behandlungen vieler laute, die wir oben auf-
geführt haben. Näher darauf einzugehen, und zu scheiden, was in
jedem einzelnen fall für normannisch oder picardisch zu halten,
muß ich aus mangel an zeit und hilfsmitteln hier unterlassen. Nur
noch eine bemerkung, welche die früher gegebene altersbestimmung
unseres gedichtes noch etwas mehr præcisieren könnte. Die flexion
unseres gedichtes ist entschieden archaischer als die des Fergas,
wo die worte auf re schou das nominativ s angenommen haben,
während unser gedicht wie Crestiens werke dasselbe noch nicht
zuläßt.
VI. METRISCHE BEMERKUNGEN.
Die altfranzösische metrik ist bekanntlich sehr einfach. Des
princip der silbenzählung läßt eine mannigfaltigkeit, wie sie. iM
533
eutschen und beschränkter im italiänischen vers herrscht nicht zu.
‘ennoch haben die dichter sich den so einfachen versbau noch da-
ırch erleichtert, daß sie einigen worten doppelformen zugestehen,
biche die silbenzahl um eine vermehren oder vermindern lassen.
uch unser dichter hat sich diese erleichterung häufig zu gute
mmen lassen. So begegnen avuec 397 aveques 15923 com 241
mme 3744 or 853 ore 803 encore 2260 ancors 5709 sor 1061
ure 14027 desor 660 desore 1003 nient 5162 (r. sovient, also
nsilbig) noient 4700 (r. ensement, also zweisilbig) derrains 1070
serain 2832 midis 3686 miedis 6416 prez 1005 pree 2005 prael
321 praerie 996 vaus 5131 vallee 5351 vespres 5882 vespree 3753
os 709 nostre 823 vos 257 vostre 2130 levrier 1765 leverier 1595
wriere 1654; dahin gehören auch die endungen ons und omes beim
erbum ert 161 eret 4197; ferner die futura: avera 1744 ara 1755
veroie 2470 aroit 14062 renderai 2398 rendra 5707 u.s.w. Um
lision zu vermeiden, tritt ein abgefallner endconsonant wieder an,
ie wir das bei der dritten pers. s. præs. sahen. Auch die gesetze
ber elision und hiat sind für einzelne worte sehr elastisch. Wenn
uch hiate wie: fille al 37 elme estoient 7177 dem schreiber allein
mfallen, so wird doch que unbedenklich vor einem folgenden vokal
jeduldet z. b. 424, 592, 1587, 1905 u.s.w., daneben wird es na-
trlich auch elidiert z. b. 5, 403, 1993, 4132, 7201 u.s. w. Ebenso
rird ce behandelt, im hiat steht es z. b. 492, elidiert aber wird
#2.b. 7448. Meist stehen im hiat für ce die formen co 177 cho 17,
bu 3257. Dasselbe findet mit je statt, im hiat lautet es je 1876
0 2126 oder ju 3960, elidiert wird es z. b. 13. Der artikel m.
1 8. sollte nie elidiert werden, und doch kommen manche fälle
iner <elision vor. z. b. 3280, 5058, 15620, 15811, 15817. Das
eminin la hingegen, welches in der regel elidiert wird, hält sich im
üst in der schreibung li. Auch die partikeln se, si lassen theils
ist, theils elision zu: 4058, 4150, 4217, 11398. Das f. possessiv.
a dagegen wird stets elidiert: z. b. 5679, 6049, 10360.
Der reim, welcher nie mehr als zwei verse verbinden darf, ist,
ie gewöhnlich, frei von dem nfr. interlacement des rimes, doch
ät sich vorliebe für wiederhohlung desselben reimwortes in ver-
diiedener bedeutung beobachten. z. b. avoir 14291 chief 13643
ünte 1285, 1415 feroie 2611 garde 3389 gens 1219 haste 2191
is 14295 lasse 1595, 1763 part 2151 point 497 tapis 7601 trait
4051 faire: afaire 477 metent: entremetent 763 part: depart 8637
semble: semble 45 balance: lance 2523 delitables: tables 1009
datre: combatre 2029, 9487 enbat: conbat 8643 avoies: desvoies
534
8819 conroi: desroi 12449 revient: sovient 527 erranment: enten-
danment 10267 morra: gorra 8851. Diese vorliebe, welche gewübn-
lich nur vereinzelt auftritt, wird an zwei stellen zum princip er-
hoben, um denselben größeres gewicht zu verleihen. Die vers
14287—14346 welche die erste stelle bilden, enthalten die feierliche
anklage Nogants und die vertheidigung der königin Fenice. Die
zweite stelle machen die 40 schlaßverse aus, in denen der dichter
die moral seiner erzählung seinen lesern oder hörern einschärit.
Dieselbe tendenz eines reichen reimes begegnet auch anderswo,
doch sind die stellen bei weitem kürzer als in unserem gedicht,
Es wäre nicht uninteressant, die ausdehnung, welche dieser reiche
reim im ganzen gebiet der altfranzösischen poesie genommen hat,
festzustellen; es würde dadurch ein neuer factor gewonnen, welcher
die abfassungszeit, wenn nicht den abfasser unseres gedichte
zu bestimmen helfen könnte. Ich muß dieser anziehenden unter-
suchung vorläufig aus den mehrfach angegebenen gründen entsage.
VII. ERKLÄRENDE ANMERKUNGEN UND VER-
BESSERUNGEN.
8. L. reprendre 9. L. [mains]
16. annioz steht deutlich in der hs.; vgl. annuis 10 ennuis 2%
anuis 93 anui 126 enui 4176 annuier 546 anuit 576.
16. alongemens, 14210 = Aufschub, verzögerung ebenso alot-
ges 3736, 4655, 13221, 14953 alongies 15420, welches in along(i)es
zu bessern ist; vgl. alongier 2312, 6076, 7445. enlongier 21,
403, 520, eslongier 670, 829, 4200, 14699, 15014 lons (anm. 2384).
17. Beßere: roial[s] und ebenso 18 vassal[s]
22. conrois = sorgfalt, putz, ordnung, heeresabtheilung 14211,
12449, 6664, 12212, 12517; vgl. conreer 15775 desconroier 12314
desrois, 8568, 12450 (unordnung), 14306, 14869 (thorheit) 2536,
2894 (unrecht), se desroier 6658 10592 (sich bemühen) desrees 8482
(eifrig, beständiges epitheton von Saigre mors) desreans 6666 (hitzig)
23. Al. die verbindung der verbalpræposition mit dem artikel
des objects läßt sich oft beobachten z. b. 1043, 3424, 7221, 9906, 12252,
12612; siehe Toblers beispielsammlungen über diesen fall in Herrig's
Arch. 26, 288; Chev. au lion 12; Aniel v. 5.
23. siecles = welt, leben 465, 668, 1482, 1849, 13804; 72. (5310
bessere sfilecle); vgl. mons (anm. 1143).
31. poigneis, pongneis — schlacht, kampf 12332, 12394; "6!
535
puindre 1673 pongneis 13368 poingnent 2564. poins — faust 4224,
14423 enpoignier 1697, 11659 poins — punkt (anm. 12700).
37. Beßere: Fille [ert] al.
40. belissor (Diez E. W. ‘II 220); vgl. bealz, biaz, beaz 1, 33
201, 328, 2176, 5188 belement 4160 bealtez, bealtes, beates, biates
255, 1121, 1127, 1848 abelir 1215, 2256 jolis 108, 1211.
43. rien(s). Auch sonst begegnet fehlerhafte flexion, welche,
wie hier, dem schreiber allein zur last gelegt werden kann, z. b.
n. 8. rien 46, 2167 riens 101, 377, obl. riens 749, 2090, 3043,
6593, 6906, 7174, 8361, 8720, 9027, 10054, 10318 rien 848, 857
(r. bien) u.s.w.* Das s. im casus obliquus ist wohl als das der
adverbia anzusehen. Ich bemerke noch, daß riens eine poetische
bezeichnung für wesen, individuum ist 2090, 4141, 5317, 9065;
1790, 2167; vgl. chose, choze 10, 528 afaire 590, 604, 1884.
45. L. Quant.
48. amors ist wohl der form nach als obl. plural zu faßen,
wie es so oft vorkommt: 265, 324, 1033, 1266, 2891, 5155, 5204,
6182, 6829 (r. plusors obl. pl.) 6949, 7563 (r. plusors obl. pl.) 8989
(mit adj. fine im reim auf roine) 9035, 11499 (r. plusors obl. pl.)
13245, 14811 (mit vostre) 14997, 15108 (mit art. unes, und adj.
nices und foles r. paroles) 15257 (r. dolors). Mehrere der ange-
gebenen beispiele beweisen, daß es trotzdem wie ein sing. behan-
delt wurde, nur eines weist mit bestimmtheit pluralbedeutung auf,
doch zeigt dieselbe sich im n. pl. amors 4145 (verbum ont.).. Die
flexion ist, wie man sieht, auch hier die der feminina, welche wir
bei den adj. zweier endungen beobachteten. Der sing. begegnet
und hat singulare form z. b. n. s. 261 obl. 35; vgl. amer (anm.
4566).
51. guinple, guimple halstuch der frauen, welches ihre ritter
sich auf helm oder lanze befestigten z. b. 1901, 3179.
52. conissances — les couleurs chevaleresques ou les figures
symboliques par les quelles on se donoit à conaître (Gachet) 5025,
12071, sing. connissance 7864; vgl. conoistre, conois, conoist, conui,
coneust, conoistras 140, 277, 493, 3953, 4033 desconoistre 5166
er 853, 5141, 14566, 15646 acointans (anm. 120).
. L. Notes, vielles
% Beßere: en lor maison[s]
79. covine = benehmen, verhältnis, zustand, plan 384, 2058,
2776, 2858, 3658, 9026. Feminin, wie hier, ist es 2058.
94. L. tot.
101. sofraindre = mangeln; vgl. Du-Cange-Henschel s. v. so-
536
fraindre und Scheler im Jahrbuch f. r. u. e. 1. X, 268.
107. Was bedeutet anscais? In den wôrterbüchern finde ich
cs nicht. Es scheint hier synonym mit lefrus = aussätzig zu sein,
vgl. leffrus 1785 lentilloz 4473 rossez 4473.
114. antres ist mir dunkel.
115. engiens, engins 2951, 3600, 12703, 14370; vgl engigno
5073, 11944 engignier 425, 4107, 14454 ars 9505 trichier 4260
tricherie 2951 trahir 10668, traisons, trahisons 4235, 4331 trahitres
4339, 10661 lerres 4231 roberes 4232 proie 10065.
117. envoisies — heiter, munter, frisch, auch von leblosen
dingen, wie waffen, kleidern gebraucht 163, 726, 953, 1128, 5075,
8233, 10281,.12076; vgl. s’envoisier 2219 envosiement 4647.
119. parliers f. parliere = beredt, geschwätzig 1434, 10688,
11148; vgl. parler 428, 524, 4161 aparler 14123 parlemens 8138,
13632, 14064 parole 279, 2424 beaz dis 9813, 12049 moz 1, 543, 840.
120. acointans = umgänglich; vgl. acointier 4034, 4608, 5054,
13964, 14101, 14238 (kennen lernen) 3403 (bekannt machen), entra-
cointier 15384 racointier 14595 acointance 4063, 4070, 5728 acoin-
temens 2762, 4093, 15250 cointes — geputzt, schön 1023, 8704,
14935 cointement 376.
129. escremir — esquermir 4719, 4753.
130. riber ist hier wohl = saillir (anm. 7002). Die bedeutung,
welche D.-C.-H. ihm beilegt (folätrer, badiner ind&cemment avec un
femme), paßt hier nicht.
134. eskiuz, esquiez — feind, abhold 13060 s. D.-C.-H. eschis?;
vgl. eschiwer = meiden 409 5423, 5453 s’esquiver 5458.
141. entules = thöricht; ebenso: Quant aucuns est trop P&
resseus, Enturlez, lours et oublieus. Boet. Consol. MS. lib. 4. s. D.-C.-H.
s. v. lurdus. Man streiche also die note zu 141 und beßere: Ner
toit d’entulee m.
145. L. C’onques.
148. estre bien de q. — auf gutem fuß mit j. stehen 406,
4195, 4913, 9599. Wegen der flexion von estre s. anm. 13490.
159. Beßere: plaisans
160. Man erinnere sich, daß auch Kes der seneschal des könig
Artu, eine junge, schöne aber ungetreue frau hatte, namens Arriere
oder Androete; vgl. Mant. maut. v. 414. Wolf, Lais s. 351 u. 367.
162. acesmer — ankleiden, putzen, bedecken 1422, 2293, 3450,
14924; vgl. acesmeement 6979 acesmemens 6824, 14200.
168. L. jou(e)nes, ebenso 1361, 3141, 3880. So und nicht
jov(e)nes zu schreiben veranlaßt mich jones (s. oben s. 530);
537
rgl. jonece 852, jovens 15740 jovencels 3098, 4658 jovencele 1148
rielz, vies 178, 3079 viellece 168 enviellir 56 eages, aages 165, 1982,
3882, 5099 sire obl. saignor, seignor 806, 2096, 3631, 15089, 15150
s. oben s. 529) saignorie, seignorie 2064, 12744, 15470.
170. enfes, obl. enfant 87, 95, 3121; vgl. enfecons, enfechons,
bl. enfancon 15590, 15833, 1523; 15575, 15586 enfance 137.
185. Beßere: enseignemens; vgl. 511, 1456, 1459. enseignier,
nsengnier 118, 164, 179, 1999, 4493 mostrer 6, 68 demostrer 1107.
187. Die wiederhohlung des objectes durch le wird oft unter-
assen SO Z. b. 538, 778, 793, 2666, 8306—8, 10146, 12553, 13550
uch la fehlt 1992, 4218 und sogar les 14738.
188. teche — eigenschaft, tugend 1449, 4653, 8798; vgl. en-
echies 1432, 1446 vertus (anm. 2522). |
189. ifl]; ich habe später das 1 nicht mehr hinzugefügt, obwohl
ke unterdrückung vielleicht dem schreiber angehört, z. b.: 5112.
194. nicetes = einfalt; vgl. niches, nices 184, 2414, 2902,
10371. |
195. Die zusammenstellung von synonymen ist eine vorliebe
unseres dichters; bisweilen erstreckt sie sich sogar auf ganze redens-
arten z.b.: La lune lieve et li jors faut 10440. Alliteration gesellt
sich selten dazu, so 201.
200. L. n’en
201. bon, bel sind neutra, ebensd 248, 508, 866, 4239, 11715,
12003 u.s.w. Sichere spuren einer neutralen substantivflexion, wie
ie Tobler und Mussafia (Arch. 26, 288. Jahrb. 8, 128; 9, 116)
inderwärts nachgewiesen haben, sind mir nicht aufgestoßen.
205. L. seneschalesce; vgl. seneschaucesse 230, sceneschaz,
Cenechauz, senechalz 149, 152, 171, 203, 5011.
211. L. N’irai 212. L. tant, 218. L. s’en parcivoit.
219. volages — einfältig 1129, 11170, 15102; vgl. voler 2561,
696, 13550.
221. Beßere: ales.
222. arcoier — jagen und archoier 11007 = sich durchwin-
en; vgl. ars 10469 arciers 10706 archons 1894 chacier (anm. 4187)
erser 6596 venere 347, 3805 venisons 10460, 15649.
225. Beßere: se failn]t malhaities.
225. Malhaities = unwohl, von hais wohlbefinden, heiterkeit
art. 3299, 8580; vgl. haities 353 (gesund) dehaities 250 (unwohl)
ehetier 2230 dehes 458 (unglück) rehaitier 2760, 3300, 8976,
5244 haidier 10368 (wünschen) sohais 10378, sohaidier 10365.
226. voidier — leeren, räumen, verlassen 7169, 10079, 12806,
538
intr. 9847: wegen der verbindungen voidier les archons 7310, 12302
v. les seles 7875 s. Tobler Aniel 103; vgl. vois, vuis 2640, 4104
(leer) 15094 (arm).
227. L. sotainement; vgl. premerains 687 deerains 1070 6767
seulz, seuz, souz 232. 235, 1575, 4550, 10365 seulement 2093.
228. chambre = schlafzimmer der hausfrau; vgl. chambreles
234 chamberiere 711 chamberlains 1199 sale 154 soliers 4408 loge
1379, 6420 logier 10824, 12781, 12810 cheminee 4451, 6199, 14072.
229. s’abandonner = sich überlassen, wo verweilen, sich wohin
begeben 1231, 4588, 4763, 12947, 14971; activ steht es 4673, 14768.
233. meschine 3197, 4203, 15431; vgl. meschins 4076. 569%
meschinete 3092 toselz 3102 tosete 3091 pucele, pucelle 75, 23
virginelment 14349.
249. L. on me
250. vains — schwach, unwohl, feig 2878, 5157, 5704, 6731,
13487; vgl. envain 7197 (schwach, gering) vantere 1434, 6169, 7595
s’envanuir 15589.
251. Setze apostroph hinter devoi, ebenso 1168, 1333, 18%,
2118, 3063, 3713, 4192, 4197, 4362, 5819, 10652, 11625, 14414.
256. debonairetez = güte 3154; vgl. debonairement 2106, 393,
4052, 8957. Diese weiterbildungen beweisen, daß debonaire 12
demalaire 5714 deputaire 776 als adjectiva behandelt wurden, obwohl
ibnen noch nicht das nominativ s zukommt und obwohl man noch
theilweise die alte zusammensetzung durchfühlte, wie de trop mal
aire 10728 beweist; vgl. airs = luft 1582, 4136.
259. L. dame,
268. destrois 3742, 4748, 10260, 11824; vgl. destrois 5440
(engpaß) destrece 258 destraindre (anm. 1384) lez — weit 70,
1773, 11090. '
269. teut und 270 peut; in anderen fällen steht o oder ouz.b.
122, 1690 ferner sot: desplot 411 sot 220 plot 15543 ot 1691 vol
1056 vout 4222 vaut 9290 sou 9048 ou 11349 oi 1979 eu 914
peu -9027 porent 2318 pulent 6179 orent 3515 seurent 14696.
270. que = car 18, 44, 2614, 3113, 3161, 3727, 4186, 4259,
5783 (?), 8054, 14152, 14434, 15930 = comme 1514, 4286, 15917
— seit 3288 — so daß 330, 341, 444, 524, 3182, 4222 queque
655, que = daß 1187; tilge die note zu 270.
272. entremesler — die farbe wechseln; vgl. mesler (anm. 1644)
palir 272 pales 5704 mors de sanc 104 se pasmer 5297.
277. Sel, 1 deutet vorläufig den objectssatz 280 an,
279. Streiche das komma,
539
280. L. escole 1372; vgl. so auch Et le chastie de parole Mais
l'a cure de s’escole. Fabul. tom. I. p. 65 bei D.-C.-H. =. v.
284. Nies habe ich wohl verlesen für vies.
286. torte = grobes schwarzbrod. z.b. Li abbes... doit a chas-
ans ... dishuit pains ... la moytie blanc et l’autre moitie tourte.
-C.-H. 8. v. panis tornatus. — Andere worte, welche geringfügig-
eit ausdrücken, sind: point 497 mie 285, 1869, 11139 pas 312
vient 292, 604 nient 5162, 5178 II nois 408 pome 4960 II cene-
5 1358 gote 4333, tapis 7602 ne tant ne quant 5074.
291. detriemens — zaudern 15138, von trier = auswählen.
lez E. W. ‘IT. 444.
308. dangiers 2849, 7399, 15005; vgl. dangereuz 2203 perilz,
eriz 3520, 10754 perilloz, perillouz, perilleuz 1186, 13414, 15005.
305. promerains — premerains 687, 12461, 13266; ähnlich
romierement 1842, 4159 promiers 1994, 11448; vgl. primes 11332
rinstens 571 princes 1020, 6175 princiers 8162, 9932, 14688.
309. entirs = unversehrt, unbescholten 680, 4458, 4723, 7567;
gl. entiers 606, 5424, 9923 tos 5, 29, 32, 440, 14036.
311. (je); die personalpronomina fehlen häufig 216, 829, 851;
2505; 11411; 827.
322. araisnier hat in den formen mit tonlosen flexionsendungen
en volleren stamm, gerade wie parler (841, 655); doch hat sich
ler vollere stamm auch sonst öfters erhalten z. b. arraisona 3413,
0550, 12408, 13855, 14075 araisones 2856, 4049, 13982 gegen
raisna arraina 1359, 2232, 5268 araisnoit 9240 arainie 1842, 3778.
327. L. juiaz, ebenso. 552. joiaz; vgl. 1976, 6561, 6566, 12635.
333. L. mangier; vgl. 273 mangue 2207 mainga 2201 mangiers
897. |
334. L. maistre-serjans; est ist als compositum zu fassen,
benso: maistre-mires 8664, 13808 maistres-seneschauz 15233 maistre-
orte 1067 maistre-chastealz 4445, 9409; vgl. maistres 180.
354. A grant merveille = sehr 412, 1828, 10055, 11464;
benso a merveille 817, 6008; vgl. tres, tre 124, 382 molt 9844
ıolt tres 4193 bien 24, 44, 9864 durement 2619, 11890 menuement
073 asses, assez, assex 1217, 8687, 11574, 11678 par 27 plus 4143
i 7366 tant 59 trop 10869, 11576, 11934 tot 4208.
361. viande — speise 3905, 10484, 10943, essen 2150, 12095.
365. L. riche[s]
375. L. sifaitement; ebenso 6265, 7639, 13735; vel. sifais 478,
Jmfais 626; aber assi fais 1826, 4003 bleibt besser getrennt.
388. gaus — wald 2868, 4152, 5128, 15559; vgl. boiz, boz
540
142, 1888 boscages 5402 fores 1518 brulles, bruilles 5596, 5609
bruiere 5335 lande 3056, 3360, 4531 larris 2956, 4128.
388. pleniers, planiers = groß. 736, 949, 1021, 2593, 4597,
5390, 15423 adv. plenierement, planierement — reichlich 5956,
6586; vgl. plains 25, 6745 plantes 4189, 14074 complie 9353 acon-
plis 10942 enplir 15406 raemplir 9771.
392. Tilge das semicolon, denn Tos les valles gehört zu com-
paignie. |
404. gens die flexion dieses wortes ist schwankend n. s. gens
7917, 12896, 14144 gent 7, 404, 617, obl. gent 2147 n. pl. geus
1570, 4201, 5162, 12437, 13210 dagegen gent 12868 (r. entent)
obl. pl. gens 5.; vgl. gens — zart 98, 161, 816, 1219 gentiuz,
gentilz 133, 186, 562 gentilece 2892 persone 15324 hom, om 6, 9,
562 poples 4322.
409. L. eschiwoit
430. s'en deporter = ausweichen einer sache 686; vgl. se de-
porter = sich ergehen 13178 deporter = vortheil bringen 1862=
schonen 3269, 4815, depors — spiel 13062, 13783. pors 5063,
5394 porte (s. 334 anm.) porter — tragen 51, 85, 87, 11156, 11176
porter a terre — niederwerfen 11739, 12379, 13512 aporter 8l0,
1195 enporter, emporter 3618, 3834, 4243
433. L. palais.
439. Durmart. Der falsche reim läßt sich nur durch eine
starke emendation beßern, etwa: Et quant i est entres Durmars;
doch könnte der fehler auch wohl dem dichter angehören.
440. en geter, jeter 4905, 4942, 9632, 10996, 14356 geter
1907, 4755, 4757, 12504; vgl. anm. 4935.
452. L. Gars,
491. Toi centisme, diese häufige redeweise (970, 6446, 8754,
10946, 11744, 11982, 11992) steht immer im casus obliquus, auch
wenn sie sich auf einen nominativ bezieht; vgl. jointes mains 1474
Salve m’onor 2717. |
493. L. entre ci
497. L. auras
507. Beßere: lequel(e) que; vgl. oben s. 530, 5).
518. Beßere: a vif (s. Fergus 19, 8); vgl. vis (anm. 10558).
520. Vgl. lasse m’ent en pais 1855 lasse me ester 1874.
522. maltalens — unwille 2304, 2699; vgl. talens 2273, 4100,
12721, 13715, 14803. atalenter 2744 entalenter 4046, 4100, 6444,
6692, 7637 talentis 6666.
535. L. Sel
541
543. Beßere: ces mos
556. roncis = gaul, pferd der diener 1777, 3268, 3391, 3476,
628, 3773, 5622, 15132; synonym damit ist chacere, obl. chaceor
405, 4156. palefrois ist das reitpferd der frauen und ritter 1061,
418, 2519, 3135, 13815; 1891, 4227, 6622, 7208, 15188 auch
gesehene sänger erhalten ein solches als belohnung 15132. Das
reitroB der ritter heißt chevaus 1236, 1827, 2291, 4212, 15188
der destriers 432, 3135, 12987; vgl. soumiers 6633, 6646 droma-
aires 14697 dromons 1838.
560. L. chevalerie; 561. L. rien. 591. L. Et
595. va 4522 eine zweite durch den reim bewiesne form ist
ait 4442, während vat 15550 nicht im reim erscheint. Auch für
en suabj. præs. begegnen zwei formen voist 5327 (erste pers.
. voise 2103 dritte pers. pl. voisent 5731) aille 12964 (r. faille);
gl. aloient aler. alerent, ales, alaisse, alissiez 70, 221, 224, 647,
160, :1881, 10739 vois 654, 675. vont 4116 irai 1241 irois 4289
ir (anm. 4315) aleoirs 10191 aleure 6286, 15638 congies 485,
94, 4829 raler 5119, 8118 ramper 6973.
603. Tilge das komma.
606. Beßere: Passe[s], denn das mit avoir verbundene parti-
ip richtet sich nach dem object, gleichviel ob dasselbe vorauf-
eht oder nachfolgt 506, 803, 1121, 1195, 3351, 9260, 10856
irme[s]), 11311, 11911, 11985 ein’ einziges mal spricht der
tim gegen diese regel gaagnie[s]: repairie. Der schreiber hatte
derst gaaignies geschrieben, es dann aber unterpunktiert. Sollte
ier, wo zwischen object und part. das subject tritt, die regel eine
asnahme erleiden? Fehlt ein bestimmtes object, so tritt das part.
\ die oblique form des singular masc. oder vielmehr des neutrum,
b. 339, 1015, 1036. Das pron. vos der höflichen anrede hat
as part. im sing. bei sich, z. b. 11379.
632. quidiers 1836, 8960, 8975; s. Tobler, Aniel 104; vgl.
utrequidance 501 outrequiderie 1635 quidier 65, 685, 789, 4333.
649. entendre — hinneigen 845 hören 596, verstehen 4039
ich befassen mit 1208, 15262 austrecken 6092; vgl. entente 162
ntentions 15536 ententiex 15434 ententivement 15477 tendre 5139,
210, 6569, tente 4041 tenter 3168 estendre 4535 destendre 5306
tente 2406 atendre 1240 conträtendre 2114 contendre 2485 tentir
079 retentir 4152 tencons (anm. 10192) enteser 1699, 4224.
657. diaspres, dyaspres, ein kostbarer stoff 1898, 8299, 8376
D.-C.-H. druckt fälschlich diaspr& während der accent auf der vor-
ten silbe ruht, wie das reimwort aspre 8375 beweist).
542
669. losangier, losengier — schmeicheln, besänftigen 8181
lügen 1489, in der wappenkunde ist es — ausschmücken. 8452,
8461, 8463; vgl. losengiers — schmeichler 15513 losengiers ad).
7400 losengerie 8182 mentir 679, 4278 menchonge, mencoigne 4820,
12049, 14338 boisier 1718, 3622, 4955 boisdie 13315, 14455 guile
4419.
"683. bobance beubance 12992; vgl. bubans, beubans 6310, 6730,
15480, 15489 bobanciers, beubanciers 2476, 6726, 9801, 12432.
685. derver, desver 9530, 9536 — muer son sens 9587 enrs-
gier 9526 esragier 3461.
695. tors adj.; oben 532 stand tort als verb (s. Fergus 12, 18;
13, 30); vgl. tors = unrecht 1634 und anm. 805.
703. L. Par mi und so überall, wo diese beiden worte ver-
bunden sind. Man kann darüber streiten, ob es nicht besser sei
sie durchgängig zu verbinden und somit als wahre præp. anzusehen.
Es sprechen gewichtige gründe für diese ansicht, nur müßte dann
ebenso en mi verbunden werden; vgl. en mi lien 5135 midis, miedis
1589, 3686, 6416, 10413 demis 620, 3804 mis mais 11222, 11374
moities 12816.
707. Coi[je]ment; vgl. 441, 822.
719. esclariement = von spärlichem gefolge umgeben, sonst=
in geringer anzahl 10950, ebenso esclarics adj. 5067; vgl. esclairir=
lichten 7523, 12550, aclaroier = zerstiehen 13722 esclairier =
hellwerden, beginnen 4112, 9338, 14933 — sich aufklären von der
erzählung 1762 esclarcir, esclacir 1582, 4135 resclarcir = glänzen
3200 clers (sbst.) 1395, 1530 clers 367, 446, 4152 clartes 359 seris
3047.
731. tristorg = tristece 636; vgl. tristes 3380 mornes 1472
3712 maris 4842, 8908 esmarir 8684 doloir (anm. 2988).
775. estolz, estouz, estoz — übermütlig, tapfer 4651, 6166,
10610 adv. estotement, estoutement 5851, 12305; vgl. estoutie 8017
orguilloz, orguilleuz 2012, 2087, 7152, 8485 orguelz 242, 7304 6
vertuer (anm. 2522) fiers (anm. 4709) norois 7301, 15194.
796. Beßere est[o]ies, denn es ist 2 p. s., die 2 p. pl. wäre über
dies zweisilbig 1156.
804. L. aati(s)ne — herausforderung 1656, 4250, 14647; 1
aatir — herausfordern 10606, 10620, 13056, 14441 s'aatir — cifif
wünschen, geloben 3274, 12240.
805. al chief del tor; s. Burguy s. v. tor; vgl. de chief €
chief 82, 538 venir a chief 11014, 13644 chies 4534 (ende) 43
7010 (kopf) 6165 (anführer) 4417 (hauptstadt) derechief 894 aschié-
543
er achiever, achiver 3679, 4548, 4762 meschies 8647, 11572, 12435.
811. dierent — durent 9231 diurent 1226 vgl. diet 13239 diut
710 dut 747 doi 612 dois 1197 doit 2 doies 1784 doie 2108 doive
doivent 866 deves 304 devoi’ 251 deveroit 13234 deusse 605
eussent 7340 deussies 781.
821. consillier rath pflegen, sprechen 827, 840 (im geheimen),
555 consillier q. — rath ertheilen, helfen 1467, 3779, 11804 se
onsillier — sich helfen 12436 se consillier a q. — sich ratbs er-
olen 2003 desconsillies — rathlos 4177. consealz 184, 474, 718,
3634, 14562.
823. damoisiaz, damoiseaz, damoisealz, damisialz eigentlich =
anger adlicher mann 202, 210, 237, 315, 481, 1584, 3222, 11133,
ier = prinz, junker; vgl. damoisele 1064 dansealz 355. dans 1867
lamedex 14310 dame 39, 75, 4885 diemence, diemenche 5062, 6416.
835. nes — gefäß 1577, 5395 — schiff 2146, 4412, 11981 — klug;
gl. nacele 11318 nagier 11024, 11320 batealz 11321. sigler 15303.
860. ff. Ähnliche worte verwendet der vater im roman von
Aucassin und Nicolette: »De ce (mit einem mädchen niederer her-
aunft) n’as tu que faire, et se tu femme viz, je te donrai le fille
à on roi u à un conte.« Hist. litt. XIX. 750.
865. bachelers, bacheliers 951, 5075, 6410, 6835, 7514, 7883,
008: vgl. vavassor 861, 865, 5072, 7205 (Sämmtlich cas. obl. s.
der pl. n.. Wie lautet der nom. sing.?) chevaliers (aum. 4146)
er, obl. baron 951, 4332 barnages 12862 sire, obl. saignor 4323,
1325 mesire 4509 cuens, dus, rois, emperere (anm. 15238) sene-
chalz (anm. 205) escuiers (anm. 7417) arciers (anm. 222) valles
anm. 1793) pages 11699 jovencels (anm. 168) toselz (anm. 3091)
ars 1355, 6633, 11699 garconiers 5528, 15119 serjans (s. oben
527, 7) sers 8171 hom 10839 homages 4846, 487 1 vilains (anm.
164) ribaus 4336, 11699.
882. fie — mal, ist häufig steht für fiee nach den laut-
esetzen und ist = af. fiede L.R. 11 it. fiata und nicht = dem
implex via, wie Diez E. W®. I. 243 anzunehmen scheint. Ich glaube
iberdies, daß altsp. altpg. pr. vegada, rhätor. gada identisch damit
ind und nicht auf vice zurückführen; vgl. fois, foiz 61, 759.
923. glais = glaie nfr. glaïeul, iris, siegwurzel; vgl. Quant jo
rois la glaie mare Et le rosier espanir. Chans. de Raoul de Soissons,
aborde s. 218. bei D.-C.-H. s. v.
942. jons, joins =binsen 6314; vgl. joncier = mit binsen oder
!umen bestreuen 940, 946, 6314, jonciere binsengegend 9128.
943. Unterdrückung von qui und que begegnet oft z. b. 364,
544
4459, 7310, 11635.
956. Beßere: ne sembla
980. Beßere: D’uns dras, denn der pluralische gebrauch von
uns ist häufig, besonders bei dualischen begriffen. z. b. 1270, 8873,
8893 und auch dras kommt häufig pluralisch vor z. b. 4536, 11854.
983. Vgl. Et coler d’uevre sebeline 6532.
990. ligiers bereit, behend 1273, 1361, 4640, 8008, 11361,
14030 = legiers 1028; vgl. aligemens 13429.
998. raingie — reihe; vgl. rens 1021, 7006, 7797, 15060
rengier 12532 araingies 6885, 15562 desrengier, derengier 7455,
8564, 12309 ordenes 963 ordener 7722, 11678.
1010. Beßere: i erent
1018. se faindre = nachlässig betreiben, feig werden 128,
2569, 3639, 12711, 13149, 15039; vgl. faindre — sich den anschein
geben 2774 faintement 3218 faintiz 1694 faintise 1389, 1451, 360.
1026. L. en purs, ebenso 9949; vgl. Et la contesse en pur w
paile bloi. Aubri, Becker Fierabr. s. 159*; vgl. purs 1102, 190,
5932 nes 4408, 4412, 4936 esmeres 1120 esmereement 1911.
1037. foler = ausgelassen sein, sich unvernünftig benehmen
7222, 7912, 11474; vgl. affoler 2928, 4695, 5546 folz, fous, fou
796, 2414, 11860, 15113 folie 479 folement 4206 folages 2430
buinars 796.
1060. ores 1065 — orages 1056; vgl. vens, venteler 1000
ventaille 10558 baloier 7237.
1075. ester 479, 1474, 1874, 2535, 2746, 2889, 15237; vgl.
contrester 2044 rester 14380 arester, arrester 1212, 4126, 41%
estages — lage, stellung 4745. 6297 — stockwerk 4979, 6421 ests-
giers 4624, estables 7701, 10911 establer 5243, 9450 connestables
12280 establir 2013, 14351 a estal 4485 estaler 5487.
1079. esclavine = sorte d’habillement ou casaques propre su
Sarrasins ou Esclavons. D.-C.-H. |
1080. bordons = pilgerstab; s. Et un petit bourdon ferre.
Chast.. de Couci 6613. D.-C.-H; vgl. pelerins 1991 pelerinages 15614
. 1084. encliner q. = sich vor j. verbeugen 1206, 5197, 10335,
11211; vgl. encliner 3516, 3562, 7442, 11822 énclins 3764 cliner
3016, 13820, 15827 decliner 15139 declins 2136 s’umelier 124
humilites 5468 apuier, apoier 583, 4868 enbronchiers 3194 enbror-
cies 3368, 13466 enbrons 13706.
1092. fins 284, 3228; vgl. finir, finer 3466, 8127, 8360, 15952;
15954 fenis — tot 15939 definer 14562 definemens 14122.
. 1111. L. bien oi
545
1121. Tilge das komma.
1123. L. ne m’a
1131. L. clere [et]
1143. mons, obl. mont, monde 848, 1484, 1853, 2914, 6648,
182; vgl. mons 3796, 8610, amont 2637 lamont 6855 contremont
086 monter 1047, 1815, 3230, 3812, 4359 montans 12877 amonter,
0382, 15472 desmonter, demonter 3258, 3404 remonter 4229, 5567
ormonter 13732 montaigne 5353.
1150. avenir = geziemen, passen, stehen 312, 3093, 14208, 14245
=sich ereignen 1153, 14683 — reichen, sich ausdehnen 1082; vgl. ave-
ans = lieblich 14203 desavenans 4642 mesavenir 11874 venir —
eziemen 2613 aventure 14, 1245, 2041, 4387 malaventure 2156 par
wenture 3298, 4363 aventurer 6249.
1164. despondre — auseinandersetzen 11812, 12719, 14659,
4676; vgl. reponre 1490 reposer, resposer 2254, 5566, 12106,
15375 reposers 12979. .
1181. fel, obl. felon, adj. — bös, gefährlich 776, 3402, 4476,
10579, 12535, 15001 subst. 464; vgl. felonie, felenie = bosheit 2360,
3593, 4236 — beleidigung 2091 bricons 2124 coars 4523, 8704
sardement 10641 coardise 1390, 10645 coardie 12446 cuvers, cul-
vers 2840, 4231, 5483 gaignars 5314 engaigne 2126 borderes 7596
aniers 10656, 15461 pautoniers 4500, 5626, 5714 rolz 776.
1188. fais, faiz— aufgabe, last 1190, 5650, 7107, 8579, 15790.
1194. ainz = angelhaken; vgl. Li vales vint au chastelain Que
mours avoit pris a l’ain. D.-C.-H.
1198. baillier, ballier = aushändigen, übergeben 1236, 2671,
462, 14496 ergreifen 2432, 4218, 5444, 13092; vgl. malbaillis
2604 baillieus 15230 baillie 199, 5170.
1202. loer = belohnen; sonst — loben 15292, 15937 = rathen,
kistimmen, 2075, 4958, 14189 u. s. w.; vgl. oz — lob 6722 loiers
= belohnung 8174, 15223, 15514.
1220. L. trueve
1229. L. avant;
1234. Eine beßerung von mais in mes liegt sehr nahe.
1239. L. prendre ?
1250. espawires, espeures, espoeres — in sorgen, furcht 2830,
470: vgl. paors 3718, 4259, 14648, 14706 espoenter 3376 espa-
nter 7362.
1270. L. Uns esperons; ähnlich: La fille le duc li chauca uns
Sperons, puis l’acola.. Rom. de Trubert. Hist. litt. XIX. 745; vgl.
berons 3518 a esperon 3631, 5037 esperoner 2819, 7258 brocher 7401.
Durmars 35
546
1280. L. restincelans; vgl. estinceler 1899, 7734 estincele 4720.
1298. L. d’outremer.
1290. Beßere: depar; ebenso 1726, 5098, 5925, 6035, 15604.
1336. Beßere: nostre 1346. L. Sire,
1358. cenele — frucht der stechpalme. Vgl. Je ne prise mie
deux ceneles Vos siaumes ne vos misereles Mir. MSS. B. M. \.lib.l.
s. D.-C. cenitus.
1365. L. si.
1384. estrains — festgesattelt. Vgl. destraindre — bedrängen
4767, 7948, 8790, 12347, 13742.
1388. delivres; vgl. delivrement 13610 delivrer 86, 4939, 56%
livrer 4811 livresons 10509 rescore, resquere 3395, 4241, 5826,
6017, 7621, 10750, 13860.
1392. Beßere: drue; vgl. 2521, 6747; drus — dicht 2186,
3332, 7884, 8394, 8577 u.8.w.
1398. radement scheint sich mit roidement (der dichter sprach
vielleicht raidement) gemischt zu baben; vgl. 1665, 1673, 1681,
1684, 11738, während die adj. noch geschieden sind: rades 6665,
13403 rois 1418, 2580, 2678, 3550, 6189, 10046 ; vgl. ravine 6985,
7254.
1425. Beßere: plaisans,
1433. Beßere: beubanciers; vgl. 683.
1434. Beßere: parliers; vgl. 119.
1450. cris = geschrei, ruf 5605, 13826; vgl. crier 2801, 3501,
4230, 6387 criais 7590 s’escrier 4580 braire 15100 glatir 4151
henir 6820 friente 7467 bruir, burir 5650, 7786, 7931, 8723, 1312
bruis 128, 7469 noisier 9986, 13206 noise 13551 hustins 14606
toner 1054 tons 7469, 7808, 13046 vois 1534, 1786, 3769, 5628,
10053 s’effroier 15770 effrees 7854 effree[e]ment 7170 effrois 415,
1392, 7444; 8123; 2520, 5752.
1464. blastenge = tadel, schmach; vgl. blastingier 786.
1467. L. gart.e 1469. L. en vait. 1471. L. en torne.
1484. L. mous; 1485. L. plaire.
1495. L. a P’avcnture. 1503. d. s’en va.
1510. L. chemin tenu.
1539. L. estuelt| ne; estovoir — müssen 2807, 2500, 3491
1542. L. »cers.«
1545. hocier — beben (s. Ferg. 16, 37: Sor le mavois qu
vait hocent); vgl. bondir 10467.
1551. estores 4418, 14141, 15504; vgl. estoire 15708 game
mens 11878 garnir 414, 2763 desgarnir 4413, 10488.
547
1573. hontes 7096, 15972; vgl. honir 2035, 3394 hontages
609, 6022 hontos, honteuz 4256, 4922.
1581. virs — vers 1588, 3980, 4529, 6839, 15390, anm. 10285;
gl. verdoier 584 azors 7732, 8557 bais 1401 bis 5862 blans 103,
5l blanchoier 925 blons 110, 161, 3087 brunis 1894 chanus 1780
ris 5861 indes 1918, 15566 noirs 1778 norcir 14648 rogir 2304,
0106 sors 2054, 7909 vairs 955, 1931, 8510, 11257, 12114, 15112,
5821 vermes, vermaz, vermauz 2348, 4041, 4164, 4434, 13420
ermilles 6879 ferrans (anm. 3773) sinoples 1408, 4046 colors 6870
ernis 1918 taindre 12015, 14706 tains 1824, 1918 tainture 1916
stains 1445, 14328 paindre 6976, 1408.
1604. Beßere: La u (il)
1621. Beßere: Quant pogneis. Der auffällige sing. steht auch
827—28, 11405; vgl. quans 3663 tans 3708, 13377.
1632. L. N’onques chevalier n’i
1640. L. Orendroit — ebenso 4272, 4284, 4384, 5270; vgl.
mdroit 7317, 8140, 12854 orains 5849, 7300 dorenavant 3590
Jesor 4045.
1644. mellee, meslee, melee — kampf 1882, 3266, 7521, 13124,
13543; vgl. meller — handgemein werden 7795 se mesler de q.
h. = sich womit abgeben 3163; 4602, 6073 mellecment 13577 en-
remesler (anm. 272).
1646. eschars — karg 15540; vgl. escars — lichtung 3471
schars — spott 440 escharnir 7570, 11382 chiches 158 avers 3908,
1527 avarisce 1441 larges 8059 largement 15220 largece 121.
1678. Sa lance ist zugleich object zu a brisie und subject zu
st enclichie. Fälle dieser art sind meines wissens im afr. noch
licht nachgewiesen, wohl aber im mhd.: z. b. er het Li ôsterlande
in hüs an Ungermarke stät. Klage 1113 A (anders B.C.D.) s. Hil-
lebrands aufsatz in Zachers zeitschrift II 261. Ähnlich ist 3311
owohl auf 3310 als auf 3312 zu beziehen, ebenso 3539 auf 3538
ind 3540.
1692. floibes — febles 2878, 15221; vgl. affebli 4784 affebloier
2615. . on
1713. L. Parsi 1715. L. mesire
1728. prisons — gefängnis, gefangenschaft 2036, 3397, 4800 —
efangener 5710, 9598; vgl. prisoniers 3615, 5891 enprisoner 6036
lesprisoner 5962, 6245 mesprisons (anın. 4236).
1734. desvoies — rathlos 3759; — falsch 3758; vgl. desvoians
= irreführend 1182, desvoier 3802 forvoier 3749, 3782, 9047
Voier 3760, 3793, 5558 ravoier 3933 convoier 5338, 15179 en-
35 *
548
oier 5708, 9433 renvoier 4831 voie 3740, 3755, 3765, 4287, 4385,
12563 voiages 1730, 5921. |
1736. liges lieges — lehnsmann, getreuer, geliebter 9062 eben-
so liges chevaliers 1613 hom liges 10955, 12457, 12791 liges hom
14745 (hom 4832) lige dame 10585, 14540, 14633 (dame 8832,
14164) liges sire 10953 adv. ligement 4848 4953; vgl. fies 12458
casemens 12742.
1737. L. Neporquant — ebenso 4604, 6566.
1754. L. cite. 1769. L. en trepasse,
1777. L. Desor
1790. L. ainsmais — ebenso 1951, 1982, 4420, 4735, 4750,
5146, 12743 aincmais 2227 onquemais 4733; vgl. avant (anm. 4270)
ains (anm. 9870).
1793. Figure. Diese verächtliche anrede begegnet noch 4491,
ebenfalls im spöttischen sinn, während nain 2165 keine beleidigung
einschließt. Verächtliche anrede zwischen rittern ist Beaz amis
1855, welches sonst nur der höher stehende dem niederen gegenüber
sagt 11119 (vgl. Cesar, beaz amis 11394, amis 3421, 3647 beaz amis
chiers 6106 beaz doz amis 10790 frere 3414, 3779, 5221, 10416,
10551 beaz freres 3630, 4301, 6173, 10735, 10764 valles, valle
4161, 4179, 5213, 9132 prodom 1092, 1165) oder die dame zu
ihrem ritter (beauz doz amis 677, 14857, 15713 beaz doz sire 1955
beals sire 662 beaz sire damoisealz 1975 sire 243, 1981, 2001,
2305, 2391, 3117, 14100, 14261 mesire Durmart 147760. s. w. sire
rois 14305) oder der Papst zu Durmart 15818. Ebrerbietige anrede
zwischen rittern ist Dans chevaliers 1867. Anrede bei herausfor-
derungen vassal 1634, 2453, 2544, 2802, 2872, 2897, 4599, 13059,
14653 sirè vassalz 779 (vassalz — ritter 2592, 2822, 3510, 4678,
5053, 6503, 7468, 7826; vgl. vasselages, vaselages 826, 4298, 11769)
Andere anreden zwischen rittern sind sire chevaliers 1630, 2475,
3498, 9569 beaz doz sire 5294, 5825 beaz sire 1620, 268,
3849, 9150, 9610, 9701, 9855, 11883 pl. beal saignor 11813 (5
wird auch der einsidier von Durmart angeredet 5408 beaz de
sire 5414 sire 5455) und am gewöhnlichsten einfach sire. Die
letzten anreden werden auch von nichtrittern rittern gegenüber
gebraucht: sire chevaliers 2157 bealz sire 641, 10836, 108%,
11235 (beaz sire chiers 10482, 10572 mavais chevaliers 4499; die
himmlische stimme redet Durmart an chevaliers 1535, 15602).
Auch Artus wird angeredet sire 8177, 8192, 8671, 8769 u. & *.
beaz sire 9614 oder sire rois 9584 rois debonaire 10269 rois Artus
de Bretaigne sire 14630. Ähnlich sind andere feierliche anreden
549
rois des Mores 8024 rois d’Yrlande 12868 rois de Gales 14569,
Sire, seneschal de Bertaigne 8353 Mesire Durmars 9716 mesire
Garains 9859 mesire Ke 12969 sire Galois 9896 vos chevaliers ver-
mauz 13048. Die frauen werden von den rittern angeredet dame
238, 252, 532 u. s. w. douce dame 14541 douce dame debonaire
9007 doce dame franche 11554, damoisele 2115, 2397, 3030, 3107,
10307 doce damoisele 1953 amie 2493 doce amie 15718 ma doce
amie 3291 bele 1957, 1978, 2309, 3158. Gladinels geliebte redet
Fenice an: vos pucele 3118. Anreden von familiengliedern sind:
Genoivre und Andelise zu Artu und Josefent sire 9685, 910; Artus
zu Genoivre: dame 9697, Josefens zu Andelise: douce amie 885;
Durmars zu Josefent: sire 510, 847, 904 u. s. w. sire rois 1309 rois
de Gales et des Danois 449; Josefens zu Durmart: gars 452 (eben-
80 Durmars zum escuier garcons malvais 795) beaz filz 1237, 1244,
1307, 15728. Durmars zu Andelise: dame 755, 1292, 15348. An-
delise zu Durmart: beaz filz 753, 1289, 15345 Fenise zu Andelise:
dame 15377 Andelise zu Fenise: fille 15367. Gladinels geliebte zu
ihren brüdern: enfant 3121. Artus zu Gawain und Geogenans zu
Guivret: beas nies 6243, 8191, 8666, 9851, 12757 bon nies 13887.
Yrains zu Gavain: beaz compains gentiez et doz 13320, Gavains zu
Yvain: compains 13488. Die anrede mit einfachen eigennamen be-
gegnet in folgenden fällen: Cardroain 2458, 2483, 2535 Bruns de
Morois 2889, 4581, 4824 Guivret 5896 Geogenan 8760 Saigremors
9661 Cesar 10799, 10888, 11063, 11115, 11141, 11169, 11298,
11340, 11380 Procidas 11212. Natürlich begegnen auch viele fälle,
vo von jeder besonderen anrede abstand genommen wird, oder das
einfache pronomen vos oder tu auftreten. Die verwendung des
letzteren ist übrigens ziemlich selten. Nie reden sich zwei ritter
nit tu an, auch nicht, wenn sie eng befreundet sind, wie Gavains
ind Yvains, Kes und Saigremors, oder verwandt wie Josefens und
Jurmars, Artus und Gavains, nie spricht ein nichtritter zu einem
itter anders als mit vos, nie wird eine frau, sei sie gemahlin,
nutter oder geliebte anders als mit vos angeredet und nie redet
ine frau einen ritter anders an. (Nur der papst und die himm-
ische stimme sprechen mit tu zu Durmart 15819, 1506, 15608
md Andelise beim abschied 1467. Auch nichtritter werden öfters
nit vos von rittern angeredet, so Guivres li Blons von Durmart
897 (mit tu 5897) Cesars von Durmart 10477, 10515, 10791, 10800
.8. w. (mit tu 10767) und von Procidas 11142. Doch dutzt Dur-
ars Dionet 594 die knappen 797, 4162, 9132 den pilger 1093 den
iger 3784 den bauer 9364 und den zwerg 1793; ebenso sagt Kes
550
zum thürwärter 9493 und’ Cesars zum diener 11119. Bis zu seiner
erhebung in den ritterstand wird Durmars von seinem vater mit tu
angeredet 452, 645, ebenso Guivres von Geogenant 6243.
1832. Vgl. 15831 Qui sunt espris de mavais fu.
1855. Man beobachte die imperativische geltung des infinitivs,
auch das futurum vertritt öfter den imperativ 2979, 3606. 5904.
1867. L. Dans chevaliers por vo(s); die nebenform vos vo für
vostre begegnet n. s. m. vos 257, 3299 obl. s. m. vo 4367, 9039
n.s.f. vo 5782 obl. s. f. vo 1649, 2462 vos 1867.
1868. ruistece; vgl. ruistes 2424, 8067, rubestes 2475 gros
103, 1786, 2678, 4471, 4769 gras 4687 eschevis 1025, 10019 ter-
res 2206. |
1901. affiebler, affubler — umthun, befestigen 658, 31%,
5860, 10021; vgl. deffubler, defubler 1944, 9950.
1926. L. N’i.
1966. en grande — in großem verlangen 6912, 12096 s. Tobler
Aniel 1; vgl. grans — größe 5881, 10913 groß (s. oben s. 530, 5)
grandece 1817, 14682 gaans 1327. 1830 nains 1779 fee 231.
1977. Beßere: son messagier; vgl. 1979.
1992. L. sospire,
2009. geste — geschlecht 8555. Das wort hat auch im its-
lienischen eingang gefunden, so begegnet es im italienischen Fier-
bras, den ich bald zu veröffentlichen hoffe; vgl. parages (anm. 2833)
linages 172, 2332 orine 2775 oirs 709, 12851 eritages 4878 desi-
reter 12797, 15518 engenrer 709 pere, mere, frere (s. oben s. 529)
repairier 1761, 3633, 4131, 5445 frarins 956 suer 9887, 14418
germains 2686, 6170, 9600, 10587 orphenins, orfenins 14458, 15432
maris, sire, moilliers, femme, veve (anm. 14887) filz, fiz, fiez, fiex
18, 2727, 4220, 4841, 9575, 11446 fille 15367 oncles 6241 nies
8477, 13288 niece 6390 coisins 13961 cosine 10605 creere, obl.
creator, criator 4326, 11814 creature 1934, 14139.
2030. Beßere: s’il (l’) en. -
2091. L. S'il.
2122. pas — schritt 3418, 8395, 11085, 12029, 14577 pas =
weg 11094; vgl. compas 2121 trespas 15482 trespasser, trepasser
1528, 1767, 1769, 9752 respasser 2973, 3311, 4597 mespasser 1099
outrepasser 5336. passer 606, 634, 6378, 6928, 13399, 15487,
15690, 15849 se passer 2579 passages 15691.
2123. compains obl. compaignon 131, 491, 13488, 13306; vgl
: compaigne= begleiterin 3123, 3216, 7502, 8318 — begleitung 8391, 8550
compagnie, compaignie 892, 3109, 3319, 3714, 12271, 14879 s’acom-
551
paignier 2125 se descompaignier 5056 pains 5954.
2127. cheles. Die vorläufige andeutung des folgenden objects
Jurch ein pronomen begegnet öfter 277, 1400; ebenso’ voraufnahme
les objects 7695 f., 15395 ff. 15731 f.; vgl. die doppelte setzung der
ræp. vor obj. und regierendem inf. 3355 uud anm. 41058.
2145. goces obl. gouet 4468, 4474, 4479 ist wohl eine weiter-
ildung von nfr. gueux.
2146. voisoz, viseus — klug 12292; vgl. Qui trop est sages et
oisols Part 7180, bei D.-C.-H.
‘2152. partir 613, 4103, 12086; vgl. un giu partir = zwischen
wei dingen wählen lassen 4855 se partir 526, 3649 departir ‘396,
93, 14994, 15031 pars 2151, 13614 parcons 4630 partie 4138.
2161. L. mande. 2162. L. viande ?
2177. descendre 3258, 14251; 191, 351, 432, 846; vgl. ascen-
ions 14358,
2208. L. ajue.
2219. Tilge den punkt.
2240. serains — abendluft, oder thau? 3823. D.-C.-H. übersetzt
ir, nuit, welche worte hier nicht ganz zutreffen; vgl. soirs 2279.
2256. vellier, veillier — wachen 3020, 5964, 5969; vgl. en-
lier, eswellier = erwecken .2274, 9003, 12696 resveillier 4103
esvellier, s’evellier = erwachen 2276, 3027, 9000.
2279. L. [ijer soir; vgl. anm. 3006.
2286. Si2900, 9299; 2814; 7591; 10744, 11056 se 4778; 2964;
106, 5416, 11399 si bien 11010 si com, cum 9478, 11737 si que
)54 se non 4315, 5484; vgl. ausi, assi 223, 711 ausi que 1528
ısi 313, issi 7174 et si, se 1371, 2919, 5121, 8457 parsi que 1713,
.559 portant que (anm. 10817).
2300. garir, guarir 3183, 6037, 8178; vgl. garisons 13847
rans 4634, 12935 garantir 10570 meciner 3164 mires 8675, 13811
gemens 3184.
2333. charoler, caroler 2336, 15073; vgl.-carole 2423, 15082
nser 1222 tumer 4477. |
2366. poestes 15620; vgl. ponee 3254 podis 662 poissans 4214
mipotens 15778 poissance 2911 pooirs 3423 pooir 273 puis 673
jet 4 poons 13370 puent 7544 poient 10545 puit 14876 pooie
‘72 peu 9027 pot 122 peut 270 porent 2318 pulent 6179 puisse
7 puist 4248 puis 15938 poissons 13372 poistes 2048 poissent
92 poroit 546 poriens 10996.
2384. longe -- mlat. longa —. »corrigia, qua ligantur et reti-
ntur falcones ad sedem suam quamcunque quæ sua longitudine
552
comparata ad partes meretur dici longa, falconariis longe [Occurrit
in Legibus Palatinis Jacobi II regis Majoric tom. 3 S.S. Junii p. XXIV]
Vide Fridericum II liber 2 de arte venandi in prologo et cap. 27,
39.« D.-C.-H. s. v. longa 1. Im provenzalischen lehrgedicht über
die jagdvögel begegnet: longa ni torn[s] noi deu faillir ed. Monaci
v. 689; Bartsch Chr. 175, 18 hatte es misverstanden; vgl. lons 103,
136, 161, 290 loins, loing 53, 630, 1194, 3928 lontains 2321, 6833
alongier (anm. 16) selonc, solonc 3246, 14241, 15122.
2387. esbatre; vgl. batre 981 abatre 4227, 11528 combatre
2494, 5285, 12930 s’enbatre 8643 rabatre 791 bataille, batalle 1297,
2350, 8692, 12505 batestal 346 batillies 4454, 5206, 10904, 10920,
12233.
2414. L. niches — sembler wird stets mit dem nom. verbu-
den 2590, 3371, 3380, 3865, 3996, 12001, ebenso resembler 10%];
freilich ist fol in folz zu beßern wie 796; vgl. anm. 2797.
2421. Sor frain = mit erhobnen, verhängten zügeln 698%;
vgl. frains 4221 enfrener 10148 resnes 7318 regnes 3827.
2434. le — im ms. steht li.
2487. Avoi 3012, 11431 interjection; vgl. avoier 5358 avoes
14661 voier 5317 ha 2715 va 3839, a 847, 10269 e 11532, las 9035
elas 9044 e dex 8199 dex 8157.
2516. Beßere des reinen reimes halber: quel virent. Wegen
der verkürzung von la zu 1 vgl. anm. 3218.
2522. s’esvertuer; vgl. vertus 2933, 6054, 9330, 13714 pechiez
471, 15500 pechere 15332 perece 457, 6145 pereceuz, periceuz
10371, 13325 luxure 457 luxurios, luxurieuz 469, 15830 castes 7378
hardis, hardiz 114, 264 hardiement 7190 hardemens 266, 878,
12822 estolz (anm. 775) oser 264, 429, 651, 5341.
2525. les, lez 3237, 15154 — deles 9239, 15673 pardeles,
pardelez 3005.; vgl. lez a lez 9898, 14498.
2531. L. radement 2532. L. gent, 2533. L. jus 2537. L. Qui.
2543. airer — sich erzürnen 2698; vgl. airs zorn, eifer 2786,
3503, 14650, irer, irier 2171, 2427, 2444, 2484, 3371 ireement 451
ire = zorn 3554 irors 15861 iroz 3508 irascus 2426, 4351 eu-
gaigne (anm. 1181) corecier, corocier, corechier 267, 426, 42%,
13923 enflez 4487. -
2551 acoisier — ruhig werden, sich beruhigen 2982; vgl. cois
2535, 4239, 4268, coiement, coement 707, 14507.
2557. targier, tarjer 1989, 4073, 12758, 14884 atargier 3612,
7168 demorer 397, 483, 4206, 13052, 13193, 14690 demoree 3927
respis 290, 492, 2752 delais 3236, 14388.
553
2578. demallier, desmaillier 2585; vgl. mallies, maillies 8284,
4410 maille malle 1273, 3526, 14412; davon verschieden sind
allier, maillier — mit der streitaxt schlagen 4722, 7834, 13145
ale 2183 (— escrins 14922) mallars — enterich 9125.
2581. floter = wogen, hier von den lanzen, deren spitzen in
istang und körper der ritter eingedrungen waren; vgl. Sains Juliens
ers Rant moy Jullioute Ferai teil chanteir Tous mes cuers en
oite D.-C.-H.
2586. froissier, frossier 13108; vgl. defroisier 15599 froisseis,
rosseis 7343, 8068 froer 2669, 3531 fraindre 5090, 7037 sofraindre
um. 101) quassier 7771 quas 2834 rompre (anm. 4498).
2613. estanchier 4256 restanchier 2651 weer 2634 faissier,
ender (anm. 8497).
2618. oster 2629, 3137, 3145, 3147, 3213, 3846, 14923, 15526
oster; vgl. tolir (anm. 5676).
2632. crosier — durchkreuzen, aber croissier — zersplittern,
ch spalten 3548; vgl. crois 1533, 4289 escrois 7764 escroseis 8583.
2632. letres (Tout ert la tombe neelee Del or d’Arabe bien
tree. Les letres de fin or contoient Et en lisant coura contoient.
. et Bl. 661); vgl. lettres 8873, 12708 lire (anm. 5010) escrire
‚708 escriture 14140, 14336 descrire 1936, 3662, 9097.
2648. s’en consiwir — entsagen; vgl. siwir 2789, 2857, 2963;
63, 8625, 13035 parsiwir 8763 essaiver 3470.
2689. assembler = versammeln, sonst — beisammen sein, be-
anen, 3971, = zusammentreffen 2822, 15776, = sich zu jemand
sellen 12915, = heiraten 14875; vgl. assenblee = verbindung
877 = menge 3982 — zusammenstoß 7766. desassembler 14878
sembler 3791, ensemble 4189 ensamble 4082, sembler (s. 2414
ım.) semblans 4098, 14517 semblance 262, 1826, 4064, 4092 en-
ment 4424, 4699 joindre 2553, 3493, 5639, 7871, 13615 joinz
dj.) 1784 (sbst. anm. 6338) communs 5425 communalment 1329.
2697. L. outres.
2728. Beßere totels]; vgl. 11447, 15294. Gales ist durchaus
ural im gedicht.
2738. L. aillors.
2768. mercis der plural begegnet noch öfter z. b. 5365, 6493,
Jenso grasces et merciz 5572 doch findet sich auch der singular
b. 2673, 2722. Vgl. mercier 1414, 2702, 3303, 12972 grasces
4584 grascier, gracier 12860. 13796 savoir gre 4903 merir 5466,
4782, 156385.
2797. L.cois, der n. ist bei se tenir wie bei sembler (s. 2414)
554
auch sonst belegt. Ebenso bei avoir a non 26 u.s. w.
2804. L. mal gre — ebenso 4986, 7094; vgl. gres 2517, 4903,
9269, 14771 outre son gre 4587, en gre 4058, de gre 5312 tot de
gre 2826 agreer 9065, 15707 desagreer 591, 14866.
2833. plas 4471, 7090 place 6765, 11765 plains (anm. 4317)
planes 2580 plancons (anm. 4682) aplanoier (anm. 4437) pers 1849,
3278 parages 869, 1971, 8143, 9722 parens 9612, 14152 parel:
1088, 1928 aparillier 361, 2235, 3126 s’aparellier 2298 igaus 6839
igalment 10263. _
2961. I. »Estes
2964. tost 3266, 3468; vgl. tantost cum 4048 tost-tost 3676.
2966. L. chief, 2967. L. »Fait Brums de Morois«.
2988. adoles = von schmerzen gequält; vgl. doloir 330, 2160,
3159, 4376, 10360 dolante 700 duels 2152, 3362, 5624 dolors 298,
3034, 3946, 4182 tristes (anm. 731).
2989. rengrever — grever 2638, 3049, 3112, 4738, 5464, 9521,
vgl. peser (anm. 6046) nuisir 3160 damages 598 damagier 10726
adamagier 3541. |
2993. Beßere: Sor; vgl. 3016, 3025, 3119, 3562, 3596, 4140,
11782, 13323 seure 3578, 14027 desor 660, 1038 desore 100
deseure 1263, 9463, 13289 soverains 15230 desos, desoz 1011,
4535.
2997. Beßere: atache; vgl. atachier 1654, 4155, 15561.
2997. loriers, ebenso wie oliviers 2993 gehören nicht wohl
nach Irland, dessen baumgattungen vielmehr sind: chanes, chbaines
2139, 3002, chastengiers 5478 aunois 6775, 6788 sapins 2174 (ss
pins adj. = tannen 1655, 2844); vgl. arbres, abres 999, 1522, 3065
arbreseaz 4140 branche 2999, 4140 branchete 1655 rains 2239 raime
10464 rames 1768, 15390 copiers 1515 planter 999.
3002. L. Desos.
3006. en cest jor d’ui 3750, 4175, 14097; vgl. hui 40 u
main 4042 huimais 3344, 12018 encui, enqui, anqui 2309, 14175,
14400 hier 4132 devanthier 3399, 5331 devantier 3483 hier main
12817 hier matin 3281 hier matinet 4187 [ijer soir 2279 l’autrier
4813, 5287 l’autre jor 5284 demain 3004, 5373 al parmain 1488
lendemains 5398 nuis 2231, 3864 enuit, ennuit, annuit 3009, 11997,
14887 annuitmais 12084 anuitier 1500, 5735 jors 3048 jornee 6
ajorner 240, 3021, 4048, 9103 sejors 646 sejorner 1592, 1658, 3517,
12770 dis 503 vespres 5882, 9358 vespree 3753, 5262 avesprer
11269 serains (anm. 2240) aube, abe 2261, 2287, 4114 matins 3026
5023 matinee 3046, 8903 ore, eure 56, 11294, 12246, 13838 loisirs
555
3537, 9235, 12014 tans, tens 369, 854, 1476, 1988, 8939 tempre
185 temprer 12111 atemprer 1044 destemprer 3178, 6343 termes
5273 termines 85, 889, 11066, 14062 respis (anm. 2537).
3007. travillier = abmühen 3549, 10373, 15374; vgl. travals
= mühe 4046, 10382 lahors 5407 ovrer 246, 668, 4923, 14419
evres 332, 9509, 12426, 13946 ovraigne 3333 orfrois 7732.
3008. aaisies, ansies — behaglich 4295, 4378 aaisier 3136,
212, 9857, 15741 a aise 6597, 7675, 15239 aisier 3830 entresait
554, 12422 ensaier 11491.
3010. L. 3010. 3068. Beßere Lor(s).
3071. pans = seite, streifen 2266; vgl. espanir 4137.
3080. eschequeres 6794; vgl. eschequiers 545, 3099 esches,
schais, eschez 373, 544, 12099 tables 373 dez 12099.
3095. mirere (?), pbl. mireor; vgl. mirer 3096 remirer 1526,
1743,
3097. L. pardevant ebenso 3104. 3103. L. estoient,
3120. Chaiens, chaens 3281, 3288 vgl. laiens, laens 3073, 3819
ledens 3183 chadedens 5805 ens en 3845, 15283 chafors 6515
hadefors 4087, 6219 la fors 5083, 6937 chasus 7675 lasus 7546
ajus 7676 lamont 6855 ca, cha 404, 596, 3121 la 4246 jus 244,
082 sus 1382, 2386, 3083.
3139. le — die hs. hat: la.
3141. roses — rosenfarbig; vgl. rose 4530 rosiers 923 lis 8558
lais 923 fechiere 2186, 2235 erbe, herbe 584, 2186, 3172.
3159. querre — kochen, brennen, schmerzen 3067; s. Eulalia
D; vgl. keus 12095, 15049 cosine 10910 recuis 5072 coitier 1806,
369 rostir 2145, 10460. |
3160. [. me nuist. |
.3169. manoier behandeln, halten 3339; vgl. mains 102, 182
aniers 7634, 13476 maniere 148, 278, 950, 8120, 9518, 15120
use 4873, 14723.
3170. droiture 1496, 3262, 6742, 11154; vgi. droituriers 1614,
1520 drois, adj. 98, 103, 161, 8148, 9271 subst. 85, 2196, 6598
oit adv. 696, 4157, 15574 adrois 2176 orendroit (anm. 1640)
ecier 334, 2599, 3825 adrechier 4129 redrecier, radrecier 760,
09, 7405.
3176. rasuager — erleichtern; s. Part. 10191; vgl. sues, obl.
ıef 568, 6628, 13261.
3193. L. blaln]che. 383194. L. contenance
3218. nes 1541, 7486 = ne les 15563, ebenso nel 4311, 7087
: ne le, 3954 — ne la 3953, sel 277 — se la; vgl. anm. 2516.
556
3223. L. orenft]
3261. L. chevaceure, 3262. L. droiture:
3275. costume 1476, 2670, 15228; vgl. costumiers 123, 3113,
3909, 5070 (s. Ferg. 36, 37 anm.) usages 2166, 5935 suelent 13126
soliens 13385.
3280. L. l’unfs] 3325. L. jorfs] 3332. I. blanc auberc
3336. L. meisme(s)
3351. vie ist dativ, da rendu sich auf me bezieht; vgl. 606
anm.
3363. hurepes — struppig, mit verwirrten haaren; vgl. Ei fü
molt hurepes et ot moult longue barbe. Robert Borron Merlin MS.
D.-C.-H. s. v. horripilatio.
3378. L. damedeu[s] 3381. L. me dira 3382. L. Qui ne
3418. L. ostefl]; vgl. 203, 766, 3474 u.s. w. ostez 3908, ostes
— wirth 3859, 4125, 12030 ostesse 206 osteler 3792.
3420. preus sbst. 4335, 4655 proz, prouz, preuz 1429, 21%.
2781 prodom 4582 proece 4612.
3440. L. trueve 3453. L. Trop ert
3485. contraires: vgl. contralier 7698 contre 3848, 4955, 5619,
13458, 15335 contree 4417, 6441 encontre 1225, 11727 encontre
7457, 13413 encontrer 2571.
3495. L. Apres wie 833, 3501; vgl. pres 1068, 1788, 215,
2152, 4147, 4184, 5330 pres a pres 7941, 10029 pres, obl. prest
1638, 15415 prester 4368, 15004 aprester 762, 2541, 12160 s'apre-
ster 3855.
3504. L. Durmart
3536. brans; vgl. glaives 11649 espee 3539 espies 3550 brar-
dir 2479, 7032 fuerres 1696, 5656.
3590. L. Dorenavant, ebenso 1193, 5700, 5846, 15634; ‘gl
1640 anm.
3619. L. s’en parti.
3637. besoigne 4386, 15704; vgl. besoins 4006, 11040 soins
629, 14116 resvignier, resoingnier 8506, 8520 mestiers 2668, 9317,
15094 menestreus 15103.
3642. Beßere: „Ha!“ fait il, (beaz) sire ch[eval]liers; vgl. 179%
anm.
3673. desperemens; vgl. desesperer 3726 esperer 4274, 4901,
9028 esperance 7376, 8843 esppirs 2066, 2491 dementer 3715.
3710. L. piech’a, ebenso 5715, 6320, 7028, 8431, 9245, 9712
12732, 12863; vgl. grant piece a 7184 grant piece 3552, 3734
une grant piece 2607 en grant piece 7045, 13442 est ja piece 3391.
557
gl. piece 4712 pecoier (anm. 7526).
3731. L. jo,
3733. seoir 4578, 4583, 5003, 5008, 7018, 7208, 9229, 9557,
184, 9880, 11613, 11876, 12732, 15058 se seoir 10457 asseoir
537, 7012,‘ 9507, 9534 s’asseoir 244, 4540 sieges 4584, 4977, 9540,
1862, 14148 assegier 10826 desegier 10709 ostages 14762.
3760. L. sire dex,
3773. ferrans = grau, eisenfarbig 7746, 14406; s. Gachet s. v.:
gl. fers 3525, 4122, 4504 ferres 3044, 4348 aciers 3536, 7829.
3794. L. herbigliler; vgl. 3120, 3842, herbegier 3243, 3799,
136 herbergier 6196, 6211, 15699, 15806 herberges 12395 herber-
erie 8122. oz, obl. ost 10649, 10873, 11695, 11750.
3812. gaite — wache 13260; vgl. gaitier 2770, 4755, 5973,
3494 garder 176, 1429, 1467, 2162, 3256, 4598 se garder 5181
ntregarder 14537 garde 4251, 5282, 10477 la Garde 5029, 5216
sgarder esguarder 1255, 1529, 7613, 12971 esgardeure 1933 re-
arder, resgarder 3159, 4399, 5215 regars 257, 2642, 8725, 11012
orrir, norir 95, 2072, 4483, 4579, 8466.
3822. L. esquiier{s].
3839. L. va Wegen Di va s. Gachet und Diez E.W. s.v. da.
user beispiel ist interessant, da die verbalkraft noch ungeschädigt
eben der interjectionalen besteht.
3873. mainie, maisnie — gefolge, versammlung 3873, 4917,
5445; vgl. manoir = wohnen 388, 10434 manoirs schloß 155, 14108
ıanans — reich 4322, 8160 remanoir 2423, 14019 maisons 78, 153
taisiere — wand 9546.
3930. absconser — esconser untergehen 3605; vgl. consirent
513 (— "sie verbargen).
3990. L. il 4004. L. todroit; 4005. L. loing.
4011. L. desraina 4023. L. deu.
4042. sente 1890; vgl. sentiers 3652, 3758, 3801 sentir =
Ihlen, 9568, 2639, 12328 15161 riechen 2220, 4136; vgl. assener
anm. 10225).
4053. Beßere: Ques il oder Qui il.
4058. Die vorläufige andeutung des folgenden subjects ist ana-
g der oben 2126 ‚besprochenen des objects.
4092. membrer 8998, 15630; vgl. ramembrer 4282, 7027 so-
enir 2247, 4283, 5161, 7029 ramentevoir 8139, 13212 recorder
90, 9075, 15249 recorders 15260 recors 8787, 12858 oblier 4940
oblier 368, 15547 obliance 261 entroblier 3467.
4096. ff. Vgl. 9069 ff. und eine anonyme provenzalische cobla,
558
welche Grüzmacher nach G abgedruckt hat (Arch. XXXV, 109)
Der zweite text in Q. (f. 107 r. c. 2) ist fast ganz werthlos, da
seine besonderheiten nur in sprachlichen entstellungen bestehen.
Ich gebe hier den text von G lesbar gemacht durch richtige wort-
trennung und interpunktion:
Grant gaug m'ave la noit, qand sui colgaz,
Q’en dormen vei la ren qe plus volria
Qe m’acoill gen e m'a bella paria,
E ba[i]s sas mans dond mi tenc per pagaz,
E ai grand gaug; car m’a tan bel solaz.
E qand resit, sui alegres e sors
E prec a deu, qar en veillan m’avegna;
Per ge li prec, qe de mi li sovegna;
Qe, qand la vei, noill aus qere secors.
Noch näher kommt folgende .stelle aus einem brief Arnauts von
Maroill, welche von Bartsch in der Chr. 92 z. 43 ff. nach R und
nach Mahn W.I. 154 abgedruckt ist. Ich gebe sie hier nach c {f.
24 v. c. 1), füge aber die varianten von Bartsch bei:
or
150 Claus son mos oils, faç un sospir,
En sospiranz uac endormiz.
Adonc s’en ua mos esperiz
Tot dreitament, donna, uas uos
De cui ueger es cobeitos.
155 Tot enaissi com eu desir
La nueich el iorn, qan m’o consir,
A son talent ab uos dompneia,
c. 2: Abraga e baisa e maneia;
Sol q'enaissi dures mon sons, .
160 Non uolri esser reis ni cons . ..
Per la dougor faz un sospir,
170 Pueis, qan me uen al esperir,
Obri mos oilz esnelamen,
Gard gai e lai tot bellamen,
Trobar uos cuit, dompna, lone mei,
Mas non uos trob ni non uos uei,
175 Claugi mos oilz e torn ma chera,
Las mans iontas d’aital mainera,
%
150 Mos olhs clauzens f. u. s. — 158 Embrass’ — 159 Ab que d.
aissi m. 3. — 169 Per vostr' amor — 170 E pois t. a. resperir —
171 O. m. o. soptozamen — 173 latz mei — 174 M. jes now t. —
175 Mas clau mos olhs, torni m’arreira — 176 Mas m. —
öl
Si iam poiria endormi
Mas ges noi puesc esdı
4111. desirriers — desiriers
3; vgl. desirere 5163 desirer 41,
mvoitier 820, 5495 engres 3100,
4125. rover = bitten 14786,
399, 3691, 5730, 9723, 11047,
rer 9201, 11210 demander (ann
4130. trover 65 truis 683, :
oevent 7841 truisse 630 trova 2
ırdre 296, 563, 856, 4132 s’es
3200.
4133. savoir 666 sai 598 se
‚ches 504 sachies 92 sachons 20%
‚usse 11559 seust 5120 sarai 622
163 seu 83; vgl. sages 33, 117 <
ent 2347, 12840 devins 12960 d
4134. esbadir, esbaudir — aı
5079; vgl. resbadir, resbaudir — ı
baude — keck, lustig, vorlaut :
sement 1491.
4135. soliaz, solauz, solax 41
747 solial 8114; vgl. lune 2270,
)52 rais (anm. 8497) rosee 2265
4138. bien 2; vgl. biens 8
enovres 2184, bienseans 145 bi
2, 33, 15164 bon (anm. 201) boı
15, 12842 miedre, mieldre 129:
580, 8161, 12433 mielz, miez (neı
39, 295.
4139. menus 3551, 5328, 731
ains 298, 6663 pou, poi 1136, 2
stites 11822 cors 285, 889 acord
4141. demener = führen, zu
rl. mener 559 amain 2045 enmai:
ena 390 merres 1739 mene 40%
>rmener 5565 ramener 4965 mar
4142. penser 640, 663, 2085.
ınsee 11525, 13652 penses 214,
%
177 Vezer si poiria dormir — 1
560
mespenser 14368 porpenser 1920, 15471 trespenses 5393.
4143. plus; vgl. li plus 4170 sens plus 11263 plus que iii
plus et plus 640 plusor 208, 370 molt, mot, mout 76, 548 (adj.),
163, 2441 (adv.) molteplier 15473 mais 3577, 5020, 12633 croistre
435, 872, 4359 mains f. mainte 7, 30, 61, 4148.
4145. lacier 1276, 12175; vgl. deslachier, deslacier 2384, 3139,
5616 laz 12054 lasse 1595 laceis 6528.
4146. chevalcier, chevalchier, chevacier, chevachier 146, 4128,
9422; vgl. chevacie 4296 chevaceure 3261 chevaliers 28, 73 che-
valerie 995, 8155; 50, 4233, 8203, 12028, 13027 chevalerouz, che-
valeroz 1430, 8096.
4149. oriere; vgl. orlez 7864 penne 3193 licies 8548 d’or listes
4928 border 14416 enbordeure 7865 marche 414 marcis 6834.
4152. L. que.
4159. Saluer 444, 448, 492, vgl. salus 743, 1977, 5102 saus
2717, 3142, 13972, 14183 savement 14155 salver, saver 5412, 11042,
12612 savere 14584 savetes 2855, 11617 sains 367, 2182, 4320
santes 3190 saner 2852, 3166.
4163. novele = nachricht 1852, 3961; vgl. noveliers 1858 re-
noveler 3946, 13717 novelz, novials 34, 92, 969, 1263, 1923, 8277,
11057, 12419, 13210 de novel 1000 fres, irez, frex 1263, 1280,
8301, 14414 freschement, frescement 10042, 13603.
4166. cortois 118, 934, 4554, 4663; vgl. cortoisement 48
cortoisie 121, 480, 4603 cors, obl. cort 531, 10183, 10306 cors (de
la forest) obl. cor 3770 encortiner 15389.
4169. Certes 259, 858; vgl. certains 305 certainement 607.
4178. L. n’estes.
4180. terrestres; vgl. terriens 14986, 15481 terre 32 enterre
10975 tertres 5389 pais 73, 4321 cielz 587 celestres 3348 paradis
15482 infers 10067 mers 1568, 5392 maroniers 5395 aigue, aive
3214 s. oben s. 520 Ai), fuz 3068, 1509 fusilz 2142.
4181. volentiers; vgl. tresvolentiers 4193 volentes 323, 326
voloirs 4777, 15168 vuel 180 vuelz 495, 519 vielz 507 vuez 845
vues 15623 vuelt 198 wet 14707 vulent 3 velent 7318 viut 27%
velle 7920, 15976 voloit 66 volies 4368 vout 4222 vot 1056 vaut
9290 vorent 8924 vosisse 4280 vossist 294 vodrai 12261 vodres
692 voldroie 756 vorroie 4109 voroit 15416 vuel (s.) 410.
4182. moie; vgl. soie 1946 mien 497 siens 416, 1317, 11757
sien 13655 mes 254 ses, sos 180, 2209, 2358 mon 1972 son 6 ma
13 sa 1944 mi 1348 si 4957, 13790 sei 4973 gie 875 ge 224 g 213
je 5 j’ 13 jo 688, 2126 ju 849, 2045 tu 471 il 35 i 12420, 12537
561
ele 44 el 2121 moi 239 toi 483, ti 873 lai 55 li 34, 51, 162, 235
me 11 m’ 11 te 452 t’ 453 le 196 1’ 41 la 65 le 54 l’ 35 le 1312
se 24 s’ 48 nostre 823 vostres 1803, 4004, 4513, 5174 vostre 2130,
2455, 3293, 3349, 5103, 5889 nos 10016 vos, vo (anm. 1867)
lor 68, 82, 440 lors 3068, 7245, 7477 nos 10989 vos 4232 il 11618
nos 11636 vos 81 lor 46 les 3, 57 eals 74 eaz 380 eauz 11738
auz 5494 cil 11 cis 316 ciz 3618 icil 710, cele 332 icele 8940 cel
11768 icel 13682 celui 364 celi 1733 cil 11612 celz 3 cealz 4509
chauz 8382 cheles 2127 cestui 8804 cesti 1090 cest 266 ceste 623
cist 12085 ce 1609 c’ 7448 co 177 cho 17 chu 11 si, ci 1746,
2695, 4627, 9447, 10774 desi, deci 1515, 2753 avuec (anm. 15237),
qui 20, 8907 ki 1 que 592, 1905, 12082 qu’ 5, 1993 cui 3994,
1682, 7966, 8156, 9825, 10700 coi 1239 que (anm. 270) ou, o,
u 65, 414, 1813 ques, telz (s. oben s. 530, 5) li quelz 507, 5633 quel-
que 532, queque 13301 chascuns 4701, 5080 meismes 3696, 4780.
4183. raisons 2082, 2617, 3733, 3967, 5094, 10789, 14804,
15095; vgl. araisnier (anm. 322) desraisnier, desrainier 1625, 2026,
4011, 10608.
4185. conter 2, 81, 3966, 15956; vgl. raconter 547 esconter
4660 acointer, aconter 3403, 15331 contes 14, 17 contere 6075
deviser 19, 8307, 12037 devisers 15416 devise 1315, 1819, 2368,
9908 devisions 1936 fable 517 favieler 9812 romans 236 hystoire
15091 15980 matere 9097.
4187. chacier 221, 13373 enchacier 13386; vgl. porchacier
628 chacere, obl. chaceor 3405, 4156 chace — jagd 7428, 15545
Chaitis 398, 7586, 7611 achater (anm. 8354) decevoir 5174, 10658,
12736, 14788 dechoivre 15038 parcivoir 218, 394, 3054, 14529
aparcivoir 382, 3477 chacier = nfr. chausser 579, 1269 chaces,
Chauces 1267, 6527, 12117 deschauz 10557.
4190. honorer, honerer, onorer 3592, 3885, 4057, 14278, 14979;
rgl. honors, honours, onors 4, 2949, 2969, 12820, 15970 desonerer
3699 desonors 13244 prisier, proisier 79, 196, 286, 304, 442, 620
pris 638, 850 deprisier 412 despis 12438, 14654 despire 55, 168,
21 esmer 6814. |
4197. commander 176, 518; vgl. commandemens 15865 com-
mans 11888, 15843 commandise 15629 mander 427, 2161, 12009,
15695 demander 423, 4508 remander 481 somer 12865 somondre,
semondre 932, 5008, 12760.
4206. dire 1 di 5 dis 858 dit 177 dites 663 dient 405 dies
9493 die 4259 diet 2080 disoit 4205 dist 247 desist 3632 desistes
9020 dires 691 di (imp.) 3839 dit 779; vgl. dis an 119) con-
Durmars
562
tredire 9149 contredis 3819, 13390 dedire, desdire 2540, 14172,
14308 entredire 336 escondire 9833, 14170 maudire 4334 mes
dire 2446, 13914 beneoir 2761, 3110, 9151, 11380, 13640, 14374
beneicons 15802 jehir, gehir 214, 310 nuncier, noncier 2779, 4844,
14716 faire (anm. 12756) lengages 8368, 12676 sermons 1169,
7597 gas 7692 plais (anm. 4441).
4207. oir 3 o 642 ot 195 oes 4264 oient 13920 oi 713 oissies
310 ora 8857 oroie 4181 oies 4207 oi 1111; vgl. entendre (649
anm.) escolter, escoter, escoulter 842, 4184, 9489 oir-dire 3661
sors 1482.
4208. sorvenir — plötzlich kommen 794; vgl. sovenir (anm.
4092) avenir (anm. 1150) covenir 57 covenans, covenens 5940, 11168,
12673, 14518 covenance 3623, covenancier 2972 covine (anm. 19)
devenir 5305 entrevenir 1671, 4679 envenir 2075 renvenir 4517
revenir 64, 6582, 12042 venir 4 vien 10271 viegn 11053 viegne
1446 veigne 428 vengne 2950 veignent 4625 ving 2131 vinrent 4019
(s. oben s. 526, 7) vindrent 45 venist 4363 venra 2698 vien (imp).
594 venus 564 venue (sbst.) 4355, 15879 venirs 253 bienveignier
5246, 12786.
4211. soie 6529, 14419; vgl. diaspres (anm. 657) samis (anm.
1258) cendalz, cendas 8445, 15391 bokerans 12032 escarlate 3861,
12113 porpre 6295, 15391 vairs et gris 6868 gris 13814 lins 10492
linges 6526 burealz 146, 3101, 11258, 12004 haire 11258 dras
980 chainsis 1897, 1903, 6871 manche 1902, 10021 guimple (anm. 51)
blias 1256, 2266 porpoins 1257 cote 1277, 4469 sorcos 1783, 9202
chemise 1782 robe 2264, 11257 mantiaz 551 m. a penne. d’ermine
6531, pailes 11208, 15401 coute 3080 coverture 8295, colers d’uerre
sebeline 6532 chapealz 6535, 7217 chapeax de roses 8292 cha-
perons 10028 chape foree d’ermine 7214, 13012 eschaper 818 coudre,
keusdre 1260, 12034, 14934 dessirer 3364 fermauz (anm. 10915)
chainture 52 aumosniere 6533 chace 1267 solers tranceis laceis 6528
gans 6533 aneaz 12635 cercles d’or 659 joiaz (anm. 327) gemme 1ll
rubins 984.
4213. vaillans 150, 299; vgl. vallance, vaillance 25, 4910 valors
39 valoir val 4916 valt 289 vaut 285 vat 10385 vales 4907 valle,
vaille 11529, 11580.
4214. hauz 4332, 4854 (s. oben s. 519 A 3); vgl. haucier, hacier,
hauchier 2526, 3071, 6807 ensauchier, ensaucier 8168, 9688 essau-
cier 9733 rensaucier 15969 hautains 15170.
4220. s’avanchier 2452 avancier 850, 857 avancemens 14262;
vgl. avant 311, 2049, 3322 avantages 9689 devant 1785, 4155 par-
563
devant 3097 ainsmais (anm. 1790) ancois, anchois 634, 4894 ancis
(? antis) 6884 anciens 15961 ancesserie 6411.
4225. dens; vgl. boche 109 nez, nes 109, 13419 entruels 4435
uels, iez, ielz 108, 1931, 11522 frons 109, 7139, 7180 froncies 1780
cœrvelé 4694 cerviaz 13407 chevelz 110 poils 1401 orelles 7586
massele 1924 méntons 1925 barbe 1082 vis 1913 visages 105, 1917
risires 14202 chiere 277, 446, 3114, 3712, 6310, 15033 chies (anm.
806) teste 4471, 4766 gorge 6881 cols 103 acoler 325, 3563, 4390
espale 1907 espaler 4698 bras 102, 5335, 11642 enbracier 1370,
1629, 7066 poins (anm. 31) mains (anm. 3169) dois 4338, 12371
thanole 1390 forcele 5517 forcies 4199 pis, piz 2528, 5506 poitrine
1083, 2583 poitrals 1385, 2292 quisse 13422 braons 13608 adosser
12407 endosser 4986 cuers 701, 2109, 14172 corages 220, 1972,
4297 coragouz 11671 rains 1691 bus 2640 cors 100, 7230, 14367 corsuz
1078 genoz 3513 agenoillier 11209 engenoillier, engenillier 447,
167, 11289 talons 10500 piez, pies 99, 4154, 13758 jambe 99
membres 986, 1913 membrus 2496 ners 13608 sans 2614 sanglens
13418, 13849 ensanglenter 3153 saignier 2616, 15833 sanguins 6295,
1215 chars 5934, 13621 charnels 4750 alaine 4783 arme, ame 1542,
12884 esperis 964, 15826 esperitals 906.
4235. Beßere: Mais vos feistes t.
4236. mesprisons; vgl. prisons (anm. 1728) mesprendre 2527,
6572, 13581 esprendre 1878, 3456, 4094, 8078, 14510, 15261 apren-
dre 2, 6301, 8918 enprendre 650, 797, 10620, 14847 entreprendre
804, 3669 porprendre 7123 reprendre 8, 12824 soprendre, sorpren-
dre, sosprendre 4538, 4813, 5158, 12823, 14560, 15500 se prendre
4134 prendre 4220 preng 12796 prens 503 prent 170 pernes 4857
Prengnies 3488 prist 167 preisse 6045 preist 6567 presist 12558
pris 5617 prise 35. |
4239. tenir 8154 tien 166 tiens 472 tient 8190 tienent 8324
tiegnet 14467 tenoit 417 tint 32 tenra 6664 tenres 3623 tien (imp.)
507, 520 tenant 14250 se tenir 24, 8206 il tient de (impers.)
11833 voie tenir 4133 en un tenant 759 maintenant 2185 main-
tenir 23, 29 se contenir 12596 contenance 3194, 5980 detenir 11250
retenir 294, 1363, 4882, 14336 sostenir 14335, 15512.
4240. croire croi 576 creoies 475 creussent 7379, 10987 crerai
516; vgl. creance 13974 mescroire 5774 mescreans 12885 mescre-
ance 14370 recroire 859, 12836 creanter 5699, 5738, 6713 acreanter
1367 recreandise 843, 12843 otroier 313, 4252.
4242. avoir 294, 4908 aver 4803, 8695 ai 13 as 486 a 329
at 400 ad 12722 aves 512 ont 363 ait 182 avoit 35 avies 4242 oi
86 *
564
1979, 12744 eu 9014 ou 11349, 14337 ot 21 out 11645 orent 338
eusse 4364 eust 252 aurai 308 ara 637 ares 5352 aries 645 eu 62;
vgl. avoirs 1871, 7637 ravoir 3424, 4369, 14778.
4244. enforcier, efforcier, efforchier 1065, 10803, 12812, 12815;
vgl. force 214, 4987, 12753 fors (adj.) 1185, 3514, 4343, 8258 for-
ment 196 furt 13464 forterece 10413 fors (præp.) 4203 fors (part)
4988 defors 2345, 3184, 11112 fors de 4105 fors que 4701 confors
2920 conforter 3221, 5570 reconforter 5299 desconforter 4171 fuers
198, 386, 9747, 15121.
4245. luisir 3024 luit 3806 luist 15572 luisent 4711, 7713,
11650 luira 4245 luisans 1401; vgl. reluisir 6968 alumer (anm. 40%)
luminaires 8255 enluminer 106, 1119, 1822, 3656, 10043 estincele
(anm. 1899) flamboier 6752 flamboians 4667 reflawboier 6818 resplen-
dir 4720, 8436, 11650 resplendors 7650, 11974 obscurement 15568
umbre 1002 umbrages, ombrages 1130, 4900.
4248. outrer, oltrer 1624, 2697, 2913, 4248; 1687, 10217,
12321; vgl. outreement, utreement 7374, 8630, 8833 outre, otre
(adv.) 443, 5508, 7461 outre, utre (præp.) 2112, 4587 outragier
3751 oltrages, utrages, outrages 2429, 10309, 11913 outrageuz 15829.
4253. paroir 1506 part 4909 pert 11149 perent 3087, 61%
paroit 3084 paroent 3881 parra 4253 parans 5209 paranment 8766;
vgl. apparoir, aparoir 6766, 7944, 15575.
4254. socorre, secorre 11428, 11653, 13570; vgl. socors, secors
2737, 11818 core 7489 corre 6826, 7414 cort 3578, 10916 corent
4677 courent 3775 queurent 14027 corustes 5852 corus 7409 troz
1777 trotiers 556 galos 3505, 6215 galoper 2420, 3456 ambler,
anbler 1827, 6734 ambleure 3045.
4262. chastealz, chastez, chastialz, chastiaz, chastias 389, 612,
1173, 1847, 10901, 14117; vgl. chastelains 10940 chevaz chastelains
7081 fermetez (anm. 10915) palais 1219 doignons 154 maisons (anm.
3873) manoirs (anm. 3873) habitacles 5405 hermitages 5401 hermites
5403, 5417 molins 4409 mosniers 13892 morre 10907 esmolus 4728,
12066 chapele 3820, 4409 chapelains 11279 glise 10477, 10654
mostiers 4409 moines 3269 none, obl. nonain 1551, 15433 chanesie
15503 chanoines 3270 abeie 9354, 15504 abes 14334 ville, vile 1847,
10416 cites 151 marchiez 703, 945 marcheanz 9324 place 7183
bors 2067 forbors 10823, 10830 borjois 192 arche 38.
4304. esploitier 880, 1567, 2850 esplois 1721, 2854, 11344;
vgl. haster, aster, hauster 295, 2192, 8538, 9993 hastiex 15136
hastivement 487, 14903 vloier 11208, 12540 desploier 7247, 1219
desvoluper 13832.
565
4309. croliere — sumpfiger, lockerer boden 10998; vgl. croler
= erdröhnen 1545 moliere 10997 moles 11096 mares 4309, 10990.
4315. entree 4342, 5587; vgl. entrer 228, 355, 581, 4906,
4919 entre 555, 4921, 5308, 7314 dentre 7071 issir ist 523 issons
11639 issi 656 issirent 2137 istra 13314 isterons 11624 issus 717
sortir 7358.
4317. gaignerie; vgl. gaaignier 292, 1197, 4631 gaains 7850,
8615, 11711 chans 3772, 4292, 5347, 5552, 12494 champaigne 7250,
12999 plains 6746 planes 6749 prez, pree, praelz, praerie (s. oben
8 533) jardins 4410 vergiers 4319, 4528 vingne 6192, 6223.
4327. guerroier, gerroier 10680, 11220; vgl. guerre 31, 407
fade 4796 pais 520, 1855 apaisier 10274, 11068 trives 14048.
4339. Beßere: traitor (anm. 115).
4339. punais; vgl. deputaire 776 flairs 4136 encens 9905 ordes
13800 naistres 332.
4344. murs 156; vgl. tors 4454 torele 6209, 11773, 12355,
13683 tornele, turnele 3811, 4344, 10920 bertece 13039 cresteaz,
cretealz 11652, 11773 creteler 5581 horder 5578 lice 4345, 4347
barbakane 4346 cloies 5579 bare 13040 enbarer 5089 desbareter
11904 escluse 11625, 13037 fosses 10821 trencheis 6194 porte ferree,
Colleice 4348 pons 11106. "
4365. franchise 1705; vgl. frans, f. france, franche 1412, 1841,
2098, 4091.
4371. vengnier, vengier 2685, 2909, 2937, 2978; vgl. vengnance,
veingnance 3488, 4854 vengemens, vengnemens 2978 vengnesons
2874.
4383. aquiter 4589, 5286; vgl. quites 8360 quitement 4423,
14809, 15025 renfuser, renfurer 2102, 4688, 7495 offrir 15400
offrande 15388.
4393. veoir 205, 8259 veir 8052, 8108 veoirs 11526 voi 456
voit 226 vuet 1253 veons 11135 vees 4503 voies 823 voient 358
voie 4333 vi 4198 vit 145 veis 15819 veist 143 veismes 5769
veistes 5311 veissies 766 verres 5354 veres 2078 verroit 194 vez
(imp.) 707 voiant 381 veuz 4192: vgl. vis, visages, viaire (anm.
4225) raviser 9180 vis 4539 avis 5236 visablement 4099 entreveoir
1238 envie 13916, 14314 envioz, envieuz 13917, 13933 choisir 2153,
4739 esgarder (anm. 3812) espiier 2780, 4217.
4401. rue; vgl. rue chavee 2837 chemins 3044, 5061, 6744
ch. battus 5052 ch. forcies 4199 cheminer 10435 s’acheminer 5130,
5392 chaucie 13501 pas, passages (anm. 11040) voie (anm. 1734)
sentiers (anm. 4042) paves 624, 4402, 11627 rue de paon 8484.
566
4407. crotes; vgl. votes, celiers 4407 voltis 10039 chartres 50
machoner 4448 bastir 948 destruire (anm. 4949).
4437. trece; vgl. trechis 954 pignes 3089 pigner 3090 chevel:
110, 580 escheveluz 3085 chäves 4470 chavés 2837 recerceles 11(
aplanoies 580 galones 1908 crepes 11136.
4441. plais 470, 1488, 1643, 2338, 6226, 9501; vgl. plaidie
2032 plaidere 7400 plaisirs 400, 9297 plaisans (subst.) 47 plaire
2482, 3190 plaist 11 plaisoit 377, 5269 plot 15543 plaisans 300
desplaire 122, 591, 3676 plevir 4797, 5784 a gas 2576, 6099, 769%,
11760.
4444. errer 715, 3466 oirre 12712 oirrent 6139; vgl. oires
9357, 10803, 15299, 15752 erreure 2042, 14691 errant 14880 er-
ranment 3203 esgares 398 estraiers 7517, 8613.
. 4448. piere 7734; vgl. periere 10814 perins 13594 plons 4449,
4504, 6198 fers (anm. 3773) argens 2190 ors 659, 834, 1899, 45%
dores 3174 orfrois 7782, 9921 ivoires 4613 esmarbres 1521 charbons
2143.
4479. clochier; vgl. clochiers 2464 bochus 4470 boceres 10025
remuses 10026 reboles 4472.
4484. ris, riz 11551; vgl. rire 4488 rist 2169 rient 325 riaus
676 s’esrire 2216 sosrire, sorrire 2163, 1973. gaber 2491 gais 108,
3023 lies, liez, liex 42, 232, 354, 881, 13882 liement 228 joie 29,
2013, 2518, 14971 joiosement 14919 joir 902, 2482, 4162, 6064,
8896 gorra 8852 esjoir 3221, 8183, 11890 se resjoir 5570.
4492. laidure; vgl. lais 734, 1780, 1790 laidement 5635 li-
dengier 785, 1801, 3373, 5634, 13548 hisdoz 2165, 4476.
4498. crever 13525, 13567, 14326; 2261, 2287, 4114; vgl.
craventer 1837 escraventer 12524 fendre 4498, 4691, 13412 ronpfe,
rompre 8081, 12472, 13146, 13411 desrompre, derompre 7533,
12537 casser 7177 brisier 1677 debrisier 13490 troer 4459, 509
estroer 6482 escaver 1888 percier 4682 trespercier 7056, 11737.
4519. de fi 2154; vgl. fis 10487 fois 1832, 4388, 4608, 1124
fiance 684, 2923, 4252, 4399, 10780 fiancier 2942, 14885 aflıer
5706, 5738 defier 3511 fealtes 11238, 15214. |
4527. guiches 11022 porte 11109 portens 10860 uiz 5579 huis-
siers 9492 fenestre 583 fenestres 4406 enfenestres 6422 desgres
5082, 15657 cles 5745, 15657 desverroillies 5225 clous de fer 38%.
4547. cremir 1453 crien 14183 crient 2881 cremissent 10988
cremerai 1460 cremus 419; vgl. se cremir 2505, 2792, 10718, doter
1702, 4296, 4604, 11516 se doter 9056 redoter 4339, 5901 doteu-
sement 7924 dotance 138, 3286, 4590 balance 14470 trembler 714
567
1250, 14648 angossier 5536 angoisse 3146 angoissoz 7802 fremir,
fermir 4106, 13501 abaubir 5528, 5853, 6723 esmair, esmaier 618,
2466, 2497, 5624, 10504, 15602 esmaance 11729 esbahir 744, 1130,
1543, 5319 esbahissemens 14509 enbahir 6308 espoenter (anm. 1250).
4564. vilonie 1958, 6131; vgl. vilz, viez, viex 185, 4335, 4646,
5528, 10371, 10402 viement, 'vilment 11918, 12846 vieltes 13299
avilier 10318 vilains 1202, 3824, 10939.
4566. amer 23 ain 297 aim 4568 aimme 11489 aime 197
amoit 44 ama 59 amerai 453 ames 419 amans 681, 5165; vgl. s’en
amer 12556 entramer 48 amis 288, 4841 amie 49 amistes 3015
amors (anm. 48) amerouz 13272, 13693, 14621 amorer (anm. 4727)
enemis 5339 hair 513, 5344, 6010 haine 878.
4568. vraement, vraiement 1986; vgl. vrais 1459, 11488 voirs
4828 voire 7677 voirement 15821 voirs = wahrheit 4820 verites
1753, 4174 vertes 1525, 4904 fins 1138, 3224, 7280, 8968, 11215,
14083 faus 4335, 4801, 4900 fauser, fausser 3145, 4683, 11174,
14330, 14390 fausetes 14314.
4570. daignier, degnier 386, 477, 2605, 4570, 12573, 15514;
vgl. dignes 468, 783 disnement 14350 dignites 4967, 5501 desdains
132.
4581. lever 5044, 5411, 6200, 11593 anheben 3050, 10440 se
lever 339, 578 estre leves 3337 leves 3811 leviers 3112; vgl. alever
15116, 15119 eslever 1409, 8482, 8557 relever 789, 2591, 7292,
13442 solever 2637, 10008 legiers (anm. 990) sordre 9119 resors
2598 sorgier 2182, 4320, 5137 resusciter 14355.
4608. mar 1338, 2805, 8173; vgl. mal 2458, 4486, 7694 mals,
maz 804, 3294, 10496, 11569 malement 10432 malvais, mavais 406,
803, 4439 malvaistes, mavaistes malvaisties 1390, 4804, 12844 piz
9478 li pire 3280, 5422, 7137 peior, pior 11224, 13668 enpirier
616, 4700.
4652. doz, dolz, dols, 252, 2104, douch 5193 dolce 3033 doce
49 doche 80 douces 63 docors 3108 dochors 14752 douchors 3015
adolcir 3034 amers 7604, 14319.
4665. saisir 767, 812, 4221, 5167, 6867; vgl. resaisir 14475
saisine 4026, 4828, 6670, 10625 sachier 778, 3374, 12893, 13465
haper, hauper 7791, 7849, 8701 esrachier 777.
4682. ais; vgl. planche 11006 plancons 4516 fuz 1417, 6845
estache 13036 estachier 3063 perce 2323, 9178 verge 9798 vi-
mielle 9953 buce 9360 astele 7767, 7876 esclics 7407 escliche 4685,
11734, 12468 esclichier, escligier 1678, 7037.
4686. riches 135, 4214, 4978, 7125, 15401 richement 4088;
568
vgl. richeces 15480 manans (anm. 3873) povres 133, 2903, 12262
povrement 3721 frarins 956 chiers 24, 288, 462, 4984 chiertes
5015 cherir 3246.
4689. hurter 4743; vgl. hurteis 7806 dehurter 8152 s’entre-
hurter 2582 chuquier 4689, 13086.
4693. chaoir; chiet 1684 chaient 8593 chai 788 chairent 8574
chaus 3566, 13569 charont 13494 charoit 10997 eschara 542 mescheance
4508 mequeance 3285 mescheoir 2033, 7680, 9520, 10850, 13801
branler 7706 chanceler 4744 coler 9123 trebuchier 2587, 13416
triper 9545.
4694. estoner 1685, 2589, 3546, 12545; vgl. estordis 788,
4770 estordisons 4702.
4707. cruelment, crualment 10562 cruelz, crueuz 2088, 2781,
6252, 12332; vgl. crualtes 14756 cruozement 3257 aspres 367, 1866,
8375 asprement 5523 tenres 8278.
4709. coz, colz 3539, 3546; vgl. colee 12178, 13118 couper,
coper 4756, 5545, 8657 acoper 3815 decoper 13606 trescouper
13134 boter, bouter 790, 1038, 2811, 5965 reboter 5562 ferir 3374,
4225, 4672 entreferir 3523, 4681 referir 12161 afiert, affiert 2447, 8641
fiers 114, 6189 fer 2603 fiertes 4671, 13447 flatir 13534 flaz 1686
marteler 12382 martelisons 13689 charpenter 12523 mallier, maillier
4722, 13145 enpaindre 1681, 3528. 4725, 12520 chapler 4725, 7931
chaploier 12539 chaples 7352, 13528 chapleis 8067 tochier 4814
adeser 6292 esclas 7416.
4716. navrer 3032: vgl. plaier 4595 plaie 3051 blecier 2814,
2968 mehaignier 4726 mehains 1403 escorcier 14740.
4718. mors 104, 792, 2863 morir 57, 4856 muir 2925 muert
15488 morra 541 mors (subst.) 268 mortes 11707 mortelment 5340;
vgl. decoler 5764 estrangler 2365 mater 5547 tuer 5441 ocire 2503,
2859, 2908, 2970, 4629, 4790, 4809, 5447, 12524, 14657 outrer
(anm. 4248) espapillier, esparpellier 5543, 11806 fondre 7668, 7811,
13513 confondre 792 fons 505 parfons 3058, 5402, 7534, 11637,
13664 fonder 15396 noier 13568, 15784.
4727. agus; vgl. trauchier, trainchier 813, 4668, 9922, 13756
tranchie 10919 taillier 100, 3550, 12034 entaillies 10195 amores
2404, 6604.
4730. solas 529, 3319, 4102, 15030, 15481; vgl. solachier
9421 giex, gius, giuz, jeuz 209. 2337, 4730, 4855, 6505, 12100
joer, juer 372, 545, 6595 juglere 732 s’enbanoier 3823, 9878 es
banoier 3924, 12098 desduis (anm. 15104) revels 14965.
4734. jurer 2371, 11173; vgl. conjurer 4502, 9505, 14374
569
njuremens 1993, 4497 parjurs 14640 parjures 9527 nigremance
306 sairemens 4876, 11225 sacramens 12888, 14136 sacres 13640,
1367 tesmoingnier 4970, 5782 tesmognages 6040 justicier 415,
46, 14149 justice 3599, 7435 juise 15630 jugier 268 Jugemens
841 jugiere 6429, 8123.
4742. suer 3146; vgl. chaufer, chafer 10458, 10543, 11151
aloir 539, 7833 nonchaloir 1174, 3134 chalors 3050 chas, chade
182 frois 367 froidure 9313 refroidier 2180 geler 9101, 11001
is 6946.
4745. remuer 2608, 5655; vgl. muer 276 mue (subst.) 612
ues 2016 muiers 2326 changier 327, 4324, 4584, 9293.
4761. pener 6861; vgl. paine 2158, 14508 peneus 1400 travillier
nm. 3007) martire 12542 soffrir 2132, 5819, 7059, 7925, 8051.
4782. defense; vgl. defendre 1463, 4546, 4572, 5449 defen-
bles 7241, 7702, 7958 defois, defoiz 2962 12566, 12902.
4803. pites, pietes pities 2680, 3304, 10619, 19670; vgl. piez
4354 14750 manaide 4793. |
4807. querre 1191, 4265; quier 1208, quiert 4822 querres
245 querisse 4807 querrai 5182 conquesisse 2969 requerroient
0979 malquerans 12454 quis 8869 conquis 4370, 4509 requis 311;
gl. queste 7377 conqueste 5687 requeste 7377 enquerre 6903 mes-
nerance 2912.
4812. Man könnte sich versucht fühlen zu beßern: „Que vivs
aitre estre c.“ wodurch die harte elipse des infinitivs gehoben
äre. Man vergleiche aber fälle wie: E si m’est bon et ieu bon
issament. Meyer Dern. Troub. p. 64. v. 34., wo ich die beßerung
on «et» in «er» unnöthig halte, ferner: Com vos tornes, aisai ves
os. (erg. ieu torn). Novelle vom Papagei v.188 Riv. d. fil. rom. I.
40.
4830. lues maintenant 3636, 3901 lues erranment 4847, 5050
ıes apres 15589 lues que 3106, 3911, 4158 lues 2783, 5159, 15487;
gl. tost 4357, 4677 tantost 4999 tantost que 12533 t. cum 6233
tant 14766 manois 807 demanois 5116, 5567, 9579 a bandon
768, 5038 a estroz 4656 ades 54 tostens 34 tojors 674 todis 48
ovent 70, 6228 or 853 ore 4332 encor 4739 ancors 5709 encore
260 (anm. 7618) lors 4128 ja 53, 4389, 4919, 6246 jadis 21
ımais 1242 gaires 2049 onkes 40 onques 59 onques mais 4733 ainc
anm. 4220) apres (anm. 3495) puis 4160 puisque 14668 trespuisque
8 dont 4170 donques 4619 adont 68 adonc 193 dusques 5057
usque 600 dusqu’ adonc 193 desque 5659.
4851. amender 8, 12, 1875, 3610; vgl. amendise 4854, 4879
570
se chastoier 5445 chastoier 387 chastois 513, 5471 se repentir 403@
15037 repentie 14811 penitance 15866 confesser 15608 assost 1580.
descoper 14316 encoper 14315 metre sus 14321 rester (anm. 1075
reproche (anm. 7223) reprendre (anm. 4236), blasmer, blamer 7,
- 9, 404, 421 blasmes 12849 blastingier 786 blastenge 1464 escole
280, 1372 doctriner 12124 enseignier (anm. 185).
4855; vgl. Je t’ai mostrees II raisons 506.
4856. Man beachte die unterdrückung des zum infinitiv ge-
hörigen artikels, wegen des von jenem abhängigen pronomens. Den
umgekehrten fall, daß der artikel des abhängigen objects zur præp.
des infinitivs gezogen wird, siehe anm. 423.
4896. Beßere: tost(e).
4912. L. mon saignor
4935. gesir 2036 (?) 5799 gist 4105 gisent 2592 se gisoit 13458
gisoient 8070 juoient 6516 giut 2657, 4773, 5128 jurent 5043 giurent
4935 gieront 5014; vgl. jeter (aum. 440).
4941. nomer, nommer 3172, 4051, 5854; vgl. nons 26, 5276
renons 15944 renomes 20 apeler, appeler 90, 593, 4619, 11600
rapeler 1807 clamer 2155, 4501, 5202, 8360 reclamer 11816 huchier
1553, 2871, 9361 hus 12245 huee 7848 chalengier 2442, 4606.
4946. essillier, 4328, 10420, 10548, 10650, 14300; vgl. gaster
10416 gastine 5391, 10436 desers 5391 deserter 10432, 10568
destruire 12345 destorber 1214, 5430, 6184, 10431 torbler 8056
ardoir 798, 1832, 4997, 10416, 11256 enbraser 2143 fus 2140 fü-
mee 8075, 15595 fumiere 9503 fusilz 2142 savages 10409, 15759
estraignes, estranges 3124, 5354, 15761.
4950. environ; vgl. avironer 4662, 5478, 10190 girones #481
coroner 7733, 14673 cercles (anm. 4211) chercier 4151 achaindre
7947 caindre, chaindre 1286, 5724, 7213, 13013 descaindre 3900
enchaindre 84 chainture, cainture 52, 3365 chainsis (anm. 1897)
cainler 1384 reons 3057, 6186.
4963. laissier 675 lait 1813 lasse 7489 laisse 5508, laissai 4601,
5194 lairai 5559 lairons 6100 laires 4290 laisse 479 lasse (anm.
520) laissies 391; vgl. lasquier 3448 enlaissier 6826, 7065 eslaissier
2568, 5637 eslaissies 10098, 12396 eslais 10210 eslains 7760 las
5694 lasser 7178 guerpir, guirpir 3593, 4010, 5715, 13855 relique
5202.
5010. cuellir 942, 5307: vgl. acuellir 4316, 8121 escuellir 349
(8. Tobler Aniel 28) lire 236, 12719, 15285 eslire 8004, 8707, 9571
11886 lis 4088 laituaire 6356 delitables 3206, 15062 delitousement
6160,
571
5020. L. Ja mais. 5022. Beßere: Itez.
5024. Beßere: Dites comfaites les voles
5032. metre mes 4278 met 2188 metent 763 meterai 5035
netes 5032 miz 6029 mist 22 misent 5950 mis 13, 263; vgl. en-
remetre 764, 15051 malmetre 10568 remetre 7483, 13434 prometre
843, 9261 promesse 14790 trametre 9598, 12664 messages 4846,
039, 8892, 12710 messagiers 1857, 12726 mes 365 entremes 9982,
nesse 5044 noncier 4844, 6150, 14716.
5049. L. s’en tornent 5050. erranment,
5064. Beßere: Bango[rjt; vgl. 15881.
5082. L. desgres; vgl. 15657.
5106. Belere: se lor
5131. vaus 5388; vgl. valee 5351, 5385 aval 766, 1083 avaler
438, 11184 cantreval 8509, 13466 mote 5208 roche 5585 de-
ochier 3535, 11746.
5147. Auch diese tropische redeweise ist dem minnegesang
ntnommen und kommt bei troubadors wie troveors häufig vor.
5196. plorer 5750, 14745; vgl. plors 5201 plaindre 4046, 11410
i plaindres 2668 larme 5201 larmvier, lermoier 2514, 5200 sospirer
106, 8888 sospirs 11404.
5275. celer 216, 9026, 11457; vgl. celeement 15478, 15677 a
elee 2690 a recelee 14891 reces 5696, 12899 cesser 12538 estre
nbles 9942 s’enbler 8821, 14694 s’en enbler 8902 a enblees 8931
ucier 1490 reponre (anm. 1164) esconser (anm. 3930) secres 5152.
5385. S’aresta. Ist hier etwa s’adreca zu bessern? vgl. 5350.
5507. de plain randon; vgl. de randon 13507 de grant randon
2536 en un randon 3561 (en un tenant 759 a un bruit 7514) de
ındonee 3505, 7814 randir 7031.
5535. descharcier 7167; vgl. enchargier 1188 chargier 1513,
181, 12933 chargies 6643, 7894 charcans 5814.
5618. loier; vgl. desloier 5718 raloier 10743, 13721.
6649. L. d’eslais.
5676. tolir 10586 tout 3264 toles 4792 toli 3391 tolirent 793
rra 5913 torroies 476 tolue 478 retolir 14672.
5720. vistement; vgl. vistes 2198, 4760 vistece 2600, 13394
1elz 7748 isnelement 4116, 5719 rades (anm. 1398) delivres (anm.
88) lentement 11917.
5766. L. Qu'i 5789. Beßere: main[s]
5813. chaaine 4614; vgl. buie 5814 esgaiole 5815 charcans
nm. 5535)
5898. alques, auques 7178, 10498; vgl. alquans, auquans 371,
572
730, 7407, 8636, 9811 aucuns 6440 alcun 4362 allors, aillors 628.
4627 el 204, 496 atres 199 autrement 6412 atrui, autrui 3700
7560, 8062 atresi 10453 autresi 320 atretel 4749.
6046. pendre 798, 4518 pent 4613 pendent 2174 pendiss
6046 pendans 12708 pendu 4496; vgl. apendre 2728, 8876 rependr,
2654 penser (anm. 4142) despendre 496, 553, 854 peser 200, 250,
1957 enpeser 43 pesance 2451.
6052. se merveller, mervillier 1105, 6072 esmerveler 473 mer-
velle 817, 4697 merveille 412 (anm. 354) mervilleuz, mervelleuz
1834, 9605 mirer (anm. 3096).
6145. Beßere: Mavais(e)te he[enlt; vgl. anm. 4608.
6158. Beßere: De riverer; vgl. 9113 riviere 142, 10870 rius
2625 ruiselz 2633 arriver 5063, 5398 li filz d’une eave corant 11025
fons 87 fontaine 2181, 2625, 4319, 5136 fontenele 1007, 4410.
6192. florir 569, 2860; vgl. flors 246 fuelle 3025 foillis 4529,
5128 foillus 2139, 6224 foillie 2239 fuellete 10008 falloler, failloler
4648, 8419, 10004 (s. D.-C.-H. fueilloler — s’elancer dans les airs:
Carriaus et sajetes qui volent Au destachier treshaut feuillolent. 6.
Guiart I, p. 178 v. 4080. Die bedeutung passt nicht auf unsere
stellen, welchen vielmehr »blattförmig aufsetzen, besetzen« zu ent-
sprechen scheint; afr. faille pr. falha — fackel darf wohl nicht
damit in verbindung gebracht werden).
6338. poissons; vgl. lamproie, saumons 6339 brars, mules,
estorgons 6340 lus 6341 chars (anm. 4225) viande (anm. 361) mes
(anm. 5032) lardes 2144 joinz 8277 poucins 8278 pastes de faisans
2205 sels 765, 2188 saliere 9947 poivres gerofles 6342 canele 634
roisins 8279 socis 6341 jus 8279 laituaire (anm. 5010) episces,
gingebras 6337 fruis 8269 gasteaz 2188 pains 5954 torte (anm. 286)
vins 367 clares 9879 raspes 6346 mangier (anm. 333) paistre 224
disner, se disner 336, 5045, 8276 disnee 10352 soper, souper 5008,
5256, 10539 boivre 10530 boit 3175 boivent 6360 beu 13800
biurent 835 but 339 abrieves, abuvres 1816, 7306, 11693, 13559
poison[s] 3173 saveros 6880 coteaz, coutelz 765, 812, 2187 haste
2191 haster 3067 esquiele 5261, 6344, 10494 henas 6358, 1049
cope 834, 2204, 6358 boclers 767, 2193 toneas 6346 nape 765,
2187 tualle, tuaille 2184, 10492 table 362 laver 2194 leve 21%
levent 6354 lave 363 bains 12111.
6375. Man fühlt sich versucht Qui in que beßern zu wollen,
doch begegnet auch sonst diese relativische anknüpfung, welche
wir mit »und« auflösen: 2608, 2695, 3846, 7493, 12341, 13469,
13689, 13990.
573
6384. lundis; vgl. mardis 6401 juedis 8945 venredis 6102
emenche (anm. 823) samaine 2042, 12909 mois 9078, 11222 mais
1 mismais (anm. 11374) prinstens (anm. 305) estez 567 ivers 567
18 97, 620 paschor 571 pentecoste, penthecoste 937, 3620, 14362
ste 1870, 2010.
6566. Beßere: n’estoit; vgl. 6304: Car il n’ert pas a enseignier.
6597. L. a aise (ebenso: 7675, 15239)
6621. trosser 1781, 10496; vgl. sele 2055, 4690 enseler 2291,
140, 6938 sanbue 4928 archons (anm. 222) estriers 1683, 7315,
(732 esperons (anm. 1270) poitrals (anm. 4225) blasons 4463,
545, 12052 coverture (anm. 4211) rains, resnes, frains (anm. 2421)
rgie 1895 hernais 2241.
6667. Man beachte, daß Bruns von Moreis, obwohl er im ver-
iltnis eines lehnsmannes zu Artu steht, nicht auf dessen seite
ämpft, sondern auf seiten seines oheims des königs des Mores
gl 8027). Verwandschaft geht also dem lehnsverhältniss vor.
6726. L. cointe
6732. L. ne l’ose
6827. L. tant[e] guimple; vgl. 1620.
7000. Beßere: s’e[n]trefierent
7002. joste 2846, 6994; vgl. joster 5792, 7005 jostere 4796,
499, 9718 joste 6788 dejoste 5004 s’ajoster 938, 6775, 7844 tor-
ois 407, 6387, 8782 tornoier 6384, 6449 tornoiemens 6137, 7004
ehorder 129, 348 boorder 1048 eenbiaus 6704, 11635 estors 3575,
091, 12514 estormir 11846 s’enstormir 13849 envair 11620 envaie
2685 assaus 10812 assaillir .4311 assaillie 12686 saillie 11845,
2871 saillir 2386, 4721, 12028, 13502 resaillir 13758 riber (anm. 130).
7024. liupars, liepars, lupars 1279, 13902 lions 4671, 6973
onceaz 7324 singes 4476 cers 344 bisce 3393 senglers 10796 beste
0505 bues, moutons 10928 chiens 71, 4151 leveriers, levriere,
wriers 1595, 1654, 1765°braches 10456, 10501 chevaz (anm. 556)
1e, hairons, mallars 9125 poucins (anm. 6338) paons 7218 aigles
367 aiglies 8415 esperviers 2441 faucons 9117 grifauz 15191
toirs 15194 aloes 586 roseignoz 926 oisealz 71, 246, 570 poissons
nm. 6338).
7031. Der vers begegnet. fast ebenso Part. 8051: Quanque
vals li puet randir.
7037. L. f[r]aingnent; vgl. anm. 2586.
7043. verser 3573, 5672, 7496, 13088; vgl. a reversees 13090
ır8 69, 2440, 4129 devers 4292, 10877, 11218, 13130 envers 2096,
1457 entravers 4773, 5631 divers 1006, 1380, 11976 revertir 14384.
574
7061. descombrer, desconbrer 10075; vgl. enconbrer 2120,
7115, 10184 taz, tas 7212, 7415 s’entasser 13366 amasser 15509
espessier 1504, 7643, 7700 espes 972 espesse 3469 espessement
7794 espessemens 8074.
7079. Beßere: a ceas decha (denn dela würde auf seine eigne
partei deuten; vgl. 6678).
7101. tyrer, tirer 1956, 7851, 8702, 10450; vgl. tire a tire 94
atirer 877 traire 319, 1812, 2142, 2549, 3145, 3228, 4570, 4705,
5010, 8528, 8652, 10205, 12901, 14388 estrais 4428, 9722 retraire
538, 915, 8013, 12150 traitiz 1929 traitie 1653, 2339, 2712, 339,
11101 trais 2212.
7146. L. G(r)awains
7148. L. Tot (= Torz; vgl. Amie est Tors le filz Ares. Mant.
Maut. 286 Wolf. Lais s. 348.)
7155. L. Deserte.
7172. prover 1099, 1985, 11440, 12146, 14437; vgl. esprover
1631, 10931, 10986 reprover 10662 provance 2460, 6462.
7185. commenchalles; vgl. commencemens 12153 commencier
15, 271, 5094, 6807 recommencier 7344.
7223. aprochier 1787, 2164, 4307, 5092, 9439; vgl. entrapre-
chier 1839, 7228 prechains 2626, 6728, 9612 prochainement 13812
reproche 12852 pres (anm. 3495).
1276. L. desconissans
- 7279. L. ermine
7395. enseigne, enseinge, ensegne, ensaigne — schlachtruf 750
(s. Si come poignent criant vont Itels enseignes comme ils ont Cil de
France crie Monjoie Cen (Ceo ?) leur est bel que l’en les oye Guillaume
crie Deu aye C'est l'enseigne de Normendie Rom. de Rou bei D.-l.
8. v. intersignum 3). Zwei solcher schlachtrufe begegnen auch ii
unserem gedicht: Cornillon 7928 Morois 8005 Wie häufig dies
schlachtrufe, für welche also der name der burg unter deren at
zeichen die ritter kämpften, verwandt wurde, in den Karlsepen
vorkommen, ist bekannt. Die einfache bedeutung abzeichen begeg-
net auch im Durmart so 7124, 8403, 8445, 8549, 10875; vgl. er
seignier 12012 entresaigne 7129, 13274 entreseignier 8504 baniere 6672
pegnons, pignons, peignons 2621, 4464, 8601 pengnencias, peig[n]onciss
peignenciaz 6636, 10031, 10155 guimple (anm. 51) confanons,
gonfanons 8086, 8600 gönfanoiers 15232.
7417. trofn]s; vgl. tronchons, troncons 4464, 13400 tronchoner
7494 lance 1411 lanciers 4123 lancier, lanchier 2510, 2524, 2816,
4772, 14051 entrelaneier 4729 chamois 13075 chamoisier 7665,
575
849 espee (anm. 3536) pomeaz, pumeaz 3545, 4765, 10251, 13511
ace 7220 boions 10205 ars (anm. 222) arbalastree (länge eines
mbrustschusses) 11100, 12273 armes 357, 4361 armeure 4364
mer 4117 desarmer 2179 enarmes 1420, 4577 guige 3442 bocles
73 escuz 4455, 12085 escuiers, eschuiers, esquiers, esquiiers 438,
9, 2301, 4335 blasons (anm. 6621) haubers, aubers 3145, 3332,
83 haubergier 5970 helmes, healmes, haumes, haulmes, elmes
102, 3559, 6944, 9013, 10132 ventaille (anm. 1060) alemele 7336,
1398 cercles 2586.
7432. frester, freter — ausfüllen 8479 (s. »culmare fester vel
mblere glosse bei D.C.) Das wort ist weiterbildung von afr. fest,
ste eig. freste nfr. faite, welches nach G. Paris (Rom. I p. 98)
af unser first zurückführt. Unsere beispiele, welche das sonst afr.
icht belegte »r« erhalten, sprechen für diese herleitung.
7526. L.pe(r)coie; vgl. pecoier, pechoier 7313, 7494 depecier,
epechier 5813, 10419 piece (anm. 3710).
7531. Tilge das komma und setze es 7530 nach cler.
7580. L. mavaiste; vgl. anm. 4608.
7591. L. escorder,
7595 f. Der gestörte sinn und die durchgehend verletzte flexion
euten eine corruption in der vorlage unserer hs. an. Ich möchte
eßern: Recreant sunt et vanteor Coint et coart et bordeor.
7601. tapis = mus 7601; vgl. taire 1252, 15436 je me tais
340 se taist 3734 se teut 269 me tairai 4974, 8221 tapis (sbst.)
602 (N’a cil povoir qu’il li eschape Tant ait tapith ne corte chape
.d. R. IV, 85 v..2335).
7618. encore — zu dieser stunde, in diesem moment; vgl.
nm. 4830.
7647. L. [Car] de la loge (la) u eles sunt
7951. Ich möchte jetzt lieber beßern: Car (mesire) Galebes
want] chacoit.
7970. L. Grosse lance fa] cler f. t.
8124. In der hs. steht: Li quer.
8166 ff. Ähnliche, verächtliche anspielungen auf Darius sind
ich in der provenzalischen Ilyrik häufig. So sagt Peire Vidal
. P. 4, 37—48 aber hier in der lesart von A mitgetheilt): »Reis
n ama valor Qe vol creire traitor Ni serv galiador Escoutar ni
zir, Qe serv fant joi delir E baisson cortesia E poignon en trahir
r seignor chascun dia: C’Alixandres moric Per son serv gel trahic
. rei Daire feric De mort cel gel noiric«. Ein anderes gedicht
sselben verfassers enthält folgende zeilen (B. P.35, 14f.): »Mas
576
be laiss’om a mal senhor son feu; E pois val pauc rics hom, quan
pert sa gen, Qu’a Dairel rei de Persa fo parven«. Ugiers de S
Donat (oder Guillem Augier nach Bartsch G. 205, 6) sagt in einem
noch unediertem gedicht (lesart von F f. 56r°): »Qu’ab dar fo
Alixandre rics E Daires per tener enics« Das geleit einer ebenfalls
unedierten anonymen Cobla (nur in F f. 61 v°—62 r°. Bartsch G. 461,
239 und 218 führt unrichtig cobla und geleit als zwei unabbängige
gedichte auf) lautet: Seigner Marco, Alexandres per dar Conques lo mon
e los portz de la mar, El reis Daires lo tot perdet un dia Sol per
non dar als baros quel avia«. So würden sich auch in afr. dich-
tungen eine reihe ähnlicher anspielungen zusammenfinden lassen.
8180. Man beachte, daß Artus hier wegen seiner freigebigkeit
gerühmt wird, während ihm in anderen gedichten geiz gegen seine
umgebung vorgeworfen wird.
8220. Lors fu asses qui le servi; vgl. Assez est qui son cheval
tient 1217. Andere eliptische redensarten sind: En sa beate n'a
que reprendre 1136 (ähnlich 1171). Por un poi que 1830, 2172
A pou que 1880. S. auch anm. 4812; vgl. assaser 3312.
8354. bargaignes; vgl. achater 1871, 12067 rachater 12689
vendre 4260 raencons, raenchons 5452, 8356, 14468 paages 3272
paier 14897 gages 14644 engagier 551 marchiez (anm. 4262).
8497. faisse, fasse 7863; vgl. fassier, faissier 2652, 8503 bende
8437, bender 2649, 8441, 9921 loier (anm. 5618) coes 9922 rides
1782, 7566, 10022 roies 11126, 11854 raier 2614 rais 3024.
8512. Ein ähnliches wortspiel mit dem namen Tristan bietel
Ramonz (Ralmenz) Bistortz d’Arle (B. G. 416,1; R. L. 498; bier
nach F f. 45r°): »Ai bels Fenics, merces e cortesia Mi vaill ab
vos, quez eu non mor aman E camzel nom de tan strist (tants trist.
Ray.) en Tristan. Auch vom namen Frederics findet sich eine
ähnliche poetische etymologie in einem anonymen, noch unedierten
prov. Gedicht (B. G. 461, 219 nur in F f. 102 v°): Qel noms &
segnals e prezicx, Qe joven segner ez anticx Devetz sobrar, qe
Frederics Vol aitan dir com fres de ricx.
-8708. L. S'i.
8744. Die beßerung veigne(nt) ist unnöthig, da Artus wohl
des Procidas begleiter zugleich mit entboten wissen will.
8772. Ergänze beßer: »Qu’il est aussi a vos plaisans«. Doch
würde die ergänzung ganz unnöthig, wenn wir den für den sim
überflüssigen vers 8771 als interpolation betrachten, und streichen,
dadurch würde zugleich die anstößige aufeinanderfolge zweier vers
“paare mit gleichem reim beseitigt werden.
577
8811. Beßere: espars; vgl. 8117 esparpellier (anm. 4718).
8860. Die hs. bietet drue. Umgekehrt stand 1392 dure, wo
r reim drue verlangte; vgl. durs4686, 7938 durement (anm. 354)
rer 1774, 4737, 6838, 15920, 15940 endurer 7059, 11569, 13845
us (anm. 1392).
8882. C ist wohl durch einen etwas zu phantasiereichen schrei-
r statt X oder XX in den text gekommen, denn nur diese letzteren
hlen sind annähernd wahrscheinlich und auf wahrscheinlichkeit,
hen wir ja, ist unser dichter stets bedacht.
9069 ff. Vgl. anm. 4096.
9078. Um diese zeitbestimmung mit den früheren und nach-
Igenden in einklang zu bringen (vgl. oben s. 511), schlage ich vor
ı beßern: A erre plus de plains VI mois (vgl. 3317, 7384) und
380: Et dedens ces VI mois vos di.
9094. Beßere Ne as q.
9396. Mit diesem vers sucht der dichter die spannung seiner
ser zu erregen; vgl. den ähnlichem zweck dienenden vers 2259.
9504. chaiere 9513; vgl. chairete 9551 chaierole 9638 sieges
aum. 3733) dois 5003 escameas 3204 table (anm. 6338). |
9510. treslies; vgl. treillie 6223.
9564. sengnier, segnier, saignier, seignier 1103, 3438, 4521,
5156, 15600; vgl. senefier, signifier 4495, 15606, 15820, 15837
nseigne (anm. 7395) signes 1533.
9693. L. proece,
9690. vaintre, vaincre 30, 3294, 6398, 6401, 7138, 8124.
9744. voer 8666.
9935. Tot ist wohl in Tant zu beßern.
10020. vestir 13296; das p. p. lautet bald, wie hier vestis
898, 15405 bald vestus wie 4469, 6540, 12494 und beide formen
rerden durch den reim gestützt; vgl. revestir 11595 fervestis 12507
dober 1241, 10928 endosser 4986 affiebler (anm. 1901) acesmer
anm. 162) parer 4985 atorner (anm. 11095) entorner 3041 nus
787, 8676, 10428.
10192. a estri 14646; vgl. estris 2336, 14396 estriver 806,
250, 14479 tencons, tenchons 822, 7393, 8136, tencier 2719, 4373
mciers 2447 riotes 1488.
10235. assener 302, 2572 assenes 1798, 6120; vgl. rasener
783, 9048 forsener 7672 malsenes 1797 senes 193, 3162, 14192
senser 14363 seus 6, 25, 480, 2700 sentir (anm. 4042).
10285. Ist ver = vert, oder = ber?
10339. L. pris(t),
Durmars 37
578
10480. assegurer — asseurer, aseurer 324, 5788, 8682, 14158;
vgl. seurs 3187, 4862 seurement 4327 seurtes 11179, 11230.
10558. vis, obl. vif (anm. 518); vgl. vivre 621, 4271, 10682,
15920 en son vivant 2227, 3595 vie 47, 6228 viande (anm. 361)
vigors 1158 vigeroz, viguerouz 4640, 11915 naistre 406, 4428,
4579, 14349, 15616 nativites 9377 nature 115 naturals 4330 morir
(anm. 4718).
10649. oz banie 14456; vgl. banir 14678.
10657. doniers 6654, 15133, 15189; vgl. solz 1198 mars 4280
tresors 1304 (nicht tressors), 4524, 8158, 14291 sodee 14899 sol-
doiers, sodoiers 11057, 13951, 14898.
10796. Beßere: ocire.
10817. Portant que = unter der bedingung, daß 1394, 3278,
6720, 7575, 15467 portant — dennoch 15109; vgl. parsi que (anm.
2286) neporquant 1737, 4181, 4604, 6566 quant que, quanque,
quanques 329, 2718, 15286 quant, cant 45, 232, 2038, 3358, 3706,
4057, 4067, 5999 com 241 come 2723, 4232 comme 2066, 3744,
12342 comment 95 tant com, cum 498, 672, 13288 car, quar,
kar 7, 602, 1177, 1344, 8026 bien que 6681.
10869. ve(e)s ci 707, 1638, 11707 vez ici 15354; vgl. es vos
3876, 6230, 14620 estes vos 3853.
10882. Beßere: Queque
10915. enclore 263, 7109; vgl. forsclore, forclore 7069, 7739,
7815, 8102 forclose 7105 desclore 7070 clore 5967 closices 9274
serrer 3332, 7122 sereement 11840 enserer, enserrer 3484, 5710,
5805, 11358 fermer 155, 1299, 4398, 10821 affermer 15017
s’afermer 7316 defermer 1552, 3818, 11325 ferms 6628, 1346
fermement 15026 fermetes 2068, 4349, 14709 fermauz 984, 6534,
9626, 12636 fichier 2340, 4516 affichier 1789, 9626 rafichier 7315
apers 1282, 4394 overs 4450 ovrir 10860, 11109 covrir 220, 380,
11403, 11655, 12013 descovrir 2750 coverture 4645, 8295, 12039 cv
vertoirs 15159.
10915. deriere, derriere 712, 2359, 8508; vgl. derrier 794
arriere 7358, 7920 deerains 2832, 6767 derrains 688, 1070 el
bellin 8438 en chantel 7012.
10925. L. jones
10988. Beßere: cremussent
11095. torniole; vgl. torner 395, 532 (?), 1661, 3842,
13584, 13919 s’entorner 523, 1765, 5049, 14204 retorner 7418,
13696 retors 344 atorner 2650, 6617, 9339, 10906, 14115,
15868 ators 4443 trestorner 1548 guenchir 1813, 2556, 12567,
579
5558 reguenchir, reguencir, regenchir 1688, 3537, 11102, 13700
xuler 6995 fuir 8103, 12544 s'en fuir 2364, 5663, 7854, 14707
ssevrer 10303.
11099. Loee 1774, 3928, 14892, liwee 8094 liuree 6119 liee
393, 8586 live 10433 liwe 1499; vgl. arpens 4532, 5590 toise 3533
esure 435 mesurer 2553, 11632 demesure 10579 desmesurance
)2 desmesures 1100.
11297. respondre 242, 282, 509, 749, 13818, 14666; intr. =
drôhnen 7809 respons, repons 1227, 3306, 14273.
11298 ff. Sehr ähnlich ist der auftrag, welchen Fergus dem
dnig vor Roceborc an seine geliebte Galiene ertheilt: Fergus d’une
se li prie Que par le castiel s’en alast Et la pucele saluast Sans
on de par le chevalier Qui ainc le pot plus corecier. Fergus hsg.
. Martin 163, 14—18.
11374. L. mis mais = mitte mai. Durch versehen habe ich
ben s. 493 und 511 mais — mois gesetzt.
11441. bas 866, 1770, 3753, 11244 bassement 3204; vgl. bais-
ier 1744, 2567, 3747, 5638 abaissier 2633, 3230, 3275, 3355, 15485
aisier 1205, 11245 s’entrebaisier 11242 baisiers 321, 9001.
11466. Beßere N’ailn]s
11476. Man beachte die ausdrucksvolle asynthetische satzver-
indung.
11547. somellier; vgl. dormir 2243, 4109, 5375 s’endormir
017, 4095 sonjier, songier 4101, 9034 cochier (anm. 12309).
11566. L. Mais.
11606. ne = oder 58, 94, 11635; vgl. ne 54, 4167 ne ne 500
»-ne 53, 1314, 3313 ne pas 5 nus ne 40 ainc ne 4168 onques
59 jamais ne 1242 nenil 5147, 9495 nesuns 4735, 6000 naie
20 noient, nient 8868, 9908 non 10, 2168 nus 56, 602, 4626,
19, 10738 guaires, gaires 1238, 1553, 5154, 5668 oil 8744 et-et
84, 12712 et 1 que-que 959, 11912 u = oder 1241, 2036 u-u
141.
11619. L. guez; denn, daß »z« als zum stamm gehörig be-
ıchtet werden muß, geht aus 12275 und 12405 hervor. Dem-
ch möchte ich 11613 »gue« in »guez« beßern und 11694 »des
es« in »del gues«. Im Ferg. 7, 37 begegnet gue als obl. s.
11724. rendre 743, 1002, 1968, 4249, 5097, 5707, 11192,
644; vgl. doner, donner 135, 314, 450, 463, 4709, 7636, 14672
ns 317, 5078, 8808, 12949 entredoner 13118 pardoner 878, 4874,
757 en pardon 12645 guerredoner, gueredoner 8839, 10730 ger-
ions 9308, 12646 estrine 803 presens 3603, 9267, 14916 pre-
37 *
580
senter 1316, 3730, 4852, 15180 fornir 1656, 5039, 8100, 12559.
11782. crestientes 13477; vgl. crestiener 1610 baptisier 89
bautesme, baptesme 14136, 14350 fons 87.
11935. L. [ramenbr]es
11948. ot, od, o 125, 431, 2021, 2843, 3216, 3239, 1198;
vgl. avuec, avuech, aveques 397, 1362, 1438, 2100, 15237, 15923
a tot 1765, 13517 ensemble (anm. 2689) sens 4073 a 205,
3350, 3910 de 1134, 3431, 3518, 4020, 4278, 8368, 9734, 11384,
13874, 14176 des 1515 en 2258, 3318 par 61, 4130 por 1324, 3639,
10684 tres 5331, 9369, 10412, 15265.
12094. tortins 8244, 9773, 9806; vgl. tortices 3906 chandoilles,
chandelles 3906, 8244 cierges 360, 3854, 8260.
12247. faloir, faut 392 faloit 6613 falu 46 fauroit 7683; vgl
faillir fail 14843 fales 11866 faillent.4713 falirent 4638 faillis, falis
1922, 9002, 10880 faille, falle 4266, 7736, 8213 fallance 282
faillemens 488.
12309. descochier 13106; vgl. couchier, cochier 3746, 408,
6512, 8114, 11207 liez, liex, lies, lieuz 5141, 6867, 7667, 8066,
9616, 10197 en lieu de 12114.
12395. L. Dusqu’es
12605. Beßere: tos garis 12697. L. compaignie
12700. poins 498, 2924, 4264, 9460, 10035, 10303, 13030,
14382, 14526, 15706 a point 1783, 10692, 14243, 14865 en point
2904, 4110, 10724; vgl. apointier 10054, 14907.
12756. faire 6058, 6841, 10502, 12972; 5323, 5362, 14511;
9212, 9453, 12762; 4088, 5339, 13073, 13862; 238, 5325, 628,
faire 121 fai 303, 13994 fait (faic!) 10497 fais 471 fait 214 faisons
11879 font, funt 4332, 14589 face, facet 1650, 14472 facons 5989
faciez 10753 faisoit 50 fis 483 fiz 851 fist 38 fisent 4331 feist
10724 fesistes 9009 feistes 4593 fais 481 fai 11121 ferai 489 feras
480 fera 631 fara 6434 faiz 478; vgl. fais 547, 8466 faiture 9513
faitement (anm. 375) facons 2167 contrefaire 15101, 15111 forfaire
4948 forfais 3464 malfaire 10592 meffais 7027 parfaire 10245 des
confire 5571 desconfiture 7488 afaitier, affaitier 3179, 6930, 11331.
12841. L. loiaute
12884. Beßere: ne[l] und erkläre: welche ihn (nämlich chief
de saignor 12881) ihnen selbst um den preiß ibrer seele nicht geben
würde »Die königin will, so bildet sich Nogans ein, nicht heiraten,
weil sie ihn verschmäht hat.
12890. Beßere: mescreant.
12995. cienquante; vgl. quinze 97 uns 14, 69 pi. li un 7%
581
‘anm. 980) primes (anm. 305) simples 1127, 1932, 3180 simplece
257, 1435 doi, dui 1150, 11534, 15399 ambedoi, ambedui, andoi,
ınsdoi 244, 4395, 4488, 4865, 6933, 11642 doblement 2308 dobler
136 troi 402, 8357 est en trois (sc. parties) esclite 1678 (ähnlich
zuerre Sainte MS. Vat. Reg. 1659 f. 63 v° c 1: esteit en deus
lepartie, und unser deutsches: entzwei) tiers f. tierce 3055, 8754,
4355 enterchier 1860 trente 12683 quatrevins 5817 quars 3186
wartiers 7433, 8409 quares 5207 escarteler 8492, 13586 sexante
13352 samaine (anm. 6384) none 1051, 1770, 2004, 2315 cent, sent
20, 9390, 13726 centismes 491 mil 12878 milles 12906 mile (neutr.
1?) 12879 miliers 8882 nombres 2317.
13189. Beßere: nes
13216. route, rote 6165, 6637; vgl. desroter 7383 rens (anm.
198) batalle (anm. 2387) tropeaz 8633 presse 7055 foisons 10485.
13235. ff. Im romans von Sones de Nansay, dessen inhalt von
\.Scheler im Bibliophile Belge 1866 s.252 ff. bekannt gemacht ist *),
indet sich folgende ähnliche stelle, welche ich mir bei meinem
ufenthalt in Turin angemerkt habe (MS. Turin fr. 32. f. v° c 3
.sLff.):
Sones s’en ist parmi la porte;
Mais de son cuer mie n'en porte,
Ains la laissiet le cuer Odon,
De cuer de cors lui a fait don;
Et cheli apielent Ydain.
Cuer et cors li met en sa main,
Sans cuer en va li jovenchiaus
Ki lors ert des biaus li plus biaus,
Du toùt en va enamoures,
Si est en un serviche entres
U molt le couvenra manoir;
Mais ce n’iert mie a son voloir.
À Nansay vint, ne sot que faire
D'amour qui le justiche et mere; -
Car il n’avoit che pas use.
Or a molt son siecle mue.
Man beachte in obigen versen den namen Ydain, welcher ja
ich in unserem gedicht vorkommt, an einer anderen stelle (f.39 r),
o Sones der schönen Ydain eine liebeserklärung macht, aber ab-
‚wiesen wird, begegnet ein schloß Landon, welches sehr an Landoc
%
*) 8. 513 habe ich irrthümlich den Romans de Sone de Nansay
3 gänzlich unbekannt angeführt,
582
unseres gedichtes erinnert. Die stelle hat mir mein freund pr,
Wesselowsky mitgetheilt, sie lautet:
A chel mot la puchielle rist
Et apres sa volente dist:
»Valles, vo tamps n'est pas uses,
De maint pays iestes uses,
Vous saves a moult grant fuison
De tel art de castiau Landon;
Bon est a vostre oes paruser,
Quant tel siecle voles mener.«
Chilz demande, qu’est fins amis,
Quel art il a en cel pais.
Chelle dist, que li mendieur
] repairent et li mokeur
Ki vont par le pais mokant,
L’un vont loant, l’autre blasmant.
13364. movoir 3696, 15682 muet 2806, 6984 movons 5881
meves (beßere: moves) 13364 muevent 6932 movent 4676 moverons
3723 remurent 7045 esmus 3951; vgl. removoir 2595 esmovoir 12771,
13187 meubles 8521 mueblez 6691.
13409. entrataindre; vgl. ataindre 2086, 14327 tochier 1516
terdre 5561 recovrer 3929, 5667, 6991, 7503, 8106 recovrier 6686.
13490. estre 20 sui 138 es 875 est 10 somes 13489 estes 178
sunt 324 soie 4071 soies 498 soit 240 soions 11535 soient 184
est[o]ies 796 estoit 27 estot 4191 astoit 6564, 7966 esties 24
estoient 67 ere 4061, 11453 ert 161, 657 eret 4197 erent 59,61
fui 5291 fu 25 furent 362 fuisse 311 fuist 3239 fust 53 fuissiens
11915 fussiens 11919 serai 633 sera 708 serons 533 seromes 134%
sercs 3166 seront 6685 seroit 9319 seriens 12286 iere 2130, 3589
iert 193 ierent 5020 esteres 2746 estant 760 estes 178, 15237;
en est — il y a 5170 parestre 1334 reestre 2061 estre (sbst.) 27%,
13625, 14318.
13695. desaiwer 5525, 6025, 6996, 8049, 13704; vgl. aidier
627 ajuc 2208 aut 4824, 6046 ait 6500 aï 597 ait 4810 aidastes
2723 aidera 666 aidies 637 s’en aidier 2208 aie 3352, 4619, 1541.
13929. L. nies.
14088. adestrer 14217, 14253, 14978; vgl. destres 1532, 4291,
5002, 14239 senestres 3654, 4292.
14335. rois — lois 742, 11203, 13973, 14160, 14285, 15612;
vgl. loialz, loalz, loiaus, loiaz 467, 4329, 4802, 13247 loiatez, loial-
tez, loaltez 1436, 1437, 4806 desloialz, desloiaus, desloiauz 3402,
9628, 14640.
583
14346. L. deu
14383. Beßere: Qui par tort
14455. Beßere: tort
14584. savere falsch für saveor. Beßere: »Grasces doinst diex
grans savere« und tilge den punkt nach pere 14583.
14887. esposer 14989, 15009, 15265; vgl. marier 15506 maria-
23 870, 14351 maris 690 sire 4583 moilliers, molliers 33, 416,
383, 5229 fernme, feme 112, 4837 veve 15511 noces 14882, 15171.
14972. flajoz 7727; vgl. flajoler 6758, 10033 flahute, flaute
314, 7134 flahuter, flauter 3813, 6754 frestels 7725 chalemels 7726
irpe 1221 harper 371 vielle 1221 vieler 370, 8252 gigues 15077
ges 9906 psalteres 15081 citoles 15081 cors 347, 4613, 7807
rner 9775, 13260 araine 9776 businer 8082 tronpes 8036 tronper
)82 tymbres, timbres 6760, 12772 tymbrer 6760 tabors 12772;
chielete 1560, 3815 cloche 15386 clochiers 2464 clochier 4479
mpanete 10011, 10093 estrumens 9810 melodie 7728, 15080 note
| noter 9904 sons 6153, 8252 soner 347, 3766, 4615, 12010,
1386 resoner 2820, 4710 lais 6153 chans 370, 9903 chancons 77,
091 chanter 163, 8251 chantere 5234 deschans 9904 descorder
16, 8720 acorder 8128, 8719, 11969, 13929 racorder 690.
15065. servir 399, 2192, 10542, 15634; vgl. deservir 8838,
05, 15494 parservir 9995 servises, services 5188, 6581, 9703
rjans, sers (anm. 865).
15104. dois (Rome est la doiz de la malice Fabl. et Cont. II.
332 C’est la fontaine, c’est la doiz Dont sortent tuit li let pechie
.S. 337); vgl. (anm. 4225, 9504) dus 15063, 15958 conduire 12882,
224 se desduire 289, 349, 4404, 11538 desduis 71, 575.
15238. regnes 710; vgl. rois 18, 26 roine 36, 59 roiauz 14,
3, 13562 roialmes 417 emperere 6174 empires 4324, 10750 em-
rials 4211 princes (anm. 305) dus (anm. 15104) cuens, quens,
l. conte 1020, 6657, 6659.
15420. Beßere: along(i)es; vgl. anm. 16.
15609. apostoles, apostoiles 15620, 15803, 15811 archevesques
333 evesques 14334 prestres 3270 clers 88, 9903 lais 14295 abes,
anoines, chapelains, moines, none (anm. 4267) porcessions, pro-
ssions 15315, 15801 sains 11206 deus, dex diex, obl. deu, de
47, 1960, 2051, 2463, 3852 diables, deables 169, 518, 4602,
13, 12914.
15968. L. renovelee.
584
NACHTRAGE.
Nach beinah vollständigem druck vorstehender beigaben er-
schien im Jahrbuch für rom. und engl. litt. b. I neuer folge s. 65—103
der erste theil einer durch zahlreiche textproben bereicherten in-
haltsangabe unseres romans von Förster. Der verfaßer hat, trotz-
dem er rechtzeitig von dem vorgerückten stadium meiner ausgabe
(die nur durch zufällige umstände später als sein aufsatz in die
hände des publikums gelangt) wußte, eine veröffentlichung seiner
arbeit nicht für überflüßig gehalten, aber auch meiner ausgabe mit
keiner silbe erwähnung gethan. Ohne mit ihm über diese seine
anschauung rechten zu wollen und ohne auch in eine kritik des
von ihm geleisteten, die beßer anderen zusteht, eintreten zu wollen,
will ich das wenige, was davon dem leser meiner arbeit von interesse
sein könnte, hier zusammenstellen. Ich gebe zunächst die varian-
ten, welche die von ihm mitgetheilten textproben ([s. 66] v. 1—21,
[s. 67] 33—87, 98—113 [s. 68] 165—70, 202—6, 228—321 [s. 70]
377—99 [s. 71] 509—18 [s. 72] 532—5, 556, 558, 567, 58492
[s. 73] 673—4, 685—8, 691—2, 750 [s. 74] 859—66, 921—6 [s. 75]
1189—93, 1310—7 [s. 76] 1332, 1346—50, 147693 [s. 77] 1507—48
[s. 78] 1574, 1608—14, 1793, 1906—39 [s. 80] 1963—72 [s. 81]
2213—4, 2255—76 [s. 82 | 2423—4 [s. 83] 3011—26 [s. 84] 322530
[s. 85] 3741—4, 4096—111 [s. 86] 4331—40 [s. 87] 5142-—69 [s. 88]
5201—2 [s. 89] 5547—58 [s. 90] 7013—20 [s. 91] 73758,
8164—76 [s. 92] 8454—9, 8512—28, 8831—52 [s. 93] 8920-5,
9063—73 [s. 94] 9097—100, 9111—25 [s. 95] 9774—84, 9810—4
[s. 96] 9901—8, 9938—42 [s. 97] 10361—406 [s. 99] 11400—9
11423—32, 11471—538 [s. 102] 12885—90, 12914—7, 13001—)3,
[s. 103] 13618—28, 13692—9.) von vorstehendem abdruck bieten,
lasse aber die weg, welche der verfaßer in einer mir übersandten
und im zweiten heft der Riv. di filol. romanza s. 135 anm. 2 ver-
öffentlichten fehlerverbeßerung beseitigt hat: — 3. oir (ohne komms)
585
- 4 bien (wie ich) im fehlerverzeichnis: biens (wohl eine emen-
tion, auch onor muß in onors geändert werden) — 9. Et on i
sans — 16. anuioz (vgl. anm.) — 17. roial (ohne komma) —
3 fils — 36. non — 37. Fille [ert] (vgl. meine anm.) — 105.
saige — 112. femme — 165. seneschaus — 168. Quant — 205.
ne... seneschalcesce — 241. voel — 251. devoi[e] — 271. Adont
- 272. palir. — 273. dire, (dieselbe interpunktion wie ich, doch
öchte ich jetzt lieber schreiben palir, . . . . dire — 275. dol-
ment, 276. sovent. — 279. parole — 280. escole. (interpunktion,
e auch ich in den anm. hergestellt habe, durch druckversehen ist
s dort nicht deutlich erkennbar) — 286. [Et] je ne pris mie —
37 todis (wie oben) im fehlerverzeichnis: tos dis (falsche emen-
tion ebenso falsch 674, 8522, 8840, 9070, 11535 tot tritt in sol-
en fällen nicht mit dem subst. in gleichen cas., num. und geschlecht)
- 311. Se (je) — 316. Ces (l. cis) d. m. semble assez, fehlerver-
Berung: Cil — 317. onques — 382. tretot (l. trestuit) (zweifel-
fte beßerung, ebcnso. 396, 1348, 1929, 10402, denn die angabe
102 anm. die reime sprächen für tuit, widerlegt das oben s. 525
wagte) — 386. nes un — 511. enseignemens — 518. uif (vgl.
m.) — 532. a quil quil (l. cui qu’il) fehlerverzeichnis: a quoi
d'il — 1190. en chargerai — 1313. C’est (l. co est) — 1347.
wonques — 1348 sont, ebenso 1487 und öfter — 1512. cis (wie
ben) fehlerverzeichnis: cil — 1516. tochier (wie oben) fehlerver-
ichnis: cochier — 1517. chandoilles — 1519. Mesire (wie oben)
hlerverz. Messire (ebenso 1527, 1543, 8835, 8849, 9064 — 1525.
s (bei mir druckfehler) — 1531. fais (bei mir druckfehler) —
537. merveilles — 1538. De l’enfancon et des chandelillles —
541. nel — 1611. non — 1613. Ge — 1920. uiez (wie oben)
'hlerverz.: uieuz — 1926. Ne (vgl. anm.) — 1929. traitif — 2213.
üques — 2264. D’itellz] — 2272. adeuiner — 2423. rema(i)nent
- 3024 les — 4102. Mout (so durchweg für ml’t der hs.) — 4103.
ert (von mir falsch aufgelöst) — 4107. Dieus — 4108. esuellies,
- 4333. ne (l. nel) — 5149 puet — 5156. n’en — 5551. a l’aie
ichtige worttrennung beim feminin, welche aber auch im masc.
n Förster angewandt wird) — 5555. qu'on — 7378. Quar
(est) — 7379. creussent (cod. croissent) — 7380. Que son (so) —
170. uie(u)ment — 8513. sire[s] — 8518. orguilloz. — 8523.
As) — 8524. homme — 8831. le (cod. se) — 8833. outreement
- 8842. s’enmait (= s’esmait) — 8847. Ou.. ou — 8852. Ou....,
rra 8920. onques — 9100. qu’on — 9940. cuident — 9941. mon-
rees, — 9942. u(u)elent — 10367. s’en — 10368. cas... sohai-
586
dier — 10369. aconplis — 10377. mauvais — 10382. traua(i)l —
10384 ou — 10385. Mout ua(u)t u. molt ua(u)t p. — 10398. haut
oueure, fehlerverz.: haute oueure — 11406. m’a guerroïe (unz-
läßig) — 11409. Nogan(t) — 11423. E, deus! f. e. p. r. — 1149,
Ou ou — 11430. socors — 11480. uraie (»es dürfte »ueraie« zu
lesen sein ebenso 11489. ain je bien ueraiement«) (schwerlich) —
11490. m'en — 11504. preus — 11512. erra(m)ment — 11518. chaieus
— 11521. miez — 11522. ueoir(s) — 11524. ouel — 11525. mie!
.. assez — 11532. dez — 11533. assembles — 11535. ensemble
— 11537. chose — 12889. sunt — 12890. mescreant — 12915. i
cheualier ensenble — 13623. fiez — 13624. liez — 13627. sofrir
— 13699. guerpis.
Der in einzelheiten öfters ungenauen und etwas zu subjectir
gefärbten inhaltsangabe sind kurze bemerkungen verschiedner art
vorausgeschickt und eingefügt. Die wesentlichsten setze ich ber.
Die oben s. 445 erwähnte notiz Jubinals lautet nach Förster s. 65:
»le roman de Durmart est une vielle fable galloise assez interes-
sante en vers de 8 syllabes, ce qui lui donne une allure assez vire.
Elle se compose malheureusement d’environ 9000 vers, ce qui es
un peu long, toutefois elle mériteroit d’être mis au jour etc.<
Von der bei beschreibung der hs. unter no 5 angeführten
chronik befindet sich in Paris eine abschrift (bibl. nation. Coll. ste
Palaye fonds Moreau 1565). Unsere hs. soll nach Förster aus der
mitte des 13 jh. herrühren (daß sie von 2 händen geschrieben,
wird nicht erwähnt). Außer der von mir gelieferten beschreibung
der hs. soll der nach Förster »demnächst erscheinende Berner kt
talog, dessen franz. theil dr Grœber bearbeitet« eine genaue be
schreibung der hs. bringen (s. 66). Die Verszabl des Durmart wird
ungenau auf über 16000 verse angegeben, seine »sprache zeigt keine
besonderen eigenthümlichkeiten, nur hie und da findet man einen
picardischen anflug, wovon später eingehend gehandelt. wird. Seiner
composition nach zählt er zu den besten seiner art und man kam
ihn neben die besten erzeugnisse von Crestien de Troyes hinstellen,
den der unbekannte verfaßer vor augen gehabt hat. Wir finden
bei ihın dieselbe seelenmalerei, die langen monologe, die in leben-
diger frage und antwort das wogen der gedanken in der brust er-
kennen lassen und dergl. Dabei herrscht aber ein zug der realitit
darin, der nicht wenig absticht und auf eine opposition hinweist.
Wenn der held ungewöhnliche waffenthaten verübt, allein 10 (oder
mehr; sic! 14) gegner besiegt, so wird dies eingehend motiviert“
(Förster denkt an den kampf Durmarts mit Creoreas und seine
587
genossen.) »Ferner finden wir ein consequentes fernhalten alles
wunderbaren, keine riesen und feen, keine zauberer — dabei jedoch
auffälliger weise zwei erscheinungen, die auf einer keltischen quelle
(?) beruhen dürften und worauf ich die aufmerksamkeit der fach-
männer zu richten mir erlaube.« F. meint die zweimalige erschei-
nung des lichterbaums vor Durmart. Ich kann darin absolut nichts
celtisches finden. Es ist nichts als eine ziemlich ungeschickte alle-
gorie und wenn Förster s. 77 die erste erscheinung »für eine fremd-
artige episode hält, die wohl ihrem gehalt nach auf das graue hei-
dentum zurückführt und mit der handlung des gedichtes in keinem
eigentlichen zusammenhang steht, wiewohl der dichter am schluße
des gedichtes darauf zurückkommt,« so verräth er zum mindesten,
daß er den ethischen zweck, welchen der dichter verfolgte nicht
erfaßt hat. Mit v. 692 ist nach Förster s. 72: »der erste theil zu
ende, die flegeljahre sind vorüber« während er s. 78 selbst den
vers 1574: >or primes commence li contes« anführt. Die strenge
disposition des gedichtes ist also gleichfalls von ihm verkannt, wie
er denn auch nirgend im verlauf der inhaltsangabe sie hervorhebt.
In der frage der jungfrau nach den kleinoden und boten, welche
Durmars von seiner geliebten der königin von Irland empfangen
habe, versteht F. s. 80 unter den juealz die hündin, jedenfalls eine
sehr gekünstelte erklärung. Bezüglich des sperberkampfes wird
auf Erec 735 sq. und Descon. 1565 sq. verwiesen, bezüglich des
verirrens aus allzu tiefem nachdenken wird außer auf Perc. beson-
ders auf den Chevalier as II espees f 14" c 2 verwiesen. »Die
beschreibung des turniers gehört zu den glänzendsten und gelun-
gensten theilen des gedichtes, was bei der sprödigkeit des gegen-
standes um so mehr anzuerkennen ist. Sie ist jedenfalls bei weiten
jener Crestiens in seinem Lancelot überlegen.« Bei der schilderung
der Artusritter, welche Geogenans am folgenden turniertag Durmart
bei deren vorbeiziehen entwirft, wird an die teichoscopie erinnert,
aber auch im afr. epos begegnet sie noch oft, ich verweise bei-
spielsweise auf die Chauson de Jerusalem v. 7217.
Zu dem oben s. 446 f. gesagten füge ich hinzu, daß in den noteu
der gesammte wortschatz gesammelt ist und daß in dem nach der übung
des litterarischen vereins einheitlich angefertigten register, die citate bei
eigennamen auf das gedicht selbst, bei anderen worten auf die noten
sich beziehen. Daß die anordnung der anmerkungen häufig eine
willkürliche ist, verkenne ich selbst nicht, hoffe aber diese anmer-
kungen werden den hauptzweck, den ich bei ihrer wahrlich nicht
mühelosen anfertigung im auge hatte, nämlich das lexicalische ma-
588
terial unseres gedichtes vorzuführen, erreicht haben. Eine noch-
malige, unverhoffte übersiedlung veranlaßte den abschluß dieses
buches in Marburg, wo meine musestunden mir begreiflicherweise
anfangs knapp genug gemessen sind. Diese umstände möge der
gütige leser bei beurtheilung nicht aus dem gedächtnis verlieren.
— 8. 445 z. 5 von unten |. contre — s. 446. z.8v.o. Lo-
herains — 8. 448. anm. z. 1. P. Meyer. — s. 460 17) Die erste
der beiden brüssler hss. welche einen Doctrinal enthalten citiert
Scheler als 10575. Das letztere enthält nach ihm eine überarbei-
tung des alten doctrinal von Jean de Stavelot aus dem jahr 144.
Dieser hat 25 neue strophen zugefügt. — s. 465. Die in aussict
gestellte arbeit des Herren Lutz hat leider von diesem wegen
krankheit aufgegeben werden müssen. Vielleicht werde ich später
selbst dieselbe ausführen. — s. 509. z. 3 tilge: und. — s. 539
anm. 334. |. es ist
— 547 anm. 1678. Eine reiche beispielsammlung aus mittel-
hochdeutschen schriftstellern hat Haupt in der anmerkung zur
2ten ausgabe von Hartmanns Erec v. 5414 gegeben.
— 8.548 anm. 1790 z.2. 1. anm. 4220 und z.3. 1. anm. 11606.
— 8. 562 z. 5 1. 6150, 14716 — anm. 4208. z. 3 1. (anm. 79) —
anm, 4211. z. 1, 2 1. samis (oben s. 530) — z. 10 forree 7216,
9141, 13012 — 8.564 anm. 4245. z. 2 1. alumer 9159 — anm. 4267.
(nicht 4262) — s. 565 anm. 4401. z. 3 1. passages (anm. 2122) —
s. 570 anm. 4950. z. 3 1. descaindre 3000 — z. 5 1. caingler —
s. 571 anm. 5782 (nicht 5789) — s.572 anm. 6338. z. 5 1. espisces
— z. 6 |. gingebras 6357 — s. 573. anm. 6564. (nicht 6566) —
anm. 7043 z. 3 1. converser 5429 revertir.
589
REGISTER.
adamagier 2989
ades 4830
adeser 4709
adestrer 14088
adober 10020
adolcir 4652
adoles 2988
adont 4830
adosser 4225
adrechier 3170
adrois 3170
afaire 43
afaitier 12756
aferir 4709
afermer 10915
affaitier 12756
affebloier 1692
affermer 10915
affichier 10915
affiebler 1901
affier 4519
affoler 1037.
affubler 1901
agenoillier 4225
agreer 2804
agus 4727
aidier 13695
aigles 7024
aigue 4180
aillorg 5898
ainc 11606
aincmais 1790
ainsmais 1790
590
ainz 1194 angoisse 4547
aire 256 annioz 16
airer 2543 anuuit 3006.
airs 256, 2543. anqui 3006
ais 4682 ans 6384
aise 3008 anscais 107
aive 4180 ansdoi 12995
ajorner 3006 antres 114
ajoster 7002 anuis 16
alaine 4225 anuitier 3006
alcuns 5898 aorer 4125
alemele 7417 apmsıer 4327
aleoirs 595 aparcivoir 4187
aler 595 aparillier 2833
alever 4581 aparler 119
aligemens 990 aparoir 4253
allors 5898 apeler 4941
aloes 7024 ’ apendre 6046
alongemens 16 apers 0915
alquans 5898 aplanoier 4437
alumer 4245 apoier 1084
amasser 7061 apointier 12700
ambedui 12995 aporter 430
ambler 4254 apostoles 15609
ame 4225 apparoir 4253
amender 4851 appeler 4941
amener 4141 aprendre 4236
amer 4566 apres 3495
amers 4652 aprester 3495
amis 4566 aprochier 7223
" amistes 4566 apuier 1084
amonter 1143 aquiter 4383
amorer 4727 . arachier 2997
amors 48 araine 14972
anbler 4254 . araingier 998
ancesserie 4220 araisnier 322
anchois 4220 . arbalastree 7417
anciens 4220 arbreseaz 2997
ancors 4830 arche 4267
Andelise 36, 1723 (fran von Jose- archevesques 15609
fent) archons 222
andoi 12995 arciers 222
ane 7024 ” arcoier 222
aneaz 4211 ardoir 4946
Angarde 3579 (= Garde) Ares 7148 (könig, vater von
591
ant. maut. 285, 701, wo atirer 7101
ı heißt) atorner 11095
075 atres 5898
148 . aube 3006
5 aubers 7417
17 auctors (8. 503)
7745, 9987 (liegt in Sussex. aucuns 5898
besitzer sind nod jetzt Aullas 8493 (de Roche-Mont; vgl.
; vgl. Arondele im Ferg. Tulas de Roge-Mont)
) aumosniere 4211
1099 aunois 2997
v. 1899) auquans 5898
1075 ausi 2286
0915 autrement 5898
158 autrier 3006
art) 222 (arc) auz 4182
88, 4195, 5920, 6002 (obl. aval 5131
Avalon 6661, 7448 (= Valon. be-
: 805 sitz von könig Bangus)
18 2177 avanchier 4220 j
0480 avant 4220
107 avarisce 1646
220 avenir 1150
)02 aventure 1150
3733 aveques 11948
10480 aver 4242
r 2689 avers 1646
10235 avesprer 3006
10235 avilier 4564
733 avironer 4950
I, 8220 avis 4393
10480 avoes 2487
4 avoi 2487
2286 avoier 1734
851 avoir 4242
182 avres 3495
)4 avuec 11948
2997 azors 1581
13409 bachelers 865
: 522 baillier 1198
30 bains 6338
2557 bais 1581
531) baisier 11441
r 3006 baissier 11441
balance 4547
592
ballier 1198
baloier 1060
bandon 4830
Bangon, Bangos, Bangus 6661,
7448, 7459 (könig von Avalon)
Bangot, Bangort 5064, 15881 (stadt
in der grafschaft Carnarvon in
Wales)
baniere 7395
banir 10649
baptisier 11782
barbakane 4344
barbe 4225
bare 4344
bargaignes 8354
barnages 865
Barndis 6657, 7449, 7961 (= Bran-
dis. Graf von Galvoie; vgl. Bran-
delis. Contes del Graal. Holland,
Crest. s. 202)
bas 11441
bastir 4407
batalle 2387
batealz 835
batestal 2387
batillies 2387
bauz 4134
bautesme 11782
bealz 40
behorder 7002
bel 201
Bel-Brulles 4935 (bei Morois)
Belians 3583 (Bethlehem)
belissor 40
bellin 10915
bender 8497
beneoir 4205
Benewic, Benvic 6701, 7743 (ef.
Berwickshire)
ber 865
berser 222
Bertaigne 8353 (— Bretaigne)
bertece 4344
besoigne 3637
besto 7024
beubanciers 683
biaz 40
bien 354, 4138, 10817
bienveignier 4138, 4208
bis 1581
bisce 7024
Blanche-Cite 151, 573, 939, 172
Josefents residenz)
Blanche-Lande 6705, 7747 (Grafes-
sitz)
Blanches - Mores 6385, 6711, 82%
(5 meilen vom 10-jungfrme
schloß)
blans 1581
blasmer 4851
blasons 6621
blastenge 1464, 4851
bfecier 4716
blias 4211
blons 1581
bobance 683
boceres 4479
boche 4225
bochus 4479
boclers 6338
bocles 7417
boions 7417
boisdie 669
boisier 669
boivre 6338
boiz 388
bokerans 4211
bon 4138
bondir 1545
bontes 4138
boorder 7002 .
border 4149
borderes 1181
bordons 1080
borjois 4267
bors 4267
boscages 388
boter 4709
boz 388
braches 7024
593
6703 (= Briains)
:30
7961 (= Barndis)
4147 (Sitz von Brun)
1693
78 (von Lis, Kes genosse)
36
225
38
B)
3 10285 (= Bertaigne)
6703, 7745 (= Braiains.
on Arundel)
181
39
498
1270
388
7858 (Sitz von Clamador)
50
188
581
)bl. Brun 1) 3798, 3837,
ron Branlant, Josefents ju-
enosse; vgl. Cont. del Gr.
land S. 202) 2) 2683, 2857,
1209, 6667, 7255, 8027 (von
„bruder vonCardroain,neffe
inigs der Mores)
683
32
24
138
8
1037
4211
50
>
14972
4950
' 4958
ete 14972
ATS
canele 6338
cant 10817
car 10817
Cardroains 2011, 2341, 2390, 2656,
10609 (= Kardroains, Bruns von
Morois bruder, Ydains von Lan-
doc gatte)
Carduel 8499 (Sitz von Dos, stadt
in Wales, jetzt Carlisle; vgl.
Chev. au lyon 7, Ferg. ed. Martin
s. XIX)
carole 2333
casemens 1736
casser 4498
castes 2522
ce 4182
cealz 4182
cele 4182
celer 5275
celestres 4180
celiers 4407
celz 4182
cenbiaus 7002
cendalz 4211
cenele 236, 1358
cent 12995
cercles 4211, 7417
cers 7024
certes 4169
cervele 4225
cerviaz 4225
cesser 5275
cesti 4182
cha 3120
chaaine 5813
chace 4211
chacere 556, 4187
chacier 4185 _
chadedens 3120
chaens 3120
chafer 4742
chafors 3129
chaiens 3120
chaiere 9504
chaındre 4950
38
594
chaines 2997
chainsis 4211
chainture 4211, 4950
chairete 9504
chaitis 4187
chalemels 14972
chalengier 4941
chaloir 4742
chalors 4742
Chalvoie 2490
chamberiere 228
chambre 228
chamois 7417
champaigne 4317
chanceler 4693
chancons 14972
chandelle 12094
chanes 2997
chanesie 4267
changier 4745
chanoïnes 4267
chanole 4225
chans 4317, 14972
chantel 10915
chanter 14972
chanus 1581
chaoir 4698
chape 4211
chapeax 4211
chapele 4267
chaperons 4211
chaples 4709
charbons 4448
charcans 5535
chargier 5535
charnels 4225
charoler 2333
charpenter 4709
chars 4225
chartres 4407
chas 4742
chascuns 4182
chatealz 4267
Chatealz 1) des molins 10921 (bei Li-
meri) 2) as X puceles 6112 (1 tag
von Roche-Brune ; vgl. Castit
Pucieles Edinburg. Ferg.
Martin XIX s. Holland 204
chastelains 4267
chastengiers 2997
chastoier 4851
chasus 3120
chauces 4187
chaucie 4401
chaufer 4742
chauz 4182
chaves 4437
cheminee 228
chemins 4401
chemise 4211
chercier 4950
cherir 4686
chevachier 4146
chevalerie 4146
chevaliers 4146
chevaus 556
chevelz 4225, 4437
chiches 1646
chiens 7024
chiere 4225
chiers 4586
chies 805
cho 4182
choisir 4893
chose 43
chu 4182
chuquier 4689
ci 4182
cielz 4180
eienquante 12995 *
cierges 12094
cis 4182
cites 4257
citole 14972
ciz 4182
Cladains 10283 (li Vers)
Clamador 6671, 7858, 7899 (de
Bruiere)
clamer 4941
clares 6338
595
conjurer 4734
3(GrafanhängerNogants) connestablen 1075
conoistre 52
conquerre 4807
conrois 22
consillier 821
consiwir 2648
contenance 4239
contendre 649
conter 4185
contraires 8485
contralier 3485
contratendre 649
contre 3485
contredire 4205
contree 3485
contrefaire 12756
contremont 1143
contrester 1075
contreval 5131
converser 7043
convoier 1734
convoitier 4111
convoitise (v. 10854)
cope 6338
coper 4709
copiers 2997
corages 4225
core 4254
corecier 2543
corgie 6621
corner 14972
Cornillon 7402, 7928 (Site von Ga-
lehes, schlachtruf)
Cornuaille, Cornualle 6655, 7251
(reich könig Ydiers)
corrocier 2548
coroner 4950
corre 4254
cors 4189 (court) 4166 (cour) 4225
(corps) 14972 (cor)
corsuz 4225
cortois 4166 .
cosine 2009 (cousine) 3149 (cuisine)
coster (v. 7542, 7677)
38 *
596
costume 3275 dame 823, 1734
cote 4211 damedex 823
coteaz 6338 damoisiaz 823
couchier 12309 Danemarche 37, 418
coudre 4211 dangiers 303
couper 4709 Danois 449
coute 4211 dans 823
coutelz 6338 dansealz 823
covenans 4208 danser 2333
coverture 4211, 10915 de 11948, 15609
covine 79 deables 15609
covrir 10915 debonairetes 256
coz 4709 debrisier 4498
craventer 4498 dechoivre 4187
creanter 4240 deci 4182
creere 2009 decivoir 4187
cremir 4547 declins 1084
Creoreas 5693, 5744, 5810 (oheim decoler 4718
Pinels le Brun, raubritter, herr decoper 4708
von Roche-Brune) dedens 3120
crepes 4437 dedire 4205
crestealz 4344 deerains 227, 10915
crestiener 1782 defendre 4782
creteaz 4344 defermer 10915
crever 4498 deffubler 1901
criais 1450 defier 4519
croire 4240 definemens 1092
croissier 2632 defoiz 4782
croistre 4143 defors 4244
croler 4309 defroissier 2586
crosier 2632 defubler 1901
crotes 4407 degnier 4570
cruelz 4707 dehaitier 225
cuens 15238 dehes 225
cuellir 5010 dehurter 4689
cuers 4225 dejoste 7002
cui 4182 delais 2557
culvers 1181 deles 2525
cum 10817 delitables 5010
eure (v. 18, 829) delitousement 5010
cuvers 1181 delivrer 1388
daignier 4570 delivres 1388
Daires 8166 (könig Darius) vgl. demain 3006
Anm. demallier 2578
damages 2988 demalaire 256
ır 4197
s 4830
4141
r 8673
> 11099
)3
r 1143
2557
r 185
5
315
190
2152
7526
430
4190
> 256, 4339
"805
r 998
: 5131
3 4498
10915
10915
85
8
: 2804
13695
7417
bler 2689
ns 1150
ır 4344
:e 4950
e 2177
14972
er 5539
4187
10915
r 12309
ugnier 2123
er 7061
» 12756
ter 4244
tre 52
er 22
lier 821
597
descoper 4851
descorder 14972
descovrir 10915
descrire 2632
desdains 4570
desdire 4205
desduire 15104
desegier 3733
deserter 4946
deservir 15065
desesperer 3673
deseure 2993
desevrer 11095
desgarnir 1551
desgres 4527
desi 4182
desireter 2009
desirriers 4111
deslachier 4145
desloialz 14335
desloier 5618
desmaillier 2578
desmesurance 11099
desmonter 1143
desonerer 4190
desor 1640
desore 2993
desos 2993
despendre 6046
desperemens 3673
despire 4190
desplaire 4441
desploier 4304
despondre 1164
desprisoner 1728
desque 4830
desraisnier 4183
desrees 22
desrengier 998
desrois 22
desronpre 4498
desroter 13216
dessirer 4211
destemprer 3006
destendre 649
se | |
598
destorber 4946
destraindre 1384
destrece 268
destres 14088
destriers 556
destrois 268
destruire 4946
desver 685
desverroillies 4527
desvoier 1734
desvoluper 4304
detenir 4239
detriemens 291
deus 15609
devant 3006, 4220
devenir 4208
devers 7043
devins 4133
deviser 4185
devoir 811
dex 2487, 15609
dez 3080
diables 15609
diaspres 657
diemence 823
diex 15609
dignes 4570
Diones 594, 595, 641 (obl. Dionet.
me nasia diencr)
ire 4205
dis 119, 3006, 4205
disnement 4570
disner 6338
divers 7043
dobler 12995
docors 4652
doctriner 4851
doi 12995
doignons 4267
dois 4225 (doigt) 9504 (siège) 15104
(source)
doloir 2988
dolz 4652
doner 11724
doniers 10657
donques 4830
dont 4830
dorenavant 1640, 3590
dores 4448
dormir 11547
Dos 8499 (von Carduel, Giflets vater)
doter 4547
doz 4652
dras 980, 4211
drecier 3170
drois 3170
dromadaires 556
dromons 556
drus 1392
duels 2988
dui 12995
durement 354
durer 8860
Durmars 90, 131, 223, 357 (obl.
Durmart)
durs 8860
dus 15104
dusque 4830
Duveline, Duvelline 6669, 7258,
7278, 8047 (sitz des grafen Enor)
dyaspres 657
Dyonise 6331, 6523 (eine der 10 jung-
frauen wohl Geogenants dame)
e 2487
eages 168
eals 4182
eave (= aive) 4180
efforcier 4244
effroiz 1450
el 4182
elas 2487
ele 4182
elmes 7417
emperials 15238
en 11948
enarmes 7417
enbahir 4547
enbanoier 4730
enbarer 4344
enbatre 2387
10915
5275
ure 4149
1 4225
: 4946
ies 1084
1339
2 4185
ire 4950
ier 5535
1084
10915
er 7061
8 3485
4851
1830, 7618
er 4166
106
ns 3006
e 11547
4211, 10020
1640
8860
ai
599
ennuil 3006
Enor 8047 (graf von Duvelline)
enpaindre 4709
enpeser 6046
„enpirier 4608
enplir 388
enpoignier 31
enporter 480
enprendre 4286
enprisoner 1728
enquerre 4807
enqui 3006
enragier 685
ens 3120
ensaier 3008
ensamble 2689
ensanglenter 4225
ensauchier 4214
enseigne 7395
enseignemens 185
enseler 6521
ensemble 2689
ensement 2689
enserrer 10915
ensi 2286
enstormir 7002
entaillier 4727
entalenter 522
entasser 7061
entechies 188 ”
entendre 649
enterchier 12995
enterrer 4180
enteser 649
entirs 309
entor 11095
entorner 10020, 11095
entracointier 120
ins 5486, 7152, 8485, 13743 entramer 4566
se von Ke)
+ 4968
116
or 4245
4141
6
entraprochier 7228
entrataindre 3409
entravers 7043
entrebaisier 11441
entredire 4205
entredoner 11724
600
‘
entree 4815 escarlate 4211
entreferir 4709 escars 1646
entregarder 3812 escarteler 12995
entrehurter 4689 escaver 4498
entrelancier 7417 eschais 3080
entremes 5032 eschaper 4211
entremesler 272 escharnir 1646
entremetre 5032 eschars 1646
entreprendre 4236 escheoir 4693
entrer 4315 eschequerer 3080
entresaigne 7395 escheveluz 4437
entresait 3008 eschevis 1868
entrevenir 4208 eschielete 14972
entreveoir 4393 eschiver 134
entroblier 4092 eschuiers 7417
entruels 4225 escient 4133
entules 141 esclariement 719
enuis 16 esclas 4709
enuit 3006 esclavine 1079
envain 250 escliche 4682
envair 7002 escluse 4344
envanuir 250 escole 284, 4851
envellier 2256 escolter 4207
envenir 4208 escondire 4205
envers 7043 esconser 3930
enviellir 168 esconter 4185
envie 4393 escorcier 4716
environ 4950 escorder 7591
envis 4111 Escosse 6699, 7401 (königreich)
envoier 1734 escoulter 4207
envoisies 117 escraventer 4498
erbe 3141 escremir 129
Erec 7150, 8453 (vgl. Eres Ferg. escrier 1450
1, 15) escrire 2632
eritages 2009 escroseis 2632
ermine 4211 escuellir 5010
erraument 4444 escuiers 7417
errer 4444 escuz 7417
es 10869 esgaiole 5813
esbadir 4134 esgarder 3812
esbahir 4547 esgares 4444
esbanoier 4730 esjoir 4484
esbatre 2387 eskiuz 134
esbaudir 4134 eslains 4963
escameas 9504 eslais 4963
4190
es 1026
veler 6052
us 4267
oir 13364
ater 1250
4225
r 4225
ir 3071
gnier (v. 5653)
rellier 4718
8811
ires 1250
alz (v. 1181)
3536
re 4130
r 3673
3 4225
ns 1270
8811
iers 7024
emens 7061
‚es 1250
3536
: 4398
3 6338
üer 4304
iter 1250
3 8673
couagus aveu
estains 1581
estal 1075
estanchier 2613
estendre 649
ester 520, 1075
estes 10869
estez 6384
estinceler 1280
estoile 4185
estoire 1551
estolz 775
estoner 4694
estordis 4694
estores 1551
estorgons 6338
estormir 7002
estors 7002
estoutement 775
estovoir 1539
estraiers 4444
estrains 1384
estrais 7101
estrangler 4718
estrangnes 4946
estre 148, 18490
estriers 6621
estrine 11724
estris 10192
estriver 10192
602
fable 4185 fies 1736
facons 12756 fiex 2009
faide 4327 figure 1798
faillir 12247 fille 2009
failloler 6192 filz 2009, 6158
faindre 1018 finer 1092
faire 12756 fins 4568
fais 1188 flahuter 14972
faisans 6338 flairs 4339
faisse 8497 flajoler 14972
falloler 6192 flanboier 4245
faloir 12094 flatir 4709
fassier 8497 flaute 14972
faucons 7024 Auibes 1692
fausser 4568 florir 6192
favieler 4185 floter 2581
fealtes 4519 foillus 6192
febles 1692 fois 882, 4519
fechiere 3141 foisons 13216
fee 1966 foler 1037
fel 1181 fonder 4718
Fel 3255, 3579, 5282, 7022 (li Felde fondre 4718
la Garde, ein raubritter) fons 4718, 6158, 11782-
feme 14887 fontenele 6158
fendre 4498 forbors 4267
fenestre 4527 force 4244
fenis 1092 forcele 4225
Fenieo 14753, 15364 (königin von forcies 4225
Irland,Durmarts dame ; vgl.Cliget forelore 10915
bei Holland Chr. d. Tr. 48 und fores 388
Meraugis, bei Keller Romv. forfaire 12756
599, 17) fornir 11724
fer 4709 forrez 4211.
ferir 4709 fors 4244
fermer 10915 forsclore 10915
fermir 4547 forterece 4244
ferrans 3773 forsener 10235
fers 3778 forvoier 1734
fervestis 10020 fossez 4344
feste 6384 fonz 1037
fi 4519 fraindre 2586
fiancier 4519 frains 2421
fichier 10915 frans 4865
fie 882 frarins 2009, 4686
fiers 4709 fremir 4547
603
394
, 7153 (Gavains bruder)
8 7153 (Gavains bruder)
s 1181
ie 4317
:830, 11606
34
3812
Galaus 6659, 7487, 7960,
(Graf des Gaut-Destroit)
6662, 7402, 7897, 8135
Cornillon; vgl. könig Ga-
im Lai du Cor 508)
150 (li Chaus, Artusritter)
11, 420, 939, 2728, 152,4
fales)
8825, 5563, 5896 (= Dur-
—
5923 (adj. f.)
4437
254
7449, 7473, 8084 (sitz des
graf Barndis = Galloway; vgl.
Martin Ferg.)
gans 4211
garantir 2300
garconiers 865
Garde 5029, 5216 (= Angarde 3
tagereisen von Gladingesbieres
.jenseit des meerarmes, sitz des
Felon.)
garde 3812
garir 2300
garnir 1551
gars 865
gas 4205, 4441
gasteaz 6338
gaster 4946
gaus 388
Gaus-Destrois 7960, 13996 (sitz des
graf Galans)
Gavains, Gawains 1804, 5433, 5850,
7146, 8191, 8410
ge 4182
gehir 4205
geler 4742
gemme 4211
Genoivre 4538 (frau von Artu)
DE Eee
gens 404
gentilece 404
gentiuz 404
Geogenans 6164, 6241, 6366, 8760
(Guivrets oheim, Dyonises ritter) Y
germains 2009
gerofles 6338
gerpir 4963
gerredons 11727
gerroier 4327
gesir 4935
geste 2009 N
geter 440
gie 4182
Gifles 7154, 8499 (Dos von Carduel
sohn; vgl. Mant. maut. 526 ff.
Holl. Cr. d. Tr. 202, 203)
gigues 14972
604
gingebras 6338
gironer 4950
giuz 4730
Gladinax, Gladineaz, Gladoins 3247,
3601, 3716, 5299, 5308 (li Ver-
malz, ritter)
Gladingesbieres, Glandingesbieres,
Glatingebieres, Glastingebiere
5330, 5415, 6004, 9321, 9366,
9380, 9383 (Artus residenz)
glais 923
glaives 3536
glatir 1450
glise 4267
goces 2145
gonfanons 7395
gorge 4225
gorra 4484
gote 286
Graal 7377, 8448
gracier 2768
graine (v. 8547, 9142)
grans 1966
Grans chevaliers, rois 1815, 2045,
2771, 2984, 10577, 10588 (— No-
gäns)
Grant-Montaigne 6678. (grafensitz)
gras 1868
grascier 2768
gres 2768, 2804
grever 2988
grifauz 7024
gris 1581, 4211
gros 1868
guaires 11606
guarir 2300
guenchir 11095
guerpir 4963
guerre 4327
guerredonner 11724
guez 11619
guiches 4527
guige 7417
guile 669.
Guincestre 4524 (li tresors de)
guinple 51
guirpir 4963
guise 3169
Guivres 5890, 5994, 6184, 6952 (li
Blons, Durmarts knappe, Geo-
genants neffe, vgl. könig Guivrès
li petis im Erec. Holland s. 21)
ha 2487
habitacles 4267
haidier 225
haine 4566
haire 4211
hairons 7024
haities 225
halz 4214
haper 4665
hardis 2522
Hardis 8477, 13131 (Li Lais, Ke
neffe)
harper 14972
haster 6338, 4304
haste 6338
haubers 7417
hauchier 4214
haumes 7417
hauper 4665
hauster 4304
hautains 4214
hauz 4214
helmes 7417
henas 6338
henir 1450
herbe 8141
herbigier 3773
hermitages 4267
hernais 6621
hier 3006
hisdoz 4492
hocier 1545
hom 404, 865, 1734 :
honir 1573
honors 4190
hontes 1573
horder 4344
huchier 4941
605
6
s 4527
28 1084
3363
1689
1
1450
: 4185
2
4, 2035, 2389, 2509 (= Yde
‘dain, Cardroains dame) vgl.
13235
5
)
)
333
4182
r. 4881, 5827, 11016)
. (v. 1548)
‚81
180
3
1167, 1311, 1889, 1965 (=
de, Yrelande, reich der
in Fenise)
87, 7437, 7456, 7935 (= II-
'sles, ein königreich)
joer 4730
joiaz 327
joie 4484
joindre 2689
joins 942
joinz 6338
joir 4484
jolis 40
jonciere 942
jones 168
jons 942
jors 3006
Josefens, Josephens, Jozefens 26,
174, 411, 927, 3614, 5065, 9600,
12763, 13961 (könig von Gales
und Danemarche, Artus vetter
Andelises gatte, Durmarts vater)
joste 7002
jounes 168
jovens 168
ju 4182
juedis 6384
juer 4730
jugier 4734
juglere 4730
juiaz 327
juise 4734
jurent 4935
jurer 4734
jus 3120, 6338
justicier 4734
kar 10817
Kardroins 2390, 2405 (= Cardro-
ains)
ke 4182
Kes, Kez 5438, 7005, 7083, 7660,
8353, 12946 (= Ques. Seneschal
der Bretagne ; vgl. anm. 160)
keus 3159
keusdre 4211
ki 4182
!’ 4182
la 3120, 4182
labors 3007
laceis 4145
606
lacier 4145
laens 3120
lafors 8120
laïdengier 4499
laiens 3120
lais 4492, 14972, 15609
Lais-Hardis (v. Hardis)
laissier 4963
laituaire 5010
lajus 8120
lamont 1143, 3120
lamproie 6338
lance 7417
Lancelos 5435, 7147, 7281, 7953,
8439 (del Lac) -
lanciers 7417
lande 388
Landoc 2005, 2014, 2042, 2316,
10594 (Ides sitz, 5 wochenreisen
von Limeri) vgl. anm. 13235
laniers 1181
lardes 6338
largece 1646
larmoier 5196
larris 388
las 2487, 4963
lasquier 4963
lasse 4145
lasser 4963
lassier 520
lasus 3120
laver 6338
laz 4145
le 4182
lefrus 107
legiers 990
lengages 4205
lentement 5720
lentilloz 107
lermoier 5196
lerres 115
les 2525, 4182
letres 2632
lever 4581
levriers 7024
lez 268, 2525
li 4182
lice 4344
licies 4149
lieges 1736
liepars 7024
lies 4484
liez 4484, 12309
liges 1736
ligiers 990
Limeris 10673, 10969 (Fenices
linages 2009
linges 4211
lins 4211
lionceaz 7024
lions 7024
lire 5010
lis 8141 (lis) 5010 (lit)
Lis 8478 (Brans de) 8529 (Melian
listes 4149
liupars 7024
live 11099
livrer 1388
liwee 11099
loalz 14885
loee 11099
loer 1202
loge 228
loiates 14335
loier 5618
loiers 1202
loins 2384
lois 14335
loisirs 3006
longe 2384
lontains 2384
lor 4182
loriers 2997
lors 4182, 4830
losengier 669
loz 1202
lues 4830
lui 4182
luisir 4245
luminaires 4245
607
3884 manois 4830
185 mantiaz 4211
7024 mar 4608
3 marche 4149
2522 marchiez 4267
2 marcis 4149
2 mardis 6384
417 . mares 4309
er 4407 mariages 14887
: 2578, 4709 Marie 5843 (Sainte)
006 maris 731, 14887
3873 - maroniers 4180
3169 (main) 4139 (moins) mars 10657
(maint) marteler 4709
rant 4239 martire 4761
air 4239 massele 4225
43, 6384, 11374 mater 4718
2 3873 (vgl. machoner) matere 4185
3873 matins 3006
1 3873 maudire 4205
3 334 mavaistes 4608
ature 1150 me 4182
lis 1198 meciner 2300
578 meffais 12756
2 12756 mehains 4716
2804 meismes 4182
ies 225 Melians8529 de Lie, Tristans neffe;
2578, 7024 vgl. Holland a. 202, z. 8)
2578, 4709 mellee 1644
1er 4141 mellors 4138
re 5032 melodie 14972
wre 4807 membrer 4092
08 membres 4225
5 1% menchonge 669
ns 522 mener 4141
ı 4608 menestreus 3637
e 4803 mentir 669
3873 mentons 4225
4211 menuement 854
4197 menus 4139
xx 4141 mequeance 4693
x 333 mercier 2768
1 8169 mere 2009
: 8169 merir 2768
3873 mers 4180
608
merveille 854
merveller 6052
mes 4182, 5032
mesavenir 1150
mescheance 4693
meschies 805
meschine 283
mescreans 4240
mesdire 4205
mesire 865
mesler 272, 1644
mespasser 2122
mespenser 4142
mesprisons 4236
mesquerance 4807
messages 5032
mestiers 3637
messure 11099
metre 4851, 5032
meubles 13364
mi 703, 4182
mielz 4138
mien 4182
mille 12995
millors 4138
mirer 3095
mires 2300
mis 703, 11374
moi 4182
moie 4182
moilliers 14887
moines 4267
mois 6384
moities 703
moliere 4309
molins 4267
molliers 14887
molt 854, 4143
mon 4182
mons 1148
montaigne 1143
Mordres 7154, 7658, 8347 (Li Petis,
Artusritter)
Mores 6400, 6652, 7708, 7781
morir 4716
mornes 731
Morois 4945, 5051, 8005 (Bruns =
schlachtruf ; vgl. Marois = M
rose, Martin Ferg. XXI)
morre 4267
mors 272, 4716
mosniers 4267
mostiers 4267
mostrer 185
mote 5131
moutons 7024
movoir 18364
moz 119
mucier 5275
mue 4745
mueblez 13364
muer 685, 4745
mule 6338
murs 4344
mus 7601
nacele 835
nagier 835
naie 11606
nains 1966
naistre 10558
naistres 4339
nape 6338
nature 10558
navrer 4716
ne 11606 B
nel 3218 e
nenil 11606
neporquant 1737, 10817
ners 4225
nes 835, 1026, 3218, 4225
nesuns 11606
nez 4225
nicetes 194
niece 2009
nient 286, 11606
nies (284) 2009
nigremance 4734
14887
8
ıs 10587, 10639 (= li grans
valiers, rois Fenices vetter)
: 286
4718
1581
186, 4742
1450
res 12995
er 4941
1606
aloir 4742
x 4205
4267, 12995
4941
1581
775
3812
182
4182
14972
, 4163
4135
11606
‚006
2988
3r 4205
0020, 11606
:196, 4220 (Ydiers vater)
2, 11948
4092
rement 4245
ons (v. 10327)
4718
948
4383
606
07
4444
009
z 7024
rs 2997
4948
= hom)
rmars
609
ombrages 4245
omnipotens 2366
oncles 2009
ongemens 2300
onkes 4830
onorer 4190
onquemais 1790
onques 4830
or 4830
orages 1037
orains 1640
Orcanie 6697, 7741 (königreich)
ordener 998
ordes 4339
ore 3006
orelle 4225
orendroit 1640
ores 1037
orfenius 2009
orfrois 3007, 4448
orges 14972
orguelz 775
orine 2009
oriere 4149
orlez 4149
orphenins 2009
ors 4448
oser 2522
ostages 3733
osteler 3418
oster 2618
ostes 3418
ostoirs 7024
ot 11948
otre 4248
otroier 4240
ou 4182
outre 4248
outrepasser 2122
outrequidance 632
outrer 4248
overs 10915
ovrer 3007
ovrir 10915
oz 3773
39
paages 8354
pages 865
paier 8354
pailes 4211
paindre 1581
paine 4761
pains 2123, 6338
pais 520, 4327
pais 4180
paistre 6338
palais 4267
palefrois 556
palir 272
pans 3071
paons 7024
paors 1250
par 354, 11948
paradis 4180
parages 2833
parcivoir 4187
parcons 2152
pardeles 2525
pardevant 3097, 4220
pardoner 11724
parelz 2833
parens 2833
parer 10020
parestre 13490
parfaire 12756
parfons 4718
parjurs 4734
parler 322
parliers 119
parmain 3006
parmi 703
paroir 4253
parole 119
pars 2152
parservir 15065
parsi 2286
parsiwir 2648
partir 2152
pas 286, 2122
paschor 6384
pasmer 272
610
passer 2122
pastes 6338
paumoier (v. 4669)
pautoniers 1181
paves 4401
pechiez 2522
pechoier 3526
peignoncias 7395
pelerins 1080
pendre 6046
pener 4761
peneus 4761
penitance 4851
penne 4149, 4211
penser 4142
pentecoste 6384
perce 4682
Percevaus, Percevauz, Percers,
Percheval, Perchevals, Perche
vauz 3741, 4643, 5438, 7149, 73%,
” 7339, 7353, 8446 (li Galois)
percier 4498
perdre 4130
pere 2009
perece 2522
periere 4448
perilloz 303
perins 4448
pers 2833
persone 404
perte 4130
peser 6046
petis 4139
piece 3710
piech'a 3710
piere 4448
pistes 4803
piez 4225, 4803
pignes 4437
pignons 7395
Pinels 5760 (li Bruns, Creores
neffe; vgl. Pinabel, Ganelo
bruder)
pior 4608
pire 4608
1 2838, 4317
xs 388
x 2997
2 388
1833
rs 388
4441
4304
4448
: 5196
354, 4143
re 31
31, 12700
286
18 6338
nce 2366
611
porcessions 15609
pormener 4141
porpenser 4142
porpoins 4211
porpre 4211
porprendre 4236
pors 430
portant 10817
porte 430, 4344, 4527
porter 430
pou 4139
poucins 6338
povres 4686
poz (v. 1778)
praelz 4317
pree 4317
premerains 227, 305
prendre 4236
pres 3495
presens 11724
presse 13216
prester 3495
prestres 15609 *
preus 3420
prez 4317
prier 4125
primes 305
princiers 305
prinstens 305
pris 4190
prisier 4190
prisons 1728
processions 15609
prochains 7223
Procidas 0924 (Fenices lehnsmann,
herr des mühlenschloßes)
prodom 3420
proece 3420
proie 115
proier 4125
proisier 4190
promerains 805
prometre 5032
promiers 305
provance 7172
39*
612
proz 8420 ramentevoir 4092
psalteres 14972 rames 2997
pucele 233 ramper 595
puis 4830 randir 5507
pumeaz 7417 randon 5507
punais 4339 rapeler 4941
purs 1026 rasembler 2689
quans 1621 rasener 10235
quant 10817 raspes 6338
quar 10817 rasuager 3176
quars 12995 ravine 1398
ques 2586 raviser 4398
quassier 2586 ravoier 1734
quatrevins 12995 ravoir 4242
que 270, 4182, 11606 + reboles 4479
quels 4182 reboter 4709
quens 15238 receler 5275 à
querre 3159 (cuire) 4807 (chercher) recerceles 4437
Ques 5488 (— Kes) reces 5275
queste 4807 reclamer 4941
qui 4 82, 6875 recoivre 4240
quidiers 632 recommencier 7185
quinze 12995 reconforter 4244
quisse 4225, reconoistre 52
quites 4883 recorder 4092
rabatre 2387 recovrer 13409
rachater 8354 recroire 4240
racointier 120 reculer 11095
raconter 4185 recuis 3159
racorder 14972 redoter 4547
rades 1398 redrecier 3170
radrecier 3170 reestre 13490
raemplir 388 referir 4709
raenchons 8354 reflanbloier 4245
rafichier 10915 refroidier 4742
raier 8497 regars 3812
raime 2997 rognes 2421 (rêne) 15238 (regne)
raingie 998 reguenchir 11095
rains 2997, 4225 rehaitier 225
rais 8497 relever 4581
raisons 4183 relique 4963
raler 595 reluisir 4245
raloier 5618 remander 4197
ramembrer 4092 remanoir 3873
ramener 4141 remetre 5032
remirer 3095
remonter 1143
removoir 13364
remuer 4745
remuses 4479
rendre 11724
renfuser 4383
rengier 998
rengrever 2988
renomes 4941
renoveler 4163
rens 998
rensaucier 4214
renvenir 4208
renvoier 1734
reons 4950
repairier 2009
rependre 8, 6046
repentir 4851
reponre 1164
repons 11297
reposer 1164
reprendre 4236
reproche 7223
reprover 7172
requerre 4807
resaillir 7002
resaisir 4665
resbaudir 4134
rescinteler 1280
resclarcir 719
rescorre 1388
resembler 2414
resgarder 3812
resjoir 4484
resnes 2421
resoignier 3637
resoner 14972
resors 4581
respasser 2122
respis 2557
resplendir 4245
respondre 11297
resposer 1164
resquere 1388
614
Rome 600
rompre 4498
roncis 556
rosee 4135
roses 3141
roseignoz 7024
rossez 107
rostir 3159
rote 13216
Rovelens 12769 (stadt)
rover 4125
rubestes 1868
rubins 4211
rue 4401
ruiselz 6158
ruistece 1868
»’ 4182
sa 4182
sachier 4665
sacremens 4734
sages 4133
Sagremors, Saigremors 5437, 7149,
7305, 7955, 7979, 8482 (li des-
rees, Kes genosse)
saignier 4225, 9564
saignorie 168
saillir 7002
sains 4159, 15609
sairemens 4734
saisine 4665
sale 228
saliere 6338
saluer 4159
samaine 6384 -
samis 4211
sanbue 6621
saner 4159
sans 4225
santes 4159
sapins 2997
saumons 6338
saus 4159
savages 4946
savement 4159
saveros 6338
savoir 4133
sceneschalz 205
se 2286, 4182
sebelins 4211
secorre 4254
secres 5275
sei 4182
seignier 9564
seignorie 168
sejors 3006
sel 3218
sele 6621
selonc 2384
sels 6338
semblance 2689
sembler 2414
semondre 4197
senefiance 9564
senes 10235
seneschalesce 205
seneschaucesse 205
senestres 14088
senglers 7024
sengnier 9564
sens 10235, 11948
sent 12995
sente 4042
sentir 4042
seoir 3733
serains 2240
serer 10915
seris 719
serjans 865
sermons 4205
serrer 10915
sers 865
servans 865
servir 15065
ses 4182
seulz 227,
seure 2993
seurs 10480
seuz 227
sexante 12995
si 354, 2286, 4182
s 23
3 3733
4182
375
835
ier 9564
ece 12995
s 7024
les 1581
68, 865, 14887
2648
6338
e 4254
rs 10657
' 4745
ndre 101
lier 225
‚182
211
3637
2240
4730
ers 10657
4211
r 4581
4135
ı 228
3275
: 2384
0657
lier 11547
4197
dre 4197
182
.14972 +
de Nansay (anm. 13235)
sr 11547
6338
ıdre 4236
nter 1143
ndre 4236
615
sorrire 4484
sortir 4315
sors 1581, 4207
sorvenir 4208
sos 4182
sospirer 5196
sosprendre 4236
sosrire 4484
sossages 4133
sostenir 4239
sotainement 227
soumiers 5956
souper 6338
souz 227
sovenir 4292
sovent 4830
soverains 2993
suer 2009 (soeur)
suer 4742
sues 3176
sus 3120
t’ 4182
table 3080, 6338
Table - Reonde 7181, 7242,
(= la Reonde Table)
tabors 14972
taillier 4727
taindre 1581
tains 1581
taire 7601
talens 522
talons 4225
tans 1621, 3006
tant 286, 10817
tantost 2964, 4830
tapis 286, 7601
targier 2557
tas 7061
te 4182
teche 188
tempre 3006
tencons 10192
tendre 649
tenir 4239
tenres 1868, 4707
7812
616
tens 3006
tente 649
tentir 649
terdre 13409
termes 3006
termines 3006
terre 4180
tertres 4180
tesmoignier 4734
teste 4225
ti 4182
tiers 12995
timbres 14972
tirer 7101
tochier 4709, 13409
todis 4830
toi 4182
toise 11099
tojors 4830
tolir 5676
toneas 6338
tons 1450
torbler 4946
torele 4344
tornele 4344
torner 11095
tornioles 11095
tornois 7002
tors 695 (tort) 805 (tour) 4344
torte 286
tortins 12094
tos 309
toselz 233
tosete 283
tost 2964, 4830
tostens 4830
tot 354, 11948
Tot 7148 (Sohn des könig Ares=Toz,
Tors, Hectors, Plators im Mant.
Maut. 285, 701)
toz 309
trabir 115
trainchier 4727
traire 7101
traisons 115
traitie 7101
traitiz 7101
trametre 5032
tranceis 4211
tranchie 4727
travillier 3007
trebuchier 4698
trece 4437
trechis 4487
treillie 9510
trembler 4547
trencheis 4344
trente 12995
, trepasser 2122
tres 354, 11948
trescouper 4709
treslies 9510
tresors 10657
trespaser 2122
trespenser 4142
trespercier 4498
trespuisque 4830
trestorner 11095
tricherie 115
trier 291
triper 4893
Tristans 8512 (vgl. anm.)
tristors 781
trives 4827
troer 4498
troi 12905 .
tronchons 7417
tronper 14972
trop 354 .
tropesz 13216
trosser 6621
trotiers 4254
trover 4130
troz 4254
tu 4182
tualle 6338
tuer 4718
Tulas, Tulaz 7155, 7657, 8346 (d
la Deserte, Artus ritter)
Tulaz 7151 (de Roge-Mont, Artu
8007, 4211
6
27
‚ges 4245
x 1084
30, 12995
7078 (Yvains vater)
3 3275
248
37
ıce 4213
250
e 9690
1581, 4211
487
5131
ce 4213
1793
4213
6661 (= Avalon)
4213
re 250
& 1793
131
or 865
r 2256
ince 4371
» 8354
» 222
ier 4371
1150, 4208
ns 222
617
verdoier 1581
verge 4682
vergiers 4317
verites 4568
vermaz 1581
vermilles 1581
vernis 1581
vers 1581 (vert)
Li Vers chevaliers 10085 (= Cla-
dains)
verser 7048
vertes 4568
vertus 2522
ves 10869 .
vespres 3006
vestir 10020,
veve 14887
vez 10869
viaires 4225
viande 861
vie 10558
vieler 14972
vielle 14972
viellece 168
vielz 168
viez 4564
vigne 4817
vigors 10558
vile 4267
vilz 4564
vimielle 4682
vins 6338
virginelment 283
virs 1581
vis 518, 4225, 10558 -
visages 4225
viseuz 2146
vistes 5720
vivre 10558
vo 1867
voer 9744
voiages 1734
voidier 226
voie 1734
voier 2487
voirs 4568
vois 226 (vide) 1450 (voix)
voisoz 2146
volages 219
volentes 4181
voler 219 .
voloir 4181
voltis 4407
vos 1867
vostre 4182
votes 4407
618
vraement 4568
vuis 226
weer 2613
Yde 2014, 2031 (= Ide)
Yder, Ydier 1) 4196, 4203, 4481, 45%,
7157, 7952 (Nus sohn), 2) 6655,
7251, 7319 (könig von Cornuaille)
Yrlande 1333 (= Irlande)
Ysles 6687 (= Isles)
Yvains, Ywains 5434, 6970, 6999,
7106, 8427 |
619
INHALT.
Li romans de Durmart le Galois s. 1.
Nachschrift des herausgebers s. 445.
I. 8. 445.
I. Die handschrift s. 448.
II. Inhalt des romans de Durmart s. 467.
IV. Litterargeschichtliche bemerkungen s. 499.
V. Linguistische bemerkungen s. 518.
VI. Metrische bemerkungen s. 582.
VII. Erklärende anmerkungen und verbeßerungen s. 534.
Nachtrag s. 584.
Register s. 589.
621
ÜBERSICHT
über die
einnahmen und ausgaben des litterarischen vereins
im 25ten verwaltungsjahre vom 1 Januar bis 31 December 1872.
Einnahmen. fl. | kr.
A. Reste.
I. Kassenbestand und zeitliche anlehen am schluße
des 24ten verwaltungsjahres 5193 |56%/s
IT. Ersatzposten 11|—
III. Activausstände . 209 |30
B. Laufendes.
I. Für verwerthete vorräthe früherer verwaltungs-
jahre . . . 17347
Il. Actienbeiträge 0 3421 | —
III. Für einzelne publicationen des laufenden jahrgangs — |—
IV. Zinse aus zeitlichen anlehen en 179 |221/s
V. Ersatzposten — |—
VI. Verschiedenes . — 11
C. Vorempfänge von actienbeiträgen für die folgenden
verwaltungsjahre . ren 66139
9255 126
Ausgaben.
A. Reste en —
B. Laufendes.
[. Allgemeine verwaltungskosten (darunter die be-
lohnungen des kassiers 204 fl. 53 kr. und des
dieners 36 fl) . . . 446 |43
Il. Besondere kosten der herausgabe und versendung
der vereinsschriften.
1. Honorare 906 124
2. Druck- und umschlag-papier 482 |49
3. Druck . . . . . . . 1708| 5
4. Buchbinder . 80 151
5. Versendung . 21142
6. Provisionen . 173 134
7. Verschiedenes 4148
C. Vorauszahlungen . . . . 11
| 3835 [49
Somit kassenbestand am 31 December 1872 . . . | 5419137
108 |151/2
Hiezu ausstehende actienbeiträge u. 8. W. . . . . 15"/
| 5527 |521/.
622
Anzahl der actien im 25sten verwaltungsjahre:
einzelactien 332,
lebenslängliche 10.
Neueingetretene mitglieder sind:
Herr J. Bocher, professor an der Harvers-Universität in Cambridge.
Herr Cohen, buchhändler in Bonn.
Herr W. Hermann Frueauff, professor in Litiz in Pennsylvania.
Graz: k. k. Universitätsbibliothek. *
Herr Elimar Grube, student in Tübingen.
Herr Hefele, kaplan in Denkingen.
Herr dr Ernst Höpfner, director der realschule zum h. geist in
Breslau.
Herr dr Oskar Jänicke in Berlin.
Herr Karl Müller, maler in Frankfurt a. M.
München: litterarisch-artistische anstalt.
Rastatt: Gymnasiumsbibliothek.
Herr dr Karl Schröder in Leipzig.
Herr Wilhelm Spemann, buchhändler in Stuttgart.
Herr Ludwig Steffen, buchhändler in Hildesheim.
Herr dr Elias Steinmeyer in Berlin.
Straßburg: kaiserliche universitäts- und landesbibliothek.
Herr Leone Weill-Schott, bankherr in Mailand.
Herr Emil Weller in Nürnberg.
Herr Otto Welter, advocat-anwalt am k. rheinischen appellations-
gerichtshof in Köln.
Tübingen den 26 Merz 1873.
Der kassier des litterarischen vereins
universitäts-secretär Roller.
Die richtigkeit der rechnung bezeugt
| der rechnungsrevident
kreisgerichtssecretär Sautermeister.
SP
L